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00:00Mais d'abord, l'édito international d'Europe 1, bonjour Vincent Hervouët.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Vous nous parlez ce matin de Vladimir Poutine, l'homme qui n'est pas pressé, dites-vous.
00:08Oui, Vladimir Poutine s'est rendu enfin à Kourtsk.
00:11Il avait mis un treillis en grade, sans épaulettes, une vareuse à la Zelensky,
00:16qui dit à tous ceux qui regardent la télé, je fais la guerre !
00:19Et c'est vrai qu'avant un cessez-le-feu, il y a la guerre, forcément.
00:22D'habitude, elle redouble quand les diplomates approchent.
00:25C'est ce qui se passe dans la région de Kourtsk.
00:27Les ukrainiens se replient, pas forcément en bon ordre.
00:30Ils sont en train de perdre l'un de leurs atouts dans les futures négociations.
00:33Hier, Vladimir Poutine avait toute la panoplie du chef de guerre.
00:37Les cartes d'état-major, la liste des unités combattantes,
00:41les généraux au garde-à-vous auquel il a donné l'ordre de traiter les soldats ukrainiens
00:45comme des terroristes et les mercenaires pire encore.
00:49C'est sa réponse à Marco Rubio, le secrétaire d'état américain,
00:52qui parlait hier d'échanges de prisonniers.
00:55Vladimir Poutine est sous pression, mais il n'est jamais pressé.
00:58Les américains disent que la balle est dans son camp,
01:02lui montrent que la balle est dans le fusil et il tire.
01:05Il gagne une bataille et il gagne du temps,
01:08mais il est en tenue camouflée et ce n'est pas facile de distinguer ses intentions.
01:13Vladimir Poutine ne semble pas prêt à accepter la trêve que lui proposent les américains.
01:17Hier, il menait la bataille, la reconquête de Kourtsk,
01:20doit rassurer les ultranationalistes russes qui se sentent d'avance
01:23trahis par ses manigances avec Trump.
01:25Chaque chose en son temps.
01:27Les médiateurs américains sont en route pour le Kremlin.
01:29Vladimir Poutine lui-même a un rendez-vous téléphonique avec Donald Trump cette semaine.
01:34Ils ont prévu de se retrouver ensuite en Arabie.
01:36Et le Kremlin pèse le pour et le contre.
01:39Il a autant de raisons d'accepter que de refuser le deal.
01:43Alors faisons la liste, Vincent. Les raisons russes de dire oui.
01:46La trêve doit durer 30 jours.
01:48Ce n'est pas suffisant pour que l'armée ukrainienne se réorganise,
01:51mais ce délai très court permet aux russes d'arracher un maximum de concessions.
01:54Ils ont une liste, la neutralisation de l'Ukraine, une armée réduite au maximum,
01:58la tête de Zelensky, que l'Occident s'éloigne.
02:01Ils savent aussi que Donald Trump tient à tout prix à imposer la paix,
02:05mais ils savent que c'est un partenaire coriace, contrairement à ce que racontent les médias.
02:09Il a été beaucoup plus dur avec le Kremlin que George Bush,
02:12qui l'a laissé accaparer une partie de la Géorgie,
02:15qu'Obama, qui l'a laissé prendre la Crimée,
02:17que Biden, qui l'a laissé gagner le Donbass.
02:20En cas d'échec des négociations, Donald Trump se vengerait.
02:24Il a parlé de nouvelles sanctions financières dévastatrices.
02:27Il en est capable.
02:28Ajoutez à cela que si la paix revient à Kiev,
02:31la Russie finira par y retrouver ses habitudes,
02:33les partis qu'elle finance, les médias qu'elle corrompt.
02:36Cette influence coûte cher évidemment, mais beaucoup moins qu'une guerre.
02:39Et alors les bonnes raisons de dire Nietzsche ?
02:41Elles sont mauvaises, mais elles sont réelles.
02:43Démobiliser une armée est toujours un risque pour le pouvoir.
02:47Les anciens combattants seront un renfort pour les ultra-nationalistes.
02:51S'il cesse de dénoncer le complot de l'Occident,
02:54le régime perdra une raison d'être.
02:56Enfin, Vladimir Poutine est entouré de bénis oui-oui,
02:59qui lui disent qu'il est un génie géopolitique,
03:01qui le pousse au crime.
03:03Ceux qui lui ont fait croire que l'Ukraine allait tomber comme un fruit pourri,
03:06et qui vont le pousser à obtenir davantage de concessions.
03:09Dans tous les cas de figure, le cessez-le-feu sera difficile à mettre en place.
03:13La paix encore plus.
03:15La guerre dure depuis 11 ans.
03:17Vladimir Poutine n'est pas un homme pressé.
03:19En tout cas, il va faire la rencontre ce jour de Steve Witkoff,
03:21l'émirvoyé spécial de Donald Trump,
03:24ancien magnat de l'immobilier comme Donald Trump.
03:26On en dressera le portrait tout à l'heure Vincent,
03:28dans le journal de 8h de ce Steve Witkoff,
03:31diplomatie parallèle.
03:33Diplomatie, la maison blanche.
03:35Signature Europe 1. Merci beaucoup Vincent. Ainsi va le monde.