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Le président-directeur général de Dassault aviation, Éric Trappier, était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Il est 8h13, la grande interview CNews Europe 1. Bonjour Éric Trappier.
00:04Bonjour.
00:05Vous êtes président directeur général de Dassault Aviation,
00:08Dassault Aviation qui produit notamment l'avion de chasse français, le Rafale,
00:12et on va en parler en détail.
00:15On entre dans une nouvelle ère en Europe.
00:17Les Américains se retirent militairement
00:19et nous allons devoir assurer nous-mêmes notre protection.
00:22La guerre en Ukraine n'est pas terminée.
00:24Vladimir Poutine est présenté comme une menace pour la sécurité en Europe,
00:27y compris pour les pays d'Europe de l'Ouest comme la France.
00:30Ma première question est simple et globale.
00:33Quelle est votre analyse de la situation européenne ?
00:37On vit un moment particulier, voire même un moment historique.
00:40Depuis la Deuxième Guerre mondiale, il y a toujours eu en Europe
00:43cette alliance forte et cette protection des États-Unis sur les pays européens.
00:48Un détail près, c'est que la France, celle du général De Gaulle
00:51et la politique de la Ve République qui, jusqu'à aujourd'hui,
00:55jusqu'à Emmanuel Macron, est maintenue,
00:57c'est d'avoir la dissuasion nucléaire pour protéger le sol français,
01:00avec un bouton de la dissuasion nucléaire qui est à Paris et non pas à Washington.
01:04Donc la France a déjà eu une particularité de dire
01:07qu'on est dans une alliance, l'alliance atlantique,
01:09mais on a nos propres moyens pour défendre notre pays,
01:12ce qui en fait un avantage particulier, surtout dans la situation actuelle.
01:17Dans ce contexte, Emmanuel Macron a déclaré hier soir à Bruxelles,
01:21à la fin du sommet européen,
01:23nous avons un plan pour réarmer l'Europe
01:25et retrouver pleinement notre indépendance dans les cinq ans qui viennent.
01:29L'Europe peut être indépendante militairement en cinq ans ?
01:32Ce qui est sûr, c'est que sur la base de ce qui a été fait en France,
01:34la France a une certaine indépendance,
01:36ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas dans des alliances.
01:39Cette indépendance française, elle va être renforcée.
01:42On salue les efforts immédiats pris par le président,
01:45par le ministre des Armées de renforcer déjà ce que la France a
01:49et qu'elle est unique à avoir au sein de l'Europe.
01:52Maintenant, la question est de savoir comment ça peut être généralisé
01:57au sein de l'Europe pour que l'Europe puisse,
02:00selon les termes du président américain, pouvoir se défendre par elle-même.
02:04Justement, la France.
02:05Emmanuel Macron s'est rendu cette semaine sur la base aérienne militaire de Luxeuil.
02:09Il a notamment annoncé qu'il allait accélérer les commandes de rafales.
02:14Dans quelle proportion ?
02:15Luxeuil, d'abord, c'est un moment très particulier.
02:18C'est qu'il a dit que la dissuasion nucléaire serait aussi installée à Luxeuil.
02:22C'est un renforcement de la volonté de montrer qu'on vend la dissuasion nucléaire
02:26et bien le cœur de la protection française
02:30est peut-être demain d'aller vers une défense européenne.
02:34Aujourd'hui, il n'a pas donné de chiffres précisément,
02:37mais c'est grosso modo deux escadrons à Luxeuil,
02:40donc une trentaine d'avions qui pourraient être des avions supplémentaires
02:43par rapport à ce qui est déjà en commande.
02:45Donc c'est une très bonne nouvelle d'abord pour Dassault,
02:48mais pas que Dassault, c'est tous ses partenaires
02:50et les 500 entreprises qui rayonnent dans les territoires.
02:54Donc c'est une bonne nouvelle,
02:55mais c'est surtout une bonne nouvelle pour la France.
02:57C'est une bonne nouvelle de dire qu'on s'occupe de la défense.
03:00C'est vrai depuis le général de Gaulle,
03:02mais c'est toujours l'esprit du président de la République aujourd'hui
03:05et celui d'Emmanuel Macron et de son gouvernement.
03:07Le réarmement, montée en pression.
03:10Comment vous vous préparez chez Dassault ?
03:12Qu'est-ce qu'aujourd'hui vous êtes prêts ?
03:13Et qu'est-ce que vous préparez ?
03:15Alors nous, on est toujours prêts, comme diraient certains.
03:18On monte en puissance.
03:19Déjà, on a anticipé.
03:20Vous savez que l'économie de guerre a été renforcée il y a déjà quelques temps.
03:24D'ailleurs, je fais une parenthèse,
03:26mais je me réjouis que l'économie de guerre arrive aussi à Bercy.
03:29Le ministre de l'Économie a effectivement commencé à dire
03:33qu'il fallait que la finance soutienne cet effort de défense.
03:38Pour nous, c'est une augmentation de cadence.
03:40Nous étions à moins de cadence 1,
03:41c'est-à-dire un avion livré par mois en 2020.
03:44Nous avons livré 21 avions en 2024.
03:49Nous sommes déjà à cadence 3 dans nos usines amonts,
03:52puisque avant d'arriver à Mérignac où on assemble nos avions,
03:54nous avons monté les cadences chez nos fournisseurs et nous-mêmes dans nos usines.
03:58On est en train de passer à cadence 4 dans les deux ans qui viennent.
04:01Et j'étudie le passage à cadence 5 si besoin était.
04:05Cadence 4, ça veut dire 4 par mois ?
04:07Ça veut dire qu'on se met en position de livrer 4 avions par mois.
04:11Et aujourd'hui, vous êtes à ?
04:13Aujourd'hui, on est à 2 avions livrés par mois,
04:16mais nos usines fabriquent déjà des pièces à 3 par mois.
04:21Il va falloir créer une nouvelle usine ou Mérignac ?
04:24Non, c'est Mérignac qui reste le lieu.
04:28Il suffit d'augmenter les cadences,
04:30c'est-à-dire de faire passer plus d'avions dans le hangar.
04:35Le budget, on en parlait de la défense qui est en augmentation.
04:39On est aux alentours en France de 2% du PIB.
04:42Aujourd'hui, il faudrait monter à combien pour assurer notre sécurité ?
04:45Qu'est-ce que vous plaidez ?
04:46Ce que dit le chef de l'État, c'est 3,5.
04:48Je crois que c'est déjà un effort très important.
04:51Donc il faudra voir comment le budget,
04:53comment la loi de programmation militaire est modifiée ou pas
04:56pour arriver à monter ce budget, monter ses efforts,
04:59renforcer les programmes et peut-être lancer des nouveaux programmes.
05:02Bercy est en train de préparer ça,
05:04est en train d'organiser le financement de cet effort de défense.
05:07On parle des produits d'épargne qui seront spécialement créés.
05:10Est-ce que vous avez aujourd'hui de la visibilité ?
05:12Est-ce que cette épargne vous servira ?
05:13Ira-t-elle jusqu'à Dassault ou sera-t-elle réservée au PME et au TI ?
05:17Le point fondamental de ce qui s'est dit,
05:19c'est que la finance durable,
05:21qui excluait les industriels de la défense,
05:24ce qui était quand même un peu surprenant.
05:27Quand vous montrez du doigt si vous étiez en train de fabriquer des armes
05:31pour vos propres pays européens.
05:33Aujourd'hui, c'est en train de sauter.
05:35La finance durable va intégrer l'armement.
05:37Il y a encore certains qui disent l'armement sans les munitions,
05:40mais c'est une bonne chose parce que c'est les PME surtout qui sont ciblées.
05:43Nous, on sait se financer sur le marché.
05:45On a de la trésorerie, on a du cash.
05:47Par contre, l'ensemble de nos entreprises sous-traitantes
05:50avaient des problématiques d'emprunt.
05:52J'espère que grâce à ces annonces qui viennent d'être faites,
05:54suivies des faits un petit peu partout dans les institutions financières,
05:58européennes et françaises, pourront mieux aider les industriels
06:02qui s'engagent dans les matériels de défense.
06:05Parce que vous avez toujours défendu le financement de la défense par les banques,
06:09dont certaines se sont retirées ces dernières années.
06:12Oui, c'était attrissant parce que vous aviez à Bruxelles
06:14une taxonomie sociale qui disait qu'il ne faut surtout pas, etc.
06:17et ça avait été décliné ici en France aussi.
06:20C'était un de vos chevaux de bataille.
06:22Il y avait deux chevaux de bataille.
06:24On plaide depuis plus de 30 ans sur la préférence européenne.
06:26C'était un gros mot il y a 30 ans.
06:28Ça devient maintenant quelque chose de beaucoup plus crédible et nécessaire.
06:32Et on plaidait pour que les banques,
06:35si elles soutiennent le développement durable et la transition énergétique,
06:39soutiennent aussi l'armement.
06:40Ce n'est pas incompatible.
06:41Donc hier j'ai vu que Kaki et Verne n'étaient pas incompatibles.
06:44La préférence européenne, la préférence française, pourquoi pas aussi ?
06:48Les européens devront-ils acheter européens et français à l'avenir ?
06:55Qu'est-ce que vous ambitionnez ?
06:57Je pense que si les européens achetaient européens,
07:00ça donnerait un boost terrible à l'industrie européenne.
07:03Or, rappelez-vous, le rapport Draghi dit que l'industrie européenne
07:07est en train de s'effondrer, il faut faire quelque chose.
07:09Déjà, dans la défense, on pourrait faire en sorte
07:12qu'au lieu de fabriquer ailleurs, on fabrique ici en Europe.
07:15Donc on s'y prépare tous.
07:17Ce n'est pas simplement les avions, c'est les bateaux, les chars, les munitions.
07:22Il ne faut pas exclure les munitions.
07:24C'est de ça qu'on manquait l'Ukraine et c'est de ça que nous aussi on manque.
07:28Donc il faut renforcer la production de munitions
07:30et faire en sorte qu'on le fasse sur le territoire européen.
07:33Il y a un grand pays européen qui s'approvisionne chez les Américains,
07:37en F-35, c'est la Pologne.
07:39Il y a plein de pays en Europe qui s'approvisionnent en F-35.
07:42Il y a la Pologne, il y a l'Allemagne, il y a le Danemark, il y a les Pays-Bas.
07:45On ne peut pas les cister tous tellement il y en a.
07:48Qu'est-ce que vous leur dites ?
07:50Notre produit est meilleur ?
07:52Je leur dis que notre produit est meilleur et surtout il est un gage
07:55de cette autonomie européenne que souhaitent un certain nombre de pays
08:00et dont d'ailleurs le président américain nous dit
08:03prenez votre défense en main.
08:05On prend sa défense en main et on développe son industrie de défense.
08:08Encore une fois, la France a eu un rôle unique.
08:11C'est notre chance, c'est un modèle.
08:13La France est un modèle pour la défense française, bien sûr,
08:16mais aussi peut être un modèle pour d'autres en Europe.
08:19C'est sur ce noyau-là qu'il faut s'appuyer pour préparer le futur.
08:23Ça ne va pas se faire en trois jours.
08:25C'est tout un processus qu'il faut mettre en branle.
08:28Si la Commission européenne veut aider, je pense que c'est bien,
08:30mais c'est surtout aux États à se mobiliser.
08:32Dassault Aviation est un élément de la souveraineté française
08:35et pourrait devenir un élément de la souveraineté européenne.
08:38Oui, pourquoi pas.
08:40Notre première mission, c'est de servir les armées françaises.
08:43C'est notre rôle.
08:45On sert aussi d'autres armées européennes
08:48comme la Grèce, la Croatie,
08:50et on sert aussi beaucoup de pays en dehors d'Europe,
08:52ce qui permet quand même en ces temps de difficultés de dette,
08:56de ramener de l'argent non français en France.
09:00On paye des impôts,
09:02et c'est beaucoup de milliards depuis dix ans
09:05qu'on rapporte au budget français grâce à l'exportation
09:08qui est nécessaire au modèle de défense français.
09:11Si les Européens veulent contribuer aussi,
09:13parfait, on sera plus que contents.
09:15Qu'est-ce qui a déclenché ces ventes à l'étranger ?
09:18Pendant longtemps, Dassault a eu des difficultés,
09:20et puis maintenant, vous en vendez en Inde, aux Émirats,
09:23vous exportez beaucoup.
09:25Moi, je pense qu'il y a un concours de circonstances,
09:27mais il y a quand même toute l'histoire d'Émirat,
09:29où on vendait un petit peu partout,
09:31sur un modèle qui était simple.
09:32La souveraineté française se vendait à l'exportation
09:35vers des pays qui se voulaient, entre guillemets, non alignés.
09:38Prenez notre premier client à l'exportation, qui est l'Inde.
09:40L'Inde ne voulait pas forcément acheter américain.
09:43Et ceci s'est transposé au fur et à mesure des années,
09:47des générations d'avions.
09:49Le Rafale était un petit peu en avance sur son temps,
09:51et maintenant, on dit que c'est le plus petit avion,
09:54le plus performant au monde, en termes de taille,
09:57de capacité, de mission qu'il sait faire.
09:59Il fait la dissuasion nucléaire, il fait la défense aérienne,
10:02il fait le conventionnel, et il fait même le porte-avions.
10:05Donc, quelque part, c'est une vraie réussite opérationnelle,
10:08budgétaire, ça coûte moins cher d'avoir développé un Rafale
10:11que de développer un F-35.
10:13Et donc, c'est une réussite aussi commerciale, maintenant,
10:16grâce à ses ventes à l'étranger.
10:18– Certains prônent l'Airbus de la défense
10:21avec une mise en commun des techniques.
10:24Ça nuirait à notre souveraineté ?
10:26– Non, mais je n'aime pas le mot Airbus.
10:28Ce n'est pas que je n'aime pas Airbus.
10:29Airbus, c'est une réussite parfaite.
10:31Mais c'est le Dassault de la défense.
10:34Le modèle, c'est Dassault.
10:35Donc, pourquoi utiliser ce mot ?
10:37Tout ça, parce que…
10:38– Ça serait quoi, le Dassault de la défense ?
10:40– Le Dassault de la défense, c'est des pays qui viendraient contribuer
10:43à soit acheter des avions Rafale, soit, quelque part,
10:47à programmer et préparer la génération d'après,
10:50qui viendra bien après 2040,
10:52puisque pour l'instant, on se concentre sur 2030-2035
10:55pour faire des modernisations de Rafale
10:58avec un nouveau standard F-5 et un drone de combat.
11:00Ça serait des pays qui viendraient,
11:02qui reconnaîtraient le fait qu'on a peut-être de l'avance,
11:04parce que ça fait quand même plus de 70 ans
11:06qu'on travaille sur les avions de combat,
11:08et qui viendraient intégrer cette équipe.
11:10On est tout à fait ouvert, comme on l'a fait dans le Neurone,
11:13où on a eu des Suédois, des Italiens, des Espagnols, des Grecs,
11:16qui ont travaillé avec nous pour faire voler cette machine
11:19en avance sur son temps.
11:20Dassault croit aussi dans les drones de combat
11:22en complément des avions de combat.
11:24– Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation,
11:26invité ce matin de la grande interview CNews Europe 1.
11:29On va parler un peu technique, s'il vous plaît.
11:32Le Rafale F-5, cinquième génération du Rafale,
11:36il volera à partir de quand ?
11:39Début des années 2030 ?
11:40Les téléspectateurs de CNews voient des images
11:43de Rafales et d'avions Dassault à l'écran,
11:46et les auditeurs d'Europe 1 pourront simplement les imaginer.
11:50Le Rafale F-5, Éric Trappier.
11:52– Le Rafale F-5, c'est pour les années 2030,
11:55plus particulièrement 2035.
11:57En premier lieu, on va rénover la dissuasion nucléaire aéroportée,
12:02ce qu'on appelle la composante nucléaire aéroportée,
12:04et donc il va y avoir une nouvelle arme qui est en train de se développer,
12:07mais l'avion devra intégrer cette nouvelle arme
12:10et intégrer des nouveaux systèmes pour que la mission première
12:14de la défense et de la souveraineté française,
12:16avec en parallèle les sous-marins,
12:18puisse être capable d'affronter les nouvelles menaces solaires
12:23ou les menaces RR de demain, c'est-à-dire post-2030.
12:27C'est là-dessus qu'on travaille d'un point de vue opérationnel
12:30avec nos armées.
12:31– Et là, une particularité, ce Rafale 5ème génération,
12:35le F-5, c'est qu'il sera associé à un drone de combat.
12:38– Oui, c'est-à-dire qu'en réalité, dans les temps qui nous sont impartis,
12:43on ne va pas développer un nouvel avion furtif avant un certain temps,
12:47et donc on fait un drone de combat furtif
12:50qui va travailler en collaboration, en combat collaboratif,
12:55comme on peut dire, avec le Rafale,
12:57pour mieux percer les défenses ennemies.
12:59Il n'y aura pas de pilote à bord, la furtivité,
13:02ça permet d'aller éclairer les raids de Rafale.
13:07– Donc il y a l'avion, et devant, il y a le drone,
13:10mais qui est piloté par le pilote de l'avion ?
13:12– Il peut être piloté par le pilote de l'avion,
13:14il peut être piloté du sol, ça c'est le développement qui le dira
13:18avec la volonté de nos armées,
13:20mais c'est sûr qu'il rentrera dans une bulle de combat collaboratif.
13:24– Et il sera capable de transporter, vous en parliez,
13:27des missiles ASN 4G, missiles hypersoniques ?
13:29– Ça c'est le Rafale, pas le drone.
13:31– Le Rafale, oui bien sûr, le Rafale évidemment,
13:34qui pourra frapper jusqu'où et à quelle vitesse ?
13:37– Ça ce sont des données secrètes que nous ne publions.
13:41– Que vous ne publiez pas, bon.
13:43Un mot de l'emploi, vous allez vous développer pour monter en puissance,
13:46Dassault Aviation va embaucher ?
13:48– Dassault Aviation embauche depuis maintenant 2-3 ans, post-Covid,
13:52on a embauché 5000 personnes en 3 ans, c'est énorme,
13:55parce qu'on est une société qui fait 12-13 000 personnes,
13:58c'est quasiment plus du tiers des effectifs qui ont été renouvelés,
14:02ce qui est un challenge, parce que non seulement il faut les trouver,
14:05on les trouve, parce que rentrer chez Dassault,
14:07c'est quand même quelque chose, une société prestigieuse,
14:10on trouve des volontaires qui veulent contribuer justement
14:12à la défense de leur pays et qui viennent chez Dassault,
14:15on trouve des fanats d'aviation qui ont la passion de l'aéronautique,
14:19donc ils viennent, après il faut les former,
14:21c'est un beau challenge parce que comme on a beaucoup de monde qui part,
14:24il faut les former à deux choses, au métier,
14:26et ça ne s'apprend pas à l'école, ça s'apprend sur le terrain,
14:29avec des parrains, dans le travail d'équipe,
14:32et puis il faut les former à l'ADN Dassault,
14:35c'est-à-dire à la culture Dassault.
14:37– Éric Trappier, ça sera ma dernière question,
14:39je reviens sur la situation globale,
14:42est-ce qu'à terme, si le retrait américain se concrétise,
14:46tout cela ne sera pas finalement bénéfique à la France,
14:49est-ce que ça ne va pas finalement nous permettre
14:51de jouer un plus grand rôle au final ?
14:54– Si, je crois fondamentalement à ce rôle français,
14:57puisque ce modèle dont on hérite,
15:00qui a été bâti par le général de Gaulle, et je le dis,
15:03repris par tous les présidents de la 5ème République,
15:06d'avoir cette particularité de dire,
15:08on peut travailler avec des alliances avec nos amis américains,
15:11mais on peut aussi avoir une capacité de défendre seul le pays,
15:15si ça peut faire école en Europe, on en sera plus que content,
15:21et que cette compétence de Dassault Aviation,
15:23qui existe depuis les années 50, puisse se développer aussi,
15:28on en sera aussi plus que fiers et honorés.
15:31– Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation,
15:33est l'invité ce matin de la grande interview CNews Europe 1.
15:36Merci beaucoup d'être venu ce matin sur le plateau de la matinale
15:39de CNews et sur Europe 1.
15:41Bonne journée et à bientôt.

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