Dans le canapé de Sports Stream cette semaine, Steve Savidan ! L'ancien footballeur professionnel viendra nous parler de Veo, la société pour laquelle il est aujourd'hui ambassadeur. L'occasion de revenir sur une carrière riche, marquée notamment par un parcours dingue à Valenciennes, du National à la Ligue 1, qui l'a amené jusqu'à une sélection en équipe de France.
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00:00:00Salut tout le monde, bienvenue dans SportStream, chaque semaine dans le canap' un athlète
00:00:13pour une discussion en tête à tête.
00:00:15Aujourd'hui on parle football dans SportStream et mon invité a rempli pas mal d'objectifs.
00:00:19Jouer en équipe de France, finir deuxième meilleur buteur de Ligue 1 dès sa première
00:00:23saison, avoir un surnom stylé, il faut se le dire quand même, et puis évidemment devenir
00:00:27consultant, coach, préparateur mental, analyste vidéo.
00:00:31Il y a une seule chose qu'il n'a pas encore réussi à faire, c'est me battre à un concours
00:00:36de jongle.
00:00:37On verra, peut-être qu'il y arrivera un jour, je ne sais pas, on va le voir.
00:00:40Eh bien justement Lucien, mon cher Lucien, justement je voulais te proposer d'abord
00:00:44un petit défi d'abord de jonglage.
00:00:46Et pourquoi pas, mesdames et messieurs, ancien joueur de foot, t'es un vivant.
00:00:49Parce que tu m'as dit que j'arrivais pas à te battre mais je me suis dit, tiens, est-ce
00:00:52que toi tu vas te lever ?
00:00:54On va voir ça parce que honnêtement, je ne suis pas trop mal non plus, je ne suis
00:00:58pas trop mal non plus.
00:00:59Alors attention, on va essayer de ne pas taper.
00:01:01Attends, on commence en même temps quand même.
00:01:02Ah ouais, on a un petit round d'échauffement, vas-y, je suis d'accord, je suis d'accord.
00:01:06Voilà.
00:01:07Ok, ok, ok.
00:01:08Vas-y, allez, c'est parti.
00:01:09Alors t'en as fait combien ?
00:01:10Ah bah attends, je ne vais pas compter.
00:01:11C'est bon, on y va ?
00:01:12On part en même temps ?
00:01:13Ah bah ça y est, je suis parti, je ne peux plus m'arrêter.
00:01:15En sachant que ça n'a jamais été ma plus grande décalité.
00:01:174, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19.
00:01:25On peut commencer l'interview si tu veux, Steve.
00:01:26Ah ouais, mais on peut toujours jouer avec le ballon de Michel Platini, j'ai l'impression.
00:01:29Hop là, le genou.
00:01:30Hop là, on va éviter de casser tout le décor.
00:01:33Voilà, histoire de se mettre en jambe un peu avant de se poser tranquillement dans
00:01:37le canap, comment ça va Steve ?
00:01:39Ça va très bien, merci de m'accueillir.
00:01:40Ça fait plaisir, on va pouvoir aborder plein de choses avec toi, ta carrière, les hauts,
00:01:44les bas, ta reconversion plus que réussie.
00:01:46Et puis ton avis aussi sur le foot actuel, le foot amateur, le foot professionnel.
00:01:50Il y a beaucoup d'actualités, que ce soit dans le foot professionnel ou amateur en plus.
00:01:53Il y a pas mal de choses à dire.
00:01:54Mais avant ça, Steve, il y a une petite tradition dans l'émission, je demande à chaque fois
00:01:57à mes invités de choisir une musique.
00:01:59Et toi, tu as choisi celle-ci.
00:02:04Charles Aznavour, Maison Merde.
00:02:07Alors Steve, la chanson débute, on l'entend, par cette phrase.
00:02:10J'ai travaillé des années sans répit, jour et nuit, pour réussir, pour gravir les sommets,
00:02:16en oubliant souvent dans ma course contre le temps, mes amis, mes amours, mes emmerdes.
00:02:20Est-ce que tu te retrouves dans ces paroles ?
00:02:21Oui, parce que souvent, ce qu'on dit des sportifs de haut niveau,
00:02:26c'est que c'est beaucoup de choses à faire, beaucoup de choses tout seul à faire.
00:02:32Et des fois, on oublie un peu les gens, sa famille, ses amis.
00:02:36On oublie un peu tout parce qu'on est complètement focus.
00:02:39Et j'en parle très souvent avec des personnes qui sont dans des secteurs pédagogiques
00:02:43pour les enfants et surtout pour les sportifs de haut niveau.
00:02:45Et on dit toujours, oui, mais il faudrait préparer le plan B, le second plan.
00:02:49Non, un sportif de haut niveau, il n'a qu'un seul plan.
00:02:51Il n'a pas de plan B.
00:02:53Et c'est assez bizarre de se dire ça parce que, est-ce qu'on prépare la reconversion ?
00:02:57Est-ce qu'on prépare le problème ?
00:03:00En fait, non, on n'y pense pas.
00:03:02Parce que si on n'est pas complètement focus sur notre objectif numéro un,
00:03:06je ne dis pas qu'on n'y arrivera pas, mais au moins, on se perturbe en fait.
00:03:11Donc, c'est vrai que c'est à la fois le sportif de niveau et individualiste,
00:03:16au centre de tout, à l'attention de tout et il a besoin des autres.
00:03:21Donc, c'est un grand paradoxe.
00:03:23Et souvent, dans le foot, c'est ce qu'on dit,
00:03:25c'est le sport le plus individuel des collectifs.
00:03:27On est obligé d'avoir un égo.
00:03:29Je parle dans le bon sens du terme, mais pour performer au niveau.
00:03:31Oui, on est obligé.
00:03:33Et puis après, c'est des curseurs.
00:03:34Après, c'est en fonction...
00:03:35Et ça n'a rien à voir avec les valeurs parce que, par exemple,
00:03:37un Zlatan Ibrahimovic qui a un égo désumésuré,
00:03:41un Thierry Henry.
00:03:42Mais en fait, c'est des gens super sympas.
00:03:44C'est des gens super accessibles.
00:03:45C'est une question de cercle, simplement.
00:03:47Cercle accessible ou Nicolas Nelka, par exemple.
00:03:50Je parle un peu plus de référence.
00:03:52Mais c'est des gens super accessibles, super sympas.
00:03:54Sauf qu'ils sont dans leur bulle.
00:03:56Mais quand on regarde un peu dans la vie de tous les jours,
00:03:59chacun a sa bulle, chacun a son cercle.
00:04:01On n'essaie pas forcément de forcer à rentrer dans un cercle qu'on ne connaît pas.
00:04:04Il y a des étapes à passer.
00:04:06Et avec les sportifs de niveau, c'est à peu près pareil.
00:04:08Justement, Steve, parlons un peu de ta carrière.
00:04:10Si tu devais la décrire en un mot ?
00:04:12Persévérance.
00:04:14J'allais noter atypique aussi.
00:04:16Oui, atypique parce que le parcours est atypique.
00:04:21Pas de centre de formation.
00:04:24Ça, c'est atypique.
00:04:27Et pratiquement de plus en plus rare.
00:04:29Et encore, je dirais et encore.
00:04:31Parce que le football amateur progresse énormément
00:04:33au niveau des cycles régionaux, fédéraux.
00:04:36Les éducateurs sont de plus en plus formés.
00:04:38Ils sont de plus en plus câblés au football,
00:04:40j'allais dire dans sa grande globalité,
00:04:42dans l'intelligence du football.
00:04:44Donc c'est plus réservé pour passer que par les centres de formation.
00:04:47À notre époque, il fallait quand même passer par les centres de formation.
00:04:51Et souvent, ce que j'ai toujours dit au début de ma carrière,
00:04:53quand je suis arrivé sur Châteauroux,
00:04:55c'est que je ne comprends pas ce que vous me demandez.
00:04:57Je ne comprends pas qui vous êtes, ces gens-là.
00:04:59Moi, j'avais réussi, à Angers, à commencer à gravir les échelons,
00:05:02en partant de serveur, de barman, de jouer en réserve,
00:05:07de jouer dans les clubs de quartier dans la ville d'Angers.
00:05:10J'étais arrivé là un peu comme, je ne dis pas du hasard,
00:05:13mais en tout cas, fait de circonstance.
00:05:15Et puis, à un moment donné, tu es confronté quand même à la réalité.
00:05:19Et ce qui a été un petit peu la première grande étape de ma carrière,
00:05:24ça a été Châteauroux, Beauvais, Ajaccio.
00:05:28Ça a été un peu le centre de formation, alors que j'étais déjà pro.
00:05:31C'était un peu le centre de formation que je n'avais pas fait.
00:05:34Il a fallu que je rattrape le retard, je ne l'ai pas rattrapé.
00:05:36Je me suis cassé la gueule et j'ai rencontré des gens
00:05:40qui m'ont dit, bon, tu sais quoi, il y a un truc.
00:05:43Par contre, si tu ne m'écoutes pas, ça ne va pas le faire.
00:05:45Donc, voilà.
00:05:46C'est intéressant, on va revenir justement en détail.
00:05:48Alors, pas sur toute la carrière, parce qu'évidemment,
00:05:50il y a énormément de choses à dire.
00:05:52On va quand même commencer par le début.
00:05:53Toi, tu as commencé à l'ASP, tu étais à Angers.
00:05:55Il y a eu une rencontre assez marquante que tu as faite.
00:05:58Une femme qui s'appelle Sophie Coppa était ta prof de PS.
00:06:01Et la prof de mon fils.
00:06:02La prof de ton fils.
00:06:03Coppa, évidemment, le nom de famille doit vous dire quelque chose.
00:06:05J'espère.
00:06:07La fille de Raymond Coppa.
00:06:08Oui.
00:06:09En fait, je jouais à l'ASP-TT d'Angers.
00:06:11Après, j'ai été à l'intrépide d'Angers.
00:06:13C'était le deuxième club d'Angers après le SCO.
00:06:15Ma prof de sport, parce que j'étais dans une filière professionnelle
00:06:18BEPM-SMA, je ne pouvais pas accéder aux sports études à l'époque.
00:06:21Puisque c'était réservé à la filière générale.
00:06:24J'étais un peu teubé quand même dans l'histoire.
00:06:26En tout cas, je ne voulais pas faire d'efforts.
00:06:28J'étais dans cette filière avec des potes.
00:06:30En code bleu, super.
00:06:31J'allais à l'entraînement.
00:06:34Elle dit, il y a un gamin en séance de sport, de PS.
00:06:38Elle dit, il y a un mec, il est costaud.
00:06:41Tu joues où ? Tu fais quoi ?
00:06:42Je joue à l'intrépide d'Angers.
00:06:43Pas de projet d'être pro à cette époque pour toi ?
00:06:45Si, mais tu l'oublies de plus en plus.
00:06:48Quand tu as 17-18 ans, tu es en BEPM-SMA.
00:06:51Tu te dis, tu es avec ta code bleue.
00:06:53Tu rêves d'être bleu.
00:06:55Mais là, c'est la salopette.
00:06:57Tu fais tourneur-fraiseur, tu te projettes plutôt là-dessus.
00:07:00Réparer les ascenseurs.
00:07:01Tu arrives, je la rencontre.
00:07:04Elle me fait rencontrer au travers d'une personne que je connaissais
00:07:09qui était dans mon club à l'intrépide.
00:07:10Elle me fait rencontrer son père.
00:07:12Je m'assis dans son salon.
00:07:15Je suis happé par quelque chose.
00:07:18C'est le ballon d'or.
00:07:19C'est incroyable de se dire que c'est ça.
00:07:21Je me dis, là, tu n'es pas n'importe où.
00:07:24Essaie de te taire, d'écouter et de ne pas décevoir.
00:07:30Et il me propose un essai avec le SCO d'Angers.
00:07:33Et ça se fait.
00:07:35Je ne suis pas pris.
00:07:38Et fait de circonstances, je repars dans mon club.
00:07:42Je retourne au BEPM-SMA.
00:07:44Et là, je continue à performer dans mon club.
00:07:48Et fait du hasard, le club fait un dépôt de bilan.
00:07:51Et commence à recruter vraiment les joueurs du territoire.
00:07:54Descendent de D2 en national et recrutent les joueurs du territoire.
00:07:58Ils me recrutent pour la réserve, pour la CFA2.
00:08:01Donc, je n'intègre pas le centre de formation, mais la réserve.
00:08:04Je suis là, mais je suis complètement perdu.
00:08:07Moi, en fait, je rigole.
00:08:10Je suis vraiment dans le fou de plaisir.
00:08:13Et là, concours de circonstances, le SCO dépose le bilan.
00:08:16Et pour repartir en national, il faut qu'il reparte avec les gamins du coin.
00:08:19Et les gamins de la réserve.
00:08:20Et on se retrouve une bande de gamins qui ont entre 17 et 20 ans.
00:08:23On se retrouve en 3e division française.
00:08:26On fait une saison très honorable.
00:08:29Franchement, très honorable pour la plupart des joueurs qui n'avaient jamais connu ce niveau.
00:08:32Et je pars à Châteauroux après.
00:08:35Incroyable.
00:08:36Et entre temps, j'étais éboueur.
00:08:39On va quand même en parler parce que c'est assez dingue.
00:08:42On rappelle que Châteauroux, à l'époque, c'est en Ligue 2.
00:08:45Alors, ça s'appelait la D2.
00:08:46Toi, à l'intersaison, tu ne sais pas encore que tu vas signer là-bas.
00:08:49Tu t'engages à être éboueur.
00:08:50En fait, à l'époque, on s'ajouait encore les pistons.
00:08:53Je ne sais pas si ça existe encore.
00:08:55Mais en tout cas, j'ai mon oncle qui travaille à la mairie d'Angers.
00:08:58Et moi, je me projetais à l'été d'après à Angers
00:09:01avec mon épouse qui était étudiante et qui travaillait chez Quick.
00:09:04Evidemment, tu ne vivais pas du foot.
00:09:07A l'époque, c'était 300 francs.
00:09:09C'est un peu rock'n'roll quand même.
00:09:11Et je fais une bonne saison et je me projette.
00:09:14Même le président me dit que je vais t'augmenter de 30%.
00:09:17Tu vas voir, il faut que je te garde et tout.
00:09:1830% de 300 francs, ça fait 100 francs.
00:09:21Donc, moi, je bade.
00:09:22Je suis comme un fou.
00:09:23Je re-signe.
00:09:24Je ne cherche même pas d'autre club.
00:09:25Et là, moi, il faut que je trouve un truc pour cet été.
00:09:27Parce qu'il y a un travail d'été.
00:09:28Je ne sais pas ce que ça va se passer et tout.
00:09:29Mon oncle me dit, tu vas faire tes entretiens.
00:09:32Je peux mettre ton dossier.
00:09:33Mais tu vas faire ton entretien.
00:09:34Et je commence en tant qu'éboueur au mois de juin.
00:09:37Donc, fin de saison.
00:09:38Et c'est là qu'en fait, il y a Château-Rouge ou El Bats
00:09:41qui commencent à vouloir que je m'engage vers eux.
00:09:44On signe.
00:09:45Et je leur dis, dans trois semaines.
00:09:47Il me dit, non, dans une semaine, c'est la reprise.
00:09:50J'ai dit, non, ça n'a pas de possible.
00:09:51C'est quoi la réaction quand tu leur dis ça
00:09:53à un club comme ça, Château-Rouge, Caroline 2 ?
00:09:55En fait, ils me disent, mais en fait, tu fais quoi ?
00:09:56Je dis, non, parce que moi, je travaille à la Ville d'Angers, en fait.
00:09:58Je suis éboueur.
00:09:59Je commence lundi avec mes potes en chasse du bleu.
00:10:01Il est éboueur, lui.
00:10:02Oui, un petit peu.
00:10:03Alors, soit ça ou je ne prenais pas conscience d'eux.
00:10:05Et comme je dis à Joël, je dis, voilà, moi, je veux respecter aussi ma parole.
00:10:09Donc, je vais faire un temps là-bas, en tout cas.
00:10:11Sauf que le lundi, quand j'arrive à 5 heures du matin
00:10:13à la déchetterie de l'arroserie,
00:10:15derrière mon camion, instruction, l'équipe,
00:10:19le gamin d'Angers part à Château-Rouge.
00:10:22Mais qu'est-ce que tu fais là, quoi ?
00:10:24Les collègues qui te voient arriver, wow !
00:10:26Qu'est-ce que tu fais là, quoi ?
00:10:27Et puis, on est vivement dans les années 90.
00:10:29Ça fume des clubs, ça boit à n'importe quelle heure.
00:10:32Mais c'était extraordinaire.
00:10:34Des pauses, des cafés à n'importe quelle heure et tout.
00:10:37Et moi, j'ai vécu 3 semaines, 3 semaines, 1 mois extraordinaires.
00:10:40Et j'ai intégré Château-Rouge qui avait déjà repris le stage d'été.
00:10:45Ça se passe comment quand t'arrives avec tes coéquipiers ?
00:10:47Ils te pointent du doigt en disant,
00:10:48attends, ça, c'est le gars qui était en train de faire éboueur avant de venir ?
00:10:51Parce qu'en fait, tu vois ce qu'il y a quand même d'assez incroyable,
00:10:54c'est que comme les réseaux sociaux n'existaient pas.
00:10:56Si tu passes pas à la télé,
00:10:58si tu connais pas finement les championnats,
00:11:00bon, j'ai envie de te dire, t'as pas une traçabilité, quoi.
00:11:04Et donc, moi, comme j'arrivais du National,
00:11:07j'étais 2e meilleur buteur, je crois, du National.
00:11:10Bon, les gars étaient un peu au courant
00:11:11qu'il y avait un gars qui était dans le coin, quoi.
00:11:13Et que comme je signe à Châteauroux,
00:11:14bon, là, j'étais dans le journal du coin.
00:11:17Et donc, ils étaient au courant, quoi.
00:11:20Mais j'étais tout jeune, tout jeune gamin qui arrivait
00:11:22avec une grosse équipe de Châteauroux quand même,
00:11:25parce qu'à l'époque, c'était l'antichambre du PSG quand même.
00:11:27Michel Deneuzeau qui était dans le coin,
00:11:29il y avait des Flos Malouda,
00:11:31il y avait des joueurs un peu plus anciens
00:11:33que j'ai suivis encore et qui sont amis,
00:11:35qui étaient des pointures de la Ligue 2,
00:11:37des Laurent Dufresne, des Verschuer.
00:11:39Franchement, moi, j'arrivais dans une équipe de Ligue 2,
00:11:41une équipe qui a la prétention de monter en Ligue 1 quand même.
00:11:44Donc, je me dis, il y a tout pour faire,
00:11:46c'est un super centre de formation,
00:11:48c'est dans une ville assez tranquille.
00:11:50Donc, je me dis, bon, bien, viens, on y va.
00:11:52C'était pas trop loin d'Angers.
00:11:53Donc, je me disais, tiens, s'il y a une coquille,
00:11:54je peux rentrer chez moi quand même.
00:11:55Et donc, franchement, c'était top.
00:11:57Et la reprise, parce que je leur parle encore
00:12:00avec des potes à moi de Châteauroux,
00:12:02ils ont compris, en fait, qui j'étais,
00:12:03mais ils n'ont pas compris ce que je voulais faire.
00:12:05Parce qu'à la prépa, comme je n'avais pas les codes d'une prépa,
00:12:07mais j'étais plein de balles.
00:12:09Ah oui, il n'y avait pas de cycle de travail.
00:12:11Ah non, il n'y avait pas de progressivité.
00:12:13C'était à fond premier jour, dernier jour,
00:12:15tu essayes d'être encore à fond.
00:12:16Oui, tu n'avais pas les codes, en fait.
00:12:18Bah non, je n'avais pas les codes, je ne sais pas comment ça se passe.
00:12:20Donc, tu ne peux pas te dire,
00:12:21ouais, tiens, il faut essayer de faire ça, ça,
00:12:23même de se reposer, quoi.
00:12:25Faire la sieste, le massage,
00:12:28les temps de repos.
00:12:30Moi, alors, j'étais complètement à l'ouest.
00:12:32Et c'était génial, quoi.
00:12:34C'était super.
00:12:35Et tu as réussi à t'adapter assez vite à ce mode de vie-là, finalement ?
00:12:38Oui, parce que les anciens m'ont pris un petit peu,
00:12:41et ce qui a été après, justement, ce qui a été bénéfique,
00:12:43c'est que les anciens m'ont pris un peu en disant,
00:12:44ouais, tu vas te calmer un petit peu, toi.
00:12:46Tu vas courir pour nous, mais plus tard.
00:12:48Donc, doucement.
00:12:49Parce qu'à des anciens, à l'époque, c'était encore comme ça.
00:12:51Il y a quelque chose de marquant, évidemment,
00:12:53c'est Joël Batts, le coach qui a fait appel à toi,
00:12:55coach emblématique, est viré.
00:12:57Viré.
00:12:58Voilà.
00:12:59Le coach.
00:13:00Ouais.
00:13:01Donc, Thierry Frauger.
00:13:02Ouais.
00:13:03Le courant ne passe pas trop, on va dire.
00:13:04Il ne passe pas du tout.
00:13:05Pas du tout, voilà.
00:13:06Ouais, ouais, pas du tout.
00:13:07On en vient aux mains.
00:13:08Ouais.
00:13:09Et à ma grande responsabilité, en fait,
00:13:13à ma grande responsabilité,
00:13:14je préfère dire que c'est de ma faute et pas de la faute de quelqu'un d'autre,
00:13:16à ma grande responsabilité,
00:13:18et là, ça part en couille.
00:13:20Complètement.
00:13:21Comment vous en êtes venu aux mains ?
00:13:24Alors, après, si tu n'as pas envie de faire les détails...
00:13:26Non, mais il n'y a pas de souci.
00:13:28C'est qu'en fait, moi, j'étais sous l'égide de Joël Batts.
00:13:33Il se fait virer le soir quand on revient de Laval,
00:13:35on avait une défaite.
00:13:37Dès le lendemain matin, il y avait un nouvel entraîneur.
00:13:39Ouais.
00:13:40Et moi, je me braque un peu.
00:13:41On avait une sorte de petit historique entre moi quand je jouais à Angers
00:13:43et quand j'étais en jeune.
00:13:44D'accord.
00:13:45Et puis là, ça passe, mais vraiment pas.
00:13:47Et il s'avère qu'il y a un fait de déplacement
00:13:52où j'étais avec un collègue,
00:13:55et là, il nous accuse de quelque chose qui n'est pas vrai.
00:13:57Et là, je ne me démonte pas.
00:13:59Et il dit, je vous vire.
00:14:01Et là, je monte dans les tours.
00:14:03Et là, ça part en vrille.
00:14:05Ça part en vrille dans les mains, dans le vestiaire.
00:14:08Je me fais dégager du vestiaire, mais vraiment violemment.
00:14:13Et là, après, il faut trouver une solution
00:14:16parce que j'ai deux ans et demi de contrat derrière.
00:14:18Même plus de deux ans et demi de contrat.
00:14:19Je viens d'arriver dans le milieu pro.
00:14:21Moi, je rentre chez moi, j'ai envie de flinguer tout le monde.
00:14:23Tu m'étonnes.
00:14:24J'ai envie de me barrer.
00:14:25J'ai envie d'arrêter ce milieu.
00:14:26J'ai envie d'arrêter tout.
00:14:29L'argent, là, ce n'est même pas un problème.
00:14:31C'est mes premières payes.
00:14:33Je n'ai pas encore pris, entre guillemets,
00:14:35goût à ce cycle-là.
00:14:37Et je me dis, franchement, ce n'est pas fait pour moi.
00:14:39Donc, on trouve une solution.
00:14:42Une solution complexe quand même
00:14:44parce que je ravale ma salive quand même.
00:14:46Parce que je suis quand même toujours au club.
00:14:47Et je vais jouer en réserve avec l'entraîneur,
00:14:50André Guédon, qui était mon formateur à Angers.
00:14:53Et qui me dit, viens jouer avec moi avec la réserve.
00:14:56Alors qu'à ce moment-là, je suis le meilleur buteur de Ligue 2.
00:14:59C'est dingue.
00:15:00Après, ça n'a pas été forcément simple les années qui ont suivi
00:15:03parce que tu as quand même multiplié pas mal de clubs.
00:15:05Tu as fait Ajaccio, Angers, Beauvais, Angoulême, avec des prêts.
00:15:08Finalement, on voit souvent, d'un oeil extérieur,
00:15:11les bons côtés du foot.
00:15:13Évidemment, l'argent, la médiatisation, le plaisir sur le terrain.
00:15:16Mais on voit aussi que c'est un peu une vie d'errance,
00:15:19une vie un peu instable.
00:15:21Honnêtement, je crois que sur les deux divisions majeures,
00:15:26il doit y avoir les deux tiers qui vivent vraiment bien.
00:15:35Bien et vraiment bien.
00:15:37Après, je ne compte même plus à toi.
00:15:39Il y a encore une partie qui vit...
00:15:41Mais ça ne se calcule pas.
00:15:43Et après, il y a l'ensemble du football,
00:15:46semi-pro, pro, amateur,
00:15:49qui vit d'errance.
00:15:51Moi, j'ai des potes qui jouent en National 3.
00:15:53J'étais entraîneur à Arcachon en National 3
00:15:55ou entraîneur adjoint en National à Cholet.
00:15:57Les mecs, ils ont un contrat d'un an,
00:15:59ils font un an là, ils font un an là.
00:16:00Puis moi, j'avais plein de potes qui le faisaient.
00:16:02C'est-à-dire qu'en National, tu faisais un an, deux ans, grand max.
00:16:05Puis tu t'es déménagé à l'autre bout
00:16:07et tu gagnais 2000, 2500 balles par mois.
00:16:09Alors bien sûr, on va me dire qu'on va tout relativiser.
00:16:12C'est énorme.
00:16:13En fait, non.
00:16:14Parce qu'en général, ta femme,
00:16:15elle ne peut pas forcément s'insérer professionnellement.
00:16:18Tu vas arriver au mois d'octobre,
00:16:20le temps d'aménager,
00:16:21et puis tu vas déménager au mois de mai.
00:16:23En fait, on n'en parle pas assez,
00:16:26le conjoint ou la conjointe
00:16:28en tout cas des footballeurs,
00:16:30mais des sportifs de niveau en général.
00:16:33Toi, elle l'a vécu comment ?
00:16:35Je ne sais pas, il faudrait lui demander.
00:16:36Ça fait 28 ans qu'on est ensemble.
00:16:38Elle t'a toujours soutenu ?
00:16:40Oui, elle m'a toujours soutenu.
00:16:42Elle a toujours été là avec les enfants.
00:16:45Ça a fait qu'on soit toujours ensemble,
00:16:49qu'on franchisse un peu ces obstacles ensemble
00:16:53dans la difficulté,
00:16:54comme aussi dans les bons moments.
00:16:56Donc oui, tu peux rarement faire quelque chose
00:16:59un peu isolé, tout seul.
00:17:00Il faut quand même que tu aies un entourage
00:17:02qui soit assez stable,
00:17:03qui puisse aussi te faire redescendre
00:17:06justement quand ça va mal,
00:17:08te rééquilibrer,
00:17:10ou à l'inverse aussi quand ça va très bien,
00:17:12qui te permet vraiment de redescendre.
00:17:13Tu parles de cette vie dérange,
00:17:15ce quotidien un peu éphémère.
00:17:17Est-ce que toi, le fait d'avoir performé sur le tard,
00:17:19t'avais un peu un détachement vis-à-vis de ça ?
00:17:21Tu prenais un peu plus à la légère ?
00:17:23Ah non, alors moi, si tu veux,
00:17:25c'est assez...
00:17:26Alors là, atypique,
00:17:28c'est que quand, par contre,
00:17:29je suis arrivé à Valenciennes,
00:17:30moi, je n'arrivais pas à Valenciennes
00:17:31pour réussir là où on en est arrivé,
00:17:33parce que là, je n'ai pas pu le faire tout seul.
00:17:35On n'a pas pu le faire tout seul.
00:17:37On était dans un projet,
00:17:39mais un projet de galériens
00:17:40qui arrivaient de partout, justement.
00:17:42Et puis qui arrivaient tous au même endroit.
00:17:44Et là, force à Daniel Leclerc
00:17:46d'avoir réuni tous ces gars
00:17:48pour que le projet global
00:17:50soit performant.
00:17:52Donc, moi, quand je suis arrivé,
00:17:54je me suis mis aussi aux règles
00:17:56un peu du club,
00:17:58de ce milieu,
00:18:00de cet endroit dans lequel on était à Valenciennes.
00:18:02Et puis, on a mis des choses en place,
00:18:04passé des très bons moments
00:18:06et beaucoup de moments
00:18:08en dehors de l'entraînement.
00:18:11Et ça faisait qu'on ne pouvait pas partager quelque chose
00:18:13à part le dépassement de soi,
00:18:15le côté performance.
00:18:17Par contre, en dehors,
00:18:19il fallait qu'on soit soudés.
00:18:21Et c'est ce qu'on a fait la première année en National,
00:18:23la deuxième année en Ligue 2,
00:18:25et la troisième en Ligue 1.
00:18:27Justement, on va tout de suite en parler,
00:18:29parce que tu signes à Valenciennes en 2005,
00:18:31de National à Ligue 1, c'est complètement dingue.
00:18:33Toi, tu retiens quoi de cette période ?
00:18:35Parce que je suppose...
00:18:37Alors, évidemment, ça marque une ville,
00:18:39on aime bien se dire ça, on est tous des frères,
00:18:41parce que ce qu'on a vécu...
00:18:43Vous êtes encore en lien, tous ?
00:18:45Oui, pratiquement tous.
00:18:47Après, forcément, avec le temps,
00:18:49il y a des gens qui se détachent,
00:18:51on se détache de certaines personnes,
00:18:53parce que c'est comme ça.
00:18:55Mais en tout cas, dans sa grande majorité,
00:18:57on se côtoie tous et on va tous se retrouver
00:18:59à la fin de ce semestre-là
00:19:01pour un jubilé d'un ami, justement, à Valenciennes.
00:19:03En fait, quand on est monté de National,
00:19:05on va dire que l'effectif a été gardé
00:19:07Quand on est monté en Ligue 1,
00:19:09il y avait encore 80% de l'effectif du National
00:19:11qui jouait en Ligue 1.
00:19:13Et puis, il y a des gens qui partent,
00:19:15parce qu'on arrive sur de la performance
00:19:17de haut niveau. Moi, le premier,
00:19:19si ce n'était pas passé,
00:19:21si ça n'avait pas eu lieu à passer,
00:19:23j'aurais été éjecté aussi, parce que tous les ans,
00:19:25il y a des nouveaux qui arrivent,
00:19:27mais du niveau dans lequel on est
00:19:29ou du niveau supérieur qui arrive.
00:19:31Donc, soit à un moment, tu prends conscience
00:19:33que dans quel niveau de performance tu dois être,
00:19:36donc même si t'es un peu déconneur,
00:19:38comme je le suis, même un peu beaucoup,
00:19:40moi, j'ai acheté un bar quand même à Valenciennes.
00:19:42C'est-à-dire que quand Antoine Camboret,
00:19:44il est arrivé, il m'a dit
00:19:46« Mais t'es joueur de foot ou t'es garçon de café
00:19:48ou t'es patron de bar ? » Bah, je dis un peu tout.
00:19:50Je dis un peu tout.
00:19:52Et c'est là où peut-être que mon détachement
00:19:54c'était essentiel, c'est qu'en fait,
00:19:56il me fallait une autre activité
00:19:58pour garder un peu de stabilité.
00:20:00– Je comprends, mais on en parle,
00:20:02c'est saison à Valenciennes, c'est tout un collectif,
00:20:04individuellement, tu marches sur l'eau,
00:20:062004-2005, meilleur buteur de Nationale,
00:20:082005-2006, meilleur buteur de Ligue 2,
00:20:10ensuite la Ligue 1, tu finis deux fois
00:20:12deuxième meilleur buteur de tes deux premières saisons.
00:20:14On le sait, Steve Attaquant, c'est un poste
00:20:16extrêmement compliqué où des fois tu peux être en perte de confiance,
00:20:18mais là, je ne sais pas toi
00:20:20comment tu te sentais, mais tu te sentais intouchable
00:20:22ou pas, à ce moment-là ?
00:20:24– Alors, pas intouchable, mais c'est vrai que
00:20:26prétentieusement un peu.
00:20:28C'est qu'en fait, j'étais pas attaquant.
00:20:30En fait, Daniel Leclerc et Antoine Camboret,
00:20:32ils ont compris, en fait,
00:20:34comment j'étais, ils ont bien voulu
00:20:36prendre le temps aussi.
00:20:38Et en fait, ils m'ont dit, non, t'es pas un attaquant,
00:20:40toi, t'es un buteur.
00:20:42Et c'est vrai que depuis, j'avais toujours
00:20:44regardé ça, j'étais fait pour marquer des buts.
00:20:46Moi, dans les Jeux collectifs, j'étais le dernier à être choisi.
00:20:48Parce qu'ils savaient que je frappais de partout.
00:20:50Et aujourd'hui, je fais une bise énorme
00:20:52à tous mes anciens collègues
00:20:54avec qui on joue, avec les anciennes équipes
00:20:56de France ou des matchs caritatifs
00:20:58qu'on fait à peu près très, très souvent,
00:21:00mais ils sont vénères
00:21:02de jouer avec moi. Que ça soit
00:21:04Olivier Dacour, Sydney Gauvoux,
00:21:06Robert Piresse,
00:21:08plein de potes qui ont joué,
00:21:10Fred Picode et tout ça, et j'en passais des meilleurs,
00:21:12et des bien meilleurs, mais ils savent
00:21:14que je vais frapper de partout.
00:21:16Parce qu'en fait, j'ai toujours été fait pour
00:21:18marquer des buts. Donc en fait, je me pose pas la question,
00:21:20peu importe où je suis, je sais où est le but,
00:21:22donc même à 46 ans, bientôt 47,
00:21:24j'ai encore ça dans mon ADN.
00:21:26Et c'est pour ça qu'Antoine Camboret et Daniel Leclerc
00:21:28m'ont dit, non t'es pas attaquant toi,
00:21:30toi t'es buteur. C'est-à-dire que
00:21:32dans n'importe quelle position,
00:21:34à n'importe quel moment,
00:21:36tu dois être celui qui va finir l'action.
00:21:38Alors il y a des fois, tu vas un peu participer comme très
00:21:40aigué, c'est-à-dire que tu vas faire une petite
00:21:42remise, mais c'est pour plus
00:21:44euh, comment je pourrais dire,
00:21:46décongestionner un peu le jeu
00:21:48collectif et offensif,
00:21:50tu vas donner une possibilité, un appel en profondeur
00:21:52ou un truc comme ça, mais par contre,
00:21:54toi, va pas faire une touche,
00:21:56va pas faire un corner,
00:21:58concentre-toi sur frapper
00:22:00et marquer des buts.
00:22:02C'est incroyable, tu sais moi je te le disais en off,
00:22:04je présente aussi une émission de MMA,
00:22:06je pose souvent une question qui m'intéresse aux combattants,
00:22:08c'est qu'est-ce qu'on ressent quand on met un KO ?
00:22:10Alors je vais faire un peu un parallèle osé,
00:22:12mais qu'est-ce qu'on ressent quand on inscrit un but ?
00:22:14Alors quand on marque un but,
00:22:16il y a un sentiment qui arrive très rapidement,
00:22:18c'est, soit t'es mené
00:22:20et tu reviens au score,
00:22:22soit tu es mené et tu réduis le score,
00:22:24soit tu donnes l'avantage
00:22:26ou soit tu finis un peu le travail,
00:22:28c'est-à-dire le troisième but,
00:22:30un peu comme Roland Courbis qui dit
00:22:32il peut y avoir deux zéros,
00:22:34mais tant qu'il n'y a pas le 3-0, c'est pas fini.
00:22:36Et tu as, par exemple,
00:22:38la dernière actualité,
00:22:40PSG-Liverpool.
00:22:42Moi j'ai été toujours dans des équipes
00:22:44dans lesquelles on a toujours été quand même ultra-dominé.
00:22:46Mais par contre,
00:22:48alors sauf quand tu jouais contre Lyon
00:22:50à cette époque-là,
00:22:52les restes, on avait quand même une petite chance
00:22:54contre Lyon, c'était quand même très difficile.
00:22:56Et en fait, tu te dis,
00:22:58c'est à quel moment du match ?
00:23:00Et en fait,
00:23:02t'es vite fait rattrapé.
00:23:04Moi, par exemple, je marque un but,
00:23:06je marque un but contre Lens à domicile,
00:23:08donc en plus là, c'est gros derby.
00:23:10Je marque le but qui nous emmène à mener au score,
00:23:12donc le 1-0 pour nous.
00:23:14Donc là, t'as une joie extraordinaire,
00:23:16derby, tout machin.
00:23:18Mais en fait, t'es vite fait rattrapé par la patrouille
00:23:20parce que tu perds 2-1.
00:23:22Ah oui, du coup, ton but...
00:23:24C'est là où en fait, t'as l'égoïsme
00:23:26qui arrive en disant, c'est super
00:23:28parce que t'as marqué
00:23:30et il restera que 7 stats
00:23:32sans parler du match dans sa globalité, dans son contenu.
00:23:34Ça, ça arrive quand t'es un attaquant
00:23:36et comme tu dis, t'as un buteur né comme tu l'es.
00:23:38Quand tu perds un match par exemple 2-1
00:23:40mais que t'as marqué, t'es quand même satisfait
00:23:42intérieurement. Il faut pas se mentir.
00:23:44Un buteur est fait pour marquer des buts.
00:23:46Donc si lui, entre guillemets, remplit son job,
00:23:48alors après, ça dépend combien d'occasions il a raté,
00:23:50combien de situations il aurait pu encore
00:23:52donner l'avantage. Mais en général,
00:23:54t'as une toute petite satisfaction
00:23:56et je regarde tout le monde dans les yeux,
00:23:58vous êtes des menteurs.
00:24:00Parce qu'il y a cette petite satisfaction de dire
00:24:02tu travailles pour
00:24:04et tu réussis. Par contre,
00:24:06qu'est-ce qu'il a manqué ?
00:24:08Donc c'est là. C'est comme un gardien
00:24:10qui a eu l'impression, et là je vais prendre Donnarumma,
00:24:12en face de lui, t'as le gardien de Liverpool
00:24:14qui fait un match extraordinaire.
00:24:16Donnarumma, il a un arrêt décisif à faire.
00:24:18Tu le fais pas.
00:24:20Donc en fait, c'est un peu ce truc-là.
00:24:22Parce que Donnarumma aurait pu faire un très grand match,
00:24:24mais le décisif,
00:24:26il ne le fait pas. Donc à l'inverse,
00:24:28et c'est pour ça que les gardiens et les attaquants, en tout cas buteurs,
00:24:30sont toujours très potes,
00:24:32parce qu'on est toujours très décisifs.
00:24:34Notre rôle est décisif. De marquer,
00:24:36donner l'avantage ou revenir au score
00:24:38et inversement, conserver une cage,
00:24:40un clean sheet,
00:24:42conserver un petit peu comme a fait un peu le gardien de Liverpool,
00:24:44et puis t'as l'inverse,
00:24:46t'as la déception de Donnarumma,
00:24:48qui fait pas un mauvais match, mais il a un arrêt à faire,
00:24:50il ne le fait pas. Donc tu vois,
00:24:52c'est des rôles qui sont très similaires.
00:24:54Steve, t'avais annoncé, arrêtez de fumer
00:24:56le jour où tu deviendras un footballeur de Ligue 1.
00:24:58T'as tenu ta promesse ou pas ?
00:25:00J'ai dit ça après quand j'étais en équipe de France,
00:25:02et puis j'ai dit ça quand j'arrêterai ma carrière,
00:25:04et puis je te le dis toujours à mes 47 ans,
00:25:06on verra à 50.
00:25:08Parce que je suis tombé sur un article de l'équipe assez sympa
00:25:10où tu dis, je vais te reprendre au pour mot,
00:25:12la clope deux heures avant le match,
00:25:14c'était ma routine pour combattre le stress.
00:25:16Les portiers des stades me connaissaient tous,
00:25:18on fumait une cigarette ensemble, on discutait,
00:25:20puis chacun repartait faire son taf.
00:25:22J'ai trouvé ça génial.
00:25:24À l'époque, je ne pouvais pas le dire,
00:25:26mais j'ai rencontré beaucoup de présidents de Ligue 1,
00:25:28de Ligue 2, de National.
00:25:30Je vais donner deux exemples,
00:25:32vraiment, un à Toulouse,
00:25:34où je me retrouve,
00:25:36là je suis à côté des vestiaires.
00:25:38Mais c'était vraiment deux heures avant le match ?
00:25:40En plus, je n'étais pas tout seul.
00:25:42Je ne vais pas dire qui était avec moi,
00:25:44mais je n'étais pas tout seul.
00:25:46Et je n'étais pas tout seul de mon équipe,
00:25:48je n'étais pas tout seul de l'équipe adverse.
00:25:50Et je me suis retrouvé déjà dans des situations
00:25:52avec le stadier qui nous ouvrait le stade,
00:25:54les portes.
00:25:56Je me suis retrouvé avec des mecs
00:25:58avec qui je parlais.
00:26:00Je vais donner à Toulouse, par exemple,
00:26:02je rencontre l'équipe des éboueurs
00:26:04de la ville de Toulouse.
00:26:06Le mec me dit, Steve, c'est incroyable qu'on te voie là.
00:26:08Mais j'ai rencontré des présidents avant le match.
00:26:10J'ai rencontré d'autres joueurs.
00:26:12Tu rencontres des fois des arbitres.
00:26:14Et en fait,
00:26:16je ne dis pas que ça a provoqué certaines situations,
00:26:18mais c'était des moments assez cocasses.
00:26:20Voilà, c'était des moments assez cocasses.
00:26:22Et puis, forcément,
00:26:24on est dans une société aujourd'hui
00:26:26où ce n'est pas recommandé, bien sûr que non.
00:26:28Mais,
00:26:30toute raison gardée,
00:26:32moi je suis arrivé avec des mecs,
00:26:34quand j'ai commencé à jouer au foot,
00:26:36j'avais 70 ans.
00:26:38Ils n'avaient pas que de la moustache.
00:26:40Et si tu veux, moi j'ai vu des trucs,
00:26:42quand j'ai commencé à jouer au foot en national,
00:26:44c'est pour ça que
00:26:46c'était un sport de haut niveau
00:26:48pas pratiqué par des sportifs de haut niveau.
00:26:50C'est là la grosse évolution.
00:26:52Avant d'être des footballeurs, les gars, c'est des athlètes.
00:26:54Oui, complètement.
00:26:56T'en retrouves quasiment pas.
00:26:58T'en as encore quelques-uns, je suppose,
00:27:00qui fument, qui boivent.
00:27:02C'est évidemment très très bien.
00:27:04Oui, à Auxerre.
00:27:06À Auxerre, à l'extérieur,
00:27:08je m'en rappellerai toujours, Maxence Flachez me regarde.
00:27:10En fait, tu ne vas pas jouer avec ces chaussures-là, toi.
00:27:12Moi, forcément, chaussures
00:27:14un peu moulées,
00:27:16tout ça. Il me dit, t'as vu le temps dehors, là ?
00:27:18Je lui dis, oui, il pleut un peu. Auxerre, forcément,
00:27:20il pleut un peu.
00:27:22Et là, j'arrive,
00:27:24il me dit, non, tu me mets des vissées, là.
00:27:26Ok. Je me mets des vissées
00:27:28et à la fin du match, je lui dis, ouais, t'as raison, parce que j'ai bien gratté.
00:27:30Parce qu'en fait, le but que je marque,
00:27:32heureusement que j'ai une
00:27:34bonne emprise dans le sol pour démarrer.
00:27:36Et là, j'y vais
00:27:38et je ne dis pas que c'est un but
00:27:40important. Forcément, c'est le premier en Ligue 1.
00:27:42Mais c'est un but
00:27:44de gars qui en veut, quoi. Je me bats contre
00:27:46quatre mecs, je me fais défoncer les chevilles
00:27:48dans tous les sens parce que t'avais pas la vare.
00:27:50Donc les tacles, ils étaient quand même bien agressifs
00:27:52et bien, des fois, bien
00:27:54positionnés.
00:27:56Et ouais, c'est assez sympa.
00:27:58Après, comme je te dis, toi, on revient avec un partout,
00:28:00je crois, de mémoire.
00:28:02Mais là, c'était ton premier but et je l'ai bien fait.
00:28:04T'as un match particulièrement marquant
00:28:06avec le maillot de Valenciennes ?
00:28:08Marseille, à la maison. La troisième journée ?
00:28:10Ouais, parce que toi, on est en plein mois d'août.
00:28:12Quand t'as le calendrier...
00:28:14Alors quand t'arrives à Valenciennes, il y a quelque chose d'assez particulier.
00:28:16C'est que quand tu joues en national, ils espèrent la Coupe de France.
00:28:18Quand tu joues en Ligue 2, ils espèrent qu'ils vont
00:28:20descendre et se retrouver dans le même championnat.
00:28:22Et quand même la Coupe de France.
00:28:24Et quand t'arrives en Ligue 1,
00:28:26tu sais que tu vas jouer contre eux.
00:28:28Et là, c'est un truc de malade.
00:28:30Parce qu'avec l'FRVOM,
00:28:32il y a des histoires comme ça dans le foot.
00:28:34Dans le foot international, le foot national,
00:28:36il y a toujours... Mais c'est comme dans les petits villages.
00:28:38Il y a toujours des trucs comme ça, des rivalités.
00:28:40Mais là, c'est vraiment ancré.
00:28:42Il y a vraiment quelque chose.
00:28:44Et lors de ce match-là,
00:28:46c'était vraiment coché.
00:28:48Tu sentais que t'étais habité par quelque chose
00:28:50et il fallait que tu remplisses.
00:28:52Une mission.
00:28:54Tu vois, on a des images, là. Je suppose que ça va te rappeler
00:28:56des bons souvenirs. Je rappelle la date.
00:28:58On est en août 2017, c'est la troisième journée.
00:29:00Vous vous imposez 2-1, tu marques un doublé,
00:29:02dont un magnifique coup franc.
00:29:04À la base, tu ne dois pas tirer, c'est ça ?
00:29:06Pas du tout. Parce que la semaine...
00:29:08Alors déjà, dans la semaine,
00:29:10il fallait qu'on se prépare.
00:29:12C'était Marseille. C'était un gros Marseille, quand même.
00:29:14On arrive et...
00:29:16On prépare des choses à l'entraînement.
00:29:18Et puis Antoine Camboiré
00:29:20commence à nous dire...
00:29:22De toute façon, on avait préparé des choses.
00:29:24C'est un peu ça, la causerie. On avait préparé des choses.
00:29:26Mais en fait, si vous n'avez pas compris
00:29:28quelle est l'importance de ce match-là,
00:29:30je crois que je ne pourrais même pas vous apprendre ce que c'est.
00:29:32Donc qu'on joue en 4-4-2, en 3-5-2...
00:29:34Non !
00:29:36Vous devez dépasser ça,
00:29:38à être imprégné.
00:29:40On arrive au stade, tu sens que la vie débouge.
00:29:42Le stade
00:29:44d'AGCR, Tribune de Fer,
00:29:46tu sens que ça bouge vraiment.
00:29:48Et on arrive, on est menés 1-0.
00:29:50On fait 1-1.
00:29:52Je marque,
00:29:54sur une erreur de Tei-Tei-Wo.
00:29:56Et là, il y a ce coup franc,
00:29:58deuxième mi-temps.
00:30:00Et Djamel Belmadie, il me dit...
00:30:02J'arrive, je dis, ouais, il est un peu loin.
00:30:04Parce que Djamel, il a une bonne patte.
00:30:06Il avait tendance à être assez proche et à enrouler.
00:30:08Et je me mets à côté.
00:30:10Je lui fais, Djamel, est-ce que c'est loin pour toi ?
00:30:12Il me fait, ouais, c'est un peu loin pour que j'enroule,
00:30:14donc je vais sans doute faire une passe en cloche.
00:30:16Je lui dis, tu sais quoi, tu me fais la passe, je frappe.
00:30:18Il me fait, t'es sérieux ?
00:30:20Je pars, tu la pousses un tout petit peu devant.
00:30:22Et là, on est tous les deux.
00:30:24Et il y a Antoine Camboiré,
00:30:26je le sens qu'il siffle, parce qu'Antoine,
00:30:28on peut le voir encore aujourd'hui à Nantes,
00:30:30il siffle partout, pire qu'un arbitre
00:30:32ou un chef de gare.
00:30:34Et là, je sais que c'est pour moi.
00:30:36Djamel, il me regarde, il fait...
00:30:38Il fait comme ça, il fait...
00:30:40Bon, j'lui fais, tu sais quoi, on y va, on bouge pas.
00:30:42Il fait genre de pas l'entendre.
00:30:44Et là, et bing, ça part plein de lucarne.
00:30:46Et là, tu sens que le...
00:30:48Tu te sens investi d'une mission
00:30:50vraiment assez importante.
00:30:52J'ai toujours un peu d'émotion à le dire.
00:30:54C'est que... Parce qu'il y a des joueurs aussi,
00:30:56voilà, qui ont vécu des choses
00:30:58dans notre équipe depuis.
00:31:00Et des gens dans cette tribune.
00:31:02Et ce match-là restera
00:31:04une référence pour une génération.
00:31:06Et donc, c'est... Ouais, c'est avec grande émotion
00:31:08que tu te dis, bah, t'as fait un truc.
00:31:10C'est pas d'avoir battu... Parce que
00:31:12dans cette équipe de Marseille, j'ai plein de potes.
00:31:14Mais c'est d'avoir battu Marseille.
00:31:16Et pour que Valenciennes avance...
00:31:18Parce que depuis,
00:31:20elle a avancé, alors un peu reculé ces derniers temps.
00:31:22Mais il fallait que
00:31:24les gens de Valenciennes et valencienois
00:31:26fassent une sorte de deuil et passent par cette victoire
00:31:28et à la maison.
00:31:30Donc, avec cette génération de joueurs.
00:31:32Comme je te disais, il y en avait plusieurs
00:31:34qui arrivaient de National, de Ligue 2.
00:31:36Et là, t'arrivais et tu battais Marseille à la maison.
00:31:38Quand je regarde, Steve, ton passage à Valenciennes,
00:31:40je me dis, mais comment tu as fait pour garder
00:31:42les pieds sur terre ? T'es le meilleur buteur de National,
00:31:44de Ligue 2. T'arrives en Ligue 1,
00:31:46t'es un ovni. Tu finis deux fois
00:31:48deuxième meilleur buteur. La première année, derrière Paoletta, quand même.
00:31:50En fait, il y a un truc, c'est que là-bas...
00:31:52Alors, déjà d'une, il y a ma femme. Il y a ma femme,
00:31:54il y a les enfants, il y a mes amis. Et puis, il y a un truc,
00:31:56c'est que les gens te le rappellent bien.
00:31:58Et tous ceux qui arrivaient à Valenciennes,
00:32:00en tout cas, ils devaient
00:32:02bien comprendre très, très rapidement
00:32:04qu'ici, il fallait d'abord bosser.
00:32:06Et même, je dis bien,
00:32:08et même, si t'y arrivais,
00:32:10tu devais quand même passer en ville, tu devais emmener tes enfants à l'école.
00:32:12Ça, c'était un petit peu...
00:32:14Jean-Louis Borlot, président d'honneur
00:32:16du club et puis Francis de Courrières,
00:32:18qui nous le rappelait quand on est arrivé à Valenciennes,
00:32:20il a dit... Ils ont dit,
00:32:22vous faites vos courses à Valenciennes,
00:32:24vous allez acheter vos fringues à Valenciennes, vos voitures à Valenciennes,
00:32:26vos enfants, ils sont à l'école à Valenciennes,
00:32:28vous allez dans un resto à Valenciennes, vous allez dans des bars à Valenciennes,
00:32:30que je vois personne en Lille, en Belgique et tout,
00:32:32même si on le faisait de temps en temps,
00:32:34très souvent même. Mais il disait,
00:32:36vous consommez ici.
00:32:38Et le matin, on avait, toi, un petit rituel avec les joueurs.
00:32:40C'était, on allait dans un petit bar PMU
00:32:42et on prenait notre café.
00:32:44Ils sont devenus des gens,
00:32:46des amis aussi aujourd'hui.
00:32:48C'est super. C'est imprégné de la culture de la ville.
00:32:50Après, il ne faut pas
00:32:52arrondir tout ça en disant
00:32:54c'était extraordinaire plus que ça,
00:32:56parce que ça appartient à un lieu,
00:32:58à une histoire.
00:33:00Ceux qui ne le font pas, ce n'est pas bien grave.
00:33:02Tu vois ce que je veux dire ? Nous, on a vécu ce moment-là.
00:33:04De se dire que ça peut se dupliquer,
00:33:06c'est compliqué.
00:33:08En tout cas, après quatre magnifiques saisons
00:33:10à Valenciennes, tu pars.
00:33:12Je suppose que ça a un peu mal au cœur, mais tu signes à Caen
00:33:14en juin 2008. Tu fais un super début de saison.
00:33:16Raymond Domenech te sélectionne
00:33:18en équipe de France pour un match amical face à l'Uruguay.
00:33:20Comment tu l'apprends, Steve ?
00:33:22Tu peux me décrire cette scène-là ?
00:33:24Je suis un peu déçu, puisque je m'attends
00:33:26à être sélectionné le coup d'avant.
00:33:28Ou même voir à la fin de Valenciennes.
00:33:30J'arrive à Caen.
00:33:32On fait un début de saison.
00:33:34Il y a un premier coup,
00:33:36sur l'équipe de France.
00:33:38Je ne suis pas appelé.
00:33:40Je me dis que là, je pense que c'est fini.
00:33:42J'avais fait un bon début de saison.
00:33:44J'avais fait une bonne saison à Valenciennes avant.
00:33:46Je me dis que là, c'est plié.
00:33:48Il n'y a pas vraiment de gros absents.
00:33:50Mon épouse a une course à faire.
00:33:52Moi, je reste avec le petit.
00:33:54Avec Joris, je reste à la sieste.
00:33:56Non, c'était Marius.
00:33:58Je suis à la sieste.
00:34:00Téléphone coupé.
00:34:02Tu n'y penses pas du tout à ce moment-là ?
00:34:04Franchement, je n'y pense pas du tout.
00:34:06Je crois que j'avais même perdu le rendez-vous.
00:34:08Il y a l'annonce.
00:34:10Je me réveille.
00:34:12J'allume la télé.
00:34:14Surprise !
00:34:16Et là, j'allume le téléphone.
00:34:18Le bordel.
00:34:20Pendant 24 heures.
00:34:22Mon épouse arrive.
00:34:24Je n'avais toujours pas répondu au téléphone.
00:34:26Je lui dis une réflexion qui est propre à nous deux.
00:34:28Je lui dis qu'on y est.
00:34:30On est en équipe de France.
00:34:32Après, je lui dis qu'on prend un café.
00:34:34On fait une clope.
00:34:36Après, je vais quitter.
00:34:38Je sais que le club m'appelle.
00:34:40Il y a une conférence de presse.
00:34:42Il y a pas mal de choses à organiser.
00:34:44Quand on n'était plus habitué à avoir
00:34:46un international à équipe de France.
00:34:48Il y avait des internationaux
00:34:50de d'autres nations.
00:34:52Là, ça part. Pendant 24 heures.
00:34:54C'est le bordel.
00:34:56Jusqu'à fêter ça avec mon président
00:34:58et mon entraîneur.
00:35:00Jean-François Fortin.
00:35:02Et Franck Dumas.
00:35:04Ils me disent que je dois aller au resto.
00:35:06On va au resto tous les trois.
00:35:08Ça n'a pas fini trop tard.
00:35:10En même temps, c'est normal.
00:35:12Le bizutage.
00:35:14Il y en avait déjà à l'époque.
00:35:16Tu étais déjà chanté debout sur la table ?
00:35:18Oui.
00:35:20J'étais assez basique.
00:35:22Je savais que je n'allais pas revenir.
00:35:24Il fallait que je profite de l'occasion.
00:35:26Après, c'est assez bizarre.
00:35:28Au final, c'est ma première sélection.
00:35:30Je n'ai jamais fait de sélection de jeunes.
00:35:32Première sélection.
00:35:34Et j'ai pratiquement 30 ans.
00:35:36C'est hallucinant.
00:35:38Est-ce que je dois me faire busiter ?
00:35:40J'y passe.
00:35:42Par contre,
00:35:44Franck Ribéry m'avait demandé
00:35:46qu'on soit en chambre tous les deux.
00:35:48On s'était déjà connus en national.
00:35:50On s'était croisés.
00:35:52C'était sympa pour l'intégration.
00:35:54Quand tu arrives à 30 ans en équipe de France,
00:35:56tu as déjà un peu d'expérience.
00:35:58Tu as quand même des étoiles dans les yeux.
00:36:00Le maillot bleu,
00:36:02les joueurs...
00:36:04J'ai pris conscience
00:36:06très rapidement.
00:36:08J'en ai discuté avec Franck Dumas.
00:36:10Je voulais avoir des réponses
00:36:12d'une personne qui l'avait vécu.
00:36:14Ce que m'a dit Franck,
00:36:16c'est de faire attention à ne pas être spectateur.
00:36:18Il faut que tu sois acteur.
00:36:20Quand tu arrives à Clairefontaine,
00:36:22il y a tout un contexte.
00:36:24Il y a des joueurs.
00:36:26Moi, je suis en concurrence avec Thierry Henry,
00:36:28Trézéguet, Anelka.
00:36:30T'as Benzema qui est là dans le coin.
00:36:32T'as du Ribéry.
00:36:34T'as du Nasri.
00:36:36C'est des équipes de fous.
00:36:38Le courant passe bien avec tous les gars ?
00:36:40Il passe bien,
00:36:42mais il y a un peu de distance.
00:36:44Je ne les croise pas plus que ça.
00:36:46Ils se croisent depuis l'âge de 15-16 ans.
00:36:48Ils jouent tous dans les plus grands championnats,
00:36:50dans les plus grandes équipes.
00:36:52T'arrives de Valenciennes,
00:36:54de Caen,
00:36:56tu ne peux pas avoir la prétention
00:36:58de discuter avec tout le monde.
00:37:00Comme Rod Fanny, Hugo Loris,
00:37:02c'était leur première sélection,
00:37:04tu te mets avec ces gars-là.
00:37:06Derrière, il en a 99 de plus que moi.
00:37:08T'es dans une nouvelle équipe,
00:37:10donc tu y vas tranquille.
00:37:12Ça m'a un peu marqué.
00:37:14Je savais que ce serait la seule sélection.
00:37:16Tu étais déjà persuadé à ce moment-là
00:37:18ou c'est avec du recul que tu dis ça ?
00:37:20Non, parce que c'est une déception.
00:37:22Après, quand j'arrête ma carrière,
00:37:24je me dis que j'aurais pu en faire derrière.
00:37:26Parce que je fais une bonne sélection.
00:37:28Je fais une bonne entrée de match.
00:37:30Je fais 45 minutes qui sont bien.
00:37:32Derrière, il y a une demi-saison avec Caen
00:37:34qui est un peu plus difficile.
00:37:36Moi, j'arrive à conserver.
00:37:38C'est un peu le paradoxe.
00:37:40Une fois, j'ai fait un article
00:37:42en disant que je n'ai pas fait
00:37:44une si mauvaise saison que ça.
00:37:46Je marque quand même 14 buts
00:37:48et c'est là où, comme je pars à Monaco,
00:37:50je me dis qu'il y a la Coupe du Monde
00:37:52l'année d'après.
00:37:54Si je m'impose à Monaco,
00:37:56ça peut être sympa.
00:37:58Là, tu me fais une belle transition
00:38:00puisque tu t'apprêtes à signer
00:38:02le contrat de ta vie à Monaco
00:38:04avec un double enjeu, un club phare
00:38:06et la Coupe du Monde en ligne de mire
00:38:08en 2010 en Afrique du Sud.
00:38:10Le rêve va se transformer en cauchemar
00:38:12puisque tu veux faire une visite médicale
00:38:14qui relève d'une anomalie cardiaque
00:38:16avec pour risque la mort suite.
00:38:184 juillet 2009, arrête ta carrière.
00:38:20Tu l'annonces. Une balle en plein cœur.
00:38:22C'est comme ça que tu décris cet événement
00:38:24et c'est aussi le titre du livre
00:38:26que tu as sorti.
00:38:28On avait commencé à l'écrire avec David Berger
00:38:30au mois de janvier, au mois de décembre
00:38:32et ça ne s'appelait pas du tout comme ça.
00:38:34En fait, on n'avait pas de titre.
00:38:36Le titre est arrivé...
00:38:38Ça commençait parce que
00:38:40David, qui est un ami,
00:38:42qui est sur Canal, me dit
00:38:44il va falloir que tu mettes des mots
00:38:46et qu'on explique ce qui se passe.
00:38:48T'es ce gamin, avec toute l'histoire,
00:38:50mais comment ça se fait
00:38:52que t'es en équipe de France 1 en fait ?
00:38:54Il va falloir qu'on le verbalise.
00:38:56Et je dis, ouais, il n'y a pas de souci, David.
00:38:58Donc on commence à écrire.
00:39:00Je lui dis, vas-y, écris un peu
00:39:02parce qu'on est très proches.
00:39:04Il venait une fois par semaine,
00:39:06une fois tous les 15 jours à Caen.
00:39:08On écrivait ensemble. Il y avait mon épouse aussi
00:39:10qui témoignait, des potes à droite et à gauche.
00:39:12Un témoignage
00:39:14qu'une sorte de bio.
00:39:18Le livre commence à trouver son chemin.
00:39:20Paragraphe après paragraphe.
00:39:22Il y a des thèmes.
00:39:24On commence à plus ou moins voir un titre
00:39:26parce que c'est Monaco, donc banco à Monaco.
00:39:28Tu te dis, pourquoi pas ?
00:39:30Tu trouves ton éditeur.
00:39:32Édition du Rocher. Oh putain, c'est incroyable !
00:39:34Et en fait,
00:39:36j'appelle David et je lui dis,
00:39:38stop, on arrête.
00:39:40Tu trouves très vite le titre après ?
00:39:42Oui, on le trouve assez rapidement
00:39:44parce qu'il a fallu qu'on réécrive.
00:39:46Il a fallu qu'on réintègre
00:39:48ce gros épisode.
00:39:50Il a fallu
00:39:52qu'on réorganise et que David
00:39:54fasse un superbe travail là-dessus.
00:39:58C'est parce que j'arrête
00:40:00et ça se fait à ce qu'on trouve
00:40:02un autre titre.
00:40:04Tu peux me raconter ce moment où le médecin t'annonce
00:40:06que ta carrière va devoir
00:40:08s'arrêter ?
00:40:10Elle s'arrête.
00:40:14Je fais la visite médicale normale
00:40:16à l'hôpital de Grasse à Monaco.
00:40:18J'étais un peu stressé.
00:40:20Ça faisait trois jours que j'étais
00:40:22sur Monaco où il ne fallait pas
00:40:24que ça se sache.
00:40:26J'étais dans un hôtel trois jours.
00:40:28J'étais un peu en incubation.
00:40:30Et là, tu arrives
00:40:32et visite médicale.
00:40:34Je suis un peu stressé,
00:40:36je n'ai pas bien dormi.
00:40:38J'ai un petit souci.
00:40:40On fait des examens complémentaires.
00:40:42Je monte sur Paris
00:40:44pour faire une angiographie.
00:40:46Je vois l'une des plus belles
00:40:48images de ma vie.
00:40:50Je vois mon cœur dans une salle noire
00:40:52avec l'angiographie cardiaque
00:40:54où j'ai mon cœur qui s'illumine en live.
00:40:56C'est toujours été l'une des plus belles
00:40:58images de ma vie avec la naissance de mes enfants.
00:41:02On revient sur Monaco.
00:41:04On s'apprête à signer.
00:41:06On est dans une salle au stade Louis II.
00:41:08Il y a tous les représentants du club.
00:41:10On commence à signer.
00:41:12Il y a Marc Keller
00:41:14qui sort de la pièce,
00:41:16qui était DG à l'époque.
00:41:18Il revient,
00:41:20mauvaise tête.
00:41:22C'est pour ça que depuis c'est venu un ami, Marc,
00:41:24parce qu'on a vécu quelque chose d'incroyable.
00:41:26C'est à mon tour d'y aller.
00:41:28Philippe Kuenz, le docteur de Monaco,
00:41:30je rentre dans sa salle et il me dit
00:41:32les examens ne sont pas du tout concluants
00:41:34mais c'est encore pire.
00:41:36Il va falloir qu'on mette un terme à ta carrière.
00:41:38C'est l'état de choc.
00:41:40Je lui dis comme ça.
00:41:42C'est un ami, Philippe.
00:41:44Je lui dis
00:41:46que je m'attendais à pire.
00:41:48Je te jure, je lui dis que je m'attendais à pire.
00:41:50Franchement, quand il m'a dit ça,
00:41:52je me suis dit
00:41:54que je m'attends à quelque chose de très grave.
00:41:56Sur l'instant,
00:41:58il y a des maladies très graves.
00:42:00Il n'y en a pas que le foot.
00:42:02Malheureusement,
00:42:04on est tous entouré de personnes qui vivent des moments très difficiles
00:42:06sur la maladie
00:42:08et où tu as un laps de temps
00:42:10très court ou moyen terme.
00:42:12Je lui dis que je m'attendais à quelque chose
00:42:14de beaucoup plus grave.
00:42:16Il me dit que je n'étais pas sérieux.
00:42:18Je lui dis que j'arrête le foot.
00:42:20Mais ça va ou pas ?
00:42:22Oui, ça va.
00:42:24Je retourne dans la pièce.
00:42:26Tout le monde est au courant.
00:42:28On arrête.
00:42:30Là, ça enfile quelque chose
00:42:32qui est assez incroyable en termes d'émotion.
00:42:34Je n'ai pas le temps de digérer.
00:42:36Je suis à Monaco.
00:42:38Je demande à Guy
00:42:40si je peux aller parler au joueur
00:42:42avec qui j'aurais dû jouer.
00:42:44Tu as fait quelques entraînements avec eux ?
00:42:46Non, ça c'est après.
00:42:48J'arrive et je parle au joueur.
00:42:52Je leur livre un discours
00:42:54de pas longtemps,
00:42:56entre 7 et 10 minutes,
00:42:58où je finis en larmes.
00:43:00Je leur dis tout simplement
00:43:02qu'ils prennent conscience.
00:43:04Maintenant, c'est fini.
00:43:06Je devais être avec eux.
00:43:08Je vais voir Guy.
00:43:10On a quelques formalités juridiques à faire.
00:43:12Au final,
00:43:14j'appartiens toujours à Caen.
00:43:18Je lui demande une chose
00:43:20au capitaine.
00:43:22Est-ce qu'on peut aller manger ensemble ?
00:43:24On a fait une superbe réunion.
00:43:26Avec les joueurs
00:43:28avec qui j'aurais dû jouer.
00:43:30Je rentre dans mon quotidien,
00:43:32mais dans un nouveau quotidien
00:43:34que je ne connais pas.
00:43:36On est début juillet.
00:43:38Je rentre à Caen.
00:43:40On arrive dans des problèmes juridiques,
00:43:42administratifs.
00:43:44Ça fait 15 ou 16 ans.
00:43:46Je le vois avec beaucoup de sportifs.
00:43:48Prendre la décision d'arrêter une carrière,
00:43:50c'est pareil.
00:43:52On anticipe, on appréhende.
00:43:54Ça demande du temps.
00:43:56Comment on fait pour faire le deuil ?
00:43:58Déjà d'une,
00:44:00tu ne le fais pas.
00:44:02Je pense qu'il ne faut pas le faire.
00:44:04J'ai toujours pris ça comme un livre
00:44:06avec des pages et des chapitres.
00:44:08Tout en sachant qu'il faut séquencer.
00:44:10J'ai mis longtemps
00:44:12à valider cette séquence.
00:44:14Je suis plutôt en séquence.
00:44:16Il a fallu que je discute avec des amis.
00:44:18Je me suis trouvé en bad trip plusieurs fois.
00:44:20C'est un projet.
00:44:22Avoir un sens.
00:44:24Je le dis avec toute transparence.
00:44:26Avoir un sens familial.
00:44:28Enfant, famille,
00:44:30femme, conjoint.
00:44:32Ça a du sens,
00:44:34mais ça l'avait déjà.
00:44:36Ça donne une évolution.
00:44:38Tu n'es plus au milieu,
00:44:40mais tu es dans.
00:44:42Il faut donner du sens à sa vie.
00:44:44Il y a des complexités qui arrivent.
00:44:46C'est la chanson d'Aznavour.
00:44:48Les amours, les emmerdes et mes amis.
00:44:50C'est le début des emmerdes qui arrivent.
00:44:52Des gros gros emmerdes.
00:44:54Les assurances.
00:44:56Des complexités juridiques.
00:44:58Elles sont toujours d'actualité.
00:45:00C'est assez incroyable.
00:45:02C'est comme ça.
00:45:04Il faut que tu trouves des projets.
00:45:08C'est là où tu t'adaptes.
00:45:10Tu as des sensibilités.
00:45:12Tu as des connaissances.
00:45:14Tu essaies d'activer les choses.
00:45:16On peut le dire.
00:45:18Tu as 46 ans aujourd'hui.
00:45:20Ça ne te dérange pas.
00:45:22Tu vieillis très bien.
00:45:24Je te tiens à te le dire.
00:45:26Je fais tout pour.
00:45:28Le plus longtemps possible.
00:45:30Je crois que tu cours beaucoup.
00:45:32Les dernières 3000 km.
00:45:34C'est pas mal.
00:45:36Tu as fait coach, préparateur mental.
00:45:38Analyste vidéo.
00:45:40Tu viens ici pour nous en parler.
00:45:42Une reconversion plus que réussie.
00:45:44T'as emmené cette caméra intelligente.
00:45:46Elle filme et analyse les matchs automatiquement.
00:45:48Tu vas voir.
00:45:50Je n'ai pas fait comme...
00:45:52Beaucoup de plateaux.
00:45:54Il faut que tout soit propre.
00:45:56Jusqu'à l'arrivée du Bénin.
00:45:58J'ai filmé au Bénin.
00:46:00Il y a de la terre.
00:46:02C'est pour te dire que ça s'utilise.
00:46:04Vraiment.
00:46:06Je conseille tous les clubs là-dessus.
00:46:08Si tu veux.
00:46:10Rapidement.
00:46:12Après tous les métiers que j'ai fait.
00:46:14J'ai rencontré Laurent Nacry.
00:46:16Directeur marketing France.
00:46:18Il cherchait un ambassadeur.
00:46:20Sur la France et les pays francophones.
00:46:22Qu'il y avait du sens entre le milieu professionnel et amateur.
00:46:24Bingo.
00:46:26Il n'y en a pas 50.
00:46:28Qui savent un peu communiquer.
00:46:30Qui savent un peu vendre.
00:46:32C'est ce que je fais depuis 15 ans.
00:46:34Je suis toujours dans le commerce.
00:46:36Ils se connaissaient.
00:46:38C'était l'un de mes premiers projets.
00:46:40La captation vidéo.
00:46:42Quand j'ai passé mes diplômes d'entraîneur.
00:46:44Que j'avais présenté.
00:46:46J'étais un peu déjà au courant.
00:46:48Il me dit.
00:46:50Je voudrais qu'on fasse un tour de France ensemble.
00:46:52On est parti sur 6 dates.
00:46:54Au bout de 3 dates.
00:46:56J'ai envie de proposer un truc.
00:46:58J'ai envie de vous proposer.
00:47:00C'est une boîte qui est au Danemark.
00:47:02Sur les pays francophones.
00:47:04J'ai envie de vous proposer un projet.
00:47:06C'est d'être distributeur.
00:47:08On a collaboré ensemble.
00:47:10Pour me formaliser.
00:47:12Quand tu rentres dans une boîte.
00:47:14Quand tu es attaché à une boîte.
00:47:16Tu dois bien t'y attacher.
00:47:18Ce que j'adore.
00:47:20C'est dans l'ADN du foot amateur.
00:47:22Quand tu te rends compte.
00:47:24Que cette petite caméra.
00:47:26Elle a pour objectif.
00:47:28C'est VO.
00:47:30On est à la 3ème génération.
00:47:32On est à peine à 800 grammes.
00:47:34Le principe de base.
00:47:36C'est la démocratisation.
00:47:38De la captation vidéo.
00:47:40Elle est autonome.
00:47:42Elle suit le ballon.
00:47:44Depuis très peu.
00:47:46Elle suit les joueurs.
00:47:48On arrive dans un système.
00:47:50Autonome.
00:47:52On n'a plus besoin de bénévoles.
00:47:54Être bénévole dans un club.
00:47:56Je sais ce que c'est.
00:47:58Avec un caméscope.
00:48:00Avec toutes les erreurs.
00:48:02La perte d'image.
00:48:04J'ai été entraîneur.
00:48:06Je sais ce que c'est.
00:48:08La lassitude.
00:48:10Filmer 4 matchs d'affilée.
00:48:12Un samedi après-midi.
00:48:14Au départ.
00:48:16La semaine d'après.
00:48:18Ta mère est morte.
00:48:20La semaine d'après.
00:48:22VO.
00:48:24C'est une captation.
00:48:26Elle suit le ballon.
00:48:28Elle dézoome en 4K.
00:48:30J'ai rarement vu un produit.
00:48:32C'est là que ça devient drôle.
00:48:34Quand tu es coach.
00:48:36Tu es tout seul.
00:48:38Tu as un staff.
00:48:40Tu es tout seul.
00:48:42Il manque de moyens.
00:48:44Ce qui est normal.
00:48:46Être entraîneur n'est pas un métier.
00:48:48Tu vends des fenêtres.
00:48:50Un appartement.
00:48:52Du poisson.
00:48:54Tu es entraîneur.
00:48:56C'est bien.
00:48:58On a capté.
00:49:00Le plaisir.
00:49:02C'est énorme.
00:49:04L'analyse vidéo.
00:49:06Ça fait peur à tout le monde.
00:49:08C'est un gros mot.
00:49:10On associe ça au football professionnel.
00:49:12On voit les images.
00:49:14On voit.
00:49:16Ça suit des séquences de jeu.
00:49:18Ça dézoome.
00:49:20On est sur la captation autonome.
00:49:22La caméra ne bouge pas.
00:49:24Elle est sur un trépied.
00:49:26Sécurisée.
00:49:28On voit.
00:49:30Tu imagines.
00:49:32Le joueur qui n'a pas cette séquence.
00:49:34Il doit être dégoûté.
00:49:36On est sur la captation autonome.
00:49:38Derrière l'analyse vidéo.
00:49:40C'est un métier.
00:49:42Il faut avoir du temps.
00:49:44Il y a un truc entre les deux.
00:49:46Le séquençage intelligent.
00:49:48Toutes les actions de jeu.
00:49:50Elles sont séquencées.
00:49:52Par des séquences de 15 à 20 secondes.
00:49:54Tu peux les modifier.
00:49:56Ce travail de séquençage.
00:49:58Coup de pied arrêté.
00:50:00Frappe au but faute.
00:50:02Tout ça, c'est séquencé.
00:50:04Sur un match d'une heure et demie.
00:50:06Pour un bon analyse vidéo.
00:50:08Il faut entre 4 et 5 heures de travail.
00:50:10Tu enlèves une heure et demie.
00:50:12Une heure et demie facile.
00:50:14Ça le fait pour les deux équipes.
00:50:18Les deux premiers leviers.
00:50:20C'est énorme.
00:50:22Si tu veux te spécialiser.
00:50:24Tu enlèves ça.
00:50:26Si ton entraîneur gagne du temps.
00:50:28Les entraîneurs veulent le faire.
00:50:30Tu peux te concentrer sur le jeu global.
00:50:32Ce n'est pas une phase arrêtée.
00:50:34Tu as un 3e outil.
00:50:36Un outil de montage.
00:50:38De séquençage.
00:50:40Intégré.
00:50:42A la plateforme.
00:50:44Tu as un volet à 180 degrés.
00:50:46Comme la caméra.
00:50:48A 180 degrés.
00:50:50Qui optimise ton temps.
00:50:52Autonome et intelligent.
00:50:54Il y a un autre volet pour fermer à 360.
00:50:58Tu as du live.
00:51:00Tu mets une puce 5G.
00:51:02En wifi.
00:51:04Tu fais du live.
00:51:06Il y a une grosse évolution sur l'A3.
00:51:08Tu as un lien RTMP.
00:51:10C'est un peu vulgaire ce que je dis.
00:51:12Tu peux l'envoyer sur ton Facebook.
00:51:14Ou sur ton Youtube.
00:51:16Ou sur une autre plateforme.
00:51:18J'appelle beaucoup de présidents.
00:51:20J'arrive aujourd'hui.
00:51:22Avec les clubs que je suis.
00:51:24J'arrive à leur faire gagner entre 150 et 450 euros.
00:51:26En faisant des lives.
00:51:28Ça s'appelle les droits télé.
00:51:30Oui c'est ça.
00:51:32Quand tout est bien légiféré.
00:51:34Quand tu es bien positionné.
00:51:36Quand il y a une certaine méthodologie.
00:51:38Du projet club.
00:51:40Là j'intègre la caméra dans le projet club.
00:51:42Aujourd'hui on arrive à dégager des revenus.
00:51:44On arrive aussi quand même.
00:51:46Parce qu'au travers des lives.
00:51:48On a une mise en avant des sponsors.
00:51:50Ce qui est quand même très important.
00:51:52Dans le milieu amateur.
00:51:54Donc vraiment tu as un volet à 360.
00:51:56Et là pour finir le 360.
00:51:58Je finis un petit peu sur.
00:52:00La nouvelle mise à jour qui est arrivée.
00:52:02C'est la mise à jour du suivi des joueurs.
00:52:04Et des deux équipes.
00:52:06Donc là on avait les séquences avec ballon.
00:52:08Et on a les séquences avec joueurs.
00:52:10Avec ou sans ballon.
00:52:12Donc t'imagines que demain.
00:52:14Sans prévenir de l'avenir.
00:52:16C'est génial.
00:52:18Avec une seule caméra.
00:52:20Il n'y aura plus de gilet GPS.
00:52:22Ce que je trouve bien.
00:52:24Au début je me disais.
00:52:26T'as un rôle de distributeur.
00:52:28Cette caméra.
00:52:30Elle sert à juste filmer les matchs.
00:52:32Ce qui est déjà énorme.
00:52:34C'est génial.
00:52:36Quand on est rentré dans le détail.
00:52:38Des séquençages.
00:52:40De l'analyse vidéo.
00:52:42C'est une évolution pour le milieu amateur.
00:52:44Et de beaucoup de sports.
00:52:46Le rugby.
00:52:48Le volet.
00:52:50Le hockey sur gazon.
00:52:52J'ai testé un peu sur le paddle.
00:52:54Et le tennis.
00:52:56Il faut être assez tolérant.
00:52:58Mais en tout cas.
00:53:00Les deux sports privilégiés.
00:53:02Chez VO.
00:53:04De façon prioritaire.
00:53:06Football.
00:53:08Rugby.
00:53:10On a aussi une analyse et un séquençage.
00:53:12J'accompagne aussi des clubs de rugby.
00:53:14Et après tous les autres sports.
00:53:16On est déjà sur une captation.
00:53:18Par contre on a le volet.
00:53:20Où on a le logiciel.
00:53:22De montage vidéo intégré.
00:53:24On va dire que ce qui facilite.
00:53:26Pour les autres sports collectifs.
00:53:28Donc volet, basket, hand.
00:53:30C'est d'avoir la captation autonome.
00:53:32J'ai fait ça avec des clubs de hand.
00:53:34C'est le jour et la nuit.
00:53:36C'est lunaire.
00:53:38Par contre quand on arrive sur le foot.
00:53:40Ils se disent.
00:53:42Ah ouais mais c'est de l'analyse vidéo.
00:53:44Non, tu l'as très bien dit.
00:53:46D'abord on capte.
00:53:48On capte le match.
00:53:50Il se séquence.
00:53:52Et après on peut le monter.
00:53:54Après l'analyse vidéo.
00:53:56Et moi quand j'accompagne des entraîneurs et des clubs.
00:53:58L'analyse vidéo c'est un métier.
00:54:00Parce que pour faire une analyse vidéo.
00:54:02Il faut avoir une compréhension du jeu.
00:54:04Et une connaissance du jeu.
00:54:06C'est pas que simplement de séquencer.
00:54:08Tu pourrais monter des séquences.
00:54:10C'est à dire que tu sais ce que tu as dans le corner.
00:54:12Donc tu regardes le match.
00:54:14Moi tu me découpes toutes les séquences arrêtées.
00:54:16Par contre pour être analyse vidéo.
00:54:18Il faut avoir une connaissance.
00:54:20Et une expertise du jeu.
00:54:22Donc déjà on a un apprentissage là dessus.
00:54:24Et après qu'on va emmener sur l'analyse vidéo.
00:54:26Quels sont les besoins.
00:54:28Quelles sont les orientations.
00:54:30Les objectifs attendus par l'entraîneur.
00:54:32Et si on veut se le procurer cette caméra.
00:54:34En contact.
00:54:36Le prix Steve.
00:54:38Aujourd'hui sur une caméra comme celle-ci.
00:54:40Parce qu'elle est liée avec un abonnement.
00:54:42Qui gère justement toute la plateforme.
00:54:44Le cloud et tout ça.
00:54:46Avec plusieurs utilisateurs.
00:54:48Parce que c'est ça aussi.
00:54:50Les partages.
00:54:52Aujourd'hui on est sur un matériel.
00:54:54Je vais parler en retaxe.
00:54:56Même si la plupart des clubs.
00:54:58Ne sont pas régiés à la TVA.
00:55:00Mais on est à peu près sur l'ordre des 3000 euros.
00:55:02La première année.
00:55:04C'est très intéressant ce que tu dis Lucien.
00:55:06Tu sais pourquoi.
00:55:08Parce qu'on a toujours opposé.
00:55:10L'amateur à la performance.
00:55:12En disant c'est du loisir.
00:55:14Moi j'ai le droit de m'amuser.
00:55:16Et d'être performant quand même.
00:55:18Moi quand je vais courir.
00:55:20Je suis d'accord.
00:55:22Il fait beau.
00:55:24Mais j'ai envie de me la mettre.
00:55:26Quand il fait mauvais.
00:55:28Je vais y aller aussi.
00:55:30Mais je vais me faire plaisir.
00:55:32Quand on dit de l'amateur.
00:55:34On dit toujours c'est du plaisir.
00:55:36Ce n'est pas de la compète.
00:55:38Déjà ça dépend de l'âge.
00:55:40Ça dépend si tu es dans un registre.
00:55:42Toi même de compétition.
00:55:44Est-ce que tu vas aller chercher tel club.
00:55:46Pour tel projet club.
00:55:48Mais il ne faut pas opposer.
00:55:50L'amateur à la performance.
00:55:52On le voit de plus en plus.
00:55:54Sur tous les réseaux sociaux.
00:55:56Il y a des entraîneurs qui sortent de partout.
00:55:58Des entraîneurs individuels.
00:56:00À un moment donné.
00:56:02Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:56:04Je ne dis pas que c'est la responsabilité des clubs.
00:56:06C'est pas que la responsabilité du joueur dans l'individu.
00:56:08Mais comme aujourd'hui.
00:56:10Les réseaux sociaux ont individualisé le joueur.
00:56:12Moi j'ai entraîné en amateur.
00:56:14Je vois très bien ce que c'est.
00:56:16Je ne dis pas que je me prétends.
00:56:18Il y a des personnes qui sont beaucoup plus convaincues que moi.
00:56:20Et investis que moi.
00:56:22Tous les jours et encore aujourd'hui.
00:56:24Il ne faut pas opposer pour moi.
00:56:26La performance au milieu amateur.
00:56:28Sur quelle performance on parle ?
00:56:30J'ai des clubs en D6.
00:56:32J'ai des clubs.
00:56:34Je pense à des potes qui sont pas loin des Pyrénées.
00:56:36Mais ils y jouent à 7.
00:56:38Tous les week-ends.
00:56:407 contre 7.
00:56:42Bonjour à Mathieu Ravie.
00:56:44Mais ils sont dans la performance.
00:56:46Et le plaisir vient après.
00:56:48Petite brochette.
00:56:50Mais par contre sur l'instant du jeu.
00:56:52Ils veulent bien faire les choses.
00:56:54Et ça c'est de la performance.
00:56:56Ils veulent mettre un bon échauffement.
00:56:58C'est sûr qu'ils ne vont pas tout faire bien.
00:57:00Dans la mise en avant du match.
00:57:02Dans la préparation de la semaine.
00:57:04Peut-être.
00:57:06Mais sur l'instant du jeu.
00:57:08Ils veulent être performants.
00:57:10Donc aujourd'hui ça participe.
00:57:12Je ne dis pas une évolution.
00:57:14Je dis plutôt que c'est quelque chose qui vient renforcer le projet club.
00:57:16Qui vient donner des nouveaux outils aux éducateurs.
00:57:18Et qui facilite un petit peu toutes ces connexions.
00:57:20C'est-à-dire entre le joueur.
00:57:22Le supporter.
00:57:24Les collectivités territorielles.
00:57:26Il y a toujours le savoir-faire.
00:57:30Et puis il y a aussi le faire savoir.
00:57:32Savoir-être.
00:57:34Faire savoir.
00:57:36Nous montrer ce qu'on fait.
00:57:38En tout cas aux personnes concernées.
00:57:40C'est quand même déjà intéressant.
00:57:42Avant de le montrer sur les réseaux sociaux.
00:57:44Et je finirais là-dessus.
00:57:46C'est qu'enfin un club qui se dote de ça.
00:57:48Maîtrise l'image.
00:57:50On voit tous les buts.
00:57:52Les plus beaux buts en tout cas.
00:57:54Qui ont été filmés avec une VO au monde.
00:57:56Dans le monde pardon.
00:57:58Là ce qui se passe.
00:58:00C'est qu'aujourd'hui un club ne maîtrise pas.
00:58:02Le truc qui va aller sur TikTok.
00:58:04Sur Instagram.
00:58:06Je cite souvent un gamin.
00:58:08Qui est ses potes à bord de la pelouse.
00:58:10Le mec il fait.
00:58:124 petits ponts.
00:58:143 bracelets.
00:58:16Et là ça s'enflamme dans tous les sens.
00:58:18Sauf qu'on ne voit pas les 10 secondes après.
00:58:20Je dis aux entraîneurs, aux éducateurs.
00:58:22Diffusez en fait.
00:58:24Même ce moment là.
00:58:26Parce que le gamin.
00:58:28Vous avez mis l'image où je perds la balle.
00:58:30Toi tu as mis l'image où tu visais des petits ponts.
00:58:32Moi je vais mettre l'image où tu as perdu la balle.
00:58:34Mais par contre je mettrai aussi l'image.
00:58:36Quand tu feras les bonnes choses.
00:58:38Donc tu vois tu as un jeu comme ça.
00:58:40D'honnêteté.
00:58:42Et je crois que dans un club.
00:58:44On remaitrise l'image.
00:58:46Et je trouve que c'est assez intéressant.
00:58:48En général je suis rarement passeur.
00:58:50On voit que tu as l'habitude d'être dans les médias.
00:58:52Et de parler Steve.
00:58:54En 2022 VO a lancé le People Puskas.
00:58:56Un prix alternatif au FIFA Puskas.
00:58:58Qui récompense le plus beau but de l'année.
00:59:00Mais il n'y avait pas les buts amateurs.
00:59:02Dans le FIFA Puskas.
00:59:04On en a énormément.
00:59:06Des très très beaux buts amateurs.
00:59:08C'est une compétition qui réunit tous les meilleurs buts amateurs du monde entier.
00:59:10Captés par les caméras de VO.
00:59:12On est sur la 3ème édition en 2024.
00:59:14Et on a 2 buts français.
00:59:16Qui ont totalisé assez de votes des internautes.
00:59:18Pour intégrer le top 8 final.
00:59:20On va les regarder ensemble.
00:59:22On y va on a le premier but.
00:59:24C'est Thibaut Loubier de l'ES Truy.
00:59:26Il est magnifique ce but.
00:59:28Les deux sont vraiment magnifiques.
00:59:36On est bien dans un jeu collectif.
00:59:38C'est bien décomposé.
00:59:40On voit qu'on est sur un terrain amateur.
00:59:42Il y a les buts qui sont encore là.
00:59:44Le petit ballon.
00:59:46Et là.
00:59:48Tu te rends compte le gars.
00:59:50Il se dit ça n'a pas été capté.
00:59:52Après le match il a demandé à son entraîneur.
00:59:54Je la veux cette image.
00:59:56Je vais te dire.
00:59:58On va en voir peut-être le deuxième.
01:00:00Je vais te raconter des histoires.
01:00:04Jonathan Leneur de l'AS Saint-Pierre-Montreveau.
01:00:06Pays de la Loire.
01:00:08Et pas mal aussi.
01:00:10On voit que c'est un peu un terrain amateur.
01:00:12Je connais très bien Saint-Pierre-Montreveau.
01:00:14Je vois où c'est.
01:00:16Et là ça vient.
01:00:18Il y a un petit centre.
01:00:20Et il a la bicyclette.
01:00:22Je pense qu'il a fait un peu comme Jean-Pierre Papin.
01:00:24C'est vrai que tu as raison.
01:00:26Est-ce que ça t'est arrivé Steve.
01:00:28C'était une autre époque.
01:00:30Quand tu jouais en amateur.
01:00:32De marquer un but et de te dire.
01:00:34J'aurais voulu qu'il soit filmé.
01:00:36En amateur oui.
01:00:38J'ai eu la chance quand même que tous les buts étaient filmés.
01:00:40Mais il y a des fois.
01:00:42Surtout en très jeune.
01:00:44Je me suis dit.
01:00:46Tiens ça c'est dommage.
01:00:48Après tu ne peux pas savoir parce qu'il n'y avait pas d'alternative.
01:00:50Il n'y avait pas de téléphone portable.
01:00:52Poser moins la question.
01:00:54Rares étaient les caméscopes sur les côtés.
01:00:56C'était des grosses machines comme ça.
01:00:58Tu te dis.
01:01:00Mais aujourd'hui tout est possible.
01:01:02Forcément il y a des applications qui sortent dans tous les sens.
01:01:04Je pense à des potes qui ont créé des applications.
01:01:06Là c'est quand même quelque chose.
01:01:08Qui a une très bonne résolution.
01:01:10Tu n'as pas besoin de faire le point.
01:01:12Franchement c'est vraiment un très gros produit.
01:01:14Et moi je vois.
01:01:16Parce que je joue en vétéran le dimanche matin.
01:01:18Alors c'est vrai que mes amis de vétéran ne m'ont pas trop vu cette saison.
01:01:20Parce que j'ai eu pas mal de matchs.
01:01:22Et je me suis blessé en début de saison.
01:01:24J'ai eu une belle entorse de la cheville.
01:01:26Tu as marqué pas mal ou pas ?
01:01:28Oui un peu.
01:01:30Cette année je me mets off.
01:01:32On verra ce que ça donne.
01:01:34Tu sais quoi ?
01:01:36Je l'amène tous les dimanches.
01:01:38Je filme avec une équipe vétéran.
01:01:40Les gars ils ont plus de 40 ans.
01:01:42À chaque fin de match.
01:01:44Les mecs ils me demandent tous les images.
01:01:46Pourquoi ?
01:01:48Et je réponds à ta question.
01:01:50Mais plus par rapport à des témoignages.
01:01:52Et on est que sur le partage.
01:01:54Là ils ne sont pas sur l'analyse vidéo.
01:01:56On a joué en 4-4-2.
01:01:58Ils ne se sont jamais vu jouer.
01:02:00Juste ça.
01:02:02Rien que de le voir.
01:02:04Soit ça t'impose à la réalité.
01:02:06Je comprends pourquoi je suis remplaçant.
01:02:08Ou pourquoi je ne suis pas titulaire.
01:02:10Ou si tu as vu chérie.
01:02:12J'étais bien au match.
01:02:14Tu as vu les enfants.
01:02:16Tu crées quelque chose d'assez sympa.
01:02:18La captation autonome et intelligente.
01:02:20Elle est rendue accessible.
01:02:22Sans parler de l'analyse vidéo.
01:02:24C'est un grand principe.
01:02:26Ça peut faire peur.
01:02:28C'est un métier.
01:02:30À tous les niveaux.
01:02:32Mais vraiment à des initiés.
01:02:34Ou en cours d'initiation.
01:02:36Mais sinon c'est déjà un principe de base.
01:02:38C'est de filmer.
01:02:40Et rien que ça.
01:02:42C'est déjà énorme.
01:02:44Pouvoir se voir jouer.
01:02:46L'opportunité de se voir jouer.
01:02:48Et de se revoir.
01:02:50Je suis dans les sciences un peu collectives.
01:02:52Il y a quelque chose.
01:02:54Certifié sur les sports collectifs.
01:02:56Qui l'ont déjà été sur les sports individuels.
01:02:58F1, bobsleigh.
01:03:00Le golf.
01:03:02La visualisation.
01:03:04On apprend aussi bien en regardant qu'en faisant.
01:03:06À force de se regarder.
01:03:08Une gestuelle.
01:03:10Moi qui étais assez artistique.
01:03:12Comme le but qu'on a vu tout à l'heure.
01:03:14Sur des bicyclettes.
01:03:16Il faut se voir les faire.
01:03:18Il ne faut pas que les répéter.
01:03:20Il faut déjà se visualiser à les faire.
01:03:22C'est très bien.
01:03:24Deux, la répétition.
01:03:26Il faut répéter.
01:03:28Et puis après la validation.
01:03:30Mais comment tu peux avoir.
01:03:32La validation sans images.
01:03:34C'est que de la perception et du ressenti.
01:03:36Oui mais là j'étais bien.
01:03:38Tu as vu le temps, le vent.
01:03:40Mon adversaire, le centre.
01:03:42Là on va voir.
01:03:44Il y a une adaptation.
01:03:46On est sur un but.
01:03:48Mais on voit tout de suite son petit pas.
01:03:50Il se remet en situation.
01:03:52Mais ça il le revoit.
01:03:54Tu as vu mon petit pied.
01:03:56Tu as vu comment j'ai fait.
01:03:58Je suis l'entraîneur d'équipe adverse.
01:04:00J'ai dit les gars.
01:04:02Vous étiez trop loin de lui.
01:04:04Tu as rapidement une petite analyse.
01:04:06Sans prétention.
01:04:08Voilà ce que j'aurais pu faire.
01:04:10Voilà ce que j'aurais dû améliorer.
01:04:12C'est tout.
01:04:14On va quand même rappeler.
01:04:16Avec ces deux buts.
01:04:18Dans le top 8 final.
01:04:20Chaque but sera opposé à un autre.
01:04:22On rappelle les dates.
01:04:24Quart de finale du 10 au 14 mars.
01:04:26Demi finale le 17 et 18 mars.
01:04:28Annonce du vainqueur le 21 mars.
01:04:30On va inviter tous les spectateurs.
01:04:32Pour les deux buts français.
01:04:34On est un peu chauvin.
01:04:36Moi je les ai tous regardés.
01:04:38C'est les moins dégueulasses.
01:04:40Il y en a qui sont jolis.
01:04:42Mais honnêtement.
01:04:44Ils sont bien placés.
01:04:46Dans les 8 derniers.
01:04:48C'est vraiment bien placé.
01:04:50On va finir sur le compte Instagram de VO.
01:04:52A partir du 10 au 14 mars.
01:04:54Pour les quart de finale.
01:04:56Avec nos deux français.
01:04:58On espère qu'ils vont aller au bout.
01:05:00Avec une victoire finale.
01:05:02Steve.
01:05:04Je te fais agir sur quelque chose.
01:05:06Je parle encore du foot amateur.
01:05:08C'est une pépinière de talent.
01:05:10Les futurs champions de demain.
01:05:12Il y a aussi des dérives.
01:05:14La pression des parents.
01:05:16Le fameux projet Mbappé.
01:05:18Je suis impliqué dedans.
01:05:20J'ai mon fils qui est.
01:05:22Au centre de formation.
01:05:24J'y étais très tôt.
01:05:26Depuis qu'il a commencé.
01:05:28J'avais mon premier fils.
01:05:30Qui était sur d'autres sports.
01:05:32Marius a voulu se mettre dans le foot.
01:05:34C'est très facile de dire ça.
01:05:36Quand on est ancien joueur.
01:05:38Forcément.
01:05:40Je regarde les commentaires.
01:05:42C'est facile.
01:05:44Il a les portes d'entrée.
01:05:46Personne ne lui a ouvert la porte.
01:05:48C'est lui qui l'a ouverte.
01:05:50Maintenant qu'on connaisse du monde.
01:05:52C'est normal.
01:05:54C'est notre milieu professionnel.
01:05:56Il doit faire ses preuves.
01:05:58Il doit faire son chemin.
01:06:00C'est encore plus dur de porter ton nom.
01:06:02D'être le fils de Steve Savidan.
01:06:04Je vois Croupy.
01:06:06Les Zidane.
01:06:08Il y a aussi d'autres sportifs.
01:06:10D'autres sportifs de d'autres sports.
01:06:12Si tu veux.
01:06:14C'est très difficile.
01:06:16Ce n'est pas difficile d'avoir un avis.
01:06:18Je sais comment la vie peut être complexe.
01:06:20La vie est complexe.
01:06:22C'est en fonction du milieu d'où tu viens.
01:06:24Je reviens du Bénin la semaine dernière.
01:06:26Je fais plusieurs fois des actions caritatives.
01:06:28Avec le foot.
01:06:30Sur des produits sociaux.
01:06:32Sur des pays en développement.
01:06:34Je me dis.
01:06:36Est-ce qu'il est difficile à croire.
01:06:38Qu'une famille mise sur un enfant.
01:06:40Qu'il réussisse pour ouvrir.
01:06:42Ça amène de la responsabilité envers cet enfant.
01:06:44C'est de la pression.
01:06:46Beaucoup de choses qui sont très difficiles à percevoir.
01:06:48J'ai des donneurs de leçons qui disent.
01:06:50Il faut arrêter avec ce projet Mbappé.
01:06:52Vous ne connaissez pas dans quel contexte.
01:06:54Socioculturel.
01:06:56Dans lequel ils vivent.
01:06:58C'est compliqué.
01:07:00S'il y a une opportunité.
01:07:02Pourquoi pas.
01:07:04Après c'est la dérive.
01:07:06Il y a la compréhension.
01:07:08Essayer de comprendre.
01:07:10C'est dur.
01:07:12Essayer de voir les dérives.
01:07:14Il y a des dérives qui sont extrêmes.
01:07:16Des gamins qui sont explosés.
01:07:18C'est la dérive.
01:07:20C'est quoi faire ?
01:07:22On va être de bons conseils aux parents.
01:07:26Il faut avoir une action pédagogique.
01:07:28Je le sais très bien.
01:07:30Tous les plus grands sportifs.
01:07:32De toutes disciplines.
01:07:34Au monde.
01:07:36On des fissures.
01:07:38On des complexités.
01:07:40On un champ assez particulier.
01:07:42Des entourages complexes.
01:07:44C'est déjà assez compliqué.
01:07:46Pour un enfant.
01:07:48De jouer.
01:07:50De pratiquer.
01:07:52C'est difficile d'être parent.
01:07:54Et d'essayer d'élever.
01:07:56Le mieux possible ses enfants.
01:07:58Il y a quelque chose qui est complexe.
01:08:00C'est la réussite.
01:08:02Au plus haut niveau.
01:08:04D'un footballeur.
01:08:06Je n'aurai pas la prétention de dire.
01:08:08C'est comme ça qu'il faut faire.
01:08:10Par contre de dire.
01:08:12Il faut essayer que l'enfant.
01:08:14Soit le moins lésé là-dessus.
01:08:16Ça peut être une orientation.
01:08:18Moi je trouve ça.
01:08:20Le projet Mbappé.
01:08:22Je pense que ça ne l'amuse pas.
01:08:24Que ça s'appelle comme ça.
01:08:26Yann.
01:08:28Mais bon.
01:08:30Il fallait trouver un terme.
01:08:32On est dans une société.
01:08:34Qui est très complexe.
01:08:36Qui est plein de paradoxes.
01:08:38Qui est plein d'ambiguïté.
01:08:40Et puis il y a cette réussite.
01:08:42Qui tend.
01:08:44Qui pourrait sauver une famille.
01:08:46Un milieu même.
01:08:48Et je ne parle même pas.
01:08:50D'autres dérives.
01:08:52Moi j'en ai un avis.
01:08:54Assez particulier.
01:08:56Je fais pour mon fils.
01:08:58Ce que je pense être le mieux.
01:09:00C'est de l'accompagner.
01:09:02Si il y a quelque chose à rectifier.
01:09:04J'essaye.
01:09:06Je suis là.
01:09:08On est parents.
01:09:10On fait des erreurs.
01:09:12Mon père a fait des conneries avec moi.
01:09:14J'espère qu'il est parti.
01:09:16Je sais qu'on a eu des discussions.
01:09:18Il est revenu un peu sur ce qu'il a dit.
01:09:20Moi c'est pareil.
01:09:22Je ne suis pas parfait.
01:09:24Il n'y a pas un livre.
01:09:26Pour dire parent parfait.
01:09:28Ça n'existe pas.
01:09:30Il y a d'autres valeurs.
01:09:32D'autres ambitions pour leurs enfants.
01:09:34Qui suis-je pour dire.
01:09:36C'est comme ça qu'il faut faire.
01:09:38J'aimerais pas qu'on me le dise.
01:09:40C'est l'excès.
01:09:42C'est le surentraînement.
01:09:44C'est la sur-exposition.
01:09:46C'est la sur-pression sociale.
01:09:48Ça peut casser un gosse.
01:09:50Mais je n'ai pas la prétention.
01:09:52On parle de Marius.
01:09:54En tant que joueur en 2001-2002.
01:09:56Tu as eu ton premier enfant.
01:09:58Joris.
01:10:00Il a bien grandi depuis.
01:10:02Je l'ai contacté.
01:10:04Il a un petit message pour toi.
01:10:06Coucou papa.
01:10:08J'espère que ça va.
01:10:10Lucien m'a demandé de faire une petite vidéo.
01:10:12J'en profite pour te remercier.
01:10:14Pour tout ce que tu as fait pour nous.
01:10:16Merci aussi moi personnellement.
01:10:18De me soutenir dans tout ce que je peux entreprendre.
01:10:20Je parle surtout de la musique.
01:10:22Merci pour tout.
01:10:24Je suis très fier de toi.
01:10:26Je profite de cette petite vidéo.
01:10:28Pour t'en faire part.
01:10:30Gros bisous.
01:10:32Je t'aime.
01:10:34Bonne émission à vous.
01:10:36C'est cool.
01:10:38Je sens beaucoup d'émotion.
01:10:40Je l'ai reguelé hier soir.
01:10:42Si j'avais su, j'aurais changé mon comportement.
01:10:44Joris.
01:10:46J'ai écrit un truc l'année dernière.
01:10:48Pour lui.
01:10:50J'ai écrit aussi pour son frère.
01:10:52Lui c'est très particulier.
01:10:54C'était notre premier enfant à Valenciennes.
01:10:56C'était dans un climat assez particulier.
01:10:58Sur médiatisation.
01:11:00Sur exposition.
01:11:02Tu es piégé.
01:11:04Par cette médiatisation.
01:11:06Parce que tu existes.
01:11:08Et tu dois à la fois.
01:11:10Ne pas faire trop exister les autres.
01:11:12C'est assez particulier la médiatisation.
01:11:14Avec Joris.
01:11:16Des fois.
01:11:18On a eu des petits moments.
01:11:20Bien chaud.
01:11:22Je suis un papa pas parfait.
01:11:24On est une famille pas parfaite.
01:11:26Sur Instagram.
01:11:28Il y a le réel.
01:11:30Et l'Instagram.
01:11:32Je ne te dis pas qu'il y a de l'Instagram.
01:11:34Nous on est dans le réel.
01:11:36On a des conflits comme dans toutes les familles.
01:11:38On essaie de trouver des solutions.
01:11:40Joris.
01:11:42Lui est premier.
01:11:44Le premier Savidan.
01:11:46Qui était à Valenciennes.
01:11:48C'était assez particulier pour lui.
01:11:50Ça n'a pas été facile pour lui à vivre.
01:11:52Ce qui en analyse.
01:11:54Il ne l'a pas emmené au foot.
01:11:56J'essaie de l'accompagner.
01:11:58Dans ce qu'il essaie de faire.
01:12:00Il a dit à un moment donné.
01:12:02Je ne comprenais pas ce qu'il voulait faire.
01:12:04Il fallait que j'ai du sens.
01:12:06Du sens pour moi.
01:12:08Un jour je me suis posé.
01:12:10On a discuté.
01:12:12Dis-moi ce que tu veux.
01:12:14Je serai là pour t'accompagner.
01:12:16Avec Marius c'était plus facile.
01:12:18C'était ton lieu.
01:12:20Il y avait du MMA.
01:12:22Il y avait de la musique.
01:12:24Il avait des envies différentes.
01:12:26Que je ne comprenais pas.
01:12:28Ce n'est pas lui.
01:12:30Il fallait que je comprenne.
01:12:32Il fallait que je comprenne ce qu'il voulait.
01:12:34Ça t'a mis du temps à le comprendre.
01:12:36J'ai eu du mal à le comprendre.
01:12:38J'ai eu du mal à me synchroniser.
01:12:40J'utilise des termes un peu barbares.
01:12:42Il a fallu que je me pose un peu.
01:12:44Que je ravale un peu ma salive.
01:12:46Mon égo.
01:12:48De papa aussi.
01:12:50C'est comme ça qu'il faut faire.
01:12:52T'es en âge de maturité.
01:12:54Je me suis trompé très jeune aussi.
01:12:56À son âge.
01:12:58J'étais déjà avec Karine.
01:13:00Avec mon épouse et sa maman.
01:13:02On avait déjà commencé à faire un bout de chemin.
01:13:04Il fallait que je comprenne.
01:13:06Il fallait que je comprenne certaines choses.
01:13:08Il fallait que je me valide.
01:13:10Que ces valeurs que j'avais essayé de transmettre.
01:13:12Elles soient validées.
01:13:14J'ai essayé d'avancer avec ça.
01:13:16On le voit avec cette vidéo.
01:13:18Il est fier de toi.
01:13:20Je suis déjà plus fier que lui.
01:13:22C'est la priorité.
01:13:24Quand tu as des enfants.
01:13:26Il faut que tu aies un sens à ta vie.
01:13:28Ça te donne un bon sens.
01:13:30Ils ont été là dans des moments très difficiles.
01:13:32J'avais vraiment besoin d'eux.
01:13:34Sans leur demander.
01:13:36Ils étaient là sans avoir besoin de reconnaissance.
01:13:38Je pense que c'est ça l'essentiel d'une famille.
01:13:40Steve, merci beaucoup.
01:13:42Je pourrais encore discuter des heures et des heures avec toi.
01:13:44Je vais revenir.
01:13:46Avec plaisir.
01:13:48On aurait pu aborder encore plein de sujets.
01:13:50Tu as une carrière aussi incroyable que mouvementée.
01:13:52Une reconversion qui inspire aussi.
01:13:54On a survolé un peu tout ça.
01:13:56Je te remercie.
01:13:58On a survolé un peu tout ça.
01:14:00J'interviens dans plein de domaines.
01:14:02Je m'implique dans beaucoup de domaines.
01:14:04J'ai une sorte de mantra.
01:14:06Quand j'interviens en entreprise.
01:14:08Je vais finir là-dessus.
01:14:10Je me suis vu tomber.
01:14:12Je me suis vu tomber.
01:14:14J'ai vu l'endroit où le pas était en plus.
01:14:16Je suis rentré chez moi en marchant en pleurant.
01:14:18Je suis revenu quelques temps après.
01:14:20A ce même endroit.
01:14:22Je me rappellerai du contexte global.
01:14:24La température.
01:14:26L'humidité.
01:14:28Le soleil.
01:14:30La chaleur.
01:14:32Les bruits.
01:14:34Je me suis mis au même endroit.
01:14:36Je vais passer ce pas là.
01:14:38Cette ligne.
01:14:40Je vais te faire un parallèle avec la ligne blanche qui fait 12 cm.
01:14:42C'est la ligne d'un stade.
01:14:44C'est exactement le même passage que j'ai fait
01:14:46quand je suis arrivé en équipe de France.
01:14:48Je suis international.
01:14:50Quand je me suis retrouvé dans ce parc à courir.
01:14:52J'ai fait ce pas là.
01:14:54A partir de ce moment-là, je ne serai plus jamais demi-tour dans ma vie.
01:14:56Il y aura des erreurs.
01:14:58C'est pour ça qu'il faut toujours être au taquet.
01:15:00C'est un magnifique message.
01:15:02Merci Steve d'être passé dans l'émission.
01:15:04De nous avoir parlé de tout.
01:15:06De ta carrière.
01:15:08Je te remercie.
01:15:10C'était génial.
01:15:12Merci à toi.
01:15:14J'ai gagné au jonglage.
01:15:16On va faire un tour de l'émission.
01:15:18On l'a fait.
01:15:20Tu es prêt ?
01:15:221, 2, 3, 4.
01:15:24Merci à toutes et à tous.
01:15:26C'est bon.
01:15:28Merci tout le monde.
01:15:30Merci Steve.
01:15:32On se retrouve la semaine prochaine.
01:15:34Rendez-vous pour un nouveau sport stream.
01:15:36Allez suivre Steve Savidan.
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