Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04On va prendre de nouveaux dispositifs pour aller jusqu'au bout.
00:07Les opérations plasmettes qui ont été décidées fin septembre début octobre,
00:10on en est à plus de 900 interpellations.
00:12Investir à certains endroits, certains quartiers, pour faire des interpellations,
00:16pour faire des opérations judiciaires.
00:17On est en train de travailler justement pour d'abord intervenir beaucoup plus rapidement.
00:20Si on se base uniquement sur le répressif, ça n'a jamais marché, ça ne marche pas,
00:24ça ne marchera jamais dans aucun pays au monde.
00:26Il faut qu'on ait une approche beaucoup plus systématique.
00:30Et plusieurs fusillades ces dernières semaines à Albi, sous préfecture du Tarn.
00:3450 000 habitants, le narcotrafic ne touche donc plus les grandes métropoles,
00:39plus seulement en tout cas comme Marseille ou Grenoble,
00:41les affaires liées aux stupéfiants se multiplient.
00:43Aussi par exemple au tribunal judiciaire d'Auche, dans le Gers.
00:46Allons par Londres, est-ce que les territoires perdus de la République
00:49atteignent désormais la ruralité ?
00:51Et à cette question fusillade branque règlement de compte,
00:54les maires de petites et moyennes villes sont-ils suffisamment soutenus par l'État ?
00:58Vous dites non à 95%, vous voulez réagir ?
01:01Le 0826 300 300.
01:03Et exceptionnellement, je vais commencer par les deux élus,
01:06Sébastien Ménard et Bruno Pomart qui est avec nous.
01:10Est-ce que par exemple dans votre région, Sébastien Ménard,
01:13aujourd'hui la drogue, les fusillades, est-ce que c'est quelque chose qui devient plus courant ?
01:18Alors non, parce qu'on est en tout cas au Pays Basque,
01:21encore un peu protégé.
01:23Dans le Pays Basque français, on est globalement assez protégé.
01:27On a une population qui est accueillante, hétéroclite,
01:31et c'est vrai qu'il y a évidemment un peu plus,
01:36notamment pendant les périodes dites estivales,
01:40il y a un peu plus de mouvements, donc un peu plus de frottements,
01:45et on a des forces de l'ordre qui sont évidemment très mobilisées.
01:49Police nationale, gendarmerie nationale,
01:52et l'ensemble des policiers municipaux qu'on salue.
01:55Mais que nous, on a armé.
01:57C'est-à-dire que contrairement à ce qui avait pu être fait par le passé,
02:01on n'est plus dans le bisounoursisme.
02:04C'est-à-dire qu'on est aussi confronté à des jeunes gens
02:07qui ne viennent pas du Pays Basque, qui ne viennent pas du 64,
02:11qui viennent parfois de cités un petit peu plus bruyantes
02:15de la région toulousaine, lyonnaise, parisienne,
02:19et qui évidemment amènent sur notre territoire
02:23des codes qui ne sont pas les nôtres.
02:25Mais c'est vrai que, contrairement à d'autres élus,
02:28on est globalement plutôt épargné.
02:31Encore épargné.
02:32Renaud Pommard.
02:33Non, mais je crois que le sondage dit tout.
02:3595% des gens disent que l'État ne fait pas assez.
02:38Alors là, c'est toujours le schéma classique.
02:40Quand on est élu par rapport à l'État,
02:42on dit toujours, je n'ai pas assez de policiers, je n'ai pas assez de gendarmes.
02:45Les policiers municipaux, c'est l'élu qui décide.
02:47Moi, je trouve qu'il y a quand même beaucoup de choses qui sont faites,
02:50malgré les difficultés, malgré tout ce qu'on voit.
02:52Les 1500 quartiers en QPV, les 60 quartiers en QRR, etc.
02:56Il y a du travail qui est fait.
02:57C'est vrai que la montée de la violence, la montée du trafic, etc.
03:00est exponentielle, mais il y a une véritable réponse de l'État.
03:04On ne peut pas le nier.
03:05Moi, là-dessus, la DGSI a été augmentée en nombre.
03:07L'OFAST, pareil.
03:08On a des policiers qui sont toujours mobilisés sur le terrain
03:11et qui font toujours plus de prises.
03:13La seule chose que n'auront pas compris les politiques,
03:16et surtout les politiques, les élus locaux,
03:18c'est de penser que l'État va tout régler.
03:20Si on ne fait pas du travail social de terrain,
03:22tout à l'heure, on a entendu l'interview,
03:24si on passe tout régler avec la répression,
03:27on se gourre totalement.
03:28Et moi, je le dis, ça fait 34 ans.
03:30Je fais du travail de prévention.
03:31Si on ne fait pas ce travail de prévention,
03:32on n'avancera pas, on sera affaire du passage.
03:34On enverra les forces d'action rapide des CRS,
03:36on enverra des gendarmes mobiles.
03:39Il faut occuper le terrain.
03:40Il faut occuper le terrain en permanence.
03:42La prévention, c'est un mot absolument...
03:46Elle exige une action de très longue haleine.
03:49En attendant, la répression agit immédiatement.
03:52Mais le paradoxe, je trouve,
03:55l'excellente constatation faite par Sud Radio,
03:59qui montre que le narcotrafic est partout,
04:02que toutes les villes sont touchées,
04:04la province comme Paris,
04:06plus en un endroit n'est protégée.
04:09Et le paradoxe, c'est qu'on cherche à faire
04:12ce qu'on peut au niveau de l'État,
04:14mais manifestement, c'est pas encore assez efficace.
04:18Et donc, c'est cette contradiction qui est terrifiante.
04:21Ça augmente, on fait ce qu'on peut,
04:24mais on n'y arrive pas.
04:25Sébastien Maynard ?
04:26Oui, mais le narcotrafic se développe aussi parce que,
04:29et j'ai un gamin de 17 ans à la maison,
04:31parce que les gamins consomment.
04:32C'est ça l'histoire.
04:33Il y a des consommateurs.
04:34C'est que à Biarritz, vous n'avez pas à Biarritz,
04:37à Bayonne, à Anglette, à Saint-Jean-de-Luz, etc.
04:39C'est certain qu'il faut des clients pour vendre.
04:40Mais il faut des clients.
04:41Et la plupart de celles et ceux qui font commerce
04:44de ces saloperies viennent parce qu'il y a une demande,
04:46parce qu'il y a des gamins qui peuvent acheter
04:48et des parents qui peuvent financer tout ça.
04:50C'est ça le vrai sujet.
04:51Il y a aussi parfois des parents qui achètent.
04:53Là, je suis d'accord avec Bruno Pommard.
04:55C'est qu'à un moment donné, la prévention,
04:58la guerre qu'on doit mener dans nos familles, etc.,
05:01c'est de dire,
05:02c'est pour ça que je ne suis pas choqué
05:03quand on nous montre des clips, etc.,
05:04et qu'on dit aux gamins,
05:05vous êtes complices de ce qui se passe.
05:07Parce qu'effectivement, à Biarritz, ça se règle
05:11avec deux tartes dans la tronche, etc.,
05:13quand il y a un problème de deal, de machin, etc.
05:15Mais c'est gentil.
05:16Mais ce qui se passe ailleurs,
05:18ce qui se passe à Marseille,
05:19ou dans certaines grandes villes
05:22ou certaines banlieues parisiennes,
05:24il y a des morts.
05:25Et donc, moi, j'explique à mon gamin
05:27et aux copains de mon gamin
05:29que ce n'est pas innocent.
05:30Qu'à un moment donné,
05:31on n'est pas que dans le distractif.
05:33Ce n'est pas distractif.
05:34C'est interdit.
05:35Et ça doit être traité comme tel.
05:37Et d'abord dans nos familles.
05:38Je vais vous dire,
05:39je vais vous faire un scoop pour Sud Radio ce soir.
05:41Si on veut régler le problème,
05:42moi, ça fait 30 ans que je m'intéresse à tous ces sujets
05:44pour avoir travaillé beaucoup sur le terrain et le faire encore.
05:46C'est qu'il faudra, à un moment donné,
05:48que l'armée puisse intervenir
05:49pour faire de la sécurisation dans ces quartiers.
05:51Parce que les policiers sont dépassés.
05:53Mais l'armée n'est pas formée pour ça.
05:54C'est le connerie, ce que tu dis.
05:55Ah non, mais moi, des militaires m'ont dit...
05:57Je vais te dire pourquoi.
05:58Le plan Sentinelle,
05:59les bérets verts sur Gare Saint-Charles,
06:02qu'est-ce qu'ils font dans la sécurisation ?
06:03Oui.
06:04Ils sont formés pour faire ça.
06:05Oui.
06:06On fait pareil dans les quartiers.
06:07Le problème, c'est que les états-majors d'armée
06:08ne veulent surtout pas entendre parler de ça.
06:10Evidemment, ça fait peur.
06:11Mais si tu pouvais foutre 15 ou 20 000 militaires en plus
06:14dans des quartiers bien ciblés,
06:15il faut aider nos policiers.
06:17Nos policiers municipaux,
06:18nos policiers nationaux ne s'en sortent plus.
06:20Donc il faut un plan hors sec
06:21et mettre des effectifs,
06:23peut-être recours à des sociétés de sécurité privées spécialisées.
06:26Ça existe maintenant,
06:27pour travailler sur tout ce qui est incivilité.
06:29Mais je pense que l'armée a un rôle à jouer.
06:31Et très sincèrement, on y arrivera.
06:32J'avais discuté,
06:33j'avais même déjeuné avec un très haut militaire
06:35dont on parle un peu actuellement,
06:37je ne le dirai pas,
06:38qui m'avait dit lui
06:39vous avez raison Bruno,
06:40mais pas tout de suite,
06:41mais ça arrivera.
06:42Je ne vous dis pas le nom
06:43parce que c'est quelqu'un de très très haut placé.
06:45Il me semble qu'on est d'accord finalement,
06:48à la fois sur le constat qui est dramatique tout de même,
06:51ça s'élargit, c'est partout,
06:53et sur le fait que l'État fait ce qu'il peut,
06:56mais que pour l'instant,
06:58on est obligé de dire que les résultats sont minces.
07:00Allez, c'est fini.
07:01Chacun responsable de tous.
07:03Exactement.
07:04Merci beaucoup messieurs.
07:05C'est ça.
07:06Merci beaucoup Philippe Girard.
07:08Merci beaucoup Bruno Pommard.
07:10Merci beaucoup Sébastien Ménard.
07:11Vous restez avec nous.
07:12Dans un instant,
07:13on va vous parler du statut d'auto-entrepreneur
07:16et vous allez voir que ce n'est pas si simple.
07:18On en parle dans un instant.
07:19A tout de suite.