• hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonsoir, j'ai le plaisir, la joie, l'honneur, l'immense extase de recevoir Olivier D'Artigolle et Catherine Ney.
00:06Bonsoir à vous deux, chers amis.
00:08Bonsoir et n'en faites pas trop quand même.
00:10Vous allez voir ce que je vais vous demander, c'est pour ça.
00:13On va parler du Parti Socialiste, mais pas que.
00:16Et pour ce faire, voici l'ancien Premier Secrétaire du Parti Socialiste.
00:20Bonsoir Jean-Christophe Cambadélis.
00:21Bonsoir.
00:22Merci d'être avec nous. On va écouter Jean-Luc Mélenchon, puisque vous l'aimez beaucoup.
00:25Voilà ce qu'il dit des socialistes et du conclave.
00:28On écoute Jean-Luc Mélenchon.
00:30Mais c'est foutu d'eux. Ils le prennent pour une buse depuis le départ.
00:33On leur dit, écoutez, cet homme n'est pas là encore par hasard.
00:37Et voilà, et eux, ils se sont laissés rouler dans la farine.
00:40Alors maintenant, ils sont là comme des ballots, les bras ballants, ils ne savent plus quoi dire.
00:43Parce que l'autre, c'est bien foutu d'eux.
00:44Est-ce qu'il y a une seule personne qui croyait dans ce pays
00:47qu'un gouvernement de droite allait décider de ramener la retraite à 62 ans et pas à 64 ?
00:54Mais enfin, il n'y a que pour croire un truc pareil.
00:56Ou pour faire semblant de croire.
00:57En vérité, je crois que ce qui les affolait surtout,
01:00c'était l'idée qu'il y ait une élection à laquelle ils ne sont pas préparés, comme à d'autres.
01:04Alors, on va refaire une motion de censure, un jour ou l'autre,
01:07et puis ils vont finir par changer d'avis et redevenir raisonnables.
01:10C'est-à-dire renverser le gouvernement.
01:12Voilà. Qu'est-ce que vous pensez de cette sortie ?
01:15Est-ce qu'il a partiellement raison, Jean-Luc Mélenchon, quand même ?
01:17Mais nous, nous croyons dans le dialogue syndical.
01:21Mélenchon, non.
01:23Parce que ce que pense Mélenchon doit s'appliquer dans la société.
01:26Donc, il n'y a pas de cadre intermédiaire,
01:29il n'y a pas de syndicat, il n'y a pas de patronat,
01:31il y a Mélenchon tout seul.
01:33C'est une certaine conception de la démocratie qui n'est pas tout à fait la nôtre.
01:37Donc, nous, nous croyons à la possibilité
01:40qu'il y ait des échanges entre les partenaires sociaux pour trouver des solutions.
01:44C'est déjà ce que l'on reprochait à Emmanuel Macron,
01:49qui n'avait pas choisi cette voie-là,
01:51puisqu'il avait choisi la voie parlementaire.
01:54Et je dirais à Jean-Luc Mélenchon,
01:56que ça ne m'étonne pas sa prise de position,
01:58parce qu'il a oublié, parce qu'il a les mémoires courtes,
02:01que ce qui s'est passé, c'est-à-dire ce fameux conclave,
02:04c'était très exactement la demande de l'intersyndical
02:08à la fin du mouvement.
02:10Donc, nous, nous respectons le mouvement social.
02:13Pas Mélenchon.
02:14Vous avez dit que ce n'était pas la même vision des choses que Mélenchon.
02:17En attendant, vous êtes quand même rallié au Nouveau Front Populaire avec lui.
02:20Donc là, tout d'un coup, vous prenez distance avec Mélenchon,
02:23en disant qu'on n'a pas la même conception.
02:25Ce n'est pas la première fois que je réponds à Jean-Luc Mélenchon d'une manière inserbe.
02:30Et vous savez que je n'étais pas favorable au Nouveau Front Populaire.
02:34Je me souviens, j'étais pas...
02:35Écoute-moi Olivier, ici même.
02:37Il a fini par m'écouter, il a pris quelque distance.
02:39Oui, il a pris du temps.
02:41Il avait un problème d'oreille.
02:43Et j'étais déjà contre la lupesse,
02:47contre l'émotion de censure qui avait été déposée,
02:49sur les questions budgétaires.
02:51Donc moi, je suis cohérent.
02:54Je pense que Jean-Luc Mélenchon,
02:58aujourd'hui, est un boulet pour la gauche.
03:00Olivier Dardigolles.
03:01Avec un congrès socialiste à la mi-juin,
03:04avec la possibilité de retourner aux urnes pour des législatives,
03:08si le Président décide à partir de juillet,
03:12qui, au Parti Socialiste, a intérêt à une censure avant ce congrès ?
03:18Je crois que le problème n'est pas tant l'intérêt des uns et des autres,
03:23même si j'ai une petite idée, j'y reviendrai,
03:25que nous sommes dans une situation où, malheureusement,
03:29François Bayrou s'est tiré une balle dans le pied.
03:32Et nous allons à la censure.
03:35D'ailleurs, vous avez entendu Jean-Luc Mélenchon.
03:37Il vient de dire qu'il allait, dans quelques temps, déposer la censure.
03:41Il n'a que ce mot à la bouche, la censure, alors c'est pas une demande.
03:43Oui, bien sûr, parce qu'il aime censurer les gens.
03:45Mais ça c'est évident, sauf que ça lui permet de sortir du débat un peu crapoteux
03:50sur les caricatures antisémites.
03:53Et la question des retraites suffira au PS, malgré le contexte géopolitique,
03:56pour aller vers cette censure ?
03:57Mais vous avez entendu ce que j'ai dit.
03:59Les socialistes étaient attachés au dialogue social.
04:05Nous ne comprenons pas, et là je crois que nous sommes unanimes,
04:08pourquoi, d'un seul coup, François Bayrou n'a pas attendu
04:13la fin de la discussion.
04:15Soit il savait que la CGT allait sortir,
04:20et il a pris les devants.
04:23Soit il savait qu'il n'y aurait pas de discussion,
04:26qu'il n'y aurait pas de conclusion,
04:28et il n'a pas voulu se retrouver devant le Parlement.
04:31Mais en prenant l'initiative, il a précipité à nouveau la crise,
04:36et je retourne le problème, précipiter la crise,
04:39dans le moment que nous traversons, c'est irresponsable.
04:41Vous l'interprétez comment ? C'est une faille personnelle ?
04:44Une fatigue ? Le sens politique n'est plus aussi aiguisé ?
04:48Je pense que le sens politique n'est plus aussi aiguisé
04:51qu'il ne l'était auparavant,
04:53mais je pense aussi qu'il y a une conjonction.
04:57D'abord il y a le Président de la République,
04:59qui d'un seul coup devient le chef des armées européennes,
05:02et qui revient dans l'espace politique en France,
05:08et que ceci doit agacer François Béraud,
05:12parce que ça lui complique le travail,
05:14en termes budgétaires par exemple.
05:16Ensuite il y a ses petits camarades,
05:18qui ne sont pas les plus sympathiques pour lui,
05:20on voit Edouard Philippe qui dit quand même
05:22que la mesure de François Béraud est hors sol,
05:26que le conclave est hors sol,
05:29et qu'il faut le finir au plus vite.
05:31Donc c'est une pression, c'est pas n'importe qui,
05:33même dans la majorité, entre guillemets,
05:37ou dans le bloc central.
05:39Et enfin il y a le fait qu'il voit
05:45que la situation va lui échapper,
05:48car soit il y a un collectif budgétaire,
05:51et il y aura un collectif budgétaire,
05:53vu le fait que l'on est obligé
05:55de faire face à la menace russe.
05:58Ce collectif budgétaire, s'il est arbitré,
06:01comme le dit un petit peu Edouard Philippe,
06:05à savoir, les retraites vous allez payer,
06:08la semaine des 4 dimanches,
06:11ou des 4 mercredis comme on disait dans le temps,
06:14vous allez payer, bref,
06:16on va faire un ajustement sur le domaine social.
06:20Béraud avait dit qu'il n'en était pas d'accord,
06:22et visiblement l'arbitrage va aller dans ce sens.
06:25Donc il sent que tout vient sur lui,
06:28et donc il essaye de s'en sortir,
06:31en prenant les devants.
06:34C'est précipiter la crise,
06:36en espérant pouvoir la courir.
06:38Sur la situation interne au parti socialiste,
06:40jamais un président de groupe parlementaire PS
06:42n'avait déposé sa candidature
06:45pour le poste de premier secrétaire,
06:47face au secrétaire sortant,
06:48c'est totalement inédit,
06:49mais ce soir Olivier Faure sort 3000 soutiens
06:53avec la moitié des secrétaires départementaux du PS,
06:56des cadres donc.
06:58Là, nous en sommes où ?
07:00Olivier Faure en grande difficulté,
07:02ou Olivier Faure qui peut renverser la table
07:05et sauver sa peau ?
07:06Question posée, réponse de Jean-Christophe Cambadélis,
07:09après la pause, à tout de suite sur Europe 1.
07:11Troisième départ du Royaume-Uni
07:13après ceux de Londres en 2007
07:16et du Yorkshire en 2014.
07:18Merci Rudi Sade à tout à l'heure
07:20pour le rappel de l'actualité.
07:21Europe 1 soir.
07:2219h21, Pierre de Villeneuve.
07:26Et l'ancien premier secrétaire du PS,
07:28Jean-Christophe Cambadélis,
07:30qui va répondre à la question d'Olivier d'Artigolle,
07:32qu'il va reformuler en plus court, s'il vous plaît.
07:34Quelle est la situation du premier secrétaire du PS
07:39après la candidature du président du groupe,
07:41c'est inédit,
07:42et aujourd'hui une liste où il a
07:44un secrétaire départemental du PS sur deux,
07:47donc le match est très ouvert.
07:51C'est la première fois depuis 1920,
07:54que le patron du groupe se présente,
07:59donc ça n'a jamais existé,
08:01contre le patron du parti.
08:04Donc c'est un séisme pour le PS.
08:06Et quand aujourd'hui,
08:08je connais ça,
08:09j'ai fait de très très nombreux congrès,
08:11et quand vous annoncez un premier fédéral sur deux,
08:15c'est que vos adversaires en ont aussi un sur deux.
08:18Donc c'est que vous n'êtes pas au mieux.
08:21Et comme le dernier congrès était à 50-50,
08:24toute personne qui passe d'une équipe à une autre,
08:29affaiblit celle dont il parle.
08:33Donc aujourd'hui,
08:36le récit, le narratif comme on dit maintenant,
08:41c'était que Olivier Faure avait gagné le congrès
08:46sans que le congrès ait lieu,
08:49il s'était médiatisé,
08:51il était devenu une personnalité, etc.
08:53Il avait pris un petit peu de la ligne de ses opposants
08:55en prenant ses distances avec Mélenchon,
08:59et aujourd'hui, patatras.
09:01Tous les jours, il y a des gens qui quittent son courant,
09:05ça s'appelle un texte d'orientation,
09:07mais c'est un courant,
09:08son courant pour soit exister autour de Valot,
09:13Maurice Valot,
09:14soit pour rejoindre l'opposition
09:17qui est en train de s'unir.
09:19Donc c'est compliqué chez les socialistes,
09:22parce que d'abord il y a une contribution,
09:24les contributions c'est un moment où on échange mais sans vote,
09:26et puis après il y a les votes.
09:29Et là, évidemment,
09:31le premier secrétaire n'est pas dans une situation optimale.
09:36Et qui incarne cette opposition
09:38vers laquelle certains se tournent aujourd'hui ?
09:40Alors c'est une pluralité de personnalités,
09:43mais pour l'instant, il en faut un,
09:45c'est toute la difficulté,
09:47et Olivier Faure compte très bien sur ses purelles d'égo,
09:52on va dire,
09:53pour à la fin essayer de s'en sortir.
09:58Mais je pense que tous les acteurs,
10:02l'ensemble des acteurs de l'alternative,
10:04c'est comme ça qu'il s'appelle,
10:06Olivier Faure,
10:08finiront par trouver une personnalité
10:10pour aller à la motion.
10:12Vous croyez que François Hollande a des chances ?
10:14Non, François Hollande il n'ira pas,
10:16surtout que François Hollande ne dit rien dans ce congrès,
10:19parce que Olivier Faure
10:21veut faire un référendum pour ou contre Hollande,
10:24qui n'est pas candidat au poste de premier secrétaire à première vue.
10:27Il a peut-être des idées pour la suite,
10:29mais pas dans ce congrès de Nancy,
10:31parce que le congrès va se tenir à Nancy.

Recommandations