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Gérald Darmanin, ministre de la Justice et garde des Sceaux, était l'invité de BFM Politique ce dimanche 23 mars. Il est revenu entre autres sur les conflits entre la France et l'Algérie ou encore le port du voile. 

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00:00BFM TV, BFM Politique, Guillaume Darré.
00:06Bonjour à tous, bienvenue dans BFM Politique, notre invité exceptionnel ce matin, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, bonjour, merci d'être avec nous.
00:16À mes côtés pour vous interroger, Amandine Attalaya, éditorialiste BFM TV, et Lucie Robkin, directrice des rédactions de La Tribune, qui est notre partenaire, bonjour à toutes les deux.
00:26Alors bien sûr, on va évoquer la loi sur le narcotafrique qui est toujours discutée à l'Assemblée, les relations compliquées avec l'Algérie, vos propositions en matière économique et sociale,
00:36et puis vous nous direz si vous comptez durablement rester dans ce gouvernement et à quelles conditions.
00:41Mais avant cela, ce qui s'est passé hier, Gérald Darmanin à Orléans, un rabbin agressé en pleine rue, justement, c'était vers 13h30 hier.
00:50Il a été mordu à l'épaule, frappé à la tête et insulté. Un adolescent de 16 ans qui est inconnu des services de police a été interpellé.
00:58Il est en garde à vue. Il y a quelques instants, le président de la République, Emmanuel Macron, dénonce, je cite, le poison de l'antisémitisme et promet de ne pas céder à l'inaction.
01:08Qu'est-ce que ça dit cet acte, à nouveau, du climat en France, Gérald Darmanin ?
01:13– Nos compatriotes juifs sont très menacés partout dans le monde et en France, bien sûr. Il faut que nous les protégions.
01:20Je pense que ce qui est arrivé à ce rabbin devant son enfant est manifestement une démonstration supplémentaire de cette menace qui les touche,
01:30nos compatriotes juifs. Il faut bien sûr les condamner sans aucune ambiguïté, tous ces actes antisémites.
01:38Moi, je me réjouis qu'il y ait une enquête ouverte très rapidement. Je me réjouis que les policiers, grâce à la vidéosurveillance,
01:44aient pu interpeller très rapidement l'auteur présumé. Il faut aussi que les femmes et les hommes politiques, quels qu'ils soient,
01:50et notamment le plus à gauche de notre vie politique, arrêtent avec ambiguïté sur l'antisémitisme.
01:56C'est une violence inacceptable et on sait tous que l'antisémitisme, c'est le début. Les juifs d'abord et ensuite le reste de la société.
02:04Le début d'une société extrêmement malade et il faut que tout le monde soit très clair.
02:07On va dire clairement les choses. Vous dites l'ambiguïté de ceux le plus à gauche. Vous pensez à qui concrètement ?
02:13La France insoumise. C'est incontestable que l'ambiguïté, pas de tous les dirigeants de la France insoumise,
02:18mais d'une partie des dirigeants de la France insoumise, est mortifère pour le bien commun, est mortifère pour notre paix publique.
02:24On l'a encore vu très récemment avec les affiches que mettaient certains de vos confrères journalistes.
02:29D'ailleurs, ils ont été condamnés pour cela par la justice avec une iconographie antisémite incontestable.
02:36Vous mettez cela, Jean-Luc Mélenchon, dans le même sac ? Vous le ciblez directement ?
02:40Non, je ne cible pas. Jean-Luc Mélenchon est un homme très intelligent.
02:43Et ce n'est pas ce qui est très intelligent que c'est très inquiétant qu'il se comporte ainsi.
02:47Et je pense que cette atmosphère de violence envers nos compatriotes juifs, elle crée ces passages à l'acte.
02:58Et je pense qu'il faut que chacun, désormais, avant que l'irréparable ne soit commis, revienne à un esprit républicain.
03:04Chez nos confrères d'RMC, cette semaine, vous avez dit que le plus grand danger, à vos yeux, c'était LFI plus que le Rassemblement National.
03:10Demain, s'il y a un deuxième tour entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, vous votez pour qui, Gérald Darmanin ?
03:14Non, mais on votera pour le candidat du bloc central populaire que nous représentons.
03:19Et il faut tout faire pour qu'il n'y ait aucun seul candidat. C'est l'objet de mes prises de position.
03:22Mais si, par exemple, quand vous dites LFI, le RN ?
03:24Moi, je n'ai jamais été de ceux. J'étais très minoritaire à l'époque pendant la dissolution.
03:28Mais j'ai été le seul, je crois, dirigeant politique du parti du président de la République à dire que je n'étais pas d'accord
03:33avec la consigne qui avait été donnée par Gabriel Attal de voter LFI.
03:37Je pense qu'on ne peut pas voter la France insoumise tant que la France insoumise n'a pas mis fin à ces ambiguïtés.
03:43Il conclut un second tour d'élection présidentielle ?
03:45Non, mais au second tour d'élection présidentielle, nous serons au second tour.
03:48Et je ne veux pas regarder les choses avec pessimisme. On va pouvoir construire un projet et avoir un seul candidat ou candidate.
03:56Mais pour le passé, puisque nous avons eu affaire à cette question très pratique, j'étais en désaccord pour l'appel à voter LFI.
04:02Et je serai toujours en désaccord pour l'appel à voter LFI tant que LFI ne met pas de côté ces ambiguïtés.
04:08Et pas que contre les juifs, contre les policiers. Je ne peux pas laisser des gens dire, c'est encore le cas de la manifestation d'hier,
04:15tout le monde déteste la police, la police tue, ce sont des slogans inacceptables pour un parti et pour des élus républicains.
04:20Les leaders d'extrême droite, Jordan Bardella et Marion Maréchal, seront en Israël mercredi et jeudi pour une grande conférence internationale
04:27contre l'antisémitisme. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Est-ce que cette visite vous choque ?
04:32Moi, si les Israéliens invitent M. Bardella et Mme Le Pen, je n'ai rien à dire. Je constate que le RN est revenu, revient,
04:41sur les propos antisémites tenus par Jean-Marie Le Pen, par des dirigeants du RN. On sait tous que le RN a été un parti antisémite.
04:49Il a été condamné pour ça. Que le RN comprenne qu'on ne peut pas tenir des propos racistes et antisémites,
04:55s'ils le comprennent, tant mieux pour la République.
04:58Donc le RN a totalement réglé la question d'antisémitisme au sein du parti ?
05:01Non, je ne dis pas ça. Je connais trop l'incoïtance que certains dirigeants du RN peuvent encore avoir avec certains groupuscules d'ultra-droite.
05:09Mais en tout cas, les dirigeants du RN, je crois, en tout cas nos compatriotes juifs l'ont compris comme ça,
05:16ne sont pas ceux qui portent aujourd'hui les propos antisémites. Il faut que la France insoumise règle ce problème également.
05:22Je crois que Jean-Luc Mélenchon, les dirigeants de la France insoumise doivent mettre fin à ces ambiguïtés.
05:28Qu'il y ait des actes anti-chrétiens, anti-musulmans, antisémites, c'est un fait. Il faut les dénoncer comme tels.
05:34Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir des positions géopolitiques plus favorables à la Palestine qu'à Israël.
05:40Ça, c'est un débat politique tout à fait compréhensible. Mais on ne peut pas accepter l'ambiguïté, comme c'est le cas encore des affiches précédemment.
05:47Donc oui, la France insoumise doit mettre, comme le RN, doit pouvoir mettre des mots sur les choses et dénoncer, expulser des personnes antisémites en son sein.
05:56Les propos de Mme Rima Hassan sont évidemment inacceptables. Elle a encore attaqué très récemment une parlementaire de la Nation, Mme Priska Thévenot,
06:02en la menaçant de mort. C'est inadmissible dans un parti républicain.
06:05Gérald Darmanin, justement, vous parlez d'expulsion. En tant que ministre de la Justice, vous avez adressé au procureur une circulaire
06:10pour repérer les détenus étrangers, pour les expulser afin qu'ils purgent leur peine dans leur pays.
06:16C'est la seule solution que vous avez trouvée pour lutter contre la surpopulation carcérale ?
06:20Non, ce n'est pas la seule solution. La surpopulation carcérale, puisqu'il y a 82 000 détenus en France et on a 62 000 places,
06:27avec l'indignité d'avoir des détenus aujourd'hui avec 4 000 matelas au sol. C'est inacceptable, un pays comme la France.
06:34Ça ne permet pas le bon travail des agents pénitentiaires qui sont en danger. C'est l'indignité qui touche les détenus et ça encourage la récidive.
06:43Il y a 60 % de gens qui récidivent quand ils sortent de la prison française. C'est un système qui ne fonctionne pas. Il faut le remettre en cause.
06:50Alors expulsez les étrangers.
06:53Est-ce que l'idée, c'est de moins de personnes en prison et donc décider d'une amnistie générale ou d'une régulation carcérale ?
06:59La réponse est non. Si c'est ce qu'on attend de moi, je ne suis pas le bon ministre de la Justice.
07:02Moi, j'ai une vision ferme de notre capacité à condamner et à emprisonner des personnes.
07:08Est-ce que tout le monde a sa place en prison ? Il y a déjà entre 20 et 25 % de gens qui ont des troubles psychiatriques.
07:14Nous enfermons les fous dans notre pays. C'est inacceptable aussi. Ce ne sont pas les agents pénitentiaires, ce n'est pas la prison qui peut soigner et qui peut accompagner les fous.
07:23Mais pourquoi expulser les détenus étrangers ?
07:24D'abord, j'ai dit dans le JDD qu'il y avait une question sur la maladie psychiatrique dans les hôpitaux psychiatriques.
07:30Et puis, il y a 25 % d'étrangers dans nos prisons. Dans ces 25 % d'étrangers, il y a des gens qui sont de l'Union européenne et puis des gens qui sont extérieurs de l'Union européenne.
07:39Nous avons déjà des règlements européens, nous avons déjà des conventions internationales qui nous permettent de faire que le détenu aille purger sa peine dans son pays
07:47parce qu'il n'aura pas vocation à rester en France.
07:49J'ai fait voter une loi immigration qui prévoit que si quelqu'un a fait un délit ou un crime pour une peine qui est au moins de 3 ans de prison, on doit lui retirer son titre de séjour et l'expulser.
08:00Donc ces personnes n'ont pas vocation à rester en France.
08:02Mais on a déjà un mal fou à expulser les OQTF, c'est-à-dire ces personnes soumises à une obligation de quitter le territoire français.
08:08Comment imaginer que les pays d'origine reprennent ces ressortissants en prison ?
08:11Mais nous travaillons toute la journée avec les pays d'origine de ces détenus.
08:15D'ailleurs, quand on est national, on doit repartir dans sa nation.
08:19C'est ça, me semble-t-il, le but d'être citoyen ?
08:21Oui, ça c'est le principe, mais dans les faits...
08:23D'abord, ce n'est pas vrai que ça ne marche pas.
08:25Si je prends les personnes les plus dangereuses qui ne sont pas en prison, quand j'étais mis à l'intérieur, on en expulsait 50%.
08:30Alors vous me direz, ce n'est pas 100%, mais ce n'est pas zéro non plus.
08:33Heureusement que nous arrivons à les expulser.
08:36Je prends des exemples très concrets.
08:38La Belgique a une convention avec le Maroc qui permet d'expulser, de faire purger sa peine,
08:45des citoyens marocains qui ont été arrêtés et condamnés en Belgique, au Maroc, sans qu'on demande l'avis du détenu.
08:52Nous demandons la même convention avec le Maroc et avec tous les autres pays.
08:55Pourquoi la Belgique l'aurait et pas nous ?
08:57Parce que ce que je constate au ministère de la Justice, c'est que souvent, les pays d'origine ont intérêt à cela. Pourquoi ?
09:03Parce qu'après, il y aura l'expulsion, une fois qu'ils sont sortis de prison, mais il y a aussi des Français dans ces prisons.
09:08Il y a des Français au Maroc, il y a des Français en Belgique, il y a des Français en Roumanie, il y a des Français dans les prisons en Algérie.
09:13Et il y a des échanges de prisonniers.
09:15Évidemment que si nous expulsons des détenus étrangers, le pays étranger va dire « reprenez vos citoyens ».
09:21Mais donc ça veut dire, Gérald Darmanin, que vous vous engagez à reprendre tous les détenus français qui sont dans les prisons au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Belgique ?
09:32Exactement, c'est mieux pour leur famille, c'est mieux pour leur propre réinsertion plus tard.
09:37Regardez encore très récemment, avec un pays du Sud-Est, quelqu'un a été condamné à mort dans ce pays.
09:43Et nous avons accepté le fait qu'il termine sa peine en France, ce qui lui évite la condamnation à mort.
09:47Comment est-ce que ça vit de nos prisons alors, si vous souhaitez ? Si on reprend tous les Français qui sont à l'étranger ?
09:51Parce que je pense que nous avons moins de Français présents en Roumanie qu'il y a de Roumains présents dans nos prisons en France.
09:57Parce que je pense qu'il y a moins de Français présents dans les prisons du Maghreb qu'il y en a dans les prisons en France.
10:03Et quoi qu'il arrive, c'est de toute façon très bien pour le détenu qui lui doit voir sa famille, qui demain pourra être réinséré.
10:10Je ne comprends pas le débat qui consiste à ne pas voir que nous sommes quasiment le seul pays à ne pas imaginer cela.
10:16Il y a des pays autour de nous qui font encore plus faire, mais je vais étudier cette possibilité.
10:20C'est d'avoir un pays tiers où les personnes qui sont étrangères en détention font leur peine.
10:26Par exemple, aujourd'hui, le Danemark le fait avec le Kosovo.
10:30Et on les enverrait où ?
10:31Par exemple, je prends l'exemple du Danemark avec le Kosovo, je prends l'exemple des Pays-Bas qui l'imaginent avec l'Estonie.
10:35Donc il y a des cas dans l'Union Européenne, des cas en dehors de l'Union Européenne.
10:38Vous êtes favorable, vous aussi, à envoyer les prisonniers étrangers dans un pays hors de l'Union Européenne pour faire hors de la France ?
10:46Je pense que ça s'étudie parce que nous avons des personnes. Par exemple, nous avons 700 personnes dans les prisons françaises.
10:50On ne connaît même pas leur identité.
10:52Je rappelle qu'un de vos confrères journalistes dans la presse quotidienne régionale à Reims est désormais handicapé à vie
10:58parce que quelqu'un a été sorti de prison de façon anticipée.
11:02Il n'était pas connu des services des préfectures, donc on n'avait pas son identité.
11:06Et il l'a agressé extrêmement violemment alors qu'il aurait dû être expulsé.
11:09On peut se sentir responsable de cette situation.
11:11Donc nous devons d'abord identifier toutes les personnes qui sont en prison.
11:13Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
11:15Nous ne connaissons pas l'identité exacte, la nationalité de toutes les personnes qui sont en prison.
11:19C'est incroyable, mais c'est comme ça.
11:21D'abord, c'est la première chose qu'on va faire.
11:23La deuxième des choses, c'est de dire qu'on ne va pas renouveler le titre de séjour des gens qui sont en prison.
11:26Aujourd'hui, c'est ce que nous faisons en partie.
11:28On leur autorise des permis de sortie pour aller en préfecture renouveler leur titre de séjour.
11:33On marche sur la tête.
11:34Quand quelqu'un est condamné, alors que la loi immigration que j'ai fait voter interdit que ces personnes aient un titre de séjour,
11:40nous autorisons encore dans le code de procédure pénale des sorties pour renouveler leur titre de séjour.
11:44Donc ça, on va arrêter également.
11:45Et puis troisièmement, on va anticiper effectivement le départ de ces personnes.
11:49On ne va pas attendre la fin de leur peine.
11:51Avec des pays, on n'y arrivera peut-être pas à 100 %.
11:54Aujourd'hui, c'est quasiment zéro.
11:55Donc la marge de progression est assez importante de faire leur peine dans leur pays.
11:59Gérald Darmanin, les relations sont particulièrement tendues en ce moment avec un pays, vous le savez, avec l'Algérie.
12:04Le président Tebboune, hier soir, a réagi justement et a répondu à Emmanuel Macron dans une interview.
12:09Il explique que ce sont ses seuls interlocuteurs, ce sont le président de la République et le ministre des Affaires étrangères français.
12:16Il balaye de fait le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotailleau.
12:19Est-ce que ça montre finalement que la stratégie du rapport de force du ministre de l'Intérieur, ce n'est pas la bonne solution ?
12:23Mais je ne critiquerai pas Bruno Rotailleau.
12:27D'abord parce que je trouve ce qu'il fait très courageux.
12:29Et deuxièmement, je connais la difficulté de la tâche.
12:31Je sais ce que c'est qu'être ministre de l'Intérieur.
12:33J'ai été très critiqué, y compris par des gens qui, à l'époque, n'étaient pas au gouvernement.
12:36Et je sais que c'est difficile d'être ministre de l'Intérieur.
12:38Et c'est un travail qui, tous les jours, demande de l'énergie.
12:41Et je trouve que Bruno Rotailleau le fait très bien.
12:43Mais il faut privilégier la coopération, la discussion ou la confrontation ?
12:46Mais dans la diplomatie, il y a les deux.
12:49Il y a le rapport de force légitime.
12:51Les États ont des intérêts.
12:54Ils n'ont pas d'âme.
12:55Donc évidemment, il y a un rapport de force.
12:57Et puis, il y a évidemment le fait que la diplomatie, c'est de parler avec des gens avec lesquels on n'est pas d'accord.
13:01Mais moi, ça ne me choque pas.
13:02Ce que dit le président de l'Éboune, il parle avec le président de la République.
13:04Ben oui, de chef d'État à chef d'État.
13:06Et si ça peut permettre que M. le président de la République française puisse faire libérer M. Sansalle,
13:11injustement emprisonné, malade, grand écrivain, injustement poursuivi,
13:16ben tant mieux !
13:17Et vous ne craignez pas, à propos de Boilem Sansalle, qu'il soit,
13:20parce qu'il va être fixé sur son sort cette semaine,
13:23et peut-être condamné assez lourdement par la justice algérienne,
13:27vous ne craignez pas qu'il soit la victime collatérale de ce bras de fer,
13:30de ces mauvaises relations aujourd'hui ?
13:32Est-ce qu'on peut compter réellement sur le président de l'Éboune
13:35pour peut-être le gracier, pour peut-être faire en sorte en tout cas que sa situation s'améliore ?
13:40Moi, j'ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises le président de l'Éboune,
13:43puisque le président de la République m'avait envoyé plusieurs fois en Algérie
13:45quand j'étais ministre de l'Intérieur.
13:46Et pour Boilem Sansalle, vous lui dites quoi ce matin ?
13:48D'abord, c'est au président de l'Éboune.
13:49C'est l'avis d'un homme qui se joue, je ne vais pas faire de la politique politicienne à votre table.
13:53Je sais que le président de l'Éboune, qui est le président d'un grand pays,
13:56l'Algérie, c'est le plus grand pays d'Afrique, avec une population qui aime la France
14:01et avec, on peut le dire, une voix qui compte dans le concert des nations.
14:05L'Algérie, je pense que ce serait son honneur de libérer M. Sansalle,
14:11de lui permettre au moins de se faire soigner en Europe,
14:13si ce n'est pas la France, peut-être un autre pays européen, qu'il fasse ce geste.
14:17Peut-être que désormais le régime algérien est allé un peu trop loin
14:21pour libérer comme ça tout de suite maintenant M. Sansalle sans être condamné.
14:25Nous constatons une accélération peut-être de la condamnation de M. Sansalle.
14:29Peut-être que c'est un message, peut-être que c'est le fruit du travail
14:32qu'a fait le président de la République française, je n'en sais rien.
14:34– Vous avez des mots en tout cas plus apaisés à l'égard de l'Algérie,
14:38est-ce que c'est le président qui vous a demandé de baisser le ton ?
14:42– Moi j'ai toujours, d'abord de par ma vie personnelle et par mon histoire personnelle,
14:46j'ai toujours eu avec les pays du Maghreb et avec l'Algérie des propos fermes.
14:51J'ai moi-même mis fin au visa avec l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.
14:55J'ai moi-même été en responsabilité au ministère de l'Intérieur
14:58avec des propos de fermeté pour la reprise de QTF.
15:00Mais toujours en respect de l'Algérie et des Algériens.
15:05Et je ne pense pas que les Algériens comme les Français doivent subir
15:08les difficultés que nous avons entre ministres, entre présidents de la République.
15:12Donc il faut être ferme comme les Bruno Retailleau,
15:14mais il faut aussi parler avec l'Algérie comme on doit parler à la Russie,
15:18comme on doit parler avec tous les pays avec lesquels on n'est pas d'accord.
15:20Parce qu'à la diplomatie, ça consiste à se parler.
15:22Et parce qu'il y a l'avis d'un homme.
15:23Donc je pense que pour répondre à votre question,
15:25le Président Tebboune, ce serait l'honneur de sa fonction
15:29de libérer M. Censal, lui permettre de se ressoigner en Europe.
15:33Sinon, évidemment, il peut y avoir un mort sur la confiance de tout le monde.
15:36– Gérald Darmanin, vous évoquez justement les discussions entre ministres.
15:39Cette semaine, il y a eu un débat sur la question de la laïcité,
15:41notamment et de la place de la laïcité dans le sport.
15:44Vous avez qualifié certains dirigeants politiques de naïfs
15:47au sujet de l'antrisme dans le sport,
15:49et notamment au sujet de la question de l'interdiction du voile
15:51dans les compétitions sportives.
15:53Ce matin, c'est Elisabeth Borne qui vous répond dans les colonnes du Parisien.
15:56Elle juge, je cite, qu'elle n'a aucune leçon à recevoir de personne sur la laïcité.
16:00Vous regrettez votre propos ?
16:02– Non mais il ne faut pas personnaliser les débats.
16:04On parle d'un sujet très important.
16:05Est-ce que porter le voile à 11, 12, 13 ans quand on fait du sport,
16:12est-ce que c'est de l'antrisme islamiste ou est-ce que ça ne l'est pas ?
16:15C'est une question très importante.
16:17Je pense qu'il y a de la naïveté générale à penser que ce n'est pas de l'antrisme.
16:22C'est mon opinion personnelle, j'ai le droit de l'avoir.
16:24– Elle a dit qu'elle n'a aucune leçon à recevoir de vous.
16:26– Mais moi je ne personnalise pas…
16:28C'est dommage qu'on personnalise ce genre de questions,
16:30c'est une question importante, sinon on ne dit plus rien.
16:32– Mais quand vous parlez de naïveté, vous parlez bien d'elle notamment.
16:34– C'est François Bayrou qui disait que si on pense tous la même chose,
16:36on ne pense plus rien.
16:37Je me rappelle de mes classiques politiques.
16:39Quand on prend Bruno Retailleau et Gérald Darmanin
16:41dans son équipe gouvernementale, on sait ce qu'ils pensent.
16:43Pour le coup, moi je n'ai aucune leçon non plus à recevoir
16:46de république et de fraternité et de respect de l'autre.
16:50– Mais on sait que l'espoir est un.
16:51– Je suis moi-même issu d'immigration par deux fois,
16:54je suis élu à Tourpoint qui est une ville où on peut dire
16:59qu'il y a une altérité multiculturelle, où je suis d'ailleurs réélu.
17:03Et j'ai toujours tenu un discours extrêmement ferme de respect
17:06envers nos compatriotes musulmans, dont je sais que l'immense majorité
17:10souhaitent vivre leur foi et ils ont bien raison.
17:13Ils ont fourni à la France des soldats extrêmement courageux.
17:17Je n'oublie pas que mon grand-père était musulman et un héros français.
17:21Je n'oublie pas qu'Ahmed Merabet a été le policier
17:23qui a été assassiné par les frères Kouachi.
17:25Je n'oublie rien de cela.
17:26Mais en même temps, les règles de la République,
17:28ça a toujours été la laïcité et le respect de la neutralité.
17:31Donc je veux dire qu'il n'y a pas de personnalisation à avoir.
17:33Il y a une question très importante.
17:34Est-ce qu'il y a de l'antrisme islamiste ou non ?
17:36– Et on va aller plus loin dans le débat parce que dans un instant,
17:39– Eh oui, et ne pas le voir.
17:41De manière générale, et ça ne s'adresse pas à Mme Borne et à d'autres,
17:44ne pas le voir, c'est en effet considéré pour moi
17:48qu'il y a une forme de naïveté collective.
17:51Voilà, ça n'a rien de personnel.
17:53Mais un dirigeant, qui plus est un garde des Sceaux,
17:56doit pouvoir dire ces choses sans pouvoir risquer sa place au gouvernement.
17:59– Vous avez obtenu satisfaction sur cette question-là.
18:01Il y aura une proposition de loi sur l'interdiction du voile
18:03dans les compétitions sportives.
18:04Est-ce que vous avez mis votre démission dans la balance ?
18:07Est-ce que c'est la seule manière de peser dans ce gouvernement ?
18:09– Pardon Madame, si je peux me permettre.
18:10C'est déjà le droit.
18:11La Charte de l'Olympisme interdit…
18:13– Il y aura une proposition de loi sur ce sujet-là.
18:15Donc vous avez obtenu satisfaction.
18:16– Attendez, est-ce que vous confirmez
18:17que vous avez mis votre démission dans la balance sur cette question ?
18:19Oui ou non ?
18:20– Il y a Carl Olyf qui est sur le plateau
18:21et il a bien connu David Douillet dont j'étais le collaborateur.
18:23Et David Douillet disait que les propos de vestiaire restent dans le vestiaire.
18:26Et c'est très bien quand on fait de la politique.
18:28Mais ce que je veux dire Madame, c'est que c'est déjà la Charte de l'Olympisme.
18:32C'est déjà le droit qui s'applique.
18:34C'est déjà ce qu'a dit le Conseil d'État qui a rendu un avis
18:37pour nous dire qu'il n'y avait pas, puisqu'il y avait eu des revendications,
18:40à porter des signes religieux, quels qu'ils soient,
18:42dans les compétitions sportives.
18:44Donc la proposition de loi de Monsieur Savin,
18:46qui est le sénateur qui le porte,
18:48va réaffirmer après l'avis du Conseil d'État cette position.
18:51C'est une très bonne chose, voilà.
18:53Et tout le monde est aligné là-dessus et je m'en félicite.
18:55– Vous êtes bien sur BFM Politique, notre invité exceptionnel,
18:59le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
19:01On parlait de la question de la laïcité et du voile dans le sport.
19:05Une question qui vous est directement adressée,
19:07c'est celle de Salimata Sali.
19:09Elle est basketteuse depuis plus de 10 ans
19:11et exclut des terrains de basket en compétition,
19:13car elle porte le voile.
19:15Écoutez-la, elle a une question pour vous.
19:18– Je m'appelle Salimata, j'ai 27 ans,
19:20habitante de Paris depuis ma naissance.
19:22Je suis à ma 16ème année de basket,
19:24j'ai fait 10 ans de championnat de France
19:26et ça fait 8 ans que j'entreprends dans le domaine du sport.
19:28Notamment à travers l'événementiel
19:30et la promotion du basketball féminin.
19:32Et ma question pour vous aujourd'hui,
19:34c'est est-ce que c'est normal que je sois exclue
19:36des terrains de compétition depuis 2 ans
19:38parce que je porte mon voile ?
19:40– Qu'est-ce que vous lui répondez ?
19:42– Ben oui, c'est normal, il y a des règles.
19:44Il y a des règles en République,
19:46elles sont connues depuis des dizaines d'années.
19:48Et par ailleurs, en islam, la prescription
19:52c'est de s'adapter au pays dans lequel on vit.
19:55Bien sûr, il faut que la foi soit respectée,
19:57il y a plus de 2000 mosquées en France,
19:59la liberté religieuse est garantie.
20:01Personne ne demande la religion de quelqu'un
20:03pour passer un concours, pour aller voter, pour vivre.
20:06– Oui, mais jusqu'à là, les fédérations
20:08les décidaient au cas par cas.
20:10– Non, non, ce n'est pas le cas.
20:12Dans toutes les compétitions sportives françaises,
20:14de toutes les fédérations qui ont une délégation
20:16de services publics en France,
20:18les gens ne portent pas de signe religieux.
20:20– Mais on sait que le sport est un facteur d'intégration
20:22et que ces filles ont le risque de rester chez elles,
20:24d'être radicalisées, est-ce que ce n'est pas un piège ?
20:26– Avec ce genre d'argument, on n'aurait pas interdit
20:28le voile à l'école, on n'interdirait pas
20:30le voile pour les fonctionnaires.
20:32La République, la laïcité, pour que la liberté religieuse
20:36soit parfaite, et vous savez en France,
20:38heureux comme Dieu en France, dit le proverbe,
20:40nous respectons tout le monde.
20:42– Mais l'école est obligatoire, le sport c'est très difficile.
20:44– Les règles sont connues depuis 1905, c'est la France.
20:50Et il y a des grands pays musulmans, d'ailleurs,
20:53qui ont porté la laïcité avant M. Erdogan,
20:57la Turquie est un très grand pays musulman laïque.
21:00Et il y a des pays où les femmes se battent tous les jours
21:02au risque de leur vie pour justement qu'on ne leur impose pas
21:04de signe religieux, je pense évidemment à l'Iran.
21:07Donc quand on sait qu'en plus l'islam, c'est la prescription
21:11de s'adapter aux pays dans lesquels, dans les règles
21:13dans lesquelles, le pays où on vit, nous sommes tout à fait
21:16en adéquation avec les grandes religions monothéistes.
21:20– Donc en France, la joueuse qu'on a vue, vous lui dites
21:22soit vous abandonnez le voile, soit vous abandonnez le basket.
21:25– Mais elle dit elle-même que depuis le début de sa vie,
21:29c'est ce qu'elle semble-t-il dit, elle n'est pas dans l'équipe
21:32de compétition sportive, il n'y a pas de règle nouvelle.
21:34On rappelle une règle ancienne, sur un terrain de sport
21:37en compétition sportive, on n'a pas à distinguer les joueurs,
21:41les joueuses, selon leur orientation religieuse.
21:44– Regardez, un autre sujet Gérald Darmanin,
21:47j'ai une autre question qui mêle la laïcité et le sport
21:50et c'est quelque chose qu'on entend aujourd'hui dans la société
21:53sur les terrains de foot notamment, vous le savez,
21:55est-ce qu'il faut pendant le ramadan, arrêter les matchs de foot,
21:59faire une pause, pour permettre aux joueurs de confession musulmane
22:02de rompre le jeûne ? En France, la fédération l'interdit
22:06au nom du principe de neutralité, mais l'UEFA qui organise
22:09les compétitions européennes le permet, ce qui fait que
22:11l'équipe de Lille par exemple, peut se le permettre
22:14quand elle joue la Ligue des champions, pas le championnat de France.
22:16Est-ce que vous jugez qu'il faut autoriser, arrêter les matchs
22:19pour rompre le jeûne ?
22:20– Vous voyez bien dans quel monde on est, dans ces cas,
22:22il ne faudrait pas jouer le samedi parce que les juifs ne voudraient pas jouer,
22:26il ne faudrait pas que l'on puisse servir autre chose que du poisson
22:30le vendredi parce que les prescriptions religieuses le demanderaient,
22:33on serait dans un système où le sujet n'est pas le sport,
22:36mais la distinction des sportifs selon leur religion.
22:38– Est-ce qu'il faut arrêter ?
22:39– La réponse est non, la réponse est non.
22:41On peut jouer en France pendant des fêtes religieuses, catholiques,
22:44chrétiennes, musulmanes, parce que l'intérêt c'est le sport,
22:47on respecte chacune et chacun, évidemment tout le monde
22:50a le droit de vivre sa foi en France, je pense que personne n'est interdit
22:53de vivre sa foi en France, encore une fois il y a plus de 2000 mosquées en France,
22:56on aimerait que dans certains pays musulmans,
22:58qui n'ont pas la même vision de la laïcité,
23:00qui n'ont pas la même vision de l'unité de vie religieuse,
23:05il y ait 2000 églises qui puissent fonctionner
23:08ou 2000 synagogues qui puissent fonctionner,
23:10donc la France est un grand pays généreux,
23:12et alors vraiment de là où je viens,
23:14je pense qu'il y a une immense majorité des musulmans
23:17qui souhaitent qu'on respecte leur foi et ils ont totalement raison,
23:20parce qu'ils subissent eux-mêmes des actes anti-musulmans
23:23extrêmement forts et extrêmement violents,
23:25mais qui ne veulent pas être sous la coupe des islamistes.
23:27Avec Charles Rodwell et avec Mathieu Lefebvre qui sont ici,
23:30on a deux députés, on a travaillé sur une loi qui s'appelle le séparatisme.
23:33Grâce à cette loi, on a pu distinguer les gens qui sont dans la radicalité religieuse
23:38et qui veulent lutter contre la loi au nom de la foi
23:41et ceux qui veulent respecter la loi tout en croyant leur dieu.
23:45C'est une ligne qui existe depuis 1905 et c'est la tradition française.
23:48Gérald Darmanin, question de Lucie.
23:49Il y a néanmoins une rupture,
23:50le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau n'a pas souhaité rompre le jeûne,
23:53c'est quelque chose que vous aviez fait au cours des trois éditions précédentes,
23:56est-ce que c'est une erreur de sa part ?
23:58Encore une fois, je ne vais pas critiquer Bruno Retailleau,
24:01mais le ministre de l'Intérieur est un ministre des cultes,
24:04je sais qu'il a reçu le forum de l'Islam de France
24:06que j'avais installé au ministère de l'Intérieur,
24:08c'est une très bonne chose,
24:09mais quand on m'invite à une rupture du jeûne,
24:11quand on m'invite à une célébration religieuse catholique,
24:14quand des grands responsables comme le grand rabbin de France
24:18me demandent de venir à la synagogue pour pouvoir discuter,
24:21je le fais toujours pour ma part.
24:23Peut-être qu'il y a eu un problème d'agenda pour Bruno Retailleau.
24:25C'est donc une erreur.
24:26Mais attendez, c'est très important de distinguer la croyance
24:30qui doit être profondément respectée dans notre pays
24:33et éviter, ce que j'ai dit sur la naïveté en général,
24:36il ne s'agissait de toucher personne, de l'antrisme islamiste.
24:39Il existe une antrisme islamiste, elle s'appelle les frères musulmans,
24:43l'Arabie saoudite qui est le lieu sain de l'Islam.
24:47Il n'y a pas plus lieu sain que l'Islam,
24:49que les gens qui dirigent l'Arabie saoudite.
24:51Interdit, interdit la confrérie des frères musulmans sur son sol.
24:55On ne va pas être plus mou, plus naïf que l'Arabie saoudite.
25:01Ils ne l'ont pas fait contre les musulmans, l'Arabie saoudite.
25:03Ils l'ont fait parce qu'ils ont considéré que la confrérie des frères musulmans
25:06était une menace pour leur pays, une menace pour l'Islam.
25:10Nous devons distinguer ce qui relève de l'islamisme des frères musulmans,
25:14de l'antrisme dans les conseils municipaux, dans le sport,
25:17à l'école, dans les fédérations de parents d'élèves.
25:20Mais c'est le cas évidemment, on le voit, on le constate.
25:23Ne pas le voir, c'est d'être aveugle.
25:25Et les Français le voient très bien.
25:26De ce qui est l'Islam, les musulmans doivent être profondément respectés.
25:30Gérald Darmanin, ça fait 100 jours ce week-end que François Bayrou est à Matignon.
25:35Il y a un certain nombre de critiques sur une forme d'immobilisme.
25:38Il y en a y compris chez Edouard Philippe,
25:40quelqu'un dont vous étiez au meeting la semaine dernière,
25:42qui considère qu'il ne se passe pas grand-chose.
25:44Au bout de 100 jours, vous diriez quoi ?
25:46Vous êtes surpris, satisfait, déçu de ce Premier ministre ?
25:49C'est faux. D'abord, il a obtenu un budget.
25:51Ce n'était pas si évident.
25:53On disait à François Bayrou qu'il ne l'obtiendrait pas,
25:55qu'il vivrait moins politiquement que M. Barnier.
25:57Il a obtenu un budget.
25:59Budget perfectible, bien sûr.
26:01Budget pas idéal, bien évidemment.
26:03Il y a trop de taxes pour moi dans ce budget.
26:05Mais il vaut mieux un budget que pas de budget pour la France.
26:07Il a obtenu un budget.
26:08Les fonctionnaires sont payés, les retraites sont payées,
26:10et on peut avancer.
26:11D'abord, c'est grâce à François Bayrou.
26:13Deuxièmement, est-ce qu'on ne fait rien ?
26:14La réponse est non.
26:15J'ai fait des prisons de haute sécurité si je prends que mon cas.
26:17En moins de trois mois, ça n'existait pas.
26:19Ça fait 50 ans que personne n'avait fait ça en France.
26:21Prisons de haute sécurité.
26:22On fait voter une loi sur le narcotrafic,
26:24la semaine prochaine avec Bruno Retailleau,
26:26qui va révolutionner notre lutte contre les trafiquants de drogue.
26:28Cette semaine, avec Gabriel Attal,
26:30nous portons une proposition de loi,
26:31et je salue Joséphine Milsoff qui travaille sur ce texte.
26:33Cette proposition de loi, elle va aussi mettre plus de fermeté,
26:36plus d'éducation.
26:37Donc François Bayrou, c'est le meilleur Premier ministre
26:39que nous n'avons jamais eu.
26:40François Bayrou, dans un contexte extrêmement difficile,
26:43est un Premier ministre courageux.
26:44Il est un Premier ministre qui pousse ses ministres à bien travailler.
26:47Il leur donne une liberté de ton.
26:48C'est une très bonne chose.
26:49Ça n'a pas toujours été le cas, en effet, précédemment.
26:52Et j'espère qu'il aura le poids politique nécessaire
26:56avec ses ministres pour empêcher à la France
26:58une crise de régime institutionnel.
27:00Nous publions ce matin dans la Tribune Dimanche
27:02une interview de Marie-Lise Léon, secrétaire générale de la CFDT,
27:04qui dit qu'il n'est pas possible de rester à 64 ans
27:07pour l'âge légal de départ à la retraite.
27:09François Bayrou nous a dit qu'il n'était pas possible
27:11de revenir à 62 ans.
27:12Est-ce que 63 ans serait un bon compromis ?
27:15Non, mais il faut dire la vérité aux Français.
27:17Le régime par répartition, je paye des cotisations
27:19pour payer les retraites de ceux qui sont aujourd'hui en retraite,
27:22ne va plus pouvoir fonctionner très longtemps.
27:24Il faut donc relancer la retraite par capitalisation ?
27:2762, 63, 64, 67.
27:28Oui, il faut repenser la retraite par répartition.
27:31C'est quoi la retraite par répartition
27:33qui marche depuis la libération française ?
27:35C'est quoi ?
27:36C'est le fait qu'il y a plus de gens qui travaillent
27:38que de gens qui ne travaillent pas,
27:39et donc les cotisations de ceux qui travaillent
27:41payent les retraites,
27:42avec une amélioration du pouvoir d'achat chaque année,
27:44de ceux qui ne travaillent pas.
27:45Ça, ça marchait quand il y avait plus d'actifs
27:47et moins de retraités.
27:48Quand il y avait le baby-boom.
27:49Aujourd'hui, les baby-boomers sont retraités
27:51et ils ont fait moins d'enfants que leurs parents.
27:54C'est un fait.
27:55Et comme par ailleurs,
27:56j'ai compris qu'on voulait limiter l'immigration,
27:58il y a une petite équation impossible.
28:00Donc Gérald Darmanin, le conclave est hors-sol ?
28:02Non, mais le conclave, ça dépend de d'où il parle.
28:04Je ne pense pas qu'il soit inintéressant
28:07que les partenaires sociaux se parlent.
28:09Mais si, il faut peut-être aller vers la capitalisation.
28:12Un socle de régime par répartition,
28:15pour tout le monde,
28:16et puis une capitalisation obligatoire
28:18et éventuellement une capitalisation facultative.
28:22C'est ce que font les fonctionnaires.
28:23La matrice de la CPT, elle dit,
28:24l'âge, ce matin, dans l'école de notre union,
28:26l'âge reste une question.
28:27Nous n'accepterons pas.
28:28Il faut revenir sur l'âge de 64 ans.
28:30L'âge reste une question,
28:31mais on voit bien qu'on est enfermé dans une équation.
28:32Ça veut dire quoi ?
28:33Plus d'impôts ?
28:34Plus d'impotisations ?
28:35Les partenaires sociaux demandent un effort
28:37des retraités aisés.
28:38C'est le cas de Marie-Élise Léon,
28:39c'est le cas de Patrick Martin, patron du BNF
28:41et c'est le cas d'Éric Lombard,
28:42ministre de l'Économie.
28:43Est-ce qu'il faut demander un effort aux retraités aisés ?
28:45Non, mais moi, je suis en désaccord avec ce système
28:47qui consiste à augmenter les impôts
28:48dès qu'on a un problème.
28:49Parce qu'on est déjà le pays occidental
28:52qui a le plus d'impôts du monde, occidental,
28:55et on voit bien que ça ne résout aucun de nos problèmes.
28:57Mais on demande des efforts aux actifs
28:58et pas aux retraités,
28:59qui ont un niveau de vie supérieur à celui des actifs.
29:01Arrête-t-on de raisonner impôts en plus ?
29:02Parce que si à chaque fois qu'il y a un problème,
29:03il y a un impôt en plus,
29:04on va finir par être un régime communiste
29:06où 100% de vos recettes vont partir.
29:08On a encore un peu de marge ?
29:09Non, on n'a pas beaucoup de marge.
29:10Quand vous voyez que 60% des Français
29:12sont éligibles au logement social
29:13et que, par ailleurs, les actifs, en effet,
29:15ne s'en sortent plus,
29:16pourquoi ils votent aux extrêmes, les travailleurs ?
29:19Parce qu'ils ont 1% de pouvoir d'achat en plus par an.
29:21Contrairement à leurs parents,
29:22ils ne peuvent pas devenir propriétaires,
29:23ceux qui bossent, qui nous écoutent.
29:24Ils ne peuvent pas devenir propriétaires sans leurs parents.
29:26Ils vont avoir à gérer les pattes de leurs parents.
29:29Ils ne font pas un deuxième ou un troisième gamin
29:31parce que je n'en ai pas les moyens.
29:32C'est ça, les travailleurs.
29:33On parle des retraités qui ont déjà une maison
29:35et qui sont plus riches que les actifs.
29:36Est-ce que taxer plus fortement les retraités,
29:39les plus aisés, pour vous, c'est une ligne rouge ?
29:41Écoutez, on va en discuter.
29:42On ne va pas aller tous les matins faire une ligne rouge.
29:44Discutons.
29:45Ce qui est sûr, c'est que moi, je ne suis pas pour les impôts.
29:47Je ne suis pas pour les impôts de manière générale.
29:48Il y en a déjà beaucoup trop des impôts.
29:50Ce n'est pas ça, l'économie.
29:51L'économie, ce n'est pas un gâteau
29:53qu'on pourrait, à l'envie, partager.
29:55Alors où est-ce que vous allez chercher vos économies,
29:57Gérald Darmanin ?
29:58On met fin aux 35 heures,
30:00si on supprime un jour férié comme vous aviez proposé.
30:02On parle beaucoup trop de retraite et pas assez de travail.
30:04C'est le signe d'un pays qui ne va pas très bien.
30:06Regardez nos débats, c'est fin de vie, dépendance, retraite.
30:09Ça ne donne pas très envie d'aller vers l'avenir.
30:11Alors qu'on voit qu'autour de nous,
30:13il y a l'intelligence artificielle,
30:14il y a des gens qui travaillent davantage,
30:15il y a l'innovation.
30:16Donc oui, il faut davantage parler de travail
30:18que parler de retraite.
30:19C'est sûr.
30:20Le deuxième sujet, c'est qu'il peut y avoir des retraités
30:22qui ont un pouvoir d'achat plus important
30:24et qui ont un compte épargne plus important
30:26et qui sont propriétaires plus que les travailleurs.
30:29Est-ce que la bonne réponse, c'est de les taxer ?
30:31Non.
30:32Ils ont travaillé toute leur vie
30:33et ils ont eu une réussite.
30:34Ça encourage le travail.
30:35Il faut encourager les gens à réussir.
30:36Ce qu'il faut sans doute, par exemple,
30:38c'est de mettre zéro fiscalité sur les donations.
30:40Moi, je ne suis pas pour qu'on touche
30:41la fiscalité de l'héritage.
30:44Par contre, je suis pour qu'on bouge
30:45la fiscalité des donations de mon vivant.
30:47Je propose ça depuis un mois.
30:49De mon vivant, je donne ce que je veux,
30:52le montant que je veux,
30:53à qui je veux, mes enfants, mes petits-enfants,
30:55mes ayants droit,
30:56quelqu'un que j'ai envie d'aider,
30:57un mec qui monte son entreprise,
30:59une femme qui a envie...
31:00Sans limite de montant ?
31:01Sans limite de montant, zéro.
31:02Il y a un effet d'aubaine majeur
31:03pour les ménages très fortunés.
31:04Zéro, oui, mais tant mieux
31:05qu'il y a un effet d'aubaine pour tout le monde.
31:07Zéro euro de fiscalité.
31:08Qu'est-ce qu'il va se passer avec cet argent ?
31:10Vous allez pouvoir acheter votre appartement,
31:12vous allez pouvoir acheter votre voiture,
31:13vous allez pouvoir lancer votre entreprise.
31:14Ce n'est pas la prime au travail,
31:15contrairement à ce que vous disiez.
31:16Bien sûr que si.
31:17On va pouvoir laisser aux actifs
31:19avec un peu de bonheur.
31:20Celui qui n'a pas un père ou une mère
31:22qui aujourd'hui lui donne 20 000, 30 000, 50 000 euros
31:24pour acheter un appartement à Paris,
31:25il ne peut pas acheter un appartement à Paris.
31:27Et je peux multiplier ça
31:28dans toutes les villes de province.
31:29Ceux qui ne sont pas aidés par leurs parents aujourd'hui
31:31ne peuvent pas devenir propriétaires
31:32s'ils sont salariés.
31:34Ceux qui ont 25 ans, 30 ans,
31:35qui commencent leur vie active aujourd'hui
31:37ne pourront pas devenir propriétaires
31:38dans les grandes villes,
31:39sauf s'ils gagnent, évidemment,
31:407-8 000 euros par mois.
31:41Et c'est, vous savez bien,
31:42pas le cas des Français
31:43qui en moyenne gagnent
31:44un petit peu moins de 2 000 euros par mois.
31:49Permettons de faire cette transmission
31:51en respectant le travail qu'ils ont eu.
31:52Zéro fiscalité.
31:53Zéro fiscalité.
31:54Ce sera de la TVA payée.
31:56Ce sera de la consommation
31:57qui permettront aux commerçants,
31:59aux entrepreneurs de mieux vivre.
32:01Et ce sera de l'impôt sur le revenu
32:02de main de plateforme payée.
32:03Amandine, question justement
32:04sur, très concrète,
32:05la façon dont vous allez porter ces idées.
32:07Dans quel cadre ?
32:08Oui, puisque vous aviez dit,
32:09et ça avait fait parler,
32:10que vous êtes favorable à une primaire
32:12qui pourrait s'élargir
32:14pour choisir le candidat
32:15des centristes et de la droite.
32:18Jusqu'aux républicains.
32:19Ça prend du temps à organiser.
32:20Il faudrait que ce soit fait quand ?
32:22D'abord, je suis favorable.
32:24Je suis favorable parce qu'on a un projet, déjà.
32:26On n'a pas beaucoup de projets.
32:27On n'a pas beaucoup d'idées.
32:28Parce que si les seules idées qu'on ait,
32:29c'est des impôts en plus,
32:30et qu'on n'est pas d'accord sur le voile,
32:32vous voyez qu'on n'aurait pas
32:33le pouvoir d'être candidat ensemble.
32:34Donc d'abord, il faut qu'on ait un projet en commun.
32:36Il faut qu'on discute ensemble.
32:37Et oui, d'abord, la Première Révolution,
32:39de Bruno Rotailleau
32:40jusqu'aux personnes du centre-gauche
32:42comme Manuel Valls
32:43qui participent à notre gouvernement.
32:44Qu'on ait un projet.
32:45Est-ce qu'on est d'accord ?
32:46Vous incluez toujours les républicains ou pas ?
32:48Évidemment, bien sûr.
32:49Bruno Rotailleau.
32:50On est dans le même gouvernement ensemble.
32:52Nous avons les mêmes électeurs.
32:54On ne va pas continuer à se séparer.
32:56Quand les républicains sont candidats séparément,
32:58ils font 4 %.
32:59Peut-être que demain,
33:00ils feront 6, 8 ou 10,
33:01étant mieux pour eux.
33:02Enfin, on voit bien qu'ils ne vont pas gagner seuls.
33:04La ligne de la droite conservatrice,
33:05qui est respectable,
33:06ne peut pas gagner seule.
33:08La ligne sociale-démocrate centre-gauche,
33:11qui est celle du Parti Renaissance,
33:13ne peut pas gagner seule.
33:14Donc, il faut que nous ayons un projet.
33:16D'abord, les idées avant les candidats,
33:18parce que sinon,
33:19nous serons éliminés du second tour.
33:20Deuxièmement,
33:21si ce projet nous agrée
33:22et qu'on arrive à faire ce rassemblement,
33:24est-ce que quelqu'un s'impose naturellement ?
33:25C'est ce que j'ai dit.
33:26J'ai dit 6 personnes ne s'imposent naturellement.
33:28Si demain,
33:29quelqu'un comme Emmanuel Macron
33:30ou Nicolas Sarkozy
33:31arrivait et était le chef des sondages,
33:33évidemment que moi,
33:34je serais le premier à me rallier à cette personne.
33:35Edouard Philippe est le mieux placé pour l'instant.
33:36C'est le meilleur candidat ?
33:37Aujourd'hui,
33:38Edouard Philippe est le mieux placé,
33:39mais il ne s'impose pas naturellement
33:41dans le concert des candidats.
33:42Si Edouard Philippe était candidat,
33:43qui dirait que Gabriel Attal ?
33:45Qui dirait que Bruno Rotailleau
33:46ne serait pas candidat ?
33:47Que Gérald Darmanin ?
33:48On verra bien,
33:49on discutera.
33:50Vous pourriez être candidat dans cette primaire ?
33:52Attendez,
33:53d'abord,
33:54est-ce qu'on a un projet ?
33:55Deuxièmement,
33:56est-ce qu'on a un candidat qui s'imposera ?
33:57Et si on a un projet
33:58mais pas de candidat qui s'impose,
33:59oui,
34:00il faudra organiser un moyen de sélection.
34:01Je ne suis pas fétichiste de la primaire,
34:04mais je ne connais pas d'autres moyens
34:05de sélectionner les personnes.
34:06Voilà.
34:07Et puis,
34:08la primaire,
34:09elle a fonctionné.
34:10Elle a fonctionné pour François Hollande,
34:11elle a fonctionné aussi pour François Fillon.
34:12C'est François Fillon
34:13qui a tué François Fillon,
34:14ce n'est pas la primaire
34:15qui a tué François Fillon.
34:16Bien.
34:17Mais tout ça ne vaut
34:18que si nous avons un projet.
34:19Donc d'abord,
34:20réfléchissons sur les idées.
34:21J'en ai fait quelques-unes
34:22depuis plusieurs semaines,
34:23je crois,
34:24radicales.
34:25Je pense qu'il faut comprendre
34:26qu'il y a désormais
34:27un changement très important
34:29et notamment les Français
34:30qui travaillent,
34:31qu'on les écoute enfin.
34:32Et bien,
34:33je pense qu'on a une année devant nous
34:34avant de parler de la primaire
34:35pour parler de ce projet.
34:36Question courte, réponse courte.
34:37Vous espérez rester ministre,
34:38vous comptez rester ministre
34:39jusqu'en 2027
34:40ou partir avant ?
34:41Moi déjà,
34:42je n'étais pas très favorable
34:43à retourner au gouvernement.
34:44J'y suis retourné
34:45parce que le président de la République
34:46et François Bayrou
34:47me l'ont demandé,
34:48parce qu'il fallait donner
34:49la stabilité au pays
34:50et parce qu'au ministère de la Justice,
34:51je peux faire des choses.
34:52Tant que je serai au ministère de la Justice
34:53et que je peux faire des choses
34:54pour les Français,
34:55je resterai.
34:56C'est clair.
34:57Gérald Darmanin,
34:58J-8 pour Marine Le Pen,
34:59c'est le 31 mars
35:00qu'elle sera fixée
35:01puisque le jugement sera rendu
35:02dans l'affaire
35:03des eurodéputés FN.
35:04Je vous rappelle que le parquet
35:05a requis 5 ans de prison
35:06dont 2 fermes,
35:07300 000 euros d'amende
35:08et surtout une peine d'inéligibilité
35:09de 5 ans
35:10avec exécution provisoire.
35:11Gérald Darmanin,
35:12est-ce que ce serait
35:13un problème démocratique
35:14si Marine Le Pen
35:15était inéligible
35:16et ne pouvait pas se présenter
35:17à la présidentielle ?
35:18Je me suis exprimé
35:19quand j'étais parlementaire,
35:20c'est-à-dire libre de parole.
35:21C'est ça, parlementaire ?
35:22Absolument.
35:23Je suis garde des Sceaux,
35:24le seul ministre cité
35:25par le général de Gaulle
35:26dans la Constitution
35:27et à ce titre,
35:28j'ai des obligations constitutionnelles
35:29qui n'est pas
35:30de parler d'une affaire en cours.
35:31Donc je ne parlerai pas
35:32d'une affaire en cours.
35:33Est-ce que le ministre Darmanin
35:34est d'accord
35:35avec le député Darmanin
35:36qui disait qu'il serait
35:37profondément choquant
35:38que Marine Le Pen
35:39soit jugée inéligible ?
35:40Quand j'étais parlementaire
35:41et libre de parole,
35:42j'ai tenu des propos
35:43libres de parole
35:44d'un parlementaire.
35:45Je suis ministre,
35:46je reste dans mes responsabilités.
35:47Vous savez mieux
35:48que Marine Le Pen
35:49participe à l'élection présidentielle
35:50que nous.
35:51Vous êtes journaliste,
35:52vous avez une position.
35:53Si demain, vous êtes rédactrice en chef,
35:54vous aurez une autre position.
35:55Oui, c'est ma position.
35:56Donc je vais respecter
35:57la Constitution du général de Gaulle.
35:58Je ne vais pas commenter
35:59une affaire en cours,
36:00je ne vais pas faire pression
36:01ni sur les juges,
36:02ni sur l'opinion.
36:03Mais vous ne regrettez pas
36:04ces propos en tant que député ?
36:05De manière générale,
36:06je ne regrette pas
36:07mes propos passés
36:08puisque je suis un homme
36:09de conviction
36:10qui est en effet prêt à démissionner
36:11s'il y a un problème
36:12avec ces convictions profondes.
36:13Prêt à démissionner ?
36:18Bon.
36:19Mais cependant,
36:20je respecte aussi profondément
36:21ma fonction de ministre,
36:23ma fonction de garde des Sceaux,
36:24de garant de l'autorité judiciaire indépendante.
36:26Et vous savez très bien
36:27que je ne peux pas,
36:28puisque je suis un gardien
36:29de l'État de droit,
36:30je ne peux pas commenter.
36:31Il y a un aspect quand même
36:32particulièrement contesté,
36:33c'est l'exécution provisoire
36:35de l'inéligibilité,
36:36c'est-à-dire que Marine Le Pen
36:37serait automatiquement inéligible,
36:39y compris si elle souhaite faire appel.
36:41Est-ce que juste sur ce point-là,
36:42vous pouvez donner votre point de vue ?
36:43Je peux vous le faire
36:44en j't'ai mis de tourcoing
36:45si vous voulez,
36:47je répéterai toujours les mêmes choses.
36:50Est-ce que le débat doit être ouvert
36:51sur l'exécution provisoire ?
36:53C'est bien d'essayer.
36:54Nous n'aurons pas de réponse.
36:56Il y en a un de vos menteurs
36:57qui est d'abord et avant tout
36:58Nicolas Sarkozy,
36:59l'ancien président de la République.
37:00Ça ne vous a pas échappé
37:01qu'il pourrait très bientôt
37:02se voir retirer sa Légion d'honneur,
37:03puisqu'il a été condamné définitivement
37:05à trois ans de prison dont un ferme.
37:06Et le code de la Légion d'honneur
37:07prévoit que toute personne condamnée
37:09définitivement à une peine de prison
37:11égale ou supérieure à un an ferme
37:12est de droit exclu.
37:14Le général Lecointe
37:15qui est grand chancelier
37:16a annoncé que la procédure
37:17allait être lancée.
37:18Est-ce que ça vous semble normal ?
37:20C'est au président
37:21qui est le maître,
37:22le grand maître
37:23de l'ordre du président de la République
37:25de prendre cette décision.
37:26Donc ce n'est pas la mienne.
37:28Je constate que
37:29dans des moments similaires,
37:32il y a eu des suspensions parfois
37:34sans retirer des décorations.
37:36Je pense notamment à monsieur Dumas
37:37me semble-t-il, historiquement.
37:39Et encore une fois,
37:40je ne suis pas le grand maître
37:41de la Légion d'honneur
37:42du président de la République.
37:43Mais ça vous choquerait ?
37:44Nicolas Sarkozy,
37:45vous êtes resté proche de lui.
37:46Oui, j'ai beaucoup d'estime
37:47pour le président Sarkozy,
37:48c'est sûr, bien sûr.
37:49Mais je reste dans ma place,
37:50je ne suis pas
37:51président de la République,
37:52donc je ne suis pas
37:53le grand maître de l'ordre du président.
37:54Vous conseilleriez à Emmanuel Macron
37:55de suspendre la Légion d'honneur
37:56et non pas de la retirer.
37:57C'est ce qu'on comprend
37:58de vos propos.
37:59Non, je dis que ça a existé,
38:00que c'est possible dans le droit.
38:01C'est important
38:02de garantir le droit.
38:03Et le président de la République
38:04ne m'a pas demandé mon avis,
38:05mais s'il me le demandait,
38:06je lui dirais.
38:07Mais je ne parle pas au Gérald
38:08de mes échanges
38:09avec le président de la République
38:10sur un plateau de télévision.
38:11Gérald Darmanin,
38:12il y a un livre qui est sorti
38:13qui s'appelle
38:14Une nuit en France,
38:15écrit par nos collègues
38:16Jean-Michel Decujis,
38:17Pauline Guéna et Marc Leplongeant
38:18qui sont revenus sur ce qui s'est passé
38:19au moment de l'affaire Crépol
38:20où le jeune Thomas
38:21avait été tué dans un bal
38:22dans la nuit du 18 au 19 novembre.
38:23On sait que,
38:24d'ailleurs on ne sait pas encore
38:25qui a porté le coup de poignard.
38:26Il y a eu aussi une polémique
38:27sur la question de savoir
38:28s'il était question ou non
38:29de racisme anti-blanc.
38:30Ces trois auteurs
38:31dénoncent des menaces de mort
38:32dont ils sont victimes
38:33ces derniers jours.
38:34Est-ce que vous leur apportez
38:35leur soutien ?
38:36Est-ce qu'on peut être menacé
38:37de mort pour un livre ?
38:38Je pense qu'évidemment
38:39les menaces de mort en général
38:40et sur les journalistes en particulier
38:41sont extrêmement inquiétants.
38:42C'est-à-dire
38:43ces journalistes très courageux
38:44qui connaissent bien
38:45les questions de police et de justice.
38:46Ce n'est pas la première fois
38:47qu'ils connaissent
38:48ce genre de menace.
38:49Ils ont fait,
38:50notamment pour Monsieur Decujis,
38:51un livre sur le narcotrafic
38:52et sur les responsables des réseaux.
38:53Il avait déjà été menacé de mort.
38:54C'est un journaliste du Parisien
38:55extrêmement courageux.
38:56Et oui, non seulement
38:57je leur apporte leur soutien
38:58mais on ne va pas dire ici
38:59sur un plateau de télévision
39:00ce que nous faisons
39:01pour protéger les personnes
39:02qui sont menacées
39:03mais avec le ministère de l'Intérieur
39:04dont c'est le métier.
39:05Quand j'étais ministre de l'Intérieur
39:06nous procédions à des évaluations
39:07et quand il le fallait
39:08à des protections.
39:09Mais vous savez,
39:10les journalistes sont menacés
39:11mais les magistrats sont menacés.
39:12150 magistrats aujourd'hui
39:13sont menacés de mort.
39:14De mort parce qu'ils enquêtent
39:15sur le narcotrafic
39:16et sur les responsables
39:17des réseaux.
39:18Ils parlent de racisme anti-blanc
39:19et ils évoquent ça.
39:20Il existe bien sûr
39:21du racisme anti-blanc.
39:22Il existe du racisme
39:23et du racisme anti-blanc bien sûr.
39:24Gérald Darmanin,
39:25petite question avec une photo.
39:26Regardez, vous avez été
39:27longtemps membre de l'UMP
39:28puis des Républicains.
39:29Je vais vous demander
39:30de choisir.
39:31Vous la voyez venir
39:32entre Laurent Wauquiez
39:33et Bruno Rotaillot,
39:34tous deux candidats
39:35à la présidence des Républicains.
39:36Si vous étiez toujours
39:37membre de ce parti,
39:38vous votez pour qui ?
39:39C'est qui ?
39:40C'est qui ?
39:41C'est qui ?
39:42C'est qui ?
39:43C'est qui ?
39:44C'est qui ?
39:45Vous votez pour qui ?
39:46C'est qui ?
39:47Le meilleur
39:48président des Républicains
39:49demain ?
39:50Vous savez il y a
39:51un avantage énorme,
39:52c'est que tous les deux
39:53m'ont exclu.
39:54Maintenant, on participe
39:55au même gouvernement.
39:56À l'époque, Bruno Rotaillot
39:57et Laurent Wauquiez
39:58me disaient on ne peut pas
39:59rentrer dans le gouvernement
40:00d'Edouard Philippe.
40:01Ils sont rentrés
40:02dans le gouvernement
40:03de François Bayrou.
40:04J'y vois un léger paradoxe
40:05personnellement.
40:06Tant mieux que les Républicains
40:07ont mis du temps à chambrer
40:08qu'il fallait soutenir
40:09notre action collective.
40:10On avait raison avec Bruno Le Maire,
40:11on avait raison
40:12et on avait raison avec Edouard Philippe.
40:14Et comme ils m'ont exclu, désolé, mais je ne vote pas.
40:17Et comme je ne vote pas, en général, je ne donne pas mon avis.
40:20Parce que mon avis que je donne, c'est qu'il faut qu'à la fin,
40:23il y ait un gagnant qui tend de la main à l'autre, premièrement,
40:26qui ne se transforme pas en garde des chefs.
40:29Il y a une tendance assez forte à l'UMP, au LR, de transformer ça en garde des chefs
40:33et de casser la dynamique positive des LR.
40:36Et troisièmement, quand il sera élu, Laurent, Bruno,
40:39j'espère qu'ils auront l'intelligence d'ouvrir à l'ensemble de l'arc républicain
40:44de la droite qui est allé chez Emmanuel Macron.
40:47Parce que s'ils vont avec leurs quelques milliers d'adhérents
40:50que je respecte profondément à la présidentielle,
40:52ils feront comme tous les autres candidats LR avant eux.
40:54Il faut qu'on ait un seul candidat, pourquoi pas eux,
40:57mais il faut qu'on travaille ensemble.
40:58Ou pourquoi pas vous.
40:59Merci beaucoup, Gérald Darmanin, d'avoir été l'invité exceptionnel de BFM politique.
41:02Merci Lucie, merci Amandine.

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