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  • 26/03/2025

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00:0011h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:03La vie est injuste sans doute parce qu'il y en a qui n'ont rien et d'autres qui ont tout
00:08et Arielle Dombale a le charme, l'intelligence, la beauté et le talent.
00:13Et on peut l'écouter.
00:16Mais non mais c'est vrai, d'ailleurs je le dis en forme de boutade, mais c'est vrai,
00:21il y a une forme d'injustice parfois à avoir autant de talent et peut-être j'allais dire de chance.
00:27Peut-être, le un tout, c'est ça, et puis on me disait les fées se sont penchées sur ton berceau.
00:35J'aime l'idée des fées parce que c'est quelque chose d'assez éthéré, d'assez incernable,
00:42qui fait le charme de la vie.
00:44En tout cas aucune fée qu'à Barabosse n'est venue sur votre...
00:47Encore, mais qui sait, elle va peut-être arriver.
00:50Bon alors vous êtes là parce que vous êtes la marraine de la troisième édition de l'opéra lyrique
00:55Enco à la Sainte-Chapelle qui commence ce week-end.
00:59Voilà c'est ça, alors c'est un moment tellement émouvant.
01:03Quand on m'a proposé de venir chanter un peu de Händel et du Barber et du Vivaldi à la Sainte-Chapelle,
01:10j'ai dit oui, car c'est un moment unique dans la vie.
01:17Cette Sainte-Chapelle c'est un des endroits les plus beaux possibles avec une acoustique incroyable.
01:22Donc il y a ce mélange de l'architecture, de l'harmonie et puis des voix, de la musique.
01:29Donc c'est des moments de très grande intensité.
01:32Alors on va dire où est la Sainte-Chapelle, peut-être pour nos amis qui n'habitent peut-être pas à Paris.
01:36Elle est assez proche de la conciergerie.
01:38Voilà c'est ça, proche de la conciergerie.
01:40Et c'est vrai qu'en général sur la rive gauche, près de Saint-Germain-des-Prés,
01:48beaucoup de touristes du monde entier traversent les océans pour venir voir la Sainte-Chapelle.
01:56C'est très très très très beau.
01:58Et on pourra vous applaudir lundi avec l'acte Hip-Hop en compagnie de Yaman Okur, c'est bien cela ?
02:06Oui, vous le dites bien, parce que l'idée c'est tout de même la rencontre des arts, la conjugaison des arts.
02:14Et donc moi j'ai toujours aimé le Hip-Hop.
02:17Et puis je viens quand même du classique, les airs sacrés, le conservatoire de musique,
02:25Vivaldi, Händel, Bach, Rameau, Mozart.
02:30Et la rencontre du mouvement du Hip-Hop et du breakdance sur du classique et notamment sur du baroque,
02:38ça donne des choses formidables.
02:40Ce qui est intéressant avec le baroque, c'est que j'ai l'impression, peut-être est-ce que je me trompe,
02:45que le baroque est revenu à la mode, alors est-ce qu'il y a 25 ans, 30 ans ou 35 ans ?
02:50Oui, je pense, oui.
02:51Qu'il l'était moins dans les années 50, 60, 70, où on était peut-être davantage en musique classique,
02:57parfois sur des nouveautés, comme la musique de Boulez,
03:00parfois aussi sur des choses assez classiques de Beethoven et de Mozart.
03:03Mais que ce soit Vivaldi, que ce soit Purcell, que ce soit toute cette Händel, bien sûr.
03:10Les arts florissants, William Christie, et puis on s'est aperçu que ces airs qui ont trois siècles
03:16sont extraordinaires de modernité.
03:19La musique après, au 19ème, c'est autre chose, c'est des glissandos, etc.
03:26Mais Bach, Rameau, Händel, Purcell,
03:29il y a cette maîtrise, justement, de la divine proportion, de l'harmonie.
03:33C'est génial.
03:35Qu'est-ce que vous appelez la divine proportion ?
03:39Eh bien c'est Frailou Capacioli qui, au 15ème siècle,
03:46a étudié les lois de l'harmonie qu'on retrouve en musique et qu'on retrouve en l'architecture.
03:53Eh bien les choses, quand on les regarde, on sent qu'elles ont la bonne proportion.
03:59Et c'est le nombre d'or.
04:01Et qu'est-ce que vous écoutez principalement, en musique classique, quand vous avez envie chez vous ?
04:06Alors moi j'écoute beaucoup de baroque, justement.
04:08J'aime beaucoup Händel, Purcell, j'aime les airs élisabétains.
04:13Ça c'est infini.
04:15Et j'aime Bach. J'ai commencé par Bach.
04:18La première chose que j'ai chantée, c'est une cantate 78 de Bach.
04:23Et je l'ai faite avec, justement, accompagnée d'un synthétiseur qui n'existait qu'à l'Ircam, la 4X.
04:30Et j'ai voulu joindre, justement, la voix humaine avec son spectre sensible,
04:37avec les nouvelles machines qui sont géniales, qui sont les synthèmes.
04:43Et à l'époque, je me souviens, à la fin des années 70, je crois que c'était Klaus Nomi qui avait popularisé un air de Purcell.
04:50Voilà, c'était tout nouveau.
04:52Et Klaus Nomi est une sorte d'idole queer.
04:56Parce qu'il est mort du sida très tôt.
04:58Mais il a fait connaître à tous les rockers, pas seulement les rockers, toute la musique pop du monde, ce Händel.
05:12Que je vais chanter, justement.
05:14Ah, vous allez chanter, précisément, ce passage.
05:19C'est Purcell.
05:21C'est Purcell. On peut peut-être, je le disais, et j'ai échangé avec notre ami réalisateur Fabrice Laffitte,
05:28on peut écouter, pourquoi pas, des classiques recomposés de Vivaldi à Purcell.
05:33C'est une relecture audacieuse, dites-vous, du répertoire lyrique.
05:37Et puis cette voix d'Arielle Lambal qui se mêle au mouvement virtuose du chorégraphe et danseur Yamanoukour.
05:43C'est ça dont vous parliez tout à l'heure et qui peut être une surprise.
05:47Mais c'est vrai qu'il y a chez vous quelque chose de tout à fait singulier.
05:52C'est l'éclectisme dont vous faites preuve.
05:55Et puis une part, c'est vrai, de dérision ou d'auto-dérision sur vous-même qu'on retrouve parfois dans des films.
06:01Lorsque vous faites Alibi.com 2, où vous êtes mariée avec Gérard Juniau.
06:07Et on a l'impression que vous êtes régulièrement également chez notre ami Laurent Ruquier.
06:12Que j'aime tellement.
06:13Dans une station concurrente, mais peu importe.
06:16Il y a cette dimension chez vous très éclectique et qui fait une figure tout à fait originale dans l'espace médiatique.
06:23Où les gens vous aiment beaucoup alors que vous êtes à des années-lumière du public classique, j'ai envie de dire.
06:30Ou même de ceux qui écoutent RTL, mais qui trouvent en vous quelque chose de si singulier qu'ils vous aiment.
06:36C'est gentil de le dire.
06:38Mais il faut dire que pour moi, c'est vrai, l'idée du rire, l'idée d'avoir ce rendez-vous du rire, c'est mieux qu'une psychanalyse.
06:45C'est extraordinaire.
06:47Et alors Laurent, en grand chef d'orchestre, on devient des personnages.
06:55Il nous connaît, on donne des notes comme ça.
06:58Et puis c'est quelque chose où on apprend beaucoup de choses.
07:01Et puis mes camarades, c'est comme un retour à l'école.
07:04On a des sentiments très intenses envers nos partenaires et dans le rire.
07:10Parce que ça se charrie beaucoup.
07:12Non mais ce que je veux dire, et qui est parfois surprenant, c'est que vous n'avez pas forcément l'avis de ceux qui vous écoutent.
07:19On ne vous imagine pas en train de faire vos courses le matin et d'aller au supermarché et d'attendre...
07:26Non, parce que ça j'ai choisi, vraiment j'ai choisi ma vie.
07:29Je savais dès l'enfance que je voulais une vie extrêmement brillante.
07:36Je voulais la meilleure des vies possibles.
07:38Et la meilleure des vies possibles, avec tout son lot de souffrances et de paradoxes, c'est quand même la vie des artistes.
07:46Et donc j'en suis une et c'est là où je me sens bien.
07:51Et c'est un territoire incertain, un territoire créatif, un territoire vulnérable, un territoire inventif.
07:58Mais c'est là où je me sens bien.
08:00Mais ce qui est étonnant, c'est que parfois avec cette vie-là et puis avec ce positionnement-là, le public n'adhère pas forcément et vous imagine très loin.
08:09Et vous, vous avez un potentiel sympathie qui est absolument sidérant et qui n'est pas si fréquent.
08:14Alors à votre avis, c'est quoi la clé ? Pourquoi le mystère ?
08:18Moi je crois que je me sens très proche des gens.
08:21Quand je rencontre des gens, même dans la rue, etc., quelquefois je me mets à leur place.
08:27Je suis eux.
08:28Comme je suis née au Mexique, je suis vraiment trilingue, j'ai trois cultures.
08:34L'Amérique, les Etats-Unis où je suis née, mes parents qui étaient aux Etats-Unis, mon grand-père, ambassadeur de France au Mexique.
08:44Tout ça fait un milieu culturel.
08:46J'ai vu des gens très différents les uns des autres, très tôt.
08:50Et je m'entends avec des gens paradoxalement qui n'ont pas d'hiver.
08:57Et j'ai une adaptation à l'autre, je ne sais pas, immédiate.
09:03Je ne me sens pas du tout faisant partie d'une humanité privilégiée, loin, pas du tout.
09:10Je pense que ce qu'apprécient peut-être les gens, c'est que vous n'avez pas de jugement lorsque vous les rencontrez.
09:16Vous êtes à leur écoute et il y a une empathie qui fait que vous avez envie de vous intéresser à eux,
09:22de les regarder droit dans les yeux et de ne pas avoir ce jugement, de ne pas non plus tricher sur ce que vous êtes.
09:29Parce que vous ne leur racontez pas de salade, ils savent que vous n'avez pas l'avis qu'ils ont.
09:34Mais il n'empêche que pendant ce moment où vous les rencontrez, il y a quelque chose d'agréable qui peut se passer.
09:39Oui, oui, oui, absolument.
09:41Et puis je trouve que nous partageons quand même l'essentiel de notre parcours.
09:50Nous tous les êtres qui peuplent la planète, c'est la vulnérabilité.
09:54Et donc, je ne sais pas quand quelqu'un rate l'autobus, je suis au bord de pleurer.
10:02J'aimerais.
10:04Oh, pfff... Arielle...
10:06Là n'en faites pas trop quand même.
10:08Non, non, non...
10:10Non, mais j'ai...
10:12Alors attend, rater l'autobus...
10:14Attendez, je...
10:16Rater le bac peut-être, rater un rendez vous
10:18non, non, non, non...
10:20Rater l'autobus par exemple
10:22quand on est trop vieux
10:24et qu'on ne court plus assez vite.
10:26Ah ! Vous voyez...
10:28Est-ce qu'on peut écouter, peut-être d'abord
10:30ou écouter quelques notes de musique, M. Lafitte, qu'en pensez-vous ?
10:34On peut écouter du Vivaldi par exemple, un parole qui est puissant.
10:37Écoutons.
10:45Vivaldi, le prêtre roux, le prêtre roux, admirable, sensualiste.
10:52C'est les quatre saisons ?
10:55Non, je ne crois pas.
10:57L'été ?
10:58C'est l'été.
10:59C'est le concerto numéro 2 ?
11:01Ah oui, c'est les quatre saisons.
11:03C'est ce qu'il y a de plus connu, mais l'oeuvre de Vivaldi est immense.
11:06Les quatre saisons, je le dis pour M. Olivier Guenec, ce n'est pas qu'une pizza.
11:11Ça peut être aussi.
11:14Ça fait six ans qu'il me fait la vanne.
11:17Mais non !
11:18Mais ce n'est pas la meilleure des pizzas, la quatre saisons.
11:21Je suis bien d'accord, Ariane.
11:23Quatre fromages, oui.
11:26Ça nous fait plaisir de vous avoir et d'avoir une pensée pour celui que j'aime beaucoup
11:36quand vous appelez votre amoureux BH.
11:38BH, mon grand amour.
11:40J'aime bien quand vous l'appelez comme ça.
11:42Et comme il parle beaucoup de vous, dans un livre que j'ai trouvé formidable,
11:45parce que BH, que j'ai reçu à plusieurs fois, ne dort pas la nuit.
11:48Alors ça, c'est quand même extraordinaire.
11:50Et moi, je pense à lui maintenant à chaque fois que je m'endors.
11:52Moi, je rentre dans un lit, trois minutes plus tard, je dors.
11:55Mais dites qui est BH pour les gens ?
11:57BH, Bernard-Henri Lévy, bien évidemment.
11:59Et il a écrit un livre qui est formidable.
12:01Mais effectivement, dans ce livre, quand vous l'avez lu, j'imagine qu'il vous l'a lu,
12:05il se met un peu en danger.
12:07Forcément, parce qu'il parle de vous, il parle parfois de ses difficultés à dormir, etc.
12:13Et est-ce qu'il vous le demande dans ces cas-là, votre avis ?
12:17Est-ce que vous pouvez lui dire
12:19Écoute, Bernard-Henri Lévy, tu parles de toi, tu vas te faire attaquer.
12:23Est-ce que c'est bien utile ou pas ?
12:24Non, ce n'est pas du tout comme ça que ça se passe.
12:26Vous savez, je suis sa première lectrice.
12:28Je suis son amour qui est là et qui partage son lit toutes les nuits et d'insomnie aussi.
12:34J'ai l'impression qu'il est parfois souvent à son bureau la nuit.
12:37C'est-à-dire qu'il se lève, oui.
12:38Il se lève toujours vers les 3-4 heures du matin et il va écrire.
12:43Oui, oui, oui.
12:44Il ne dort pas du tout ?
12:45Il dort très peu.
12:47Il a besoin de peu de sommeil et puis l'insomnie fait maintenant partie de sa vie.
12:52Enfin, il essaie de la madouer quand même avec de la chimie, hélas.
12:57Comme beaucoup de Français.
12:58Oui, parce que c'est une pharmacie, votre appartement.
13:00J'ai l'impression qu'il change, d'abord on est obligé de changer parfois de somnifère
13:04et qu'il le dit dans le livre.
13:06Voilà, voilà, voilà.
13:08Et alors moi, j'ai pris une fois de ma vie un somnifère.
13:11Et donc moi j'ai heureusement ce sommeil d'enfant.
13:16Donc c'est très bien d'être comme ça.
13:20Et de rentrer dans le lit et de pouvoir dormir 3 minutes plus tard.
13:24Oui, oui, et j'essaye de le faire dormir mais pas seulement.
13:32En tout cas, c'est toujours un bonheur quand vous venez.
13:34Et c'est vrai que cet éclectisme qui va de la chanteuse d'opéra que vous êtes.
13:40Alors évidemment, je vous avais vu quand j'étais il y a quelques années dans Pauline à la plage, bien sûr.
13:46Je vous avais vu aussi sur scène, j'en ai parfois parlé d'ailleurs avec BH.
13:51Je vous avais vu sur scène au théâtre de l'Atelier dans une pièce il y a très longtemps.
13:56Je vous avais vu effectivement.
13:58Et puis vous m'avez vu beaucoup avec Jérôme Savary.
14:00Parce que j'ai fait beaucoup de comédies musicales.
14:02Et ça c'est quelque chose qui est de la jubilation même.
14:06Et puis on peut revoir des succès comme un indien dans la ville où à chaque fois vous avez ce rôle.
14:12Effectivement, pour un metteur en scène, vous êtes un personnage qu'on a envie de faire jouer.
14:17Oui, mais j'ai joué des choses tellement différentes.
14:20Mais c'est vrai qu'il y a cette jubilation d'être quelqu'un d'autre.
14:26Une fois qu'on a touché à cette drogue dure, on n'en sort jamais.
14:32Et Arielle Dombal était avec nous.
14:34Elle est la marraine de la troisième édition de l'Opéra Lyrique et Compagnie à la Sainte-Chapelle.
14:39Allez-y du 30 mars au 1er mai 2025.
14:43Le dimanche, c'est l'ouverture avec Bach et The Future Let's Dance de Bach à Piazzolla.
14:49Et lundi, ce sera donc Arielle Dombal que vous pourrez écouter.
14:53Et puis le 5 avril, il y a le bel canto avec Marine Chandillon et Jeanne Gérard.
14:58Et puis Axel Saint-Cyrille que vous avez découvert aux Jeux Olympiques.
15:02Et puis enfin, il y a un éclectisme de voix et de gens étonnants autour de cette Sainte-Chapelle.

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