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  • 25/03/2025
REPLAY - Coronavirus / SDF : quelle situation pour les sans-abri pendant l’épidémie ? On en parle avec Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre. Rémy Buisine en direct.
Transcription
00:00Bonjour à toutes et tous, on est en direct sur Brut, alors hier vous étiez très nombreux à nous poser des questions
00:04en cette période d'épidémie du coronavirus
00:07sur la situation des sans-abri en cette période d'épidémie. On est avec Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre, bonjour à vous.
00:14Alors justement, cette première question c'est quelle est la situation des sans-abri en cette période d'épidémie ?
00:20Ecoutez, les personnes sans domicile, les personnes sans-abri font partie des
00:24des personnes les plus fragiles aujourd'hui, de par leur situation sociale, absence de toit ou parfois dans un hébergement d'urgence, un hôtel social,
00:33plus fragile aussi sur la question de la santé, donc il y a un risque majeur que l'épidémie
00:38les affecte durement,
00:40donc il faut tout mettre en oeuvre aujourd'hui pour apporter une réponse à ces personnes qui n'ont rien.
00:46La situation est très tendue, je vous cache pas,
00:50le gouvernement, le ministre du logement, toutes les associations sont sur le pont
00:54depuis dix jours pour essayer de maintenir au maximum les services de première nécessité, je pense à la question des maraudes,
01:02la distribution alimentaire, les accueils de jour pour ceux qui n'ont pas de toit,
01:05il y a des personnes en bidonvide, il y a des personnes en squat, il y a des personnes dans la rue,
01:09bien sûr tous ces services aujourd'hui sont également affectés parce que certains doivent garder leurs enfants, parce que certains
01:14sont aujourd'hui en quatorzaine, parce que certains ont peur, et donc il y a un risque de réduire la capacité
01:21de réponse aux personnes sans domicile, donc tout est en train de se mettre en oeuvre pour essayer de maintenir ces services, c'est fondamental,
01:28c'est une question de vie ou de mort pour certaines personnes,
01:31et voilà, donc on est en train de travailler entre associations, avec le gouvernement, avec le ministre du logement, avec le ministre de la santé,
01:37pour essayer par exemple de mutualiser, je vous donne un exemple, des accueils de jour à Marseille,
01:42certains sont fermés, donc ça se reporte sur les autres, et puis dans cet accueil de jour qui est encore ouvert, il y a de moins en moins
01:48de capacités pour
01:50apporter les réponses, donc il faut qu'on mutualise toutes nos ressources, avec un pilotage de l'État, pour pouvoir apporter des solutions à chacun de nos
01:57concitoyens aujourd'hui sans logement.
01:59Ça veut dire concrètement, quand on prend la situation des sans-abri, bon elle est déjà critique, elle est déjà difficile en temps normal, mais quelles sont les
02:04difficultés qu'ils peuvent rencontrer dans cette période où, justement,
02:08il y a peut-être des centres qui ferment, il y a moins de monde dans les rues, voire pratiquement même personne ?
02:13Il y a plusieurs registres. Dans les besoins de première nécessité, il faut qu'on puisse maintenir les distributions alimentaires.
02:18Donc là, c'est en cours, c'est en train d'être travaillé.
02:21Pareil sur les accueils de jour, parce que, si vous voulez, c'est des lieux où on va pouvoir prendre la douche, prendre un café, se reposer,
02:26poser ses affaires, peut-être se faire orienter vers des médecins s'il y a besoin.
02:31C'est vrai aussi, donc des maraudes, des accueils de jour, des distributions alimentaires, ça c'est pour les personnes qui ne sont pas en hébergement,
02:37qui ne sont même pas en hôtel social.
02:39Après, il y a une question majeure pour les personnes aujourd'hui en hébergement, ou en logement d'insertion, ou dans des pensions de famille, qui pourraient être
02:47affectées par le virus. Donc le gouvernement, le ministre du logement, est en train de mettre en place ce qu'on appelle des centres de desserment,
02:53qui puissent en fait
02:55permettre d'orienter des personnes qui seraient infectées vers des lieux, ou à l'hôpital parce qu'il y a urgence, ou vers des lieux de desserment
03:01pour pouvoir soigner ces personnes, qu'elles puissent se reposer, et qu'il y ait du personnel soignant. Je rappelle que dans le secteur de l'hébergement d'urgence,
03:07ce sont des travailleurs sociaux, c'est des bénévoles, c'est des salariés, mais il n'y a pas de personnes spécialisées dans le domaine médical.
03:13Donc ces centres de desserment doivent permettre de déplacer les personnes malades, qui n'ont pas besoin encore d'aller à l'hôpital,
03:20vers des lieux médicalisés.
03:21Ensuite, il faut impérativement qu'on développe les équipes mobiles, des équipes mobiles de santé, donc qui ont la compétence médicale pour aller dans les centres existants,
03:30pour pouvoir
03:32regarder qui a besoin de quoi, pour pouvoir les orienter vers les hôpitaux, vers les lieux
03:36adaptés. Mais aussi on va avoir besoin d'équipes mobiles de travailleurs sociaux, par exemple pour aller dans des centres
03:43que nous créerons dans les jours qui viennent, parce qu'il va falloir créer des nouvelles capacités d'accueil.
03:48Je donne un exemple, mais il y a beaucoup d'hôtels aujourd'hui qui se vident du fait de l'absence de tourisme. Tout est à l'arrêt dans le
03:54pays aujourd'hui. Donc ces hôtels,
03:56c'est une discussion que nous avons avec le ministre et les associations aujourd'hui, pourraient être utilisés pour proposer des chambres aux personnes qui sont à
04:02la rue aujourd'hui, pour qu'elles puissent se reposer, pour qu'elles puissent se confiner,
04:05pour qu'elles puissent se soigner. Et là, il va falloir déployer des équipes mobiles de santé et de travailleurs sociaux.
04:11Bref, il y a énormément de choses. Il faut qu'on garde notre sang froid. Il faut qu'on travaille main dans la main
04:16les différentes associations, avec les pouvoirs publics locaux, avec le ministère au niveau national. Mais il y a urgence.
04:22Alors justement, dans cette urgence, il y a aussi de se dire, est-ce qu'il y a des centres d'hébergement qui ont fermé suite à cela ?
04:29Ça veut dire, est-ce qu'on est dans un contexte qui est plus critique que d'habitude ? On sait déjà que c'est afflux tendu dans les centres
04:33d'hébergement. Est-ce que, lié à cette habitude coronavirus, on peut aujourd'hui avoir des endroits où il n'y a plus de capacité d'accueil ou des fermetures, tout simplement ?
04:40Alors, les choses évoluent très vite. Aujourd'hui, les centres d'hébergement
04:44sont maintenus. Donc, il y a des capacités, il y a des réorganisations, des plans de continuité de services, comme ça s'appelle,
04:50qui mutualisent, pour qu'il puisse y avoir des rotations, par exemple, pour que les personnes puissent se reposer, puis que d'autres viennent assurer l'encadrement,
04:57l'accompagnement social nécessaire, au moins minimal.
04:59Là où il y a des fermetures pour le moment, mais ça peut être fermé un jour ou vers un autre, ce n'est pas fermeture définitive,
05:05ce sont dans les lieux
05:07de distribution de repas, dans les accueils de jour pour les personnes sans domicile,
05:11ces lieux, en fait, qu'on pourrait qualifier de premières lignes, de premières urgences.
05:16Là, il y a un risque. Il y a un risque, il y a déjà eu des endroits où ça a fermé, ça a réouvert, ça a fermé,
05:20c'est là où il faut impérativement que nous ayons une mutualisation
05:24de toutes les forces vives sur un territoire donné, avec un pilotage de l'État. Je m'explique.
05:29Hier, on discutait, et encore ce matin, sur la situation marseillaise.
05:32Vous savez qu'il y a plusieurs milliers de personnes sans domicile à Marseille,
05:36sans parler de ce qui s'est passé après la rue d'Aubagne, qui a créé des tensions supplémentaires.
05:40Il y a des accueils de jour qui ont fermé, parce que les associations n'étaient pas en capacité
05:43de pouvoir assurer en toute sécurité l'accueil des personnes sans domicile.
05:47D'autres ont été maintenues, certains ferment aujourd'hui, d'autres vont ouvrir demain.
05:51Si on mutualise nos forces en disant que telle association a trois personnes disponibles demain,
05:56quatre ici, on pourrait concentrer nos efforts sur des lieux peut-être en nombre réduit,
06:01mais toujours être en capacité d'apporter un service aux personnes sans domicile.
06:05Ça, ce serait le temps que l'on puisse mettre à l'abri chaque personne,
06:08par exemple dans des chambres d'hôtels, dans des lieux à créer.
06:11Je parle de gens qui ne sont pas affectés par le virus.
06:14Pour les personnes affectées par le virus, ce que met en place le gouvernement aujourd'hui,
06:17ce sont des centres qui permettraient de les accueillir.
06:22Il y a des lieux où des locaux ont été identifiés.
06:25Il va falloir des forces vives pour les organiser, les aménager et les accompagner au quotidien.
06:30Donc l'accompagnement au quotidien.
06:31Il y a aussi l'idée de se dire est-ce que les maraudes ont toujours lieu chaque soir ?
06:35Moi, par exemple, je suis passé un peu dans mon quartier à Paris.
06:38J'ai pu discuter avec des sans-abri.
06:40Est-ce qu'il y a toujours des personnes qui vont les voir comme d'habitude ?
06:44On sait qu'il y a pas mal d'associations qui vont les voir en temps normal.
06:47Est-ce que ça continue ?
06:48Ça dépend des territoires.
06:49Il y a des endroits où ça a été réduit.
06:50Ça fait partie des services dont je vous parle où il y a pu y avoir des réductions,
06:53mais ça ne veut pas dire qu'elles ont été réduites,
06:55que ça ne s'est pas en train de se réorganiser pour apporter la réponse dans un second temps.
06:59Le temps de s'organiser, quand je dis un second temps, ça peut être du jour au lendemain.
07:02C'est là où nous avons un enjeu fondamental, mais vraiment fondamental,
07:06de coordination, de mutualisation et d'organisation.
07:09Le pire, ce serait quoi ?
07:11Ce serait que chaque organisation, parce qu'il y a une maraude ici,
07:14parce qu'il y a un accueil de jour là, parce qu'il y a une distribution alimentaire ici,
07:16parce qu'ils ne sont plus en capacité en nombre d'apporter les réponses, ça s'arrête.
07:22Et donc ça s'arrête là, ça s'arrête là, ça s'arrête là.
07:24Non, il faut impérativement qu'on mutualise ces forces.
07:27Donc oui, pour répondre à vos questions, il y a des endroits où la voilure a pu se réduire.
07:31Ça ne veut pas dire qu'elle va être réduite définitivement.
07:33Il y a des réorganisations en place.
07:35Il y a aujourd'hui des réunions dans toutes les préfectures.
07:37En ce moment même, il y en avait hier,
07:39comme il y en a avec le ministre pour les têtes de réseaux associatives,
07:42qui organisent ça, coordonnent ça.
07:45Mais on est en pleine urgence, ça se joue heure par heure en quelque sorte.
07:48Quel conseil on peut donner à ceux qui nous regardent,
07:50pour ceux qui ont des personnes qui sont sans-abri dans leur quartier,
07:52tout en respectant les nouvelles mesures pour endiguer cette épidémie ?
07:59D'abord, je voudrais manifester le besoin de solidarité majeur dans notre pays,
08:05dans cette crise majeure.
08:07Il faut qu'on soit tous solidaires.
08:09Il faut qu'on soit tous attentifs les uns aux autres,
08:12à nos voisins âgés, à nos enfants,
08:14aux personnels soignants, aux personnels de l'action sociale,
08:17qui aujourd'hui est très fatigué aussi, et très inquiet évidemment.
08:21On a besoin que toute la population soit rassemblée dans un moment comme celui-là.
08:24Par rapport à des besoins immédiats pour des personnes sans domicile,
08:28il nous faut que ces services puissent continuer à fonctionner.
08:34Maintenant, s'il y a quelqu'un qui rencontre quelqu'un,
08:36je crois qu'il y a un besoin immédiat, ça va être par exemple des tickets resto.
08:41Pourquoi ? Parce qu'il se peut qu'un endroit, dans telle ou telle ville,
08:45et je ne parle pas que de la situation parisienne,
08:47on est en contact là sur d'autres territoires,
08:49la distribution alimentaire n'a pas pu se réorganiser,
08:52ou elle est en train de s'organiser.
08:54Et on ne peut pas laisser les personnes sans nourriture.
08:56Donc, par exemple, donner un ticket resto, ou donner à manger,
09:00si on sent qu'il y a eu un affaiblissement des services de première nécessité dans sa ville,
09:04on peut donner.
09:05La personne, elle va pouvoir, avec ce ticket resto,
09:07aller acheter dans un supermarché qui reste ouvert, si vous voulez.
09:09Voilà une première réponse.
09:10Ça peut être donner un petit peu d'argent,
09:12ça peut être s'assurer que la personne a connaissance des numéros à appeler,
09:16des numéros d'urgence qui sont mis en place depuis la crise sanitaire liée au Covid-19,
09:21donc qu'on puisse vraiment leur apporter des besoins de première nécessité.
09:26Ensuite, nos concitoyens peuvent peut-être aussi donner aux associations,
09:30parce qu'on va avoir besoin pour pouvoir apporter des réponses.
09:33On va sans doute lancer des appels en fonction des besoins
09:36qui vont être identifiés, qui ne sont non satisfaits aujourd'hui,
09:38ça va venir dans les heures, dans les jours qui viennent.
09:41Mais elles peuvent aussi mettre en relation des personnes
09:44qui sont peut-être très fatiguées, qui n'ont peut-être plus la force,
09:46qui ont peut-être des problèmes de santé, des problèmes psychiques,
09:49pour les mettre en relation avec les associations locales,
09:52avec les CCAS locaux, avec le 115, avec le SAMU,
09:56si vous sentez qu'il y a un problème d'une personne qui tousse,
09:59une personne qui manifestement est malade,
10:02pour que d'emblée la prise en charge puisse être faite le plus rapidement possible.
10:05Les personnes nous disent comment vous aider,
10:07justement vous parliez d'appel au don,
10:09comment aujourd'hui on peut vous aider,
10:11parce qu'on peut imaginer peut-être que dans les prochains jours
10:13il y aura peut-être des besoins, qu'on peut peut-être anticiper
10:15via ce live aujourd'hui ?
10:17Oui, nous allons identifier là où il y aurait des besoins
10:21les plus importants, qui ne seraient pas satisfaits aujourd'hui
10:23par les besoins de nos politiques publiques.
10:25Ce qu'il faut c'est qu'on s'organise.
10:27Le don financier, ça on peut le gérer, donc les gens peuvent donner.
10:30Qu'ils donnent, on va utiliser évidemment le mieux possible,
10:33comme on le fait tous les jours, ces aides.
10:35Donc c'est vrai à la Fondation Abbé Pierre, c'est vrai aussi à d'autres,
10:37mais à la Fondation Abbé Pierre on va pouvoir déployer ensuite
10:40ces moyens pour apporter les réponses.
10:42En ce qui concerne les dons en matériel,
10:45je pense par exemple au masque, qui inquiète quand même beaucoup
10:47les travailleurs sociaux, c'est un sujet majeur,
10:49donc on en parle avec le ministre, il y a un problème
10:51d'approvisionnement, mais il faut qu'il se règle vite,
10:53parce que les équipes ont besoin de ça,
10:55de gel hydroalcoolique,
10:57il peut y avoir des besoins aussi en matériel
10:59que nous allons pointer,
11:01et ensuite lancer un appel.
11:03Mais il faut qu'on l'organise ça, parce que si vous voulez,
11:05si vous avez un afflux, où est-ce qu'on le met, etc.
11:07Donc c'est en train d'être discuté,
11:09mais en tout cas, d'ores et déjà,
11:11le don financier qui permet nous ensuite
11:13de déployer les bonnes réponses en fonction des besoins,
11:15il est d'ores et déjà possible tout de suite
11:17par rapport à ce que vous demande
11:19la question qui a été posée à l'instant.
11:21Il y a eu des rencontres justement avec le ministre,
11:23enfin avec le gouvernement,
11:25est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu peut-être la teneur
11:27des discussions, et peut-être certains points
11:29que vous avez pu demander ?
11:31Tous les points que je viens d'aborder sont abordés
11:33en toute transparence et en tout professionnalisme,
11:35j'allais dire, avec le gouvernement
11:37et le ministère du Logement et de la Santé.
11:39Il y a beaucoup de rencontres en fait.
11:41Il y en a très régulièrement,
11:43pour qu'à la fois,
11:45on puisse monter
11:47au niveau national
11:49et local,
11:51sur les politiques publiques locales, aux régionales,
11:53départementales, les besoins.
11:55Nous sommes en flux permanent
11:57pour alimenter l'état de la situation.
11:59Nous discutons
12:01de tout ce que je viens d'évoquer
12:03dans ce live avec les ministres,
12:05c'est-à-dire comment organiser
12:07localement la mutualisation des forces
12:09pour continuer à apporter les besoins de première nécessité,
12:11alimentaire, accueil de jour,
12:13maraude, autre,
12:15de comment faire le lien entre la question
12:17de la santé et la question
12:19de l'hébergement d'urgence, la question des personnes
12:21sans domicile, comment créer
12:23des centres dédiés pour les personnes
12:25qui sont aujourd'hui infectées par le virus.
12:27C'est ce qu'on appelle ces centres de desserrement qui vont se déployer.
12:29Tout cela, nous en discutons
12:31avec le ministre
12:33pour pouvoir être
12:35le plus efficace possible
12:37dans un temps le plus rapide possible.
12:39C'est une course contre la montre,
12:41nous devons faire preuve de professionnalisme,
12:43nous devons faire preuve de calme,
12:45de sérénité, mais c'est une urgence.
12:47Donc il faut agir très très vite.
12:49Donc il y a des coordinations qui s'élaborent
12:51au niveau local, au niveau national avec le ministre
12:53et nous avons des réunions
12:55très très régulières en réunion
12:57téléphonique avec tous ces pouvoirs publics.
12:59Est-ce qu'on sait s'il y a des personnes, justement, parmi les sans-abri
13:01qui ont été touchées par le Covid-19 ?
13:03Alors, vous savez quelle est la difficulté
13:05sur le Covid-19, c'est que beaucoup de gens
13:07ont des symptômes et ne sont pas forcément testés.
13:09Oui, il y a un centre
13:11aujourd'hui de Paris
13:13qui a été
13:15infecté, géré par le
13:17SAMU social, bien sûr la prise en charge
13:19est en cours, mais nous n'avons
13:21aucun chiffre qui nous permet de dire
13:23voilà, dans les centres d'hébergement d'urgence,
13:25dans les hôtels sociaux,
13:27dans nos pensions de famille, à ce jour, il y aurait
13:29tant de personnes. Nous n'avons pas de remontée
13:31à ce stade.
13:33Nous, de notre point de vue à la Fondation, nous n'avons
13:35pas eu encore d'inquiétudes
13:37massives, mais on sait que le pic arrive.
13:39Donc tout est en train de se jouer
13:41en ce moment. C'est la raison pour laquelle
13:43il nous faut être le mieux organisé
13:45pour pouvoir gérer le pic
13:47le plus rapidement possible et le plus efficacement
13:49possible. Est-ce que justement, parmi
13:51vous évoquez un centre sur Paris où
13:53il y a des personnes qui ont été
13:55diagnostiquées comme étant positives au COVID-19 ?
13:57Oui. Mais là, le relais a été pris
13:59avec les services médicaux
14:01et hôpitaux. Est-ce que tout est bien
14:03mis en œuvre de ce côté-là, justement, parce que c'est vrai qu'on
14:05a parfois la crainte que
14:07peut-être ça prend plus de temps sur la
14:09prise en charge. On sait qu'il y a une inégalité
14:11parfois aussi dans la
14:13population sur les prises en charge et autres.
14:15Est-ce qu'on peut aujourd'hui s'assurer, être
14:17sûr que justement, ces personnes qui
14:19se sont retrouvées diagnostiquées positives,
14:21elles ont été prises en charge rapidement,
14:23où il a fallu du temps, concrètement,
14:25la situation ? En l'occurrence, elles ont été
14:27prises en charge. Ce que
14:29vous évoquez est un des sujets majeurs.
14:31C'est-à-dire que nous avons,
14:33mais nous le disons tous les jours,
14:35indépendamment du COVID-19,
14:37des populations
14:39en situation de fragilité extrême,
14:41mises sur le banc,
14:43sur la touche,
14:45citoyens de seconde zone, parfois même de
14:47troisième zone, si on parle de bidonville,
14:49si on parle de campement, si on parle de squat
14:51aussi. Là aussi, il nous faut aller au devant
14:53de ces personnes avec des équipes mobiles.
14:55Je ne peux pas
14:57penser que notre pays
14:59est une approche différenciée
15:01sur cette crise
15:03sanitaire majeure vis-à-vis des publics
15:05sans domicile fixe, des publics sans abri.
15:07Nous mettons tout en œuvre pour que ce ne soit pas
15:09le cas. C'est trop tôt pour dire s'il
15:11se passe quelque chose où
15:13il y aurait une lecture différenciée. Mais on a déjà
15:15des situations de fragilité, si vous voulez.
15:17C'est ça la réalité. C'est-à-dire qu'on a affaire à des gens
15:19qui sont déjà en situation de fragilité,
15:21qui ont vécu des choses très difficiles, qui ont une santé
15:23fragile, qui n'ont pas
15:25de réseau, n'ont pas beaucoup
15:27d'amis, n'ont pas de famille.
15:29Autrement, ils ne seraient pas dans cette situation-là.
15:31Vous voyez ce que je veux dire ? Donc on est déjà
15:33dans cette situation-là. C'est là où il y a urgence
15:35et c'est là où il va falloir redoubler
15:37d'efforts pour que
15:39cette faiblesse des solidarités
15:41de proximité que tout le monde
15:43est en train de vivre depuis
15:45le confinement d'hier, chacun où il se trouve,
15:47que nous prenions tous collectivement
15:49la mesure que là, il n'y a pas de solidarité familiale.
15:51Donc la solidarité nationale
15:53des politiques publiques,
15:55de chacun d'entre nous, qui peut apporter
15:57sa pierre, elle est déterminante.
15:59C'est la seule façon que nous
16:01avons pour pouvoir régler la crise
16:03pour les personnes sans domicile. Et tout reste à faire
16:05aujourd'hui. Beaucoup de choses existent déjà
16:07parce qu'il y a des centres d'hébergement, parce qu'il y a des pensions
16:09de famille, parce qu'il y a des maraudes.
16:11Mais pour maintenir cette capacité de réponse satisfaisante
16:13pour les personnes,
16:15c'est maintenant que ça se joue. Et sans doute,
16:17il faut encore mettre plus le paquet
16:19parce qu'on a affaire à du public encore plus
16:21en difficulté. Et est-ce qu'il est possible
16:23qu'on arrive à pouvoir mettre tout le monde à l'abri ?
16:25C'est vrai que, comme je disais, par exemple, moi hier je me suis baladé
16:27dans les rues de Paris, il y en avait peut-être
16:29moins que d'habitude, mais il y en avait quand même encore beaucoup.
16:31Est-ce que c'est aussi une solution ? C'est une solution.
16:33Il est trop tôt pour dire
16:35si nous allons
16:37arriver à faire ça.
16:39Mais vous voyez bien qu'on se pose la question des maraudes
16:41à maintenir, des distributions
16:43alimentaires à maintenir, des accueils
16:45de jour. Je dis pour ceux qui ne sont pas
16:47dans l'hébergement, qui sont déjà
16:49dans un encadrement.
16:51Si on arrive à mettre tout le monde dans
16:53une chambre d'hôtel qui puisse se reposer,
16:55se confiner, se soigner,
16:57avec l'accompagnement
16:59nécessaire, c'est-à-dire pas livré
17:01dans un hôtel chacun dans sa chambre, parce qu'il y a des personnes
17:03qui ont vécu des choses très difficiles. On ne pourra pas
17:05les enfermer, les gens qui sont dépendants de l'alcool,
17:07dépendants des drogues. Il faut donc l'accompagnement.
17:09Mais si on arrivait à mettre tout le monde
17:11dans une chambre,
17:13avec l'accompagnement
17:15médical et social
17:17qui s'impose compte tenu des personnes
17:19et de leur fragilité,
17:21on gagnerait une super bataille,
17:23une énorme bataille, parce que
17:25du coup, ces services de première
17:27urgence dont nous parlons depuis tout à l'heure, alimentaires,
17:29accueils de jour, maraudes,
17:31auraient un rôle beaucoup plus restreint
17:33à faire pour ceux qui sont passés au travers des
17:35mailles du filet de cette solution.
17:37Donc,
17:39il y a des discussions aujourd'hui avec le ministre, je sais,
17:41avec des hôteliers. Vous savez que les hôtels ferment.
17:45Aujourd'hui, c'est trop tôt pour dire si on va être
17:47capables de déployer la réponse comme celle.
17:49Qui pourrait être celle-là.
17:51Mais c'est une hypothèse forte à étudier
17:53vite. Il y a la question
17:55qui se pose aussi, parce que je sais qu'avec la Fondation
17:57Avec Pierre, vous évoquez aussi très régulièrement
17:59tout ce qui est en lien avec les logements insalubres.
18:01Le confinement va faire que
18:03justement, des millions de personnes vont
18:05se retrouver aussi dans des situations
18:07compliquées, à ne pas pouvoir sortir de chez eux,
18:09à se retrouver encore plus au contact
18:11d'une certaine forme d'insalubrité au quotidien.
18:13Comment on peut faire aussi
18:15de ce côté-là ?
18:17Vous pointez un autre sujet qui est majeur.
18:19C'est qu'être mal logé, c'est être
18:21sans domicile, sans abri. On vient de parler
18:23de l'urgence pour ces personnes, d'apporter des réponses.
18:25Mais être mal logé,
18:27ça peut aussi être dans un logement.
18:29Dangereux pour la santé. Trop petit.
18:35Des situations sont en train de nous remonter
18:37auxquelles il va falloir apporter
18:39également une réponse. On dit
18:41confinez-vous. Tout le monde se confine et c'est bien
18:43et c'est indispensable.
18:45Mais si on se confine à 10 dans
18:4720 mètres carrés, vous imaginez.
18:49Si on se confine dans un logement
18:51où c'est le logement qui rend malade
18:53parce qu'il n'est pas satisfaisant pour des raisons d'indignité.
18:55Si on a des gens
18:57qui, parce qu'il y a une baisse d'activité
18:59ou une suppression de leur activité, ne peuvent pas
19:01continuer à payer leurs charges et leurs loyers,
19:03il faut qu'on mette en place quelque chose.
19:05On est en train de réfléchir à une idée autour de ça.
19:07Peut-être une solidarité avec un fond
19:09solidaire qui pourrait les aider.
19:11Mais
19:13il y a là un sujet extrêmement
19:15important. Je pense aussi aux enfants.
19:17On a des remontées depuis ce matin
19:19d'endroits où des enfants sont
19:21confinés dans des centres d'hébergement ou des
19:23pensions de famille qui sont des logements.
19:25Il va falloir aussi les occuper. Je pense aussi
19:27à la question des violences faites aux femmes.
19:29Des violences familiales.
19:31Enfermer, c'est difficile.
19:33Il nous faut là aussi
19:35une attention particulière, une attention
19:37citoyenne, parce que ça peut être
19:39des voisins. Une attention bien sûr avec
19:41les pouvoirs publics pour pouvoir
19:43mettre en disposition des numéros où les gens
19:45pourraient appeler et qu'il puisse y avoir des équipes mobiles
19:47qui se déplacent. Il y a là aussi tout un pan
19:49qui est peut-être moins visible
19:51aujourd'hui que la question des sans-
19:53domicile qui nous occupe prioritairement
19:55mais qui
19:57témoigne aussi de fragilité.
19:59On est sur les fragilités qu'on connaît bien
20:01mais qui sont exacerbées, qui sont accentuées
20:03par le confinement, par
20:05l'inquiétude de ce qui se passe dans le pays et pour
20:07lequel il faut qu'on tente d'apporter
20:09au mieux une réponse. C'est vrai que vous évoquez aussi un point
20:11important, c'est la question des violences conjugales.
20:13Justement,
20:15pour ces femmes qui sont victimes
20:17de cela, est-ce qu'il y a
20:19des dispositifs qui pourront être mis en place ?
20:21On sait qu'il y a des choses qui sont en discussion.
20:23Il y a des choses qui sont en discussion
20:25avec des associations aussi spécialisées.
20:27Je pense que comme pour les sujets que nous évoquons
20:29ensemble sur les personnes sans domicile,
20:31il y a un travail qui est en train
20:33d'être fait en la matière.
20:35Je ne voudrais pas dire de bêtises
20:37sur auprès de qui il faudrait appeler.
20:39Mais je sais que c'est travaillé.
20:41En tout cas, c'est un sujet.
20:43Le fait
20:45d'être logé
20:47n'est pas gagné. Cela ne suffit pas.
20:49Il y a là des questions majeures qui nous faudra traiter, qui nous
20:51faut traiter. On est en train de les travailler
20:53avec les pouvoirs publics. On est en train de réfléchir
20:55nous aussi à la Fondation Abbé Pierre ou avec d'autres associations
20:57sur des réponses qu'on pourrait apporter.
20:59Mais il y a déjà, je pense,
21:01une question
21:03de mobilisation citoyenne,
21:05d'attention citoyenne
21:07à l'autre, de solidarité
21:09immédiate et de proximité qui s'imposent.
21:11On pense aussi
21:13justement, alors les sans-abri,
21:15mais les personnes qui ont moins de ressources,
21:17parfois il y a des difficultés à ce que les associations
21:19puissent continuer à distribuer
21:21la nourriture, etc.
21:23Ils peuvent le faire le resto du cœur et tant d'autres.
21:25Comment faire aussi pour assurer
21:27justement cette
21:29continuité,
21:31cette liaison qu'il y a justement pour les personnes
21:33qui justement sont
21:35dépendantes de ces associations
21:37pour se nourrir au quotidien ?
21:39Alors, il y a
21:41plusieurs questions. C'est qu'en fait
21:43il y a une partie
21:45des bénévoles qui
21:47donnaient un coup de main, qui agissaient
21:49dans un certain nombre de ces réponses sociales
21:51qui peuvent être
21:53de plus de 60 ans, qui doivent se protéger.
21:55Donc il y a cet enjeu.
21:57Il y a aussi la question
21:59des gardes d'enfants,
22:01du personnel qui permet
22:03à ces services
22:05de continuer.
22:07Donc il faut qu'on voit
22:09comment on peut,
22:11et c'est discuté aussi avec le ministre, déjà depuis vendredi dernier,
22:13même j'allais dire mardi d'avant et encore hier soir,
22:15pouvoir
22:17comme pour les personnels
22:19de santé, maintenir des gardes,
22:21organiser des gardes solidaires
22:23pour que les personnes puissent continuer
22:25à exercer leurs missions
22:27sociales.
22:29Il y a
22:31à ce stade,
22:33il semble que dans le secteur
22:35de l'hébergement, pour l'instant, ça tient.
22:37C'est-à-dire que les services,
22:39les personnels, en faisant des systèmes de rotation,
22:41etc., la continuité de services
22:43pour l'instant semble fonctionner.
22:45Dans les services de première nécessité,
22:47la distribution alimentaire, accueil de jour,
22:49c'est plus difficile.
22:51Et c'est là où je pense
22:53que la mutualisation est la bonne solution.
22:55C'est-à-dire qu'on va
22:57voir quelles sont les forces de chacun
22:59sur un territoire donné, sur une ville donnée,
23:01pour pouvoir les mettre
23:03ensemble,
23:05pour pouvoir continuer à apporter des services.
23:07Mais c'est une question d'organisation,
23:09une question de mutualisation.
23:11Après,
23:13on va voir si, comme ça a pu se faire
23:15à certains endroits, il peut y avoir un appel.
23:17Un appel à des étudiants,
23:19un appel à des bénévoles,
23:21un appel...
23:23Mais il faut l'organiser, tout ça. Il ne faut pas
23:25le faire n'importe comment.
23:27Ça a pu être fait, par exemple, dans l'Hérault, pour une distribution
23:29alimentaire. Il a été identifié un manque de personnel
23:31pour la distribution alimentaire.
23:33Et du coup, ça s'est fait via la préfecture.
23:35C'est le préfet qui a fait l'appel.
23:37Il faut qu'il y ait une organisation qui s'installe.
23:39C'est toute la difficulté du moment.
23:41Il y a urgence. Il faut faire vite.
23:43Il faut le faire de manière coordonnée,
23:45organisée,
23:47pour que l'efficacité soit bien
23:49au rendez-vous.
23:51Il ne faut pas juste se faire plaisir en disant
23:53« Allons-y, allons-y ». Il faut l'organiser.
23:55La question du matériel de protection revient régulièrement dans les commentaires,
23:57mais même aussi d'un point de vue général.
23:59On voit beaucoup de professions où, justement,
24:01il n'y a pas forcément les masques, alors qu'on est en contact
24:03de beaucoup de publics. On l'a vu, par exemple, hier avec
24:05les policiers qui font les contrôles, qui ne les ont pas.
24:07Comment ça se passe vis-à-vis des associations
24:09qui font les maraudes,
24:11qui sont en contact, justement, des sans-abri ?
24:13Quelle est la situation ?
24:15Et qu'est-ce que vous demandez s'il manque des choses ?
24:17Écoutez, elle n'est pas bonne.
24:19Mais on sait que c'est très compliqué.
24:21On en discute avec le ministre
24:23depuis 15 jours.
24:25Il y a des problèmes d'approvisionnement, nous en avons conscience.
24:27Il est prévu,
24:29dans les premiers départements où la livraison
24:31se fait depuis ce matin, que
24:33le corps médical soit évidemment totalement prioritaire
24:35et que les centres de desserrement,
24:37par exemple pour les personnes sans domicile ou
24:39issues du secteur de l'hébergement ou du logement
24:41d'insertion, qui devront être orientés vers
24:43ces centres médicalisés parce qu'ils sont
24:45infectés par le Covid-19
24:47et n'ont pas encore besoin d'aller à l'hôpital pour le moment,
24:49ils devraient
24:51avoir un acheminement
24:53de masques dans ces centres-là. Mais la plupart des centres
24:55accueils de jour, centres d'hébergement d'urgence,
24:57hôtels sociaux,
24:59distributions, etc., il n'y en a pas pour le moment.
25:01Il y a un manque d'anticipation pour vous ? Je ne sais pas s'il y a un manque
25:03d'anticipation. Ce n'est pas le moment de discuter de ça.
25:05Ce que nous disons,
25:07je ne sais pas quelles sont les raisons de ce manque.
25:09Mais
25:11c'est sûr que c'est un problème
25:13pour nos équipes, pour les équipes
25:15de l'action sociale dans son ensemble,
25:17parce que ça les inquiète. Donc certains sont en train de s'organiser
25:19en créant des masques, en faisant
25:21intervenir des couturiers, des couturières,
25:23à partir de
25:25patrons qui circulent sur Internet,
25:27des solutions
25:29sont en train d'être recherchées pour palier
25:31en attente de l'obtention de ces masques.
25:33C'est un problème.
25:35C'est un vrai problème.
25:37Les pouvoirs publics en ont conscience.
25:39Nous leur avons dit que c'est
25:41impératif que ce secteur soit aussi prioritaire.
25:43Mais il y en a d'autres.
25:45Les policiers, les pompiers.
25:47Vous voyez bien, il y a toute une série d'activités
25:49essentielles de première nécessité.
25:51Donc voilà, je crois
25:53qu'il faut qu'on accélère tout ce qu'on peut
25:55pour que ces masques arrivent enfin
25:57dans les lieux, dont les nôtres.
25:59Mais j'ai cru comprendre que c'était difficile.
26:01Pour conclure cela, il y a peut-être une
26:03question ouverte, mais plutôt peut-être
26:05pour vous adresser à ceux qui nous regardent, comme j'ai pu le faire
26:07avec d'autres personnes qu'on a pu interviewer ces derniers jours.
26:09S'il y avait un message adressé à la population.
26:11Comme je disais hier, et c'est pour ça
26:13qu'on a voulu venir vers vous aujourd'hui, c'est qu'il y a
26:15beaucoup de personnes. On était dans les rues de Paris.
26:17On était à montrer
26:19ces premières minutes de confinement dans les rues
26:21de la capitale, et beaucoup de personnes, justement, nous disaient
26:23« Quelle est la situation des sans-abri ? »
26:25Moi, hier, je n'avais pas beaucoup de réponses.
26:27Et c'est génial de pouvoir vous avoir
26:29aujourd'hui en direct. Mais je vous laisse un peu
26:31cette question, cette opportunité de leur
26:33parler directement et leur dire un peu le message
26:35de leur situation,
26:37des besoins qu'on aura probablement dans les
26:39prochains jours, dans les prochaines semaines,
26:41et peut-être plus encore si cette crise venait à
26:43durer dans le temps.
26:45Premièrement, comme vous l'aurez compris, la situation
26:47est très difficile, mais nous sommes
26:49en train d'y travailler. Quand je dis « nous »,
26:51c'est les associations,
26:53les pouvoirs publics locaux
26:55et nationaux.
26:57Donc, situation très difficile
26:59qui impose de nouvelles
27:01organisations, de nouvelles mutualisations,
27:03un pilotage local
27:05pour pouvoir
27:07au mieux assurer la continuité
27:09de ces services essentiels pour les personnes les plus
27:11fragiles de notre pays, que sont les personnes sans
27:13domicile et sans-abri.
27:15Nous allons avoir des besoins
27:17considérables.
27:19Nous sommes en train d'organiser
27:21la manière, d'abord,
27:23l'identification de ces besoins,
27:25et la manière de les acheminer.
27:27Peut-être des besoins en bénévolat,
27:29peut-être des besoins en matériel
27:31particulier, en besoins alimentaires,
27:33des besoins financiers.
27:35Donc, très vite,
27:37dans les heures, dans les jours qui viennent,
27:39selon les sujets, nous allons faire
27:41des appels. Il y a déjà
27:43localement des gens qui ont fait des appels. Regardez ce qui
27:45se passe autour de vous. Allez sur les sites de nos
27:47associations. Nous vous tiendrons
27:49informés sur la manière dont on peut
27:51aider de chez soi,
27:53ou parce qu'on a envie de
27:55donner un coup de main, y compris concrètement
27:57dans la rue ou dans nos centres.
27:59Mais il faut qu'on organise tout ça
28:01pour que ce soit efficace.
28:03Vous pouvez compter sur nous.
28:05On ne lâchera pas. On va faire tout
28:07notre possible pour apporter le maximum
28:09de réponses, et je parle de toutes les associations de solidarité
28:11et de lutte contre l'exclusion ici.
28:13On va faire le maximum.
28:15C'est essentiel. Mais on a besoin de tout le monde.
28:17On a besoin d'un pays qui soit
28:19unifié, qui soit solidaire,
28:21et peut-être la réponse
28:23la plus importante à votre question, c'est
28:25rester connecté avec nos sites,
28:27avec nos réseaux sociaux et des associations.
28:29La Fondation Hervé-Pierre, on informera
28:31parce que dès qu'on aura,
28:33et c'est possible même en fin de journée,
28:35identifier le besoin, on le fera
28:37savoir, on le fera tourner, et là, vous pourrez
28:39nous aider, et cette aide sera
28:41considérable. En attendant
28:43que soient identifiés les besoins
28:45très matériels, très précis,
28:47ou en personnel, à tel endroit,
28:49ou en matériel
28:51médico aussi,
28:53il y a le don financier qui est possible,
28:55qui nous permet d'agir. Donc, de toute façon,
28:57c'est possible aussi d'aider par le don
28:59à la Fondation Hervé-Pierre, mais aussi aux autres associations.
29:01Parce que les besoins sont déjà
29:03énormément en temps normal et qu'ils le seront encore plus ?
29:05Incomplètement. Si une chose est claire,
29:07c'est que les personnes dont on
29:09vient de parler ensemble dans ce live
29:11sont les plus fragiles que connaît notre pays,
29:13avec ceux qui subissent des problèmes de santé,
29:15mais ils cumulent des handicaps,
29:17des difficultés, des difficultés sociales,
29:19psychiques, de santé, d'isolement,
29:21d'absence de connexion,
29:23et parfois de langue,
29:25si on pense aux personnes qui sont
29:27en situation de migration.
29:29Et donc, qui dit
29:31cumulent de difficultés
29:33quand une crise intervient ?
29:35Comme celle que nous connaissons aujourd'hui, sanitaire.
29:37Mais pensez, quand il y a des grands hivers froids,
29:39tout le monde prend conscience de ça.
29:41Eh bien, l'urgence
29:43liée à la crise fait que
29:45ces personnes sont particulièrement,
29:47particulièrement en difficulté.
29:49Donc les besoins sont énormes,
29:51et les besoins vont être énormes
29:53pendant les semaines qui viennent.
29:55Merci en tout cas pour toutes ces réponses,
29:57même si on sait que les prochains jours
29:59apporteront encore quelques réponses
30:01à des questions pour l'instant
30:03qu'on n'a pas encore toutes les réponses.
30:05Donc ça prendra un peu de temps.
30:07Dans les prochains jours, on continuera de suivre cette situation.
30:09S'il y a un appel au don,
30:11on en parlera. On mettra sûrement aussi le lien
30:13dans les commentaires. On suivra ça,
30:15évidemment, de près. Je vous remercie en tout cas
30:17de nous avoir accordé du temps dans cette période très chargée
30:19où vous nous expliquez les réunions qui s'enchaînent,
30:21que ce soit avec les gouvernements, les associations et autres.
30:23Donc voilà, beaucoup de boulot.
30:25Mais c'était un live qui était important, comme je vous disais.
30:27Notamment hier, vous étiez nombreux à poser cette question.
30:29Nous aussi, on se la posait. Et je pense que c'était
30:31génial de pouvoir vous avoir aujourd'hui
30:33pour avoir des réponses
30:35à ces questions et de voir un peu quelle est la situation
30:37des personnes qui se retrouvent sans
30:39abri, ou aussi ceux qui ont des
30:41habitations insalubres.
30:43C'est une question qu'on a aussi abordée dans ce live.
30:45Donc voilà. Un grand merci à vous.
30:47Et puis merci à tous ceux qui ont suivi
30:49ce Facebook live.
30:51Et on se retrouve très vite, comme vous le savez,
30:53à tout moment, en direct,
30:55l'évolution des événements. Vous voyez, les choses vont très vite
30:57ces derniers jours. Dès qu'il y a de nouveaux événements,
30:59de nouvelles interviews, on essaye d'aller à la rencontre
31:01de ceux qui sont confrontés
31:03à la gestion de cette crise sur le terrain,
31:05d'un point de vue sanitaire, d'un point de vue de la santé,
31:07d'un point de vue des responsabilités également,
31:09des associations aussi. On continue
31:11de suivre ça de près. Encore une fois, merci Christophe Robert.
31:13Merci à vous et solidarité à tous.
31:15Très bonne journée à vous.

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