Avec Bruno CLAVIER
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##BRIGITTE_LAHAIE-2025-03-18##
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00:00:00Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:09Il m'arrive parfois de faire ce rêve qu'un jour, peut-être, nous n'aurons plus besoin
00:00:14d'aborder ce thème.
00:00:16Malheureusement, je pense qu'il y a peu de chance que ce jour je le voie de mon vivant.
00:00:21Je suis aujourd'hui en compagnie de Bruno Clavier et comme toujours avec lui, on va
00:00:27revenir sur les abus sexuels sur enfants, c'est-à-dire des relations sexuelles sur
00:00:31des personnes forcément non consentantes, puisqu'elles n'ont pas encore 15 ans.
00:00:36C'est bien de rappeler que la majorité sexuelle est fixée à 15 ans en France.
00:00:40Je sais que dans d'autres pays, elle est parfois fixée à 12 ans et je demanderai
00:00:43d'ailleurs dans un instant à Bruno Clavier ce qu'il pense de cet âge.
00:00:47Quoi qu'on en dise, en tout cas, il est évident qu'un ou une enfant n'est pas apte à vivre
00:00:54une relation sexuelle avec un adulte.
00:00:57Entre les adultes et les jeunes de moins de 15 ans, il y a souvent également une relation
00:01:02d'emprise, ce qui rend les choses encore plus complexes.
00:01:06Alors qu'est-ce qu'on peut faire pour que ça cesse ? Peut-être qu'il faut en parler,
00:01:11en parler et en parler encore et toujours et c'est ce qu'on fait régulièrement tous
00:01:16les mois avec Bruno Clavier et ce qu'on fait avec vous durant ces deux heures.
00:01:21C'est ça que j'ai vraiment envie de dire, vos témoignages sont importants, je dirais
00:01:25même sont essentiels parce que c'est parce qu'on vous écoute, qu'on entend votre souffrance,
00:01:30vos émotions et puis tout ce qui s'est passé de tristesse, de colère, de destruction de
00:01:37votre propre vie qui permet à tous ceux qui écoutent et qui ont peut-être l'impression
00:01:43que ça n'existe pas tant que ça, que si, c'est là parmi nous.
00:01:47Voilà, notre numéro 0 826 300 300.
00:01:51Bonjour Bruno Clavier.
00:01:52Bonjour.
00:01:53Merci d'être avec nous.
00:01:54Comme chaque mois.
00:01:55On lève le tabou tout doucement, c'est vrai que ça bouge quand même un peu actuellement
00:02:01dans la société.
00:02:02Je rappelle que vous aviez écrit l'inceste ne fait pas de bruit, des violences sexuelles
00:02:07et des moyens d'en guérir, c'était aux éditions Paillot.
00:02:12Je vais juste revenir tout de suite sur cette majorité à 15 ans parce que j'ai découvert
00:02:18ce week-end justement qu'il y a certains pays, des pays civilisés où la majorité
00:02:24est à 12 ans.
00:02:25C'est tout quand même, non ?
00:02:27Moi même déjà 15 ans, je suis un peu sceptique sur cette question des 15 ans mais là 12
00:02:32ans c'est carrément catastrophique, c'est-à-dire que je ne sais pas, 12 ans c'est encore un
00:02:38enfant.
00:02:39Il me semble aussi, oui.
00:02:40C'est un enfant et puis on oublie que dans ces cas-là, pour revenir à la question du
00:02:46consentement, c'est que très souvent, quand il y a des histoires comme ça avec des adolescentes,
00:02:51c'est souvent des adolescentes, on oublie qu'elles ont été un peu formatées dans
00:02:56une famille malheureusement incestueuse et que par exemple je connais beaucoup de cas
00:03:01comme ça où elles ont été abusées plus tôt et puis on croit qu'elles sont consentantes
00:03:07et en fait elles sont déjà sous emprise depuis longtemps, mais des fois depuis très
00:03:12longtemps.
00:03:13Oui, bien sûr.
00:03:14Donc cette question du consentement et de l'âge et tout ça, il faut voir les affaires
00:03:19et quand on voit les affaires, on s'aperçoit qu'il y a souvent de l'emprise et puis de
00:03:27la manipulation, des choses comme ça.
00:03:29De l'emprise de toute façon dans une famille, face à un enfant, l'adulte a une position
00:03:35d'emprise, quoi qu'il en soit, pas forcément négative d'ailleurs, parce que moi je parle
00:03:40par exemple de l'emprise amoureuse, c'est une emprise très agréable.
00:03:44Donc l'emprise, il ne faut pas la voir toujours que du côté pervers et négatif, mais forcément
00:03:49l'enfant est sous emprise puisque de toute façon...
00:03:51Et l'on lui apprend à obéir.
00:03:54Bien sûr, à respecter l'adulte, etc.
00:03:58Et c'est là où c'est, je vais le faire rapidement, mais j'ai connu comme ça une
00:04:03affaire, quelqu'un qui m'avait contacté et dont la fille allait faire un bébé avec
00:04:08son frère, à elle, avec son oncle.
00:04:10Bon, et on voit comment, moi j'ai vu ça avec elle, et comment l'oncle en question
00:04:15avait formaté la petite dée tout jeune, pour qu'à 15 ans, elle veuille vivre avec
00:04:24son oncle et faire un bébé plus tard à 18 ans avec son oncle, parce qu'il y avait
00:04:28eu avant emprise quand elle était petite fille.
00:04:30Oui, et c'est ça qui est terrible, c'est que quand ça se passe comme ça, il y a une
00:04:37sorte de dédoublement de personnalité, c'est-à-dire que cette jeune fille, elle est presque formatée.
00:04:45Exactement, c'est pour ça que j'ai repris ce mot-là, formatage, parce que, et souvent
00:04:50elle est formatée, c'est terrible, mais à 4-5 ans, et des grands prédateurs calculent
00:04:5610 ans avant.
00:04:57Ils le disent eux-mêmes, ils calculent 10 ans avant, donc dans la famille ils se disent
00:05:03quand elle sera adolescente, et là, à ce moment-là, elle a déjà été habituée
00:05:08à et formatée à, donc dans ces affaires-là, il faut toujours voir qu'est-ce qui se passe
00:05:14dans le milieu familial, qu'est-ce qui s'est passé avant.
00:05:16Et ce qui est intéressant, j'ai envie de revenir là-dessus aussi Bruno Clavier, parce
00:05:21que j'ai eu, depuis le mois dernier, deux-trois discussions avec des gens qui ne comprennent
00:05:28pas pourquoi les grands-pères, les grands-oncles sont souvent pédocriminels, et je fais un
00:05:39peu un raccourci, mais je disais, c'est une sorte de pulsion de mort qui se transforme
00:05:46en pulsion de vie.
00:05:47C'est pas exactement comme ça que je le vois, c'est une angoisse de mort, pas une
00:05:50pulsion de mort, c'est le contraire, c'est une pulsion de vie désespérée, donc qui
00:05:57est pleine d'angoisse de mort, c'est le mythe de l'ogre ou du vampire, c'est-à-dire
00:06:02que c'est comme si à ce moment-là ils ont besoin de sang neuf parce qu'ils pensent
00:06:05qu'ils ne vont pas mourir avec ça, qu'ils vont être moins vieux, moins malades, moins
00:06:09je sais pas quoi, et c'est je vais prendre du sang frais, c'est terrible, mais on le
00:06:13voit dans les cauchemars, il y a souvent des cauchemars de personnes abusées comme ça
00:06:17avec le thème du vampire, c'est celui qui se nourrit de sang neuf, parce qu'il ne veut
00:06:21pas mourir.
00:06:22Moi je le mets du côté de l'angoisse de mort, et non pas du...
00:06:24Oui bien sûr, c'est une question de termes absolument, mais on voit bien qu'en fait
00:06:30c'est justement parce qu'ils vieillissent qu'ils ont besoin, qu'ils prennent la jeunesse
00:06:38d'un enfant.
00:06:39C'est une sorte de compulsion, un petit peu en caricaturant comme une personne âgée
00:06:47qui se marie avec une très jeune fille qui a 30-40 ans de différence, c'est l'idée
00:06:53que ça me fera moins vieux et ça me fera moins mourir, ce qui est une illusion.
00:06:56Voilà, et il faut bien, pour qu'on comprenne bien, il faut bien voir que par exemple dans
00:07:01les EHPAD, souvent les personnes très très âgées perdent complètement leurs inhibitions
00:07:06et sont capables de tripoter l'infirmière, ou même de se masturber, et continuent à
00:07:13se masturber même si on rentre dans leur chambre.
00:07:15Alors ce que j'ai observé moi dans les EHPAD, c'est plutôt, enfin ce que j'ai surtout vu,
00:07:19c'est qu'au contraire, les personnes abusées dans l'enfance, toutes leurs défenses cèdent
00:07:25et c'est là qu'elles commencent à raconter.
00:07:26C'est souvent dans les EHPAD qu'elles racontent, qu'elles lisent.
00:07:28Oui, mais ça c'est encore autre chose.
00:07:30Oui, qu'elles racontent, on m'avait raconté comme ça une dame qui passait son temps à
00:07:33dire non la main, arrête la main, elle disait la main, elle disait faux, arrête avec ta
00:07:38main, arrête.
00:07:39Dans une sorte de délire qui n'en était pas un, c'est comme si les souvenirs d'enfance
00:07:43reviennent, la mémoire revient.
00:07:46Voilà, tout ça pour dire, c'était un peu le but de cette explication, tout ça pour
00:07:51dire que, attention, on ne confie pas ses petits-enfants aux grands-parents si on n'est
00:07:58pas sûr d'eux parce que, je ne sais pas, parce qu'ils sont vieux, qu'ils ne sont plus
00:08:02sexués.
00:08:03Mais en général, on devrait avoir des éléments pour le savoir, il faut surtout confier les
00:08:07enfants à leurs grands-parents parce que c'est formidable et qu'ils adorent ça.
00:08:12Mais j'ai connu beaucoup de cas comme ça, je me rappelle d'une famille que j'avais reçue
00:08:16et la mère m'avait dit comment pouvez-vous confier votre enfant à votre père qui vous
00:08:21a incesté.
00:08:22Elle me dit mais non, il est vieux, donc maintenant il ne le fera plus, je dis mais vous êtes
00:08:25folle, c'est le contraire.
00:08:26Voilà, c'est bien ce qu'on dit.
00:08:28C'est ça, donc c'est quand, là, en connaissance de cause, on sait qu'il y a eu des problèmes,
00:08:33des vrais et réels problèmes, là il faut faire attention.
00:08:36Voilà, donc je faisais un peu une mise au point parce qu'en fonction de ce que j'entends
00:08:40au fil du temps, je sais que c'est important de refaire une mise au point parce que justement
00:08:44il y a des croyances qui sont fausses et on est là pour parler vrai sur Sud Radio.
00:08:59Bruno Clavier est avec nous, je rappelle que vous êtes psychanalyste, psychologue clinicien
00:09:04et spécialiste avec, bien sûr, les personnes qui ont été abusées et on va commencer
00:09:12avec le témoignage de Séverine, merci Séverine d'être avec nous, bonjour.
00:09:15Bonjour Brigitte et bonjour à votre invité Bruno, pour ma part je voulais témoigner
00:09:23lorsque vous parliez en introduction d'abus sexuels, dans l'introduction sur le plan de
00:09:30la panique, pour ma part je voulais faire un petit témoignage, j'ai été abusée quand j'étais
00:09:35enfant, pas par la famille, par des voisins qui me regardaient à l'époque sur une courte période
00:09:43malgré tout, ça a duré un bon mois, j'ai eu des voisins de confiance puisque mes parents me
00:09:50confiaient chez eux en fait. Bien sûr, quand vous dites des voisins, ça veut dire plusieurs personnes ?
00:09:55Oui, il y a eu plusieurs personnes, alors ça ne s'est pas déroulé, je n'aurai jamais
00:10:01d'explication, c'est un pur hasard je pense, mais ça s'est déroulé à la même période,
00:10:06mais quand je dis des voisins, ils n'étaient pas ensemble en fait, ça se passait un coup chez l'un,
00:10:11un coup chez l'autre, puisqu'on était, alors à l'époque, pour faire une petite histoire,
00:10:16j'avais mon petit frère qui était gravement malade, souffrant, et entre la vie et la mort
00:10:22qui avait un an, et donc mes parents, pour aller le voir à l'hôpital, et moi étant jeune, j'avais
00:10:277 ans, et bien j'étais gardée par un coup le voisin d'à côté, un coup le voisin d'au-dessus,
00:10:32c'était parce qu'on était en appartement, et voilà, et donc ça se passait avec les deux,
00:10:36et pas les deux en même temps, dans la même pièce, au même moment. Non, je comprends bien,
00:10:40et c'est terrible parce que c'est quelque chose qu'on entend parfois, quand un enfant est très
00:10:45très très malade, c'est l'autre qui trinque, enfin je veux dire, c'est pas la faute de vos
00:10:51parents, ils ne pouvaient pas deviner, mais en même temps, non seulement vous vous sentez un
00:10:56petit peu rejeté, parce que vos parents s'occupent forcément beaucoup plus de votre petit frère,
00:11:03et en même temps, on vous abuse, c'est compliqué. Oui, oui, tout à fait, et puis voilà, la perversité,
00:11:10dans tout ça, alors je l'ai compris, évidemment, une fois adulte, et encore de même très tard,
00:11:15parce que je n'ai parlé à personne du tout pendant des années, des années, voilà, la perversité,
00:11:21c'est que les personnes, en l'occurrence qui eux étaient adultes, des hommes, enfin les deux
00:11:26étaient adultes, l'un était très jeune, de mémoire, il devait avoir 25 ans, et l'autre par
00:11:34contre bien plus âgé, plus de 50 ans passés, et les deux, forcément, me disaient de ne pas en parler,
00:11:39que c'était secret, que c'était notre secret à nous, etc. Voilà, donc j'ai probablement trouvé
00:11:45réconfort, affection de leur part. Mais quand vous n'en parlez pas à vos parents, c'est par peur
00:11:55de les embêter, par honte, par peur des représailles de la part de vos prédateurs,
00:12:03qu'est-ce que vous diriez ? Je pense qu'il y avait à la fois de la honte, et surtout des
00:12:10représailles. Je me souviens d'un, alors l'autre je me souviens beaucoup moins, mais celui qui était
00:12:16plus jeune, par contre, je me souviens quand même qu'il me disait surtout qu'il fallait absolument
00:12:20pas en parler, que c'était notre secret à nous, et que je pouvais rien dire du tout, du tout, donc
00:12:26voilà, j'ai souvenirs de ça, donc je ne disais rien. Après, est-ce que je ne disais rien aussi
00:12:31pour pas embellir mes parents, parce qu'à l'époque, je pense qu'ils en avaient assez avec
00:12:37mon petit frère, et moi qui étais aussi très inquiète pour lui, donc je voulais peut-être pas en
00:12:42rajouter une couche, j'en sais rien. Après, toujours est-il que toute ma vie, après je n'ai qu'un...
00:12:47Vous savez Séverine, je pose la question à Bruno Clavier qui va le dire mieux que moi, mais quand
00:12:52on est enfant et qu'on subit des choses comme ça d'adultes, on ne sait pas très bien, on ne comprend
00:12:58pas très bien, et du coup on est un petit peu... Les enfants en général ne parlent pas, la majorité
00:13:04des enfants ne parleront pas de ce qui leur est arrivé, donc ça c'est la première chose, et puis
00:13:11je voulais juste savoir, vous vous souvenez de la chronologie qui vous a abusé en premier ?
00:13:17Non.
00:13:19Vous voyez, parce qu'il y a quelque chose qui est important, là, ça veut dire qu'en général quand
00:13:23c'est comme ça, les enfants vont être abusés une première fois, puis après ils se sentent
00:13:28extrêmement coupables, et en même temps ils sont prêts à le refaire quand il y a quelqu'un d'autre
00:13:34qui est mal tourné à un autre endroit. C'est pour ça que j'ai appelé ça le formatage. Vous ne savez
00:13:42pas si c'est le jeune d'abord ou le vieux d'abord, par exemple.
00:13:45Je pense, alors je ne pourrais pas le certifier à 100%, mais je pense que malgré tout c'était quand même la personne la plus âgée qui a commencé.
00:13:52Voilà, c'est ce que j'imaginais. Et en plus les enfants se sentent toujours coupables quand ça va mal,
00:14:00quoi qu'il arrive, les enfants pensent que c'est leur faute.
00:14:03Voilà, c'est ce que j'allais dire, effectivement. Alors à l'époque, je n'ai pas souvenir de ce sentiment de culpabilité,
00:14:10mais même si je n'étais pas bien, par contre le sentiment de culpabilité, l'inculpabilité en tout cas, je l'ai eu pendant un temps derrière.
00:14:16Ah ben là, toute la vie ensuite, parce que l'enfant se sent responsable de tout.
00:14:22Oui, tout à fait, j'ai vraiment culpabilisé très longtemps.
00:14:26C'est sa survie de toute façon, d'une certaine manière.
00:14:30Je veux dire, c'est sa survie dans le sens, Séverine, qu'en se donnant sa responsabilité, c'est-à-dire sa culpabilité, c'est acceptable,
00:14:38sinon c'est inacceptable, on ne peut plus faire confiance aux humains.
00:14:42Oui, oui, très certainement. Et puis après, la culpabilité qui m'a rongée, c'était la survie, j'entends bien,
00:14:50puis le fait d'avoir eu deux hommes différents, à un point où je me posais la question pendant des années,
00:14:58et même parfois aujourd'hui, alors je ne vais pas dire que ça me hante et ça ne me perturbe plus du tout maintenant,
00:15:04mais au point de me poser la question de savoir si c'est pas moi qui ai provoqué.
00:15:08Oui, c'est pour ça que je vous ai parlé exprès du formatage.
00:15:12Parce que, si vous voulez, les enfants, quand c'est comme ça, c'est pour ça que quand on travaille là-dessus avec des personnes adultes,
00:15:18on va s'apercevoir qu'il y a très souvent trois ou quatre abus, ce qui est assez étonnant.
00:15:23Un abus est rarement seul, c'est ce que je dis moi dans mes formations.
00:15:27Et ça vient du quoi ? Ça vient que l'enfant est abusé une première fois,
00:15:31et ensuite il aurait tendance à se mettre dans une position de répétition, mais non pas parce qu'il aime ça,
00:15:37mais pour le résoudre. C'est là où c'est assez compliqué.
00:15:41C'est sa façon de dénoncer et de le remettre en scène.
00:15:45Comme s'il voulait le montrer, vous voyez ?
00:15:48Ce qui fait que vous avez des petites filles qui sont abusées une première fois,
00:15:51puis qui vont aller carrément chercher...
00:15:54Provoquer.
00:15:55Provoquer, et évidemment elles vont tomber sur un autre prédateur,
00:15:58mais c'est elles-mêmes qui sont presque capables d'aller le provoquer,
00:16:02mais non pas par perversion, mais comme pour dénoncer d'une façon bizarre avec les enfants,
00:16:07c'est comme ça. C'est spécial les enfants.
00:16:10Et je pense justement que c'est ça la question,
00:16:13c'est que vous avez été d'abord formaté,
00:16:16et ensuite c'est presque en pilote automatique, l'enfant ne sait plus trop ce qu'il fait.
00:16:20Vous allez trouver comme ça par exemple des compulsions de masturbation.
00:16:24Une fois que l'enfant est abusé, il n'arrête pas toute la journée de se masturber,
00:16:28alors on ne comprend pas.
00:16:29D'accord, moi ça n'a pas été mon cas du tout,
00:16:31mais au contraire, encore aujourd'hui, c'est compliqué de m'accepter,
00:16:34de me toucher, de me caresser.
00:16:36J'ai travaillé, aujourd'hui j'ai bien avancé,
00:16:39j'ai quand même fait un long chemin,
00:16:41et puis j'ai compris que je n'étais en aucun cas responsable.
00:16:46Mais aujourd'hui, je témoigne, et avec grand plaisir,
00:16:50et notamment j'en ai parlé, bien après, avec beaucoup de courage pour ma part,
00:16:56mais j'en ai parlé à toute ma famille pour que ça n'arrive plus,
00:16:59et dire stop, à un moment donné il faut le sortir, il faut communiquer.
00:17:03Et vous savez ce que sont devenus vos agresseurs ?
00:17:07Alors il y en a un qui était âgé, qui est décédé,
00:17:10il y a très longtemps, donc lui il est décédé,
00:17:13et l'autre il est toujours en vie.
00:17:15Alors pour la petite histoire, la thérapie que j'ai pu faire,
00:17:18qui m'a pris des années, parce que comme j'ai culpabilisé,
00:17:21je ne voulais pas admettre que c'était de sa faute et pas de la mienne.
00:17:24Donc il m'a fallu beaucoup de séances,
00:17:27pour que j'accepte et que je fasse les démarches,
00:17:30et donc j'ai fini par lui écrire,
00:17:32puisque je sais où il est, je sais où il habite,
00:17:35et je lui ai écrit en lui demandant juste qu'il s'excuse,
00:17:40que je ne voulais pas aller en justice spécialement, etc.
00:17:43Je n'en avais pas d'argent en fait, c'était sûr tout ça, je voulais être reconnue.
00:17:47Déjà rien que ce travail là, pour moi ça a été quand même une grande étape,
00:17:51et honnêtement sur le plan physique,
00:17:54j'ai senti vraiment une réelle différence par rapport à ça.
00:17:57Alors je n'ai jamais eu l'occasion de le rencontrer,
00:18:00parce qu'il n'a pas accepté.
00:18:02Je voulais le voir et qu'il me reconnaisse,
00:18:06même si j'étais probablement au pic de ma part.
00:18:10Et puis quelques années après encore,
00:18:14comme il n'avait pas accepté,
00:18:16et que je sentais que j'avais besoin d'autre chose,
00:18:18j'ai fini par déposer plein.
00:18:21Alors après il y a eu un non-lieu,
00:18:24parce qu'il y a eu les prescriptions.
00:18:27La prescription, je ne suis pas certaine,
00:18:31mais j'ai cru comprendre qu'elle démarrait à 18 ans et pour 30 ans derrière.
00:18:35Donc je n'avais pas 48 ans,
00:18:37mais en tout cas il y a eu une prescription.
00:18:39Toujours ici, j'ai quand même été entendue par la gendarmerie,
00:18:42lui avec sa famille, parce que je l'ai su en fait,
00:18:45j'ai eu échangé avec sa première épouse,
00:18:48qui m'a au départ très mal pris,
00:18:52qui m'a reproché de lui avoir bousillé sa vie.
00:18:56Mais je lui ai répondu qu'elle avait bousillé la mienne avec,
00:19:00et que depuis je me sens bien mieux.
00:19:04Comme ça il y a eu un signalement,
00:19:07et il sera un peu plus surveillé,
00:19:09parce qu'il faut se méfier,
00:19:11il n'y a rien qui dit d'autant qu'il n'est pas venu pour du tout reconnaître et s'excuser,
00:19:14c'est quelqu'un qui a peut-être fait d'autres choses dans sa vie,
00:19:17avec d'autres enfants ou d'autres personnes,
00:19:20c'est-à-dire que c'est quelqu'un de potentiellement dangereux.
00:19:22Le tout premier courrier que j'ai envoyé en recommandé,
00:19:27il m'a récu aussi vite, enfin pas lui,
00:19:29vient un avocat.
00:19:30Il est passé tout de suite par un avocat.
00:19:32Pour protéger, je ne sais pas exactement,
00:19:36mais pour moi il y a eu une réparation.
00:19:39Oui, je comprends,
00:19:41mais je crois que c'est important ce que vous venez de dire,
00:19:43pour ceux qui nous écoutent,
00:19:45pas forcément plainte pour soi,
00:19:47mais pour la société, je crois.
00:19:49C'est ce que vous avez fait de bien, Séverine,
00:19:53parce qu'on ne sait jamais.
00:19:56Vous avez certains prédateurs,
00:19:59le squarnect, quand il y en a 300,
00:20:02vous voyez qu'un prédateur peut en faire quand même beaucoup de victimes dans une vie.
00:20:06Donc si on peut l'arrêter avant, c'est bien.
00:20:09Autant que certains méritaient,
00:20:12c'est ce qui m'a mis après,
00:20:13ce qui m'a déclenché.
00:20:15J'ai quand même pris du temps,
00:20:18parce que j'ai culpabilisé,
00:20:19même après en sachant que c'était moi qui provoquais.
00:20:22Après j'ai eu des séances avec un thérapeute,
00:20:27vraiment très pro,
00:20:29qui m'a fait bien comprendre.
00:20:31J'ai réalisé le jour où ma nièce avait 7 ans,
00:20:34l'avou moi c'est arrivé,
00:20:35en revenant ma nièce bêtement dans une soirée,
00:20:38elle est pour rien cette petite,
00:20:39elle est toute illenchante.
00:20:40C'est là où j'ai eu un flash, pour ma part.
00:20:44Il faut surtout en parler,
00:20:46et ne pas rester avec ce secret,
00:20:49même si c'est pesant.
00:20:50En tout cas vous êtes une chouette personne, bravo Séverine.
00:20:53Merci beaucoup.
00:20:54Non c'est nous, merci de votre témoignage.
00:20:56C'est important, comme je l'ai dit dans l'introduction.
00:21:00On se retrouve pour le Love Conseil.
00:21:03Est-ce que vous êtes en paix avec votre image,
00:21:05ou est-ce que vous êtes complexé ?
00:21:08Avec Bruno Clavier,
00:21:09aujourd'hui nous parlons des abus sexuels sur les enfants.
00:21:12Vous souhaitez participer à l'émission ?
00:21:14Appelez-nous 0 826 300 300.
00:21:30Alors Bruno Clavier,
00:21:31est-ce que vous êtes en paix avec votre image,
00:21:33ou est-ce que vous êtes complexé ?
00:21:34Je fais ce Love Conseil,
00:21:35parce que demain on va travailler justement
00:21:37sur l'amélioration de son image.
00:21:39C'est certainement plus important pour les femmes
00:21:41que pour les hommes, on le sait.
00:21:42Beaucoup de femmes n'aiment pas leur image.
00:21:45Donc je propose un petit test aujourd'hui en Love Conseil.
00:21:48Vous répondez à ces quatre questions,
00:21:50et puis le mieux ce serait même de les inscrire,
00:21:55vos réponses,
00:21:56et puis de les lire tranquillement,
00:21:58deux trois jours plus tard,
00:21:59et ça vous permettra de vraiment comprendre
00:22:01où vous en êtes de vos complexes.
00:22:04Alors première question,
00:22:05sur quel modèle masculin ou féminin
00:22:07pensez-vous vous êtes construit ?
00:22:09Parce que si vous êtes construit sur un personnage
00:22:12qui n'a absolument aucun rapport avec votre physique,
00:22:15c'est peut-être compliqué.
00:22:17Deuxième question,
00:22:19est-ce que vous êtes heureux d'être un homme ou d'être une femme,
00:22:22ou est-ce que vous auriez préféré être de l'autre sexe,
00:22:24et si oui, pourquoi ?
00:22:26Troisième question,
00:22:27comment pensez-vous que les autres vous voient
00:22:29en tant qu'homme ou en tant que femme ?
00:22:31Et quatrième question,
00:22:32est-ce que vous êtes à l'aise dans votre corps,
00:22:34c'est-à-dire est-ce que vous avez une gestuelle en harmonie,
00:22:37est-ce que vous n'avez pas spécialement de douleur dans votre corps,
00:22:40pas spécialement de complexe,
00:22:42et un poids qui correspond à votre taille ?
00:22:44Si vous répondez positivement à ces quatre questions,
00:22:47vous êtes totalement en paix avec votre image,
00:22:49sinon un petit peu de complexe,
00:22:51et donc un peu de travail pour lever les complexes,
00:22:54parce que les complexes,
00:22:55ça ne sert à rien de les garder Bruno Clavier.
00:22:59C'est en fait embêtant toute la vie les complexes,
00:23:03puis ça va dans tous les domaines,
00:23:05ce n'est pas que dans le domaine de l'amour,
00:23:07ça va dans le travail,
00:23:08ça va dans les relations,
00:23:09ça va dans tout.
00:23:10Dans son bien-être tout simplement.
00:23:12C'est ça,
00:23:13et notamment les gens,
00:23:15puisque c'est le sujet d'aujourd'hui,
00:23:16les gens abusés sont évidemment complexés.
00:23:18Forcément.
00:23:19Ça va toujours avec.
00:23:20Évidemment.
00:23:21Gaël est avec nous,
00:23:22merci d'être avec nous,
00:23:23bonjour Gaël.
00:23:24Bonjour Brigitte,
00:23:25bonjour Bruno.
00:23:26Bonjour.
00:23:27Merci de me permettre de témoigner.
00:23:29Alors, je voulais éclairer sur le fait
00:23:35qu'un abus peut avoir des conséquences énormes,
00:23:38même s'il n'est pas conscient.
00:23:40Moi, j'ai été abusé entre 7 et 8 ans,
00:23:45et je n'en ai pris conscience,
00:23:48où j'ai eu la validation qu'à l'âge de 47,
00:23:51entre 47 et 48 ans,
00:23:54c'est-à-dire il y a 2-3 ans.
00:23:56Et pour rebondir sur ce que disait Bruno tout à l'heure,
00:24:00j'ai compris à travers de multiples thérapies
00:24:07et tout un travail sur moi,
00:24:09que tout ce que j'ai pu vivre en termes d'humiliation,
00:24:12en termes de situation dégradante,
00:24:15en termes aussi d'hypersexualité,
00:24:17donc comme Bruno a évoqué la masturbation compulsive par exemple,
00:24:20ça m'a énormément parlé,
00:24:22les addictions des viandes entre guillemets,
00:24:24addictions pour nous, etc.
00:24:26J'ai pris conscience qu'en fait tout ça,
00:24:28à rebours, c'est-à-dire mon abus
00:24:32de ce fameux âge de 7-8 ans,
00:24:34simplement c'était non conscient,
00:24:36et je n'avais que, on va dire comme évidence,
00:24:40l'enchaînement de situations
00:24:42où je revivais l'humiliation et l'abus de façon récurrente.
00:24:46Voilà.
00:24:49Oui, c'est très important ce qu'on vient de dire.
00:24:53C'est pour ça que moi,
00:24:55j'essaie de former pas mal de thérapeutes,
00:24:58de psychologues dans ce domaine-là,
00:25:01et je leur dis toujours,
00:25:02quand vous avez une violence sexuelle
00:25:04ou vous la supposez vécue chez quelqu'un,
00:25:07mettez ça au centre.
00:25:09C'est-à-dire que c'est le sujet central,
00:25:13et ça vraiment, je dis tiens,
00:25:14c'est que ça occupe 24 heures sur 24
00:25:16et ça rayonne dans tous les aspects de la vie.
00:25:19C'est-à-dire, c'est important ce que vous venez de dire,
00:25:23parce que des fois, je trouve qu'on ne le comprend pas,
00:25:26ou des psys, des fois, se disent
00:25:28oui, bon, c'est bien, on ne va pas parler que de ça.
00:25:30Je dis, pendant un temps, ne parlez que de ça.
00:25:33Parce que ça occupe...
00:25:35Parce que c'est la racine de tous les maux, en quelque sorte.
00:25:38C'est-à-dire que si ça a lieu,
00:25:40ça va occulter comment vous parlez,
00:25:42comment vous bougez,
00:25:43si le love conseille, ça sera intéressant.
00:25:46Comment vous parlez, comment vous bougez,
00:25:48comment vous vous voyez, et ainsi de suite.
00:25:50Oui, et ça impacte,
00:25:52y compris le positionnement professionnel,
00:25:55l'autorisation de rayonner.
00:25:57Il y a vraiment cette métaphore
00:25:59de je n'ai pas le droit d'être qui je suis, en fait.
00:26:01Et moi, je l'ai compris ensuite.
00:26:03Et ça impacte effectivement tous les secteurs de la vie.
00:26:07C'est en lien avec la façon dont on s'autorise
00:26:10à être face au monde.
00:26:12Et ça a des conséquences terribles.
00:26:16Je ne sais pas si c'est pire,
00:26:18ou si on peut graduer,
00:26:20si c'est mieux ou moins bien quand on a conscience ou pas,
00:26:22mais toujours est-il que les conséquences sont les mêmes.
00:26:24C'est-à-dire que quand on en prend conscience,
00:26:27on peut commencer à élaborer les choses,
00:26:29et un petit peu...
00:26:31Tandis qu'on entend bien, Gaël,
00:26:33que vous avez eu des comportements
00:26:36qui ont permis de supporter
00:26:39ce que vous ne saviez pas.
00:26:42Oui, c'est ça, d'une certaine façon.
00:26:44C'était des compensations,
00:26:46des stratégies pour éviter de recontacter
00:26:50cette souffrance initiale.
00:26:52Et vous avez retrouvé des souvenirs ?
00:26:55Oui.
00:26:56Oui, c'est ça.
00:26:57Je m'excuse, mais vous avez un avantage
00:26:59par rapport à beaucoup de gens que je connais,
00:27:01c'est que 7-8 ans, normalement,
00:27:03on peut se souvenir.
00:27:05Et du coup, quand on se souvient, on doute moins.
00:27:07Mais vous avez beaucoup de cas, malheureusement,
00:27:11où il y a des abus vers 3, 4, 5 ans,
00:27:13et là, il n'y a aucun souvenir,
00:27:15et il y a des doutes permanents,
00:27:17et ça complique encore l'affaire.
00:27:19Non seulement les gens qui étaient inconscients...
00:27:21Je vous laisse parler, excusez-moi.
00:27:23Non, non.
00:27:25En fait, effectivement,
00:27:27la validation par...
00:27:29Je me souviens très bien de quand c'est arrivé,
00:27:31mais il y a un flash qui a tout validé,
00:27:33et là, ça a été une libération pour moi,
00:27:35émotionnellement, psychologiquement,
00:27:37parce que pendant plusieurs années,
00:27:39j'ai été accompagné par des thérapeutes,
00:27:41ou à travers des formations,
00:27:43où il y avait toujours cette question qui revenait,
00:27:45mais Gaël, c'est sûr que tu n'as pas été abusé.
00:27:47Alors moi, j'ai été abusé, je vais bien le dire,
00:27:49mais ça fait plusieurs fois qu'on me le dit,
00:27:51mais je n'ai strictement aucun souvenir.
00:27:53Et du coup, j'étais dans le doute,
00:27:55je me demandais si c'était normal,
00:27:57si j'étais un monstre,
00:27:59parce que je vous passe les détails
00:28:01sur mon monde fantasmatique,
00:28:03ce qu'il se passe dans ma psyché,
00:28:05ou ce qu'il se passait à cette époque-là,
00:28:07et du coup, le fait d'avoir enfin
00:28:09accès aux souvenirs,
00:28:11ça m'a libéré.
00:28:13C'était la dernière puzzle
00:28:15qui m'a permis
00:28:17d'éclairer tout le puzzle.
00:28:19Et ce flash,
00:28:21il est survenu comment, Gaël ?
00:28:23Alors, il est survenu suite
00:28:25à un week-end où j'ai beaucoup
00:28:27travaillé en énergétique.
00:28:29J'ai fait tout un tas de choses,
00:28:31dans une thérapie,
00:28:33dans une formation sur l'intuition,
00:28:35sur la connexion des choses
00:28:37un petit peu moins visibles, on va dire.
00:28:39Et du coup, j'étais dans un état, je pense,
00:28:41assez réceptif,
00:28:43et, pour rentrer dans les détails,
00:28:45j'étais avec ma chérie,
00:28:47il y a une espèce d'alignement presque planétaire,
00:28:49où tout s'est mis en place.
00:28:51Il y a eu une musique,
00:28:53une ambiance particulière.
00:28:55J'avais posé aussi une intention le matin
00:28:57pour me demander...
00:28:59C'est très intime ce que vous partagez,
00:29:01mais j'avais demandé qui m'a volé ma lumière.
00:29:03J'ai posé la question comme ça,
00:29:05parce que j'en pouvais plus.
00:29:07Et, en fait, j'ai eu la réponse
00:29:09le soir de ce jour-là,
00:29:11qui m'est arrivée.
00:29:13Moi, je considère,
00:29:15on met le mot qu'on veut, mais c'est en tout cas une aide.
00:29:17En tout cas, il y a eu
00:29:19quelque chose qui s'est ouvert en moi,
00:29:21et j'ai eu l'accès au visage, et là, tout a fait sens.
00:29:23Et puis après, c'était parti.
00:29:25J'ai pu reconstruire le puzzle,
00:29:27j'ai parlé à mes parents,
00:29:29j'ai écrit un livre aussi à ce sujet.
00:29:31Merci d'ailleurs de me l'avoir envoyé.
00:29:33Je trouve que ce que vous venez de dire,
00:29:35qui m'a volé ma lumière,
00:29:37c'est tellement...
00:29:39C'est très joli, bien sûr.
00:29:41C'est poétique, mais c'est en même temps tellement juste.
00:29:43Oui, on éteint la lumière d'un enfant
00:29:45quand on lui vole...
00:29:47Ce que je voulais dire à ce propos,
00:29:49quand je donne des formations
00:29:51là-dessus,
00:29:53c'est qu'il faut résoudre l'équation
00:29:55à quatre inconnus.
00:29:57Puisqu'il y a énormément de gens, dans votre cas,
00:29:59amnésiques,
00:30:01l'équation à quatre inconnus, c'est
00:30:03qui, quand, où et quoi.
00:30:05Et je vous assure que ce n'est pas toujours évident.
00:30:07Il y en a qui ne savent rien, il y en a qui savent qui,
00:30:09il y en a qui savent quand, il y en a qui savent quoi,
00:30:11et il y en a qui savent où.
00:30:13Mais quand on a les quatre,
00:30:15on va beaucoup mieux.
00:30:17L'être humain a besoin de savoir ce qui lui est arrivé.
00:30:19Évidemment.
00:30:21Tout à fait.
00:30:23Et puis peut-être un dernier point,
00:30:25à travers les stages
00:30:27auxquels j'ai participé,
00:30:29et j'ai animé aussi des salles de paroles
00:30:31entre hommes, je voulais simplement aussi
00:30:33pointer du doigt qu'il y a
00:30:35beaucoup plus d'hommes que ce que je pensais
00:30:37initialement, qui ont vécu des abus sexuels,
00:30:39et beaucoup d'hommes,
00:30:41un petit peu dans mon cas, où c'est complètement
00:30:43amnésié.
00:30:45Et ça pète suite
00:30:47à des stages ou des choses comme ça.
00:30:49Et...
00:30:51Je trouve que c'est important de lire,
00:30:53parce que malheureusement, ça concerne aussi
00:30:55beaucoup d'hommes.
00:30:57Vous avez raison, alors je ne sais pas si les chiffres sont
00:30:59exacts, mais on dit généralement une femme sur quatre,
00:31:01un homme sur six, donc on voit bien
00:31:03qu'il y a quand même aussi beaucoup d'hommes, même s'il y en a
00:31:05un peu moins. Et puis il y a une chose aussi importante,
00:31:07je trouve, alors Bruno Clavier,
00:31:09vous me direz si vous êtes d'accord avec,
00:31:11mais je trouve qu'on va
00:31:13plus facilement le deviner
00:31:15chez les femmes par rapport à leurs
00:31:17symptômes
00:31:19que chez les hommes.
00:31:21Et c'est ça aussi qui peut-être
00:31:23va à l'encontre des hommes
00:31:25qui ont été abusés, parce que bon,
00:31:27vous avez une sexualité un peu
00:31:29addictive, etc.
00:31:31Vous êtes un homme, quoi d'anormal
00:31:33à ça ?
00:31:35Oui, malheureusement.
00:31:37C'est vrai que j'ai
00:31:39déjà eu plus de mal à le repérer
00:31:41chez les hommes.
00:31:43Chez les hommes, on le repère quand les personnes
00:31:45sont très timorées,
00:31:47très coincées, tout ça. Des fois, ça,
00:31:49ça se voit bien, mais comme les hommes
00:31:51donnent le change. En général, les hommes,
00:31:53partout, ils donnent le change. Donc comme ils peuvent être
00:31:55très actifs, très en avant
00:31:57et tout, on peut moins le repérer.
00:31:59Mais ce qui est mon cas, en fait, moi,
00:32:01je suis plutôt extraverti, en tout cas en société.
00:32:03Du coup, c'était extrêmement
00:32:05compliqué.
00:32:07De rendre crédible l'histoire, en fait,
00:32:09de ma propre histoire, même moi, vis-à-vis ma propre
00:32:11histoire, de rendre crédible cette histoire
00:32:13de la nuit, quoi. Ça collait pas
00:32:15avec ce que je ressentais comme
00:32:17quelqu'un qui était accueilli, plutôt extraverti,
00:32:19joyeux, ouvert, etc.
00:32:21Oui, et ça se voit tellement
00:32:23bien chez les femmes, dans le corps, déjà.
00:32:25Je trouve quelque chose, enfin moi, c'est quelque chose
00:32:27que je repère maintenant assez
00:32:29vite. Chez un homme, c'est compliqué
00:32:31par rapport au corps de voir
00:32:33ça. Donc, vous avez raison.
00:32:35Si d'autres
00:32:37hommes nous écoutent et ont témoigné, c'est
00:32:39peut-être que... Et je rajouterais une petite chose,
00:32:41c'est que la majorité des agresseurs
00:32:43sont des hommes. Ça, on le sait.
00:32:45Il y a des agresseurs femmes, mais
00:32:47la majorité sont des hommes. Mais chez
00:32:49les hommes, il y a une autre dimension. Chez les hommes
00:32:51abusés, c'est qu'on le voit
00:32:53dans les thérapies, c'est que ça les a rendus
00:32:55entre guillemets homosexuels.
00:32:57C'est-à-dire qu'il y a une composante
00:32:59en plus qui est très dure et qui
00:33:01est refoulée, qui est le fait qu'ils auraient été
00:33:03rendus homosexuels malgré eux.
00:33:05Puisqu'ils ont été abusés
00:33:07beaucoup par des hommes eux-mêmes.
00:33:09Donc, ça aussi, ça rajoute la complexité
00:33:11du travail des hommes.
00:33:13J'ai eu ce témoignage-là aussi
00:33:15d'hommes qui sont
00:33:17devenus homosexuels et puis qu'à
00:33:19un moment donné, ils se rendent compte que c'était pas
00:33:21réellement leur orientation.
00:33:23C'était à cause d'abus.
00:33:25Ce qui ne veut pas dire évidemment que tous les homosexuels
00:33:27ont été abusés. On est bien d'accord.
00:33:29Voilà. Et les autres
00:33:31qui ne se sentent pas homosexuels,
00:33:33butent sur ce fait qu'ils le seraient
00:33:35malgré eux. J'ai rencontré ça avec des sortes
00:33:37même de hantise
00:33:39en se disant est-ce que je suis homosexuel ou pas
00:33:41sans l'être tout à fait.
00:33:43Merci beaucoup Gaël.
00:33:45En tout cas, bravo pour votre
00:33:47travail aussi. On fait une petite pause.
00:33:49On se retrouve dans un instant.
00:33:51Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ?
00:33:530826
00:33:55300 300 12h.
00:33:57Brigitte Lahaie Sud Radio.
00:33:59Bruno Clavier est avec
00:34:01nous. Vous êtes psychanalyste,
00:34:03psychologue, clinicien. Justement,
00:34:05si on a des personnes qui
00:34:07sont
00:34:09dans le soin, etc.
00:34:11Est-ce que vous organisez des
00:34:13stages, des formations ?
00:34:15Oui, bien sûr.
00:34:17On va sur votre site ?
00:34:19Oui, sur internet.
00:34:21Je ne suis pas là trop pour faire de la pub pour ça.
00:34:23Non, mais attendez.
00:34:25Si, c'est votre
00:34:27mission, Bruno Clavier.
00:34:29Oui, c'est plus une mission.
00:34:31A cet endroit-là, il y a un côté mission.
00:34:33On est bien d'accord. Donc, il faut que les gens
00:34:35se forment. Plus il y aura de gens formés, plus
00:34:37on avancera et plus on libérera
00:34:39des gens qui ont souffert.
00:34:41Catherine, merci de témoigner. Bonjour.
00:34:43Oui, bonjour
00:34:45Brigitte. Bonjour
00:34:47Bruno. Vous m'entendez ?
00:34:49Oui, on vous entend très bien Catherine.
00:34:51Tout va bien, on vous entend bien.
00:34:53Merci, merci de me faire passer à l'antenne.
00:34:57Ah, j'ai un retour là.
00:34:59En fait,
00:35:01voilà, j'appelais pour
00:35:03témoigner effectivement.
00:35:05J'ai un retour dans l'oreille,
00:35:07c'est curieux.
00:35:09Enchaînez Catherine, ça va passer.
00:35:11Ça va, oui.
00:35:13Déjà, c'est juste pour
00:35:15faire un petit aparté sur ce qu'a dit
00:35:17l'intervenant,
00:35:19l'auditeur presse précédent.
00:35:21Gaëlle, oui.
00:35:23Oui, on vous entend très bien.
00:35:25Moi, j'ai été abusée
00:35:27sectionnement
00:35:29à l'âge de 10 ans, de 10 à 12 ans.
00:35:31Et
00:35:33par contre,
00:35:35alors ça, je m'en reviens très bien,
00:35:37bien sûr, mais j'ai
00:35:39aussi été,
00:35:41j'ai eu des attouchements sexuels. Alors là,
00:35:43par contre, c'est très flou chez moi, je pense
00:35:45que c'était à l'âge de 6 ans,
00:35:47entre 5 et 6 ans.
00:35:49Bon, ça reste flou, mais j'ai des images, en fait.
00:35:51En fait, quand j'ai révélé
00:35:53les abus
00:35:55sexuels, les viols que j'ai subis,
00:35:57et j'ai révélé ça à l'âge de,
00:35:59j'avais plus de 40 ans,
00:36:01j'ai gardé ça tapis
00:36:03au fond de moi parce que je pensais
00:36:05qu'il fallait que je protège mes
00:36:07parents, d'abord. Voilà, c'était...
00:36:13Votre abuseur, c'était
00:36:15qui ? Quelqu'un de la famille ?
00:36:17C'était un ami.
00:36:19C'était considéré comme un frère.
00:36:21Enfin, quelqu'un qui était...
00:36:23Très, très proche.
00:36:25Quelqu'un ?
00:36:27Non, c'était quelqu'un qui travaillait avec ma mère.
00:36:29Qui était
00:36:31un des supérieurs
00:36:33de ma mère, mais bon, voilà, ils étaient
00:36:35tous avec papa très proches.
00:36:37Non, mais ça explique,
00:36:39enfin, on comprend bien pourquoi vous avez
00:36:41protégé vos parents, c'est pour ça que je posais la question.
00:36:43Oui, tout à fait.
00:36:45Et bon, ce qui était plus compliqué pour moi,
00:36:47c'est que je pense,
00:36:49enfin, j'en suis même certaine, mais
00:36:51oui, maman ne l'a
00:36:53pas, ne me l'a jamais confirmé,
00:36:55mais je pense que ma mère a été la détresse de cet homme
00:36:57aussi.
00:36:59Voilà, donc, parce que
00:37:01je lui ai quand même posé la question
00:37:03il y a 20 ans et elle n'a
00:37:05jamais, elle ne m'a jamais répondu
00:37:07en fait, ni par l'affirmative, ni par
00:37:09l'obligation.
00:37:11Donc, en fait,
00:37:13quand j'ai
00:37:15posé ma parole,
00:37:17c'est en fait que ça s'est fait très incidemment
00:37:19suite à un coup de fil
00:37:21de ma mère.
00:37:23Parce que moi, j'étais dans les montagnes russes
00:37:25émotionnelles, je passais
00:37:27du rire aux larmes,
00:37:29donc tout le monde me taxait de dépressive
00:37:31et en fait, un jour,
00:37:33il y a une parole de ma mère qui a été
00:37:35que j'ai saisie au vol
00:37:37parce qu'elle m'a profondément mise en colère
00:37:39et là, j'ai dit, putain, non, ça suffit,
00:37:41j'ai quelque chose à te dire
00:37:43et en fait, j'ai fait le tour de la famille
00:37:45pour leur expliquer pourquoi j'avais mal.
00:37:47Et donc,
00:37:49j'ai révélé tout ça à mes parents, à mes frères
00:37:51et en fait, ça a été la double peine
00:37:53parce que,
00:37:55au-delà, effectivement, de cette
00:37:57révélation qui a été comme un coup de tonnerre
00:37:59pour eux, je le conçois,
00:38:01mais en tout cas,
00:38:03mes parents,
00:38:05ma mère, ils se sont
00:38:07fermés, ils ont mis un mouchoir dessus
00:38:09comme on dit, et puis on s'en passait
00:38:11à autre chose.
00:38:13Donc, il n'y a que mon frère,
00:38:15un de mes frères, qui est avocat,
00:38:17donc ce n'est pas par hasard,
00:38:19qui a pris,
00:38:21dont c'était le parrain d'ailleurs,
00:38:23cet homme,
00:38:25qui a pris
00:38:27ma défense et qui a dit
00:38:29je vais,
00:38:31je vais aller le voir,
00:38:33je ne sais pas ce qu'il a eu quand il a dit des
00:38:35énormités sur lui, il a dit, moi je vais faire quelque chose, etc.
00:38:37Bref,
00:38:39donc si vous voulez,
00:38:41moi j'attendais une certaine réparation,
00:38:43je n'ai pas eu, mais je me la suis apportée,
00:38:45c'est-à-dire que j'ai fait une thérapie pendant 5 ans.
00:38:47Mais vous savez, Catherine,
00:38:49le fait d'avoir pu parler,
00:38:51d'exploser, si je puis dire,
00:38:53même si ça a explosé la famille,
00:38:55je pense que ça a été quand même
00:38:57une bonne chose, parce qu'à un moment donné,
00:38:59au moins, vous avez pu
00:39:03vous affirmer, quoi.
00:39:05C'est ça.
00:39:07Excusez-moi, mais la thérapie,
00:39:09c'est votre réparation, mais ce n'est pas la réparation,
00:39:11c'est la triple peine, la thérapie.
00:39:13Je veux dire, vous avez première peine, deuxième peine,
00:39:15c'est la famille, et la troisième peine, il faut aller donner
00:39:17de l'argent à quelqu'un, je suis thérapeute,
00:39:19je suis bien placé pour le savoir,
00:39:21alors que, vous voyez, c'est ce que j'appelle
00:39:23la triple peine, c'est-à-dire que
00:39:25vous n'avez toujours pas eu réparation, c'est ça que je veux dire.
00:39:27Vous vous êtes réparée.
00:39:29Oui, c'est vrai, vous avez raison.
00:39:33Je vous dis ça comme ça,
00:39:35excusez-moi, je vous ai coupé.
00:39:37Par contre, j'ai eu une réparation,
00:39:39parce que, bon, il y avait justement
00:39:41le délai des prescriptions,
00:39:43parce que j'ai quand même porté la...
00:39:45J'ai écrit, en fait, au procureur de la République
00:39:47de Toulouse,
00:39:49puisque j'étais à Toulouse à l'époque,
00:39:51et en fait,
00:39:53on m'a répondu,
00:39:55en me disant, donc je savais qu'il y avait des prescriptions,
00:39:57mais pour moi, c'était un geste symbolique
00:39:59d'écrire,
00:40:01et je pensais vraiment
00:40:03qu'on n'allait pas me répondre, et on m'a répondu,
00:40:05et donc ça a passé un biais fou,
00:40:07de savoir que j'avais été vue
00:40:09et de ce statut
00:40:11de victime,
00:40:13donc je ne victimise plus aujourd'hui,
00:40:15mais en tout cas de reconnaître
00:40:17ce statut-là,
00:40:19qu'on n'a jamais reconnu, en fait.
00:40:21Est-ce que ça vous est arrivé de penser
00:40:23qu'il était arrivé quelque chose à votre mère ?
00:40:27Il était arrivé quelque chose à ma mère ?
00:40:29Oui, je l'ai pensé, tout à fait.
00:40:31Et vous avez une petite idée ?
00:40:33De qui c'est ?
00:40:35Oui.
00:40:37Je vous dis ça parce que c'est l'habitude
00:40:39de travailler là-dedans, mais je sais
00:40:41qu'il y a quelque chose, et vous savez qui ?
00:40:43Vous savez qui l'aurait abusé ?
00:40:45Non, absolument pas.
00:40:47Non, d'accord. Mais vous pensez qu'il lui est arrivé quelque chose ?
00:40:49À cette ma mère,
00:40:51oui, je pense que c'est possible.
00:40:53Ce qui expliquerait justement son attitude
00:40:55de déni et puis
00:40:57tout ce bazar, quoi.
00:40:59Ou alors l'attitude de déni peut-être aussi
00:41:01parce que cette homme, comme elle était la maîtresse
00:41:03de cet homme, peut-être que c'est...
00:41:05Ah.
00:41:07Et c'est peut-être ça qui l'a heurté ?
00:41:09Oui, mais il n'y a pas que ça, c'était son supérieur
00:41:11hiérarchique. Vous avez dit, c'est pour ça que je vous dis ça.
00:41:13Il y a quelque chose
00:41:15avec cette histoire à travailler.
00:41:17Oui, et puis il y a
00:41:19autre chose aussi qui est intéressante
00:41:21dans votre parcours, Catherine,
00:41:23c'est que vous avez quand même eu des attouchements
00:41:25plus tôt,
00:41:27qui, encore une fois,
00:41:29vous rend
00:41:31plus fragile
00:41:33et plus, malheureusement,
00:41:35plus capable
00:41:37d'être reconnu par un prédateur.
00:41:39C'est toujours la même histoire.
00:41:41Et ces attouchements,
00:41:43même si ce n'est pas des viols, c'est quand même
00:41:45quelque chose qui est une atteinte à votre
00:41:47intégrité physique
00:41:49et qui vous a peut-être
00:41:51mis en fragilité, voyez.
00:41:53Et ça, c'est familial,
00:41:55j'imagine.
00:41:57Oui, c'est ça.
00:41:59Voilà, et c'est en ça qu'on peut
00:42:01encore aller vers
00:42:03ce que disait Bruno, c'est-à-dire
00:42:05que peut-être que votre mère, elle-même,
00:42:07avait subi aussi des...
00:42:11Donc, il y a, encore une fois,
00:42:13vous voyez, Catherine, c'est important,
00:42:15votre témoignage est important, parce que ça montre
00:42:17encore une fois
00:42:19toutes ces familles
00:42:21qui sont touchées
00:42:23avec ce secret de famille
00:42:25et ça continue et on n'en sort pas.
00:42:27Et c'est pour ça qu'il faut vraiment
00:42:29récupérer les paroles.
00:42:31Exactement, c'est ça
00:42:33ce qui était important
00:42:35pour moi, c'était, vous savez, aujourd'hui
00:42:37j'ai 70 ans
00:42:39donc j'ai retrouvé,
00:42:41j'ai bien aimé ce qu'a dit l'auditeur précédent,
00:42:43j'ai retrouvé ma lumière, c'est-à-dire que
00:42:45toute cette noirceur
00:42:47de toutes ces années,
00:42:49parce que ça n'a pas été simple,
00:42:51pendant des années,
00:42:53j'étais dans les perceptions de sexualité,
00:42:55j'ai fait des
00:42:57choses terribles, mais contre moi
00:42:59en fait, je me punissais
00:43:01de je ne sais quoi,
00:43:03malheureusement.
00:43:05Vous sauviez votre peau aussi,
00:43:07il faut aussi être indulgent
00:43:09avec soi-même.
00:43:11Oui, je le suis aujourd'hui,
00:43:13ça y est, tout va bien
00:43:15aujourd'hui et je suis dans la
00:43:17lumière de ma vie, donc tout va bien.
00:43:19Écoutez,
00:43:21on est ravis pour vous,
00:43:23et c'est vrai que c'est important
00:43:25de bien comprendre qu'on fait
00:43:27comme on peut et on peut
00:43:29et ben oui,
00:43:31on fait comme on peut.
00:43:33Et puis vous étayez ce que Gaëlle
00:43:35disait tout à l'heure, qui m'a volé
00:43:37ma lumière, vous avez retrouvé la vôtre.
00:43:39C'est ça, c'est ça
00:43:41c'est le plus beau
00:43:43cadeau que je me suis fait.
00:43:45Et que vous faites à ceux
00:43:47qui nous écoutent en témoignant,
00:43:49vous apportez aussi votre petite
00:43:51touche de lumière, une petite étoile de plus
00:43:53dans le ciel.
00:43:55Merci à vous.
00:43:57C'est vrai,
00:43:59je crois que les témoignages
00:44:01qu'on reçoit chaque fois qu'on fait cette émission,
00:44:03c'est ça qui explique
00:44:05à ceux qui nous écoutent
00:44:07à quel point c'est important.
00:44:09C'est vraiment un
00:44:11fléau
00:44:13dans les sociétés,
00:44:15c'est pas que dans le monde
00:44:17occidental, c'est partout, et c'est
00:44:19en avançant sur, à mon avis,
00:44:21en avançant sur ce
00:44:23fléau qu'on améliorera
00:44:25mais alors d'une manière fondamentale
00:44:27l'humanité. Et puis par les témoignages
00:44:29qu'on a aujourd'hui, c'est comme ça qu'on va avancer.
00:44:31C'est comme ça qu'on avance, absolument, et on se retrouve
00:44:33après les infos. Nous parlons des
00:44:35abus sexuels sur les enfants aujourd'hui
00:44:37avec Bruno Clavier, vous souhaitez
00:44:39réagir ? Appelez-nous 0 826
00:44:41300 300.
00:44:4314h16, Brigitte Laé,
00:44:45Sud Radio. Et nous continuons
00:44:47grâce à vos témoignages,
00:44:49à prendre conscience de
00:44:51l'importance de respecter
00:44:53les enfants dans leur intégrité
00:44:55physique, et
00:44:57Bruno Clavier est avec nous, vous êtes
00:44:59auteur de nombreux ouvrages
00:45:01et c'est important aussi
00:45:03de vous lire, si on veut mieux comprendre, moi je sais
00:45:05que vos livres sont toujours
00:45:07très intéressants. Et le dernier,
00:45:09qui ne parle pas que de ça d'ailleurs,
00:45:11ça s'appelle Devenir un
00:45:13Bon Ancêtre, c'est aux éditions
00:45:15Payot, et c'est
00:45:17un très joli livre aussi,
00:45:19où vous parlez
00:45:21beaucoup de vous
00:45:23avec beaucoup de
00:45:25vérités, c'est chouette. Oui, j'en raconte
00:45:27un peu mon enfance aussi, et puis
00:45:29la question des violences sexuelles y est
00:45:31aussi. Forcément, puisque vous êtes
00:45:33passé par là et
00:45:35vous ne vous en cachez pas d'ailleurs.
00:45:37Thierry est avec nous, merci Thierry de
00:45:39prendre la parole, bonjour. Bonjour
00:45:41Brigitte, bonjour Bruno, bonjour
00:45:43Philippe.
00:45:45Je voulais
00:45:47vous faire
00:45:49partager
00:45:51mon histoire.
00:45:53J'étais placé
00:45:55très tôt en famille d'accueil
00:45:57à l'âge de 5 ans,
00:45:59et à partir d'un
00:46:01an ou deux plus tard, donc vers 7 ans,
00:46:03j'ai commencé à être
00:46:05abîmé sexuellement
00:46:07par un des enfants de la famille.
00:46:11C'était très souvent,
00:46:13c'était...
00:46:15Après, c'était un autre
00:46:17enfant qui s'y est mis aussi,
00:46:19et puis après, c'était parfois les amis
00:46:21de la famille, sans que les parents soient au courant
00:46:23évidemment.
00:46:25Quand je suis parti à 19 ans
00:46:27de cette famille, parce que j'ai quitté la famille,
00:46:29j'en avais marre de toutes ces histoires, je me suis barré,
00:46:31et j'ai mis un mouchoir sur toute cette histoire.
00:46:33Jusqu'à ce que j'ai
00:46:35à peu près 45 ans.
00:46:37J'ai vécu trois années dans la rue,
00:46:39j'étais mon bonhomme d'autrement,
00:46:41et à 45 ans,
00:46:43j'ai trouvé un métier,
00:46:45je suis rentré dans
00:46:47une institution
00:46:49médico-sociale,
00:46:51et en fait, j'ai pris en pleine poire
00:46:53mon histoire,
00:46:55mon enfance,
00:46:57et tous les
00:46:59jeunes que j'ai rencontrés pouvaient avoir vécu
00:47:01tout. Donc j'ai commencé
00:47:03à faire un travail là-dessus,
00:47:05après tout ce que j'avais fait auparavant,
00:47:07et en fait, je me suis aperçu
00:47:09que ce que j'avais vécu,
00:47:11j'étais pas seul,
00:47:13et
00:47:15j'ai fait
00:47:17le travail
00:47:19pour me sentir mieux,
00:47:21je n'ai jamais retrouvé ma lumière, et je pense que
00:47:23je ne la retrouverai jamais, parce que
00:47:25les quelques démarches que j'aurais voulu faire
00:47:27pour
00:47:29demander le pardon,
00:47:31ou en tout cas, le retour
00:47:33des agresseurs,
00:47:35n'a pas pu se faire.
00:47:37Thierry, en plus,
00:47:39vous, on peut dire que vous avez
00:47:41payé cher,
00:47:43vous êtes
00:47:45quand même
00:47:47abandonné, abusé,
00:47:49maltraité,
00:47:51mais ce que je trouve intéressant
00:47:53dans ce que vous racontez, c'est que finalement,
00:47:55c'est en voyant
00:47:57la souffrance des autres,
00:47:59que d'une certaine manière, vous prenez
00:48:01conscience de votre souffrance.
00:48:03Je pense que
00:48:05ce qui est arrivé,
00:48:07ça m'a permis
00:48:09à travers
00:48:11la réparation de l'entrain,
00:48:13de me réparer,
00:48:15de bricoler.
00:48:17Je pense qu'il y a quelque chose qui a dû s'ouvrir,
00:48:19parce que je pense que jusqu'à 45 ans,
00:48:21vous
00:48:23teniez debout comme vous pouviez,
00:48:25avec certainement un sentiment
00:48:27que l'humanité est pourrie,
00:48:29et que de toute façon, on peut faire
00:48:31confiance à personne. Et là, je pense
00:48:33qu'il y a eu, grâce
00:48:35à la souffrance des autres aussi,
00:48:37une sorte de...
00:48:39C'est intéressant.
00:48:41Et puis là, vous êtes en plus dans une configuration
00:48:43particulière, qui est celle des
00:48:45abus entre mineurs.
00:48:47Vous étiez tous mineurs,
00:48:49qui sont d'ailleurs majoritaires.
00:48:51Je n'ai pas les chiffres en tête,
00:48:53mais je sais qu'ils sont... C'est énorme
00:48:55le nombre de cas d'abus
00:48:57entre mineurs, même dans les condamnations.
00:48:59Par le biais de ça, je dirais
00:49:01que les abus entre mineurs
00:49:03viennent des abus qu'ils ont vécu.
00:49:05Et cette hypersexualisation
00:49:07dans le verbe
00:49:09et dans le geste,
00:49:11est parfois
00:49:13éperprégnant. Et quand on est face à ça,
00:49:15on souffre.
00:49:17On souffre autant que les jeunes.
00:49:19Mais en même temps, par cette
00:49:21souffrance, on arrive à
00:49:23bricoler quelque chose qui nous permet de tenir,
00:49:25de garder la distance,
00:49:27de tenir, et de
00:49:29leur apprendre à reconstruire.
00:49:31Pas forcément par le biais
00:49:33de ce qu'on a fait nous, parce que
00:49:35dans un MMS, on a des
00:49:37thérapeutes et tout ça.
00:49:39Par le biais de la retransmission,
00:49:41ça permet quand même pour eux
00:49:43de réparer plus facilement,
00:49:45si je puis dire. Mais en tout cas,
00:49:47j'ai utilisé ça
00:49:49et ça m'a permis,
00:49:51aujourd'hui, j'ai 58 ans,
00:49:53de vivre ma vie.
00:49:55Je suis marié depuis 30 ans,
00:49:57quand même, j'ai des enfants.
00:49:59La peur que j'avais aussi, c'était
00:50:01de reproduire ça. Et quand je me suis retrouvé
00:50:03dans cette structure, ma première
00:50:05peur, ça a été
00:50:07de risquer
00:50:09d'avoir
00:50:11le geste qu'il ne fallait pas.
00:50:13Oui, c'est fréquent, cette peur-là.
00:50:15Et c'est ça qui m'a réveillé,
00:50:17qui m'a dit, écoute, fais attention.
00:50:19J'ai fait une petite thérapie
00:50:21pendant ma formation de moniteur éducateur,
00:50:23qui a duré deux ans,
00:50:25et j'ai pu
00:50:27faire face à mes démons,
00:50:29mais
00:50:31je ne serai jamais réparé.
00:50:33Je le sais, aujourd'hui,
00:50:35car ma souffrance vient aussi d'autre chose
00:50:37que l'abus sexuel.
00:50:39Oui.
00:50:41La question aussi, si je vous le répète,
00:50:43c'est que ces abus entre mineurs,
00:50:45et comme vous l'avez très bien dit,
00:50:47il doit y avoir autour de ça
00:50:49des adultes
00:50:51qui ont initié des enfants,
00:50:53malheureusement, à ça,
00:50:55et c'est un peu comme si c'était des victimes entre elles,
00:50:57donc c'est très difficile la réparation à ce moment-là.
00:50:59Pourquoi ?
00:51:01On a moins de haine
00:51:03que quand c'est un adulte,
00:51:05mais là, vous aviez
00:51:07un endroit où vous étiez tous entre vous,
00:51:09si j'ai bien compris.
00:51:11Non, non,
00:51:13c'était dans la maison
00:51:15de famille.
00:51:17C'était l'enfant de la famille d'accueil qui abusait ?
00:51:19Il avait quel âge
00:51:21le...
00:51:23C'est simple,
00:51:25moi, quand j'avais 7 ans,
00:51:27il devait avoir 16-17 ans.
00:51:29Mon frère avait
00:51:31dans les 14-15 ans,
00:51:33l'adulte qui était là aussi,
00:51:35qui était un éducateur
00:51:37d'ailleurs, et qui a aussi profité
00:51:39de la situation
00:51:41à ses moments perdus, on va dire.
00:51:43Moi, j'ai vécu pendant très longtemps,
00:51:45jusqu'à 45 ans,
00:51:47la hantise de reproduire ça.
00:51:49Parce que je me disais,
00:51:51si un jour ça m'arrive, comment je vais faire ?
00:51:53Comment je vais le vivre ? Comment la personne en face va le vivre ?
00:51:55Et chaque fois, il y avait cette espèce de
00:51:57redondance
00:51:59qui
00:52:01m'empêchait de vivre ma vie
00:52:03correctement,
00:52:05sans avoir ces pensées
00:52:07horribles,
00:52:09qui viennent vous hanter très régulièrement,
00:52:11le jour, la nuit,
00:52:13face à une situation, etc.
00:52:15Et le fait que je me suis retrouvé dans ce métier-là
00:52:17m'a permis de cheminer
00:52:19encore plus que ce que j'avais fait auparavant,
00:52:21et de faire un point là-dessus en me disant
00:52:23voilà, je suis entouré de personnes qui ont vécu
00:52:25la même chose que moi, les mêmes atrocités,
00:52:27mais que là, je peux
00:52:29aider, je peux accompagner.
00:52:31Et je pense que
00:52:33je reproduis quelque chose que je n'ai pas eu,
00:52:35c'est-à-dire l'accompagnement.
00:52:37Et là...
00:52:39Vous savez Thierry,
00:52:41dans sa vie,
00:52:43on a toujours envie de donner ce qu'on aurait aimé
00:52:45avoir reçu.
00:52:47Alors là, évidemment,
00:52:49on est dans des choses extrêmes, mais
00:52:51on sait très bien, dans un couple,
00:52:53on donne à l'autre ce qu'on aimerait qu'il nous donne.
00:52:55C'est un psychisme.
00:52:57Par rapport aux enfants,
00:52:59j'ai deux garçons
00:53:01qui ont 29 et 24 ans,
00:53:03j'ai toujours fait en sorte de leur donner ce que
00:53:05je n'avais pas pu avoir, évidemment.
00:53:07C'est une démarche logique.
00:53:09C'est une démarche,
00:53:11Thierry, j'ai envie de vous rassurer,
00:53:13c'est une démarche qui prouve bien que vous n'êtes absolument
00:53:15pas pervers et que vous pouvez être en paix
00:53:17avec votre peur
00:53:19de reproduire
00:53:21ce que vous avez vécu.
00:53:23C'est ce que je me dis aussi.
00:53:25Il faut vous le dire vraiment et y croire,
00:53:27Thierry, parce que sinon vous allez continuer
00:53:29à vous pourrir la vie.
00:53:31Ça va, vous avez payé, c'est bon.
00:53:33Je crois que j'ai assez donné.
00:53:35C'est vrai, c'est important Bruno,
00:53:37de bien
00:53:39comprendre ça.
00:53:41Quand
00:53:43on a peur de reproduire,
00:53:45c'est déjà plutôt bon signe.
00:53:47Vous avez au moins
00:53:49ce qui est très important,
00:53:51c'est que vous ne l'avez pas fait.
00:53:53Vous pouvez en être fier.
00:53:55Voilà, c'est ça.
00:53:57En être fier, je n'ai pas besoin
00:53:59d'être fier de ça.
00:54:01J'avais surtout
00:54:03le désir de ne pas reproduire.
00:54:05En être fier, pour moi,
00:54:07ce n'est pas le bon mot.
00:54:09C'est comme être fier
00:54:11de soi-même, c'est-à-dire être
00:54:13bien avec soi-même.
00:54:15C'est ce que je voulais dire.
00:54:17Oui, c'est ça.
00:54:19La violence que j'ai vécue,
00:54:21n'a pas été répercutée
00:54:23sur l'éducation que j'ai donnée à mes enfants.
00:54:25C'est vrai que
00:54:27pour le coup...
00:54:29Vous avez cassé le cycle.
00:54:31C'est ça qui est
00:54:33important et on le sait
00:54:35et on ne cesse de le répéter.
00:54:37C'est la parole qui libère.
00:54:39C'est parce qu'on dit
00:54:41moins non qu'on casse
00:54:43et qu'on avance.
00:54:45Parfois,
00:54:47il faut un peu se retourner.
00:54:49Je pense qu'au Moyen-Âge, dans toutes les familles,
00:54:51on devait abuser des enfants.
00:54:53Donc on avance quand même.
00:54:55Mais on avance grâce à des gens
00:54:57comme vous qui tenez bon.
00:54:59Donc vous pouvez être fier.
00:55:01Oui, c'est ça.
00:55:03Je crois quand même que le mot est bon.
00:55:05Mais par contre,
00:55:07une dernière chose peut-être.
00:55:11Ma réparation se fait
00:55:13au quotidien aussi.
00:55:15A travers les témoignages que vous avez sur votre
00:55:17réseau, parce que je vous écoute quand même assez régulièrement,
00:55:19ça permet aussi
00:55:21d'analyser ma position
00:55:23et de
00:55:27découvrir mon évolution aussi.
00:55:29Parce que, mine de rien,
00:55:31tous les
00:55:33témoignages qu'on a de chez vous,
00:55:35qu'on écoute au sud radio,
00:55:37ça amène énormément
00:55:39de l'eau au moulin et ça nous
00:55:41permet aussi de réparer quelque chose.
00:55:43Oui, bien sûr.
00:55:45Mais vous savez, tant qu'on est
00:55:47en vie, on avance Thierry.
00:55:49Et peut-être qu'un jour,
00:55:51là pour l'instant vous êtes encore dans le tunnel, mais peut-être qu'un jour
00:55:53vous laverez la lumière au bout du tunnel.
00:55:59Non.
00:56:01Alors pourquoi vous ne voulez pas la voir ?
00:56:03Qu'est-ce que c'est que ce nom-là ?
00:56:05C'est un nom,
00:56:07certes pessimiste,
00:56:09mais
00:56:11trop de choses n'ont pas été réparées.
00:56:13Et je n'arrive pas à réparer
00:56:15parce que les personnes avec qui j'aurais dû le faire
00:56:17ne sont plus présentes.
00:56:19Pardonnez-oui, oubliez-non.
00:56:21On est toujours dans un truc
00:56:23où la
00:56:25redondance des cauchemars,
00:56:27des souvenirs, etc.,
00:56:29régulièrement ont impacté mes nuits,
00:56:31impacté ma vie.
00:56:33Mais un jour,
00:56:35peut-être, vous ferez le beau rêve.
00:56:37J'espère.
00:56:39Je sais pourquoi
00:56:41je le dis Thierry, j'ai une preuve.
00:56:43Ça arrive.
00:56:45Merci en tout cas.
00:56:47Merci de votre témoignage et bravo.
00:56:49On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:56:53Venez apporter votre témoignage
00:56:55et réagissez à l'émission en appelant
00:56:57dès maintenant le 0 826 300 300.
00:57:05On est toujours avec Bruno Clavier,
00:57:07psychanalyste, psychologue, clinicien.
00:57:09Vous avez retrouvé les chiffres ?
00:57:11Ce que je cherchais, c'est sur
00:57:13les violences sexuelles entre mineurs.
00:57:15Je viens de trouver les chiffres récents.
00:57:17C'est que la moitié
00:57:19des agressions
00:57:21et viols
00:57:23commis sur mineurs
00:57:25sont commises par des mineurs.
00:57:27C'est un fléau.
00:57:29C'est un autre fléau.
00:57:31C'est très bien le témoignage de Thierry
00:57:33sur ces viols entre mineurs.
00:57:35Par contre,
00:57:37ils avaient la majorité sexuelle,
00:57:39ces agresseurs.
00:57:4117 ans, oui.
00:57:43Mais en même temps, ça reste un mineur
00:57:45puisqu'il n'a pas 18 ans.
00:57:49C'est énorme.
00:57:51C'est des chiffres récents.
00:57:55Oui, oui.
00:57:57Comme disait Thierry,
00:57:59pour la plupart,
00:58:01j'y tiens comme ce qu'il disait,
00:58:03ces mineurs ont eux-mêmes été
00:58:05souvent abusés avant par des
00:58:07majeurs et adultes.
00:58:09Bon.
00:58:11On continue.
00:58:13Myriam, bonjour, merci d'être avec nous.
00:58:15Bonjour.
00:58:17Bonjour Bruno.
00:58:19Bonjour.
00:58:21J'appelais, je roulais,
00:58:23c'est une autre émission qui m'a interpellée.
00:58:25Moi, durant mon enfant, j'ai été victime
00:58:27d'abus sexuels.
00:58:29J'étais en classe de CM1
00:58:31et ça a été fait par
00:58:33mon professeur.
00:58:35Et en fait, tout à l'heure, il y a quelqu'un
00:58:37qui a témoigné qui disait que la mémoire
00:58:39était totalement effacée. Ça m'est arrivé
00:58:41un matin très tôt. Ma mère me déposait
00:58:43toujours très tôt à l'école.
00:58:45On était plusieurs camarades et les professeurs,
00:58:47ils ouvraient leur classe
00:58:49avant l'heure, quand ils nous permettaient
00:58:51d'entrer. Et ce professeur-là,
00:58:53lui, il habitait dans l'école du coup.
00:58:55On préparait la salle avec lui et tout.
00:58:57Et je me suis retrouvée seule un moment avec lui,
00:58:59séparée de ma camarade.
00:59:01Et un simple geste qui a
00:59:03bousillé toute ma vie,
00:59:05il m'a simplement fait un
00:59:07attachement sexuel. Mais je vous dis, depuis
00:59:09que j'ai 48 ans, ma vie n'a plus jamais été comme
00:59:11elle aurait dû être.
00:59:13Et en fait, quand il m'a touchée,
00:59:15j'ai été tétanisée par la peur. Je n'ai pas
00:59:17bougé. Il m'a dit,
00:59:19mon camarade est arrivé de justesse et je pense
00:59:21que c'est lui qui m'a sauvée.
00:59:23Quand je suis retournée en cours, j'ai oublié,
00:59:25la mémoire avait tout à fait oublié ce qui s'est
00:59:27passé. Et des années
00:59:29après, je suis reconfrontée à cette
00:59:31personne que je croise dans la rue.
00:59:33J'avais quoi ? J'avais 26 ans. Et quand
00:59:35je l'ai vue, ben boum, c'est revenu à mon visage
00:59:37comme un boomerang. Et là, je me suis
00:59:39rappelée de tout ce qui s'était passé.
00:59:41Sauf que lui, il marchait. Il m'avait pas
00:59:43repéré.
00:59:45Avec le temps, j'ai su que ce
00:59:47monsieur-là était accusé par beaucoup,
00:59:49beaucoup d'autres personnes, mais qu'il n'y a pas eu
00:59:51de suite donnée puisque c'était quelqu'un
00:59:53de très influent. Il était
00:59:55prof au village où on habitait
00:59:57et aussi, il faisait partie
00:59:59de la communauté de l'église.
01:00:01Donc, c'était quelqu'un d'intouchable,
01:00:03entre guillemets.
01:00:05Donc, j'ai fui. J'ai fui le village.
01:00:07J'ai changé de pays pour
01:00:09fuir ces vieux démons.
01:00:11Ça ne m'a pas empêchée de reconstruire ma vie.
01:00:13J'ai un métier dans la santé
01:00:15où, justement, je suis
01:00:17confrontée à des personnes
01:00:19qui ont vécu ça et ça m'arrive
01:00:21beaucoup de les aider, selon le service
01:00:23où je vais travailler.
01:00:25Et le comble de tout, le pire qui puisse
01:00:27m'arriver, c'est que je suis
01:00:29maman aujourd'hui d'une petite fille de
01:00:317 ans. J'ai eu du mal à
01:00:33refaire ma vie. J'ai eu du mal à
01:00:35conserver un compagnon
01:00:37parce que j'ai des soucis au niveau de la sexualité.
01:00:39Je n'ai aucun plaisir sexuel depuis que
01:00:41ça m'est arrivé. C'est-à-dire
01:00:43que je suis là, je subis.
01:00:45J'ai hâte que tout se termine parce que je n'ai aucun
01:00:47plaisir à faire la mort.
01:00:49Et j'ai fait ma vie
01:00:51avec un homme et du jour au demain,
01:00:53on s'est séparés. Et la fille
01:00:55qui avait 4 ans à l'époque m'annonce
01:00:57que son père lui a fait du mal. Et là,
01:00:59ça fait 3 ans que c'est un enfer
01:01:01puisque à ma cheville, j'ai serré
01:01:03en route, mais ça prend beaucoup de temps.
01:01:05La chance que j'ai, c'est que
01:01:07j'ai pu protéger ma fille pendant ces 3 années.
01:01:09Je ne lui donne pas la gamine. J'arrive à
01:01:11gagner entre guillemets
01:01:13les 3 dernières fois
01:01:15où je suis passée devant le juge, mais ce n'est pas fini,
01:01:17ça continue. Et je vais
01:01:19faire en sorte que ma petite ne vive pas comme moi.
01:01:21Elle est suivie par 2
01:01:23bédopsies, ça se passerait bien.
01:01:25Entre guillemets, elle commence à oublier.
01:01:27Oui, et puis vous avez
01:01:29été là pour
01:01:31l'écouter et pour la protéger.
01:01:33Ce qui n'est...
01:01:35Ce n'est pas évident. Vous savez que ce n'est pas
01:01:37évident Brigitte. On ne peut pas, moi,
01:01:39j'ai pas voulu dire à ma mère ce que le monsieur
01:01:41m'avait fait. Je me suis dit on va pas croire.
01:01:43Je suis une enfant, le monsieur est adulte.
01:01:45Qu'est-ce qu'on va croire ? C'est lui ?
01:01:47Et toutes les personnes
01:01:49que je croise, alors
01:01:51quand j'étais au lycée, j'avais
01:01:53un camarade de classe aussi
01:01:55qui m'avait raconté que c'était son
01:01:57grand-père qui l'avait fait à elle, à toutes ses soeurs.
01:01:59Et qu'elles l'ont dit à la grand-mère
01:02:01mais que la grand-mère ne les avait pas croisées.
01:02:03Oui, et puis on peut imaginer
01:02:05Myriam, quand on voit la
01:02:07violence que vous avez
01:02:09ressentie pour ce qui s'est passé
01:02:11on peut imaginer que
01:02:13vous êtes aussi dans une famille où
01:02:15on ne parle pas de sexualité
01:02:17où tout ça est terriblement compliqué.
01:02:19Tout à fait. Ils sont très durs, très très durs.
01:02:21Et donc vous auriez été
01:02:23presque accusée
01:02:25si vous en aviez parlé. Ah ben exactement, c'était
01:02:27ça. Parce qu'on n'a pas le droit.
01:02:29J'ai une éducation très stricte. On ne sort pas.
01:02:31On n'a pas de rapport. Faut pas avoir trop peur.
01:02:33Pour rien avoir, j'ai dû avoir mon
01:02:35premier rapport, je devais avoir l'âge de 26 ans.
01:02:39Et donc voilà quoi.
01:02:41Mais je vous dis, de par le métier que je
01:02:43pratique aujourd'hui, c'est un métier au niveau de la santé
01:02:45je travaille avec des psychologues
01:02:47des psychothéxologues et je vous dis
01:02:49qu'il y en a beaucoup, même beaucoup
01:02:51vous n'imaginez pas combien qui sont victimes.
01:02:53Si,
01:02:55nous on sait Myriam, c'est pour ça
01:02:57qu'on en parle tous régulièrement
01:02:59sur Sud Radio. Les chiffres sont vraiment
01:03:01importants. On a du mal
01:03:03avec surtout, vous voyez, vous témoignez
01:03:05comme la personne tout à l'heure, Gaëlle
01:03:07je crois, sur l'absence
01:03:09de mémoire, l'amnésie.
01:03:11Donc du coup, les chiffres sont très
01:03:13difficiles à énoncer, puisqu'on énonce
01:03:15des fois des chiffres. Alors les chiffres officiels
01:03:17maintenant c'est 1 personne sur 10
01:03:19mais je pense que c'est beaucoup plus.
01:03:21Puisqu'on ne tient pas compte de l'amnésie
01:03:23on ne tient pas compte du déni, des choses comme ça.
01:03:25Donc c'est un phénomène de
01:03:27société incroyable.
01:03:29Imaginez que même si on se limitait
01:03:31à 1 personne sur 10, ça nous fait quand même
01:03:337 millions de personnes.
01:03:35C'est quand même déjà pas mal.
01:03:37Quelque chose qui touche 7 millions de personnes
01:03:39dans notre pays.
01:03:41Ça fait 10%.
01:03:43C'est des gros chiffres quand on calcule comme ça.
01:03:47Heureusement j'ai réussi
01:03:49à me reconstruire.
01:03:51Je ne fais pas de cauchemars comme le monsieur disait.
01:03:53Je n'ai pas tout ça.
01:03:55Je suis quelqu'un qui a un caractère très fort
01:03:57de par mon boulot.
01:03:59Je fais tout ce qui est problème derrière moi.
01:04:01En ce moment mon plus gros problème c'est le combat pour ma fille
01:04:03et j'essaie d'aller de l'avant.
01:04:05Et surtout j'ai eu le répit parce que ce monsieur
01:04:07j'ai su qu'il était mort dans d'atroces conditions.
01:04:09Ça m'a soulagée.
01:04:11Ah oui, ça m'a soulagée.
01:04:13Tout le pire que je lui souhaitais
01:04:15il l'a eu.
01:04:17Et là je me suis dit, Marielle, t'as pas eu à faire
01:04:19le boulot. Il était fait tout seul.
01:04:23Votre fille, vous êtes là
01:04:25visiblement, je pense que ça va
01:04:27vous jouer.
01:04:29Tout est pris en charge, je pense qu'il ne faut pas
01:04:31vous inquiéter pour elle. En revanche,
01:04:33le combat judiciaire, ça c'est un autre...
01:04:35Le gros problème c'est le combat judiciaire
01:04:37injustice et bizarrement
01:04:39parce que même si un papa viole, on ne le retire
01:04:41pas son droit de visite comme ça.
01:04:43Il a le droit d'avoir l'enfant.
01:04:45Jusqu'à maintenant, je réussis, grâce
01:04:47à l'enquêtrice que j'ai,
01:04:49je réussis à ne pas lui donner, il n'a qu'enviser de médiatiser.
01:04:51Même enviser de médiatiser,
01:04:53ça fait des dégâts, vous ne pouvez pas savoir
01:04:55à quel point. Parce que vous êtes confronté
01:04:57à votre agresseur. Et on vous demande de lui faire
01:04:59des canards, avec des médiatisés.
01:05:01Et vous, la maman, vous devez rester en retraite
01:05:03parce que sinon on m'accuse
01:05:05de monter la gamine contre le père.
01:05:07Myriam, en tant que...
01:05:09Nous, on ne peut pas prendre
01:05:11partie parce que la justice...
01:05:13Vous voyez, je suis désolée,
01:05:15c'est la justice qui malheureusement...
01:05:19Mais on vous souhaite, en tout cas,
01:05:21d'occuper-vous bien de votre fille.
01:05:23On va continuer, bien sûr,
01:05:25avec les témoignages. Et merci de ce témoignage,
01:05:27c'est encore une fois un témoignage différent
01:05:29et c'est ça qui est important, c'est qu'on
01:05:31voit bien
01:05:33dans toutes les sphères de la société,
01:05:35de toutes les manières,
01:05:37et c'est ça qui est important. Merci Myriam.
01:05:39On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
01:05:410 826 300 300, à tout de suite.
01:05:45Demain, avec Hélène Véchialier,
01:05:47nous abordons la question de notre image.
01:05:49Comment se sentir bien avec son aspect
01:05:51physique ? Venez participer à l'émission
01:05:53Appelez-nous au 0 826 300 300.
01:06:03Nous sommes avec
01:06:05Bruno Clavier, nous évoquons
01:06:07les abus sexuels sur enfants.
01:06:09Je rappelle, la majorité
01:06:11sexuelle, c'est 15 ans,
01:06:13donc aucun
01:06:15enfant, aucun adulte,
01:06:17aucune personne ne devrait
01:06:19toucher le corps
01:06:21d'un enfant avec
01:06:23un but sexuel.
01:06:25C'est bien de préciser les choses
01:06:27clairement, pour tous ceux qui nous écoutent.
01:06:31Je vais dire quelque chose
01:06:33qu'il faut vraiment prendre avec des pincettes,
01:06:35mais je vais le dire, si vous avez
01:06:37tendance, de temps en temps, à avoir
01:06:39un désir, une envie,
01:06:41allez voir un thérapeute,
01:06:43parlez-en, ça vous évitera de passer
01:06:45à l'acte. Oui, il y a des thérapeutes, il faut
01:06:47par contre des thérapeutes spécialisés,
01:06:49il y en a, j'en connais,
01:06:51il faut vraiment des thérapeutes spécialisés pour
01:06:53accueillir ceux qui seraient susceptibles
01:06:55de commettre des agressions, parce que c'est un
01:06:57travail particulier. C'est compliqué,
01:06:59c'est difficile, mais c'est
01:07:01bien de... ça aide vraiment.
01:07:03Après, le
01:07:05pervers d'abord, il n'écoute pas cette émission
01:07:07de toute façon.
01:07:09C'est encore, c'est encore.
01:07:11Je ne crois pas, je ne crois pas.
01:07:13On n'en parle pas.
01:07:15David, bonjour.
01:07:17Bonjour, Brigitte.
01:07:19Merci d'être avec nous, David.
01:07:21Je crois que vous avez envie de poser des questions,
01:07:23parce qu'il y a ces témoignages,
01:07:25notamment peut-être le témoignage de Gaël,
01:07:27vous a touché. Oui, voilà, parce que...
01:07:29Allez-y.
01:07:31J'ai un oncle qui m'a couru après dans la chambre
01:07:33de ma grand-mère, quand j'étais adolescent.
01:07:35J'ai eu très peur,
01:07:37mais j'ai réussi à prendre la fuite, donc
01:07:39il n'a pas réitéré la chose après.
01:07:41J'ai eu très peur.
01:07:43Dans toute ma vie, j'ai 50 ans
01:07:45et j'en fais 40,
01:07:47parce que je prends tout ce qu'il faut,
01:07:49mais j'ai peur de tout.
01:07:51J'ai peur des hommes,
01:07:53j'ai peur des femmes, j'ai peur de tout.
01:07:55Je n'ai pas eu de vie sexuelle jusqu'à maintenant,
01:07:57à part une vie solitaire, de ce côté-là.
01:07:59Je me suis autorisé quelques prostituées,
01:08:01mais bon, il y a...
01:08:03ça remonte à 2008,
01:08:05et puis le temps ne plus, il n'y a plus rien.
01:08:07Donc c'est dur aussi à vivre,
01:08:09et voilà. Je voudrais savoir,
01:08:11j'ai aussi un souvenir que un de mes professeurs,
01:08:13je vais dire,
01:08:1516-17 ans,
01:08:17m'a invité à faire une partie de tennis avec lui,
01:08:19mais je n'ai plus aucun souvenir
01:08:21de ce qui s'est passé,
01:08:23et c'est pour ça que ça m'a interpellé
01:08:25votre émission, là.
01:08:27J'écoutais d'habitude, mais là ça m'a vraiment interpellé,
01:08:29parce que j'ai le souvenir
01:08:31de lui avoir dit non,
01:08:33mais je ne suis pas sûr.
01:08:35Vous pouvez me dire
01:08:37si je dois faire une thérapie,
01:08:39je pense que...
01:08:41Monsieur, évidemment,
01:08:43je vous conseille de faire une thérapie,
01:08:45en plus vous êtes jeune,
01:08:47vous avez 50 ans,
01:08:49donc c'est encore jeune pour faire une thérapie.
01:08:51Il faudrait vraiment trouver quelqu'un
01:08:53qui soit un petit peu spécialisé
01:08:55dans la question des violences sexuelles,
01:08:57et de l'inceste,
01:08:59pour travailler quelque chose,
01:09:01parce qu'il est possible qu'il vous soit arrivé
01:09:03quelque chose avant, quand même, l'adolescence.
01:09:05C'est ce qui expliquerait
01:09:07toute votre vie, là.
01:09:09Oui, d'accord, avant l'adolescence.
01:09:11Avant, et peut-être même,
01:09:13vous savez, des fois, par exemple,
01:09:15cet oncle qui vous a couru après,
01:09:17des fois, il attaque
01:09:19les enfants quand ils ont
01:09:213, 4, 5 ans, puis il recommence
01:09:23quand ils sont adolescents.
01:09:25Si vous avez fréquenté cet oncle petit,
01:09:27il est possible qu'il ait déjà fait quelque chose
01:09:29dont vous seriez amnésique.
01:09:31Et qu'il s'est dit, comme il l'avait déjà fait,
01:09:33il s'est dit, je vais revenir,
01:09:35il voudra, puisqu'il l'a déjà fait.
01:09:37D'accord.
01:09:39C'est bien d'être accompagné,
01:09:41par contre, de façon thérapeutique,
01:09:43parce qu'une fois qu'on commence,
01:09:45on appelle des fois ça la boîte de Pandore,
01:09:47mais une fois qu'on ouvre la boîte,
01:09:49il faut être accompagné, parce que
01:09:51ça peut être très dur.
01:09:53Ça peut être très dur, oui.
01:09:55Par contre, je vous ai souligné que ça a apporté
01:09:57peut-être un côté positif
01:09:59chez moi,
01:10:01c'est-à-dire que
01:10:03j'ai des délires sexuels
01:10:05qui sont mon témoin,
01:10:07que je ne connaissais pas du tout,
01:10:09et vers qui et vers lesquels je ne saurais jamais aller
01:10:11si ça ne m'était pas arrivé.
01:10:13C'est-à-dire que ça a développé une homosexualité
01:10:15en moi.
01:10:19Je l'ai très mal pris au début,
01:10:21en plus j'ai une orientation un peu catholique,
01:10:23donc c'était compliqué aussi.
01:10:27Je vais de plus en plus vers ça,
01:10:29parce que, bon,
01:10:31en véritable identité,
01:10:33je ne sais pas.
01:10:35C'est aussi ce que vous allez pouvoir
01:10:37mieux comprendre
01:10:39si vous faites une thérapie,
01:10:41David.
01:10:43C'est vrai qu'on a dit tout à l'heure
01:10:45que parfois il y avait des tendances homosexuelles
01:10:47parce qu'il y a eu abus,
01:10:49mais ce n'est pas forcément
01:10:51votre cas, on n'en sait rien.
01:10:55Mais de toute façon, une thérapie,
01:10:57ça va vous aider aussi
01:10:59à régler peut-être un petit peu
01:11:01certains problèmes de timidité que vous avez,
01:11:03d'inhibition.
01:11:05Des gros blocages,
01:11:07parce que quand je ne tiens pas d'une personne,
01:11:09j'ai tout vite râle, c'est fruit de la fouille.
01:11:13Ce n'est pas la question de l'homosexualité
01:11:15qui est en jeu, c'est la question de l'abus.
01:11:17De l'abus, que ce soit
01:11:19hétérosexuel ou homosexuel ou ce qu'on veut,
01:11:21c'est l'abus sur l'enfance, ces noms,
01:11:23et c'est ça qu'il faut aller travailler.
01:11:25C'est la question...
01:11:27Ce n'est pas l'homosexualité en soi,
01:11:29c'est la question de l'abus qui compte.
01:11:31Avez-vous subi...
01:11:33Moi je vous dis, allez vraiment chercher
01:11:35s'il n'y a pas eu quelque chose plus tôt.
01:11:37Parce que deux épisodes, plus un épisode
01:11:39à moitié d'amnésie tardive,
01:11:41vers 16-17 ans,
01:11:43ça indique souvent qu'il y a eu
01:11:45quelque chose dont vous seriez amnésique plus tôt.
01:11:47Et qu'on peut le retrouver.
01:11:49Et on peut le retrouver en y allant
01:11:51très doucement,
01:11:53mais aussi assez longtemps.
01:11:55Ça ne peut pas être rapide.
01:11:57Alors je ne peux pas vous dire là,
01:11:59parce qu'il faut vraiment,
01:12:01là où vous habitez,
01:12:03c'est-à-dire déjà, si vous avez affaire
01:12:05à un psychologue, par exemple,
01:12:07demandez-lui tout de suite.
01:12:09Est-ce qu'il a l'habitude de travailler avec ça ?
01:12:11Allez-y.
01:12:13Et si la personne vous dit oui,
01:12:15plus ou moins, soyez prudent.
01:12:17Il faut vraiment peut-être aller sur Internet
01:12:19et regarder quel genre de personne par chez vous
01:12:21serait susceptible de bien travailler
01:12:23avec ça, parce que
01:12:25tous les filles ne sont pas formées à ça.
01:12:27Je ne sais pas où on en est
01:12:29avec le site de Violaine Guérin,
01:12:31Stop aux violences sexuelles.
01:12:33Ils ont des thérapeutes.
01:12:35Je crois qu'il y a des thérapeutes sur le site
01:12:37Stop aux violences sexuelles
01:12:39d'Avie.
01:12:41Vous pouvez essayer sur ce site.
01:12:43Normalement, il y a des thérapeutes un peu
01:12:45partout en France qui sont
01:12:47formées à ça.
01:12:49Peut-être Bruno Clavier,
01:12:51si on va sur votre site, on peut trouver aussi...
01:12:53Pas forcément. C'est un peu plus compliqué.
01:12:55Je mets du temps
01:12:57à répondre.
01:12:59Vous pouvez trouver mon mail sur Internet
01:13:01et je vous répondrai par mail.
01:13:03Dites bien où vous habitez.
01:13:05Ce n'est pas sûr que j'ai quelqu'un, mais dites quand même.
01:13:07D'accord.
01:13:09Je voulais poser une petite question.
01:13:11Parler un peu avec Brigitte aussi,
01:13:13tant que j'y suis.
01:13:15Je suis là, je vous écoute.
01:13:17Depuis dix ans à peu près,
01:13:19je fais des pratiques
01:13:21homosexuelles sur moi.
01:13:23Je ne peux plus
01:13:25trop m'en passer.
01:13:27Les femmes, je pense
01:13:29que c'est mort
01:13:31maintenant, pour moi.
01:13:33J'ai eu de grosses envies.
01:13:35J'en ai eu de grosses.
01:13:37Je me suis posé la question du film X.
01:13:39C'est-à-dire
01:13:41de tourner, vous, des films X ?
01:13:43Oui.
01:13:45C'est ça, oui.
01:13:47Qu'est-ce que vous pourriez me conseiller ?
01:13:51Écoutez, je ne suis pas sûre que pour l'instant
01:13:53ce soit une bonne idée.
01:13:55Parce que
01:13:57j'entends bien,
01:13:59on peut penser
01:14:01que ça peut vous permettre
01:14:03de vous sentir un petit peu mieux.
01:14:05Mais je pense que pour l'instant, il vaut mieux vous concentrer
01:14:07sur la thérapie.
01:14:09En revanche,
01:14:11à vivre votre sexualité,
01:14:13vous pouvez aller dans
01:14:15des lieux libertins spéciaux
01:14:17pour homosexuels,
01:14:19si vous avez besoin, de temps en temps.
01:14:23Ce sera aussi compliqué
01:14:25de vous retrouver devant une caméra.
01:14:27Je pense que ça risque d'être...
01:14:29Je pense que ça risque
01:14:31de vous blesser.
01:14:33Je pense que ce ne sera pas bien
01:14:35si vous entamez
01:14:37une thérapie. Je pense qu'il faut plutôt mettre
01:14:39votre énergie dans la thérapie,
01:14:41sachant bien, malheureusement,
01:14:43que ça va être difficile,
01:14:45douloureux et un peu long.
01:14:49Mais je ne pense pas qu'aller tourner
01:14:51des films X...
01:14:53Vous savez, je m'en sors
01:14:55bien, mais c'est quand même
01:14:57aussi quelque chose qui
01:14:59nous abîme.
01:15:03Oui, c'est pour ça que je dis
01:15:05que je m'en sors bien, mais je ne peux pas
01:15:07dire que ça n'abîme pas.
01:15:09Donc, ce n'est pas la peine d'aller...
01:15:11Ce n'est pas la peine d'aller...
01:15:15Écoutez, je crois
01:15:17pas qu'on puisse dire que c'est
01:15:19anodin de faire du porno.
01:15:25Alors, faites-le
01:15:27pour vous, avec
01:15:29quelqu'un, mais
01:15:31moi, franchement, je ne vous le conseille pas.
01:15:33Je rajouterais sur ce que dit Brigitte,
01:15:35c'est quand même, moi, je vous conseillerais
01:15:37en priorité de travailler votre abus
01:15:39avant de faire trop de choses.
01:15:41Vous voyez une thérapie et tout,
01:15:43puis après, vous allez savoir ce qui est bon pour vous ou pas.
01:15:45Mais le problème, tant que vous n'avez pas fait la thérapie,
01:15:47vous ne savez pas forcément ce qui est bon pour vous.
01:15:49C'est ça, le problème des personnes abusées.
01:15:51Et puis, voyez, si vous avez eu
01:15:53envie d'appeler aujourd'hui,
01:15:55s'il s'est passé quelque chose,
01:15:57s'il y a eu un déclic, faites-vous confiance.
01:15:59Ça veut dire que, oui, il est temps.
01:16:01Il est temps de vous occuper de vous.
01:16:03Et s'occuper de soi,
01:16:05c'est prendre soin de soi.
01:16:07Donc, pas de X pour l'instant.
01:16:09D'autant que,
01:16:11excusez-moi, mais vous avez dit
01:16:13en entrée, vous avez dit
01:16:15j'ai peur des hommes.
01:16:17Il faut déjà trouver...
01:16:19Il faut déjà avoir moins peur des gens
01:16:21et une bonne thérapie,
01:16:23je pense que ça peut vous aider.
01:16:25Je me suis posé la question,
01:16:27est-ce que c'est dans le civil que j'ai peur ?
01:16:29C'est pour ça que j'ai répondu à la question du X.
01:16:31Dans le civil ou dans le X,
01:16:33vous aurez peur partout.
01:16:35Vous aurez peur partout, à mon avis,
01:16:37tant que ce n'est pas bien résolu.
01:16:39En fait, c'est moi qui ai peur d'aller vers l'autre,
01:16:41mais si quelqu'un venait vers moi,
01:16:43ce qui n'arrive en général que des maljamés,
01:16:45je pense que ce serait plus simple pour moi,
01:16:47mais je ne sais pas.
01:16:49Oui, mais David, ça n'arrive pas
01:16:51parce que vous avez mis en place une bonne armure
01:16:53pour vous protéger.
01:16:55Donc ça, c'est bien,
01:16:57tant mieux, vous êtes protégé,
01:16:59on ne vient pas vous agresser.
01:17:01Et sous cette armure,
01:17:03réparer la peau qui est blessée,
01:17:05et puis après, vous pourrez jeter l'armure
01:17:07et là, vous ferez tout ce que vous voulez.
01:17:09D'accord, merci.
01:17:11Merci David.
01:17:13On fait une petite pause,
01:17:15on se retrouve dans un instant.
01:17:23Bruno Clavier est avec nous,
01:17:25psychanalyste, psychologue, clinicien.
01:17:27Je rappelle le titre de votre dernier livre,
01:17:29Un bon ancêtre aux éditions Payot.
01:17:31Très joli livre,
01:17:33je précise,
01:17:35et qui est très touchant d'ailleurs.
01:17:37On va conclure avec Fanny qui est avec nous.
01:17:39Bonjour Fanny.
01:17:41Bonjour Brigitte, bonjour Bruno.
01:17:43C'est gentil de me recevoir
01:17:45dans votre radio.
01:17:47Moi, j'avais
01:17:49un petit message à faire passer.
01:17:51Tout simplement parce que j'aimerais,
01:17:53je souhaiterais,
01:17:55que plus de monde ait du courage,
01:17:57le courage de protéger les enfants.
01:17:59Parce qu'il m'est arrivé quelque chose
01:18:01il y a 9 ans maintenant,
01:18:039-10 ans,
01:18:05j'étais maman à l'époque
01:18:07de 2 enfants, j'en ai 3 maintenant,
01:18:09et une petite amie
01:18:11de ma fille aînée,
01:18:13qui avait 5 ans à l'époque,
01:18:15a subi
01:18:17des attouchements
01:18:19de la part de son grand-père.
01:18:21Je ne l'ai pas vue moi-même,
01:18:23je n'ai pas assisté à la scène,
01:18:25mais en revanche,
01:18:27les attouchements et les abus m'ont été rapportés
01:18:29par une nounou qui a
01:18:31disparu des radars après m'avoir rapporté
01:18:33ça, parce qu'en fait, elle n'a pas voulu
01:18:35porter
01:18:37la parole de cette petite fille.
01:18:39Elle a eu peur.
01:18:41Et après, c'est la petite fille
01:18:43qui m'en a parlé.
01:18:45Et donc, à l'époque, j'ai été
01:18:47vraiment bouleversée,
01:18:49d'autant plus que je connaissais la famille,
01:18:51d'autant plus que cette petite fille avait été abusée
01:18:53par son frère, je ne sais pas si je l'ai dit.
01:18:55Donc, en fait, j'imaginais
01:18:57la position des parents
01:18:59entre le marteau et l'enclume,
01:19:01devant protéger
01:19:03deux de leurs enfants.
01:19:05C'est juste monstrueux.
01:19:07Le garçon avait, je pense, à l'époque,
01:19:0914 ans, 13-14 ans,
01:19:11et cette petite fille, 5 ans.
01:19:13Et en fait, je m'étais tournée,
01:19:15parce que j'étais extrêmement embêtée
01:19:17par cette situation.
01:19:19Je ne savais pas exactement quoi faire.
01:19:21Et heureusement, à l'époque,
01:19:23il y avait un psychologue qui passait dans les crèches,
01:19:25et je me suis tournée vers lui,
01:19:27parce que voilà, on sait,
01:19:29et je lui ai expliqué ce que j'avais
01:19:31entendu, les propos qui m'avaient été
01:19:33rapportés.
01:19:35Et c'est lui qui m'a dit, qui m'a enjoint,
01:19:37en me disant, vous avez entendu ça, cette parole-là,
01:19:39les propos, vous devez porter plainte.
01:19:41Ou en tout cas,
01:19:43porter une main courante au commissariat.
01:19:45Et en fait, je le dis parce qu'il y a
01:19:47plein de gens
01:19:49qui, je pense, connaissent ces situations-là,
01:19:51les voient, les entendent,
01:19:53et en fait, ne font rien.
01:19:55Et en fait, moi, je suis maman, et je me dis,
01:19:57mais ce n'est pas possible de ne rien faire.
01:19:59Ce n'est pas possible de laisser une petite fille en souffrance.
01:20:01Et après,
01:20:03en fait, tout s'était mis en place,
01:20:05parce que je me rappelais que sa maman me disait
01:20:07qu'elle avait une aneurésie secondaire,
01:20:09qu'elle...
01:20:11Il y avait des symptômes
01:20:13qui prouvaient bien que ce n'était pas...
01:20:15Oui.
01:20:17Ce n'était pas une histoire, en fait.
01:20:19Et je me dis... Et en fait, le problème, c'est que
01:20:21quand vous faites ça,
01:20:23il y a une omerta qui peut vous tomber dessus,
01:20:25parce que, voilà... Alors, j'ai été extrêmement
01:20:27discrète, c'est-à-dire que personne n'a
01:20:29rien su, parce que je ne voulais pas que cette petite fille
01:20:31soit mise au-devant de la scène,
01:20:33afin que des camarades ou quoi que ce soit à l'école
01:20:35puissent savoir quoi que ce soit.
01:20:37Vraiment, pour le coup, je n'ai rien dit du tout.
01:20:39Mais...
01:20:41C'est-à-dire, vous avez été portée plainte
01:20:43ou pas, alors ? Oui.
01:20:45Bien sûr. Et en fait,
01:20:47le souci, c'est qu'après, en fait, on porte plainte
01:20:49contre vous. En fait,
01:20:51ça vous retombe dessus.
01:20:53Donc, en fait, j'ai été extrêmement surprise quand j'ai
01:20:55entendu le commissariat me rappeler en me disant
01:20:57voilà, vous êtes convoquée et tout.
01:20:59Pas de souci, j'y suis allée, parce que j'étais vraiment
01:21:01extrêmement confiante, et puis pas du tout...
01:21:03Voilà, je voulais que cette petite fille soit
01:21:05protégée, en fait.
01:21:07Qu'on trouve une solution pour protéger
01:21:09cette petite fille. Et
01:21:11en l'occurrence,
01:21:13il ne s'est rien passé derrière.
01:21:15Voilà, je n'ai pas été inquiétée du tout.
01:21:17Je n'ai pas de souci avec ça, mais
01:21:19ce que je veux dire, c'est que les gens, à l'heure actuelle,
01:21:21j'ai l'impression que les gens ne disent pas.
01:21:23Vous n'avez pas remarqué que les gens
01:21:25sont très lâches, Fanny ?
01:21:27Oui, mais...
01:21:29Si c'était valable...
01:21:31Bien sûr, vous avez raison, sur ce sujet-là,
01:21:33c'est très important, mais c'est valable sur d'autres
01:21:35sujets. Vous savez très bien que
01:21:37les gens sont d'une lâcheté
01:21:39terrible.
01:21:41Mais qu'est-ce que vous voulez ?
01:21:43On ne va pas changer
01:21:45l'humanité non plus, mais bravo
01:21:47à vous, voilà.
01:21:49En fait, ce n'est pas pour rechercher. Vraiment, ce n'est pas du tout
01:21:51dans le sens que, oui, je veux m'envoyer des fleurs.
01:21:53Non, non, non.
01:21:55Ça peut arriver à n'importe qui. Et en fait, autour
01:21:57de vous... En fait, j'aimerais tellement que
01:21:59les gens entendent ça. Autour de vous,
01:22:01ouvrez les yeux, en fait. Ouvrez le cœur,
01:22:03parce qu'en fait, il peut y avoir des enfants en danger.
01:22:05Vous le savez.
01:22:07Déjà, si on était un peu
01:22:09plus conscients
01:22:11quand on travaille avec des enfants, des symptômes
01:22:13qui laissent à penser qu'il y a abus,
01:22:15on avancerait, parce que là, vous parlez de
01:22:17l'aneurysie. On voit bien que cette
01:22:19petite fille, il y avait des signes,
01:22:21tout d'un coup, qui montraient bien qu'il se passait quelque chose.
01:22:23Et le gamin, son frère de 14 ans,
01:22:25qu'il abuse, certainement qu'il a été
01:22:27abusé avant par le
01:22:29grand-père, sans doute.
01:22:31Alors là, je ne peux pas...
01:22:33Non, mais moi non plus, j'en sais rien, mais
01:22:35il y a des chances. Mais il y avait plus de
01:22:37violences.
01:22:39Je ne sais pas quand vous dites que
01:22:41les enfants... Enfin, j'ai entendu Bruno
01:22:43parler des enfants qui auraient été abusés eux-mêmes,
01:22:45les enfants adolescents.
01:22:47Alors, en fait, je mettrais juste un
01:22:49bémol. Je ne sais pas si c'est vraiment
01:22:51documenté, mais j'ai plutôt l'impression
01:22:53que c'est l'histoire des écrans.
01:22:55Et à l'heure actuelle, ils sont de plus en plus jeunes.
01:22:57Moi, j'ai mon ado, maintenant, qui a 14 ans,
01:22:59donc ma grande, et je
01:23:01vois, en fait, que l'accès
01:23:03à la pornographie...
01:23:05Excusez-moi, je vous arrête tout de suite.
01:23:07S'ils ont accès à
01:23:09des contenus pédophiles,
01:23:11ils vont faire des choses pédophiles,
01:23:13mais s'ils ont accès du porno,
01:23:15je ne vois pas pourquoi ils attaqueraient
01:23:17des enfants de 5 ans. Je ne comprends pas.
01:23:19Vous me dites que je ne suis pas documenté, mais quand même...
01:23:21Non, mais Fanny,
01:23:23je vous arrête,
01:23:25parce que mettre
01:23:27ça sur le dos des réseaux sociaux et de la
01:23:29pornographie, c'est ce qu'on entend sans cesse,
01:23:31et ce n'est pas comme ça qu'on avance.
01:23:33Je vous répète,
01:23:35je ne vois pas en quoi un contenu pornographique
01:23:37va inciter un enfant de 14 ans
01:23:39à abuser un enfant de 5 ans.
01:23:41C'est de ça
01:23:43dont on parle, on ne parle pas d'autre chose.
01:23:45Mais non, enfin. Et puis, Fanny,
01:23:47il y a deux siècles,
01:23:49il n'y avait pas de réseaux sociaux et de pornographie,
01:23:51il y avait déjà de l'inceste, de toute façon,
01:23:53et des abus sexuels sur enfants.
01:23:55Donc, non, non, non.
01:23:57Arrêtons de trouver
01:23:59le coupable qui nous
01:24:01dispenserait de la...
01:24:03Je ne dis pas ça, je dis juste
01:24:05est-ce qu'il y a vraiment un abus
01:24:07forcément ? Est-ce que cet enfant, cet adolescent
01:24:09a été forcément abusé ? Il y a de fortes chances.
01:24:11Si, on le sait quand
01:24:13on travaille sur le terrain dessus,
01:24:15j'ai beaucoup travaillé dessus,
01:24:17oui, vous êtes
01:24:19dubitatifs peut-être, mais moi je peux vous dire
01:24:21que je travaille 24 heures
01:24:23sur 24 là-dessus, je peux vous dire que
01:24:25beaucoup, beaucoup
01:24:27dans les familles, quand vous avez des adolescents
01:24:29ou des enfants qui abusent, d'autres mineurs,
01:24:31justement, il y a eu
01:24:33agression par adulte, très souvent
01:24:35avant, voilà. C'est quelque chose
01:24:37qu'on constate, tous les thérapeutes
01:24:39qui travaillent avec ça l'ont constaté.
01:24:41L'ont constaté, d'accord, ok. Je ne savais pas,
01:24:43c'est pour ça que je ne savais pas, je me disais
01:24:45voilà, je n'osais même pas imaginer.
01:24:47Oui, mais vous voyez, Fanny, votre témoignage,
01:24:49je vous remercie parce que votre témoignage,
01:24:51il met vraiment en lumière le fait
01:24:53que c'est tellement incompréhensible,
01:24:55c'est tellement insupportable si on est à peu près
01:24:57normaux
01:24:59qu'on finit par
01:25:01se dire, oh, quand même, Bruno Clavier, il exagère.
01:25:03Ce que je veux vous dire,
01:25:05c'est absolument pas naturel pour un enfant
01:25:07de 14 ans d'abuser une petite.
01:25:09C'est absolument
01:25:11pas naturel. Il y a très peu d'adolescents
01:25:13qui, enfin, je ne vois pas comment un adolescent
01:25:15peut avoir envie de le faire
01:25:17s'il n'a pas quelque chose qui lui est
01:25:19arrivé ou...
01:25:21Il reproduit, il reproduit,
01:25:23Fanny.
01:25:25Vous savez, on est des êtres
01:25:27qui se construisent en imitant
01:25:29et en...
01:25:31Enfin, il faut
01:25:33étudier ce qu'on appelle le désir
01:25:35mimétique. Vous comprendrez mieux comment un
01:25:37humain se construit.
01:25:39C'est...
01:25:41C'est vrai que pour moi, ça me
01:25:43semblait incroyable,
01:25:45en fait. J'avais même pas pensé à ça, en fait.
01:25:47Mais je sais bien,
01:25:49c'est pour ça qu'on avance
01:25:51en en parlant tous les jours,
01:25:53chaque fois que Bruno Clavier vient.
01:25:55Parce que c'est
01:25:57important de comprendre ce qui se
01:25:59passe, ce qui fait qu'on est humain,
01:26:01avec ces
01:26:03choses extraordinaires qui font l'humanité
01:26:05et puis tous ces
01:26:07désastres qui font aussi l'humanité.
01:26:09Parce qu'on est des êtres
01:26:11humains et
01:26:13on est très différents, même si
01:26:15on a aussi une part animale, évidemment, mais
01:26:17on est différents de l'animal, par notre
01:26:19humanité.
01:26:21Elle est parfois noire,
01:26:23elle est parfois noire, mais en effet,
01:26:25on a une âme.
01:26:27Mais c'est vrai que,
01:26:29voilà, en tout cas, c'était juste mon
01:26:31témoignage et je voulais vous remercier
01:26:33parce que quand j'entends le témoignage
01:26:35des gens qui ont vécu
01:26:37ces abus, ces horreurs
01:26:39qui les ont
01:26:41portés jusqu'à...
01:26:43qui les ont traumatisés,
01:26:45c'est juste... Voilà, je me dis,
01:26:47est-ce qu'ils pourraient être aidés,
01:26:49est-ce qu'ils auraient pu être aidés jeunes, en fait ?
01:26:51Voilà, dire juste, on a notre
01:26:53part de responsabilité en tant qu'adultes.
01:26:55Mais le vrai
01:26:57problème, Fanny,
01:26:59on en parlait, mais vous étiez peut-être pas à l'écoute à ce moment-là,
01:27:01c'est que les enfants se taisent
01:27:03parce que c'est
01:27:05compliqué pour eux de parler. Et c'est pour ça
01:27:07que c'est bien que cette petite fille
01:27:09ait pu parler à sa nounou et c'est
01:27:11certainement une très bonne nounou et on peut
01:27:13comprendre qu'elle n'ait pas voulu,
01:27:15elle, rentrer dans... Parce que
01:27:17peut-être, d'abord peut-être qu'elle
01:27:19n'avait pas ses papiers, peut-être que c'était
01:27:21compliqué pour elle, on peut
01:27:23comprendre et c'est bien que
01:27:25vous ayez pris le relais et que vous l'ayez fait.
01:27:27Oui, bravo, en tout cas.
01:27:29Il n'y a pas...
01:27:31Je ne sais pas si c'est bravo,
01:27:33mais en tout cas...
01:27:35J'espère
01:27:37que ça va suivre, en fait. J'aimerais tellement
01:27:39que les gens réalisent que
01:27:41ce qu'on a de plus précieux, ce sont nos enfants.
01:27:43Il faut les protéger à tout prix.
01:27:45Oui, et puis c'est les enfants
01:27:47qui feront la société de demain et plus les
01:27:49enfants iront bien, plus la société ira
01:27:51bien. Donc il y a du boulot.
01:27:53Il y a beaucoup de boulot.
01:27:55On fait ce qu'on peut.
01:27:57Merci beaucoup Fanny, merci.
01:27:59Merci à vous. Merci beaucoup Bruno Clavier
01:28:01et puis merci
01:28:03comme toujours d'être là et
01:28:05d'apporter votre éclairage
01:28:07qui n'est
01:28:09pas discutable. C'est une émission
01:28:11mission. Exactement, c'est
01:28:13une émission mission. On continue.
01:28:15On continue. On ne lâche pas l'affaire.
01:28:17Demain, je serai avec
01:28:19Hélène Vecchiali. On parlera de notre image,
01:28:21comment se sentir bien avec son aspect
01:28:23physique. Et puis on
01:28:25parlera de différentes choses. Et puis tout de suite
01:28:27vous retrouvez Alexandre Delevanne
01:28:29pour C'est votre avenir.