Faire un morceau en mélangeant rap et musique classique, c’est le défi que se sont lancés deux artistes. Brut les a suivis.
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MusiqueTranscription
00:00Je suis peintre assis devant sa toile, qui n'a jamais peint ce qu'il voit.
00:03Le voile s'envole et puis nous dévoile, ce soir mes sombres étoiles.
00:07C'était l'hiver quand nous fûmes proches de notre amour.
00:10Costume d'écume blanche comme si neigeait des plumes.
00:21Bonjour Brut, je m'appelle Douce Kawa et mon métier c'est artiste rappeur.
00:25Et moi je suis musicien, j'enseigne la mandoline au conservatoire de Marseille.
00:30C'est vraiment l'univers formation à l'institut classique.
00:36C'est un univers dans lequel au début je pensais que je ne me retrouverais pas trop
00:40et puis finalement même si on n'utilise pas toujours les mêmes mots, on se comprend très bien.
00:47La première chose qu'on a fait c'est Me Faire La Belle.
00:50C'est le premier morceau qu'on a fait ensemble.
00:56Je suis rentré dans cet univers un petit peu timidement, complexé,
01:01par le fait de jamais avoir fait d'études musicales,
01:04de jamais avoir pu approcher un instrument alors que j'en rêvais.
01:09Et oui, jamais avoir pris de cours de chant,
01:13c'est vraiment quelque chose qui m'a beaucoup amusé,
01:16c'est vraiment quelque chose qui m'a amusé,
01:19c'est vraiment quelque chose qui m'a amusé,
01:23c'est vraiment quelque chose que j'aurais souhaité développer.
01:26Quand un rappeur m'est contacté, je me suis dit bon, peut-être que c'est un signe.
01:30Et je n'aurais absolument pas accepté si je n'avais pas trouvé que l'univers de Douskawa
01:35était quelque chose de riche sur le plan de la poétique, sur le plan aussi de la musique.
01:40Et puis en fait, je me suis renseigné, j'ai vu que Douskawa il travaillait aussi avec des musiciens,
01:44il a travaillé avec Birly Lagrène, avec Mandino Reinhardt, avec tout un tas de musiciens.
01:47Et je me suis dit bon, il doit savoir ce qu'il fait en incluant la mandoline.
01:51Et je crois que finalement il ne s'est pas trompé.
02:01J'ai toujours eu une hypersensibilité à certains types d'instruments,
02:05et la mandoline a toujours fait partie de mes favorites, le côté un peu sérénade.
02:11Puis aussi l'histoire de la mandoline, parce qu'on est là au conservatoire,
02:15musique classique, alors ça fait un peu précieux, alors que la mandoline vient de la rue quand même.
02:20La mandoline c'est un instrument populaire du XIXème siècle,
02:22mais vraiment populaire qui se jouait dans les rues.
02:24C'est assez amusant qu'en fait la mandoline soit réintégrée de façon très naturelle.
02:28Je me rappelle qu'il y a un élève qui est venu me voir un jour, il m'a dit
02:31« Monsieur, vous connaissez Douskawa ? » Je lui ai dit « Ouais, je crois, ouais. »
02:34Il m'a dit « Mais c'est génial, il y a de la mandoline dedans. »
02:36Je lui ai dit « Ouais, ouais, c'est moi. » Il ne me croyait pas, les élèves.
02:39Ça peut paraître, je ne sais pas, par exemple que j'ai l'air pas à ma place,
02:43mais à vrai dire, même dans le hip-hop, je me sens quand même toujours un peu comme un alien,
02:47même dans le hip-hop alors. Je ne vois pas pourquoi dans cet univers-là,
02:51j'ai envie de dire presque pourquoi ce serait pire.
03:08Il n'y a pas de frontière entre les esthétiques musicales.
03:12On peut les relier sans aucun problème, il faut juste les passeurs qui le font.
03:15Je pense que dans son style, Douskawa est un passeur en fait.
03:19Anoblir le rap par la musique classique et rafraîchir la musique classique par le rap,
03:23c'est cette démarche qui nous intéresse à tous les deux.
03:26Je crois qu'on s'est bien trouvés et je pense qu'on va réussir le pari.
03:37C'est pas mal !
03:38On vous rappellera, cher ami, bravo !