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00:00A 13h36, l'autre sujet dont je voulais parler avec vous, c'est cette nouvelle secousse dans la polémique autour du visuel de la France Insoumise, caricaturant Cyril Hanouna.
00:08Jean-Luc Mélenchon assure ne pas être au courant de l'iconographie antisémite des années 30.
00:14Si, si, écoutez-le.
00:15C'est nous qui sommes les racistes ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:18Et parce que j'ai dit ça suffit sur un plateau de télé parce que j'en avais vu jusque-là.
00:22Et comprenez-moi bien, regardez le vice de ces gens.
00:26Oui, il y a peut-être une allusion, comme ils sont complètement obsédés et qu'ils ont à la maison les collections d'affiches d'extrême-droite que leur avaient laissées leurs grands-parents,
00:34ils les regardent tous les cinq minutes.
00:35Ah, celle-là, je la connais.
00:37Pas de bol, nous, on n'a pas ces affiches.
00:39On n'est pas au courant.
00:40On ne sait pas.
00:42D'accord ?
00:44Sept jours, ça a duré.
00:47Ça fait sept jours qu'ils nous cassent les pieds avec un visuel qui n'est plus aujourd'hui diffusé que par l'extrême-droite et les journalistes.
00:54Jean-Luc Mélenchon, alors ce n'était pas au Café Théâtre, c'était lors d'un discours à Brest hier soir.
00:59Jean-Luc Mélenchon, innocent, on m'appelait.
01:00Plus c'est gros, plus ça passe.
01:02Vraiment, il nous prend pour des abrutis jusqu'au bout.
01:04Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon n'a pas tout à fait sept ans et demi, eu égard à son âge de 73 ans.
01:08Je pense que ces affiches n'ont pas pu lui échapper.
01:11C'est quand même, on pourrait dire, tout développer pendant une heure.
01:15C'est quand même un parti qui a fait de la réduction à Dittlerum à tour de bras de façon industrielle pendant des années.
01:21Et tout d'un coup, là, ah non, il ne sait pas ce que c'est qu'une affiche antisémite.
01:26C'est terrible parce que c'est un sujet grave et en réalité, il se moque des Français.
01:36Et c'est ça qui est grave.
01:39C'est le ricanement et le côté un peu détaché, balayant ça du revers de la main, Nathan Devers.
01:45C'est extrêmement intéressant parce qu'il s'est joué au moment des affiches, et c'est rare,
01:51une condamnation unanime et totale de l'attitude de la France insoumise.
01:55Quand je dis unanime et totale, cela signifie que ça venait évidemment des gens qui sont habituellement critiques de la France insoumise.
02:02Donc ce n'était pas étonnant, mais ça venait aussi parfois de gens qui étaient très très proches, voire qui étaient à l'intérieur.
02:08On en a appris qu'Emeric Caron lui-même avait estimé que ces affiches étaient problématiques et scandaleuses.
02:14Donc, dans une situation pareille, mettons-nous à la place de Jean-Luc Mélenchon.
02:19Il est très intelligent, évidemment qu'il connaît par cœur l'iconographie de l'extrême droite des années 30 et antisémite, il connaît ça très bien.
02:26Et donc il apprend qu'il y a là une condamnation unanime, y compris dans ses rangs, consistant à dire oui en effet,
02:33il y a un imaginaire antisémite dans une partie de la France insoumise.
02:36Et là, que décide-t-il de faire ? Il décide non seulement de noyer le poisson,
02:41non seulement de faire l'autruche, mais de se moquer, de se moquer avec une sorte d'immense morgue.
02:46Il avait eu une attitude analogue quand son attitude avait été mise en cause au sujet de ce député qui avait été,
02:52vous vous souvenez, avec l'histoire de violences conjugales, M. Katnins.
02:55Il y avait eu aussi un moment où, y compris dans ses rangs, des féministes etc. se disaient
02:59« Mais attendez, comment c'est possible ? On ne peut pas voter pour un parti qui nous dit qu'il faut être féministe. »
03:03Et en même temps, quand il y a quelqu'un qui est accusé de ce genre de choses, il est défendu par le patron.
03:07Et à ce moment-là, il avait eu la même attitude de morgue.
03:10Est-ce qu'il a gagné à faire ça, finalement ?
03:13Il a gagné, mais ça finira par ater sa mort politique.
03:15Parce que là, il est applaudi, évidemment, par un public conquis.
03:17Mais les organisations de gauche qui vont marcher, par exemple, prochainement, le 22 mars...
03:21On lui parle de tout, Jean-Luc Mélenchon.
03:23Moi, je me souviens qu'après, quelques années après l'attentat de Mohamed Merah,
03:29ce qui s'était passé, vous vous souvenez, bien sûr, on a lu l'anniversaire il n'y a pas longtemps,
03:34il avait dit, vraiment c'était du complotisme, du gros rouge qui tâche,
03:38il avait dit « Oui, c'est bizarre, avant chaque élection, il se passe des attentats de ce genre-là. »
03:41Il avait clairement supposé que c'était un coup monté, mais c'est passé crème, cette affaire.
03:47Donc là aussi, on lui pardonnera.
03:48Je vous fiche mon billet que tous ceux qui poussent des cris d'orfraie,
03:51quand il s'agira de sauver sa place de député pour un plat de lentilles,
03:55ils se précipiteront.
03:57Moi, j'ai entendu, je prends date, j'ai entendu Jérôme Guedj dire il y a quelques mois,
04:00« Fontaine, je ne boirai plus de ton eau, les socialistes ne s'allieront plus avec la France insoumise. »
04:04Nous verrons. En attendant, gardons bien en mémoire tout ce qui se passe.
04:07Une toute petite remarque, pourquoi Mélenchon fait-il cela ?
04:09Parce qu'en fait, il sait très bien que s'il commençait à reconnaître le moindre tort,
04:14ça le fragiliserait énormément. Pourquoi ?
04:17Parce que normalement, dans un mouvement politique, si un chef reconnaît ses erreurs,
04:21ou si une idéologie s'amende un tout petit peu, on dit « voilà notre programme, on a un peu tort là-dessus, etc. »,
04:25on peut avancer.
04:26Sauf quand vous êtes dans une logique d'autoritarisme,
04:29quand vous êtes dans une logique presque de culte de la personnalité vis-à-vis du chef.
04:33Alors là, si le chef reconnaît la moindre faille, il sait qu'il détruit sa possibilité.
04:39Donc c'est la preuve qu'il y a quelque chose à la France insoumise qui fonctionne un peu
04:42avec une logique sectaire, d'idéologie extrêmement forte,
04:45qui ne peut pas souffrir la moindre concession, la moindre nuance.