Avec François-Xavier Bellamy, député européen et vice-président exécutif des Républicains
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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-03-17##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06François-Xavier Bellamy est avec nous ce matin, bonjour.
00:10Vous êtes député européen, François-Xavier Bellamy, l'un des hauts responsables des LR, votre parti.
00:16Dites-moi François-Xavier Bellamy, vous soutenez Bruno Retailleau ?
00:20Oui.
00:21Vous êtes clair pour la présidence LR ?
00:23Je l'ai dit dès le début, oui.
00:25Vous l'avez dit dès le début.
00:26J'ai vu d'ailleurs que son adversaire Laurent Wauquiez, pour la présidence LR,
00:31était déjà candidat à la présidence de la République.
00:34Il va vite en besogne, non ?
00:36Vous savez, dans une élection interne, il n'y a pas d'adversaire.
00:39Il y a des concurrents, mais nous faisons partie de la même formation politique
00:44et je ne doute pas un instant que le lendemain de cette élection interne,
00:48nous serons tous unis parce que ce qui est en jeu, Jean-Jacques Bourdin,
00:51c'est de reconstruire cette famille politique,
00:53de reconstruire un parti politique de droite clair, cohérent, courageux,
00:58dans lequel tous les électeurs de droite de ce pays puissent se reconnaître
01:00et au-delà, tous les électeurs français qui veulent que la France sorte de la crise qu'elle traverse.
01:05Et notre défi, c'est de reconstruire, pas pour le parti, mais pour le pays.
01:09C'est ça qui compte pour nous.
01:10Oui, mais enfin, si jamais Wauquiez est battu, il ne pourra plus être candidat à la présidence de la République.
01:16Ça me paraît évident.
01:17C'est le vainqueur de la présidence LR qui sera candidat LR
01:22à la présidence de la République.
01:24Ce qui se joue là, c'est l'élection à la présidence du parti.
01:27La présidentielle, c'est dans deux ans.
01:29Et Bruno Retailleau n'a pas dit qu'il serait candidat à la présidentielle.
01:33Chaque chose à son temps.
01:34Le premier défi pour nous, c'est d'abord de reconstruire.
01:36Vous savez, avant la présidentielle, il va se passer beaucoup de choses.
01:39Il va y avoir des élections municipales qui sont fondamentales pour notre pays.
01:42Il va y avoir peut-être des élections législatives anticipées.
01:45Il y aura peut-être des référendums.
01:47En tous les cas, notre formation politique, il ne faut pas qu'elle attende 2027
01:49pour se mettre au travail.
01:51Ça fait trop longtemps qu'on est obsédé par la présidentielle
01:53et qu'on en oublie tout le travail nécessaire pour y parvenir.
01:56Parce que tous les hommes politiques, ou femmes politiques,
01:58pensent à la présidentielle de 2027.
02:00Vous le savez bien, François-Xavier Bélay.
02:01Moi, je pense au pays.
02:02Et c'est ça qui fait la différence, peut-être.
02:04Je crois qu'on est...
02:05Vous ne serez pas candidat, de toute façon, en 2025.
02:07En tous les cas, la France, elle a besoin de politiques
02:09qui réfléchissent autant long et qui se préoccupent d'autre chose
02:12que du prochain rendez-vous électoral.
02:14Mais c'est du bluff, ce qu'a dit Bruno Retailleau concernant l'Algérie.
02:18Il n'a pas employé...
02:19J'ai regardé l'interview dans Le Parisien.
02:21Il n'a pas employé le mot « démission ».
02:23Ça a été une interprétation de ce qu'il a dit
02:27à propos de l'Algérie.
02:30Si la France renonce un rapport de force avec l'Algérie,
02:34il démissionnera ?
02:36Mais Bruno Retailleau, il l'a dit avec beaucoup de clarté.
02:42Aujourd'hui, pour lui, ce qui compte, c'est d'être utile.
02:45On n'est pas rentré au gouvernement avec les ministres de droite
02:49qui nous représentent dans ce gouvernement.
02:51On n'est pas rentré dans ce gouvernement pour nous faire plaisir.
02:54On est rentré dans ce gouvernement pour être utile au pays.
02:56Et si on n'a pas les moyens d'être utile,
02:58il n'y a pas de raison d'y rester.
02:59Mais aujourd'hui, vous remarquerez que le Premier ministre
03:01suit la ligne de Bruno Retailleau.
03:03Le Premier ministre a demandé à l'Algérie
03:06de respecter les conditions qui lui étaient fixées
03:09pour que les accords qui nous lient avec ce pays soient maintenus.
03:13Nous voudrions aller beaucoup plus loin.
03:15Demain, si nous avons les moyens,
03:17si nous avons une vraie majorité à l'Assemblée nationale...
03:19Vous faites quoi pour aller plus loin ?
03:21Que faites-vous ?
03:22Les députés et les républicains, ils ont déjà à l'Assemblée nationale
03:25proposé, il y a plusieurs mois, de remettre en cause
03:27l'accord de 68 avec l'Algérie.
03:29De sortir de cet accord de 68.
03:31Aujourd'hui, c'est clair qu'on n'a pas, nous, LR,
03:34une majorité pour prendre des décisions comme celle-là.
03:36Mais ça n'empêche pas de commencer à être utile dès maintenant
03:41en mettant la pression à l'Algérie pour qu'elle puisse,
03:43et ça c'est urgent pour la sécurité des Français,
03:46reprendre ces ressortissants dangereux qui sont sur notre sol.
03:50Si ça avait été fait, l'attentat qui a eu lieu dernièrement à Mulhouse
03:54n'aurait pas endeuillé la France.
03:56Et puis pour, ne serait-ce que cela,
03:58libérer Boilem Sansal.
04:00On n'en parle pas assez, on n'en parle plus assez.
04:02Mais Boilem Sansal, aujourd'hui, en Algérie,
04:04il est privé même d'un avocat.
04:06C'est un citoyen français.
04:08Il est retenu en otage de manière totalement arbitraire par le régime algérien.
04:12Nous devons exiger sa libération,
04:14matin, midi et soir, jusqu'à l'obtenir enfin.
04:16Oui, à propos des OQTF, je voudrais remarquer
04:19qu'on expulse à peu près 4,6% des Algériens sous OQTF,
04:254,4% des Marocains, 5% des Tunisiens,
04:280,5% des Maliens.
04:30Donc, il n'y a pas que l'Algérie qui est concernée.
04:33Bien sûr, il n'y a pas que l'Algérie qui est concernée.
04:35Mais c'est pour ça qu'on travaille, Jean-Jacques Bourdin,
04:37sur le règlement européen, parce que ça, c'est mon travail.
04:39C'est pour ça qu'on travaille sur...
04:40La solution est aussi européenne.
04:41Bien sûr.
04:42Bien sûr.
04:43On travaille sur le règlement sur les retours.
04:45Aujourd'hui, on a une directive européenne sur les expulsions
04:48qui, en réalité, empêche les États d'expulser.
04:51C'est le paradoxe total.
04:52Le droit européen est un problème pour nos États
04:55quand ils veulent faire respecter nos frontières.
04:57C'est ça qu'il faut renverser.
04:58Et on a aujourd'hui une majorité en Europe pour y parvenir.
05:01On travaille sur ce règlement sur les retours
05:03qui permettra que les États retrouvent les moyens d'agir
05:06et les moyens d'expulser.
05:07Et pour ça, il faut une vraie solidarité européenne.
05:09Si demain, tous les pays européens disent
05:13nous ne donnons plus un seul visa
05:15à un État qui ne coopère pas sur les retours,
05:18un État qui, comme l'Algérie ou d'autres,
05:20ne reprend pas ses ressortissants
05:22qui sont rentrés illégalement dans un pays européen,
05:24nous faisons tous ensemble ce choix de ne plus donner un seul visa,
05:27je vous garantis qu'on n'aura plus aucun problème
05:29de laisser passer le consulat.
05:30Est-ce que toutes les pays de l'Union européenne
05:32sont d'accord sur cette position ?
05:34Aujourd'hui, il y a une majorité en Europe.
05:35Il y a une majorité.
05:36Il y a 15 chefs d'État et de gouvernement
05:38qui sont de ma famille politique, qui sont de droite
05:40et qui sont prêts à agir parce qu'ils voient bien
05:42que l'immigration est une immense source d'insécurité.
05:44Vous savez, on parle beaucoup de sécurité en ce moment,
05:46on parle beaucoup de défense,
05:47on parle de menace géopolitique.
05:48Je vais y venir.
05:49Mais la question migratoire, c'est un enjeu géopolitique.
05:52La protection de nos frontières,
05:54c'est déjà une manière de nous défendre
05:57face à des menaces extérieures.
05:58Que fait la Russie aujourd'hui
06:00avec des pays comme la Pologne, la Lituanie ?
06:02J'ai été à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.
06:05Tous les jours, la Russie organise
06:07une crise migratoire à la frontière de ces pays.
06:09Elle l'envoie de manière totalement organisée
06:12des personnes qui cherchent à rentrer illégalement
06:14sur le sol de ces pays.
06:15Ce que personne ne remarque d'ailleurs.
06:17Vous voyez, je le dis à votre micro.
06:19Aujourd'hui, c'est très concret.
06:21L'immigration est devenue un outil de guerre hybride.
06:24La guerre, c'est plus seulement la guerre
06:26entre deux armées qui se font face.
06:27La guerre, elle utilise des moyens détournés.
06:30Et l'arme migratoire est devenue
06:32un moyen de pression sur l'Europe.
06:33C'est le cas de la Russie.
06:34Mais ça a été aussi le cas de la Turquie
06:36avec la Grèce et la Bulgarie.
06:38Et donc, si on veut que l'Europe soit forte,
06:40si on veut que nos pays retrouvent leur sécurité,
06:42ils doivent retrouver leurs frontières.
06:44Et ça, c'est nous qui sommes en train de le faire
06:46au plan européen aujourd'hui.
06:47Est-ce que vous pensez que Vladimir Poutine veut la paix ?
06:52Je crois que Vladimir Poutine
06:54veut aujourd'hui retrouver sa domination
06:58sur les États qui l'entourent
07:00dans le vieux rêve de reconstituer
07:02l'URSS, de reconstituer l'empire soviétique.
07:06Et je crois que nous avons le devoir
07:08de nous y opposer.
07:09Si Vladimir Poutine voulait la paix,
07:11il n'aurait pas déclenché la guerre en Ukraine.
07:13C'est lui qui a déclenché la guerre en Ukraine.
07:15C'est lui.
07:16Et il faut s'opposer à toute espèce
07:18de déni de réalité historique
07:20qui consisterait à faire croire
07:22que la guerre en Ukraine,
07:23c'est de la faute de l'Ukraine
07:25ou que la guerre en Ukraine,
07:26c'est de la faute des pays de l'Ouest.
07:29C'est absolument aberrant.
07:31On ne parlerait pas du tout,
07:33pas un instant de l'entrée de l'Ukraine
07:35dans l'Union Européenne
07:36ou de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN
07:37si Vladimir Poutine n'avait pas attaqué l'Ukraine.
07:39Et vous savez, moi j'ai assisté
07:41à ce même révisionnisme sur d'autres terrains.
07:44Quand l'Azerbaïdjan a attaqué l'Arménie
07:46il y a quelques années maintenant, en 2020,
07:48j'ai entendu aussi,
07:50y compris dans les capitales occidentales,
07:51des gens dire
07:52« Non mais quand même, c'est de la faute de l'Arménie.
07:54Ils avaient exagéré.
07:55Est-ce que vraiment ils avaient besoin
07:57de garder ce territoire au Karabakh
08:00où pourtant des Arméniens vivent depuis des millénaires ? »
08:02Il ne faut pas reprendre le narratif de l'agresseur.
08:05Il y a dans une guerre toujours
08:07quelqu'un qui déclenche la guerre
08:08et quelqu'un qui la subit.
08:09Et commencer par regarder cela en face,
08:11c'est le début de tout débat politique salé.
08:13Alors Donald Trump et Vladimir Poutine
08:15se parlent demain, nous verrons bien.
08:17Donald Trump dit
08:19« On commence à discuter d'un partage. »
08:21Alors un partage de quoi ?
08:22On ne sait pas.
08:23Des richesses ukrainiennes, j'imagine.
08:25Partage.
08:27Les deux hommes
08:29vont-ils se partager l'Ukraine ?
08:31Vous savez que le grand drame
08:33qu'on est en train de vivre aujourd'hui,
08:35c'est que le destin de ce pays
08:37qui est sur le continent européen
08:39va se jouer sans que l'Europe,
08:41sans que les pays européens
08:43soient capables de peser vraiment
08:45dans cette discussion.
08:46On a deux puissances qui se partagent
08:48un territoire européen
08:50au-dessus de notre tête.
08:52Et la vraie question qui se pose aujourd'hui,
08:54c'est comment sortir de cette impuissance ?
08:56Pendant toute la campagne européenne,
08:58j'ai défendu l'idée que la seule chose
09:00qui comptait aujourd'hui pour les pays européens,
09:02c'est de retrouver les moyens
09:04de maîtriser leur destin.
09:06Nous avons perdu la maîtrise de notre destin.
09:08Et c'est ça qu'on est en train de vivre aujourd'hui.
09:10Et c'est de ça qu'il faut sortir.
09:12Parce que sinon, on pourra s'indigner tant qu'on voudra,
09:14à la fin, on sera condamné à être spectateur
09:16de notre propre impuissance.
09:18Est-ce, comme le dit Emmanuel Macron,
09:20que ce n'est pas à Poutine de décider
09:22si une force européenne de la paix
09:24doit être oui ou non déployée
09:26pour garantir cette paix ?
09:28Bien sûr, si les Ukrainiens...
09:30Vous êtes d'accord avec Emmanuel Macron ?
09:32Oui, mais encore une fois, la vraie question,
09:34c'est comment est-ce qu'on sort des jugements moraux ?
09:36Comment est-ce qu'on sort
09:38des indignations de circonstances pour ça ?
09:40On a reproché Emmanuel Macron
09:42d'exagérer la menace russe.
09:44Est-ce qu'il a exagéré la menace russe ?
09:46La menace russe, elle ne parle pas de la même manière.
09:48Elle ne menace pas exactement de la même manière
09:50des pays comme ceux
09:52dont je croise tous les jours les députés.
09:54La Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, la Pologne,
09:56la République tchèque, tous ces pays-là,
09:58ils sont effectivement devant une menace existentielle
10:00parce qu'ils ont la certitude
10:02et comment ne pas les écouter.
10:04La plupart de mes collègues
10:06qui représentent ces pays, ils sont nés dans l'Union soviétique.
10:08Ils savent ce que ça veut dire d'être occupés
10:10par la Russie et ils ont la certitude que la menace,
10:12elle est dirigée directement vers eux.
10:14Pour nous, la menace, elle n'est plus mélangée.
10:16C'est une menace de guerre hybride,
10:18de guerre informationnelle. C'est une menace sécuritaire.
10:20L'arme migratoire dont je parlais tout à l'heure,
10:22aujourd'hui, elle peut être dirigée
10:24contre la France depuis l'Afrique.
10:26La Russie a pris des positions très importantes
10:28dans de nombreux pays africains,
10:30souvent en affrontant directement la France
10:32dans ces pays-là et je pense notamment
10:34aux milices Wagner qui ont fait face au soldat français.
10:36Alors que pensez-vous de la visite de Marine Le Pen au Tchad ?
10:38Mais au-delà même de la menace russe,
10:42il y a une menace globale aujourd'hui.
10:44C'est la Chine, c'est l'Iran.
10:46Ce sont des États
10:48autoritaires ou totalitaires
10:50qui veulent faire la démonstration
10:52que la démocratie s'est terminée.
10:54Et donc notre devoir à nous,
10:56c'est de sortir de la passivité
10:58et de montrer que nous sommes capables
11:00de nous défendre.
11:02Alors l'Europe veut sortir de la passivité,
11:04effectivement c'est en route, mais
11:06vous allez me dire, puisque vous êtes rapporteur du texte
11:08sur l'industrie de défense européenne,
11:10donc vous connaissez bien le sujet,
11:12où en est-on ?
11:14De cette volonté d'une vraie défense européenne,
11:16d'acheter du matériel européen
11:18au lieu d'acheter du matériel américain,
11:20où en est-on ?
11:22Vous connaissez bien,
11:24vous êtes de la même famille politique
11:26que le nouveau chancelier allemand,
11:28où en est-on ?
11:30D'abord, on en est à un point de départ
11:32qui est celui de cette impuissance que j'évoquais à l'instant.
11:34L'année dernière, Jean-Jacques Bourdin,
11:36les pays européens globalement
11:38ont acheté 79%
11:40de leurs armements hors d'Europe.
11:42Et une grande majorité aux États-Unis.
11:44Ce qui fait qu'aujourd'hui, en effet,
11:46on voit le président Trump qui semble
11:48vouloir remettre Vladimir Poutine
11:50au centre du jeu, mais les pays européens se sentent
11:52extrêmement démunis et fragilisés.
11:54Donc le vrai défi, c'est comment est-ce qu'on
11:56produit de nouveau notre armement
11:58en Europe ? C'est bien sûr un enjeu
12:00de sécurité, mais c'est aussi un enjeu industriel,
12:02c'est aussi un enjeu de prospérité.
12:04Est-ce qu'il y a aujourd'hui
12:06un mouvement vers
12:08l'achat de matériel européen ?
12:10Oui, et c'est le combat que je vais porter tous les jours.
12:12Je suis rapporteur pour ce texte sur l'industrie de défense.
12:14On commence la négociation aujourd'hui, Jean-Jacques Bourdin.
12:16Ça ne peut pas être plus actuel.
12:18Je reviendrai dans quelques semaines pour vous raconter le résultat.
12:20C'est le bras de fer que je mène
12:22depuis des mois déjà. Je vais me battre
12:24pour que les Européens décident collectivement
12:26d'investir dans une industrie
12:28de défense qui soit dans nos
12:30pays, autonome, souveraine,
12:32capable d'assurer à nos forces armées
12:34les moyens de leur mission. Il ne faut pas de fantasme.
12:36On n'aura jamais d'armée européenne,
12:38on ne va jamais avoir de
12:40compétences de défense qui soient
12:42transférées par nos Etats à la Commission
12:44européenne. En revanche, il faut que nos
12:46Etats deviennent plus souverains, et pour
12:48être plus souverains, il faut que nos forces armées
12:50nationales puissent compter sur des moyens
12:52qui soient d'abord plus robustes, qui soient
12:54plus massifs, et qui soient plus autonomes.
12:56Et si l'Europe est attaquée,
12:58mettre en commun
13:00toutes ses capacités militaires de
13:02défense ? Le plus important, c'est qu'elle ne soit pas attaquée.
13:04Vous savez, c'est la grande leçon de l'histoire.
13:06Si tu veux la paix, prépare la guerre.
13:08Et donc, notre but, c'est la paix, bien sûr.
13:10Notre but, c'est pas la guerre. Notre but, c'est de
13:12garantir que nos Etats ne seront pas attaqués.
13:14Pour qu'ils ne soient pas attaqués, il faut qu'ils soient
13:16absolument certains
13:18qu'ils sauront se défendre si jamais
13:20ils sont menacés. Bien, mais concrètement,
13:22prenons le cas des F-35.
13:24Vous confirmez que le Portugal
13:26est en train de réfléchir, et
13:28même de renoncer peut-être à la commande
13:30d'avions américains ? Que l'Allemagne aussi
13:32se pose des questions ? Oui, bien sûr.
13:34Aujourd'hui, c'est une discussion, mais... D'autres
13:36pays aussi s'interrogent ? D'autres
13:38pays... Aujourd'hui, tous les pays européens
13:40sont en train... Vous savez, il y a 15 jours,
13:42il s'est passé un événement très important
13:44qui est un peu passé sous les radars en France.
13:46Au Conseil de Sécurité aux Nations
13:48Unies, les Etats-Unis ont
13:50voté dans une résolution qui opposait la
13:52Russie aux pays européens. Ils ont voté
13:54avec la Russie contre les pays européens.
13:56Ils ont voté avec la Corée du Nord. Ils ont
13:58voté avec le Venezuela. Et donc, on voit
14:00bien aujourd'hui que la question de notre
14:02alliance avec les Etats-Unis, et moi j'espère et je crois
14:04que les Etats-Unis resteront nos alliés
14:06dans la durée. Et que nous garderons avec eux...
14:08Vous avez des doutes ? Non, parce que
14:10les Etats-Unis sont une très grande démocratie
14:12et nous avons tellement à défendre en commun
14:14que je ne doute pas que nous resterons du même côté
14:16de l'histoire. Mais ce qui est vrai, c'est que
14:18dire qu'ils sont nos alliés ne veut pas dire
14:20qu'ils sont nos suzerains. Et nous, nous ne sommes pas
14:22leurs vassaux. Et si nous voulons l'alliance,
14:24nous devons vouloir l'alliance dans l'indépendance.
14:26Pour qu'il y ait une alliance forte, il faut
14:28que nous soyons des alliés forts. Et les Etats-Unis
14:30ont raison de reprocher aux Européens
14:32de ne pas avoir travaillé assez pour leur
14:34propre défense pendant longtemps, de ne pas avoir
14:36investi assez dans leur propre défense.
14:38Vous savez, Jean-Jacques Bordin, je voudrais juste ajouter un mot.
14:40On parle beaucoup d'armée, on parle d'armement,
14:42on parle d'équipement militaire. La défense
14:44de nos pays, ce n'est pas seulement
14:46une question de sécurité militaire.
14:48C'est une question de prospérité.
14:50Si l'Europe continue
14:52à décliner économiquement, elle se rendra
14:54vulnérable, y compris sur le plan
14:56de sa sécurité. C'est donc
14:58une question de volonté. Et pour la
15:00France en particulier. La France, aujourd'hui,
15:02elle est vulnérable, pas
15:04à cause de son armée,
15:06parce qu'elle a la chance d'avoir une armée d'intervention,
15:08elle a la chance d'avoir la dissuasion nucléaire.
15:10Mais la France, elle est vulnérable
15:12à cause de sa dette. Elle est vulnérable
15:14parce qu'aujourd'hui, elle ne contrôle pas ses dépenses.
15:16Elle est vulnérable parce qu'aujourd'hui,
15:18nous sommes le pays de l'OCDE où on travaille
15:20le moins en moyenne par habitant sur une vie.
15:22Elle est vulnérable parce qu'elle décroche économiquement.
15:24Elle est vulnérable parce que ceux qui veulent travailler dans
15:26ce pays, ils sont en permanence empêchés
15:28de bosser, empêchés de réussir
15:30par le poids d'une réglementation qui les asphyxie.
15:32Et tout ça met notre pays en danger.
15:34La sécurité d'un pays, ce n'est pas seulement
15:36sa défense et c'est cette vision stratégique
15:38qu'il faut retrouver.
15:40Il va falloir faire un effort financier considérable
15:42en Europe pour la défense.
15:44Alors, un grand emprunt,
15:46un grand emprunt européen,
15:48on parle de plusieurs centaines
15:50de milliards d'euros.
15:52Comme on l'a fait pour le Covid.
15:54Les 800 milliards d'euros dont parlent
15:56les autorités européennes aujourd'hui,
15:58ça n'est pas de l'argent européen.
16:00C'est l'argent que les États vont pouvoir mettre
16:02sur la table avec la flexibilité
16:04qui leur est donnée sur le plan du droit européen
16:06pour investir plus et donc
16:08pour s'endetter plus. Mais la France,
16:10elle est dans une situation où elle ne peut pas s'endetter plus.
16:12Parce que sinon, elle se met en grand danger.
16:14Et donc, vous voyez bien, encore une fois,
16:16à quel point tout est lié.
16:18Et tout est lié à la question de la sécurité
16:20et de la paix pour l'avenir de notre pays.
16:22Donc, un gros effort financier.
16:24Un gros effort financier de la part
16:26de tous les pays européens.
16:28La vraie question ne sera pas seulement
16:30combien d'argent on met, la vraie question sera
16:32où est-ce qu'on met cet argent.
16:34Et en France, comment finance-t-on
16:36l'effort de défense ?
16:38En revenant sur, comme l'a dit François Bayrou,
16:40hier, en ne revenant pas
16:42sur la retraite,
16:44l'éventualité d'une retraite à 62 ans ?
16:46Écoutez, de toute façon, moi j'avais dit
16:48depuis le début de ce
16:50conclave sur les retraites que c'était
16:52mentir aux Français de leur faire croire
16:54qu'on pouvait revenir sur la retraite
16:56à 62 ans. La vérité, c'est,
16:58je vous le redis, on est dans ce pays
17:00le pays
17:02dans lequel, sur une vie,
17:04en moyenne, on travaille le moins par habitant
17:06dans tout l'OCDE. Il n'y a que la Turquie qui soit
17:08au même niveau que nous. Ça cache des inégalités
17:10énormes. Parce qu'en France, il y a beaucoup de gens
17:12qui bossent très dur et qui bossent énormément.
17:14Et beaucoup de gens qui en bossent très dur
17:16ont du mal à s'en sortir. Et ça, c'est
17:18un sujet d'injustice immense.
17:20Et il faut corriger ça. Mais c'est vrai qu'à la fin,
17:22on a trop de gens dans ce pays
17:24qui pourraient travailler et qui
17:26ne le font pas. Il faut mieux répartir
17:28l'effort. Et il faut surtout que, collectivement,
17:30la France travaille plus
17:32pour pouvoir garantir
17:34l'avenir de sa défense,
17:36de sa sécurité, de la protection de ses frontières,
17:38mais aussi de sa protection sociale,
17:40de son modèle social. Comment est-ce qu'on peut tenir
17:42un modèle social dans la durée, dans un pays
17:44où l'État est structurellement
17:46déficitaire depuis plus de
17:4850 ans maintenant ? Ça n'a pas de sens. Ça ne peut pas
17:50se tenir. Et donc, faire croire aux gens qu'on va
17:52pouvoir travailler moins, c'est leur
17:54mentir. Et je crois qu'il était
17:56temps qu'on sorte de ce mensonge.
17:58On utilise le contexte de
18:00la situation géopolitique actuelle
18:02pour le faire. La vérité, c'est qu'on
18:04savait déjà très bien que ce n'était pas possible.
18:06Et moi, je le dis depuis le début.
18:08François Bayrou a enfumé
18:10totalement les syndicats,
18:12quels qu'ils soient, patronaux... En tous les cas, faire croire aux gens
18:14qu'on pouvait discuter de travailler moins...
18:16Vous savez, même tous les pays européens autour de nous
18:18regardent avec stupéfaction en disant
18:20qu'est-ce qui vous arrive ? Vous avez un
18:22déficit qui inquiète toute
18:24l'Europe, parce qu'il menace la stabilité
18:26économique et monétaire de toute
18:28l'Europe. Et alors que tous nos voisins
18:30travaillent plus longtemps, on est en train de
18:32parler de travailler moins longtemps.
18:34Je remarque que de plus en plus de potentiels candidats
18:36à l'élection présidentielle sont sur ce terrain-là.
18:38Sur votre terrain, de plus en plus.
18:40Tant mieux, si je suis rejeté.
18:42Mais la droite, elle n'a jamais
18:44menti sur cette question-là.
18:46C'est vrai.
18:48Et puis, beaucoup parlent
18:50d'une part de capitalisation aussi.
18:52Vous êtes favorable à une part de capitalisation ?
18:54Évidemment. Le système par répartition,
18:56aujourd'hui, c'est
18:58un schéma de Ponzi. C'est une pyramide
19:00qui, en fait, en réalité, met en danger
19:02l'avenir des générations qui viennent.
19:04La vraie question, et vous savez,
19:06pour moi, la vraie question, c'est pas
19:08de venir avec des discours
19:10moralisateurs sur comment travailler plus.
19:12Le vrai sujet, c'est comment on sort
19:14de l'appauvrissement de ce pays.
19:16Comment on sort l'Europe du décrochage
19:18économique ? A la veille de la crise de 2008,
19:20le PIB de l'Union Européenne
19:22était supérieur au PIB des États-Unis.
19:24Aujourd'hui, le PIB de l'Union Européenne,
19:26il est inférieur de 80%
19:28au PIB américain.
19:30Le décrochage est spectaculaire.
19:32Et c'est aussi pour ça que l'Europe est si menacée.
19:34Si l'Europe était une puissance
19:36économique très forte, si la France
19:38était capable de rayonner dans le monde
19:40avec son économie, avec son industrie,
19:42avec sa production,
19:44je ne doute pas qu'on
19:46considérait avec plus de sérieux et de
19:48respect notre pays et notre continent.
19:50Sortir du décrochage économique,
19:52c'est aussi un enjeu géopolitique,
19:54mais c'est aussi un enjeu de prospérité pour les Français.
19:56L'appauvrissement de ce pays, ça devient
19:58insupportable. Il faut sortir de là
20:00et pour ça, encore une fois, il va falloir se retrousser les manches
20:02tous ensemble. Mais c'est un magnifique projet.
20:04La France a un potentiel magnifique
20:06à condition qu'elle se donne les moyens de bien vouloir
20:08l'exprimer.
20:09Pas de retour du service militaire obligatoire,
20:11pour préciser Emmanuel Macron.
20:13Il préfère
20:15une armée professionnelle plus une armée
20:17de réserve. Vous êtes d'accord avec lui ou pas ?
20:19Oui, tous les militaires le disent.
20:21Aujourd'hui, l'armée, elle a fait ce
20:23virage-là. Elle est devenue une armée
20:25de métier et il ne faut pas déstabiliser
20:27cet équilibre. En revanche, la
20:29réserve est clairement un moyen
20:31de renforcer le nombre
20:33et on voit que le nombre est un enjeu fondamental,
20:35de renforcer aussi la culture
20:37de la défense et de la sécurité
20:39dans la société, sans transformer
20:41l'armée. Vous savez, moi,
20:43j'ai enseigné pendant 11 ans
20:45dans l'éducation nationale et je suis
20:47souvent frappé de ce qu'on demande à l'armée de faire
20:49tout ce que l'école n'a pas réussi à faire.
20:51On se dit, il y a un grand problème
20:53d'unité dans la société, il y a un énorme
20:55problème d'intégration, il y a un problème
20:57d'assimilation aux valeurs
20:59fondamentales de la France et de la
21:01nation et donc il faut rétablir le service
21:03militaire pour réussir
21:05à revenir là-dessus. Mais on ne peut pas demander à
21:07l'armée de combler en
21:09quelques mois ce que l'école n'a pas su faire en 15 ans.
21:11La vraie question c'est comment on reconstruit
21:13notre école et ça c'est un enjeu majeur.
21:15La première, vous connaissez, vous êtes
21:17très souvent au Parlement européen,
21:19très assidu, l'un des députés les plus assidus,
21:21la place 19 dans le Parlement
21:23européen. Vous savez qui siège la place 19 ?
21:25Parce qu'elle est souvent vide.
21:27J'imagine que vous parlez de Jordan Bardella ?
21:29Oui. C'est vrai qu'elle est souvent vide ?
21:31Non, honnêtement,
21:33on ne va pas
21:35parler de ça comme ça.
21:37Jordan Bardella, maintenant, il est devenu président de son groupe
21:39au Parlement européen. On a
21:41évidemment des divergences
21:43sur bien des sujets,
21:45mais Jordan Bardella
21:47il est présent pour les votes et la place 19
21:49elle est occupée. La vraie question
21:51qui se pose pour nous c'est comment on fait en sorte,
21:53nous, français, de peser
21:55au Parlement européen, de compter, de travailler
21:57pour faire en sorte de changer les équilibres.
21:59Mais vous ne votez pas ensemble. Et ce que j'ai regretté, c'est vrai, ces
22:01dernières années, c'est qu'effectivement
22:03le Rassemblement national qui avait la plus grande délégation
22:05n'était pas réellement présent
22:07dans les débats les plus importants,
22:09y compris pour faire entendre la voix de la France et la voix
22:11des français. Nous, on est peut-être
22:13une moins grande délégation, mais
22:15comme vous le disiez à l'instant, avec tous les élus qui m'accompagnent,
22:17je peux garantir aux français
22:19qu'on est tous les jours au combat.
22:21Parce que l'Europe, c'est ça. L'Europe, c'est un combat quotidien.
22:23François-Xavier Bellamy, dernière question.
22:25Est-ce que ça vous a choqué le fait qu'on interrompe
22:27un match de football pour rompre le Ramadan ?
22:29Match de
22:31Ligue 1 entre Angers et Monaco,
22:33c'était samedi je crois.
22:35Mais bien sûr, c'est pas que ça m'a choqué,
22:37c'est que c'est un vrai
22:39grand moment de rupture
22:41avec notre
22:43projet français.
22:45C'est le projet de la France,
22:47c'est le projet d'un pays
22:49dans lequel on ne
22:51change pas notre manière
22:53de vivre à cause des coutumes
22:55et des exigences
22:57de quelque communauté que ce soit.
22:59On ne laisse pas la communauté nationale
23:01être divisée. Et aujourd'hui,
23:03cette volonté de diviser
23:05et de fracturer la communauté nationale
23:07qui vient notamment de l'agenda islamiste,
23:09elle s'exprime
23:11dans tous les lieux
23:13apparemment anodins de la vie
23:15de la société. Des parlementaires,
23:17notamment LR, ont déposé un rapport d'information
23:19extrêmement précis
23:21sur l'antrisme islamiste
23:23dans le monde du sport. Il faut prendre ça
23:25très au sérieux. Parce que le sport, c'est un
23:27vecteur éducatif et les islamistes le savent
23:29et donc ils rentrent dans le monde
23:31du sport, dans les clubs et notamment
23:33dans le football pour faire avancer leur agenda.
23:35On doit y mettre évidemment un terme.
23:37Vous savez que la Fédération Française de Football
23:39est hostile à ce type de pratiques.
23:41J'espère qu'elle fera respecter sa propre consigne demain.
23:43Bien à 8h58.