Elia, restaurant de la Gaîté Lyrique, témoigne sur la difficulté qu’elle rencontre par l’occupation des migrants : «Je ne veux pas qu’en enlève le pain de la bouche de mes enfants».
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00:00– La situation est terrible ? – La situation est terrible.
00:04Il y en a sûrement, il y en a parmi eux,
00:08parmi les jeunes migrants qui sont très gentils,
00:10avec qui je n'ai jamais eu de soucis.
00:13J'ai mes enfants qui jouent au foot devant la brasserie,
00:15les migrants jouent avec eux, ils sont très gentils.
00:19Moi, les migrants me font de la peine,
00:20parce qu'ils sont endoctrinés par le collectif
00:23qui leur monte la tête, en fait.
00:25Le collectif n'est pas là pour les bonnes choses.
00:28Les gens, il faut les accueillir, c'est une chose.
00:31Les mettre à même le sol, sans sanitaire, sans rien,
00:34ce n'est pas les aider.
00:36Faire du social, il faut savoir le faire, sinon on ne le fait pas.
00:39– Vous parlez par exemple, dans cet extrait qu'on vient de voir,
00:42vous parlez de menaces de mort.
00:43– Oui, alors, il y a le 28 janvier,
00:48j'arrive à la brasserie, le midi, il y avait déjà mon serveur.
00:53Et j'arrive, je vois qu'il y a une émeute,
00:55je demande à Clermont, il se passe quoi ?
00:56Il me dit, ils viennent de frapper un journaliste allemand.
00:58Donc, ils ont tabassé, à 15, un journaliste allemand
01:01qui s'est réfugié au CNAM.
01:02Donc, il est parti en courant avec sa caméra, ils l'ont tabassé.
01:05Et donc, du coup, le client qui est sur ma terrasse me dit,
01:07mais il se passe quoi chez vous ?
01:08Donc, je lui explique que la gaieté lyrique est occupée
01:10depuis le décembre, et il me dit, mais ce n'est pas possible.
01:13Et donc, je pars avec le client, et là, il y a trois migrants qui passent
01:17et qui me regardent, qui me font genre, je suis morte.
01:19Donc, même si j'ai peur, je ne leur montre jamais.
01:21Donc, moi, je lève la main, je dis oui.
01:23Toi, t'es raciste, on va te tuer, on va te brûler, on va te violer.
01:27C'est un raciste, c'est un raciste.
01:28Donc, ils s'en prennent à moi.
01:30Le client, le serveur intervoie que ça commence à chauffer,
01:33donc il sort.
01:34Le client qui a peur voit la municipale arriver,
01:36il va chercher la municipale.
01:37La municipale arrive, il continue de me dire, on va te tuer,
01:42on va te brûler, tout leur truc.
01:45Et la police, un client appelle la police,
01:49la police dit non, mais il y a la municipale sans place,
01:50c'était trois femmes.
01:51La municipale a vite été dépassée, donc la police a intervenu.
01:55Et quand la police a intervenu, ils ont ordre de ne pas les contrôler.
02:00Quand on vous dit que vous êtes raciste,
02:02parce que c'est ce qu'on a entendu...
02:04On ne parle pas de racisme, c'est du bon sens.
02:05Il n'y a pas de racisme.
02:06Mon mari est malien, je suis franco-algérienne.
02:11Quel raciste ?
02:12On parle de bon sens.
02:13On parle juste de bon sens, je ne suis pas raciste.
02:16Je ne suis pas raciste.
02:17Moi, je défends mon commerce, c'est tout.
02:19Moi, je n'enlève pas le pain de la bouche de personne.
02:21Je ne veux pas qu'on enlève le pain de la bouche de mes enfants.
02:23Je vais aller où avec mes trois enfants quand je vais tout perdre ?
02:26Je ne suis pas raciste.
02:28Pas du tout.
02:29On veut me coller cette étiquette-là,
02:32parce que les seuls qui ont pris contact avec moi est Reconquête.
02:36Il faut savoir que Yoneko,
02:38qui est la représentante de Reconquête de Paris Centre,
02:42est une cliente de la brasserie avant que j'en prenne la brasserie.
02:45Ça fait sept ans que j'étais salariée à la brasserie
02:47et que Yoneko venait faire la galette des rois
02:50tous les ans quand c'était l'ancien gérant.
02:52Et du coup, quand elle a entendu parler de l'occupation,
02:54elle m'a contactée.
02:56Elle demanda parler au gérant.
02:57Je lui ai dit que ça avait changé de gérant,
02:59que c'était moi maintenant.
03:00Elle me dit que je me souviens de elle.
03:01On s'est vus l'année dernière lors de la galette des rois.
03:05Écoutez, on devait faire la galette ailleurs,
03:07mais on va venir vous apporter notre soutien.
03:08On va venir chez vous.
03:09Moi, je suis commerçante.
03:10Bien sûr, mais en plus, il n'y a pas de...
03:12J'accepte tout le monde.
03:13Mais vous avez totalement le droit, et au contraire,
03:16c'est des gens qui ont envie de vous aider.
03:17Moi, je ne suis pas pour parler de politique,
03:20pour parler de religion.
03:21Moi, j'accepte tout le monde. Je suis commerçante.
03:22Vous voulez venir, vous êtes les bienvenus.
03:23Donc, du coup, Reconquête est venue.
03:25Et quand Reconquête ont vu ce qui se passait,
03:28ils se sont mis à tracter au bord de l'opposé de la brasserie.
03:32Donc, les gens, le collectif, me disent,
03:36ça, c'est à cause de vous, vous êtes une fasciste.
03:39Mais moi, je ne dis à personne de venir tracter.
03:40Tracter est un droit libre.