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Donald Trump et Vladimir Poutine ont échangé par téléphone ce mardi 18 mars à partir de 15 heures et pendant deux heures. Elsa Vidal analyse ce que les deux dirigeants se sont dit.

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00:00Et d'abord Elsa Vidal, dans votre choix ce soir, évidemment, l'information de la soirée, cette conversation téléphonique désormais terminée entre Trump et Poutine, ça a duré plus de deux heures et demie cet après-midi.
00:08Les deux camps disent que ça s'est très bien passé, on va voir ce qu'il faut en retenir.
00:12D'abord, la première chose à en retenir quand même, c'est que ce soir, Vladimir Poutine dit qu'il accepte un cessez-le-feu partiel, très partiel.
00:19Très, très, très partiel et on va essayer de démêler ici, sur ce plateau, ce qui est sûr, ce qui est moins sûr, ce qui est proposé et dans l'intérêt de qui tout cela fonctionne.
00:29Alors, d'abord, ce que les Russes ont concédé ?
00:32Oui, de ce qu'on est sûr, c'est que les Russes ont proposé une suspension des frappes sur les infrastructures énergétiques.
00:39On en a beaucoup parlé, l'Ukraine est frappée depuis de longues années, bientôt quatre, par la Russie et notamment ses centrales électriques, ce qui pose de graves problèmes, chaleur, l'été.
00:51Oui, c'est compliqué en hiver, c'est compliqué en été dans les deux sens.
00:54Alors, petit problème, donc on voit sur cette carte l'ensemble des infrastructures énergétiques qui sont régulièrement frappées par la Russie.
01:00Alors, c'est intéressant, bien sûr, cette concession, mais attention, ça marche aussi dans l'intérêt des Russes puisque l'Ukraine procède à des frappes sur les raffineries, notamment aux Russes,
01:10ce qui prive la Russie de ses capacités à produire de l'essence pour son effort de guerre, mais aussi pour ses exportations.
01:16Alors, ce qui est formidable, c'est qu'il y a un dialogue qui se fait entre ce que vous dites et ce que Zelensky est en train de déclarer à l'instant, Vladimir Zelensky,
01:21qui, concernant l'arrêt de ses frappes sur les infrastructures énergétiques, explique qu'il est favorable à cet arrêt, mais qu'il veut des détails de la part de Washington.
01:29C'est ce que dit ce soir Volodymyr Zelensky.
01:33Ça, c'est la première concession, d'une certaine manière, faite par Vladimir Poutine.
01:37Vous entendez ça ?
01:40Cette sirène-là ?
01:41Oui, ça, vous l'entendez parce que c'est une application qu'on utilise quand on est en Ukraine, qu'on vit en Ukraine et qu'il y a des frappes.
01:49En ce moment, c'est ce qu'on entend quand on est à Kiev.
01:51On était tout à l'heure avec nos correspondants là-bas, nos envoyés spéciaux là-bas, ils ont entendu cette sirène ce soir.
01:55Oui, parce qu'on parle d'un cessez-le-feu, concernant également les frappes sur les infrastructures énergétiques qui se passent généralement en zone urbaine.
02:02Pendant qu'on parle de cessez-le-feu qui est censé rentrer en vigueur, ou être rentré en vigueur, puisque Vladimir Poutine est censé avoir donné les ordres,
02:09c'est ce que les Ukrainiens et les habitants de Kiev, en ce moment, entendent.
02:13Ça tourne, c'est quotidien, ça brise les nerfs parce qu'on ne peut pas dormir.
02:16Ça, c'est ce qu'on utilise quand on est en Ukraine, dernier voyage.
02:19Et ça met un sérieux bémol sur ce cessez-le-feu partiel qu'a accepté ce soir Vladimir Poutine.
02:25L'autre chose à dire, dont on est sûr, on va mettre des guillemets assurés, c'est qu'il va y avoir des négociations directes entre Russes et Américains.
02:33Les deux parties vont mettre sur pied des équipes de négociateurs.
02:36Exactement, donc c'est en train de se faire et ça va reprendre quasi immédiatement en Arabie Saoudite, un peu à l'instar de ce qu'on a vu récemment à Jeddah la semaine dernière,
02:46à Riyad, quelque temps auparavant.
02:48Donc on a déjà connu ce scénario, ça se produit là-bas, effectivement c'est loin de l'Europe et l'Arabie Saoudite est devenue le meilleur médiateur de cette affaire.
02:56Il y a ce soir ce qui fait l'objet de discussions.
02:59Absolument, les Russes proposent une trêve en mer Noire, un cessez-le-feu de 30 jours en mer Noire.
03:07On avait proposé, nous les Européens et les Ukrainiens, 30 jours, cessez-le-feu global, terre, air, mer.
03:13Pourquoi la mer Noire ?
03:14Eh bien la mer Noire, vous voyez où, elle échappe à la Russie, sa flotte a été décimée, elle est aujourd'hui considérée comme une mer ukraino-britannique.
03:24Et donc pour la Russie, c'est le théâtre de guerre où elle peut mettre à profit cette trêve de 30 jours pour rétablir sa puissance de feu et reprendre possession de cette mer
03:34qui est une obsession pour les maîtres de la Russie depuis le XVIIIe siècle et Pierre le Grand.
03:39Par ailleurs, elle a des intérêts économiques, la Russie, dans cette zone.
03:43On sait aussi, Donald Trump a fait des déclarations ce soir, qu'on a parlé de la destinée d'Odessa.
03:50Odessa, c'est un très grand port dans la mer Noire, on le voit sur la carte, à côté de Kherson.
03:55Et ce port, qui est donc ukrainien, est considéré par Vladimir Poutine comme russe.
04:03Beaucoup de russes pensent la même chose, parce que Catherine II a créé la ville, parce qu'elle a une importance dans la littérature,
04:09mais surtout, c'est le plus grand port d'exportation ukrainienne, et notamment de céréales si importantes pour nourrir le Sud.
04:16Il y a un point qui est négocié, qui va être négocié également, c'est l'échange de prisonniers.
04:20Je résume les choses, Zelensky voulait échanger tous les prisonniers russes faits par les Ukrainiens contre tous les prisonniers ukrainiens faits par la Russie.
04:28Ce soir, Poutine dit 175 contre 175.
04:32Mais il y a surtout une demande qui paraît inacceptable, et de toute façon, Zelensky le dit ce soir.
04:39Les conditions d'une trêve posées par Vladimir Poutine visent à affaiblir l'Ukraine.
04:43Cette demande, elle est très simple.
04:44Poutine dit ce soir, si vous voulez plus loin dans les discussions, il faut que l'aide militaire étrangère à l'Ukraine s'arrête.
04:51La nôtre, la nôtre, nous, les Européens, les Américains, cela semble acté, puisque Washington a déjà suspendu cette aide avant de la réenclencher.
05:01Ce qui veut dire que pendant la trêve de 30 jours, sur la terre et dans les airs, les Ukrainiens n'auraient plus aucun renseignement et plus aucun armement étranger.
05:12Autant dire que le président Emmanuel Macron, qui s'est exprimé à Berlin tout à l'heure, a dit que cela n'était pas possible et que l'aide européenne allait continuer.
05:20Impossible, je voulais vous entendre, Christophe, Amélie, sur ce que vient d'expliquer Elsa Vidal.
05:24On n'entend plus parler des terres rares, des actifs que Trump mettait en avant pouvant être déjà négociés là.
05:30Ce sont des clauses secrètes, ils en ont parlé, ou bien Poutine ne veut rien entendre ?
05:34Non, c'est à part. C'est à part et c'est ce qui va se discuter avec les Ukrainiens.
05:39Donc, Donald Trump a séparé ce qu'on appelle les « tracks », les conversations.
05:45Il y a une conversation avec les Ukrainiens et une conversation avec les Russes.
05:48Amélie ?
05:48L'effet que ça me donne, et je voudrais l'avider Elsa sur le sujet, c'est que d'une certaine manière, Vladimir Poutine, avec ses conditions,
05:55je parlais tout à l'heure de tarifs prohibitifs en économie, conditions prohibitives presque, on arrête de discuter,
06:00mais finalement, Donald Trump, en porte à faux, qui tente ce soir, tant bien que mal, sur son réseau social,
06:05de dire qu'en fait, il est dans une victoire et dans un basculement, alors qu'on a la sensation qu'il ne peut pas du tout.
06:11Plutôt qu'une paix, là, on parle de processus entré en vigueur.
06:15Donc, c'est le mouvement qui compte et non plus l'objectif.
06:17Prenons un petit peu de temps.
06:18La Maison Blanche dit ce soir que c'est une première étape vers une paix qui serait plus durable,
06:22une toute petite première étape ce soir, mais elle est importante.

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