«On fait croire aux Français que le seul problème de la politique intérieure se résume à quelques OQTF, c’est faux ! Sur 130 000 OQTF délivrées chaque année, il n'y a pas 130 000 délinquants ou criminels. 75% ce sont des non-renouvellements de titres de séjour.» dénonce Pierre-Henri Bovis, avocat pénaliste, à propos des prises de parole de Bruno Retailleau, dans #PunchlineWE vendredi 14 mars.
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00:00Moi, le ministre de l'Intérieur, aujourd'hui, le matin, c'est l'Algérie, le midi, c'est l'Algérie, le soir, c'est l'Algérie.
00:05C'est le ministre de l'Intérieur. Donc, c'est-à-dire que la politique intérieure se résume aujourd'hui à la politique entre la France et l'Algérie.
00:12Donc oui, moi, je trouve ça assez gênant. Effectivement, où sont les voix ? Pourquoi nous n'entendons pas les voix diplomatiques ?
00:17Pourquoi nous n'entendons pas le ministre des Affaires étrangères, qui est en lien, enfin, qui est compétent pour parler des sujets internationaux ?
00:23Et je rappelle que, peu importe si on veut réviser les accords de 68, de 94, cela relève de la compétence exclusive du chef de l'État.
00:29Mais dès lors qu'il y a de l'insécurité, dès lors que des ressortissants algériens, en France, créent de l'insécurité, c'est le rôle de le ministre de l'Intérieur, de l'État.
00:40Là, on fait croire, quand même, aux Français que le seul problème, aujourd'hui, de la politique intérieure se résume à quelques OQTF. C'est faux.
00:46Quand on parle du problème d'insécurité à Paris, à Marseille, à Rennes, à Brest, ça ne se résume pas qu'à des OQTF.
00:55— Oui, mais c'est un problème d'OQTF récurrent. — Surtout qu'en plus, sur les OQTF...
00:59— On les comprend suffisamment sur ce plateau. — Sur les OQTF, en plus, si on est honnête, vous savez, il y a à peu près 130 000 OQTF qui sont délivrés chaque année.
01:05Sur les 130 000 OQTF, il n'y a pas 130 000 délinquants ou criminels. La plupart du temps, dans l'écrasante majorité, à peu près, c'est 75 % d'OQTF.
01:14C'est pour des renom, renouvellement de titre de séjour. Donc en fait, vous voulez voir ce sujet qui revient constamment...
01:18— Donc il y en a 25 000 qui sont potentiellement des délinquants. — Bien sûr. Mais ce sujet qui revient constamment de la bouche du ministre de l'Intérieur...
01:24— Mais c'est normal. Mais c'est normal. — Moi, je pense qu'il n'en parle pas. Si lui n'en parlait pas, il n'en parlerait aujourd'hui.
01:30— Mais c'est au chef de l'État d'en parler. Et en plus de cela, regardez, cela fait plus d'un mois qu'il a engagé un bras de fer avec l'Algérie.
01:36— Mais il n'en parle pas. — En tout cas, le bras de fer qui... Il en est où, ce bras de fer ? Mais parce que ce n'est pas son rôle.
01:41Ce n'est pas sa compétence. Et là, il marche sur les plates-bancs du chef de l'État.