• il y a 14 heures
L'Ukraine et les États-Unis sont tombés d'accord pour un cessez-le-feu. Vladimir Poutine a tenu ce jeudi une conférence de presse ou il s'est exprimé à propos de cette trêve. Le président russe émet des conditions et évoque un possible appel avec Donald Trump pour parler de la trêve en Ukraine. 

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00:00Est-ce que cela signifie que tous les efforts pour améliorer notre souveraineté technologique seront perdus ?
00:07En ce qui concerne le remplacement des produits importés et tout ce qui est en lien avec cela,
00:17notamment les limitations illégales qui ont été appelées sanctions, etc.
00:26En réalité, nos soi-disant partenaires nous ont bien vaccinés pour favoriser le développement de notre souveraineté.
00:36Et tous les programmes visant à renforcer notre souveraineté en matière de technologie seront continués.
00:43Nous ne sommes jamais renfermés de qui que ce soit. Nous n'avons jamais expulsé qui que ce soit.
00:51Si des entreprises veulent revenir, nous serons prêts à les accueillir, mais nous allons partir de la situation qui existe aujourd'hui.
01:02Si la place a été prise par quelqu'un d'autre, nous n'allons pas donner de régime préférentiel à ceux qui étaient partis du marché.
01:12Et d'ailleurs, nous tenterons, en respectant les règles de l'ONC, bien sûr, mais de donner des préférences nationales.
01:26En ce qui concerne les développements futurs de nos économies, le futur de différents secteurs de l'industrie,
01:36là, nous allons nous orienter sur les besoins de la nouvelle époque technologique qui est venue et viser le développement de certains domaines.
01:54Toutefois, le retour de certaines entreprises qui ont quitté le marché russe pourra être favorable
02:02aussi bien au marché russe qu'aux affaires de ces entreprises. Et nous avons déjà eu certaines négociations avec certaines entreprises
02:13quant à leur retour, dans une ambiance respectueuse. Le président russe, si on parle d'un langage de tous les jours, il avait dit...
02:28Je vous cite ici. Il avait dit « Je serai prêt à avoir un accord avec l'Ukraine, mais il faudrait qu'il soit compris que nous revenons à la table des négociations
02:44trois ans plus tard en tenant compte de la réalité du terrain ». Donc, je traduis ici du langage militaire au langage de tous les jours.
02:56Voilà. On peut parler de la même manière quand on parle du retour des entreprises. Oui, vous pouvez revenir, mais la réalité a changé.
03:08Entre-temps, nous avons pu apprendre certaines choses et nous allons tirer certaines conclusions. Je pense donc que nous allons ensuite décider...
03:21Vous voulez reprendre vos activités dans tel domaine, vous pouvez le faire. Et si nous n'avons plus besoin de ça, nous n'en avons plus besoin.
03:34Et oui, la balle est dans notre camp, mais nous pouvons répondre. Pendant toutes ces trois années, sous une pression très forte, nous avons malgré tout cela
03:49pu accomplir beaucoup de choses. Donc nous allons utiliser les services de ceux dont nous avons besoin. Nous n'avons pas fermé les portes, mais nous allons vous accueillir à nouveau
04:09selon les nouvelles conditions, selon la situation réelle. Un média russe, Pierre Vikanel, s'il vous plaît.
04:19Bonjour. Première question à M. Poutine. Comment évaluez-vous la manière dont l'Ukraine serait prête ou non à une trêve réelle ?
04:34Deuxième question à M. Lukashenko. Est-ce que Moscou et Minsk coordonnent leur position sur le processus de paix ? Est-ce que cette question a fait partie des thèmes abordés lors des consultations ?
04:49En ce qui concerne la préparation de l'Ukraine à cesser le feu, comment je l'évaluerais ? Alors tout d'abord, je voudrais remercier le président des Etats-Unis d'Amérique, M. Donald Trump,
05:05pour avoir consacré autant d'attention au règlement du conflit que nous avons avec l'Ukraine. Nous avons beaucoup à faire, tous. Beaucoup de chefs d'État, notamment le président de la République de Chine,
05:25le président d'Inde, du Brésil, de la République d'Afrique du Sud ont également consacré du temps à cette question et nous en sommes très reconnaissants. Leurs efforts ont un objectif noble, arrêter le feu et arrêter les pertes humaines.
05:48Deuxièmement, nous sommes d'accord avec la proposition d'arrêter les combats, mais nous partons du principe qu'un arrêt des combats doit être conductif à une paix durable et doit également supprimer les choses qui ont été initialement à l'origine de notre conflit.
06:15Ensuite, sur la question, est-ce que Kiev est prête à arrêter les combats ? La réunion, la rencontre entre les Etats-Unis et l'Ukraine, en Arabie saoudite, pour certains ressemble, du point de vue de certains, à une décision prise par l'Ukraine sous la pression des Américains.
06:43En réalité, je pense que c'est l'Ukraine qui devrait prier les Américains d'être intermédiaires en tenant compte de la situation telle qu'elle se développe et comment se développe la situation sur le terrain.
07:01Beaucoup d'entre vous ont probablement pu remarquer que j'ai effectué une visite dans la région de Koursk. J'ai rencontré le commandant du groupe Sever et son adjoint pour m'entretenir sur la situation militaire dans la région de Koursk, là où les troupes ukrainiennes étaient présentes.
07:26La situation est aujourd'hui entièrement sous notre contrôle. Le groupement militaire qui avait fait incursion sur notre territoire est aujourd'hui isolé. Il est dans une isolation totale et il est contrôlé par nos possibilités de tir.
07:50L'administration ukrainienne de ce territoire n'existe plus. Le contrôle par l'Ukraine de ce territoire n'existe plus. Jusqu'à récemment, les militaires ukrainiens essayaient de quitter ce territoire par petits groupes.
08:11Maintenant, cela est devenu impossible. Ils essaient de quitter les lieux par des personnes seules ou des petits groupes de 2-3 personnes et leurs matériels, leurs équipements sont abandonnés. C'est impossible de les sortir.
08:30Si nous faisons un blocus physique, il n'y aura plus de possibilité de quitter ce territoire. Deux solutions s'offriront à eux. Soit se rendre, soit entrer en combat et y périr.
08:48De leur part, il serait très intéressant d'obtenir une trêve de 30 jours minimum. Trêve que nous soutenons entièrement. Mais nous avons quelques réserves. Que ferons-nous dans la région de Kursk si nous entrons dans une trêve pendant 30 jours ?
09:16Est-ce que cela signifie que tous les militaires qui sont présents pourront quitter les lieux sans combat ? Est-ce que nous devons les laisser partir malgré tous les crimes qu'ils ont commis ? Ou est-ce que le gouvernement ukrainien leur donnera l'ordre de poser les armes ?
09:41Comment cela va-t-il se passer ? Sur la ligne de contact qui fait presque 2000 km, sur cette ligne de contact, sur la majorité des secteurs, c'est l'armée russe qui avance aujourd'hui.
09:58Et il y a plusieurs endroits où il serait possible pour nous de bloquer certaines unités ukrainiennes assez importantes. Donc que va-t-il se passer ?
10:16Est-ce que l'Ukraine continuera pendant ces 30 jours la mobilisation forcée de sa population pour emmener des forces vives sur la ligne de contact et des armes pour entraîner des nouveaux soldats ?
10:36Comment ? Ou non ? Où est-ce qu'elle ne va pas faire ça ? S'il s'engage à ne pas le faire, comment cela sera contrôlé ? De quelle manière pouvons-nous avoir la garantie que l'Ukraine n'agirait pas de cette manière ?
10:56Je pense qu'il est évident pour tout le monde, je pense que ça fait partie du bon sens, que ce sont des questions qui nous préoccupent. Qui donnera l'ordre de cesser le feu ? Et quelle est la vraie valeur de ces ordres ?
11:14Vous voyez sur la carte presque 2000 kilomètres. Comment pourrez-vous déterminer qui exactement est le responsable d'un cas de non-respect de cesser le feu ? Qui accusera qui ? Qui sera de faire porter le chapeau à d'autres de ces actions s'il n'a pas respecté le cesser le feu ?
11:41Ce sont des questions très complexes qui nécessitent un travail très méticuleux des deux parties. Donc globalement, la proposition est une proposition très sensible que nous soutenons, mais sur les détails, je pense qu'il sera nécessaire de discuter avec nos partenaires américains.
12:07Peut-être un appel, peut-être que devrais-je faire un appel téléphonique avec M. Trump pour discuter, mais globalement, nous soutenons sur le principe un processus pacifique.
12:23Je voudrais attirer votre attention sur le fait que M. Poutine a dit dans sa réponse plus que ce qui était demandé dans la question. Il a évoqué même certaines questions qui pourraient être abordées lors de nos discussions avec nos partenaires américains.
12:51Nous, l'ONU, avons une position commune sur cette question et tous les accords relatifs au conflit en Ukraine, nous les avons toujours respectés. Nous avons toujours respecté nos engagements devant nos alliés russes.
13:08Aujourd'hui, ni la Russie ni le Belarus n'ont été à l'origine de ce qui se passe aujourd'hui. M. Gryzlov, qui est aussi présent, se souvient quand nous avons commencé les négociations à Gomel et puis ensuite à Belorusskoye-Putsche.
13:33C'était quelques jours après le début des hostilités. Nous avons dit « nous n'avons pas besoin de la guerre ». J'ai dit à M. Zelensky « ne cherche pas le coupable maintenant, il faudra ensuite répondre du fait que la guerre est venue en Ukraine ». Et lui, il m'a répondu « souviens-toi ».
14:03Je lui ai dit « souviens-toi, si le gouvernement change aux Etats-Unis, que feras-tu ? ». Et je l'ai déjà dit depuis longtemps, l'Ukraine devrait depuis longtemps faire un cessez-le-feu et commencer des négociations.
14:19D'ailleurs, M. Poutine avait eu des contacts avec les Américains et d'autres pays occidentaux sans en parler au public. Moi, je leur avais dit « c'était quelqu'un sans expérience que vous avez poussé à entrer en guerre ».
14:40Moi, je pense aujourd'hui à son prédécesseur, M. Poroshenko. S'il avait respecté les accords de Minsk, tout cela n'aurait jamais eu lieu. S'il avait respecté les accords de Minsk, le Donbass serait resté partie de l'Ukraine.
15:07Et je lui avais dit à Poroshenko, même dans ces régions séparatistes, c'est la rivière ukrainienne qui est utilisée au quotidien. C'est un processus qui avait commencé avant 2022.
15:27J'ai participé à ce processus dans lequel M. Poutine m'a impliqué. En ce qui concerne ma position, je l'ai déjà dit, nous avons une opposition commune, nos deux pays, mais je voudrais attirer votre attention sur la chose suivante.
15:50Il y a eu... On peut dire que c'est une prophétie. Si la Russie et les États-Unis signent un accord, ça sonnera le glas pour l'Ukraine et à l'Europe, qui s'est comportée et continue de se comporter de manière qui ne regarde pas l'avenir de l'Union Européenne.
16:19Elle ne regarde pas très loin dans le futur. Nous connaissons, nous, nos objectifs et nos intérêts. Et dans une situation où nous nous retrouvons aujourd'hui, pour M. Zelensky, contre qui les Américains l'ont utilisé comme paillasson,
16:44nous devrions nous unir, nous, trois pays voisins, trois peuples slaves. Personne n'aura besoin de l'Ukraine. La question des terres rares, elle n'avait jamais été soulevée avant. C'est Donald Trump qui l'a soulevée aujourd'hui. Et il sera obligé de les vendre au prix qu'on lui imposera.
17:10Donc si ce n'est pas Vladimir Zelensky, ce sera son successeur qui reviendra nous demander de reprendre nos relations. Il y a quelqu'un à l'extérieur qui voudrait que notre peuple se tire dessus.
17:30Donc revenons à ce qui a été dit précédemment sur l'accord qui sonnera le glas pour l'Ukraine ou pour l'Europe. Par exemple, si les Russies et les États-Unis parviennent à un accord sur un accord en coopération dans le domaine de l'énergie,
17:53ce sonnera le glas de l'industrie de l'énergie en Europe parce qu'elle s'était un peu trop habituée à acheter du gaz russe à des prix très bas. En ce qui concerne la situation sur le terrain évoqué par M. Lukashenko, elle évolue de manière très rapide.
18:18On m'a dit hier, je cite, « Demain, Sudja sera à nous ». C'est ce qui a été annoncé aujourd'hui. Je remercie nos combattants qui ont atteint cet objectif. Et je suis persuadé que tous nos objectifs en matière de contre-attaque par rapport à l'incursion dans la région de Kours seront accomplis également.
18:47Toutes les municipalités autour de Sudja, nous sommes en train de les récupérer à cet instant même. Et en fonction de la manière dont se développe la situation sur le terrain, en tenant compte de ces développements, nous continuerons nos négociations sur l'arrêt de ce conflit et sur un accord qui conviendra à toutes les parties.
19:17Une question des médias biélorusses, ORT. Anna Pysh, des chaînes de télévision ONT. Les éventuelles négociations sur l'Ukraine sont un sujet qui est très discuté en Biélorussie également.
19:37Monsieur Poutine, la Biélorussie, comme allié stratégique de la Russie, est en même temps voisin de l'Ukraine. Est-ce que les intérêts de la Biélorussie seront pris en compte ? Est-ce que vous avez évoqué vos préférences en la matière ?
19:55Je n'ai pas entièrement compris votre question, mais je dirais que les intérêts de la République de Biélorussie dans nos relations avec qui que ce soit, qu'il s'agisse de nos partenaires outre-Atlantique ou nos voisins plus proches, sont très importants.
20:25Toujours pris en compte. Nous avons l'union, l'état unifié de nos deux pays et nous partons du principe que nos politiques extérieures seront coordonnées, nos ministères travaillent de concert sur différentes plateformes internationales.
20:48Dans le cadre de l'union asiatique, nous avons une coopération très profonde dans le domaine de l'économie notamment. Ainsi, ne pas tenir compte des intérêts de l'autre, c'est impossible. Tout pas que nous entreprenions sur quelque direction que ce soit aura des conséquences pour les deux pays.
21:15Donc tenir compte des intérêts de la Biélorussie fait partie des intérêts de la Russie. C'est une question qui a été inventée peut-être par certains de nos émigrés politiques et leurs sponsors sous l'impulsion de leurs sponsors étrangers.
21:36Si la Russie parvient à un accord avec les États-Unis, les intérêts de la Biélorussie ne seront pas respectés. Ce n'est pas vrai. Je n'ai pas l'intention d'aller demander de l'aide à qui que ce soit d'autre et je sais que la Russie est notre partenaire et qu'elle tiendra toujours compte de nos intérêts.
22:04Si quelqu'un espère que les négociations entre la Russie et les États-Unis ou entre la Russie et l'Occident sur l'Ukraine nuiront à la Biélorussie, c'est entièrement faux, ce que M. Poutine vient de confirmer.
22:21Oui, je n'ai même pas vraiment compris pourquoi cette question, ne pas tenir compte des intérêts de la Biélorussie, nous nuirait à nous avant tout. Donc cette question me semble superficielle, mais j'espère que j'ai pu y répondre.
22:38Et pour terminer la conférence de presse, une question d'un média russe.
22:46Bonjour, Iejov Ryanovosti, agence de presse.
22:54Oui, avec votre permission, la question sur l'avancement de l'intégration de la Russie et de la Biélorussie, quel est l'état de l'intégration économique ?
23:07Il y a 28 programmes dans ce domaine. Comment se passe l'étape d'intégration selon le plan 2024-2026 ? Et êtes-vous satisfait du rythme de cette intégration ?
23:25Tous les 28 programmes annoncés...
23:28Voilà, vous avez suivi la conférence de presse du président russe Vladimir Poutine aux côtés du président biélorusse Loukachenko.
23:35La trêve de 30 jours proposée par les Américains, plutôt pour, mais à ces conditions, c'est Vladimir Poutine qui le dit. Et on va analyser ça, bien sûr.
23:51On va l'analyser avec nos invités. Donc Thierry Arnault, la prise de parole de Vladimir Poutine. Tout de suite, on retient qu'il a dit pourquoi pas, mais avec les nuances russes.
24:00Oui, il a dit plus que pourquoi pas. Il a dit que la Russie soutient entièrement cette initiative. Il a félicité et remercié Donald Trump, le président américain, pour la part qu'il a prise à son élaboration,
24:10mais pour aussitôt, effectivement, poser ses conditions en mettant plusieurs choses fondamentales sur la table.
24:18La première, un, c'est qu'il considère qu'aujourd'hui, la situation sur le terrain est favorable à la Russie, que les choses évoluent très rapidement, a-t-il dit,
24:26et qu'elles évoluent dans un sens favorable aux Russes sur la ligne de front. Sous-entendu, si on arrête les combats et qu'on dépose les armes aujourd'hui, a priori, ça nous est plutôt défavorable.
24:35Il dit qu'il faut tenir compte du développement sur le front dans les prochaines semaines.
24:40Voilà. Donc deuxième point, il faut réfléchir à ce qui se passe lorsqu'on dépose les armes. Qu'est-ce qu'on met en place pour garantir, dit-il, que les Ukrainiens ne vont pas mettre cette pause,
24:51en quelque sorte, à profit, pour remobiliser de nouvelles troupes, pour se préparer à de nouveaux assauts ? Donc, voilà, ça fait partie des questions posées.
25:02S'il y a un moment donné sur le terrain, quelqu'un ronde le cessez-le-feu ? Qui sont les arbitres qui permettent d'établir les responsabilités sur place ?
25:11Et puis enfin, il y a quand même un élément qui me paraît intéressant pour nous, ici, à Paris, à retenir. C'est que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas très indulgent pour les Européens.
25:21Vous aurez observé que dans ses remerciements, il parle des États-Unis, il parle de ses alliés, de ce qu'on appelle les BRICS, c'est-à-dire la Chine, l'Afrique du Sud, l'Inde, le Brésil.
25:31Il ne dit pas un mot sur les Européens dans le cadre de ses remerciements. En revanche, il les évoque en disant très clairement que si le résultat de cette paix que l'on mette en place,
25:43c'est de permettre la signature d'un accord entre les États-Unis et la Russie sur la question de l'énergie, cela sonne le glas, dit-il, de l'industrie européenne de l'énergie
25:54qui ne pourra plus se fournir à bas prix en gaz russe comme elle le ferait jusqu'à présent. Donc, important et intéressant de relever pour nous que, manifestement,
26:03aussi dans ses propos ressort l'idée que l'Europe est dans le collimateur de Vladimir Poutine.
26:08Nous allons à Moscou retrouver Jean-Didier Revoy en direct pour BFMTV. Cesser le feu de 30 jours en Ukraine, nous sommes pour, avec des nuances, vient donc de dire Vladimir Poutine.
26:17Et il est même prêt à en parler directement avec Donald Trump, Jean-Didier.
26:22Alors oui, c'est ce qu'on a appris. En début d'après-midi, son conseiller personnel avait donné le ton des déclarations de Vladimir Poutine dans la mesure où,
26:30effectivement, il les mettait de nombreuses réserves pratiques et concrètes, comme on vient d'expliquer, concernant la mise en œuvre de cette trêve.
26:39Ce qu'on attend maintenant, c'est que, comme il se dit tout à fait disposé à en parler, il doit rencontrer plus tard dans la journée l'émissaire américain Steve Whitkoff.
26:49Et puis, il était possible aussi qu'il s'entretienne avec Donald Trump cette nuit par téléphone, une éventualité que son porte-parole a exclue aujourd'hui.
26:59Mais en soulignant que Vladimir Poutine pourrait parler à Donald Trump demain ou après-demain, cela va effectivement dépendre des réponses que va lui fournir l'émissaire américain
27:09aux questions qu'il a posées, notamment sur qui va surveiller les violations d'un éventuel cesser le feu sur un front qui s'étend sur 2 000 km,
27:17et aussi qu'est-ce qui va arriver des soldats ukrainiens qui sont actuellement retenus et coincés dans la poche de course.
27:26Est-ce qu'il faut les libérer à cause du cesser le feu ou est-ce que, comme ils ont, d'après Vladimir Poutine, commis des massacres sur des civils,
27:32les poursuivre en Russie ? Et cette trêve permettra-t-elle aux autorités ukrainiennes d'accélérer un mouvement de mobilisation et de renforcer les points
27:43où ils sont en délicatesse sur le front ? C'est autant de questions qui vont être discutées ce soir par Vladimir Poutine avec l'émissaire Donald Trump
27:49et qui seront réglées plus tard avec le président américain directement.
27:52Jean-Didier Revoy, en direct de Moscou pour BFM TV.
27:55Vladimir Kogutiak, bonsoir. Vous êtes vice-président du Congrès mondial des Ukrainiens. C'est une bonne nouvelle, cette déclaration du président russe, selon vous ?
28:03La bonne nouvelle, en fait, c'est que le président russe est sorti de son bon cœur et je félicite vraiment l'armée ukrainienne.
28:09Je félicite bien évidemment la diplomatie à la fois européenne, à la fois ukrainienne, américaine, même s'il y a parfois des nuances,
28:15d'avoir tout fait pour que Vladimir Poutine s'exprime aujourd'hui.
28:19Maintenant, vous savez, sur les derniers jours, on a vu quand même une pression énorme sur l'Ukraine de la part des États-Unis pour pouvoir négocier.
28:26Je rappelle quand même que l'Ukraine, c'est le pays qui a été agressé.
28:29On attend aujourd'hui une pression des États-Unis sur la Russie pour que, c'est pour parler de paix, il puisse se passer au mieux.
28:37Mais ce qui est intéressant, c'est d'analyser précisément ce que dit le président russe ce soir aux journalistes et au monde entier.
28:46Finalement, Philippe Etienne, ancien ambassadeur de France aux États-Unis, lorsqu'il dit, par exemple,
28:49il faut régler des questions sérieuses concernant le fonctionnement d'une trêve en Ukraine, ça veut dire quoi ?
28:55Je crois qu'en fait, dans ce que vous appelez les nuances qu'il apporte, il faut distinguer deux séries de choses.
29:04Il rappelle au début ce qui veut dire que la Russie n'a absolument pas changé ses objectifs de guerre,
29:10qu'il faut traiter les problèmes à l'origine du conflit, ça c'est le fond du sujet.
29:20Et ça veut dire qu'en fait, il n'a pas renoncé à des objectifs qui concernent l'ensemble de l'Ukraine.
29:26Et ensuite, il y a ce qui concerne l'éventuel cessez-le-feu.
29:29Et je crois que ce n'est pas étonnant qu'il dise, j'accepte le cessez-le-feu au début et je remercie Trump.
29:34Il n'allait pas dire non à Trump.
29:37Bon, et en même temps, on savait qu'il n'allait pas accepter le cessez-le-feu tel quel.
29:41Donc voilà, c'est le résultat.
29:43Mais il essaie de gagner du temps ?
29:46Je pense qu'il va vraiment maintenant entamer un dialogue avec les Américains.
29:52D'abord en recevant Serge Witkoff, puis en parlant au téléphone avec Trump.
29:56Il faut préciser, c'est le négociateur de Donald Trump.
29:58Oui, qui est théoriquement sur le Proche-Orient, mais qui en fait est le véritable envoyé.
30:02Et ce qui est intéressant pour Poutine, c'est qu'il reprend la main dans le dialogue avec les États-Unis au plus haut niveau.
30:10Alors que, grâce notamment à l'action d'ailleurs de la France et du Royaume-Uni,
30:14il y avait eu cette phase entre l'Ukraine et les États-Unis.
30:18Et donc, l'Ukraine a repris un peu l'initiative.
30:20Donc maintenant, la Russie va vouloir la prendre à son tour.
30:24Mais Paul Gogo, bonsoir.
30:25Quand il parle de la région de Kourks, il faut rappeler qu'il y était sur place, en tenue militaire.
30:31Il a rendu visite à ses troupes qui sont en train de regagner du terrain dans cette région russe.
30:37Et là, c'est important pour lui, il le souligne, il faudra tenir compte de ce qui se passe sur le terrain.
30:41C'est-à-dire que visiblement, les Ukrainiens sont en train de reculer.
30:44Oui, en fait, ce qu'il dit, c'est pourquoi pas faire tout ce dont vous me parlez.
30:48Par contre, laissez-moi juste régler le petit souci dans la région de Kourks.
30:51Laissez-moi reprendre Kourks, en fait, toute cette région.
30:53Voilà, parce que c'est hors de question pour lui que ça soit intégré d'une façon ou d'une autre dans la balance.
30:57Notamment quand viendront les questions territoriales, parce que les Ukrainiens...
31:00Pourquoi cette région est si importante pour Vladimir Poutine ?
31:02Parce que c'était...
31:05Là, c'est plus pour les Ukrainiens, en fait, que c'était important.
31:08C'est-à-dire que les Ukrainiens avaient même expliqué clairement, au bout d'un moment,
31:10qu'il s'agissait de mettre cette région dans la balance.
31:13On échangera le bout de Russie contre un bout d'Ukraine.
31:16Et pour la Russie, ça a toujours été clair que ça ne devait pas être le cas.
31:19Donc c'est important dans la négo, en fait.
31:20Voilà, c'est important dans la négociation, mais qui viendra encore après.
31:23Donc c'est pour l'avenir que Vladimir Poutine dit ça.
31:26Moi, je voudrais m'arrêter deux secondes sur la forme,
31:28parce que, en tant que correspondant à Moscou, c'est du déjà-vu à chaque fois.
31:31Et je me doutais bien que Vladimir Poutine n'allait pas arriver devant les caméras
31:34en disant « merci Donald Trump pour cette initiative, je suis partant ».
31:38Il a quand même fait une mise en scène.
31:39Il a fait venir le dictateur de Biélorussie à Moscou.
31:43Il a organisé la conférence de presse.
31:45Ils ont fait des déclarations cet après-midi pour dire « on est prêts à lutter contre l'OTAN,
31:49on est prêts à se protéger l'un l'autre ».
31:51Et puis là, en se faisant poser des questions à ces journalistes qui sont dans le public,
31:57il en arrive à expliquer tout ça.
31:59Mais c'est toujours fascinant de voir à quel point Vladimir Poutine est obsédé
32:04par le fait qu'il ne veuille pas être en position de répondre à un coup de pression de l'Occident.
32:08Il faut toujours qu'il fasse une mise en scène pour dire « je suis bien gentil,
32:11je vais venir vous répondre », mais indirectement finalement.

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