• il y a 3 jours
Première blablaterie consacrée à des champions du monde oubliés ou à l'histoire trop enterrée. De l'improbable Keke Rosberg, au grognon et incroyable Denny Hulme, jusqu'au trop gentil Phil Hill et le sacre dont il ne voulait pas.

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#ChroniqueHistorique

0:00 Es-tu un fan de F1 ?
1:03 Keke Rosberg
7:39 Denny Hulme
16:59 Phil Hill

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00Sébastien de Fethel arrive à tous les nommer, c'est un fan de Formule 1, et toi, es-tu un vrai fan de Formule 1 ?
00:05Sais-tu nommer tous les champions du monde ? Ne me réponds pas, je ne t'entendrai pas, sauf si tu me réponds en commentaire.
00:10Quoi qu'il en soit, ce n'est pas vraiment le sujet d'aujourd'hui.
00:13Le sujet d'aujourd'hui, c'est plus de s'intéresser aux champions du monde que tu ne connais pas.
00:16Sauf si, auquel cas, t'arrives à tous les citer, dans ce cas-là, tu les connais tous.
00:20Mais t'as quand même compris l'idée globale, aujourd'hui, on va s'intéresser aux champions du monde
00:24qu'on a un petit peu oubliés à travers l'histoire.
00:27Ces champions du monde qui ne reviennent presque jamais, voire pas du tout, lorsqu'il est question d'évoquer le fameux...
00:34Jowat.
00:34Mais puisque ça ne fait jamais de mal d'étendre sa culture, et que je ne me sens pas particulièrement l'âme
00:40de dédier une chronique vraiment profonde et spécifique pour chaque champion du monde de l'histoire,
00:46je me suis dit que ça pouvait être intéressant de faire plus cette petite énumération de quelques pilotes,
00:52quelques champions du monde, principalement, que tu ne connais pas, que l'histoire a un petit peu oublié.
00:56Et pour commencer un petit peu en douceur, j'ai décidé de lancer un nom que tu connais très certainement et très forcément,
01:03Rosberg.
01:04Non, pas lui, l'autre.
01:05Eh oui, on va pas se mentir, si t'es de ma génération ou la suivante,
01:09il y a de grandes chances que tu aies eu connaissance de Kéké Rosberg grâce à son fiston,
01:14et c'est tout à fait normal, quand tu vois l'écart qu'il y a à peu près entre les deux, je suis né en 93,
01:19Kéké Rosberg est champion du monde en 1982,
01:22et justement, parce que derrière cet accoutrement atypique, il y a un pilote qu'on ne connaîtrait pas nécessairement si ce n'était pour son rejeton,
01:29du coup, replongeons-nous dans les années 80 pour essayer de connaître un petit peu Kéké Rosberg.
01:34Kéké Rosberg a quelque chose d'exceptionnel en lui-même et a beaucoup contribué à révolutionner un petit peu la Formule 1 à sa petite échelle,
01:42pourquoi ? Parce qu'il est d'origine finlandaise.
01:45Bon, il est né en Suède, mais il est finlandais, je cherche pas à comprendre.
01:47Parce que tu ne seras pas surpris de te dire que dans les années 70-80, la Formule 1 en Finlande, c'est à peu près aussi populaire que la pétanque ou le surf,
01:56et Kéké Rosberg, forcément, ses débuts sont compliqués à cause de ça, puisqu'il a du mal à trouver des sponsors à cause de sa nationalité,
02:03il a du mal à grappiller jusque-là, on lui dit « mais dégage, va faire du rallye comme tous les Finlandais » et il vient pas nous embêter.
02:10Mais Kéké, il avait envie de faire de la Formule 1, comme tu peux le voir à sa gueule, c'est un personnage atypique,
02:15il a un caractère un petit peu grognon, il s'est dit « je veux faire de la Formule 1 », il fait de la Formule 1,
02:20il débute chez Théodore, une équipe assez médiocre en fond de gris en 1978,
02:25et il va continuer à stagner dans des équipes de fond de gris, Wolf en 1979, et ensuite l'écurie Fittipaldi en 80-81.
02:33Fittipaldi, oui, comme le double champion du monde Emerson, ou plus récemment comme le petit Enzo en Formule 2,
02:41ou Pietro qui a fait un remplacement en Formule 1 en 2020, ce sont ses petits-enfants, et oui, les Fittipaldi, ça se reproduit énormément.
02:50Et pour dire, ce n'est pas l'écurie de Emerson Fittipaldi, c'est l'écurie de son frère Wilson, qui était aussi pilote dans les années 70,
02:57ils ont lancé, enfin, Wilson a lancé son écurie, Emerson a piloté pour son frère, ce qui a tué sa carrière au passage,
03:04mais je m'égare, c'était une écurie qui n'était vraiment pas terrible, et qui, au fur et à mesure des années, le budget n'était plus là du tout,
03:12l'écurie a sombré, et Rosberg était en plein dedans, et perdu pour perdu, le mec, il a signé sa lettre de démission,
03:20il a dit « je sais que j'ai que ça pour rester en Formule 1, mais j'en ai marre, je démissionne », il s'est barré,
03:26il a même lancé un petit appel dans la presse, genre en mode « hé, vous savez pas qui je suis, mais je me barre de cette équipe et je suis libre ! »
03:33Et il s'avère qu'au même moment, en 1982, il y a l'écurie Williams, qui avait remporté les deux titres en 1980, qui se retrouve sans pilote,
03:44puisque d'un côté on a Alan Jones, son champion du monde, qui a pris sa retraite, et Carlos Reutemann, qui a échoué de 1 point pour prendre le titre,
03:53qui est en dépression, parce qu'il a perdu le titre pour 1 point. Du coup, il cherche un petit peu des pilotes par-ci et là,
03:59et il voit ce Rosberg, ils lui font faire un essai chez Williams, ils se disent « ouaf, c'est pas mal au final », et il s'avère qu'il gagne le titre en 1982 direct.
04:10Alors, même s'il est champion du monde fin 1982, on n'est pas trop sûr, on se dit même qu'il y a eu une arnaque, parce que personne ne l'a vu venir ce Rosberg,
04:19comme je le disais, dans les catégories inférieures, on ne le voyait pas trop, parce qu'il vient de nulle part, il n'avait pas de bonnes équipes,
04:25en Formule 1, il n'avait pas de bonnes voitures et il ne faisait pas de résultats, et en plus, je tiens à replacer le contexte de la saison 1982,
04:35on a 11 vainqueurs lors de cette saison, si tu veux te refaire une saison classique, tu te refais la saison 1982, ou si tu veux la faire version courte,
04:43il y a le copain Le Circuit qui a fait une rétrospective de cette saison, c'est une saison chaotique, les favoris pour le titre,
04:51les Ferrari sont réduites à néant suite à la mort de Gilles Villeneuve et à l'accident de Didier Pironi qui interrompt sa carrière pour toujours,
05:00chez les Renault, Alain Prost et René Arnoux se tirent collectivement dans les pattes et Renault ne gagne rien,
05:07et chez McLaren, c'est un petit peu pareil avec Niki Lauda et John Watson qui se prennent mutuellement des points,
05:12et au final, c'est Kéké Rosberg qui prend le titre en ne gagnant qu'une seule course, le célèbre Grand Prix de Suisse à Dijon.
05:20On parle d'un Finlandais né en Suède qui a remporté le Grand Prix de Suisse à Dijon. Tout va bien.
05:27Mais en 1983, Rosberg fait honneur à son numéro 1 qu'il porte désormais sur sa Williams, malheureusement, la Williams n'est pas tout à fait en mesure de suivre la lutte,
05:37et ensuite, 84-85 vont être des années compliquées, et lorsqu'il va le découvrir fin 85, que Frank Williams, courant 82, avait l'intention de lui la mettre à l'envers,
05:49parce que Frank Williams, il a vraiment pris Rosberg par défaut en 82, il avait littéralement personne à foutre dans ses bagnoles,
05:56du coup, il a mis Rosberg, et en courte saison, il a essayé de négocier pour le remplacer avec un autre pilote, ça n'a pas marché,
06:03et lorsque Rosberg découvre ça fin 85, il dit « bah je me barre, j'aime pas ta gueule, tu me fais pas des coups dans le dos, j'aime pas ça »,
06:11et il faut savoir que Frank Williams et Kéké Rosberg, c'est des caractères, voilà, t'as pas envie de t'embrouiller avec ces gens,
06:18Rosberg se barre, il va chez McLaren, McLaren est très performante en 86, il joue le titre justement contre les Williams, piloté par Piquet et par Mansell,
06:28malheureusement, en face de lui, il avait un certain Alain P, qui était un excellent pilote, et Rosberg était vraiment plus dans le coup,
06:36en plus, il était un peu à côté de ses pompes cette saison-là, et il s'est retrouvé à jouer l'aîlé, à jouer le jeu de l'équipe,
06:43puisque, comme je le disais, il n'était plus vraiment dans le coup, et il va grandement contribuer justement au titre d'Alain Prost en fin de saison,
06:49puisque les Williams étaient devenus vraiment redoutables, et il va prendre sa retraite comme ça, il aura au final une carrière assez éclair,
06:57mais malgré tout, c'est un pilote qui a grandement marqué ses quelques années en Formule 1, les contemporains de Kéké Rosberg pouvaient l'admirer,
07:07ils peuvent encore s'en rappeler comme un de leurs pilotes favoris, et même si justement à cause de cette très courte période de temps en Formule 1,
07:16et son palmarès qui semble assez maigre pour un champion du monde, c'est un pilote qui a marqué de manière significative son époque.
07:24Bon, maintenant que je t'ai accroché avec un nom que tu connais forcément, on va passer à l'extrême radical, le champion du monde le plus oublié de toute l'histoire...
07:35Attends 30 secondes, il faut que je regarde...
07:39Danny Holm ! Danny Holm, un champion du monde oublié par le temps, mais il faut savoir que ironiquement, contrairement à Kéké Rosberg, Danny Holm était un personnage totalement oubliable en son temps.
07:52Alors attention, ne me fais pas dire ce que j'ai pas dit, même si ça y ressemble beaucoup à ce que j'ai pas dit, Danny Holm était un excellent pilote,
07:59il a même contribué à la Formule 1, à l'histoire avec un grand H, je vais y venir dans quelques instants, mais je dis ça parce que Danny Holm, c'était un personnage très discret.
08:11Pour la petite anecdote, il faut savoir que lors de sa dernière saison en 1974, il est chez McLaren, son coéquipier c'est Emerson Fittipaldi, qui jouait le titre, à égalité avec Larry Gazzoni de chez Ferrari.
08:24Holm a abandonné au bout de quelques tours sur une panne, et le mec il s'est barré avant la fin de la course, son coéquipier était en train de jouer le titre, son équipe jouait le titre, le gars il s'est barré,
08:38et lorsqu'un journaliste a réussi à le choper en train de se barrer, il lui a dit « Monsieur Holm, Monsieur Holm ! » Bon je te le refais, il lui a fait « Mais vous partez, c'est votre dernière course, vous restez même pas à nous dire au revoir ! »
08:51« Justement je suis plus pilote, qu'est-ce que tu me veux ? » Et il s'est barré, et on ne l'a plus jamais revu. Voilà, j'exagère un peu, bien sûr qu'on l'a revu un peu, mais ce n'était pas un pilote qui aimait l'attention médiatique.
09:04Et pour revenir un petit peu sur son histoire, c'est en plus un personnage qui fait vraiment de la peine, Danny Holm. Ce n'était pas un personnage facile, on le surnommait même « l'ours »,
09:16parce qu'il avait un caractère un peu, comme je l'ai exprimé dans cette petite anecdote, tu sens que c'est le mec qu'il ne faut pas embêter, mais il n'aimait pas faire du bruit non plus, il était un peu renfroigné dans son coin.
09:27Et c'était un petit prodige le Danny Holm, parce qu'il éclate tout en catégorie inférieure, au point qu'il fait ses débuts assez rapidement en Formule 1, et au bout d'une petite saison,
09:38Jacques Brabham, alors double champion du monde et immense star qui vient de fonder son écurie, le recrute à ses côtés pour la saison 1966.
09:47Alors 1966, très rapidement, c'est une saison où on change drastiquement de formule, on passe à des moteurs 3 litres, c'était une révolution à l'époque, parce que la plupart des motoristes n'étaient pas prêts,
10:00et Repco, qui motorisait l'écurie Brabham, avait réussi à produire des bons moteurs, c'était un des seuls fournisseurs qui avaient réussi vraiment la transition, mais qui dit grosse transition moteur, tu te rappelles de 2014, dit énormément d'abandon.
10:16Et pour te la faire courte, Danny Holm, c'est soit il monte sur le podium, soit il abandonne, il fait 4 podiums en tout, sur la saison il y avait 10 ou 11 courses de mémoire, on était encore sur des saisons assez courtes,
10:28et c'est un excellent début, c'est sa deuxième saison en Formule 1, je rappelle, c'est très compétitif, même s'il a une bonne voiture, c'est des excellents résultats, surtout que, encore une fois, dans les années 60, les pilotes n'ont pas de simulateur, ils n'ont pas vraiment de préparation physique, donc quand on est un jeune pilote comme ça, c'est exceptionnel de faire ce type de résultat.
10:49Et il devient champion du monde en 1967, pour sa troisième saison complète, et là où c'est vraiment incroyable, c'est qu'il gagne le titre face à Jack Brabham dans une Brabham, c'est-à-dire qu'il a battu son patron au championnat du monde, et laisse-moi te dire que l'ambiance, elle était tendue chez Brabham en 1967, parce que logiquement, Jack Brabham, c'est son chouchou, c'est son équipe, il l'a monté jusqu'à un troisième titre, il a réussi un exploit formidable,
11:17et Jack Brabham, il est un petit peu comme Danny Holm, c'est pas quelqu'un qui parle beaucoup, et il a pas un caractère facile, tu vois, et le truc, c'est que quand il voit que son petit jeunot à côté, il commence à gagner des courses, et au championnat, il voit qu'il est pas loin, qu'il est même devant, Brabham, il est pas très content, tu vois, donc quand il y a des nouvelles pièces, généralement, il va les mettre sur sa voiture, plutôt que sur celle de Holm, ou alors, pour un petit peu, voilà, faire genre je suis le patron juste et équitable,
11:46quand il y a des pièces un peu expérimentales dont on n'est pas sûr, et ben, il dit à Holm, si tu veux, je te les laisse, voilà, on équilibre le jeu, bon, en fin de saison, Holm gagne le titre, mais inutile de dire que l'attention est à son paroxysme entre les deux, c'est la guerre froide, parce que, ben, déjà que les deux parlent pas beaucoup, alors là, ils parlent encore moins, en plus, dans l'équipe, je te raconte pas, parce que, ben, les mécaniciens, ils sont pas bien, parce que même si les deux gars sont un peu bougons, ça reste des gars sympas,
12:15et en plus de ça, l'un des deux est le patron, donc, tu vois, en tant que mécanicien, t'es pas bien, tu te dis, c'est dur de pas prendre parti, donc, Holm simplifie les choses, parce qu'en 1968, il a son pote, enfin, son compatriote, c'est pas vraiment son pote, à ce moment-là, Bruce McLaren, qui a lancé son équipe, McLaren, et il se dit, bon, il y a un petit jeune, qui a mon âge, il est sympa, il y a une équipe néo-zélandaise, allez, je tente le coup,
12:45il va chez McLaren, et ça marche de ouf, ça marche excellemment bien, parce que Danny Holm, pour sa première saison chez McLaren, il gagne le titre en Can-Am, alors, je rappelle, on est dans les années 60, à l'époque, il y a peu de courses en Formule 1, enfin, en championnat du monde de Formule 1, mais les pilotes prennent part à tout un tas de Grand Prix, tu as les Tasman Series en Océanie, et tu as le Can-Am aux Etats-Unis,
13:09Bruce McLaren avait commencé son équipe aux Etats-Unis, et lorsque Danny Holm le rejoint, et bien, il remporte le titre, et Bruce McLaren, il s'en tape, il n'a pas d'orgueil, Bruce McLaren, enfin, il veut gagner, bien sûr, mais il s'en tape que ce ne soit pas lui qui ait gagné le titre, ce qui compte pour lui, c'est que l'équipe ait gagné le titre, parce que Bruce McLaren se servait de l'argent gagné en Can-Am pour financer son équipe de F1, c'est formidable, du coup, la collaboration se passe à merveille,
13:37et il se trouve que ça continue en 1969, ils gagnent à nouveau en Can-Am, ils gagnent leur premier Grand Prix en Formule 1 au passage, et en 1970, c'est le drame, c'est le drame parce que Danny Holm est victime d'un grave accident, et lors de cet accident, la voiture prend feu, mais c'est du méthanol, et là, bon, je ne vais pas te faire un court physique, parce que je suis très mauvais, mais grosso modo, c'est les fameuses flammes invisibles,
14:04et il est en train de piloter, et il ne se rend pas compte qu'il est en feu, du coup, il se sent en train de brûler, là, il stoppe la voiture, il saute de la voiture, alors qu'elle est encore à peu près à 100 km heure, il fait une chute de malade, il se brûle les bras, il se blesse de partout, quoi, et il s'en sort, tout va bien, c'est juste des très gros bobos,
14:26et Bruce McLaren va le voir, évidemment, en urgence, tout va bien, continue à développer la voiture, on a un championnat à gagner, Bruce McLaren se dit, allez, on a du boulot, il retourne en Europe, et 10 jours plus tard, Bruce McLaren se tue en essayant, justement, ces voitures qu'il préparait pour le Can-Am, là, le moral est au plus bas chez McLaren,
14:49et j'en viens où je voulais en dire, en disant qu'il a contribué grandement à l'histoire, dans l'ombre, à la Danny Holm, c'est parce que c'est lui qui redresse McLaren, c'est lui qui, parce que les troupes étaient au plus bas, naturellement, Bruce McLaren, c'était un leader né, et là, il n'y a plus de leader, l'équipe, il n'y a plus rien, et c'est Danny Holm qui prend la relève, aidé par Teddy Mayer, qui était le collègue de Bruce McLaren avec qui il gérait l'équipe,
15:18et Holm, il va reprendre la course très rapidement aux Etats-Unis, il va continuer, malgré la douleur, malgré les blessures, il arrive à peine à tenir son volant, à fermer la main, il termine 3ème de la course, et puis ensuite, il va finir par remporter le second titre, son second titre en Can-Am, et à partir de là, McLaren va renaître,
15:39Malheureusement pour Danny Holm, rien ne se passe bien dans sa vie, puisque quelques années plus tard, ça va être son autre meilleur ami, Peter Havison, qui va se tuer début 1974, pilote qui était passé, justement, grâce à lui, chez McLaren, qui avait gagné des courses avec McLaren, auparavant, il y a aussi eu la mort de François Sévère, qui était un peu ami avec tout le monde, et voilà, fin 1974, il dit, c'est bon, j'en ai marre, j'arrête, avec la fameuse anecdote que j'ai racontée au début,
16:07Et pour vraiment, pleinement dessiner le dessin de la tragédie de la carrière de Danny Holm, déjà, il a eu un papa qui a été gravement blessé pendant les guerres, et ensuite, quelques années plus tard, machin, après sa retraite, il y a son enfant qui va aussi perdre la vie, et ensuite, sa femme qui va le quitter,
16:30Et, bon, il va décéder d'une crise cardiaque, parce qu'en plus, il était très cardiaque dans la famille, Danny Holm, c'est un personnage, quand tu lis sa bio, faut pas être dans une mauvaise passe de ta vie,
16:46Bon, allez, je t'en sers un petit dernier pour la route, Hill, eh, tu vas me dire, non, mais je le connais, Hill, et déjà, tu vas me dire lequel, si t'es pas trop, parce que t'as Damon Hill, fils de Graham Hill, mais bien sûr, je te parle du troisième, Phil Hill, et là, tu vas te dire, ben, c'est lequel, c'est le père, c'est le grand-père, non, il a rien à voir, c'est un américain, rien à voir avec ces deux britanniques, tu me diras que Hill aussi, c'est un nom très, très commun,
17:12Du coup, Phil Hill, ben, qu'est-ce qu'il a de beau, Phil Hill, il est principalement connu, parce qu'il porte le même nom que Graham Hill, et qu'il a été champion en 61, juste avant Graham Hill, champion en 62, ce qui est parfait pour se souvenir de lui, quoi, mais sinon, à part ça, trois victoires en Formule 1, c'est pas le palmarès qui crie le plus succès, tu vois, et pourtant, Phil Hill, c'est pas non plus un mauvais pilote, on va voir ça, parce que trois victoires au Mans, quand même, avec Ferrari,
17:41victoire aux 2000 km de Daytona, il a gagné les 1000 km du Nürburgring à deux reprises, et les 1000 km de Buenos Aires deux fois, les 12 heures de Sébring à deux reprises, franchement, si ça, c'est pas un palmarès de légende du sport auto, je sais pas ce que c'est, donc, dis-moi ce que c'est, parce que je sais pas ce que c'est d'autre, mais son histoire en Formule 1, elle est beaucoup moins réussie, pourquoi ?
18:04Pour deux raisons. Déjà, pour présenter le personnage, Phil Hill, c'est un petit peu un Danny Holm, dans le sens où il aime pas l'attention, il aime pas tout ça, mais encore plus profondément, Phil Hill, c'est le mec bien, c'est le mec sympa, et même, j'ai envie de dire, s'il y a un champion du monde qui a le moins une mentalité de champion du monde de toute l'histoire de la Formule 1, c'est Phil Hill, parce que le gars était pas du tout dans cet esprit de tueur, de fameux tueurs qu'on retrouvait chez les HLM,
18:34chez les Ascari, chez les Fangio, chez les Moss, chez les Clark, chez les Graham Hill, et puis chez tous ceux qu'on connaît par la suite, c'était le gars, il avait conscience qu'il pouvait mourir, et du coup, de son propre aveu, il prenait moins de risques, et c'est peut-être aussi grâce à ça qu'il était si bon dans les courses d'endurance, c'est aussi grâce à ça que du coup, ça a été un pilote de Formule 1 qui était très fiable,
18:58et en plus, c'était un peu un bricoleur, il adorait un peu bricoler les Formule 1, il adorait la mécanique, tout ça, et donc, ça aussi grandement contribuait à son succès en général.
19:10Il a donc beaucoup gagné avec Ferrari, donc principalement en courses d'endurance et voitures de sport, mais lorsque Ferrari l'a ramené en Formule 1, les choses étaient différentes, parce que déjà, c'était pas la même mentalité, et en plus, il s'est très vite confronté à un grand rival, et je vais faire une petite aparté pour servir un peu de préambule à la fameuse saison 1961 où Furyl a gagné le titre,
19:37c'est le personnage de Jürgen Rindt, un personnage qui, je pense, tu connais à force, enfin, si tu suis un peu les vidéos historiques que je fais, parce que je le mentionne souvent, pour moi, c'est un des plus grands champions du monde de l'histoire, même, j'ose le penser et le dire, parce qu'il était purement formidable,
19:58mais ce qui s'est passé pour Jürgen Rindt, c'est que lorsqu'il a eu une voiture capable de gagner le titre en 1970, il a dominé, mais il a eu un terrible accident lors des essais à Monza suite à une panne mécanique qui l'a envoyé dans le rail et il s'est tué.
20:15En fin de saison, Jacky X, pour Ferrari, pouvait gagner le titre, mais Lotus a ramené ses voitures pour la dernière manche pour protéger les chances de Jürgen Rindt. Au final, ça n'a pas servi à grand chose parce que Jacky X n'aurait jamais pu combler l'écart suffisant pour être champion du monde, mais Jacky X en parle de temps en temps sur le fait qu'il n'a jamais remporté deux titres,
20:42et je l'entendais récemment dire à l'antenne de l'Artbeuf, le diffuseur belge, en parlant de cette saison où il aurait pu gagner le titre, il disait, c'est ce qu'il y a de plus juste parce que ça aurait été très inconvenant de remporter le titre alors que le meilleur pilote de cette saison-là était mort.
21:01L'histoire est bien évidemment tragique pour Jürgen Rindt, et en même temps, il y a un semblant de poésie tragique comme la Formule 1 sait si bien l'écrire malgré elle, ce champion sans couronne, enfin c'est plutôt la couronne sans champion dont on parle pour Jürgen Rindt, mais pour le cas de Phil Hill, c'est totalement différent.
21:20Je replonge du coup en 1961. En 1961, Ferrari domine tout, et avec Phil Hill, et avec un certain Wolfgang von Trips. Wolfgang von Trips, c'est également un jeune prodige, et tu l'auras peut-être un peu deviné avec son nom, il est issu de la noblesse allemande.
21:38Et il faut savoir qu'Enzo Ferrari, noblesse allemande, enfin noblesse tout court, il veut que ses pilotes inspirent le prestige et le respect. Phil Hill, quand il va le voir dans le garage, il a les mains dans le cambouis en train de bricoler son moteur, ses suspensions, tout ça, et il lui dit, mais dégage, t'as les mécaniciens pour faire ça, toi t'es pilote.
22:05Et Phil Hill dit, non, moi je veux connaître ma voiture, je veux la régler comme je veux, alors que de son côté, von Trips est bien habillé, bien élégant, les belles manières, et il monte dans la voiture, et il va très vite.
22:17Donc on a vraiment deux écoles totalement opposées, j'ai envie de dire presque un peu à la prosthéna en un sens, mais 50 ans plus tôt, bon pas 50 ans mais je suis très mauvais en maths, et la saison se déroule, Hill remporte quelques grands prix, von Trips remporte d'autres, dans l'ensemble c'est von Trips qui est le meilleur des deux, et arrive l'épreuve finale à Monza.
22:41Pour cette épreuve, naturellement, Ferrari, c'est la grand prix à domicile, donc ils veulent gagner, ils engagent autant de voitures que possible, ils ramènent trois autres pilotes, puisqu'à l'époque t'engages autant de pilotes que tu veux, et Ferrari a ramené de nouveau réglage, une nouvelle transmission, je sais plus quoi exactement, mais bref, le fait est que Phil Hill, lorsqu'il pilote la voiture, il y a un truc qui lui va pas.
23:10Les autres pilotes disent, tout va bien, tout va bien, pas de soucis. Phil Hill, il dit aux mécanos, non je veux que tu me remettes la voiture comme avant. Les mécaniciens disent, non mais attends, il y a que toi qui te plains, tout, et bon, après moultes discussions, Phil Hill, il a quand même le respect des mécaniciens, parce que voilà, il voit qu'ils connaissent son métier et qu'ils se comprennent entre eux, du coup, les mécanos changent la voiture de Hill.
23:36La course débute, Wolfgang Von Trips est pris dans un accident avec Jim Clark, qu'il envoie dans les tribunes, ça tue une dizaine de spectateurs, et Von Trips se tue également pendant ce Grand Prix, on est au premier, deuxième tour, et là, bon, c'est bien évidemment un drame terrible, parce que énormément de spectateurs sont morts, un pilote est mort,
24:03donc naturellement, en 1961, la course continue. Les trois autres Ferrari abandonnent à cause de problèmes liés à la transmission, au moteur, enfin, tout ce que Hill n'aimait pas dans sa voiture, il a fait changer, et Hill remporte le Grand Prix, et de ce fait, devient champion du monde.
24:20Il faut savoir que Phil Hill n'était pas du tout le champion que Ferrari voulait voir gagner, et en plus, si on regarde un peu la saison, il semble un peu évident que Von Trips était meilleur que lui dans l'ensemble.
24:36Donc, le titre est sale, en un sens, il est sale un petit peu pour tout le monde, bien sûr pour Ferrari, et même pour Hill lui-même, il ne se sent pas digne de ce titre, et en plus de cela, comme je le disais plus tôt, Hill, c'est vraiment le gars sympa, c'est le gars qui n'a pas une mentalité nocive ou toxique, il n'a pas cet esprit de tueur, de vainqueur,
25:01et donc ça l'affecte profondément d'avoir gagné ce titre dans ces conditions, et par la suite, il va simplement quitter Ferrari, il va se mettre à rouler pour des équipes moins performantes, mais privées, avec lesquelles il va se sentir plus à l'aise, il ne brillera pas autant, comme je le disais, c'est pas un pilote qui a particulièrement mis des étincelles dans le monde de la Formule 1, mais c'est un excellent pilote, solide et robuste,
25:29et pour sa fin de carrière, là aussi, c'est l'anecdote un peu marrante, c'est-à-dire que, je crois que c'est 68, quelque chose comme ça, début 69, personne ne le voit débouler, il n'y a pas eu de communiqué de presse, il est où Phil Hill ?
25:43Et là, on comprend que le mec, il a pris sa retraite, et plus tard, il dira, écoutez, moi, je n'avais pas de contrat pour la saison prochaine, je n'avais pas envie de me démener pour trouver un volant, pour trouver de quoi rouler, donc moi, je me suis dit, je n'ai pas de volant, je prends ma retraite, et un champion du monde qui, un peu comme Danny Hulm, mais de manière encore plus privée, a totalement disparu dans l'anonymat complet.
26:12Et je vais m'en arrêter là, parce qu'au final, je voulais évoquer quelques champions du monde, mais tu me connais, je parle beaucoup trop, beaucoup trop longtemps, mais j'essaierai d'en faire d'autres à l'avenir, si ça t'a plu, je te fais des gros bisous, je te remercie pour ton écoute, et à très bientôt.