Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News, c'est un plaisir de vous accompagner en direct.
00:00:06Voici le programme du jour.
00:00:08Donald Trump a donc annoncé après les discussions fructueuses hier en Arabie Saoudite avec les Ukrainiens
00:00:14qu'il allait appeler Vladimir Poutine pour discuter de la trêve du cessez-le-feu d'un mois.
00:00:19Il est vrai que pendant que ces discussions sur la paix ou du moins un cessez-le-feu se déroulaient à Jeddah, à Paris,
00:00:25les chefs d'état-major européens étaient réunis autour d'Emmanuel Macron.
00:00:28Est-ce à dire, et ce sera un débat ici même, que pendant que certains parlent de paix, d'autres privilégient la rhétorique guerrière ?
00:00:35Le débat est enflammé sur ce sujet, on écoutera nos invités.
00:00:39Le garde des Sceaux Gérald Darmanin défend sa loi contre le narcotrafic et parle d'une loi d'intérêt général.
00:00:45Il milite pour un régime carcéral très strict, un véritable isolement et pas, dans certains cas, une prison un peu colonie de vacances
00:00:53avec des tablettes numériques et des téléphones portables qui se baladent.
00:00:56Il affirme désormais que ceux qui s'opposeront à son projet de loi, y compris dans son propre camp, n'iraient pas ou ne vont pas dans l'intérêt général.
00:01:06Ça va faire réagir également nos invités.
00:01:08Puis enfin, un colloque à l'initiative de l'insoumis Raphaël Arnaud à l'Assemblée intitulé, je cite,
00:01:13« Comprendre l'islamophobie pour la combattre » parmi les organisations conviées, le CCIE, nouvelle version du CCIEF,
00:01:20que Gérald Darmanin notamment avait dissous en 2021, on en parlera.
00:01:24Mais tout d'abord, il est midi, classe journal, bonjour à vous, cher Somaïa Labidi.
00:01:28Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:30À la lune de l'actualité, il se dit favorable pour remettre en cause le traité franco-algérien de 68,
00:01:36mais après des étapes importantes comme transmettre la liste des OQTF qu'Alger doit reprendre.
00:01:42Les mots de Gérald Darmanin, invité exceptionnel de Sonia Mabrouk ce matin,
00:01:46mais nous devons aussi parler à l'Algérie tout en restant ferme, a-t-il ajouté.
00:01:52Dans le reste de l'actualité, la tension retombe à Argenteuil.
00:01:55Selon nos informations, au moins quatre jeunes ont été interpellés,
00:01:59quelques poubelles incendiées cette nuit et des tirs de mortier d'artifice ont encore visé les forces de l'ordre.
00:02:05À la lune de l'actualité également, l'Union européenne répliquera dès le 1er avril
00:02:10à la hausse de 25% sur l'acier et l'aluminium imposée depuis aujourd'hui par Washington.
00:02:15Une réponse proportionnée promet ce matin le ministre délégué de l'Europe, Benjamin Haddad.
00:02:21L'Union européenne va répondre de façon déterminée, de façon proportionnée.
00:02:25C'est très simple en fait, on a un paquet de mesures contre des secteurs américains,
00:02:29vous savez les Jeans, les Harley Davidson qui étaient déjà ceux qui avaient fait l'objet à l'époque d'un accord en 2019
00:02:38puisqu'on est déjà passé par là, lors du premier mandat de Donald Trump.
00:02:41Vous reprenez exactement les mêmes mesures ?
00:02:42On va reprendre les mêmes mesures, même si je précise tout de même que depuis l'Union européenne,
00:02:47c'est doté de nouveaux instruments, par exemple le mécanisme anti-coercitif pour lutter contre la pression commerciale
00:02:52et donc on a aussi les moyens, si on le désire, d'aller plus loin, d'inclure d'autres types de services.
00:02:58Par exemple, si ça venait à aller plus loin, d'inclure les services numériques ou encore la propriété intellectuelle.
00:03:04Parce que pour aujourd'hui, pour l'instant, on va dire que c'est plus symbolique ?
00:03:08Non, c'est proportionnel, c'est au même niveau que les mesures américaines.
00:03:14Et puis au 27e jour de son hospitalisation pour une pneumonie,
00:03:18la santé du pape François est au cœur des prières des fidèles du monde entier.
00:03:22Je vous propose d'écouter ces quelques réactions recueillies. Place Saint-Pierre à Rome.
00:03:27C'est un pape très sympathique qui recherche la paix pour tous sans discrimination.
00:03:32Il se bat pour les jeunes parce que les jeunes sont l'avenir.
00:03:37Pour moi, c'était et c'est toujours une personne unique, d'une humanité incroyable.
00:03:42Et nous espérons tous qu'il pourra se rétablir. Nous lui souhaitons le meilleur pour lui et pour nous tous.
00:03:48Il a des problèmes de santé et je pense qu'il devrait démissionner comme l'a fait son prédécesseur, le pape Benoît XVI.
00:03:55Prions pour qu'il se rétablisse.
00:03:57Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi, Sonia.
00:04:00Merci, chère Somaya. Je vous dis à tout à l'heure pour l'enregistrement.
00:04:03Je remercie Philippe Bilger d'être avec nous. Bonjour à vous.
00:04:06Bonjour, Sonia.
00:04:07Merci de votre présence. C'est un plaisir, vous alliez dire.
00:04:09Pour moi, oui.
00:04:10Malgré le contexte géopolitique, tout ce qui se passe dans le monde, ça reste un plaisir.
00:04:14Le contexte international me préoccupe, mais il ne cède le pas au mercredi quand je suis ici.
00:04:21Carrément, écoutez.
00:04:22Et c'est vrai.
00:04:23Vous allez devoir...
00:04:24On va vous laisser.
00:04:25...se référer.
00:04:26Merci d'être là, Olivier Dardieu.
00:04:28Avec plaisir.
00:04:30Bonjour, Sonia, alors j'en profite pour faire de la pub, n'est-ce pas ?
00:04:34Mais attendez, j'ai prévu d'en parler.
00:04:36Très bien.
00:04:37Aujourd'hui.
00:04:38J'avais prévu mercredi prochain.
00:04:39Avec plaisir.
00:04:40Qu'en pensez-vous ?
00:04:41Je suis d'accord.
00:04:42C'était pas mince en mon absence.
00:04:43Non.
00:04:44C'était pas une agression, c'était juste...
00:04:45Mais c'est jamais une agression.
00:04:46...pour faire de la promotion pour mon ami Philippe.
00:04:47Qu'on en dise du tout.
00:04:48Très bien, que nous ayons de gros désirs.
00:04:49Qu'on en dise du tout.
00:04:50Qu'on en dise du tout.
00:04:51Qu'on en dise du tout.
00:04:52Qu'on en dise du tout.
00:04:53Qu'on en dise du tout.
00:04:54Qu'on en dise du bien, du mal, comme disait Caligula, mais il faut qu'on en parle.
00:05:04Bon, c'était Caligula.
00:05:05Peut-être que c'est ce que pense aussi aujourd'hui Donald Trump.
00:05:07De toute façon, quoi qu'on pense de lui, on parle de lui.
00:05:10Et il est fait que...
00:05:11Bien sûr, on parle de lui.
00:05:12Enfin, je vous poserai la question d'ailleurs, est-il l'artisan d'une paix aujourd'hui ?
00:05:15Il est vrai qu'hier, à Jeddah...
00:05:18Alors, Jeddah, j'ai noté que ce soit dans le bon ou dans le mauvais sens, ça ne surprenait presque personne.
00:05:23Je trouvais qu'il y a un déplacement géopolitique en Arabie Saoudite.
00:05:27C'est quand même une guerre dont on nous dit qu'elle est européenne.
00:05:29A raison.
00:05:30Ça se passe en Ukraine.
00:05:31On est au confins de l'Europe.
00:05:32Et qui se résout en grande partie en Arabie Saoudite.
00:05:35Mais attendez, ce n'est pas fini.
00:05:37Donc, premier déplacement géopolitique.
00:05:40C'est surtout sur l'Europe.
00:05:41J'allais dire.
00:05:42Même pas de strapentin.
00:05:43Mais on ne va pas taper à bras raccourcis.
00:05:46On va se poser d'autres questions.
00:05:47Il est vrai que là, on attend la position.
00:05:50La balle est dans le camp russe.
00:05:52La Russie est quand même mise sous pression, si je puis dire.
00:05:55Et pendant que ces discussions hier se déroulaient, qu'on voyait petit à petit que ça portait ses fruits.
00:06:00Je rappelle que l'aide qui avait été suspendue américaine va reprendre.
00:06:04Qu'un accord sur les minerais, les terres rares.
00:06:06Ça, c'est « I want my money back » de Donald Trump va être signé.
00:06:10Et quand même, un cessez-le-feu d'un mois quand on sait le nombre de victimes.
00:06:13On ne peut que se réjouir de cela.
00:06:15Mais je vous pose la question.
00:06:16Deux salles, deux ambiances.
00:06:17À Paris, les chefs d'état-majors européens réunis autour d'Emmanuel Macron.
00:06:22Est-ce que pour le dire assez directement, Elisabeth Lévy,
00:06:25certains parlent de paix quand d'autres parlent de guerre ?
00:06:27Ou alors, ce débat, vous le trouvez inutile ?
00:06:29Non, je ne le trouve pas du tout inutile.
00:06:31Mais il faudrait qu'on arrive à la voir.
00:06:33Je veux juste faire une déclaration préalable que mes camarades et vous allez signer tout de suite.
00:06:37J'en ai assez d'entendre les gens qui ont des doutes sur la stratégie
00:06:41ou la politique d'Emmanuel Macron, se faire traiter de pro-russe, de ceci, cela.
00:06:45Et j'en ai assez d'entendre ceux qui pensent qu'il y a véritablement une menace russe
00:06:50et qui discutent de la façon d'y répondre, se faire traiter de vatanguers et de bellicistes.
00:06:54Vous êtes la troisième voie. Vous êtes le nini.
00:06:56Non, je pense qu'aucun d'entre nous n'a les clés de tout.
00:07:00Je ne sais pas...
00:07:01Elisabeth, c'est Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui s'opposent maintenant avec ce débat-là.
00:07:04Bien sûr. J'ai trouvé le propos d'Emmanuel Macron destiné à Marine Le Pen déplacé.
00:07:10Insulter ses opposants en les traitant de tout est absurde.
00:07:14Les Français se posent des questions et j'en ai marre de ce petit jeu.
00:07:19Par ailleurs, juste pour répondre à votre question maintenant, moi j'ai un doute.
00:07:23Est-ce que nous assistons à une pièce de théâtre orchestrée dont Trump et Poutine au moins connaissent la fin ?
00:07:31Est-ce que... Non mais c'est impossible.
00:07:34Écoutez, on ne va pas tous se laisser prendre à chaque fois sur ce qui se passe devant les caméras.
00:07:38Donc je ne sais pas.
00:07:39En tous les cas, vous avez dit qu'il y avait deux salles, deux ambiances, mais elles ne sont pas contradictoires.
00:07:43Si tu veux la paix, prépare la guerre. Nous on veut la paix, on prépare la guerre.
00:07:47Et de toute façon, quelle que soit la menace, le seul bien de cette affaire, c'est que ça réveille l'Europe au bois de drôme.
00:07:53Le débat.
00:07:54Alors bientôt vous allez en venir à me dire merci Donald Trump d'avoir réveillé l'Europe endormie.
00:08:00Oui, c'est le cas.
00:08:01Oui, oui, tout de suite même.
00:08:02A bientôt.
00:08:03On l'a réveillée brutalement. C'est comme les insomniacs. Ne jamais réveiller un insomniac.
00:08:06Ça peut très mal se passer pour vous. C'est le cas de l'Europe.
00:08:10Qu'est-ce qui se passe ? Alors qu'on l'a prévenu. C'est vrai.
00:08:14Donald Trump a toujours dit ce qu'il allait faire. Ça nous surprend en France. Qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas, Philippe Bilger.
00:08:19Oui, mais n'empêche que même si on savait qu'il allait tenir ses engagements, il a une manière de le faire qui tout de même apparaît très singulière.
00:08:29Rien que les voltes permanentes dans la même journée laissent douter de, j'allais dire, de son équilibre classique.
00:08:40Evidemment, je ne mets pas du tout en cause sa structure mentale.
00:08:44Je n'ai pas d'appétence pour analyser l'aspect psychologique du dirigeant.
00:08:47Mais là où je rejoins Elisabeth, mais chez elle, ça résulte d'un savoir, moi d'une ignorance.
00:08:52J'ai tendance, lorsque je ne comprends pas le monde géopolitique, à allier des contraires et à considérer qu'ils font partie d'un dispositif cohérent.
00:09:03Par contre, des faits.
00:09:04Mais justement, les faits...
00:09:06Où ces réunions sur la paix se sont discutées ? Jeda, en Arabie Saoudite. Avec qui ? Américains et Ukrainiens. Quel est l'élément manquant ?
00:09:13Oui, mais Sonia, justement, je reprends ce que dit Elisabeth.
00:09:17Moi, je trouve qu'il n'est pas contradictoire de réunir les chefs d'État-major et en même temps d'avoir cette réunion dans ce lieu peut-être étrange par rapport au passé international qu'est Jeda.
00:09:30Je fais une synthèse.
00:09:32J'entends, et j'entends que ce ne soit pas une contradiction, mais ce lieu, c'est le sud global.
00:09:37C'est l'Arabie Saoudite.
00:09:39Oui, mais...
00:09:40Oui, mais je veux dire, au cœur du sud global, c'est un pays qui est en train de prendre une importance, qui se manifeste.
00:09:46Voilà, tout à fait. Mais pardon, pas au détriment, mais enfin, vous ne pouvez pas ne pas avoir vu l'absence criante de l'Europe.
00:09:52Mais depuis le début.
00:09:53Mais hier, elle était matérialisée.
00:09:55C'était l'objet physique.
00:09:56On verra à la fin si Emmanuel Macron arrive à nous avoir une place.
00:10:00Mais s'il y a la paix, s'il y a le cessez-le-feu, tant mieux.
00:10:03Quelle que soit la personne qui l'obtient.
00:10:05La question c'est, est-ce que vous pourrez maintenant vous appeler Vladimir Poutine ?
00:10:08Ce sur quoi il faut se questionner, c'est la prévisibilité.
00:10:10Parce que de fait, Donald Trump fait ce qu'il avait annoncé.
00:10:13C'est erratique, c'est parfois foutra qu'on le voit, les tarifs douaniers concernant le Canada, mais il mène sa feuille de route.
00:10:20Et on se retrouve dans une situation de sidération.
00:10:23Vladimir Poutine avait annoncé tout ça.
00:10:27Or, 48 heures avant l'invasion russe en Ukraine, beaucoup disaient mais non, il ne le fera pas.
00:10:33Donc, pourquoi nous nous retrouvons dans une situation où le prévisible arrive et nous n'y sommes pas préparés ?
00:10:41Moi, c'est ma première question.
00:10:42Je peux vous dire quelques mots.
00:10:44Parce qu'il y a eu des années de déni, d'aveuglement.
00:10:46Et que maintenant qu'on crie Europe de la défense ou défense réarmement, on a coupé les boucliers militaires.
00:10:51Ma deuxième dimension, c'est que je n'oppose pas ce qui se passe en Arabie Saoudite à ce qui se passe à Paris, Berlin et Londres.
00:10:57Pourquoi ? Parce que les Européens sont quand même en train de préparer le coup d'après.
00:11:02Attendez, préparons déjà le coup d'avant.
00:11:04Nous n'y sommes pas.
00:11:05C'est quand même compliqué.
00:11:07Sonia, c'est une réalité. Nous n'y sommes pas, d'ailleurs, en Arabie Saoudite.
00:11:10Mais c'est une guerre européenne, vous rendez compte ?
00:11:12Oui, mais nous n'y sommes pas.
00:11:13On ne peut pas se préparer en 24 heures.
00:11:15On n'aura pas le strapenté en Arabie Saoudite dans les prochaines années.
00:11:21Nous ne sommes plus pas dans cette photo-là.
00:11:24Mais est-ce que nous pouvons être dans la photo d'après, sur les garanties de sécurité collective pour les Ukrainiens ?
00:11:29Et est-ce que nous retrouverons le goût de l'histoire ?
00:11:32J'entends. Alors je vous pose une question.
00:11:34Sur cette photo d'après, moi je pose une question.
00:11:36Quels que soient les dirigeants, ceux qui ont coupé dans les dépenses militaires avant,
00:11:40ceux qui ont fait de notre défense une variable d'ajustement,
00:11:43est-ce que vous les considérez aujourd'hui comme les mieux à même de mener ce réarmement ?
00:11:48On ne peut pas totalement faire Emmanuel Macron qui porte le budget de la défense de 37 milliards à 50.
00:11:55Bon, il aura fait ça.
00:11:57Et pourtant, je ne suis pas un macroniste de la première heure ni de la dernière.
00:12:01Vous n'avez pas besoin de vous défendre.
00:12:02Non, non, mais il passe de 37 milliards à 40 milliards.
00:12:04Et ils annoncent là une trajectoire à 100 milliards pour 2030.
00:12:07Alors je vous pose la question autrement.
00:12:09Et n'y voyez pas une opposition pour Emmanuel Macron.
00:12:13Mais est-ce que l'homme, parfois, lui ou d'autres, de la désindustrialisation,
00:12:16parce que c'est l'industrie en réalité derrière l'armement,
00:12:20peut être aussi l'homme de la réindustrialisation ?
00:12:23C'est une autre question.
00:12:25C'est des usines derrière.
00:12:27De toute façon, c'est ceux qui étaient au pouvoir depuis 40 ans qui sont là.
00:12:30Donc de toute façon, dans tous les domaines,
00:12:32est-ce que c'est les gens qui ont détruit l'école qui vont la reconstruire ?
00:12:35Vous excluez, on verra bien.
00:12:37Il faudrait changer, Sonia, qu'on puisse progresser, même quand on est un homme politique,
00:12:42qu'on prenne confiance de ses erreurs.
00:12:45Tous les livres des responsables politiques ont marqué que j'ai changé.
00:12:48Je ne sais pas, je me méfie instinctivement.
00:12:51C'est vrai, un le dit plus souvent que d'autres.
00:12:53Philippe, je suis d'accord avec vous, on peut évidemment changer.
00:12:58Mais ce n'est pas ça le sujet.
00:13:00Le sujet, c'est le degré d'anxiété dans la société française qui est en train de monter.
00:13:04On en a parlé au cours de ces derniers jours.
00:13:07Et j'ai l'impression qu'on joue notamment sur cette anxiété
00:13:10pour essayer finalement de monter dans l'opinion.
00:13:12Ça a plutôt fonctionné puisqu'Emmanuel Macron, en effet, a gagné 10 points.
00:13:16Et puis après, il faut être un petit peu rationnel.
00:13:18Évidemment que la Russie est agressive, mais elle n'est pas autant agressive
00:13:21par rapport à ce qui s'était passé pendant la guerre froide.
00:13:23Et vous avez bien vu l'armée russe, Sonia.
00:13:25La Russie n'a jamais réussi à atteindre Kiev.
00:13:28On a bien vu que cette armée avait des limites.
00:13:30Donc non, la France n'est pas menacée.
00:13:32Mais la question qui se pose, c'est le réarmement de l'Europe.
00:13:34Et quelque chose qui était insensé, c'est qu'un continent finalement confie sa sécurité à un autre continent.
00:13:41Et c'est là-dessus qu'il faut revenir.
00:13:44Et il faut en effet qu'on construise l'Europe de la défense pour prévenir en effet une attaque potentielle.
00:13:49L'Europe de la défense ? Mais qu'est-ce que vous mettez dedans ?
00:13:52Vous mettez un peu de sel d'Etat européen, un peu de poivre de défense, un peu de fédéralisme,
00:13:58un coup d'Europe de nation et ça sort ?
00:14:00L'Europe de la défense, Sonia, ce que j'entends par là, c'est une capacité à se défendre si on est attaqué.
00:14:08Mais ça ne doit pas être une armée européenne, en fait.
00:14:10Ça doit être des nations qui sont fortes, qui sont préparées à lutter contre un ennemi commun.
00:14:14La menace. Est-ce qu'on peut s'entendre vraiment sur ce plateau pour dire que les chars russes ne sont pas sur les Champs-Élysées ?
00:14:21C'est clair, j'y suis passé.
00:14:23Pour autant, et en restant sérieux, l'ingérence est réelle.
00:14:28Les cyber-attaques sont des menaces, il ne faut pas les minimiser quand elles visent nos opposés.
00:14:33Et je vais vous faire écouter le ministre, le garde des Sommes, ministre de la Justice.
00:14:38C'est très intéressant, il y a eu beaucoup de réactions.
00:14:40Je vous pose la question, quelle est la menace existentielle, prégnante,
00:14:43celle qui nous menace dans notre intégrité physique, notre existence ?
00:14:47Il dit, oui, menace islamiste, mais c'est la même que la menace russe.
00:14:51Écoutez-le.
00:14:53C'est parfois la même chose, la menace russe et la menace terroriste.
00:14:57Islamiste ?
00:14:59Oui, bien sûr.
00:15:00Ceux qui assassinent Samuel Paty, c'est qui ?
00:15:02C'est les citoyens russes, Tchétchène.
00:15:04Quand j'étais ministre de l'Intérieur, la Russie, c'est des centaines de citoyens russes qu'elle ne veut pas reprendre.
00:15:10Je constate d'ailleurs que Mme Le Pen et M. Bardella n'attaquent jamais la Russie
00:15:13pour dire qu'ils ne reprennent pas leurs citoyens russes, Tchétchène, Ingouche.
00:15:17Ceux qui passent à l'acte en France, c'est aujourd'hui des Tchétchènes, des citoyens russes.
00:15:21C'est eux que nous surveillons en premier, d'ailleurs, d'après les services de la DGSI.
00:15:24C'est eux qui sont capables de faire des attentats d'ampleur.
00:15:27On en a déjoué en 2022 à Strasbourg.
00:15:29Et c'est eux qui ont assassiné Samuel Paty et Dominique Bernard.
00:15:32Votre réaction ?
00:15:33Alors, ma réaction, c'est que d'abord, on peut avoir la peste et le tolérance.
00:15:36C'est tout, c'est simple.
00:15:37Et que les deux menaces ne sont pas de même nature.
00:15:39Il y en a une avec laquelle on répond avec un armement, un armement y compris conventionnel, puissant.
00:15:46Ce n'est pas avec des chars qu'on combat le terrorisme.
00:15:49Et le combat contre le terrorisme, c'est aussi un combat culturel qu'on ne mène pas.
00:15:53Donc, sur le terreau du terrorisme.
00:15:55Donc, oui, il faut prendre en compte les deux menaces.
00:15:58Mais sur l'affaire de l'anxiété, personne ne se pose la vraie question.
00:16:01Si les Français sont inquiets, c'est parce qu'ils ont voulu se raconter des fariboles que l'histoire était finie.
00:16:07Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on leur dit ? Je finis.
00:16:09On a voulu, pardonnez-moi, les dividendes de la paix, c'est qui ?
00:16:12Non, mais écoutez.
00:16:13Qui nous a dit les dividendes de la paix ?
00:16:14Laissez-moi vous répondre là-dessus.
00:16:15C'est vraiment pas bien d'exonérer les peuples qui ont voulu un système social merveilleux.
00:16:21On nous a vendu la paix en Europe.
00:16:22Vous allez toucher les dividendes de la paix.
00:16:24Écoutez, nous ne sommes pas des enfants manipulés.
00:16:27Nous votons en citoyens.
00:16:28Nous avons accepté des systèmes de prestations sociales énormes au détriment du reste.
00:16:34Et donc, nous sommes aussi responsables.
00:16:37Je veux dire, on n'est pas dans une république bananière.
00:16:40On vote.
00:16:41Donc, on est aussi responsables parce qu'on était bien contents de cette affaire.
00:16:45Elle peut revenir quand même à la menace.
00:16:47Sur la menace.
00:16:48Mais vous, vous avez répondu.
00:16:49Non, mais juste un mot.
00:16:50D'accord, je vais très vite.
00:16:52Sur la menace.
00:16:53Pardon ?
00:16:55Il faut dire aux gens, oui, qu'il y a des menaces.
00:16:58Et arrêtez de dire maladie.
00:17:00Le cœur du débat, s'il vous plaît.
00:17:03Un peu de calme et de tenue.
00:17:05Ce qu'il dit, il répond à Marine Le Pen, qui dit que la menace la plus importante, c'est la menace.
00:17:09Depuis quelques années, on a 300 victimes sur notre sol.
00:17:14Moi, je n'hiérarchise pas.
00:17:16Je dis qu'est-ce qui nous menace directement.
00:17:18Vu de Pologne ou de Moldavie.
00:17:21Mais vu de France.
00:17:22Je voulais commencer comme ça.
00:17:23Vu de Pologne ou de Moldavie, la menace russe, y compris pour les régions russophones limitrophes à la Russie, c'est une menace.
00:17:33Quand un pays consacre 10% de son PIB aux dépenses militaires et 40% de son budget, c'est une vraie menace.
00:17:43La question était sur la France.
00:17:45Et sur la France, absolument pas.
00:17:50Cette menace n'est pas existentielle pour notre pays.
00:17:54Et c'est bien d'avoir le débat.
00:17:56Aujourd'hui, celles et ceux qui sont tombés sous le coup de quelque chose en France, c'est le coup de l'islamisme.
00:18:02Directement, nous le savons.
00:18:04Il peut y avoir un lien avec le tchétchène.
00:18:06Il y a une habileté dans le discours de Gérald Darmanin.
00:18:09Ça ne me surprend pas de lui.
00:18:10Parce que le fait d'amener comme ça, avec ses profils tchétchènes, qu'on a bien connus dans des moments terrifiants, lui permet de ne pas hiérarchiser.
00:18:19Derrière le tchétchène, c'est l'islamisme.
00:18:21Oui.
00:18:24Certes, je ne vais pas convaincre parce que j'ai envie de soutenir le président de la République.
00:18:30Lorsqu'il énonce cette évidence qu'un État n'a pas à choisir parmi les menaces qui risquent de les détruire, il a totalement raison.
00:18:40Et on se moquait de sa phrase sur les réponses.
00:18:44Le problème chez lui, ce n'est pas la pertinence de ses propos, c'est le fait qu'il affirme avoir accompli des choses qui n'ont pas été accomplies.
00:18:56Les réponses à l'islamisme et notamment à la crise ukrainienne, c'est deux dangers, deux défis qu'il faut mettre sur le même plan.
00:19:06Même si le premier nous menace, comme l'a dit très bien Olivier, plus intimement et plus profondément.
00:19:13La porte-parole du gouvernement a réagi sur le réarmement de l'Europe. Écoutons-la.
00:19:19Le message du gouvernement est clair. Ni naïveté face à la menace, ni surenchère guerrière.
00:19:26Notre cap, c'est la paix par la force.
00:19:29Ce qui se joue en Ukraine, c'est le sort d'un peuple qui refuse l'agression et la soumission.
00:19:35Mais c'est aussi bien sûr la sécurité de l'Europe toute entière.
00:19:38Et pour faire face à cette situation, nous avons trois priorités que je vous rappelle.
00:19:43Soutenir l'Ukraine immédiatement et sans faille.
00:19:46Créer les conditions d'une paix durable et réarmer l'Europe pour assurer notre sécurité future.
00:19:52On reviendra sur ce sujet tout à l'heure. Je vous propose un autre sujet qui fait beaucoup réagir.
00:19:56Et là, c'est une menace aussi puisqu'elle nous touche au premier plan, celle des narco-bandits, des narco-trafiquants.
00:20:01Il y a aussi beaucoup de victimes. Certains peuvent se réjouir que c'est souvent entre eux qu'ils s'entretuent.
00:20:07Mais il y a, j'aime pas le mot d'expression de victime collatérale, il y a des victimes.
00:20:13Le garde d'Essoe, Gérald Darmanin, défend, vous le savez, sa loi contre le narco-trafique.
00:20:17Il part d'une loi d'intérêt général au programme, vous le savez, un régime carcéral très strict.
00:20:22Un véritable isolement pour les plus dangereux et pas une prison-colonie de vacances.
00:20:27Pas de tablettes numériques, pas de téléphone portable.
00:20:30On parlera, on fera une parenthèse quand même sur les tablettes numériques, ça fait beaucoup réagir.
00:20:34Mais il affirme, c'est ce qui m'a interpellé ce matin, que ceux qui s'opposeront à une telle loi,
00:20:38s'opposeront quelque part à l'intérêt général, qui est de protéger les Français, c'est la sécurité des Français.
00:20:44Écoutons-le.
00:20:45Par exemple, vous assumez ce régime carcéral qui est, on va le dire, maximaliste.
00:20:49Oui, qui permet de ne pas sortir de prison du tout.
00:20:52L'Observatoire international des prisons, les juges totalement attentatoires aux droits fondamentaux,
00:20:56les avocats pénalistes s'en émeuvent aussi.
00:20:58Vous, vous assumez, vous dites, c'est pour notre sécurité, je n'y dérogerai pas.
00:21:02Bien sûr que je n'y dérogerai pas. Je suis allé moi-même hier au Conseil d'Etat.
00:21:05Je pense que ça faisait très longtemps que le ministre n'est pas venu au Conseil d'Etat lui-même défendre ses mesures.
00:21:09Et je remercie le Conseil d'Etat de m'avoir reçu, on a échangé.
00:21:12Je sais que ce sont des sujets extrêmement durs qui permettent de limiter les libertés.
00:21:17Le dossier Coffre, parlons-en.
00:21:18Mais juste un point, je sais que le régime que je propose est très difficile.
00:21:22Attendez, vous savez qu'il limite les libertés.
00:21:24Bien sûr.
00:21:25Vous venez de le dire, les libertés individuelles.
00:21:26Les libertés des détenus.
00:21:29Je suis totalement d'accord avec lui.
00:21:31C'est intéressant, évidemment, de votre part.
00:21:33Non, mais pourquoi notre démocratie se délie ?
00:21:40Tout simplement parce que pratiquement tout le temps, elle fait disparaître l'intérêt général derrière la cause partisane.
00:21:48Il a tout à fait raison.
00:21:50Si nous étions dans une république digne de ce nom, à la fois intelligente, humaine et consensuelle,
00:21:58eh bien, on accepterait que certaines dispositions relèvent d'une forme de bon sens supérieur.
00:22:05Qui peut légitimement contester ce qu'il propose ?
00:22:08Mais c'est incroyable ce que vous dites.
00:22:09À moi, la sécurité par rapport aux droits des libertés des narcotrafiquants, il n'y a pas de débat.
00:22:14Absolument.
00:22:15Mais aucun débat.
00:22:16Au cas de la France.
00:22:17Pardon, je suis désolé.
00:22:18Dans une démocratie, on ne peut pas arriver au Parlement en disant
00:22:22« ceux qui s'opposent à ma loi sont contre l'intérêt général ».
00:22:25Et c'est exactement la même chose que de dire qu'on n'est pas des patriotes si on ne soutient pas Emmanuel Macron.
00:22:31Ce n'est pas exactement la même chose.
00:22:33J'en ai assez de cette criminalisation de la divergence.
00:22:36Et on ne peut pas discuter en démocratie en disant « personne ne peut s'opposer à ».
00:22:41Parce que vous comparez deux situations, me semble-t-il, qui n'ont rien à voir.
00:22:48Sur l'Ukraine, on a une hiérarchie des responsabilités, des culpabilités très claires.
00:22:54Là, on sait que la lutte contre le narcotrafic impose un certain nombre de dispositions
00:23:01contre lesquelles on ne peut pas invoquer des libertés publiques.
00:23:05Eh bien, c'est le débat.
00:23:06On va marquer une pause, on va en parler.
00:23:08C'est passionnant.
00:23:09Moi, je trouve que là, on tient ce qui peut résoudre, quand même, ou pas.
00:23:13Ça dépend de quel point de vue on se place.
00:23:15Beaucoup de sujets dans notre société.
00:23:17C'est-à-dire les libertés individuelles.
00:23:19Mais de certains, on parle quand même des plus gros narcotrafiquants.
00:23:23Et la protection et la sécurité des Français.
00:23:25Je suis d'accord avec Gérald Darmanin.
00:23:27Non, mais ce n'est pas grave si vous ne l'êtes pas.
00:23:29Vous n'irez pas à la prison de confessions.
00:23:31Je suis contre l'interdiction du désaccord, c'est tout.
00:23:35Mais alors, jusqu'où vous êtes d'accord ?
00:23:37Parce que vous êtes avocat.
00:23:39Vous êtes avocat, vous défendez tout le monde.
00:23:42Y compris un narcotrafiquant.
00:23:44Les avocats choisissent, pardon.
00:23:49Mais ils ont tous le droit d'être défendus.
00:23:51Et vous défendez un narcotrafiquant.
00:23:53En tant qu'avocat, vous n'avez pas accès à certaines informations
00:23:56dites dans ce dossier.
00:23:58Je suis avocat, j'invoque 1789.
00:24:02Les droits de la défense, évidemment.
00:24:04Si je suis avocat, le jour où je le deviendrai,
00:24:06je vous assure que je défendrai mes clients.
00:24:09L'intérêt d'être avocat, c'est d'avoir le droit
00:24:12de soutenir de belles absurdités.
00:24:14Ça va faire réagir.
00:24:16D'ailleurs, le personnage principal de votre livre est un homme d'avocat.
00:24:20Décidément, c'est bien parti.
00:24:26Merci d'être avec nous.
00:24:28Le régime carcéral dans la loi narcotrafique de Gérald Darmanin
00:24:31a fait beaucoup réagir sur ce plateau.
00:24:33On va en parler.
00:24:35On parlera également de cette polémique
00:24:37qui dit beaucoup de l'état de certains de nos prisons
00:24:39sur les tablettes numériques
00:24:41dont l'usage a été détourné par des prisonniers
00:24:44et pour un coût phénoménal.
00:24:46C'est avec vous le rappel des titres.
00:24:49Elle a une de l'actualité, Sonia.
00:24:51Nous avons des contacts prévus dans les jours à venir
00:24:54avec les Américains.
00:24:56Déclaration du porte-parole du Kremlin
00:24:58qui ajoute qu'un appel téléphonique entre Donald Trump
00:25:00et son homologue russe Vladimir Poutine
00:25:02était possible dans un délai assez court.
00:25:05Au menu, évidemment, la proposition de trêve de 30 jours
00:25:08que l'Ukraine a acceptée la veille.
00:25:10Malgré la victoire de l'opposition,
00:25:12de centre droit aux législatives
00:25:14avec 29% des suffrages poussés
00:25:16des nationalistes du Groenland
00:25:18tandis que la coalition sortante
00:25:20a été largement sanctionnée.
00:25:22Un scrutin particulièrement scruté
00:25:24en raison de l'intérêt porté par Donald Trump
00:25:26à cette île de l'Arctique.
00:25:28Et puis le capitaine du cargo
00:25:30qui a percuté un pétrolier lundi
00:25:32en mer du Nord et de nationalité russe.
00:25:34L'homme de 59 ans a été placé en garde à vue.
00:25:36Il est soupçonné d'homicide involontaire
00:25:38par négligence grave
00:25:40après la mort présumée d'un membre d'équipage
00:25:42dans la collision.
00:25:44Des navires toujours en feu,
00:25:46comme vous pouvez le constater sur ces images.
00:25:48Merci Somalia.
00:25:50Reprise du débat, nous parlons de cette loi
00:25:52narcotrafique. Elle arrive lundi
00:25:54à l'Assemblée en séance.
00:25:56Elle est déjà passée par la commission des lois,
00:25:58largement remaniée d'ailleurs,
00:26:00parce qu'il y a beaucoup de tensions, de crispations,
00:26:02pas seulement de députés de gauche,
00:26:04mais aussi dans le camp de Gérald Darmanin.
00:26:06Mais tout d'abord, on parle d'isolement.
00:26:08On parle de prison hermétique
00:26:10pour les plus gros narcotrafiquants.
00:26:12Et dans le même temps, c'est vrai qu'on a appris
00:26:14il y a quelques jours, qu'il y a eu un usage
00:26:16détourné des tablettes numériques.
00:26:18Je précise de quoi il s'agit.
00:26:20En fait, les détenus ont eu
00:26:22des tablettes numériques, parfois,
00:26:24pour prévenir
00:26:26sur certaines choses
00:26:28qui pourraient arriver, pour pouvoir
00:26:30avoir un contact avec des agents pénitentiaires
00:26:32autres que physiques.
00:26:34Et donc, ça peut être une sécurité pour les agents.
00:26:36Sauf que ces tablettes numériques,
00:26:38l'usage a été détourné.
00:26:40Ils ont pu notamment
00:26:42surfer sur le net, se connecter.
00:26:44Et pas seulement, comme certains le disent,
00:26:46peut-être aller voir
00:26:48des films ou des vidéos, mais peut-être aussi
00:26:50pour des choses beaucoup plus problématiques.
00:26:52D'ailleurs, tout l'est. En réalité, tout est problématique.
00:26:54Attendez.
00:26:56La somme, 125 millions.
00:26:58125 millions de votre poche,
00:27:00l'argent public.
00:27:02Là, Gérald Darmanin suspend, arrête.
00:27:04Mais il y a 60 millions qui sont partis en fumée.
00:27:06On cherche des milliards, c'est rien.
00:27:08Vous, vous êtes généreux.
00:27:10Moi, je suis très généreux avec vos millions.
00:27:12Moi, ça m'a surprise, choqué, indigné.
00:27:14Indigné.
00:27:16Juste, vous avez raison
00:27:18de vous indigner, parce que
00:27:20comme d'habitude, on fait quelque chose
00:27:22et on est incapable d'assurer le moindre suivi.
00:27:24L'idée...
00:27:26Qui l'a fait ? C'est Mme Belloubet.
00:27:28En plus, vous auriez dû commencer par là.
00:27:30Ça aurait influencé ma réponse.
00:27:32Ce que je veux dire, c'est qu'il faut faire attention
00:27:34juste dans la façon dont on le dit.
00:27:36Dans cette affaire, visiblement, on n'a rien contrôlé.
00:27:38Est-ce que, pour autant,
00:27:40tout ce qui permettrait à des détenus, disons,
00:27:42d'étudier, par exemple...
00:27:44Est-ce que, à chaque fois
00:27:46que...
00:27:48Elisabeth est devenue ici l'avocate
00:27:50des libertés des détenus.
00:27:52J'ai pas le droit d'avoir une position qui n'est pas la vôtre.
00:27:54Je vous dis pas qu'ils n'ont pas le droit de manger, de boire
00:27:56et d'avoir les droits les plus élémentaires.
00:27:58Ils sont sur des tablettes numériques,
00:28:00connectées.
00:28:02Ils ne peuvent pas avoir la même position que vous, ou pas.
00:28:04Oui.
00:28:06Surtout avec vous.
00:28:08Donc, excusez-moi, je dis que dans cette affaire-là,
00:28:10si les tablettes permettent
00:28:12de se connecter,
00:28:14on n'a qu'à leur donner des machines à écrire
00:28:16ou j'en sais rien, il ne faut pas...
00:28:18Bon, écoutez, d'accord.
00:28:20Je n'arrête pas à dire quoi que ce soit.
00:28:22Je n'arrive pas à faire entendre ce que je vous dis.
00:28:24Je vous dis, Elisabeth n'a pas assez de temps de parole.
00:28:26Je vous l'ai dit depuis le début.
00:28:28Je ne comprends pas. Alors que vous parlez,
00:28:30de l'énerver.
00:28:32Vous avez compris ce que je voulais dire avec les tablettes ?
00:28:34Bien sûr.
00:28:36Kevin qui n'a pas beaucoup.
00:28:38Je comprends ce que dit Elisabeth.
00:28:40Évidemment que les tablettes auraient pu avoir
00:28:42une utilité spécifique, mais ces tablettes ont été détournées.
00:28:44Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est
00:28:46le sentiment des Français par rapport
00:28:48à ce qui se passe en prison. Quand vous allez
00:28:50sur l'application TikTok, que vous voyez
00:28:52des détenus qui sont en train de nous montrer
00:28:54leurs cellules, qui sont en train de blaguer,
00:28:56qui sont en train de faire n'importe quoi, vous vous dites
00:28:58que les prisons sont véritablement sécurisées.
00:29:00Quand vous voyez le cas de Mohamed Hamra
00:29:02qui, dans sa cellule, a pu
00:29:04notamment faire des visioconférences,
00:29:06a pu notamment commanditer
00:29:08des choses via sa cellule,
00:29:10ça pose évidemment question. Vous savez,
00:29:12il y a plein de gens, je vais peut-être sombrer dans le populisme,
00:29:14mais ce n'est pas grave, il y a plein de gens aujourd'hui
00:29:16qui ne peuvent pas s'acheter de tablettes numériques.
00:29:18Et le fait de voir des détenus
00:29:20qui ont été parfois jugés
00:29:22gravement pour des délits très graves,
00:29:24en effet, ils se disent, mais qu'est-ce que c'est
00:29:26que ce pays ? Donc, à un moment donné,
00:29:28j'aimerais qu'on pense aussi aux victimes.
00:29:30Évidemment, il faut préserver les droits
00:29:32élémentaires des êtres humains dans ces prisons,
00:29:34mais attention au consensus social,
00:29:36ces prisons fonctionnent avec le fruit
00:29:38de nos impôts, et attention à ne pas créer
00:29:40un sentiment d'injustice, une justice laxiste,
00:29:42et des prisons tout aussi laxistes.
00:29:44Mon premier mouvement,
00:29:46Sonia, c'est de dire
00:29:48qu'il faudrait interdire
00:29:50en prison,
00:29:52mais systématiquement, tout ce que
00:29:54la vie libre permet.
00:29:56Donc, je suis partisan
00:29:58d'un régime extrêmement dur,
00:30:00mais là où je comprends
00:30:02le point de vue d'Elisabeth,
00:30:04et je le partage,
00:30:06à partir du moment où il peut devenir
00:30:08opératoire, il y a
00:30:10des facilités de pur divertissement
00:30:12qu'on accorde en prison
00:30:14qu'on doit supprimer,
00:30:16à l'évidence, mais
00:30:18garder celles qui pourraient
00:30:20être utiles dans la formation
00:30:22du détenu et du prisonnier.
00:30:24Comment les distinguer,
00:30:26comment faire que les...
00:30:28C'est ça, si je vous ai bien fait.
00:30:30Alors, à partir de là,
00:30:32on va aller vers ces prisons-là,
00:30:34on va voir comment elles vont être transformées
00:30:36pour certaines, celles de Vendin, Le Vieil,
00:30:38ou alors celles de Condé,
00:30:40et dans cette loi de narcotrafic,
00:30:42c'est vraiment très important, il y a une disposition,
00:30:44moi je trouve que c'est passionnant, parce qu'il y a
00:30:46une disposition qui s'appelle le dossier coffre,
00:30:48et en réalité, dans une sorte de dossier de coffre-fort,
00:30:50où les avocats des narcotraficants
00:30:52ne peuvent pas entrer,
00:30:54pour justement, c'est pour sécuriser
00:30:56le travail judiciaire.
00:30:58Pour éviter des fuites, il va y avoir des informations
00:31:00en réalité sur ces individus auxquelles les avocats
00:31:02n'auront pas accès, c'est une première,
00:31:04parce que
00:31:06les policiers, les enquêteurs, souvent
00:31:08constatent des fuites d'où qu'elles viennent.
00:31:10Mais comment donc ?
00:31:12Je suppose qu'ils auront...
00:31:14Juste pour comprendre,
00:31:16est-ce que des avocats vont arriver au procès
00:31:18sans avoir
00:31:20tous les éléments du dossier de leur client ?
00:31:22Ça me paraît compliqué, ça.
00:31:24Justement, toutes les réponses...
00:31:26Vous voulez qu'on voit un sujet
00:31:28qui nous éclaire, et vous nous direz ce que vous en pensez ?
00:31:30On est là
00:31:32pour vous expliquer aussi, et voilà,
00:31:34œuvre pédagogique.
00:31:36Regardez ce sujet préparé par notre rédaction.
00:31:38C'est l'un des points
00:31:40sensibles de la proposition de loi
00:31:42pour lutter contre le narcotrafic,
00:31:44le dossier coffre,
00:31:46un dossier inaccessible aux avocats
00:31:48des narcotrafiquants,
00:31:50un moyen de préserver certaines techniques spéciales
00:31:52des enquêteurs de police,
00:31:54comme l'utilisation d'indics
00:31:56ou d'agents infiltrés.
00:31:58Problème, en France s'applique le principe du contradictoire.
00:32:00Tous les éléments de l'enquête
00:32:02doivent être communiqués au parti,
00:32:04y compris aux prévenus,
00:32:06qui sait alors comment il a été interpellé,
00:32:08par qui, grâce à quel moyen.
00:32:10Certains avocats s'inquiètent
00:32:12de la constitutionnalité du dossier coffre.
00:32:14Ils dénoncent une atteinte
00:32:16au droit de la défense.
00:32:18Le principe du contradictoire est un principe
00:32:20cardinal de la procédure pénale.
00:32:22La défense et l'accusation
00:32:24doivent avoir le même niveau d'information.
00:32:26Ça s'appelle le procès équitable.
00:32:28Si vous êtes arrêté demain matin
00:32:30pour n'importe quelle raison,
00:32:32vous aimeriez savoir pourquoi vous êtes poursuivi,
00:32:34quelles preuves les policiers
00:32:36ont contre vous et comment ils les ont obtenus.
00:32:38Une crainte partagée
00:32:40par certains députés,
00:32:42au sein même du socle commun,
00:32:44comme Eleonore Carois, avocate de profession,
00:32:46qui a déposé plusieurs amendements
00:32:48contre la proposition de loi.
00:32:50Le texte doit être examiné
00:32:52par l'Assemblée à partir de lundi prochain.
00:32:54Il a été voté
00:32:56à l'unanimité au Sénat.
00:32:58Dans notre pays,
00:33:00on va pouvoir régler certaines questions.
00:33:02Et le narcotrafic
00:33:04doit être réglé.
00:33:06On doit être beaucoup plus durs
00:33:08dans la réponse judiciaire.
00:33:10J'entends bien les avocats,
00:33:12une partie de la gauche, y compris
00:33:14d'un camp macroniste, qui sont
00:33:16sur les droits de la défense. C'est un sujet très sérieux.
00:33:18Mais on n'arrivera pas à briser
00:33:20les reins des narcotrafiquants
00:33:22s'ils continuent à organiser
00:33:24le trafic et parfois même des meurtres
00:33:26depuis leurs cellules. On n'y arrivera pas
00:33:28s'ils continuent à menacer les agents
00:33:30de la pénitentiaire. On n'y arrivera pas
00:33:32s'ils continuent, depuis leur prison,
00:33:34à gérer le blanchiment de l'argent.
00:33:36Donc je suis pour ce sujet,
00:33:38en particulier, pour des réponses
00:33:40judiciaires qui, peut-être, vont sortir
00:33:42je ne me fais pas que des amis
00:33:44du droit commun, ou avec des dispositions
00:33:46plus serrées.
00:33:48C'est le cas en Italie.
00:33:50Oui, bien sûr. Et avec, en effet,
00:33:52ce dossier qu'offre,
00:33:54qui permet d'être beaucoup plus efficace
00:33:56dans le travail judiciaire.
00:33:58Je suis pour un statut du repenti.
00:34:00Je suis pour qu'on avance réellement
00:34:02sur ce dossier.
00:34:04Moi, il faut bien voir
00:34:06ce que vous l'avez
00:34:08un peu évoqué, ce que ça induit.
00:34:10Moi, je suis très partisan du coffre.
00:34:12Mais ça veut dire qu'on
00:34:14accepte enfin de considérer
00:34:16le rôle de l'avocat
00:34:18et le rôle du magistrat
00:34:20pas du tout à la même aune.
00:34:22Pour ma part, je l'ai tout reconsidéré.
00:34:24On ne peut pas mettre sur le même plan
00:34:26d'équité démocratique
00:34:28et judiciaire
00:34:30la belle profession d'avocat
00:34:32qui défend du particulier
00:34:34des prisonniers
00:34:36innocents ou des coupables
00:34:38et la magistrature
00:34:40qui, elle, agit au nom
00:34:42de la société.
00:34:44On va au bout de cela.
00:34:46Ça, c'est un débat.
00:34:48On va au bout de cela avec le coffre.
00:34:50Mohamed Amra,
00:34:52l'un des plus gros ennemis public numéro un,
00:34:54il a été, évidemment, attrapé.
00:34:56Il est, je crois, à Vendin-le-Vieil,
00:34:58à l'isolement. Parce qu'on dit, dans ce coffre,
00:35:00il va y avoir des informations.
00:35:02J'espère qu'on l'aura.
00:35:04Pour éviter que des agents pénitentiaires
00:35:06soient abattus comme des chiens
00:35:08sur une voie de péage,
00:35:10c'est qu'on ait des informations
00:35:12véritablement sur leur statut
00:35:14et leur dangerosité.
00:35:16Je vous rappelle qu'on ne l'avait pas.
00:35:18Je ne sais même pas ce qu'il y aura dans ce coffre.
00:35:20On est en train de se dire,
00:35:22il va y avoir des informations incroyables.
00:35:24Mais sur le plus grand narcotrafiquant,
00:35:26on n'avait même pas d'infos sur ça.
00:35:28Alors qu'il était écouté.
00:35:30La pénitentiaire n'avait pas d'informations
00:35:32sur sa dangerosité.
00:35:34Ca, ça reste l'horloge.
00:35:36Vous avez raison, Sonia.
00:35:38Vous avez tout à fait raison là-dessus.
00:35:40Simplement...
00:35:42Il était écouté.
00:35:44La justice a vu les informations,
00:35:46pas la pénitentiaire.
00:35:48Vous pensez que lorsqu'ils parlent,
00:35:50ces gens comme un bras,
00:35:52et qu'ils sont écoutés,
00:35:54vous pensez qu'ils vont,
00:35:56de manière transparente,
00:35:58révéler tout ce qu'ils ont envie de faire ?
00:36:00La justice considérait qu'il était extrêmement dangereux,
00:36:02et la pénitentiaire n'avait pas les informations.
00:36:04Ah oui, ça c'est vrai.
00:36:06Le garde des Sceaux la reconnaît.
00:36:08Alors, pardon,
00:36:10je n'ai pas assez compris
00:36:12cette affaire de dossier coffre,
00:36:14mais si ça répond à cela...
00:36:16Parce que c'est compliqué, pardon.
00:36:18C'est de la procédure pénale.
00:36:20La seule chose que j'entends,
00:36:22vous pouvez faire beaucoup de choses,
00:36:24et évidemment je suis pour qu'on sécurise Hermétise.
00:36:26Vous avez compris.
00:36:28En revanche, au cœur,
00:36:30pas seulement de notre justice,
00:36:32de notre civilisation,
00:36:34il y a l'idée d'une justice équitable.
00:36:36Et si on dit justice équitable,
00:36:38ce n'est pas pour les gens qui sont gentils
00:36:40et qui ne commettent rien.
00:36:42Elle doit être équitable, évidemment,
00:36:44pour les criminels eux-mêmes.
00:36:46C'est la seule chose.
00:36:48Et d'ailleurs, à mon avis,
00:36:50si ça n'est pas préservé cela...
00:36:52On est dans un pays où même la victime
00:36:54de ce système-là.
00:36:56Mais vous le savez mieux que moi,
00:36:58vous le dénoncez d'ailleurs à raison,
00:37:00très souvent ici-même.
00:37:02Là, on n'est pas en train de dire
00:37:04pardonnez-moi, on ne va pas supprimer.
00:37:06C'est les plus gros narcotrafics,
00:37:08c'est ceux qui sont capables du pire du pire,
00:37:10qui vous mettent une balle dans la tête
00:37:12froidement, y compris à ceux qui travaillent avec eux.
00:37:14Ils vont être isolés.
00:37:16Mais il suffit de se rappeler...
00:37:18On applaudit tous.
00:37:20Certaines informations
00:37:22ne seront pas disponibles tout de suite.
00:37:24Très sensibles.
00:37:26Pour les avocats.
00:37:28C'est là où vous...
00:37:30Ça peut être entendu.
00:37:32Non seulement ça peut être...
00:37:34Mais c'est un changement radical
00:37:36dans la perception judiciaire
00:37:38et pénitentiaire.
00:37:40Parce que jusqu'à maintenant,
00:37:42on visait à créer
00:37:44une égalité abstraite
00:37:46entre tous les membres
00:37:48qui participent du monde judiciaire.
00:37:50Un policier sera avec nous.
00:37:52Je voudrais qu'on revienne sur le colloque
00:37:54à l'initiative de l'insoumis Raphaël Arnaud
00:37:56à l'Assemblée nationale, intitulé, je cite,
00:37:58« Comprendre l'islamophobie pour la combattre »
00:38:00parmi les organisations conviées.
00:38:02Le CCIE,
00:38:04c'est la nouvelle version du CCIF
00:38:06qui avait été dissous
00:38:08justement par Gérald Darmanin
00:38:10et qui s'est aujourd'hui implanté
00:38:12en Belgique.
00:38:14Alors il y a eu un communiqué
00:38:16de la présidente de l'Assemblée,
00:38:18qui s'est émue de la tenue de ce colloque
00:38:20mais manifestement, elle ne peut pas
00:38:22faire grand-chose pour l'interdire.
00:38:24Nous sommes en ligne
00:38:26et en direct avec Florence Bergeau-Blackler,
00:38:28je l'en remercie, qui est docteure
00:38:30en anthropologie, qui connaît très bien
00:38:32cette idéologie frériste, puisqu'elle
00:38:34travaille sur ce sujet depuis très longtemps.
00:38:36Bonjour à vous, chère Florence.
00:38:38Alors, vous laissez réagir sur la portée
00:38:40de ce colloque.
00:38:42Qu'est-ce que ça symbolise aujourd'hui ?
00:38:44Cette manière, finalement, contournée
00:38:46de se retrouver quand même
00:38:48dans l'enceinte, dans l'Assemblée nationale.
00:38:50C'est le cœur aussi de la démocratie de notre pays.
00:38:52Tout à fait.
00:38:54C'est vrai que le CCIE, il faut le rappeler,
00:38:56c'est la nouvelle vitrine du CCIF
00:38:58qui s'était auto-dissous
00:39:00qui n'avait pas été dissous mais qui s'était
00:39:02auto-dissoumé et avait
00:39:04transféré ses actifs en Belgique.
00:39:06Alors le CCIE,
00:39:08c'est un partenaire
00:39:10de plusieurs organisations fréristes européennes
00:39:12par exemple Cage International
00:39:14basé à Londres qui est très offensif
00:39:16dans la lutte contre l'islamophobie.
00:39:18C'est aussi un partenaire de la FEMISO
00:39:20qui s'est fait connaître
00:39:22du public français par son rôle
00:39:24dans la campagne d'affichage
00:39:26du Conseil de l'Europe. Vous vous souvenez
00:39:28ces femmes dont le visage était à moitié
00:39:30voilé, vantant les mérites, la liberté
00:39:32de se voiler, le voile, etc.
00:39:34Donc la lutte contre l'islamophobie,
00:39:36c'est pour moi un djihad
00:39:38défensif qui consiste dans un premier
00:39:40temps à marteler
00:39:42que l'Etat est raciste
00:39:44structurellement, que
00:39:46les musulmans sont maltraités,
00:39:48qu'ils sont des citoyens de seconde zone,
00:39:50voire qu'ils sont traités comme les juifs
00:39:52des années 30, et dans
00:39:54un second temps appeler les musulmans
00:39:56à se défendre, voire à se soulever,
00:39:58voire à attaquer ceux qui les
00:40:00persécuteraient. Donc on voit que
00:40:02l'islamophobie, ce n'est pas
00:40:04un instrument de lutte contre la discrimination,
00:40:06c'est un instrument politique
00:40:08ou en tout cas qui permet de légitimer
00:40:10le passage au politique
00:40:12des frères musulmans, voire même légitimer
00:40:14la violence. Alors vous avez
00:40:16dit qu'il y a le CCIE,
00:40:18mais moi ce que j'ai remarqué aussi,
00:40:20c'est la présence bien sûr des
00:40:22hijabes, des sœurs musulmanes qui défendent
00:40:24le voile dans le sport, alors là
00:40:26c'est le basket, mais aussi et surtout
00:40:28étudiants musulmans de France
00:40:30que moi j'ai bien connu parce que c'est
00:40:32le successeur
00:40:34de l'UICEF, qui est une organisation
00:40:36étudiante des frères musulmans
00:40:38canale historique, qui est
00:40:40très puissante, très influente
00:40:42sur les campus. Donc
00:40:44pour répondre à votre question, faire
00:40:46entrer ces organisations
00:40:48dans un débat qui serait tenu à
00:40:50l'Assemblée nationale, c'est évidemment une
00:40:52avancée symbolique très importante
00:40:54pour les frères musulmans, qui se
00:40:56présentent jamais au grand jour bien évidemment
00:40:58et dont l'objectif c'est
00:41:00quand même la prise des pouvoirs,
00:41:02pas du pouvoir, mais des pouvoirs dans les différents
00:41:04secteurs de la société. Effectivement,
00:41:06quels que soient les pouvoirs, qu'ils soient institutionnels,
00:41:08qu'ils soient culturels,
00:41:10médiatiques, et souvent Florence Barjot-Baclaire,
00:41:12on parle d'entrisme, mais là, est-ce qu'on
00:41:14est encore dans l'ordre de l'entrisme, puisqu'ils
00:41:16y sont déjà en réalité ?
00:41:18Alors là, ils y arrivent,
00:41:20l'entrisme c'est pour les autres secteurs
00:41:22plus discrets, mais c'est vrai que quand on passe aux politiques,
00:41:24là on voit
00:41:28la stratégie des frères musulmans,
00:41:30c'est d'utiliser des partis dociles.
00:41:32Alors, les liens entre LFI
00:41:34et les frères musulmans,
00:41:36ils se sont noués véritablement dans les
00:41:38années 2022,
00:41:40lors de la campagne présidentielle
00:41:42de 2022, quand Jean-Luc Mélenchon
00:41:44a compris qu'il ne pourrait pas
00:41:46gagner sans le vote musulman.
00:41:48Or, qui couvait ce
00:41:50vote musulman ? C'était bien les frères
00:41:52qu'il avait patiemment créés
00:41:54au cours des décennies, justement
00:41:56en invoquant
00:41:58l'argument de l'islamophobie,
00:42:00en essayant de convaincre
00:42:02les musulmans qu'ils étaient finalement
00:42:04piégés
00:42:06par les partis politiques en dehors
00:42:08de LFI,
00:42:10que l'extrême droite était en train d'arriver au pouvoir,
00:42:12ça c'était l'argument de la peur,
00:42:14qu'ils allaient les chasser du territoire,
00:42:16et que la laïcité était islamophobe.
00:42:18C'était aussi un argument très important
00:42:20utilisé par à la fois
00:42:22LFI et les frères.
00:42:24Aujourd'hui, on a 78%
00:42:26des musulmans qui considèrent que la laïcité
00:42:28est islamophobe.
00:42:30C'est vraiment une réussite
00:42:32pour eux.
00:42:36Et quel défi,
00:42:38ce que vous dites là à Florence Bergeau-Balclair,
00:42:40quel défi pour
00:42:42porter cette lutte finalement
00:42:44quand on voit que la laïcité est perçue ainsi ?
00:42:46Voilà, quel défi,
00:42:48et surtout, LFI,
00:42:50qu'est-ce que ça représente pour les frères musulmans ?
00:42:52Un pur instrument politique, c'est-à-dire
00:42:54qu'il est insoumis,
00:42:56on peut dire, aux institutions républicaines
00:42:58françaises,
00:43:00mais il est très docile avec lui,
00:43:02et il partage avec lui un rêve de révolution.
00:43:04Mais on sait tous comment ça va finir,
00:43:06LFI est le parti idiot utile,
00:43:08si vous me permettez l'expression,
00:43:10par excellence, puisqu'il n'aura évidemment
00:43:12jamais de rôle dans la société islamique
00:43:14de ceux à qui
00:43:16ils ouvrent la voie politique.
00:43:18La révolution finit toujours par dévorer
00:43:20ses enfants, comme on dit.
00:43:22Olivier Dartigolle voudrait vous poser une question.
00:43:24Merci madame pour vos décryptages.
00:43:26J'ai l'impression que le volontarisme
00:43:28des frères musulmans, et d'ailleurs à l'Assemblée même,
00:43:30puisque des députés relaient
00:43:32aujourd'hui leur discours,
00:43:34et certains députés de LFI, pas tous,
00:43:36ont été élus en allant
00:43:38sur une stratégie
00:43:40électoraliste, être non-religieuse,
00:43:42et en s'adressant aux gens
00:43:44en les prenant du fait
00:43:46de leur religion, et non pas parce que ce sont des citoyens.
00:43:48Donc une assignation
00:43:50à résidence, identitaire.
00:43:52Pour autant, je vais peut-être vous surprendre,
00:43:54je ne suis pas pour l'annulation.
00:43:56C'est-à-dire que je suis pour mener...
00:43:58Moi non plus.
00:44:00Je ne suis pas pour l'annulation, je suis pour mener la guerre
00:44:02culturelle, idéologique, politique.
00:44:04Ce que fait, ce que propose Florence Bargeblay.
00:44:06Voilà, mais
00:44:08sauf s'il y a une organisation
00:44:10interdite qui pourrait y figurer.
00:44:12Mais en l'état, ce n'est pas le cas.
00:44:14Pour conclure sur ce sujet, Florence ?
00:44:16Je suis tout à fait d'accord, il ne faut pas
00:44:18l'interdire, il faut au contraire faire connaître
00:44:20les enjeux de ce débat au plus grand public
00:44:22pour que chacun se fasse son opinion.
00:44:24Donc il faut un débat.
00:44:26Et c'est le cas quand vous intervenez, évidemment.
00:44:28Merci beaucoup Florence Bargeblay.
00:44:30Merci pour cette réaction
00:44:32en direct sur CNews. On va marquer
00:44:34une pause. Beaucoup de sujets à venir.
00:44:36À l'instant, on apprend qu'il y a un avis favorable
00:44:38de la commission d'expulsion
00:44:40sur l'influenceur
00:44:42algérien d'Oualen. Vous vous souvenez
00:44:44qu'il y avait eu tout un... Comment dire ?
00:44:46Une histoire dans l'histoire avec son
00:44:48expulsion, son renvoi, et finalement
00:44:50il est revenu en France. Ça ne veut pas dire
00:44:52pour autant qu'on va arriver à l'expulsion.
00:44:54C'est la commission française d'expulsion.
00:44:56Mais voilà, c'était la fin
00:44:58de la dépêche. On va en parler.
00:45:00A tout de suite une courte pause et on se retrouve.
00:45:04Merci d'être avec nous
00:45:06Midi News. La suite, on reviendra
00:45:08sur les propos de Gérald Darmanin
00:45:10sur la menace islamiste
00:45:12selon le garde des Sceaux
00:45:14qui est d'abord principalement
00:45:16en provenance des Tchétchènes.
00:45:18Cela fait beaucoup réagir.
00:45:20On évoquera également, d'ailleurs c'est toujours le garde des Sceaux
00:45:22qui a parlé assez clairement, et je le dis
00:45:24en me tournant vers un ancien
00:45:26policier. Denis Jacob, je vous salue. Merci d'être
00:45:28là. Bonjour Sonia. Également directeur de
00:45:30Sécurité Consulting qui a parlé assez
00:45:32ouvertement,
00:45:34je trouve, en soutien
00:45:36du policier dans l'affaire Nahel.
00:45:38Ce sera juste après le journal
00:45:40puisqu'il est 13h. Rebonjour.
00:45:42Sommeil à la Vidi. Rebonjour Sonia.
00:45:44Bonjour à tous. À la une de l'actualité,
00:45:46on se dit favorable pour remettre
00:45:48en cause le traité franco-algérien
00:45:50de 68, mais après des étapes
00:45:52importantes comme par exemple
00:45:54transmettre la liste des OQTF
00:45:56qu'Alger doit reprendre. Ce sont les mots
00:45:58de Gérald Darmanin, invité
00:46:00exceptionnel de Sonia Mabrouk ce matin.
00:46:02Mais nous devons aussi parler à l'Algérie
00:46:04tout en restant ferme, a-t-il
00:46:06ajouté ?
00:46:08Au cœur de l'actualité également, le conflit
00:46:10en Ukraine. Sophie Prima, porte-parole
00:46:12du gouvernement est revenue sur la stratégie
00:46:14française face à cette guerre
00:46:16aux portes de l'Europe.
00:46:18Le message
00:46:20du gouvernement est clair.
00:46:22Ni naïveté face à la menace,
00:46:24ni surenchère guerrière.
00:46:26Notre cap, c'est la paix
00:46:28par la force. Ce qui
00:46:30se joue en Ukraine, c'est le sort
00:46:32d'un peuple qui refuse l'agression
00:46:34et la soumission, mais c'est aussi
00:46:36bien sûr la sécurité de l'Europe tout entière.
00:46:38Et pour faire face à cette
00:46:40situation, nous avons trois priorités
00:46:42que je vous rappelle. Soutenir
00:46:44l'Ukraine immédiatement et sans faille.
00:46:46Créer les conditions d'une paix durable
00:46:48et réarmer l'Europe pour assurer
00:46:50notre sécurité future.
00:46:52Et puis le bilan s'alourdit
00:46:54en Syrie. Au moins 1383
00:46:56civils tués depuis le 6 mars.
00:46:58Des tueries qui ont eu lieu principalement
00:47:00les 7 et 8 mars derniers dans le
00:47:02fièvre de la minorité Alaouite,
00:47:04branche de l'islam chiite dont est
00:47:06issu le clan Assad.
00:47:08Un bilan qui reste provisoire,
00:47:10comme le prévient l'OSDH,
00:47:12observatoire syrien des droits de l'homme.
00:47:14Merci Somaya. Je vous disais tout à l'heure
00:47:16beaucoup de sujets,
00:47:18notamment sur ce qu'a déclaré
00:47:20Gérald Darmanin. Je vous
00:47:22soumettrai ce débat tout à l'heure.
00:47:24150 magistrats qui sont menacés
00:47:26directement en France.
00:47:28Menacés, c'est-à-dire qu'on vient leur dire,
00:47:30en tout cas qu'on leur fait dire,
00:47:32on sait où tu habites,
00:47:34on sait où tes enfants vont à l'école.
00:47:36Je parle sous le contrôle de Célia Barotte,
00:47:38notre spécialiste police-justice.
00:47:40Je ne savais pas l'ampleur.
00:47:42Beaucoup m'avaient alerté
00:47:44sur ce qui s'était passé autour du procureur
00:47:46de Douai et qui avait été menacé.
00:47:48Ça avait beaucoup choqué. Mais là, des centaines,
00:47:50ça je ne le savais pas, on en parlera.
00:47:52Je salue l'arrivée de Célia Barotte.
00:47:54Denis Jacob, je l'ai dit tout à l'heure,
00:47:56est avec nous parce qu'on a appris tout à l'heure
00:47:58que c'est une affaire
00:48:00des influenceurs,
00:48:02en réalité des propagandistes de haine
00:48:04algériens qui avaient appelé
00:48:06des attaques en France dont l'influenceur
00:48:08doit l'aime.
00:48:10Ce n'est même pas un quiproquo.
00:48:12C'est une affaire, pardonnez-moi,
00:48:14le mot n'est pas bien choisi,
00:48:16mais je trouve...
00:48:18Il faut faire attention à ces mots-là.
00:48:20Attaquesse ?
00:48:22C'est un peu faible par rapport
00:48:24à tout ce qui s'est passé.
00:48:26Vous savez pourquoi je fais attention ?
00:48:28Parce que de plus en plus,
00:48:30je me dis, est-ce que chaque mot
00:48:32pèse dans la balance de la sortie
00:48:34de notre ami,
00:48:36de grand écrivain,
00:48:38évidemment, Boilem Sansal ?
00:48:40Bien sûr.
00:48:42J'espère en tous les cas pas les miens.
00:48:44Je pense que les mots
00:48:46des diplomates, oui,
00:48:48enfin...
00:48:50Vous comprenez ce que je veux dire.
00:48:52C'est vrai, on a dit
00:48:54il faut agir, il faut montrer,
00:48:56il faut le bras de fer.
00:48:58On voit que ça ne sert à rien,
00:49:00que peut-être même ça envenime les relations.
00:49:02Mais parlons de l'actualité.
00:49:04Célia Barraud, la commission
00:49:06d'expulsion de l'héros,
00:49:08qui est composée de trois magistrats,
00:49:10a donné un avis favorable
00:49:12à la demande des autorités d'expulser
00:49:14Doislem. Expliquez-nous.
00:49:16Déjà, c'était une décision
00:49:18qui a pris un petit peu de retard
00:49:20parce que l'audience de Doislem
00:49:22devant cette commission d'expulsion de l'héros
00:49:24devait intervenir
00:49:26plusieurs semaines auparavant,
00:49:28avant même qu'il soit condamné sur le plan judiciaire.
00:49:30Cette commission d'expulsion de l'héros
00:49:32composée de trois magistrats
00:49:34a rendu aujourd'hui un avis
00:49:36favorable à la demande des autorités
00:49:38d'expulser Doislem.
00:49:40Bien sûr, son avocate a déjà
00:49:42donné une réaction.
00:49:44Elle se dit abasourdie par cette décision
00:49:46par la disproportion manifeste
00:49:48entre la menace, dit-elle, à l'ordre public
00:49:50qui est avancée par les autorités
00:49:52et quelqu'un qui a été condamné, je vous le rappelle,
00:49:54à cinq mois avec sursis
00:49:56et dont la vie et la famille, dit-elle,
00:49:58sont à Montpellier.
00:50:00Elle parle aussi d'une décision politique.
00:50:02Notre client est pris en étau.
00:50:04C'est un étendard de la politique migratoire
00:50:06de ce gouvernement.
00:50:08La COMEX avait tenu une audience publique contradictoire
00:50:10le 5 mars dernier sur le cas
00:50:12de cet agent d'entretien de 59 ans,
00:50:14Doislem Naman, de son vrai nom,
00:50:16à la demande du préfet de l'héros qui envisage de prendre
00:50:18une mesure d'expulsion du territoire
00:50:20contre lui. Ses avocats ont déclaré
00:50:22qu'ils allaient contester cette procédure
00:50:24d'urgence sur le fond de
00:50:26toute décision d'expulsion de son client.
00:50:28Il va y avoir un appel. Ils vont essayer
00:50:30de contredire cet avis
00:50:32favorable de la commission d'expulsion
00:50:34de l'héros. On sent quand même qu'il y a
00:50:36une décision qui
00:50:38diffère aussi avec la décision judiciaire
00:50:40qui a été prononcée à l'encontre
00:50:42de Doislem début mars.
00:50:44Également, il a été, je vous le rappelle,
00:50:46condamné à cinq mois de prison avec sursis
00:50:48pour provocation non suivie des faits à commettre un crime
00:50:50ou un délit pour la diffusion d'une vidéo
00:50:52dans laquelle il appelait à la haine
00:50:54et à corriger un opposant
00:50:56au régime algérien.
00:50:58Et le tribunal administratif de Meaux, de mémoire,
00:51:00Sylvia Barat, avait annulé l'obligation
00:51:02de quitter ce territoire, ce qui avait fait dire
00:51:04à certains que M. Rotaïo avait
00:51:06agi trop rapidement. C'était surtout sur la forme
00:51:08de la notion d'urgence,
00:51:10d'expulsion d'urgence, et finalement
00:51:12la commission d'expulsion de l'héros revient.
00:51:14Merci pour vos précisions. Merci l'état de droit
00:51:16parce que l'Algérie, hier ou avant-hier
00:51:18pour deux individus sous OQTF
00:51:20qui avaient leur papier algérien,
00:51:22elle les a renvoyés sans problème.
00:51:24Il n'y avait pas besoin du tribunal d'Alger
00:51:26pour savoir si... Non, tout de suite,
00:51:28dans l'avion, hop, ils arrivent, ils descendent.
00:51:30Ils ne sont pas soumis
00:51:32à la CEDH, je vous rappelle,
00:51:34par ailleurs. Bon, écoutez,
00:51:36c'est une affaire... Attention, tout le monde
00:51:38fait appel à la CEDH.
00:51:40On n'a presque plus d'arguments
00:51:42pour, d'abord, de manière générale,
00:51:44ceux qui sont sous les individus sous OQTF.
00:51:46J'ai écouté ce matin M. Rotaïo qui réaffirme
00:51:48sa volonté, M. Darmanin
00:51:50par ailleurs, puisqu'il est concerné et qu'il affirme
00:51:52son volontarisme. Et Denis Jacob,
00:51:54au milieu, quand même,
00:51:56le manque de résultats et d'efficacité.
00:51:58C'est évident.
00:52:00Et pour le travail de police,
00:52:02c'est aussi un échec puisque
00:52:04avant l'OQTF, il y a eu
00:52:06un travail de police, d'interpellation,
00:52:08de mise à disposition à la justice.
00:52:10Donc, pour nous, ça reste un échec de notre travail.
00:52:12Donc, ça pose un problème.
00:52:14Et Bruno Rotaïo a fait
00:52:16une proposition que j'ai lue ce matin
00:52:18par l'AFP, qui me semble intéressante.
00:52:20C'est de prolonger la durée en centre
00:52:22de rétention administrative jusqu'à 18 mois.
00:52:24Il me semble que c'est une...
00:52:26Oui, oui. Il le souhaitait, non ?
00:52:28Encore un peu plus, c'est ça ?
00:52:30C'est 90 jours.
00:52:32Et je pense que, non seulement...
00:52:34Attendez, on arrive
00:52:36à la norme européenne, déjà.
00:52:38Il faut préciser que c'est notamment pour des personnes
00:52:40qui font déjà l'objet, qui sont connues
00:52:42de la police, de la justice,
00:52:44qui peuvent être considérées comme dangereuses
00:52:46ou qui troublent l'ordre public.
00:52:48C'est pour ces OQTF-là.
00:52:50Et moi, je veux être très clair. Si on renvoie
00:52:52quelqu'un dans le délai légal
00:52:54et que le pays d'origine le refuse
00:52:56et qu'il revient en France, il doit être
00:52:58remis immédiatement en centre de rétention
00:53:00administrative. Et le temps qu'il va passer
00:53:02en centre de rétention administrative,
00:53:04eh bien, il faudra présenter la facture
00:53:06au pays d'origine. Parce que
00:53:08c'est pas au contribuable français...
00:53:10Mais la facture, alors qu'on ajoute celle des hôpitaux,
00:53:12c'est des millions...
00:53:14Vous avez raison.
00:53:16Tout le monde sait que ce sera
00:53:18des impéniés qui reviendront.
00:53:20C'est sûr, ça sera compliqué. Mais à un moment donné,
00:53:22les pays d'origine
00:53:24qui refusent de reprendre l'Europe,
00:53:26parce qu'ils se sont expulsés par la France,
00:53:28à un moment donné, il faudra
00:53:30que nous ayons des moyens de pression
00:53:32pour... Nous les avons.
00:53:34La question, c'est est-ce que... Il faudra les mettre
00:53:36en application. J'ai posé cette question de manière un peu
00:53:38abrupte, on l'a posé avec Laurence
00:53:40au Premier ministre. On s'est dit, est-ce qu'on peut être
00:53:42chill avec Poutine et
00:53:44Chamberlain ?
00:53:46Je l'ai pas aimé, d'ailleurs.
00:53:48Avec Théboune. C'est une question...
00:53:50Non, mais après, je me suis dit
00:53:52mais on a quand même un prisonnier politique.
00:53:54Donc, est-ce que jouer les matins morts
00:53:56qu'on ne joue pas, d'ailleurs, avec l'Algérie,
00:53:58est-ce que c'est... Moi, je ne sais pas. Quand on a
00:54:00la vie de quelqu'un, on raisonne différemment.
00:54:02Moi, je partage votre idée
00:54:04de ne pas rajouter du commentaire
00:54:06ou des phrases pour alourdir
00:54:08un climat qui l'est déjà beaucoup.
00:54:10Mais je suis convaincu
00:54:12que la France fait tout son possible.
00:54:14J'imagine pas que ce soit pas le cas.
00:54:16Je n'imagine pas
00:54:18que ce soit pas le cas.
00:54:20Que certaines non-décisions
00:54:22s'expliquent par ce que j'ai
00:54:24appelé déjà une diplomatie souterraine,
00:54:26par des contacts, par un travail
00:54:28fait pour le libérer et que
00:54:30notre compatriote revienne. Mais ça,
00:54:32c'est le scénario, j'ai envie de dire,
00:54:34le plus positif. Le plus où
00:54:36il y a encore une espérance. Mais
00:54:38si ça n'est pas le cas, si
00:54:40ce travail-là échoue,
00:54:42on aura, j'ai envie de dire,
00:54:44le déshonneur et la souffrance.
00:54:46Parce que la situation
00:54:48serait totalement bloquée.
00:54:50Et la défaite.
00:54:52La défaite, la puissance.
00:54:54Humiliante.
00:54:56La diplomatie est tellement souterraine
00:54:58qu'on peut douter tout de même...
00:55:00On aimerait voir quelques
00:55:02frémissements à la surface.
00:55:04En fait, c'est comme
00:55:06pour la Russie, en réalité.
00:55:08On ne saura la chose
00:55:10que le jour où on verra,
00:55:12j'espère, je le souhaite de tout mon cœur,
00:55:14Boilem Sanssalle
00:55:16revenir. On ne peut pas imaginer
00:55:18que la soumission actuelle de la France
00:55:20s'explique autrement.
00:55:22On est en France. Un grand écrivain.
00:55:24Oui.
00:55:26La Légion étrangère.
00:55:28Non mais...
00:55:30Je dis mon sentiment, naturel.
00:55:32Je ne comprends même pas que les politiques
00:55:34ne parlent pas matin, midi et soir.
00:55:36Oui, alors attendez, d'abord...
00:55:38Parce qu'à chaque fois que j'interroge un responsable politique,
00:55:40oui, il faut qu'il soit libéré.
00:55:42Je le dis, les citoyens...
00:55:44Mais vous êtes un peu en contradiction
00:55:46parce que vous venez de vous-même de dire
00:55:48qu'on a des doutes.
00:55:50Est-ce qu'il faut en parler ou pas ?
00:55:52J'ai des doutes sur nous.
00:55:54Mais j'ai des doutes plus importants et plus graves
00:55:56sur ceux qui sont au pouvoir. Est-ce qu'ils font les choses ?
00:55:58Si il y a une négociation, vous comprenez bien
00:56:00qu'elle ne se fait pas devant nous.
00:56:02Si il y a une négociation...
00:56:04Maintenant, les négociations d'un bureau électoral
00:56:06sont filmées.
00:56:08Elles sont filmées, les négociations d'un bureau électoral.
00:56:10Je vous dis, pour moi, pourquoi je me rassure
00:56:12avec ça ? Parce que sinon, notre soumission
00:56:14ne s'explique que par notre...
00:56:16Vous vous rassurez, mais lui, il est dans une jaune.
00:56:18Ce que je voulais dire, c'est juste pour répondre à la fin,
00:56:20vous avez dit, et à la fin, on aura la défaite et le déshonneur.
00:56:22Je crois qu'on peut parfaitement
00:56:24différer d'éventuelles
00:56:26mesures de représailles,
00:56:28et que rien ne nous empêche de les prendre
00:56:30si on voit qu'il se passe rien.
00:56:32En fait, moi, ce que je...
00:56:34Pardon, Kevin, parce que...
00:56:36Oui, parce que les moyens de pression,
00:56:38ce n'est pas pour le théâtre, c'est pour expulser
00:56:40des individus qui sont dangereux,
00:56:42dont celui qui nous a attaqués à Lulousse.
00:56:44Vous avez raison.
00:56:46Vraiment, on est entre le marteau et l'enclume, là.
00:56:48Vous avez raison. Peut-être qu'il faut essayer d'être
00:56:50un peu plus Trumpiste.
00:56:52Non, moi, je suis d'accord
00:56:54sur une chose, c'est que je trouve qu'on ne parle
00:56:56pas assez de Boilem-Sensal. On devrait
00:56:58faire une cause nationale. Il y a eu, évidemment,
00:57:00des gens qui s'en sont émus, il y a eu des tribunes
00:57:02dans la presse, mais on n'en fait pas assez.
00:57:04C'est quand même l'un de nos ressortissants
00:57:06qui est aujourd'hui prisonnier. Il y a derrière
00:57:08la liberté d'expression et tous les gens qui disaient
00:57:10« Je suis Charlie », où sont ces
00:57:12personnes-là ? Parce qu'on attaque véritablement
00:57:14ce qu'on a de plus cher, la liberté d'expression.
00:57:16Pour concerner tout le monde,
00:57:18vous êtes citoyen français, nous le sommes.
00:57:20Demain, malheureusement,
00:57:22il se passe quelque chose dans un pays,
00:57:24pas évidemment parce qu'il peut y avoir
00:57:26certaines personnes, certains citoyens sont pris
00:57:28dans les trafics de drogue, ça c'est autre chose, mais
00:57:30il y a un malentendu. Il y a un malentendu
00:57:32et un régime dictatorial,
00:57:34autocratique, tout ce que vous voulez, vous enferme.
00:57:36Vous comptez sur qui ?
00:57:38Sur votre pays ?
00:57:40Quand je vois ce qu'il se passe à Boilem-Sensal,
00:57:42j'espère qu'il ne nous arrivera pas...
00:57:44On n'a ni son statut,
00:57:46ni son aura, ni ses positions
00:57:48très courageuses, mais sur un
00:57:50malentendu, tout peut arriver.
00:57:52C'est le mal que se donne la France,
00:57:54parfois, pour faire revenir
00:57:56des trafiquants de drogue français
00:57:58qui sont condamnés à l'étranger.
00:58:00On aimerait bien que les
00:58:02intellectuels, les grands écrivains,
00:58:04bénéficient du même sort.
00:58:06Écoutez, on ne sait pas si...
00:58:08On ne sait pas,
00:58:10mais honnêtement,
00:58:12tout le monde s'interroge sur quelle est
00:58:14la diplomatie souterraine.
00:58:16Olivier l'a dit tout à l'heure, il ne peut pas imaginer
00:58:18que ça n'ait pas lieu.
00:58:20Je veux dire, je trouve que la formulation est assez juste.
00:58:22On ne peut pas imaginer que notre grand pays
00:58:24se moque du sort de
00:58:26Boilem Sansa. Je ne peux pas l'imaginer.
00:58:28Les magistrats,
00:58:30là aussi, c'est un sort qui peut être inquiétant.
00:58:32C'est vrai que le chiffre est assez...
00:58:34C'est sidérant,
00:58:36je ne sais plus, compte tenu de l'ampleur
00:58:38de la pièvre du narcotrafic.
00:58:40Je vous invite à nous répondre
00:58:42dans quelques instants. Denis Jacob, on va écouter
00:58:44le garde des Sceaux à ce sujet.
00:58:46Il y a 150 magistrats en France
00:58:48qui, d'une manière ou d'une autre,
00:58:50sont menacés directement,
00:58:52notamment par des narco-bandits.
00:58:54Et il y en a une quinzaine qui sont sous protection policière,
00:58:56au moment où je parle. Donc il y a des magistrats très courageux
00:58:58qui prennent des responsabilités
00:59:00très fortes pour eux, pour leur famille.
00:59:02Et je ne peux pas accepter, en tant que ministre de la Justice,
00:59:04d'avoir des personnes qui sont en prison
00:59:06et qui disent à un magistrat
00:59:08je sais à quelle heure sortent vos enfants de l'école,
00:59:10je sais que fait votre mari
00:59:12ou votre femme et je vais les assassiner
00:59:14si vous ne me permettez pas d'être libéré
00:59:16prochainement.
00:59:18La définition
00:59:20d'un narco-Etat,
00:59:22nous n'y sommes pas, mais c'est ça en réalité.
00:59:24Bien sûr, et
00:59:26les propos de Gérald Darmanin sont
00:59:28à souligner, mais malheureusement,
00:59:30c'est le quotidien des policiers depuis des décennies
00:59:32que d'être menacés, parce qu'on parle
00:59:34de narco-trafiquants. Il y a la tête
00:59:36de réseau, mais il y a
00:59:38le petit dealer de quartier.
00:59:40Et eux, ils n'hésitent pas au quotidien d'insulter,
00:59:42d'agresser les policiers, d'aller taguer
00:59:44sur les murs leur nom, leur adresse,
00:59:46de les divulguer sur les réseaux sociaux,
00:59:48de voir des policiers être poursuivis
00:59:50jusqu'à domicile. Moi, je me souviens
00:59:52d'affaires qui ne sont pas récentes où on a été
00:59:54obligé d'obtenir une mutation d'un policier
00:59:56de la région parisienne à l'autre bout de la France
00:59:58pour le sécuriser, lui et sa famille.
01:00:00Alors, j'entends ce que dit Gérald Darmanin
01:00:02pour les magistrats, et il faut, bien évidemment,
01:00:04apporter la protection nécessaire,
01:00:06mais j'aurais aimé qu'il y ait un grand débat
01:00:08comme celui-là sur la situation
01:00:10des policiers qui, eux, y sont
01:00:12confrontés depuis longtemps.
01:00:14Alors, puisque je parle, peut-être d'abord,
01:00:16Philippe Bilger, est-ce que ça vous étonne,
01:00:18parce qu'il est vrai qu'on a connu,
01:00:20en France, il y a eu un moment paroxystique,
01:00:22avec notamment,
01:00:24avec certaines, il y a quelques années déjà,
01:00:26où un juge a été tué.
01:00:28Il y a eu deux, à ma connaissance,
01:00:30le juge Renaud,
01:00:32dans des conditions où il a été
01:00:34extrêmement courageux, puisqu'il a tout fait
01:00:36pour que sa compagne
01:00:38soit épargnée,
01:00:40sauvée, et le juge Michel,
01:00:42bien sûr.
01:00:44Longtemps, et je me repends,
01:00:46j'ai sous-estimé
01:00:48les menaces qui pesaient
01:00:50sur certains membres de la magistrature,
01:00:52parce que, d'abord,
01:00:54effectivement, elles n'existaient pas,
01:00:56apparemment,
01:00:58de manière cruciale et brûlante,
01:01:00et puis, parce que j'avais
01:01:02dans la tête ces fantastiques
01:01:04magistrats italiens emblématiques
01:01:06que j'admirais profondément,
01:01:08eh bien, malheureusement,
01:01:10aujourd'hui, la France
01:01:12est soumise, et vous avez
01:01:14totalement raison, Denis,
01:01:16la police, c'est tous les jours,
01:01:18tous les jours, parce qu'elle est directement
01:01:20au contact de
01:01:22la transgression, tandis que
01:01:24la magistrature y a échappé longtemps,
01:01:26et maintenant, ça n'est plus le cas.
01:01:28Vous avez raison, au contact de la transgression,
01:01:30et une autre transgression, elle est politique,
01:01:32par l'extrême-gauche, qui met les bûches
01:01:34dans le feu,
01:01:36c'est véritablement un feu de joie,
01:01:38pas de malheur et pas de joie,
01:01:40pour mettre souvent des cibles dans le dos des policiers.
01:01:42Et donc, ces menaces, pour l'instant, sont très nombreuses,
01:01:44elles sont très
01:01:46intimidantes.
01:01:48Il y a des fois, on vous dit, on connaît l'école de vos enfants.
01:01:50Absolument.
01:01:52Parce que c'est très subtil
01:01:54comme intimidation,
01:01:56puisqu'on espère que
01:01:58cette simple menace
01:02:00qui laisse planer
01:02:02le pire sur une vie personnelle,
01:02:04sur une vie familiale,
01:02:06va venir de la part du magistrat
01:02:08à de la retenue en faveur...
01:02:10Mais ce que dit la suite de la phrase de Gérald Darlin,
01:02:12c'est qu'il y a des magistrats qui sont sous protection policière.
01:02:14Oui, bien évidemment.
01:02:16Et on voit,
01:02:18et c'est ce qui est inquiétant aujourd'hui,
01:02:20vous le disiez tout à l'heure, Sonia,
01:02:22nous ne sommes pas dans un État encore
01:02:24de narcotrafic, mais
01:02:26on a aujourd'hui un glissement
01:02:28de la pression criminelle
01:02:30sur des représentants de l'État.
01:02:32Jusqu'à aujourd'hui, c'était les policiers,
01:02:34et aujourd'hui,
01:02:36ce sont les magistrats qui sont directement
01:02:38pris pour cible. Demain, ça peut être
01:02:40d'autres représentants de l'État,
01:02:42ça peut être des gardiens de prison,
01:02:44des élus,
01:02:46et à très haut niveau.
01:02:48Donc forcément, c'est inquiétant.
01:02:50Peut-être qu'on abordera le sujet après,
01:02:52pour rebondir sur ces
01:02:54établissements de haute sécurité
01:02:56qui devraient être rapidement,
01:02:58je l'espère, mis en œuvre,
01:03:00mais aussi qui posent questionnement sur
01:03:02leur sécurisation.
01:03:04Permettez-moi tout d'abord de passer par l'affaire
01:03:06Naël. On y reviendra.
01:03:08Après les réquisitions du parquet de Nanterre
01:03:10pour meurtre contre le policier
01:03:12Florian M, pour meurtre,
01:03:14auteur du tir mortel sur Naël,
01:03:16les policiers,
01:03:18beaucoup ont dénoncé une décision politique.
01:03:20Ils ont exprimé leur colère.
01:03:22Certains ont manifesté, d'autres estiment
01:03:24qu'il faut simplement relayer une parole pour que
01:03:26la justice garde un minimum de sérénité
01:03:28en faveur de ce policier.
01:03:30Le garde des Sceaux,
01:03:32généralement s'exprime très peu sur
01:03:34des affaires en cours et un procès à venir.
01:03:36Mais il se trouve que c'est l'ancien ministre de l'Intérieur.
01:03:38Donc il a réagi. Écoutons-le.
01:03:40Moi j'ai toujours soutenu les policiers
01:03:42et les gendarmes. Alors ça ne veut pas dire
01:03:44qu'individuellement il n'y ait pas des policiers et des gendarmes
01:03:46comme dans toute profession qui ne respectent pas la déontologie.
01:03:48Et la déontologie,
01:03:50c'est très important parce que c'est l'honneur du policier
01:03:52et du gendarme. Donc quand ils ne le respectent pas, il faut évidemment
01:03:54des sanctions. Mais dans l'action de policiers
01:03:56et gendarmes, c'est très difficile d'être policier ou des gendarmes.
01:03:58C'est très difficile d'avoir la violence légitime.
01:04:00On risque sa vie tous les jours.
01:04:02Je pense qu'il faut soutenir nos forces de l'ordre.
01:04:04Alors en tant que garde des Sceaux, je ne peux pas commenter des affaires
01:04:06individuelles. On peut se dire
01:04:08qu'un procès peut permettre aussi
01:04:10de laver l'honneur de l'ensemble
01:04:12des protagonistes. C'est aussi une
01:04:14façon plus positive de le voir.
01:04:16Mais ce qui est certain, c'est que nous devons tous,
01:04:18collectivement, soutenir nos policiers et nos gendarmes.
01:04:20Parce que si nous leur retirons
01:04:22le courage d'intervenir,
01:04:24quand personne n'intervient sauf à une heure du matin
01:04:26dans des quartiers difficiles,
01:04:28alors nous ne serons plus protégés du tout.
01:04:30Je sens que c'est assez clair.
01:04:32Oui, c'est clair.
01:04:34Je salue bien évidemment les propos de Gérald Darmanin.
01:04:36Mais je pense que mes collègues
01:04:38ne pouvaient pas en douter, malgré qu'il soit passé
01:04:40aujourd'hui garde des Sceaux,
01:04:42tout comme Bruno Retailleau.
01:04:44Pourquoi malgré ?
01:04:46Il pourrait rester dans ce rôle
01:04:48de ministre de la Justice
01:04:50et ne pas prendre position
01:04:52sur la situation des policiers.
01:04:54Donc on n'oublie pas qu'il a été
01:04:56ministre de l'Intérieur et qu'il continue
01:04:58dans la logique sincère de défendre
01:05:00la corporation.
01:05:02Moi, ce qui me choque,
01:05:04c'est tout ce que j'ai pu entendre
01:05:06à propos de notre collègue.
01:05:08Et il ne s'agit pas de dire que rien ne s'est passé,
01:05:10bien évidemment. Mais de là à aller
01:05:12sous-entendre
01:05:14qu'il aurait tué avec préméditation
01:05:16ce jeune...
01:05:18Préméditation ? Meurtre ?
01:05:20Ce que je veux dire, c'est qu'il y aurait eu
01:05:22une intention volontaire
01:05:24de le tuer alors que
01:05:26je l'ai déjà dit sur votre plateau,
01:05:28j'ai été moi-même confronté où on a
01:05:30un millième de fraction de seconde
01:05:32pour savoir si on est en état
01:05:34de légitime défense, si on est en insécurité
01:05:36pour soi ou pour autrui et qu'on doit
01:05:38utiliser son arme de service.
01:05:40On ne peut pas, aujourd'hui, aller affirmer que notre
01:05:42collègue a pu un seul instant
01:05:44réfléchir au fait qu'il allait
01:05:46volontairement tuer ce jeune.
01:05:48Il y a deux possibilités, soit il y a des éléments
01:05:50nouveaux, totalement nouveaux, soit
01:05:52il y a véritablement,
01:05:54je ne parle pas de décision politique là, mais
01:05:56il y a eu une faille quelque part
01:05:58pour que le mot meurtre ait pu se glisser
01:06:00dans ce communiqué.
01:06:02Si je peux me permettre de terminer, bien évidemment
01:06:04il y a des questionnements
01:06:06qu'il y a par rapport
01:06:08aux propos qui ont pu être tenus
01:06:10par un représentant de la justice.
01:06:12Mais j'appelle aussi à être prudent
01:06:14dans les positions
01:06:16qu'on peut avoir publiquement
01:06:18parce qu'aujourd'hui on a un homme
01:06:20qui risque la prison
01:06:22pour quelques décennies
01:06:24et je pense que celui qui doit s'exprimer
01:06:26en son nom, c'est son représentant juridique,
01:06:28son avocat et que tout autre positionnement
01:06:30autre pourrait porter péjudice
01:06:32à son intérêt.
01:06:34Je regrette dans ces moments-là,
01:06:36je ne sais pas ce qu'en pense Philippe,
01:06:38que la justice ne soit
01:06:40pas davantage
01:06:42dans la communication pour nous
01:06:44expliquer ce qui, dans le réquisitoire définitif
01:06:46a amené
01:06:48à retenir cette qualification
01:06:50et pas une autre.
01:06:52Ils ne vont pas te dire qu'on a peur des banlieues.
01:06:54C'est comme l'affaire du policier incarcéré à Marseille.
01:06:56Ils ne vont pas te le dire.
01:06:58On a des éléments
01:07:00mais partiels.
01:07:02Il y a des journaux
01:07:04qui nous ont donné
01:07:06une synthèse des réquisitions.
01:07:08À mon avis, à partir de ce que
01:07:10j'ai lu, il y a deux
01:07:12absurdités. D'une part,
01:07:14le ministère public,
01:07:16c'est en l'occurrence une femme
01:07:18qui a fait ce réquisitoire,
01:07:20dit que la version du policier
01:07:22est tout à fait plausible.
01:07:24Il est plausible de considérer
01:07:26que le tir est parti parce qu'à un
01:07:28moment donné,
01:07:30la victime, Naël,
01:07:32est repartie. Et deuxième
01:07:34élément, après avoir dit que la version
01:07:36du policier est plausible,
01:07:38le réquisitoire ajoute
01:07:40mais très vraisemblablement
01:07:42il avait une intention.
01:07:44C'est quoi cette tournure de phrases ?
01:07:46Très vraisemblablement, l'inverse est positif.
01:07:48C'est même mieux que très vraisemblablement
01:07:50mais je ne voudrais pas...
01:07:52Mais il doit y avoir d'autres éléments.
01:07:54Là, vous êtes naïf.
01:07:56Non, mais c'est comme tout à l'heure.
01:07:58Il n'est pas possible
01:08:00d'imaginer qu'il doit y avoir...
01:08:02Moi, j'ai une explication.
01:08:04L'explication, c'est
01:08:06qu'on a peur de l'émeute.
01:08:08Voilà, Elisabeth résume
01:08:10très bien la situation.
01:08:12On a eu le problème avec Marseille,
01:08:14où un policier a été incarcéré immédiatement
01:08:16sur une affaire de violence
01:08:18sans même que le parquet
01:08:20ne fasse une communication explicative.
01:08:22Et il n'y a rien de pire sur des affaires
01:08:24sensibles comme celle-là, où un policier
01:08:26est mis en cause, que de ne pas avoir
01:08:28un minimum de communication et d'information
01:08:30de la justice, justement pour apaiser.
01:08:32Je suis d'accord. Et moi, ce que je trouve
01:08:34dommageable, ce sont les conséquences
01:08:36pour les policiers. On a des fonctionnaires d'État
01:08:38dans notre pays qui ne peuvent pas travailler
01:08:40comme ils devraient travailler, parce que maintenant,
01:08:42ils vont avoir peur. Ils vont avoir peur, en effet,
01:08:44de se défendre. Et moi, je le vois dans l'éducation
01:08:46nationale, où vous avez des enseignants qui,
01:08:48parfois, ils entendent une insulte fusée dans une classe,
01:08:50ils voient quelque chose, ils préfèrent
01:08:52ignorer, parce qu'ils savent très bien que
01:08:54s'ils font un rapport, ils vont pouvoir être remis
01:08:56eux-mêmes en question, et ça va poser
01:08:58des problèmes. Donc, ce qui fait qu'aujourd'hui,
01:09:00il y a une...
01:09:02Mais la comparaison...
01:09:04Le parcours de la personne,
01:09:06il y a mort d'hommes. En fait, on est menacés aussi. Vous savez,
01:09:08Sonia, les enseignants sont menacés aussi.
01:09:10Et il suffit d'avoir un mot de travers,
01:09:12un mot qui n'a pas été compris
01:09:14pour avoir directement des menaces de mort.
01:09:16Il y a des protections policières pour les magistrats,
01:09:18mais également pour les enseignants. Voilà ce qui est devenu
01:09:20ce pays. Et s'il y en avait eu pour Samuel Paty,
01:09:22mais ça, je n'ai pas envie de...
01:09:24Ça, c'est le pas de vague pour la police.
01:09:26Il y a un effet pas de vague.
01:09:28Sauf que ces vagues, c'est les policiers
01:09:30qui les prennent. Oui, et puis on oublie de
01:09:32recontextualiser cette affaire, où il ne faut pas oublier
01:09:34que... C'était à la suite d'une course-poursuite
01:09:36et d'un refus d'obtempérer. Ou un piéton et un cycliste.
01:09:38Deux refus d'obtempérer dans la même journée.
01:09:40Un cycliste et un piéton qui ont failli être
01:09:42tués par le véhicule.
01:09:44Bien sûr.
01:09:46Je ne justifie pas ce qui s'est passé.
01:09:48Ça reste un drame. Quel que soit
01:09:50le profil de la personne qui est décédée,
01:09:52il y a eu mort d'hommes. Mais il faut
01:09:54aussi recontextualiser
01:09:56cette affaire et la prendre en compte
01:09:58aussi, et qui pourrait expliquer
01:10:00les raisons pour lesquelles le policier
01:10:02a tiré. Il ne faut pas oublier qu'il a essayé de redémarrer.
01:10:04Il ne faut pas oublier qu'il a essayé de redémarrer.
01:10:06Ah oui, effectivement. Le juge d'instruction
01:10:08peut changer la qualité.
01:10:10Il peut requalifier.
01:10:12Ça peut devenir des coups mortels
01:10:14sans l'intention de donner la mort.
01:10:16C'est toujours un crime. Voilà.
01:10:18J'espère que
01:10:20dans le meilleur des cas, si on ne retient
01:10:22pas la légitime défense, ce sera ça.
01:10:24Mais l'intention
01:10:26homicide est une absurdité.
01:10:28On va marquer
01:10:30une pause.
01:10:32Il y a beaucoup de réactions
01:10:34après les propos de Gérald Darmanin, pas sur ce sujet
01:10:36mais surtout sur la menace
01:10:38islamiste. Certains, je vois
01:10:40sur les réactions, notamment
01:10:42politiques, ne lui reprochent
01:10:44pas de hiérarchiser ou pas la menace
01:10:46mais s'étonnent qu'il ait
01:10:48ciblé
01:10:50la menace terroriste
01:10:52russe, Tchétchène,
01:10:54pour peut-être, disent-ils,
01:10:56amoindrir une autre menace
01:10:58terroriste islamiste venant d'autres pays.
01:11:00Une pause.
01:11:02Vous allez en parler. Est-ce le cas ou pas ?
01:11:04Est-ce qu'il a raison ?
01:11:06Le garde des Sceaux dit, en fonction
01:11:08des mésinformations de ce que dit la DGSE,
01:11:10voici dans la menace terroriste
01:11:12islamiste qui, véritablement,
01:11:14est dangereuse.
01:11:16Ce qui s'est malheureusement
01:11:18vérifié par le passé.
01:11:20Avec Samuel Paye.
01:11:22Merci d'être
01:11:26avec nous. Dans quelques instants, nous parlerons
01:11:28des propos de Gérald Darmanin sur la menace
01:11:30terroriste islamiste et puis
01:11:32nous parlerons également de cet appel au
01:11:34rassemblement lancé sur le compte
01:11:36X de la France Insoumise contre
01:11:38des journalistes, des animateurs.
01:11:40Pascal Praud et Cyril Hanouna
01:11:42cela fait beaucoup réagir, en particulier
01:11:44sur la manière avec laquelle
01:11:46et la photo qui a été choisie
01:11:48pour Cyril Hanouna, nous en parlons
01:11:50juste après le rappel des titres.
01:11:52On l'a appris il y a quelques minutes,
01:11:54Sonia, revirement de Washington
01:11:56concernant la résolution du conflit
01:11:58en Ukraine. Les Européens
01:12:00vont, je cite, devoir être impliqués dans le
01:12:02processus diplomatique. Déclaration
01:12:04du secrétaire d'Etat américain
01:12:06Marco Rubio, au lendemain de la proposition
01:12:08de trêve de 30 jours que Kiev a
01:12:10accepté la veille.
01:12:12Le bilan s'alourdit en Syrie.
01:12:14Au moins 1383 civils tués
01:12:16depuis le 6 mars.
01:12:18En Turie, qui ont eu lieu principalement
01:12:20dans le fief de la minorité alawite,
01:12:22branche de l'islam chiite, dont est
01:12:24issu le clan Assad.
01:12:26Un bilan qui reste provisoire, prévient
01:12:28l'OSDH, observatoire syrien
01:12:30des droits de l'homme.
01:12:32Et puis le capitaine du cargo qui a percuté
01:12:34un pétrolier lundi en mer du nord
01:12:36est de nationalité russe. L'homme de 59 ans
01:12:38a été placé en garde à vue.
01:12:40Il est soupçonné d'homicide involontaire
01:12:42par négligence grave après la mort
01:12:44présumée d'un membre d'équipage dans la collision.
01:12:46Des navires toujours en feu,
01:12:48comme vous pouvez le constater sur ces images
01:12:50impressionnantes.
01:12:52Effectivement, merci Somaya.
01:12:54J'ai toujours dit, on peut apprécier ou pas
01:12:56évidemment, une émission,
01:12:58un journaliste, une chaîne.
01:13:00C'est autre chose ensuite, soit de fermer une chaîne,
01:13:02en tous les cas de tout faire pour sa fermeture,
01:13:04ou alors d'appeler à manifester
01:13:06contre des personnalités
01:13:08médiatiques, c'est le cas
01:13:10à l'encontre de Pascal Praud
01:13:12et de Cyril Hanouna, vous allez le voir,
01:13:14sur le compte tout à fait officiel de la France insoumise,
01:13:16un appel au rassemblement.
01:13:18C'est une affiche qui a beaucoup
01:13:20fait parler et a raison
01:13:22parce que
01:13:24beaucoup y ont vu ce qu'on voit,
01:13:26c'est-à-dire des relents
01:13:28antisémites et un rappel
01:13:30des heures malheureusement pas si
01:13:32lointaines et sombres. Je ne sais pas comment
01:13:34vous avez réagi en découvrant
01:13:36cela les uns et les autres.
01:13:38On écoutera tout à l'heure le garde des Sceaux
01:13:40qui a réagi. Il a affirmé d'abord
01:13:42qu'un appel à se rassembler,
01:13:44vous voyez ici contre l'extrême droite, ses idées
01:13:46et ses relais, c'est aussi mettre une cible sur le dos
01:13:48de ses personnalités.
01:13:50C'est un peu dans la manière
01:13:52d'Alephi, c'est-à-dire
01:13:54personne ne peut
01:13:56prouver l'intention,
01:13:58le propos. Alors l'affiche a été changée,
01:14:00regardez la nouvelle.
01:14:02Vous allez voir la nouvelle.
01:14:04D'accord, en tous les cas ils l'ont changée.
01:14:06Personne ne peut prouver l'intention.
01:14:08Personne ne peut prouver l'intention
01:14:10mais c'est toujours comme ça qu'ils font.
01:14:12Quand ils disent que c'est
01:14:14prétendument ils critiquent Israël,
01:14:16vous voyez bien ce qu'il y a derrière.
01:14:18On le voit à chaque fois.
01:14:20On a tout à fait le droit de critiquer Israël.
01:14:22Quand David Guéraud ou ce genre de personnes
01:14:24parlent d'Israël, il y a toujours
01:14:26un message subliminal écodé.
01:14:28Mais antisémite
01:14:30ou ça, ce n'est pas le problème.
01:14:32Le problème,
01:14:34c'est des gens qui font des listes.
01:14:36C'est des gens qui appellent des militants
01:14:38quand on sait le climat qui règne
01:14:40dans certaines manifestations.
01:14:42Tout à l'heure vous avez dit un rassemblement contre.
01:14:44Comme je n'avais pas compris que c'était un rassemblement
01:14:46et une manif, je me disais c'est extraordinaire.
01:14:48Maintenant on appelle à se rassembler.
01:14:50C'est ça l'inclusion.
01:14:52Et ça, ça commence vraiment à être dégoûtant.
01:14:54Et si ça venait de gens
01:14:56qui me sont sympathiques et qui feraient la même chose.
01:14:58Je veux dire, je n'aime pas, je ne veux pas.
01:15:00Par exemple, si quelqu'un s'avisait de faire
01:15:02la même chose avec Jean-Michel Apathy
01:15:04que j'ai envie de critiquer
01:15:06par ailleurs, je trouverais ça dégoûtant.
01:15:08Tout à fait.
01:15:10Et je sais que vous le faites.
01:15:12Ce n'est pas géométrie variable.
01:15:14Mais c'est vrai que ce procédé qui cible
01:15:16peut-être parfois anonymement
01:15:18des policiers, des magistrats.
01:15:20Là, c'est une manifestation.
01:15:22Vous avez raison, ce n'est pas le mot rassemblement
01:15:24qu'il faut utiliser.
01:15:26Comment vous réagissez, Denis Jacob ?
01:15:28D'abord, c'est une question. Est-ce qu'il faut interdire ?
01:15:30Là, ce n'est pas une manifestation.
01:15:32Il va y avoir un débat d'idées.
01:15:34C'est une question d'intégrité.
01:15:36Le texte est lui-même un grand texte.
01:15:38Contre l'extrême droite,
01:15:40l'assimiler à l'extrême droite,
01:15:42c'est hallucinant.
01:15:44C'est le débat politique et politique.
01:15:46Même le débat a le droit
01:15:48d'être plausible.
01:15:50La France Insoumise
01:15:52a franchi un cap supplémentaire
01:15:54dans la manipulation
01:15:56de l'image et du slogan.
01:15:58Je vous rappelle qu'on a eu
01:16:00dans une moindre mesure, mais la même démarche
01:16:02de ce parti politique,
01:16:04pour les législatives, en associant
01:16:06des personnalités médiatiques
01:16:08en disant que telle personne vote
01:16:10et vous. De quel droit peut-on
01:16:12faire parler, par l'image,
01:16:14une personne, de lui attribuer
01:16:16le fait qu'elle vote ou qu'elle ne vote pas ?
01:16:18C'est un droit citoyen. Chacun fait comme il veut.
01:16:20De la même manière, on peut afficher des personnalités
01:16:22en disant qu'elles sont
01:16:24de telles convictions politiques.
01:16:26Ils ont franchi un cap.
01:16:28Juridiquement, je ne sais pas.
01:16:30Je ne suis pas juriste.
01:16:32Je ne sais pas où ça peut aller, mais en tous les cas,
01:16:34je trouve ça de très mauvais goût.
01:16:36Vous l'avez dit très justement, Sonia.
01:16:38On aime ou on n'aime pas Cyril Hanouna.
01:16:40On aime ou on n'aime pas TPMP.
01:16:42Mais en attendant,
01:16:44personne n'a le droit d'associer quelqu'un
01:16:46à une conviction politique
01:16:48si elle n'est pas publique.
01:16:50Il y a vraiment deux problèmes.
01:16:52Le premier problème, qui est très sérieux,
01:16:54c'est la cible dans le dos.
01:16:56Dans l'époque et le climat actuel,
01:16:58c'est quelque chose sur lequel il faut être très attentif.
01:17:00C'est réellement dangereux.
01:17:02Première chose.
01:17:04Deuxième chose, c'est une forme de paresse intellectuelle.
01:17:06Chacun est libre de pouvoir contester
01:17:08une idéologie.
01:17:10Pour connaître Cyril un peu mieux,
01:17:12je ne l'associerai pas
01:17:14à cette idéologie, loin s'en faut.
01:17:16Et surtout, les personnes qui prennent les choses comme ça
01:17:18ne comprennent pas pourquoi
01:17:20dans les classes populaires,
01:17:22il y a énormément de personnes
01:17:24qui ont exceptionnellement mal vécu
01:17:26dans la culture de C8.
01:17:28Parce que quand vous faites 2 millions, 2 millions et demi,
01:17:30vous avez un panel, j'ai envie de dire,
01:17:32sociologique et politique
01:17:34très large.
01:17:36Mais même dans le public de LFI.
01:17:38Et comment les insoumis
01:17:40peuvent parler
01:17:42à leur électorat
01:17:44ou vouloir le reconquérir
01:17:46avec de tels procédés ?
01:17:48C'est une déconnexion avec le réel.
01:17:50Même politiquement,
01:17:52même électoralement.
01:17:54Comment on fait le contact
01:17:56avec de tels procédés ?
01:17:58Ou alors à nourrir une polarisation extrême
01:18:00qui peut nous amener...
01:18:02Olivier, c'est la politique de faire du buzz pour parler de soi.
01:18:04Il y a eu un sondage,
01:18:06il y a eu une étude sur le public de Cyril Hanouna
01:18:08sur TPMP, ça m'avait beaucoup intéressé.
01:18:10C'est que vous parliez quand vous alliez là-bas,
01:18:12ça m'est arrivé, faire des vrais débats,
01:18:14et bien il y avait vraiment tous les publics,
01:18:16le public mélenchoniste et le public d'URL.
01:18:18Déjà,
01:18:20une petite remarque
01:18:22sur cette affiche,
01:18:24parce que moi ça m'a fait penser aux affiches antisémites
01:18:26de l'entre-deux-guerres, et ça il faut quand même le mettre en avant.
01:18:28Et je ne sais pas si c'est voulu ou pas,
01:18:30en tout cas je m'interroge.
01:18:32Ensuite, vous voyez bien, la France insoumise n'a pas le pouvoir.
01:18:34Donc ce qu'elle essaye de faire, c'est de créer des goulags
01:18:36médiatiques, des goulags numériques
01:18:38au sein desquels
01:18:40finalement enfermer les gens.
01:18:42C'est-à-dire que ces gens sont tellement haineux,
01:18:44c'est qu'ils veulent faire renvoyer
01:18:46des gens de leur travail,
01:18:48ils veulent en effet qu'on s'en prenne physiquement à eux,
01:18:50ils veulent finalement, ils mènent une guerre,
01:18:52plus qu'une guerre d'idéologique, ils mènent une guerre
01:18:54d'anéantissement, où il faut s'en prendre
01:18:56aux familles, où il faut s'en prendre aux emplois,
01:18:58où il faut s'en prendre à la personne
01:19:00en tant que telle.
01:19:02C'est un argumentaire, c'est une idéologie
01:19:04très totalitaire.
01:19:06Et en plus ils retirent les choses de leur contexte,
01:19:08ils transforment les choses,
01:19:10ils mettent les gens à l'avendique populaire
01:19:12avec des conséquences qui parfois
01:19:14sont horribles. Et j'ai encore le souvenir
01:19:16de ces policiers, notamment dans nos
01:19:18banlieues, qui ont vu leur adresse s'afficher,
01:19:20leurs enfants s'afficher,
01:19:22regardez c'est l'extrême droite, regardez c'est le mal,
01:19:24mais il ne faut jamais avoir vu
01:19:26une émission de Cyril Hanouna, ou une émission
01:19:28de Pascal Praud, pour raconter que c'est
01:19:30l'extrême droite. Il y a une diversité d'opinions,
01:19:32il y a une diversité de points de vue, et ça participe
01:19:34au débat démocratif, sauf que ces gens
01:19:36ne sont pas démocrates, ils essayent d'imposer
01:19:38leurs idées par la force et par l'exclusion.
01:19:40Ils essayent d'imposer leurs idées,
01:19:42et c'est des députés à l'Assemblée nationale.
01:19:44Et là encore vous parlez très souvent
01:19:46de responsabilité des Français,
01:19:48mais ils les ont portés.
01:19:50Je voudrais dire à tous les cas
01:19:52qu'il y a beaucoup de gens qui ont cru sincèrement
01:19:54peut-être à leur discours
01:19:56nous on va défendre les musulmans qui sont
01:19:58attaqués, je voudrais dire à mes concitoyens musulmans
01:20:00que c'est les pires défenseurs
01:20:02qu'ils peuvent trouver.
01:20:04En parlant de...
01:20:06Justement parce que Gérald Darmanin,
01:20:08la question lui a été
01:20:10posée par rapport à Marine Le Pen,
01:20:12là on parle de la menace terroriste islamiste,
01:20:14donc de l'islam radical.
01:20:16C'est pas dans les mêmes domaines.
01:20:18Et le ministre de justice a une réponse non pas étonnante.
01:20:20Il connaît quand même, je pense,
01:20:22en tant qu'ancien ministre de l'Intérieur,
01:20:24qui sont les profils les plus problématiques
01:20:26et ceux qui nous menacent.
01:20:28Mais moi je n'aurais pas fait une hiérarchie spontanée
01:20:30entre les différents profils terroristes.
01:20:32Il l'a fait et il a dit que ce sont
01:20:34les tchétchènes russes qui sont la première menace.
01:20:36Écoutons-le.
01:20:38C'est parfois la même chose,
01:20:40la menace russe et la menace terroriste.
01:20:42Ceux qui assassinent Samuel Paty,
01:20:44c'est qui ?
01:20:46C'est des citoyens russes, tchétchènes.
01:20:48Quand j'étais ministre de l'Intérieur,
01:20:50la Russie, c'est des centaines
01:20:52de citoyens russes qu'elle ne veut pas reprendre.
01:20:54Je constate d'ailleurs que Mme Le Pen et M. Bardella
01:20:56n'attaquent jamais la Russie pour dire qu'ils ne reprennent pas
01:20:58leurs citoyens russes, tchétchènes,
01:21:00à un gouche, ceux qui passent à l'acte.
01:21:02En France, c'est aujourd'hui des tchétchènes,
01:21:04des citoyens russes. C'est eux que nous surveillons
01:21:06en premier, d'ailleurs, d'après les services de la DGSI.
01:21:08C'est eux qui sont capables de faire des attentats
01:21:10d'ampleur. On en a déjoué en 2022
01:21:12à Strasbourg, et c'est eux qui ont assassiné
01:21:14Samuel Paty et Dominique Bernard.
01:21:16Alors, comment vous réagissez ?
01:21:18Est-ce que c'est une manière, comment dire ?
01:21:20De relier de manière un peu artificielle
01:21:22le pied des deux.
01:21:24Même s'il a raison,
01:21:26si on amène un appel tel. Mais bon,
01:21:28à toute force, vouloir relier les deux,
01:21:30c'est peut-être pas...
01:21:32C'est votre avis aussi, M. Lecoq ?
01:21:34Oui, oui, je rejoins tout à fait la position de Philippe Bilger,
01:21:36c'est que là,
01:21:38on essaye de faire un lien
01:21:40un peu alambiqué
01:21:42entre le terrorisme et
01:21:44ce qui se passe au niveau
01:21:46de la Russie et de l'Ukraine.
01:21:48Le terrorisme, il n'a pas de nationalité.
01:21:50Il en a quelques-unes.
01:21:52Ce que je veux dire, ce n'est pas un pays
01:21:54en particulier... Il a une idéologie.
01:21:56Il a une idéologie, il n'a pas de nationalité,
01:21:58il a une idéologie. Peu importe, derrière,
01:22:00c'est l'islamisme, c'est l'islam radical.
01:22:02Complètement. Donc, ce n'est pas
01:22:04une histoire de Russes. C'est ça qui est un peu masqué.
01:22:06Alors, la vérité, c'est que M. Poutine
01:22:08a négocié en Tchétchénie, a donné
01:22:10les clés du... Vous savez que la Tchétchénie,
01:22:12c'est quand même... Enfin, vous voyez.
01:22:14Il l'a donné aussi à des gens qui sont aussi islamistes.
01:22:16Parce que la réalité, c'est que
01:22:18tous les policiers, ce qu'ils vous disent, c'est que
01:22:20les Tchétchènes posent un problème.
01:22:22Mais la Russie est aussi attaquée.
01:22:24Il n'y a pas très longtemps, il y a eu une attaque terrible.
01:22:26Il est arrivé que les Russes se battent contre les mêmes
01:22:28ennemis que nous, je vous rappelle.
01:22:30Ça s'est produit. Mais là,
01:22:32on ose croire que le ministre de l'Intérieur...
01:22:34Regardez ça. Pardon, je vous ai menti.
01:22:36Non. Rappelons quand même que les terroristes
01:22:38en 2015 étaient français.
01:22:40Pardon ? Mais oui.
01:22:42Avec une idéologie islamiste, mais c'était les français
01:22:44en 2015. Alors, expliquez...
01:22:46On va faire pause.
01:22:48Expliquez-moi ce débat.
01:22:50Moi, je dis depuis toujours,
01:22:52français, tchétchène, tunisien, marocain,
01:22:54algérien, derrière un attentat
01:22:56islamiste, c'est l'idéologie.
01:22:58Bien sûr. Oui. Pour me rappeler qu'il est français.
01:23:00So what ?
01:23:02Parce que là, on a Gérald Darmanin
01:23:04qui essaie de faire le lien avec la Russie.
01:23:06Oui, mais... Oui.
01:23:08Parce que ça veut dire qu'on a une production interne,
01:23:10alors que c'était plutôt, disons, une importation
01:23:12autrefois. Aujourd'hui, nous avons
01:23:14notre propre production de terroristes
01:23:16qui n'est pas très rassurant.
01:23:18Pour le moins.
01:23:20Alors justement, faut-il les mettre à l'isolement ?
01:23:22Il y a une époque où on avait testé,
01:23:24expérimenté, d'ailleurs ça a duré un temps,
01:23:26les profils
01:23:28radicalisés, comme on dit, à l'isolement.
01:23:30On a plutôt
01:23:32réservé cette procédure, si je
01:23:34puis dire, aux narco-trafiquants.
01:23:36Il en a beaucoup parlé, le garde des Sceaux
01:23:38Denis Jacob, c'est-à-dire, moi, on va voir
01:23:40un reportage, justement, sur
01:23:42les conditions des agents pénitentiaires.
01:23:44Mais attendez, avant des prisons
01:23:46de haute sécurité, des prisons tout court.
01:23:48Tout court, bien fermées, armées.
01:23:50Vraiment, regardez. Vous avez raison.
01:23:52C'est lui. Ce sont les agents
01:23:54pénitentiaires. Alors comme vous l'approuvez,
01:23:56je suis d'accord avec vous.
01:23:58Regardez le reportage de notre rédaction.
01:24:02Romain Gagné est surveillant
01:24:04pénitentiaire à la maison d'arrêt de Draguignan
01:24:06depuis l'ouverture de l'établissement
01:24:08en 2018.
01:24:10Les bâtiments sont en bon état,
01:24:12mais il constate que depuis des mois,
01:24:14la situation sécuritaire se dégrade.
01:24:16Alors on est des équipes de 10 agents.
01:24:18On est donc deux équipes la journée et une équipe
01:24:20la nuit. 735 détenus.
01:24:22Donc ça fait quoi la ratio ?
01:24:24C'est 1 pour 70. Ça faudrait 2 par étage
01:24:26pour pouvoir tenir une détention correcte.
01:24:28Ces 3 derniers mois,
01:24:305 surveillants ont été agressés
01:24:32durant leur service.
01:24:34Toutes les maisons d'arrêt de la région font face
01:24:36à un manque d'effectifs
01:24:38et à une surpopulation carcérale.
01:24:40A Grasse, la situation
01:24:42pourrait devenir critique.
01:24:44A Grasse, actuellement, il y a moins de 35 agents
01:24:46sur l'établissement. En juillet,
01:24:48il y aura des mutations. Des agents peuvent être mutés
01:24:50et quitter leur fonction.
01:24:52Aujourd'hui, il y aura 27 départs pour une arrivée.
01:24:54Ce qui remet nos ratios à moins
01:24:56de 55 agents sur l'établissement de Grasse.
01:24:58Pour faire tourner, il va falloir réduire
01:25:00les postes, réduire les postes sécuritaires.
01:25:02Tout est possible. On peut très bien ne pas mettre
01:25:04ou vider les Miradors.
01:25:06Ça peut être les promenades qui ne sont pas assurées.
01:25:08Les syndicats alertent la direction interrégionale
01:25:10depuis des mois,
01:25:12mais faute de budget, aucune solution
01:25:14n'est pour leur proposer.
01:25:16On voulait vraiment mettre en avant
01:25:18ce sujet avant de parler des présents
01:25:20de très haute sécurité.
01:25:22Mais ce représentant syndical
01:25:24a parfaitement résumé, malheureusement,
01:25:26la situation. L'idée
01:25:28de prison de haute sécurité
01:25:30pour les 100 ou 200
01:25:32plus gros narcotrafiquants, oui.
01:25:34Bien sûr qu'il faut les isoler,
01:25:36qu'il faut leur couper tout contact extérieur.
01:25:38Vous avez parlé tout à l'heure
01:25:40des tablettes numériques.
01:25:42Bien évidemment que ces individus-là
01:25:44sont hyper dangereux et qu'il ne faut pas qu'ils aient
01:25:46de communication extérieure.
01:25:48Mais avant de faire ces prisons
01:25:50de haute sécurité, il faut garantir
01:25:52la sécurité des agents
01:25:54pénitentiaires avant toute chose et faire en sorte
01:25:56que ces bâtiments
01:25:58qu'on envisage soient véritablement
01:26:00hyper sécurisés. Je rappelle que dans ces
01:26:02narcotrafiquants, on a quand même
01:26:04quelques individus qui sont
01:26:06expérimentés dans l'évasion.
01:26:08Si on les concentre tous au même endroit
01:26:10cuide, de tentatives
01:26:12d'évasion beaucoup plus violentes, beaucoup plus
01:26:14fortes, avec des armes beaucoup plus lourdes,
01:26:16on ne peut pas l'occulter.
01:26:18Effectivement, ça pose
01:26:20le débat de quels moyens
01:26:22humains, matériels, comme d'habitude.
01:26:24C'est l'impossibilisme chez nous.
01:26:26Oui, mais malheureusement,
01:26:28on sait quel est l'état des
01:26:30établissements pénitentiaires aujourd'hui, des conditions
01:26:32de travail des agents
01:26:34et qu'avant d'aller annoncer
01:26:36la mise en place, peut-être qu'ils ont tout étudié,
01:26:38que tout est prêt, que tout
01:26:40est financé. Permettez-moi d'en douter un petit peu.
01:26:42Mais il faut quand même prendre
01:26:44en compte cette situation avant d'aller
01:26:46faire des grandes déclarations d'attention.
01:26:48Et parler vraiment des agents pénitentiaires, parce qu'on parle souvent
01:26:50à raison des policiers, des gendarmes, des pompiers,
01:26:52des professeurs.
01:26:54C'est la troisième force de sécurité du pays, les agents pénitentiaires.
01:26:56Mais exactement, c'est un véritable cordon.
01:26:58Et s'il craque, c'est grave.
01:27:00Je ne voudrais pas
01:27:02accentuer
01:27:04le pessimisme de Denis
01:27:06qui est très français sur ce plan-là.
01:27:08C'est-à-dire que lorsqu'on a
01:27:10une avancée
01:27:12considérable
01:27:14et ce que fait le garde des Sceaux,
01:27:16c'est clair, depuis quelques mois,
01:27:18il traite la justice,
01:27:20et je le dis, sur le mode
01:27:22de l'éloge, comme il le faisait
01:27:24de l'intérieur.
01:27:26Eh bien, il ne faut pas commencer
01:27:28à voir tout ce qui sera difficile
01:27:30à accomplir, mais féliciter
01:27:32de ce qui est fait.
01:27:34Ce n'est pas dire que c'est difficile. Est-ce qu'on va le faire ?
01:27:36La question, c'est ça.
01:27:38Mais je préfère être dans l'immédiat d'un
01:27:40optimisme vigoureux.
01:27:42L'idée du garde des Sceaux, je ne remets pas en cause.
01:27:44Il faut le faire.
01:27:46Il faut le faire avec les moyens.
01:27:48Entre les déclarations, et croyez-moi,
01:27:50au sein du ministère de l'Intérieur, pour avoir été
01:27:52dirigeant syndical pendant quelques années,
01:27:54on sait qu'entre les déclarations
01:27:56et les actes, il y a quand même...
01:27:58Il n'y a pas besoin d'être à l'intérieur
01:28:00de la machine pour le constater. Les Français le voient
01:28:02malheureusement tous les jours
01:28:04sur différents sujets.
01:28:06Mais nous ne sommes pas défaitistes.
01:28:08Aujourd'hui, c'est la mode.
01:28:10Parce que sinon, on n'a plus qu'à disparaître.
01:28:12Mais évidemment,
01:28:14pas du tout.
01:28:18C'est le moment de rappeler
01:28:20le titre du livre de Philippe Gers.
01:28:22Me Too Much.
01:28:24Un peu modéré pour mon gré,
01:28:26mais quand même très intéressant.
01:28:28Votre goût, c'est que ça doit être d'une radicalité
01:28:30suprême et absolue.
01:28:32Merci.
01:28:34J'en parlerai mercredi prochain.
01:28:36Merci de nous avoir suivis.
01:28:38Je précise deux rendez-vous demain.
01:28:40Midi News.
01:28:42Et demain, au lendemain de Gérald Darmanin,
01:28:44c'est Marine Le Pen qui sera l'invité
01:28:46de la grande interview.
01:28:48Ça fait longtemps qu'elle ne s'est pas exprimée.
01:28:50On la recevra demain.
01:28:52C'est News Europe 1. A demain.