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00:008h13, souffrez-vous d'endométriose ? On vous pose cette question ce 28 mars à Journée
00:06Mondiale de cette maladie encore trop peu connue, pas toujours très bien reconnue,
00:10il faut le dire Flora.
00:11Oui, venez témoigner si vous avez souffert ou si vous souffrez de cette maladie.
00:15On vous attend au 03 84 22 82 82.
00:19On en parle avec l'invité d'ici matin Angélique Lorenz.
00:22Bonjour.
00:23Bonjour.
00:24Vous êtes la fondatrice de l'association Endolive basée à Belfort.
00:26Pour commencer, pour ceux qui ne connaissent pas cette maladie, est-ce que vous pouvez
00:30nous en dire quelques mots ? Qu'est-ce que c'est l'endométriose, maladie d'ailleurs
00:33dont vous souffrez ?
00:34Exactement.
00:35L'endométriose, si on peut rentrer dans le domaine un peu médical, c'est de l'endomètre
00:39qui est à l'intérieur de l'utérus normalement et qui, on ne sait pas comment, finit par
00:44faire des adhésions et des lésions à l'extérieur de celui-ci.
00:48Ça, c'est la partie biologique.
00:50Sur la partie concrète, c'est des douleurs, des règles hémorragiques, des problèmes
00:55de transit intestinal, des problèmes d'infertilité, des fatigues chroniques, ça crée des inflammations
01:00qui sont très douloureuses pour certaines.
01:02Il y a des cas aussi asymptomatiques.
01:05Et puis, ça peut être très handicapant au quotidien parce que si on ne peut en souffrir
01:09que quelques jours dans le mois, on peut aussi en souffrir tout le long du mois.
01:12Donc, ça crée des absences, des problèmes au niveau scolaire, au niveau emploi.
01:16Et quand vous parlez de douleurs, précisons que ça peut être des douleurs extrêmes.
01:21Oui, on considère ça comme des contractions d'accouchement, sauf que vous avez ça tous
01:27les mois, voire tous les jours pour certaines.
01:28Et c'est une maladie qui touche une femme sur dix à peu près.
01:31On a trop tendance, aujourd'hui, vous pensez à banaliser les douleurs des femmes puisque
01:36c'est une maladie qui a quand même eu du mal à être reconnue.
01:40C'est une maladie qui a été découverte il y a plus de 4000 ans.
01:42C'est une vieille maladie, on en a retrouvé des traces dans les papyrus.
01:47Entre temps, on a demandé aux femmes aussi de se taire.
01:50Je pense que dans beaucoup de pathologies qui touchent les femmes, c'est souvent le cas.
01:53Elle est connue en tant qu'endométriose depuis 1927, et c'est seulement aujourd'hui qu'on
02:00commence à en parler.
02:01Aujourd'hui, on commence à en parler depuis quelques années, c'est bien, mais il y a
02:06encore beaucoup de travail à faire.
02:08Parce qu'on entendait dans nos reportages, nos journaux, ce matin, des témoignages.
02:13Certains témoignages, c'est des femmes qui disent, le médecin m'a dit, si je commençais
02:19à traiter toutes les femmes qui souffrent du ventre, tous les mois, on ne serait pas
02:23sortie de l'auberge.
02:24Ça, ça vous exaspère encore ? Ça existe d'ailleurs, ces témoignages ?
02:27Ça existe encore, en 2025, alors qu'il y ait des médecins qui aient ce genre de discours,
02:33pourtant on parle de la maladie.
02:34Heureusement, aujourd'hui, il y a de plus en plus de médecins sensibilisés.
02:37Moi, ce que je peux dire à ces femmes-là, c'est de ne pas hésiter à changer et avoir
02:40un autre médecin.
02:41Parce qu'aujourd'hui, ils sont quand même sensibilisés, il y a des colloques qui sont
02:44faits pour justement informer et former sur la maladie autant qu'on peut.
02:49Et les diagnostics se font mieux, donc, aujourd'hui ?
02:51C'est ça.
02:52Mais aujourd'hui, on est toujours à 7 à 10 endérances quand même médicales, parce
02:54que, comme vous disiez, les symptômes sont banalisés.
02:56Au-delà du fait que c'est de la femme, c'est aussi des symptômes qui peuvent correspondre
03:00à d'autres pathologies.
03:01Et on a entendu pendant des années qu'avoir mal pendant ces règles, c'était normal.
03:05Donc, les femmes ne parlent pas non plus, donc ça peut être compliqué.
03:09Donc voilà, aujourd'hui, il faut vraiment, quand on rencontre un professionnel qui n'est
03:13pas à l'écoute de ce qui peut arriver, pour X raisons, ils sont humains, c'est de ne pas
03:17hésiter à aller en voir d'autres.
03:20Changez de médecin.
03:21Est-ce que ça provoque systématiquement de l'infertilité, cette endométriose ?
03:25Non, ça ne provoque pas systématiquement de l'infertilité.
03:28Ça, c'est vraiment quelque chose qu'il faut transmettre.
03:30C'est la première cause d'infertilité en France.
03:3330 à 40 % des femmes infertiles ont de l'endométriose.
03:36Mais pour autant, il y a beaucoup de femmes atteintes d'endométriose qui arrivent à avoir
03:40des enfants naturellement ou avec des aides médicales à la procréation.
03:45On a demandé à nos auditeurs de témoigner sur la page Facebook.
03:48Faites-le encore à l'antenne, vous le pouvez, 0384 22 82 82, mais Fabienne nous a écrit
03:53sur Facebook déjà.
03:54Elle nous dit « J'ai souffert d'endométriose dans les années 80, après deux gynécologues
03:59qui n'ont rien fait à part de me donner des effets rallegants.
04:01Finalement, plus tard, j'ai trouvé un super gynécologue.
04:05» C'est vrai qu'en fait, quand on a ce type de maladie, le tout, c'est de trouver le bon
04:09médecin qui nous accompagnera du début jusqu'à la fin.
04:12C'est ça, trouver un médecin à l'écoute.
04:14Déjà, comme je vous dis, il y en a vraiment de plus en plus, donc il ne faut vraiment
04:18pas hésiter à changer.
04:19Et puis avoir d'autres avis aussi, parce que la maladie, aujourd'hui, il y a des recherches
04:23de plus en plus poussées, heureusement, avec le nombre d'années qu'on s'est battues,
04:28ça a évolué.
04:29Et du coup, il y a des prises en charge qui évoluent rapidement.
04:31Est-ce qu'on sait ce qui provoque cette maladie ?
04:35Pas du tout.
04:36Aujourd'hui, encore, on ne sait pas.
04:37Ça serait multifactoriel, il y a plusieurs théories, il y a la théorie du reflux sanguin
04:43qui dit qu'au bout de trois jours de naissance, comme on n'est pas bien formé, il y a de
04:49l'endomètre qui se mettrait autour.
04:50Et puis après, ça évolue et ça inflamme.
04:52Il y a des théories comme quoi ce serait génétique aussi.
04:55Effectivement, dans 50% des patientes, il y a de l'endométriose dans la famille et
04:59ça serait des gènes, du coup, qui seraient, on va dire, défaillants.
05:01Il y a plein de théories, mais concrètement, la cause réelle, on ne la connaît pas encore.
05:07Et à mon avis, il y en a, enfin, c'est que mon avis, pour le coup, de patientes, mais
05:11je pense qu'il y a autant d'endométriose que de femmes atteintes, donc autant de causes
05:15qui...
05:16Ça peut vraiment être compliqué.
05:17Est-ce qu'aujourd'hui, on la soigne, cette maladie ?
05:18Alors, on la soulage.
05:20On peut la soulager, la soigner ? Non, c'est une maladie incurable, donc une fois qu'on
05:24déclenche de l'endométriose, on en a pour toute la vie.
05:27Par contre, on peut la soulager, donc il y a des traitements hormonaux pour ça.
05:30Il faudrait dédramatiser un peu la chose parce que quand on a mal tous les jours, prendre
05:35la pilule, si ça peut soulager, ça fait quand même...
05:37Enfin, on peut gagner vraiment une qualité de vie.
05:40Donc, c'est la première intention aujourd'hui, c'est la pilule.
05:43Des pilules spécialisées, toutes les pilules ne correspondent pas.
05:47C'est pour ça qu'il faut vraiment avoir un médecin qui soit au clair sur la maladie.
05:51Le gouvernement va annoncer aujourd'hui des mesures pour accélérer le diagnostic de l'endométriose,
05:56meilleure prévention, renforcement de la formation des professionnels de santé.
06:00Selon vous, quelle est la priorité aujourd'hui ?
06:02Eh bien, la formation, déjà, des professionnels, même si elle est déjà bien entamée, mais
06:05je pense qu'il faut continuer, continuer, et la recherche pour pouvoir justement réduire
06:10ce délai de diagnostic.
06:11Donc, il y a un test salivaire...
06:13Justement, vous nous expliquez, alors on peut faire un diagnostic via un test salivaire
06:18dans certains hôpitaux ?
06:19Il est en cours.
06:20Il est en cours de test, si je peux dire ça.
06:22Oui, c'est un test, tout à fait.
06:24Il est en cours de test aujourd'hui, il y en a un à Besançon.
06:27Et l'idée, c'est de le déployer sur le plus d'hôpitaux possibles.
06:30Oui, d'hôpitaux possibles, mais comment c'est possible que par la salive, on puisse savoir
06:35si on a de l'endométriose ?
06:36Alors, il y aurait des cellules endométriales, je ne sais pas si c'est comme ça qu'on dit,
06:39mais qui seraient dans la salive, justement, pour tester.
06:41Les premiers tests ont été faits sur 200 patientes et à 97% de réussite pour diagnostiquer
06:47l'endométriose.
06:48Donc, étant donné qu'il y a des formes qui ne se voient pas aux examens, aujourd'hui,
06:50c'est vraiment pour les formes qui ne se voient pas aux IRM, on fait le test salivaire.
06:54Et l'objectif, j'imagine, pour toutes les associations, en tout cas pour moi, ça serait
06:59de pouvoir le déployer partout et rapide.
07:02Et je précise que pour sensibiliser les femmes et le grand public, un stand est installé
07:05à la maison des usagers de l'hôpital Nord-Franche-Comté.
07:08Merci Angélique Lorenz pour votre témoignage, fondatrice de l'association Andolive.
07:12Bonne journée.
07:13Merci à vous aussi.