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00:0011h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:04Dans son vieux pardessus râpé, il s'en allait l'hiver, l'été...
00:09Frédéric Beigbeder, l'invité de cette dernière partie de l'émission, pour sa tribune dans le Figaro.
00:13Oui, nous sommes parfois des connards, mais vivent les hommes.
00:16Mais c'est vrai aussi que vous venez de publier un livre sur votre père,
00:20et de la même manière que Daniel Guichard avait écrit Mon Vieux, vous avez écrit Un Homme Seul,
00:24sorti aux éditions Grasset.
00:26C'est un livre évidemment émouvant, vous parlez de votre père.
00:29Un père absent.
00:31Oui, bien alors, jamais j'aurais pu dire Mon Vieux,
00:34parce que c'est cette génération qui ne voulait absolument pas être vieux.
00:37Ils refusaient de vieillir, d'ailleurs ils ne souhaitaient même pas nos anniversaires,
00:40à mon frère et moi, tellement ils refusaient que le temps passe.
00:44Donc Mon Vieux n'aurait pas pu être le titre de mon livre,
00:48et du coup je l'ai appelé Un Homme Seul.
00:50Mais l'anecdote que vous dites là, moi je la trouve terrible,
00:53de ne pas vous célébrer votre anniversaire.
00:55Ni le sien, il n'aimait pas qu'on lui souhaite le sien non plus.
00:59Oui, mais il a été éduqué dans un pensionnat très sévère,
01:03qui s'appelle Sorez,
01:05et il n'y rentrait pas chez lui avant fin juillet.
01:10Il était donc détenu dans cette prison, si vous voulez,
01:13de septembre à fin juillet.
01:15Et or il est né le 1er juillet,
01:16donc je pense qu'on ne lui souhaitait pas son anniversaire à lui non plus.
01:19Est-ce que vous avez le sentiment,
01:21alors cette génération, bien sûr c'est générationnel,
01:24les pères ne s'occupaient peut-être pas des enfants,
01:27comme aujourd'hui on s'en occupe,
01:28mais il y a de l'amour quand même.
01:30Franchement, en tout cas, il n'était ni prononcé, ni démontré.
01:34Ma famille, c'est une famille où on ne se disait pas je t'aime,
01:40où on ne s'embrassait pas, ne se serrait pas dans les bras.
01:43Personne n'a jamais exprimé la moindre affection à mon père.
01:47D'accord pour ça, mais est-ce qu'il y a du temps partagé ?
01:50Parce qu'aimer, c'est toujours très difficile d'avoir une définition de l'amour.
01:54Mais convenons quand même qu'être avec quelqu'un,
01:57aller le voir au football, au basket, son fils,
01:59s'intéresser à lui, l'amener au cinéma.
02:01Bien sûr, ça c'est ce qu'on fait aujourd'hui.
02:04Mon père n'a jamais connu ça.
02:07Vous n'êtes jamais allé au cinéma avec votre père ?
02:09Si, c'est vrai.
02:10Mais lui essayait parfois, il faisait des efforts quand même.
02:13Oui, on est allé au cinéma ensemble.
02:15C'était un moyen pour lui de ne pas nous parler.
02:18Oui, mais ça c'est pas grave, on passe du temps ensemble.
02:21Ça c'est bien de passer du temps ensemble.
02:23Pas très souvent, mais c'est arrivé.
02:25Vous faisiez du sport ?
02:27Non, non.
02:28Aucun sport, parce que moi par exemple, mon père est venu me voir
02:31pendant 10 ans au foot, il était toujours là en train de me voir.
02:34Vous avez eu un père exceptionnel.
02:37Oui, mais je cherche des moments où il pouvait s'intéresser à vous.
02:41C'était un homme d'affaires, il voyageait beaucoup.
02:45Je pense qu'après son divorce, il a considéré que c'était trop douloureux.
02:51Il regardait vos cours ?
02:52Il nous invitait de temps en temps chez lui,
02:55mais en général au milieu de grandes fêtes où il y avait une centaine de personnes.
03:00Il avait beaucoup de mal à communiquer avec ses enfants.
03:03Et je pense que ça vient de son enfance à lui.
03:06Donc il n'y peut rien, vous êtes indulgent.
03:08Très indulgent, bien sûr, mais je lui ai pardonné.
03:11Mais vous par exemple avec vos enfants, vous avez reproduit ça ou vous êtes différent ?
03:15Non, j'espère être complètement l'inverse.
03:17C'est-à-dire que moi je suis un papa gâteau, gâteux, très présent, trop présent,
03:23qui répète dix fois par jour à ses enfants qu'il les aime.
03:27Oui, mais ce n'est pas ça non plus.
03:28C'est trop, c'est beaucoup trop.
03:30D'abord c'est très bien de dire à ses enfants qu'on les aime,
03:33mais il faut être quand même directif, leur donner un cadre.
03:37En plus vous le cadre, à 13 ans vous étiez déjà dehors.
03:40Oui, j'étais déjà chez Castel à 13 ans.
03:42C'est tout ça que je raconte dans mon livre.
03:45C'est cette génération de pères qui voulaient non seulement ne pas vieillir,
03:49mais qui voulaient se comporter comme des enfants.
03:51En fait, les enfants divorcés, c'est souvent eux les adultes de la famille.
03:56On devient adulte très tôt et on a des parents qui veulent jouir des plaisirs de la vie, être libre.
04:03Même si vous êtes un enfant divorcé à une époque différente.
04:06Dans votre classe, je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup d'enfants divorcés.
04:08Non, on était les premiers.
04:09Voilà, vous êtes de 64 ou 65.
04:11Oui, 65.
04:12Je me souviens très bien, on a le même âge.
04:14Des enfants divorcés dans la classe, il n'y en a pas beaucoup.
04:16Alors qu'aujourd'hui, c'est la norme.
04:17D'abord, il peut y avoir une souffrance, parce que vous êtes divorcés.
04:20Oui, on avait un peu honte, on ne savait pas trop comment expliquer ça.
04:23Et surtout que nos parents ne nous en parlaient pas.
04:27Ils ne nous expliquaient rien.
04:28C'était comme ça.
04:29C'est-à-dire qu'ils ne vous ont pas dit pourquoi ils divorçaient ?
04:31Non.
04:32Papa travaillait beaucoup.
04:34Il était en voyage d'affaires.
04:37Et il a fallu attendre que j'ai une quarantaine d'années pour que je sache exactement ce qui s'était passé.
04:43C'est fou quand même.
04:44C'est ça qui est terrible d'ailleurs, parce que de ne pas parler aux enfants, ça crée quelque chose.
04:48Mais c'était nouveau, comme vous l'avez dit.
04:50Et donc, on n'avait pas encore de mode d'emploi.
04:52Les parents, quand ils se séparaient, ils ne savaient pas très bien comment l'expliquer.
05:00Il y avait des grands-parents autour d'eux ?
05:03C'est devenu quelque chose de banal.
05:05Et maintenant, on sait à peu près quoi dire aux enfants.
05:07Mais ça n'enlève pas le fait que c'est cataclysmique dans la vie d'un enfant.
05:11Vous aviez quel âge ?
05:13J'avais 7 ans.
05:18Je dis dans mon livre que c'est notre guerre à nous.
05:22À ma génération, c'est le divorce.
05:25On a eu beaucoup de chance.
05:26On a été dans une époque extrêmement protégée, qui est en train de s'achever.
05:32Mais notre guerre, ça a été ça.
05:34C'était d'avoir les gens qu'on aime le plus au monde, qui ne s'aiment plus, qui se quittent.
05:38Et d'avoir tout d'un coup deux maisons.
05:40Et de faire tout ça dans une ambiance de sourire.
05:43De faire semblant que tout va bien, pour ne pas leur faire de peine.
05:46Donc nous, on a de la peine, mais cette peine, elle est niée.
05:49On passe son temps à mimer le bonheur qui n'existe plus.
05:55Un homme seul, c'est aux éditions Grasset.
05:57C'est Frédéric Beigbeder, sur Europe 1 à 12h40, qui parle de cette séquence très particulière.
06:03Avec votre frère, vous avez deux réussites très particulières et très exceptionnelles.
06:08Comment votre père a vécu cette réussite ?
06:11D'abord de votre frère, qui est un chef d'entreprise et qui a réussi dans les affaires,
06:15comme peu de gens réussissent dans les affaires.
06:17Et puis vous, dans votre domaine, qui n'est pas facile,
06:20le domaine de la littérature, de l'écriture, des idées.
06:23Vous êtes un personnage très puissant de ce monde.
06:26Donc ces deux réussites...
06:27C'est très gentil.
06:29Il était très fier de la réussite de Charles, je crois,
06:33parce qu'il était lui-même homme d'affaires,
06:34et donc que son fils lui emboîte le pas avec un tel succès,
06:39ça lui faisait très plaisir, je crois.
06:42Moi, il ne me parlait pas de mes livres.
06:44On parlait très peu de... Je ne crois pas qu'il les lisait.
06:48Et j'ai seulement su, après sa mort,
06:50qu'il avait dit à des proches qu'il était fier,
06:53mais il ne me l'a jamais dit à une primaire, moi.
06:55Par exemple, quand vous vous mariez,
06:57que vous faites un mariage d'amour
06:59avec une des plus jolies femmes qui puisse exister,
07:02il est content à ce moment-là ?
07:04Il vient vers vous ?
07:05Il vous dit, c'est formidable l'histoire d'amour que tu vas avoir ?
07:08Oui, bien sûr.
07:10Non mais ce n'était pas un monstre.
07:11Non mais il y a quand même des moments...
07:13Bien sûr, il y a eu...
07:15Oui, mais en même temps, il avait...
07:17Il avait des réactions étranges.
07:18Par exemple, quand je lui ai annoncé
07:21que j'allais avoir mon premier enfant,
07:25j'étais avec ma petite amie pour lui rendre visite,
07:29il a dit, mais qu'est-ce qui vous prend ?
07:30Pourquoi vous faites ça ?
07:32Il avait des drôles de réactions.
07:34Au lieu d'être heureux,
07:37que son fils lui annonce qu'il va être grand-père,
07:39lui, ça l'emmerdait d'être grand-père.
07:41Je rappelle que vous êtes venu pour cette tribune
07:44dont j'ai tout de suite vu, évidemment, la duplicité.
07:48Ça ne m'a pas échappé.
07:50Oui, nous sommes parfois des connards,
07:53mais vive les hommes !
07:55Vous êtes d'accord avec ça, quand même ?
07:57Oui, je suis assez d'accord.
07:58Mais moi, je ne suis pas un fan des hommes, en général.
08:01Vous savez, François Truffaut, après 19 ans,
08:04ne voulait plus voir les hommes.
08:05Et les hommes ensemble, ce n'est pas toujours ma tasse de thé.
08:08Les hommes progressent quand ils plaident coupables.
08:10Oui, nous sommes parfois des connards.
08:12Certes, nous avons bousillé l'environnement.
08:14D'accord, nous avons déclenché toutes les guerres.
08:16Aucun homme ne peut être fier d'avoir dégagé le monde pendant des milliers d'années,
08:19considérant le résultat.
08:20Il n'y a pas de quoi pavoiser.
08:21Des millions de morts pour aboutir au réchauffement climatique.
08:24Tout ça pour ça, je comprends qu'on nous présente l'addition.
08:26Alors là, en lisant ça, vous m'avez scié.
08:29Ça y est, il est converti.
08:31Il est complètement converti.
08:32Il est passé de l'autre côté du miroir.
08:34Non, c'est un constat assez lucide.
08:37C'est le réchauffement climatique sur les hommes.
08:40C'est les hommes qui gouvernaient pendant les cent mille dernières années.
08:43Si c'était les femmes qui avaient gouverné, ça serait mieux passé, sérieusement.
08:46Je propose qu'on soit remplacés par les femmes.
08:49Et peut-être qu'elles feront mieux.
08:51Je leur souhaite de prendre le pouvoir.
08:53De toute façon, moi, je n'en veux pas du pouvoir.
08:55Ce n'est pas votre genre, effectivement.
08:56Mais bon, justement, il existe une masculinité silencieuse.
08:59Je voudrais vous parler d'une large majorité d'hommes
09:01qui ne sont ni des brutes, ni des bouffeurs de quinoa.
09:04L'honnête homme, cher à montagne, doit revenir au centre du game.
09:07Oui, voilà.
09:08Alors ça, c'est vrai.
09:09Je considère qu'il y a aujourd'hui, pour des gens comme moi,
09:13qui sont des gens mous et gentils et centristes,
09:17il y a deux dangers.
09:19Il y a un premier danger, c'est le wokisme, la cancel culture.
09:24Je ne vais pas vous expliquer, vous connaissez ce sujet.
09:27Cette espèce de totalitarisme qui veut déconstruire l'homme.
09:32Vous qui êtes un symbole de la virilité, je ne vais pas vous expliquer, vous connaissez ça.
09:36Mais il y a aussi, en face, un autre danger,
09:38qui est aujourd'hui le masculinisme excessif.
09:41Je veux dire, Elon Musk qui arrive avec sa tronçonneuse,
09:44qui fait des salut nazis.
09:46Pour moi, ils sont aussi dangereux,
09:49parce qu'ils symbolisent une forme de retour à la misogynie, au sexisme,
09:55au machisme, qui est totalement vulgaire,
09:59et dans lequel je ne me reconnais pas,
10:00parce que, comme vous le voyez, je suis beaucoup plus féminin que vous.
10:03Bon, ce manifeste veut tendre la main,
10:05alors c'est là que j'ai vu la supercherie.
10:07Ce manifeste veut tendre la main aux hommes qui débarrassent la vaisselle.
10:10Je rappelle qu'on vide la vaisselle et on débarrasse la table,
10:13donc vous ne l'avez jamais fait en fait.
10:14Mais si, mais j'adore, je vous dis que c'est mon antidépresseur.
10:16Lise avec autant de plaisir le continent masculin de Marin de Viry que
10:21Karn.
10:22Dessert Théâtre.
10:24C'est un premier roman, c'est vraiment la révélation de ce début d'année.
10:28On aura compris que je parle de moi ici,
10:30mais contrairement à mon père, j'espère que je ne suis pas un homme seul.
10:32La principale différence entre mon grand-père et moi,
10:34c'est que lui revenait chercher son fils à l'école un an après l'y avoir emmené.
10:40Ça, c'est du big-baby.
10:41C'est vrai que vous êtes drôle et brillant.
10:43Mais je suis d'accord avec vous.
10:44C'est vrai, c'est vraiment drôle,
10:46parce que de tout ce que vous faites,
10:49toujours, et c'est ça qui est formidable d'ailleurs,
10:51c'est qu'il y a quand même un esprit de légèreté.
10:55Mais bien sûr, et je pense que, écoutez,
10:57ce sujet, les hommes et les femmes,
10:59est devenu tellement explosif
11:01que les hommes ont peur d'en parler
11:03et les femmes, certaines, veulent nous interdire de parler de ce sujet.
11:07Or, c'est un sujet léger,
11:09c'est un sujet qui est agréable, qui est beau, qui est émouvant.
11:11On doit pouvoir en parler librement.
11:13C'est tout.
11:14Oui, mais je pense qu'il y a beaucoup de femmes...
11:16Il y a une majorité silencieuse de femmes aussi.
11:19Oui, mais ce que parfois les femmes ont remarqué,
11:23c'est qu'elles ont parfois été très trompées.
11:26Il y avait des hommes qui aiment séduire des femmes,
11:29et qui aiment la collection,
11:31et qui effectivement, le film Mon Roi était intéressant de ce point de vue-là.
11:34C'est-à-dire qu'ils mentent,
11:36qu'ils sont prêts à tout pour arriver à leur fin,
11:38qu'ils multiplient les conquêtes,
11:40et peut-être cela rend-il certaines femmes malheureuses.
11:43C'est assez masculin.
11:44J'ai l'impression que c'est plus masculin que féminin.
11:46Oh, ça c'est macho, par exemple, de dire ça.
11:48Il y a des femmes qui aiment conquérir et séduire beaucoup d'hommes, ça existe.
11:52Oui, il y a aussi des poissons en volant, mais c'est pas la majorité de l'espèce.
11:55Cette question-là, elle est morale, en fait.
11:57Là, vous abordez un terrain moral.
11:59C'est-à-dire, est-ce que le donjuanisme doit être autorisé ou non ?
12:03Je pense que vous avez tout à fait raison.
12:05Il ne l'est plus aujourd'hui.
12:06La jeune génération ne veut plus des donjons.
12:08Parce que l'homme qui aimait les femmes de Truffaut, ça ne sort plus.
12:11Alors, qu'est-ce que vous voulez faire ?
12:14Rétablir une loi contre l'adultère ?
12:16Je pense que le modèle que vous et moi avons eu dans les années 70,
12:20l'homme à femme était un modèle.
12:22Nous sommes d'accord.
12:23C'est le sujet de mon livre, totalement.
12:25L'homme à femme était un modèle.
12:27Aujourd'hui, il est castré.
12:29Il faut lui couper la zigounette.
12:31C'est-à-dire que c'est un comportement, oui,
12:34qui est inculqué par les médias, la littérature, le cinéma,
12:44qui ont présenté les hommes à femmes, à un moment, les playboys,
12:47comme une utopie masculine,
12:50comme si coucher avec le maximum de femmes rendait heureux.
12:54Pas du tout.
12:55J'ai vu mon père, c'était l'histoire de sa vie,
12:57c'était qu'il a terminé seul et qu'il était plutôt très triste,
13:01mené par des sortes de désirs qui n'étaient pas sincères.
13:06Et puis, il y a cette phrase sur laquelle je voulais vous interroger,
13:09puisque vous parlez de moi,
13:11à force de favoriser parasseusement une société
13:13qui ne correspond pas à notre culture,
13:15nous avançons tranquillement vers sa destruction,
13:18à force de soumission à une idéologie minoritaire,
13:21pour avoir l'air cool,
13:23nous donnons raison à Pascal Praud.
13:25Et j'ai l'impression que ce n'est pas très gentil ce que vous avez dit.
13:27J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui n'est pas très plaisant.
13:32Nous donnons raison à Pascal Praud,
13:34mais que dit-il ce Pascal Praud ?
13:36Je pense que justement, votre succès,
13:40il vient du fait que vous avez une parole de bon sens,
13:44de bon sens près de chez vous, le bon sens paysan.
13:47Vous me réduisez à ça.
13:48L'interview qu'on a faite ensemble,
13:50vous trouvez que c'est une parole de bon sens paysan.
13:53La génération comme moi,
13:55ceux qui ont voulu être hype,
13:57qui ont voulu être branchés,
13:59qui étaient en fait très ouverts et tolérants,
14:03avec toute forme de codes minoritaires trop pointus,
14:08finalement s'est éloigné des fondamentaux.
14:11Des fondamentaux de ce que vous disiez, la morale.
14:13La morale simple, c'est quoi ?
14:15Il y a le bien d'un côté, il y a le mal de l'autre.
14:17Et c'est mieux si on fait le bien que le mal.
14:20Moi, c'était plutôt la dérision, le cynisme, le nihilisme, rien à foutre de rien.
14:24Et vous pensez que tout ça, ce n'est pas des domaines, par exemple,
14:27qui me touchent, cette dérision ?
14:29Je pense que ça a conduit,
14:31cet espèce de je-m'en-foutisme permanent,
14:33à ce qu'il y ait un retour vers des valeurs un peu plus morales.
14:38Et que c'est peut-être très sain.
14:40Je dis, nous donnons raison à Pascal Praud.
14:42Je ne dis pas qu'il faut jeter Pascal Praud aux oubliettes.
14:46Si je rencontre ce monsieur, je lui dirai ce que vous pensez de lui.
14:50Mais j'ai l'impression qu'il y a quelque chose que je voulais vous faire...
14:55C'est vrai que vous essayez d'analyser votre succès.
14:58Votre succès, il a une cause.
15:00Peut-être que ce côté bon sens, je veux bien, mais je ne suis pas sûr.
15:03Je pense simplement que notre émission permet d'entendre des voix
15:07qui sont entendues nulle part
15:09et qui viennent percuter ce que pensent beaucoup de gens.
15:11C'est tout.
15:12Et puis, il y a une bien-pensance.
15:14Je pense aussi qu'il y a cette bien-pensance.
15:16Maintenant, il faut qu'elle puisse entendre un autre discours.
15:19Sur la peur, par exemple.
15:21De quoi on parle depuis deux jours ?
15:22On parle d'un président qui agite les peurs.
15:24Dans l'espace médiatique plus classique,
15:26on n'est pas sur cette ligne-là.
15:27Ce n'est pas du bon sens paysan.
15:29Moi, je crois.
15:30Il me semble-t-il.
15:31Il est 12h49.
15:32Vous restez avec nous, Frédéric Beigbeder.
15:34Je pense qu'il devrait venir tous les jours, Frédéric Beigbeder.
15:36Mais oui, bien sûr, je suis d'accord.
15:38Franchement, vous êtes un chroniqueur formidable.
15:40Vous seriez un éditorialiste merveilleux.
15:42Il est 12h50.
15:43À un instant, le grand debrief de Laurent Tessier sur Europe 1.

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