30 ans de carrière. 10 albums. Une ville. Brut a suivi IAM à Marseille, là où tout a commencé.
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00:00Ça raconte pas ses horreurs.
00:01Allez viens, je te fais un concert à 10 francs l'entrée.
00:05Tranquillement, tranquille.
00:07Cadeau, c'est la signature du mot de tête.
00:10Dès qu'il dit une phrase qui valide lui-même, il fait cadeau.
00:23Hello !
00:27La scène était là.
00:29Là, compris ici.
00:31On montait là, on montait là, et on jouait là.
00:36Et la première fois que j'ai vu Pascal, il était là au bar avec Fabi.
00:42Def aussi !
00:44D'accord, c'est lui qui nous a mis le cadeau.
00:46En fait, je les ai vus sur scène en 88.
00:51J'étais dans le public là.
00:53Ils étaient sur scène, il y avait la petite scène qui est là.
00:56Je les ai vus en 88, j'ai dit non, ils sont pas prêts, je reviendrai dans un an.
01:00Et un an après, on a commencé le boulot.
01:06Moi, j'ai pas changé, mais je me suis même amélioré avec le temps.
01:09C'est comme le bon vin, ça vieillit bien.
01:11Bon, cadeau !
01:13Cadeau, ça !
01:27C'est quand même un lieu très rock, qui a ouvert ses portes au hip-hop dans le milieu des années 80.
01:32Et c'était vraiment pas évident du tout.
01:34En fait, on finissait le concert, on laissait le micro ouvert.
01:36Donc Eric continuait à mixer, à passer des phases B, et qu'il voulait monter, faire son couplet.
01:41C'était vraiment ça.
01:43C'est vraiment l'ambiance hip-hop.
01:56Quand on a fait Radio Sprint...
01:58Lui, il était en fréquence Sud avant.
02:00Il était dans une émission concurrente.
02:02Et un jour, on l'a invité à venir passer à l'ECMX.
02:05Il est rentré, il nous regardait tous de travers.
02:07Il est rentré et il m'a regardé immédiatement, moi, au platine.
02:10Il est rentré comme...
02:12Petit nerf.
02:14Argneux !
02:16Il fallait déjà faire sa place.
02:18Et tout ça, les mecs de Sprint, ils en avaient marre de nous.
02:21On avait la chance d'être dans une radio communiste
02:23et que les gens étaient ouverts d'esprit.
02:25Après, on s'est retrouvé à l'évêché.
02:27Chez les religieux.
02:29Notre patron, en fait, à la radio,
02:31c'était l'archevêque.
02:33On était quand même dans une radio
02:35qui était catholique à 100%.
02:37On peut dire, oui, les religieux sont fermés d'esprit.
02:39Nous, on était de suite après les religieux italiens.
02:41Je dirais qu'ils finissaient par des chants liturgiques
02:43et il y avait Kool Girap qui était là,
02:45qui était là, qui était là,
02:47qui était là, qui était là,
02:49et il y avait Kool Girap qui partait derrière.
02:51Il se démont dans la cathédrale.
02:53Il se démont, moi !
02:55Il s'est démont !
02:57Il n'y avait pas de jatane de finir le disque.
02:59C'était l'heure.
03:015-4-8 secondes, 5-4-9,
03:03il se démont qui avait bien.
03:07Le mec écoutait le religieux qui se disait
03:09Qu'est-ce que c'est ?
03:11Il ne m'a brouillé la radio. Il y a quelque chose qui a changé.
03:13A la fin des années 90, on a racheté les locaux.
03:15D'où étaient faites les émissions
03:17quand on avait 12 ans, 13 ans dans l'Europe.
03:19Au début c'était la Cosca, maintenant il y a les structures d'Ayami qui sont installées
03:21puisque côté obscuré, c'est installé aussi.
03:24Et à cette époque là, c'était une maison de prod et un studio d'enregistrement
03:27puisqu'on a eu jusqu'à, on va dire, une quinzaine d'artistes,
03:34notamment en passant par Des Psychiatres, Chien de Paille,
03:37l'Algérino, Bouga, vraiment...
03:41À cette période là, c'était vraiment l'effervescence permanente.
03:45Il est là, il a aussi enregistré ses morceaux.
03:48Là, il y avait par exemple Chien de Paille, il y avait l'Alger, il est là.
03:52Au côté des Psychiatres, le propriétaire des lieux, Akhenaton,
03:55n'a pas forcément besoin de calme pour trouver l'inspiration.
03:59On ne fait pas confiance en l'effectivité du job,
04:01c'est pas par rapport au stage.
04:05Comme tu vois, ça tape avec le plaisir.
04:08Dans les générations de supporters et tout ça,
04:11le groupe IAM est identifié comme l'OM à quelque chose
04:15qui a permis à la ville de se placer sur la carte.
04:19Nous, on ne s'en rend pas compte, mais tu vois par exemple,
04:22on va jouer à Varsovie, il y a 5-6 ans, on jouait à Varsovie,
04:26il y avait 4500 personnes.
04:28Les mecs à Varsovie, ils sortaient les écharpes de l'OM,
04:31les maillots de l'OM en Pologne.
04:33En Chine ?
04:34En Chine avec les maillots de l'OM, partout.
04:36Dès qu'on sort de Marseille, qu'on est à l'étranger,
04:38les mecs, ils ont les maillots de l'OM.
04:39Je ne sais pas si vous vous rappelez de ça, alors attendez.
04:41Oui, c'est quand on avait rencontré les policiers.
04:43Souvent, les gars, le marbre de l'autre côté,
04:45on a de la provoque aussi.
04:46J'ai un truc à dire, j'ai un truc à dire.
04:48C'est que monsieur, il fait partie d'un bac centre.
04:52Moi, je fais partie, moi j'habite au centre.
04:54Moi, j'habite au centre-ville.
04:56Peut-être que c'est le responsable,
04:57peut-être que c'est le responsable,
04:58Moi, je fais partie, moi j'habite au centre.
05:00Moi, j'habite au centre-ville.
05:02Peut-être que c'est le responsable,
05:03mais ce qu'il dit, ce n'est pas vrai.
05:04On l'habitue, mais c'est votre royaume.
05:06C'est le nôtre également.
05:07Alors, c'est sûr qu'on le surveillera.
05:09C'est votre royaume, monsieur.
05:10C'est votre royaume, j'aurais dit.
05:12Il y a le royaume de personne.
05:13En fait, la vie, ce n'est pas un camp et un autre camp.
05:16Maintenant, dedans, il y a un mec comme René Jean-Carli.
05:19Il a fait énormément de choses pour des tas de gamins dans cette ville.
05:22Ce que Nicolas Sarkozy a supprimé.
05:26Ce gars-là, il a mené des gamins en stage de voile.
05:29Il a mené plonger des gens.
05:30Il leur faisait faire du sport.
05:31Il travaille sur 48 cités dans le 15e.
05:35Et je te prie de croire qu'un gars comme ça,
05:37il a sauvé plus d'une vie.
05:39Donc, à une époque où on clive et où on sépare les gens,
05:42je trouve vraiment regrettable qu'en France,
05:44on ait supprimé la police de proximité.
05:49Quel beau gosse !
05:54Est-ce qu'IAM est un groupe de rap ?
05:56Ou est-ce qu'IAM est un groupe de rap marseillais ?
06:00Je pense qu'on pourrait dire qu'IAM est un groupe marseillais de rap.
06:04Attention, qu'est-ce que tu dis là ?
06:06Ah, cadeau !
06:08Je l'ai prévenu.
06:09Le fait qu'on soit ici, ça donne une couleur
06:12aussi bien à la musique qu'aux paroles.
06:15C'est spécifique de Marseille.
06:17Il ne faut pas essayer de changer ça.
06:19Il y a une particularité d'identité
06:21qui fait qu'on est ancré dans cette ville
06:25et qu'il y a une identité marseillaise qui est évidente.
06:29On pourrait exister ailleurs.
06:31Je ne sais pas si on aurait duré aussi longtemps
06:33parce qu'on a été isolé de plein de trucs,
06:35des soirées, des trucs mondains, des mondanités.
06:40Et il y a aussi une vision des choses
06:43qui est typique à notre culture, à la culture de la ville.
06:46Je pense que c'est une ville qui attire ou elle repousse.
06:53C'est-à-dire qu'on l'adore ou on la déteste.
06:55Et c'est vrai qu'on a une réputation d'une ville,
06:58mais je trouve que ce n'est pas pire qu'ailleurs.
07:01Je préfère, quand je parle de Marseille,
07:04m'attarder sur les belles choses.
07:05Après, en privé, on peut parler des défauts
07:07et je sais qu'on en a,
07:08mais c'est une ville magnifique,
07:09c'est incroyablement beau.
07:10L'avantage qu'on a à Marseille,
07:12c'est qu'on a un stade premier de développement
07:15et qu'il y a tellement de choses à faire
07:17de par l'ampleur de son territoire,
07:20de par la richesse de sa population,
07:22de par la jeunesse de la population,
07:24qu'on espère que les choses vont basculer du bon côté
07:26pour que ce soit une ville qui soit une ville extraordinaire
07:29dans le futur et où on puisse bien y vivre.
07:32On a espoir, on a espoir au moins pour nos enfants, nous, après.
07:35Peut-être qu'on a vu le temps que ça a mis pour construire la L2.
07:42On se dit qu'on n'est pas pressés.
07:44Tranquille, man, tranquille.