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00:00Les dernières déclarations du Président Théboune semblaient entamer une désescalade.
00:06Il disait que son seul interlocuteur serait le Président Macron.
00:11On va peut-être écouter les quelques mots qu'il a prononcés.
00:14On va voir si vous pensez qu'on va vers la désescalade ou pas du tout.
00:16Le Président Théboune, on l'écoute.
00:19Pour ne pas tomber dans ce brouhaha, ce cafardement politique qu'il y a actuellement là-bas,
00:33nous, on garde comme point de repère, et unique point de repère pour moi,
00:39c'est le Président Macron.
00:41On travaille ensemble.
00:42C'est deux États indépendants, une puissance européenne, une puissance africaine,
00:48les deux Présidents travaillent ensemble.
00:50C'est tout.
00:52Tout le reste ne nous concerne pas.
00:58Ce que je trouve très intéressant quand on regarde les dix dernières années,
01:01c'est que pour reprendre une expression qui est chère à notre Président,
01:05dans la relation franco-algérienne, le maître des horloges, c'est le Président Théboune.
01:09C'est-à-dire qu'à chaque fois, c'est lui qui souffle le chaud et le froid.
01:14Le Président Macron, il a tout essayé.
01:17Il a été à Canossa avant même d'être élu, en allant expliquer en Algérie
01:21que la France avait commis un crime contre l'humanité.
01:24Il n'en a obtenu aucun avantage de la partie algérienne pendant son premier quinquennat.
01:29Ensuite, il y a eu la reconnaissance du Sahara occidental comme territoire marocain.
01:37L'Algérie s'est déchaînée, mais elle avait déjà commencé.
01:39Parce que souvenez-vous, en 2023, c'est-à-dire avant la question marocaine avec le Sahara occidental,
01:45en 2023, l'Algérie a rajouté officiellement dans son hymne un couplet qui est violemment anti-français.
01:54Donc, en réalité, le Président Théboune, qui a également tenu un discours
01:59qui est un peu passé sous les radars, parce que c'était juste avant le 31 décembre,
02:0327 ou 28 décembre de mémoire, donc entre Noël et Jour de l'An.
02:06Très violent contre le Président Macron.
02:07Un discours extrêmement violent contre la France et contre le Président Macron.
02:10Et là, il y a une espèce de retour de balancier.
02:13Mais en réalité, ce qu'il faut entendre dans le propos du Président Théboune, à mon sens...
02:17Et en français, s'il vous plaît.
02:18Et en français, vous avez raison.
02:20Ce n'est pas du tout anecdotique.
02:21C'est l'humiliation, la tentative d'humiliation.
02:23Pas une humiliation, mais la tentative d'humiliation de Bruno Retailleau.
02:27C'est-à-dire qu'en réalité, le Président Théboune tend la main à Emmanuel Macron
02:31pour régler son compte politique à Bruno Retailleau.
02:34Donc, ça va être intéressant de voir la suite.
02:36Mais en même temps, ça montre que les Algériens sont quand même gênés par le volontarisme, là encore, de Bruno Retailleau.
02:43Je pense qu'on ne va pas du tout s'engager vers un bras de fer.
02:46Il y a un grand papier du Figaro qui est paru,
02:49qui montre que l'Élysée s'achemine plutôt vers l'inverse.
02:52On veut calmer les choses.
02:54Jean-Noël Barraud pourrait se rendre en Algérie.
02:57Donc, je vous rappelle les propos d'Emmanuel Macron la semaine dernière,
03:00qui faisait confiance au Président Théboune, dictateur algérien.
03:05Donc, on voit bien qu'on essaye d'aplanir les choses.
03:10Et donc, je ne vois pas...
03:11Peut-être pour faire libérer Boalem-Sensal aussi.
03:12Oui, évidemment.
03:13Ça fait des semaines qu'on ne prend pas une mesure de rétorsion.
03:17Et puis, évidemment, pour Alger, si la libération vient d'une grâce présidentielle,
03:23eh bien, Président Théboune pourra dire que la France n'y est pour rien,
03:26c'est moi qui ai décidé de le grâcier.
03:28Mais je ne comprends pas comment la cohabitation Bruno Retailleau-Emmanuel Macron
03:32va pouvoir se poursuivre s'il est désavoué.
03:36Il a dit, M. Retailleau, qu'il ne démissionnerait pas
03:38parce qu'il sait que ça ferait très plaisir à M. Théboune.
03:40Oui, après avoir dit qu'il pourrait démissionner
03:42s'il était déjugé sur le dossier algérien.
03:45Il n'y a pas une mesure de rétorsion qui...
03:47Qui fonctionne.
03:48Mais même qui a lieu en ce moment.
03:49Il n'y en a pas une.
03:50Je crois qu'on va même revenir sur la liste des ressortissants
03:53dangereux sous le QTF.
03:54On va revenir sur la menace de revoir les accords de 2017.
03:58Il y a peut-être...
03:59On va revenir sur quelque chose qui n'est même pas opérant.
04:01Oui, c'est ça.
04:02Louis...
04:03Ce qui est vraiment terrifiant dans cette histoire,
04:04c'est que globalement, Bruno Retailleau a été extrêmement courageux.
04:08Il a vraiment mis à nu l'état réel de nos relations avec l'Algérie.
04:11Et par le passé, jusqu'à aujourd'hui,
04:13on avait quand même des gouvernements qui essaient de garder la face
04:15vis-à-vis de l'opinion publique française
04:17et qui essaient de dissimuler avec toujours cet argument.
04:19Vous ne savez pas ce qui se passe en coulisses.
04:21Bon, maintenant, on sait qu'en coulisses,
04:22il ne s'est absolument rien passé.
04:24Moi, ce que je trouve désespérant dans cette histoire,
04:25c'est que la riposte graduée, en réalité,
04:27ça fait dix ans qu'on essaie de la mettre en place.
04:29Et au moment où il fallait réellement passer à l'action,
04:31eh bien, on dit, on va commencer une riposte graduée.
04:33Et maintenant, on a un otage.
04:35Je me dis simplement que si Boilem Sansal est libéré
04:38dans les prochains jours ou les prochaines semaines,
04:41eh bien, ça aura été réellement...
04:42Enfin, Bruno Rotailleau aura été un acteur essentiel
04:45dans cette libération,
04:46puisque c'est lui qui a permis, entre guillemets,
04:49la montée des enchères,
04:50puisque avec un gouvernement comme celui
04:52qui est comme le gouvernement algérien,
04:54qui est quand même globalement un gouvernement
04:55qui ment, qui menace, qui dissimule,
04:58eh bien, il n'y a que les preuves de force
05:00qui lui permettent de réagir.
05:02Et là, pour le coup, c'est Bruno Rotailleau
05:04qui a mis la tension vis-à-vis de...
05:07Il y a un point dont on ne parle jamais,
05:08mais qui, je pense, peut également peser en arrière-plan,
05:12c'est la question du renseignement
05:13et de la lutte antiterroriste.
05:14Il y a une petite phrase de Céline Berton,
05:16qui est la patronne de la DGSI,
05:18qui est là encore un peu passée inaperçue
05:19il y a une quinzaine de jours,
05:21où elle s'est dite publiquement,
05:22elle s'exprime assez rarement,
05:24et elle a dit publiquement qu'elle était assez inquiète
05:26par les répercussions en termes de coopération antiterroriste,
05:29de la tension entre Paris et Alger.
05:32Donc, ce que je me dis en regardant les dernières évolutions,
05:36c'est qu'il n'est pas complètement impossible
05:37que ça ait également un lien dans l'évolution.
05:40Mais ce qui est absolument certain,
05:42c'est qu'il faut évidemment continuer à parler aux Algériens,
05:44parce qu'il faut toujours, dans la vie,
05:45continuer à parler à tout le monde.
05:47C'est une règle de bonne gouvernance diplomatique,
05:49mais ça n'empêche pas la fermeté,
05:50et que quoi qu'il arrive,
05:52et j'espère que Boilem Sansal sera libéré
05:53évidemment le plus vite possible,
05:55mais quoi qu'il arrive,
05:55on ne peut pas penser l'avenir de la relation franco-algérienne
05:59sans remettre ces deux grandes nations
06:01dans un rapport adulte,
06:02et ça repasse par remettre à plat
06:04notamment tous les avantages qu'ont les Algériens,
06:07et qui paralysent une partie de l'action française,
06:09de l'action politique en France.
06:11Comme une menace absolue, quoi.
06:13Non, mais peut-être, mais à un moment...
06:14Mais on n'en sortira pas.
06:15Le président lui-même vient, dans l'extrait qu'on a vu,
06:17il a dit que ce sont deux grandes nations, etc.
06:19OK, bah chiche.
06:20Mais dans ce cas-là, on fait du passé...
06:22Arrêtons de l'instrumentaliser.
06:23On n'instrumentalise plus un passé mythifié, glorifié,
06:27qui sert de socle et même de survie
06:29au régime algérien actuel,
06:33avec aujourd'hui, qui est complètement mal digéré,
06:36avec des jeunes en France qui sont franco-algériens,
06:38qui détestent l'Algérie,
06:39et qui pour autant n'iraient vivre pour rien au monde.
06:41Qui détestent la France, justement.
06:42Qui détestent la France, pardon.
06:43Qui paralysent l'action française.
06:45Qui n'iraient vivre en Algérie pour rien au monde.
06:46Pour une communauté franco-algérienne, justement,
06:49que les pouvoirs publics ont terriblement peur
06:52de voir se soulever.
06:54Et c'est bien de cela, d'ailleurs, que Théboune joue,
06:56et il continuera de jouer.
06:57D'ailleurs, s'il libère Boalem-Sensali,
06:59il l'aura gagné sur toute la ligne.
07:00C'est exactement ce qu'il voulait.
07:01Probablement qu'il y avait un délai
07:03à l'emprisonnement de Boalem-Sensali.
07:05Il a voulu faire un exemple, etc.
07:06Il joue pour sa politique intérieure.
07:08Il joue pour sa politique extérieure.
07:10Et la France est main liée.
07:11Parce que, justement, elle a énormément de ressorties en France.
07:14Si on peut prendre, juste une précaution,
07:16une partie de la communauté franco-algérienne...
07:18Alors...
07:18Parce que...
07:20Très important.
07:20Ça, c'est, alors...
07:21Un petit brouk mondial, on en parlera moins que moi.
07:24Parce qu'il y a une partie qui est une partie agissante,
07:28qui est directement liée au gouvernement algérien,
07:30qui menace, via les réseaux sociaux, via tous les moyens,
07:34l'autre partie de la communauté algérienne
07:36qui refuse, justement, d'entrer dans le jeu.
07:38Mais tout à fait.
07:38Ça, c'est très, très important de le rappeler.
07:40Le problème, c'est le pouvoir de nuisance d'une fraction.
07:42Et cette fraction, elle existe.
07:43Elle déteste la France.
07:45Vous avez raison d'en relever.
07:46Mais l'immense majorité.
07:47Mais il n'y a pas forcément une immense majorité.
07:50Il y a une majorité, je pense, qui s'en fout,
07:51qui a envie d'être tranquille.
07:52Mais il y a des Algériens, des Franco-Algériens,
07:55des Algériens d'origine,
07:56qui travaillent dans l'administration,
07:58qui sont des chefs d'entreprise,
07:59qui ont fait leur vie en France,
08:00et qui nous disent, moi, qui me disent en privé régulièrement,
08:03mais soyez beaucoup plus fermes.
08:05Et qui me disent d'ailleurs cette phrase,
08:06et je la mets dans leur bouche,
08:07les Algériens ne comprennent que la fermeté.
08:09Fin de citation.
08:10Très bien.
08:11Écoutez, en tout cas, demain à 8h10,
08:13l'invité de CNews de l'Europe 1 sera Bruno Rotailleau,
08:16ministre de l'Intérieur.
08:17Il répondra aux questions de Sonia Mabouk.
08:19On imagine bien qu'elle va lui poser toutes les questions
08:22qu'il faut, notamment sur le dossier algérien,
08:24qui est peut-être effectivement un des vrais écueils
08:26pour le ministre de l'Intérieur, Gauthier.
08:28C'est évident.
08:29Il y aurait matière.
08:30S'il voulait justifier une démission,
08:32il y aurait matière à le faire,
08:33vu le tournant que veut prendre l'Elysée.
08:36Mais si Bruno Rotailleau démissionne,
08:38je ne donne pas cher du gouvernement de François Bayrou.
08:40Parce que ça veut dire que les LR claquent la porte du socle commun.
08:43Merci à tous.
08:44100% politique, c'est à 21h.
08:45Merci Gauthier, Laetitia, Louis, Joseph et Thibaud de Montbrial.
08:49Merci beaucoup d'être venus.
08:50Dans un instant, Pierre de Villeneuve sur Europe 1
08:52et Christine Kelly sur CNews.
08:54Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
08:55À demain.

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