"Je n'ai pas humilié Evaëlle", a assuré mardi son ancienne enseignante, lors de son procès au tribunal judiciaire de Pontoise pour le harcèlement moral de l'adolescente qui a fini par se donner la mort en 2019.
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00:00Oui, elle a été interrogée pendant près de 4 heures, Pascale B, sous le feu des questions.
00:04Elle s'est défendue, elle a répondu point par point, sans sourciller, sans flancher,
00:09sans non plus beaucoup se remettre en question.
00:11Et c'est ce qui marque avec elle.
00:12Effectivement, elle se justifie sur tout.
00:14Elle reconnaît du bout des lèvres quelques maladresses,
00:17mais elle paraît bien peu ébranlée par le suicide de la petite fille qui fut son élève pendant plusieurs mois.
00:23Elle a d'ailleurs été interrogée sur son manque d'empathie, sur son manque de compassion.
00:28Je suis un être humain qui en a pris plein la figure pendant 6 ans.
00:32Il a fallu que je me blinde.
00:34Pour elle, en fait, le plus difficile, c'est d'avoir été désignée comme la responsable de la mort d'Evael.
00:39Ça a été extrêmement choquant, dit Pascale B.
00:42On l'a ensuite interrogée sur la façon dont elle gérait ses classes.
00:45La procureure, par exemple, lui a dit
00:47« Je constate avec effarement que vous avez eu des paroles blessantes, humiliantes,
00:51avec vos élèves qui venaient d'entrer en 6e. »
00:54C'est vrai que Pascale B, c'est ce qui a été rapporté.
00:56Elle pouvait dire à ses élèves « Tu es bête, tu vas aller en hôpital psychiatrique,
00:59tu es un teubé », des propos qu'elle conteste en partie.
01:02« Vous ne preniez donc aucune précaution », lui demande la procureure.
01:06C'est vrai, je peux comprendre aujourd'hui que sa choc, ce n'était peut-être pas opportun.
01:10Et puis, on est ensuite revenu sur cette séquence qu'a très mal vécue Evael.
01:14Ses heures de vie de classe où la collégienne s'est retrouvée seule face à sa classe,
01:18face à des élèves qui l'avaient harcelée en larmes, sommées de répondre.
01:22« C'est vrai que je lui ai demandé d'arrêter de pleurer », dit la professeure.
01:25« Moi, ce que je voulais, c'était régler la situation », l'adolescente dira en rentrant chez elle.
01:29« J'ai vécu la pire journée de ma vie ».
01:31On a demandé à la mère d'Evael comment elle réagissait tout à l'heure.
01:34On l'écoute.
01:36Elle commence à montrer son vrai visage, voilà.
01:39Eh bien, ce n'est jamais de sa faute.
01:42Ce n'est jamais de sa faute.
01:44Ça peut être un collègue qui a mal compris, des enfants.
01:48Non, non, ce n'est pas vrai, je n'ai jamais dit ça.
01:51Sauf qu'à un moment donné, quand il y a une accumulation et un faisceau d'indices,
01:56j'ai envie de dire, ça devient un peu difficile de tout réfuter.
02:01Sa réponse, c'est « Ah, mais moi, ça a été très difficile. Moi, c'est un choc.
02:04Moi, j'ai eu un choc, un premier choc, un deuxième choc ».
02:07Voilà, mais non, non, non, pas de surprise.
02:12Je m'attendais bien et je suis même assez contente qu'elle soit fidèle à elle-même
02:17pour montrer comment elle est.
02:19Elle est comment ?
02:21Eh bien, c'est une personne non empathique et qui ne se rend pas compte de ce qu'elle dit.
02:28Et les plaidoiries des partis civils viennent tout juste de commencer.
02:31Ensuite, ce sera le temps des réquisitions du parquet.
02:34On rappelle que cette enseignante poursuivie pour harcèlement risque jusqu'à deux ans de prison.