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00:00Que pensez-vous de la fermeture des urgences, notamment à Voiron, à partir de 18h ?
00:05Est-ce que vous comprenez cette décision ?
00:07Et en cas d'urgence, comment vous vous débrouillez, 0476 46 45 45 ?
00:11On attend vos appels et on en discute avec notre invité Théo H.
00:14Oui, car trouver des urgences ouvertes la nuit en Isère devient un vrai casse-tête.
00:18On vous prévient régulièrement sur l'antenne d'ici Isère de la fermeture des urgences à Bourgoin-Jalieu, à Pont-de-Beauvoisin.
00:25Et ce matin donc, Voiron, où désormais les urgences sont fermées toutes les nuits,
00:29dès 18h le soir et jusqu'à 8h du matin, faute de personnel.
00:33Pour en parler ce matin, Christiane Bernard, bonjour.
00:36Bonjour.
00:36Merci d'être en studio avec nous ce matin.
00:38Vous êtes la porte-parole du collectif Santé Voironnais pour assembler des citoyens du territoire,
00:43des patients, des soignants également.
00:46Votre crainte liée à cette fermeture des urgences, on la comprend bien.
00:49Votre espoir, il est où ?
00:52Est-ce que vous espérez encore une inflexion, changer les choses ?
00:55Bien sûr, puisqu'il y a eu précédemment d'autres fermetures nocturnes.
01:00À Voirine notamment.
01:01Voilà. D'ailleurs, dès l'ouverture du nouvel hôpital, puisque la première fermeture s'est produite en décembre 2021,
01:09soit deux ou trois mois après l'ouverture de l'hôpital.
01:12Oui, qui a été mis en service en septembre 2021, ça fait trois ans et demi qu'il est ouvert en fait.
01:17Et il y a eu conséquemment la fermeture jusqu'à l'automne 2023,
01:24où il a été possible d'obtenir une réouverture des urgences adultes la nuit, le lundi,
01:30suivi d'une deuxième nuit d'ouverture en mai 2024.
01:35Donc là, il n'est pas interdit d'espérer qu'on puisse obtenir quelque chose,
01:39mais la situation semble plus compliquée.
01:41C'est ce que j'allais vous dire, la situation budgétaire notamment semble plus compliquée.
01:46On a entendu le président Emmanuel Macron parler aussi d'une nécessité, d'un effort budgétaire sur l'armement.
01:52On ne peut pas financer tout.
01:54Vous êtes plus inquiète aujourd'hui qu'il y a quelques mois ?
01:59Bien disons, oui, cette raison, cette expression sur les nécessités de faire des économies peut inquiéter effectivement.
02:07Mais je pense qu'on peut toujours se battre pour obtenir le réarmement de l'hôpital public.
02:12Parce que la santé, c'est une priorité.
02:15Et en même temps, j'en parlais en introduction, on voit des services d'urgence qui ferment la nuit à Bourgoin-Jalieu, à Pont-de-Beauvoisin,
02:22maintenant Voiron, on a l'impression que ça semble inéluctable.
02:26C'est un peu votre sentiment ?
02:27C'est inéluctable dans la mesure où on ne prend pas les mesures justement nécessaires pour que ça ne se reproduise pas.
02:35L'hôpital de Voiron, par exemple, lorsqu'il a ouvert, il s'est ouvert avec 30 lits en moins que ce qu'il y avait auparavant dans l'ancien hôpital.
02:44Donc les conditions étaient déjà créées pour qu'il y ait des problèmes.
02:47Et depuis, ça ne s'est pas arrangé.
02:49Les mesures, justement, parlons-en parce que le CHU de Grenoble, qui gère l'hôpital de Voiron, a promis un certain nombre de mesures.
02:57Je vous propose d'écouter Camille Page, elle est directrice adjointe au CHU de Grenoble, en charge justement des urgences.
03:04Écoutez ce qu'elle prévoit comme mesures pour essayer d'améliorer les choses. Écoutez.
03:08On a des urgentistes du site Nord qui vont aller en renfort au niveau des urgences de Voiron.
03:13Donc voilà, tout ça, c'est en train de se construire pour les prochaines semaines.
03:16Et sur le moyen et long terme, l'idée, c'est de renforcer l'attractivité, de mettre en avant la qualité de vie au travail
03:24et l'intérêt qu'on propose sur notre activité au niveau des urgences de Voiron.
03:28Notamment en ayant des postes partagés, par exemple avec les urgences Nord ou nos autres sites d'urgence du territoire.
03:34Les solutions temporaires avancées par la direction du CHU de Grenoble, vous n'avez pas l'air convaincu.
03:41Je vois où c'est les sourcils.
03:42On peut logiquement penser, l'hôpital Nord étant aussi en flux tendu,
03:47on peut logiquement penser que ce sera compliqué et que ça va créer des conditions de travail difficiles pour les personnels.
03:54Donc vous espérez plus de la direction ? Plus d'efforts ?
03:58Des recrutements. Il y a un véritable problème dans ce pays de formation d'étudiants en médecine, d'infirmières.
04:06Donc les solutions pérennes, c'est des moyens pour former des soignants.
04:11Et puis, ouvrir des lits.
04:13C'est d'ailleurs notre combat.
04:18Avec le mot d'ordre, des bras, des lits. C'est clair.
04:22Que pensez-vous de la fermeture des urgences la nuit, que ce soit à Voiron ou ailleurs ?
04:26On rappelle que vous pouvez nous appeler pour participer à la discussion Mathieu.
04:29Vous nous appelez, vous passez par nos réseaux, il est 7h49, on a des commentaires sur notre page Facebook.
04:35Joss nous dit que c'est un vrai parcours du combattant quand on a un souci de santé et qu'on a besoin d'aller aux urgences.
04:42Corinne nous dit qu'il va falloir aller jusqu'à l'hôpital de Grenoble, sauf que ça peut avoir des conséquences en cas de problème grave.
04:50Marie nous dit que l'état de nos services hospitaliers est déplorable.
04:55Fermer les urgences à 18h peut être assimilé à non-assistance à personne en danger.
05:00Vous pouvez passer sur nos réseaux, vous pouvez nous appeler.
05:02Est-ce que vous comprenez cette décision de fermer les urgences la nuit et comment vous vous débrouillez ?
05:08Michel nous appelle de Montbonneau-Saint-Martin. Bonjour Michel !
05:11Bonjour !
05:12Michel vous, vous avez travaillé à l'hôpital, alors pas à Voiron mais ça s'ouvre à tout le monde.
05:17Dans une autre région, 24 ans.
05:20D'accord.
05:21Je connais très bien la situation mais bon après chaque région est différente et c'est vrai que Voiron, on en avait entendu parler déjà il me semble.
05:30Enfin moi je ne suis pas d'ici alors c'est vrai que je ne me situe pas trop.
05:34Mais bon je trouve ça très inquiétant parce que bon on ne sait pas comment ça se fait.
05:41Parce que bon il y a beaucoup de jeunes qui font des formations infirmiers et soignants.
05:46Mais je ne comprends pas, pour les recrutements il y a un vrai problème quoi.
05:53Et en même temps vous Michel qui avez travaillé en hôpital à l'intérieur même du système pendant 24 ans.
05:59Vous nous avez dit, j'imagine que vous comprenez aussi la difficulté du métier et du coup la difficulté de recruter.
06:06Je me solidaire à 100% parce que moi j'étais toute seule.
06:10Enfin j'ai fini à être soignante et j'ai été toute seule avec des gens avec des gros gros soucis quoi.
06:16Picatriques et enfin bon je ne vais pas m'étendre.
06:20Vous avez ressenti le manque de moyens quoi ?
06:22Oui oui oui mais voilà c'est vraiment inquiétant.
06:27Je ne comprends pas, je ne vois pas ce qui se passe depuis.
06:33Je ne comprends pas parce que c'est vrai que les formations infirmiers et soignants,
06:40comme j'entendais que personne ne voulait passer infirmière alors qu'elle était soignante.
06:47Donc il n'y avait pas la suite qui suivait.
06:50Je pense que c'est ça.
06:52Parce que bon les soignants n'ont pas en fonction de leur micro mais de leur...
06:59Je pense que ça doit les...
07:02On va continuer d'échanger avec notre invité.
07:05Merci en tout cas d'être venu nous donner votre sentiment, votre témoignage et puis votre retour d'expérience aussi.
07:10Vous pouvez faire comme Michel, nous appeler, vous avez encore quelques minutes.
07:1204 76 46 45 45.
07:15Et notre invité ce matin, Christiane Bernard du collectif Santé Voironnais.
07:19Vous avez entendu l'intervention de Michel.
07:22Et puis on rappelle aussi que le ministre de la Santé est un Nizérois, Yannick Noder.
07:26Pas si éloigné de chez vous, il est de Saint-Etienne de Saint-Jouar.
07:29Est-ce que vous l'avez contacté ? Est-ce que vous avez eu une réponse de ses services ?
07:32Bien sûr, on l'a contacté, on l'a rencontré.
07:36D'ailleurs il avait fait une proposition de loi justement pour développer plus les formations.
07:44Créer plus d'écoles de formation de façon à mettre sur le terrain des soignants.
07:50Voilà, c'est ce qui fait défaut aujourd'hui.
07:52Ce dont parlait Michel justement au standard.
07:54Et ce qu'il faut savoir aussi, malheureusement, c'est que les infirmières, les aides-soignantes,
08:00quelques temps après leur entrée dans le métier, quittent la profession.
08:05Beaucoup de turnover.
08:06Beaucoup de turnover du fait des difficultés des conditions de travail,
08:10des rémunérations qui ne sont pas non plus à la hauteur des responsabilités qui sont les leurs.
08:15Donc ce qui explique...
08:17Et puis il faut revenir aussi au numerus clausus des années 70 qui a créé un...
08:21Qui a encore un impact aujourd'hui.
08:23Voilà, et qui a encore un impact aujourd'hui.
08:25Et on sait aujourd'hui que la situation ne pourra s'améliorer que dans une dizaine d'années
08:30si on ne fait pas plus d'efforts pour ouvrir des formations,
08:34des écoles de formation et dédiées du personnel.
08:37Et c'est ce que vous réclamez notamment au collectif Santé Voironnais.
08:42Vous organisez, je le précise aussi, une réunion publique demain à la Buisse à 20h.
08:47C'est à l'espace de la Tour.
08:49Merci beaucoup Madame Bernard d'avoir été notre invitée ce matin.
08:52Belle journée.

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