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00:00On va tout de suite partir écouter Donald Trump qui s'exprime depuis la Maison Blanche.
00:03On l'a soutenu dès que j'ai entendu qu'il était candidat.
00:07Il a été excellent Premier ministre et il fait toujours un très bon travail.
00:12Et c'est quoi qui est plus difficile ? Premier ministre des Pays-Bas ?
00:16C'est assez difficile. Celui que j'ai là est assez difficile.
00:22Quoi qu'il en soit, vous en sortez très bien.
00:25Nous allons échanger sur différents sujets aujourd'hui.
00:28D'abord, ce qui se passe entre l'Ukraine et la Russie.
00:32À ce stade, nous avons des envoyés en Russie, Steve Whitcock et d'autres,
00:37qui parlent avec les Russes.
00:39Ils sont engagés dans des discussions très sérieuses.
00:42Comme vous savez, l'Ukraine a accepté une proposition de cessez-le-feu.
00:48Nous espérons que la Russie le fera aussi.
00:50Des milliers de personnes meurent chaque jour.
00:56Des jeunes, plusieurs milliers par semaine.
01:00Et nous voulons que ça cesse.
01:02Ils ne sont pas américains, ils ne sont pas non plus néerlandais,
01:05pour la plupart d'entre eux, n'est-ce pas ?
01:07Ils sont russes, ils sont ukrainiens.
01:09Ce sont des gens, ce sont des garçons dont nous voulons qu'ils ne meurent plus.
01:16C'est un coup également important pour les Etats-Unis, pour beaucoup de pays.
01:20C'est une chose qui ne se serait jamais produite si j'avais été président.
01:23Ça me met très en colère de voir que cette guerre a éclaté.
01:26Cette guerre a commencé, il faut y mettre maintenant un terme.
01:32Marc a vraiment fait un très bon travail depuis quelques semaines.
01:35On a travaillé ensemble et j'en suis très heureux.
01:38Nous allons également échanger sur le commerce,
01:41ainsi qu'un certain nombre d'autres dossiers.
01:44Nous allons avoir une journée bien remplie.
01:47Il y aura le déjeuner de travail, je vous retrouverai après.
01:49Marc, est-ce que vous voulez prendre position ?
01:52D'abord, M. le Président, merci infiniment pour votre accueil.
01:57Merci de prendre le temps.
02:03Merci pour notre appel il y a quelques semaines.
02:08Trump, 45e président des Etats-Unis,
02:14a lancé une série d'investissements
02:24et a demandé aux Européens d'en faire davantage,
02:28ce qui a été fait.
02:30Le 48e président des Etats-Unis, maintenant,
02:33pousse les Européens à investir jusqu'à 800 milliards d'euros
02:38pour les Allemands, jusqu'à 500 milliards.
02:41Nous avons entendu aussi la déclaration
02:43du Premier ministre britannique.
02:45Beaucoup de déclarations qui vont dans ce sens.
02:47On n'y est peut-être pas encore, mais on va travailler ensemble,
02:49avec vous, pour faire en sorte que l'OTAN
02:54soit bien intégrée sous votre leadership.
02:58Et nous allons dans ce sens-là.
03:00Nous avons également échangé sur la production d'armements.
03:09Et on voit qu'on est en retard par rapport aux Russes et aux Chinois.
03:13Vous avez une énorme base industrielle de défense.
03:17Vous êtes en avance.
03:18C'est une très bonne chose.
03:19Vous avez une industrie de défense forte,
03:23mais il faut faire encore davantage et il faut conserver cette avance.
03:29Et puis, l'Ukraine, bien sûr.
03:32Il faut que le massacre cesse.
03:35Il faut que les villes ne soient plus bombardées.
03:38Vous avez pris une initiative.
03:40Vous avez eu un certain nombre de discussions très fructueuses
03:43en Arabie saoudite avec les Ukrainiens.
03:46Je vous en remercie.
03:50Et donc, jusqu'à l'été, on va continuer à travailler ensemble
03:53jusqu'au prochain sommet de l'OTAN.
03:55Et vous allez vraiment contribuer à projeter la puissance américaine
03:59sur la scène internationale.
04:01Alors, lors de notre première rencontre à l'OTAN,
04:07eh bien, il n'y avait que 7 pays qui payaient à l'époque
04:10ce qu'ils devaient payer.
04:15Voilà, donc, un nombre très limité de pays
04:17qui payaient leur contribution.
04:20Voilà, encore, ils étaient à 2 %,
04:22ce qui, en soi, n'est pas suffisant.
04:27La Pologne faisait davantage.
04:31J'étais très impressionné.
04:35Les Polonais, voilà, ont vraiment beaucoup investi.
04:37En tout cas, un certain nombre de pays
04:39n'investissaient pas assez.
04:41Et à l'époque, j'avais décidé d'en parler.
04:47Puis, j'en ai reparlé.
04:50J'en ai parlé aux rencontres d'après.
04:52Voilà, donc, nous, ce qu'on a dit,
04:55c'est qu'on allait plus s'occuper d'eux
04:57si les investissements n'étaient pas faits.
04:59Et puis, les investissements ont eu lieu grâce à nos actions.
05:02En travaillant avec un certain nombre d'acteurs,
05:04y compris avec Marc,
05:08nous avons avancé dans ce sens-là.
05:10Et je crois qu'un certain nombre de présidents américains
05:12avaient négligé cette question.
05:13Ce n'a pas été mon cas.
05:14Donc, des investissements ont été faits.
05:19Peut-être que c'était 7 pays,
05:20peut-être que c'était 3, je ne sais plus,
05:21sur ceux qui atteignaient les 2 %.
05:24Mais moi, je disais non.
05:25Si vous êtes en infraction vis-à-vis de cette règle de 2 %,
05:28pourquoi est-ce qu'on vous protégerait ?
05:29Pourquoi est-ce qu'on fait cet effort pour vous ?
05:31Et une fois que j'ai dit ça,
05:33j'ai été un peu pris sous le feu des critiques de la presse.
05:39Mais l'argent a fini par arriver.
05:41Des milliards et des milliards,
05:42des centaines de milliards de dollars
05:44ont été investis dans l'OTAN.
05:46Et l'OTAN est devenue plus forte, vous vous en rappelez.
05:49Votre prédécesseur également était un type exceptionnel,
05:52Jens Stoltenberg,
05:54ancien secrétaire général de l'OTAN.
05:56Donc, il a fait une déclaration en disant
05:59que l'argent est arrivé comme jamais.
06:02Des centaines de milliards,
06:05à l'époque, pour l'équivalent de 600 milliards de dollars.
06:08Et l'OTAN en a été renforcée.
06:13Et il faut continuer à avancer dans ce sens-là.
06:16Et on va revenir maintenant à une vie peut-être un peu plus normale.
06:22Les choses vont peut-être s'améliorer aussi du côté de la Russie.
06:27Des discussions sérieuses en tout cas sont en cours
06:29avec le président Poutine,
06:31avec d'autres acteurs qu'ont été russes.
06:34Nous espérons que tout le monde soit sur la même ligne
06:37et que tout le monde ne veuille mettre fin au cauchemar.
06:39Je vois des images des champs de bataille chaque semaine.
06:42Personne ne veut voir ce qu'il y a sur ces images.
06:44C'est absolument épouvantable.
06:46Des jeunes gens, des garçons qui sont morts sur ces champs de bataille.
06:56Ce sont tous des jeunes, avec des mères, des pères, des amis.
07:03Il faut vraiment que ça s'arrête.
07:07Nous espérons continuer à avancer avec ces idées,
07:13savoir où on en est.
07:16Nous avons eu des signaux positifs du côté russe.
07:20Nous attendrons la suite et nous espérons que les Russes
07:22prendront la bonne décision.
07:24On parle ici d'humanité.
07:26Il y a des aspects financiers, des centaines de milliards de dollars
07:30qui sont dépensés, gaspillés en vérité,
07:32de manière complètement inutile dans cette guerre.
07:36C'est un honneur de vous avoir auprès de moi.
07:38Je suis très heureux que vous soyez à mes côtés.
07:42Stoltenberg, Jens Stoltenberg,
07:44c'est un homme d'une grande qualité qui a fait un très bon travail.
07:48Je vous ai soutenu.
07:51Il y avait d'autres personnes que je n'aimais moins.
07:54C'est vous que j'ai soutenu.
07:56Vous savez de quoi je parle.
07:58Je vous ai soutenu.
08:00C'est cet homme-là que je veux à ce poste.
08:02En plus, vous avez été un excellent ministre des Pays-Bas
08:06et vous continuez à travailler.
08:08C'est un grand honneur d'avoir cette délégation.
08:12On a aussi les représentants du secteur énergétique,
08:15les gouverneurs.
08:17C'est Chris, l'un des hommes qui a le plus de talent
08:22dans le secteur de l'énergie.
08:24En général, vous avez aussi fait un très bon travail.
08:27Merci beaucoup.
08:31Une très bonne équipe.
08:36Des gens qui voulaient participer à nos échanges.
08:39Je pense qu'on va bien travailler.
08:41Bien, je suis disposé à répondre à vos questions.
08:48En direct sur CNews et sur Europe 1,
08:50conférence de presse commune de Donald Trump
08:53et de Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN.
08:56On écoute encore une réponse de Donald Trump aux journalistes.
08:59On n'a pas fait ça dans l'obscurité.
09:01On a parlé du morceau du territoire ukrainien
09:06qui serait perdu et acquis.
09:08Tout ça doit ensuite être repris dans un accord final.
09:11Il y a aussi ce qui concerne l'aspect des centrales électriques
09:15qui reçoit tel ou tel.
09:19C'est un processus difficile, mais le premier pas,
09:22c'est le cessez-le-feu.
09:26Il y a déjà beaucoup de sujets individuels qui ont été évoqués.
09:33Ce qu'on dit, c'est qu'il faut que ça mène quelque part.
09:36Voilà ce que vous pouvez obtenir sur tel ou tel dossier individuel.
09:39Il y a aussi eu, bien sûr, le dossier OTAN.
09:43Vous savez ce que ça signifie pour les Russes depuis 40 ans.
09:48Un certain nombre de détails de l'accord final
09:50ont déjà été évoqués et discutés.
09:52Maintenant, attendons de voir.
09:54Voyons voir si les Russes sont au rendez-vous.
09:56Sinon, ce sera vraiment très décevant pour le monde.
10:01Le président russe a dit qu'il était d'accord avec le cessez-le-feu,
10:04mais qu'il avait des réserves.
10:06Est-ce que vous envisagez, monsieur le président,
10:08de lui parler prochainement ?
10:10C'est ce qu'il a déclaré aujourd'hui.
10:12C'est très prometteur.
10:14Il y a eu d'autres déclarations du côté russe.
10:17On ne sait pas si ce sont des déclarations qu'ils font au nom de leur pays ou pas.
10:23Ce sont des opinions, quoi qu'il en soit.
10:25Le président russe a fait une déclaration prometteuse, mais incomplète.
10:30Il faudra lui reparler.
10:33Encore une fois, des gens meurent tous les jours.
10:36Au moment même où on est en train de se parler,
10:38il y a deux, trois personnes qui vont perdre la vie
10:41durant cet entretien.
10:43Il y a des milliers d'hommes qui sont tués chaque semaine.
10:46Il faut qu'on y arrive et qu'on y arrive rapidement.
10:48Je ne pense pas que ça devrait être trop compliqué.
10:51Monsieur le président,
10:55des représentants canadiens vont rencontrer
10:58les ministres de votre administration cette semaine.
11:02Sur les tarifs.
11:04Voilà pour cette prise de parole du président Trump
11:08à propos de cet accord qui a été proposé à Vladimir Poutine sur l'Ukraine.
11:13Il a redit que si M. Poutine ne l'acceptait pas,
11:17ce serait très décevant.
11:19Les choses sont prometteuses.
11:21Mais il a fait une déclaration incomplète.
11:23L'on a dit Donald Trump.
11:25Il ne s'avance pas.
11:26On voit pour l'instant qu'on reste dans le statu quo
11:29entre les deux chefs d'Etat.
11:30C'est vrai qu'il y a des réponses très floues pour le coup de Donald Trump
11:33à ce qu'a dit Vladimir Poutine.
11:34Vladimir Poutine a posé même des questions.
11:36Donald Trump aurait pu y répondre.
11:38Peut-être a-t-il besoin de plus de temps.
11:41Mais ça me permet de rebondir sur ce qu'a dit juste avant Donald Trump.
11:45Ce qui est intéressant c'est cette image
11:47où vous avez Donald Trump et à côté le secrétaire général de l'OTAN.
11:50Si on se souvient des déclarations de Donald Trump
11:52pendant l'élection présidentielle américaine,
11:54il menaçait tout simplement que l'Amérique quitte l'OTAN,
11:57sorte de cette organisation,
11:59parce qu'un certain nombre de pays ne payaient pas assez.
12:02Lui avait exigé à ce que tous les pays membres de l'OTAN
12:05portent leur effort de défense jusqu'à hauteur de 2% du PIB.
12:09Donald Trump est en train d'expliquer au secrétaire général de l'OTAN
12:14qu'il a obtenu gain de cause et qu'il est plutôt satisfait.
12:17Donc ils sont en train de se congratuler tous les deux.
12:20Mais il y a une phrase que je trouve intéressante,
12:22c'est que Donald Trump vient de fixer un nouveau défi à tous les pays de l'OTAN.
12:26Il dit en fait 2% ce n'est pas suffisant,
12:28maintenant il faut aller plus loin.
12:30Et donc je pense que c'est la nouvelle marche.
12:32Mais 2% c'était le minimum.
12:34C'était le minimum mais c'était considéré comme quelque chose de satisfaisant à l'époque.
12:37C'était 3%.
12:39Il a toujours trouvé que 2% ne suffisait pas.
12:42Il a toujours dit qu'il fallait plus.
12:44Oui, toujours.
12:45Olivier Babeau, vous nous avez rejoint.
12:47Je ne voudrais pas me pendre, d'ailleurs.
12:49On voit que les enjeux économiques sont au cœur, évidemment,
12:51de la stratégie de Donald Trump aussi.
12:55On se rend compte, parce qu'on savait, qu'on n'aurait pas dû oublier,
12:58que dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais, pour faire face aux défis,
13:01c'est vrai pour la transition écologique, c'est vrai pour demain la dépendance,
13:04mais encore plus la défense et la souveraineté,
13:06dans le monde d'aujourd'hui, il faut être riche.
13:08Et pour être riche, il faut travailler plus.
13:10C'est-à-dire qu'il y a un moment donné,
13:12il faut que le temps de travail par habitant soit plus élevé.
13:15En France, il est très bas par rapport à ailleurs.
13:17Il n'y a pas de secret.
13:18La richesse d'une nation, c'est la somme des heures travaillées,
13:20des valeurs ajoutées qui y sont faites.
13:22Ça s'appelle même le PIB.
13:23C'est même sa définition.
13:24Et on se rend compte aujourd'hui qu'il va y avoir beaucoup,
13:26beaucoup de choses à payer pour être libre.
13:27Et il faut se souvenir de la phrase de Tucidi dans La Guerre du Péloponnèse,
13:30il faut choisir se reposer ou être libre.
13:32C'est exactement le dilemme.
13:34Aujourd'hui, on a un dilemme qui va s'ouvrir entre le régalien et le social.
13:38Et je trouve qu'Emmanuel Macron n'a pas posé les termes du débat de façon très claire,
13:42puisqu'il dit 800 milliards d'augmentation de la défense,
13:45mais il ne dit pas comment il va la financer.
13:47Il dit 100 milliards.
13:48Oui, pardon, 100 milliards.
13:49800 milliards, c'est au niveau européen.
13:51Oui, c'est au niveau européen.
13:52Mais il fait entendre que ce choix sera indolore pour les Français,
13:57qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts,
13:59qu'il n'y aura pas non plus de réduction apparemment du périmètre de l'État.
14:02Donc on ne sait pas très bien comment on va trouver cet argent.
14:04Et je pense que c'est mentir aux Français de leur dire qu'on peut à la fois être puissant,
14:08se réarmer, être à 5% et ne pas travailler plus,
14:12ne pas avoir des problèmes de garder les mêmes niveaux de pension,
14:15en tout cas de continuer à indexer les pensions sur l'inflation,
14:18et garder notre modèle social de façon totalement à changer.
14:21C'est absolument lunaire qu'on fasse un conclave sur les retraites
14:23alors qu'on est en train de discuter sur le 5%.
14:25Il n'y a plus personne autour de l'Atlantique.
14:27Oui, d'accord.
14:28C'est un conclave où il n'y a plus personne.
14:29La guerre en Ukraine existait quand on a commencé à décider de ce conclave sur les retraites.
14:32Que la moitié du spectre politique français,
14:35l'extrême gauche et Marine Le Pen et le Rassemblement national,
14:39soient pour le retour à la retraite à 62 ans,
14:41c'est absolument lunaire dans les conditions dans lesquelles on vit.
14:44Juste pourquoi Donald Trump veut que les pays investissent plus dans leur armement ?
14:49Pour qu'ils achètent américains et pour faire du business une nouvelle fois.
14:53On ne comprend pas Donald Trump si on ne le regarde pas à chaque fois par le prisme du businessman.
14:58C'est pour ça qu'il veut la paix entre les Ukrainiens et la Russie,
15:01pour faire du gros business avec la Russie et les décrocher de la Chine.
15:05Nous, il nous menace tous les quatre matins,
15:07alors maintenant c'est 200% de hausse de taxes douanières sur notre champagne et notre vin
15:12si on continue à taxer le whisky américain.
15:15C'est toujours pareil, il fait du business.
15:18Et donc pourquoi il veut que les Européens, globalement les alliés de l'OTAN,
15:24investissent plus dans l'armement ?
15:26Tout simplement pour qu'ils achètent des avions américains.
15:28Et donc on va avoir un problème, le jour où on décidera en Europe,
15:31et parce qu'il faut sans doute le faire,
15:33qu'il faut acheter européen pour ne plus être définitivement dépendant des Américains.
15:38Parce que c'est bien beau d'acheter de l'équipement américain,
15:40à chaque fois que vous utilisez ne serait-ce qu'une de leurs munitions,
15:43il faut appeler la Maison Blanche pour être sûr qu'on a le droit de l'utiliser.
15:45Donc c'est quand même un souci.
15:47C'est du business tout ça ?
15:48Bien sûr, et d'ailleurs nous, plutôt que d'avoir la position,
15:50toujours peut-être c'est bien d'avoir de temps en temps,
15:52mais la position du donneur de leçons,
15:54on devrait peut-être de temps en temps avoir la position business,
15:56c'est-à-dire avoir une forme de réalisme
15:58qui fait qu'on essaye de penser à nos intérêts,
16:01et puis à notre indépendance et aux conditions qui peuvent faire notre indépendance.
16:04Françaises et Européennes, on a sans doute été un petit peu naïfs,
16:08le réveil est difficile, il est d'autant plus difficile que vous savez ce que disait Kennedy,
16:11il faut réparer son toit quand il fait beau.
16:14Bon, on n'a rien réparé du tout,
16:16mais quand la tornade arrive, évidemment c'est un peu tard.
16:18On était déjà à l'impasse budgétaire avant ces problèmes,
16:21et maintenant on se rend compte que la facture vient d'augmenter d'à peu près 60 milliards,
16:24c'est-à-dire qu'il faut probablement qu'on passe à 3,
16:263,5 du PIB en pourcentage de la défense,
16:30c'est absolument énorme.
16:32En réalité, on ne savait déjà pas avant comment équilibrer notre budget
16:35et comment arriver à sortir des 5-6% de déficit.
16:38Aujourd'hui, c'est quasiment impossible.
16:40Alors effectivement, discuter du retour à 62 ans ou 60 ans,
16:43comme le disait d'ailleurs le président du Corps, Gilles Berset,
16:46ça devient dérisoire.
16:48Centre d'orientation des retraites, le titre de votre livre,
16:50c'est « Livre, c'est l'air de la flemme » aux éditions Buche et Chastel.
16:53C'est vrai qu'on a le sentiment qu'il va falloir travailler plus,
16:56de toute façon que cet effort de réarmement au plan national
16:59va passer par du travail supplémentaire.
17:02Il y a un lien très fort entre ce que je décris dans le livre,
17:04c'est une espèce d'affaissement civilisationnel
17:06qui concerne avant tout l'Occident, mais beaucoup la France et l'Europe,
17:10c'est-à-dire lié au fait qu'on a perdu le rapport ancestral,
17:13le rapport multimillénaire qu'on avait à l'effort,
17:16c'est-à-dire à l'idée de la mise à distance du plaisir,
17:19qui n'allait pas être un plaisir immédiat,
17:21mais un plaisir qu'on allait capitaliser, on allait épargner,
17:23on allait se donner de la peine, pour avoir quoi ?
17:25Un plaisir, une satisfaction, quelque chose de plus élevé plus tard.
17:28C'est évidemment la fin des grandes morales du sacrifice de soi,
17:31les morales transcendantes où on allait travailler,
17:34la souffrance était rédemptrice, expiatrice.
17:36Tout ça, c'est fini, on est dans une société hédoniste,
17:38heureusement, un hédonisme individualiste et à courte vue,
17:42qui fait que ce n'est pas seulement qu'on fait moins de travail,
17:45c'est aussi la société du tout-tout-de-suite,
17:47la société de la livraison à domicile, de la sédentarité.
17:50Et quand arrive la guerre avec des gens qui, eux, sont extrêmement déterminés,
17:54là, évidemment, ça fait trop.
17:55En plus, on s'est habitués à un État qui est le matelas de toutes les crises,
17:59c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il nous demande un effort ou un sacrifice,
18:01l'État est derrière pour combler cet effort qu'il demande.
18:04Au début de la guerre, les sanctions contre la Russie
18:06ont provoqué une augmentation des tarifs d'électricité.
18:08Qu'est-ce qui s'est passé ?
18:09L'État est venu derrière compenser cette augmentation.
18:11Donc les Français, effectivement, n'ont pas véritablement senti le coût de la guerre,
18:14même si, évidemment, il y a eu de l'inflation,
18:16mais elle a été vraiment contrôlée par rapport à ce qu'elle aurait pu être
18:19si, véritablement, l'État n'avait pas été l'assureur de ces coûts.
18:23Et là, je pense qu'on voit énormément de Français qui soutiennent
18:26l'effort annoncé par Emmanuel Macron,
18:28qui soutiennent l'effort de guerre, qui disent qu'ils sont favorables.
18:30Est-ce qu'ils ont véritablement conscience que ça va avoir un coût
18:34et un sacrifice qui ne sera pas seulement humain,
18:36ce n'est pas seulement s'engager sur le champ de bataille,
18:37mais un sacrifice sur les accès sociaux, pécunier,
18:40y compris dans le porte-monnaie, ça va toucher le porte-monnaie,
18:45les parades peut-être demain.
18:47Je ne suis pas sûre que les Français aient vraiment conscience.
18:49Catherine Ney ?
18:50Oui, je crois qu'on ne peut pas réarmer un pays en télétravail.
18:53Mais je crois aussi que, là, on dit se réarmer,
18:58mais quoi faire ? 100 milliards pour mettre où ?
19:01Je crois que depuis 2017, il n'y a pas eu de livre blanc de la défense
19:05comme le dernier que le Président l'avait donné à Arnaud Dangean.
19:10Comment ?
19:11Il y a eu des revues stratégiques.
19:12Oui, mais qui n'ont pas le même poids,
19:14qui n'ont pas le même engagement politique,
19:17en tous les cas où on voit bien dans les revues stratégiques
19:19ce qu'on pourrait, les urgences, les actualisations.
19:23Mais là, ça n'a pas…
19:25Et je pense qu'admettons qu'on veuille…
19:28Je crois qu'il faudra du temps pour savoir quelle priorité,
19:31parce qu'on ne peut pas tout faire, même avec 100 milliards.
19:33Et les choix ne sont pas faits.
19:34Et donc, les choix ne sont pas faits.
19:36Et quand on a dit que Trump, que c'est Poutine qui est le maître de l'horloge,
19:40mais il faut dire aussi que dans deux ans,
19:43le Président Macron ne sera plus là.
19:46Donc, il a deux ans pour essayer d'appuyer sa marque.
19:50Mais c'est très court. Olivier Babaud, rapidement.
19:52Un peu de recul.
19:53L'État-providence, dont le principe très louable
19:55est celui d'une forme de filet de sécurité
19:57qui va aider les plus démunis, aider les gens qui ont le plus de difficultés.
19:59C'est formidable.
20:00C'est mieux en État-Hydrodon.
20:02L'État-Hydrodon, c'est exactement ce que tu disais.
20:05C'est l'État qui va se donner pour tâche
20:08d'amortir tous les malheurs, y compris extérieurs et internationaux,
20:11tous les chocs.
20:12Inflation, chaque inflation.
20:14Difficulté, hop, allez, on met de l'argent.
20:16De l'argent qui n'est jamais la dette,
20:17qui n'est jamais que de l'impôt différé.
20:19Et avec toute cette idée que rien ne doit plus heurter la population.
20:24Ça concourt et ça participe de cette civilisation
20:27où nous sommes anesthésiés,
20:29alors que la plupart des autres vivent dans un monde très différent.
20:32Et quand on se rencontre,
20:33il y a un effet de différence qui est assez violent.
20:35Tu approches le choix des Français.
20:37Parce qu'effectivement,
20:38quand on ne paye pas vraiment le prix de ses décisions,
20:40je pense que les choix sont différents.
20:42Est-ce que les Français seraient autant favorables
20:45à le réarmement, à la guerre, etc.
20:48s'il y avait un coût ?
20:50Mais attendez, on nous a annoncé que l'épargne des Français serait mobilisée.
20:53Mais pour le moment, il n'y a rien de concret.
20:55Le ministre de l'économie l'a dit très clairement.
20:57Eric Lombard l'a dit hier au Sénat.
20:59L'épargne des Français...
21:00Non, mais dans des livrets qui ne sont pas confisqués.
21:02C'est exactement comme ça.
21:03Ils ne sont pas confisqués.
21:04C'est de l'incitation sur des livrets.
21:06C'est-à-dire qu'il faut qu'ils se mettent au-delà des taux d'intérêt.
21:08Comme le livret A.
21:09Je demande de les coûter très cher.
21:11Allez-y, M. Lebrecht.
21:12À l'État.
21:13Pareil, ce n'est pas de l'argent.
21:14Ce n'est pas la création de richesses.
21:16Eric Lombard doit faire des annonces fin mars.
21:19Hier, il a simplement dit que l'épargne des Français serait mobilisée.
21:23Après, quelle idée il a derrière la tête ?
21:25Effectivement, on ne va pas aller en banque,
21:27prendre l'épargne des Français et leur voler.
21:30Ce sont des réorientations, des placements
21:32qui ne seront absolument pas intéressants.
21:34Et ça doit être annoncé par le ministre de l'économie et des finances
21:39à la fin du mois de mars.
21:41Mais il n'empêche qu'il a fait peur à tout le monde.
21:43Il n'empêche qu'on n'est pas fichu dans ce pays
21:45de faire un euro d'économie.
21:47On ne veut pas plus d'impôts.
21:49Encore heureux, vu déjà ce que les Français en payent.
21:52Travailler plus, on a un conclave pour travailler moins en ce moment.
21:55Bien sûr, c'est ce qui se passe.
21:58Et sur les budgets qui se sont succédés,
22:01on a eu la chance d'avoir deux budgets débattus
22:03à l'Assemblée nationale en peu de temps.
22:05L'un censuré, l'autre adopté.
22:07Michel Barnier et François Bayrou ont un point commun.
22:09Pas une manne d'économie.
22:11C'est-à-dire qu'il y a un rapport sur le CESE qui vient de paraître,
22:14Conseil économique, social et environnemental,
22:16qui ne sert à rien, qui coûte une fortune.
22:18Le haut commissariat au plan, François Bayrou s'en va.
22:20On pouvait espérer qu'on le supprime.
22:22On trouve Clément Beaune qui était tombé en disgrâce
22:24sur la loi immigration il y a quelques mois
22:26et qu'on replace là.
22:2860% du PIB, c'est la dépense sociale
22:30et un quart du PIB, c'est les retraites.
22:32Je ne vous parle même pas des retraites.
22:34On va prendre ensuite un shitstorm sur les réseaux sociaux.
22:38Mais Michel Barnier est quand même tombé
22:40pour une revalorisation des retraites,
22:42alors qu'il y en avait eu une il y a quelques mois auparavant.
22:45On peut se poser la question de savoir
22:47s'il fallait revaloriser à 100% de l'inflation.
22:49Qu'est-ce qui se passe quand tout d'un coup
22:51les choses qui sont des hypothèses vont arriver ?
22:53Vous êtes dans un pays, il y a l'état hydrodon.
22:56J'ai ni parlé du conflit entre le régalien et le social.
22:59Tout d'un coup, on change tous les paramètres.
23:01Comment vous pensez que ça peut se passer ?
23:03Il y a deux hypothèses, soit un effondrement plus rapide
23:06et une forme d'occupation, de suggestion, de domination.
23:10Après les 30 glorieuses et les 30 piteuses de Nicolas Baverez,
23:16il y a les 30 paresseuses qui se finissent très mal.
23:18Quand tu es paresseux, il y en a d'autres qui en profitent.
23:21L'autre hypothèse, c'est une forme de sursaut.
23:23Peut-être qu'on va enfin en profiter en disant
23:25qu'il faut qu'on réforme très profondément notre système social.
23:28Il faut qu'on augmente le taux d'emploi,
23:31notamment des plus âgés,
23:32parce que c'est ça qui fait qu'on a un déficit énorme.
23:35Il faut qu'on réfléchisse à notre système de retraite,
23:36qu'on le réforme enfin,
23:37qu'on mette de la retraite par capitalisation,
23:39comme on aurait dû le faire il y a plus de 30 ans.
23:41Peut-être que toutes ces réflexions vont avoir lieu,
23:43mais c'est vrai que pour l'instant,
23:44le conclave, il y a plutôt dans le sens opposé.
23:46C'est ça.
23:49Depuis que je suis journaliste,
23:50j'ai entendu ce discours-là.
23:52Voilà ce qu'il faudrait faire et qui n'est pas fait.
23:54C'est vrai de l'entendre aujourd'hui.
23:55On est encore plus assommés en ampleur de la cage.
23:59Ça n'arrivera jamais,
24:00parce qu'on est dans les conditions les plus mauvaises.
24:03Il n'y a aucun grain à moudre.
24:07Ce qui est terrible,
24:08c'est que si on était dans une autre configuration politique,
24:11éventuellement un sursaut est possible et peut être mis en œuvre.
24:14Là, le problème, c'est qu'aujourd'hui, incapacité totale.
24:18Vous avez une Assemblée nationale
24:19avec laquelle vous ne pouvez rien faire
24:21sauf à passer au forceps avec des 49.3.
24:23Tout est gelé, tout est sclérosé.
24:25Je trouve qu'il y a quand même quelque chose de très pessimiste
24:28dans ce qu'on est en train de vivre.
24:30En face, on a des pays qui mettent le turbo.
24:32Je pense aux Etats-Unis, la Chine.
24:34Dans la compétition internationale,
24:36les citoyens n'ont pas le choix.
24:38Oui, aux Etats-Unis, c'est un peu quand même.
24:41La guerre, c'est du sang et des larmes.
24:43Ce n'est pas les 35 heures et la retraite à 62 ans.
24:46On ne peut pas promettre le réarmement, la guerre
24:49et ne pas demander un sacrifice ou des efforts à Français.
24:52C'est leur mentir.
24:53C'est vraiment du mensonge.
24:56D'ailleurs, Catherine nous faisait remarquer
24:58pendant l'allocution de Donald Trump
25:00qu'il parle très régulièrement des morts sur le front.
25:02Il a dit qu'il avait des images qui parviennent
25:05de ce qui se passe entre les Russes et les Ukrainiens
25:07et de ces jeunes hommes qui meurent tous les jours.
25:10Ils meurent pendant qu'on parle avec Mark Rutte
25:12dans le bureau Oval.
25:13C'est vrai que c'est une guerre qu'on ne voit pas.
25:15On a très peu d'images qui nous parviennent
25:17de cette guerre entre les Russes et les Ukrainiens.
25:19Il est président des Etats-Unis.
25:20Évidemment, il a accès à des images
25:22que nous ne verrons sans doute jamais.
25:24On voit comme ça le travail.
25:26C'est aussi comme ça qui est en jeu.
25:28Je vois bien tous ceux qui se moquent
25:30de Donald Trump parce qu'il réclame la paix,
25:33mais qu'il n'oublie pas qu'à chaque fois
25:35qu'il fait des tweets ou des messages
25:37contre ceux qui réclament la paix,
25:38il y a des jeunes hommes qui meurent.
25:39Merci beaucoup, Olivier Babbeau, L'Heure de la flemme.
25:41Le temps tout petit se moque complètement.
25:43Merci à vous, Olivier Babbeau, L'Heure de la flemme,
25:46chez Bucher-Chastain.
25:47Merci à vous tous, Louis, Eugénie, Eric, Catherine et Gauthier.
25:51100% politique à 21h.
25:52Absolument.
25:53Avec un menu varié et complet.
25:55Dans un instant, Christine Kelly sur CNews pour Faceininfo
25:57et Pierre Devineau sur Europe.
25:58Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.

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