La vérité est trop souvent devenue une simple variable d’ajustement. Les faits ? On les relativise, on les conteste, on va même jusqu’à les transformer outrageusement. Ce qui compte, ce n’est plus de convaincre avec des preuves, mais de semer le doute, de brouiller les repères. La post-vérité, ce n’est pas une autre réalité imposée… c’est une réalité éclatée. Chacun choisit son récit, et mobilise les faits qui lui conviennent. Et dans ce chaos, où l’émotion prend le dessus sur la raison, la vulgarité politique trouve un terrain de jeu idéal. [...]
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00:00La vérité est trop souvent devenue une simple variable d'ajustement.
00:12Les faits, on les relativise, on les conteste, on va même jusqu'à les transformer outrageusement.
00:20Ce qui compte, ce n'est plus de convaincre avec des preuves, mais de semer le doute,
00:27de brouiller les repères.
00:28La post-vérité, ce n'est pas une autre réalité imposée, c'est une réalité éclatée.
00:34Chacun choisit son récit et mobilise les faits qui lui conviennent.
00:39Et dans ce chaos où l'émotion prend le dessus sur la raison, la vulgarité politique
00:47trouve un terrain de jeu idéal.
00:48Délégitimer les médias, tourner les experts en ridicule, humilier ses contradicteurs,
00:56voilà les nouvelles armes politiques.
00:59L'objectif, pas de proposer une vision du monde alternative, mais de rendre tout débat
01:05impossible.
01:06Quand les mots perdent leur poids, quand tout finit par se valoir, il ne reste plus
01:13que du bruit.
01:14Et c'est là que la vulgarité politique s'engouffre.
01:17Plus besoin d'argumenter, il suffit d'attaquer, de choquer, de saturer, de saturer l'espace
01:24médiatique avec des punchlines assassines.
01:27Auparavant, un écart de langage, c'était un dérapage qu'il fallait rattraper.
01:33Aujourd'hui, c'est une méthode de communication.
01:37On ne séduit plus par un raisonnement et des faits, désormais on écrase par le vacarme.
01:45Insultes, mépris, caricatures, caricatures outrancières, ce ne sont plus des erreurs
01:53mais des stratégies à se fumer.
01:54La nuance est devenue une faiblesse, la brutalité une preuve, une preuve d'authenticité.
02:02Trump en est l'exemple caricatural et parfait.
02:06Plus il dépasse les bornes, plus il renforce son image.
02:11Mais il n'est plus, hélas, le seul.
02:17Le schéma est bien rodé.
02:19Une phrase choc, une vague d'indignation, une posture de victime, et ça recommence.
02:26La post-vulgarité ne se contente pas d'exister, elle s'auto-alimente.
02:31Plus elle suscite de réactions, plus elle se renforce.
02:36Ce qui compte, c'est désormais de déclencher l'émotion et de déstabiliser.
02:43Alors, la vulgarité en politique, c'est seulement du tempérament ou une vraie stratégie ?
02:49La réponse est claire, c'est un choix délibéré.
02:53Un moyen de détourner l'attention, de galvaniser un électorat qui, hélas, en redemande.
03:01L'histoire a déjà connu ce scénario.
03:07Quand le vacarme remplace le débat, quand l'invective écrase la raison, la politique bascule.
03:15Hitler, Mussolini, Staline, tous ont commencé par délégitimer la vérité, ridiculiser l'opposition,
03:26saturer l'espace public de slogans et d'excès.
03:30Il ne faudrait pas prendre la menace à la légère.
03:33On connaît malheureusement la suite de l'histoire.