« Le Salon Tactique » revient sur le site « L'Équipe », avec notre consultant Jean-Baptiste Elissalde, afin de débriefer la performance des Bleus en Irlande, et cette démonstration en deuxième mi-temps lors de la quatrième journée du Tournoi des 6 Nations.
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00:00:00Salut, salut à toutes, salut à tous, bienvenue dans le Salon Tactique spécial tournoi Destination.
00:00:06On est au lendemain de cette belle victoire, de cette large victoire même, 42 à 27 de l'équipe de France à Dublin contre l'Irlande.
00:00:13On va en parler dans le détail et revenir tout analyser durant une heure, une heure, pas plus.
00:00:20Le casting habituel, vous le connaissez, Jean-Baptiste Elissal au centre de l'écran, notre consultant.
00:00:24Salut Jean-Bac, comment ça va ?
00:00:26Bonjour à tous, plutôt bien, j'ai vu un bon match de rugby encore, une équipe qui progresse et qui performe,
00:00:35à défaut de surperformer même, puisqu'il fallait aller se les taper les Irlandais là-bas.
00:00:41Et voilà, dans la logique et dans la continuité de ce qu'ils font depuis la fin du tournoi l'année dernière et depuis le mois de novembre,
00:00:49une progression qui les amène à tutoyer un rugby qui me plaît beaucoup.
00:00:55À tes côtés sur l'écran Alexandre Bardot, journaliste de la rédaction de l'équipe. Alex, tu t'es régalé, non ?
00:01:01Oui, il y a un truc qui s'appelle l'enchantement, c'était ça. De A à Z, même ça a commencé avant le match,
00:01:06l'enchantement à Dublin, puisque c'est Dublin sous le soleil avec des gens heureux et puis des hymnes magnifiques et des chansons.
00:01:13Et puis après un match qui était un concentré d'émotions et un plaisir de voir la dimension que peut prendre le rugby à ce niveau-là aujourd'hui.
00:01:24C'était impressionnant et on avait envie que ça continue en fait.
00:01:31Il reste encore un match pour se régaler la semaine prochaine contre l'Écosse, ce sera la dernière journée du tournoi.
00:01:37Messieurs, qui dit gros match, grosse victoire, dit gros budget.
00:01:40Attention, Alexandre Bardot nous a préparé un visbel de toute beauté. Même les Américains, ils seraient jaloux.
00:01:46Attention, préparez-vous, Alex va le lancer, je vais le mettre en image.
00:01:50Tu as eu du mal à retenir la semaine dernière le programme, du coup on a fait un magnifique programme comme ça.
00:01:59Quatre thèmes, attention, il manque juste le chrono à côté, c'est parfait.
00:02:05Le fait d'abord, l'animation, la puissance, la technique des avants XXL, on va détailler le rôle des gros et des moins gros du pack de cette équipe de France.
00:02:13La question que tout le monde s'oppose depuis hier, on en parle beaucoup évidemment.
00:02:17Dupont, faute ou pas faute sur Antoine Dupont, on rappelle qu'il ne jouera pas pendant de nombreux mois,
00:02:22puisque la rupture des ligaments croisés a été confirmée, il l'a lui-même confirmée sur les réseaux sociaux aujourd'hui.
00:02:28Le zoom, comment les Bleus ont resserré la défense, on avait parlé des errements défensifs contre l'Angleterre et l'Italie,
00:02:35cette fois ça s'est mieux passé contre une équipe encore plus forte.
00:02:38Et la palette, la palette à Alex ou la palette à Daubard, appelez ça comme vous voulez.
00:02:42Le premier essai français, des erreurs bien exploitées, on va vous expliquer ça en détail.
00:02:47Attention, c'est parti, je remets les trois écrans.
00:02:51Alex, reviens parmi nous, tout simplement, pourquoi nous parler des avants,
00:02:55alors que ce n'est pas le secteur que tu maîtrises le plus dans le rugby quand même international ?
00:02:59Non, parce que, je lance le sujet Jean-Bas, parce qu'ils ont été omniprésents hier,
00:03:08ils sont globalement omniprésents dans le jeu de l'équipe de France depuis,
00:03:13et ça a été accentué depuis quelques mois maintenant, surtout depuis la tournée de novembre,
00:03:18et qu'il y a quelque chose d'assez exceptionnel dans ce qu'ils réalisent,
00:03:22c'est-à-dire qu'il y a un cocktail de puissance, une puissance vraiment,
00:03:26je pense qu'il n'a pas beaucoup d'équivalent aujourd'hui dans le monde,
00:03:30mais il y a aussi une finesse avec des joueurs extrêmement techniques
00:03:34et beaucoup de joueurs techniques dans cette équipe-là.
00:03:37Et puis il y a des animations, et notamment une nouvelle animation,
00:03:44des animations qui utilisent très bien tout ce cocktail de qualité-là.
00:03:47Et il y a une nouvelle animation qui est apparue en Italie,
00:03:50on en a un peu parlé la semaine dernière,
00:03:52cette nouvelle animation, on va y revenir tout à l'heure,
00:03:55mais en fait c'est une deuxième, une nouvelle nouveauté,
00:04:00parce qu'il y avait déjà eu ce jeu en temps qu'on avait vu arriver en novembre,
00:04:03et là il y a un nouveau système qui est arrivé, une nouvelle animation,
00:04:05que les Français utilisent très, très bien,
00:04:07qui apporte beaucoup de variété et de richesse aux Jeux français.
00:04:09On va détailler ça tout à l'heure.
00:04:11Peut-être pour commencer, on va revenir sur une des actions marquantes
00:04:14de cette Irlande-France, c'est l'essai de…
00:04:21Attention, c'est la magie du direct, les Américains,
00:04:24ils ne savent pas tout faire non plus, on va imaginer trois écrans comme ça,
00:04:29attention, on va y aller doucement, tranquillement, voilà.
00:04:33On va revenir donc, je disais, sur une séquence marquante,
00:04:37c'est celle du premier essai de la deuxième mi-temps,
00:04:42l'Irlande mène 13-8 à ce moment-là, et là en fait, en une minute à peu près,
00:04:45on va voir tout le cocktail de qualité que peut exprimer le pack de l'équipe de France,
00:04:50ça part d'une touche, on va passer assez vite,
00:04:52on ne va pas entrer dans le détail parce que c'est juste histoire de lancer le sujet,
00:04:56mais il y a un môle qui va se former, ce môle va avancer sur 5-6 mètres,
00:05:00puis après ce môle, il va y avoir un premier jeu en tank,
00:05:03avec donc ces avants qui viennent à hauteur du numéro 9,
00:05:06lancés avec le 9 qui porte un tout petit peu le ballon,
00:05:09même si là, Lucu, il le fait moins qu'Antoine Dupont,
00:05:12et ça va permettre à Boudéan d'avancer, de rentrer dans la défense,
00:05:15puis ensuite, le jeu dans le sens va continuer avec Aldric,
00:05:19qui va même aller jusque dans le couloir des 15 mètres pour jouer dans le sens
00:05:23et continuer à avancer, on voit que la défense irlandaise est déjà sur les talons,
00:05:26Van der Veer ne monte plus, il a le casque rouge et il ne monte plus.
00:05:30Le jeu va traverser, et là, jeu devant la défense avec Guillard,
00:05:34qui fait passe dans le dos vers Tamak,
00:05:38il va y avoir un nouveau jeu devant la défense avec Mowaka,
00:05:44qui va faire une passe en pivot un peu acrobatique,
00:05:47et on va arriver à ce rug, derrière lequel Jean-Baptiste Gros ramasse le ballon,
00:05:53et là, on passe sur du jeu en black, ça c'est une stratégie qui est ancienne maintenant,
00:05:58un jeu très axial où on ramasse les ballons derrière les rugs,
00:06:01et il va finir ce jeu en black de manière magnifique avec du jeu debout,
00:06:05c'est-à-dire des passes en étant plaquées,
00:06:08et derrière, il y aura l'essai de Paul Boudéan.
00:06:12Cette action, elle concentre, elle dure à peu près une minute,
00:06:16il y a six avant-français qui touchent le ballon,
00:06:18il n'y en a que deux qui ne le touchent pas, c'est Gros et Antonio,
00:06:21et elle démontre à la fois la capacité des avant-français à faire beaucoup de choses,
00:06:28avec de la puissance, de la dextérité,
00:06:30mais aussi à passer d'un système à un autre,
00:06:33dans la même action, avec intelligence et justesse.
00:06:37Jean-Baptiste, pour toi, tu disais que c'était l'action la mieux construite,
00:06:42pour toi, de tout le match, la plus aboutie, on va dire, collectivement.
00:06:46Oui, c'est celle qui a le plus de sens dans ce que l'on perçoit depuis quelques mois maintenant.
00:06:52On avait commencé à percevoir les avances positionnées après le 9 en sortie de couloir,
00:06:59après on les a vues se positionner autour du 9, au milieu du terrain,
00:07:03pour jouer autour d'Antoine Dupont,
00:07:06et puis on les avait vues il y a un an, jour pour jour,
00:07:11et on a commencé à travailler ce jeu en plaque,
00:07:15c'est-à-dire sans passe, en ramassant les ballons, en essayant de se donner debout,
00:07:19notamment autour des Toulousains qui le maîtrisent bien.
00:07:22Et dans cette action, si tu rajoutes, donc on n'en parle pas ce soir,
00:07:26mais le dézonage des trois quarts qui l'ont fait tous en même temps sur la troisième passe,
00:07:29avec des surnombres, et qui rebasculent de l'autre côté,
00:07:32tu t'aperçois qu'on est très difficile à défendre,
00:07:37on est peu lisible, puisqu'on peut utiliser toutes les zones du terrain et toutes nos options,
00:07:42et on est très nombreux, c'est-à-dire qu'on y viendra tout à l'heure,
00:07:47mais c'est pas pour rien qu'on est quinze avants sur la feuille de match,
00:07:51on s'en aperçoit bien, et on a géré deux équipes en une,
00:07:55une équipe un peu plus destructrice au début du match,
00:07:58quand tout le monde est frais, avec trois Toulousains,
00:08:01et cinq on dirait comme cosmopolites de clubs différents,
00:08:04des Rochelets très puissants, très costauds,
00:08:07et en deuxième mi-temps, en remis bout de rang,
00:08:10il y a sept Toulousains devant, qui ont l'habitude de pratiquer ce jeu-là,
00:08:13qui jouent sur des mecs un peu plus fatigués,
00:08:16et pour vous donner un exemple, on parle des Allemands,
00:08:19mais Mehafou, qu'on pourrait parler comme un destructeur,
00:08:22sur onze ballons touchés que j'ai compté,
00:08:24onze ballons de jeu à la main dans le jeu courant,
00:08:27je compte pas les touches, etc.,
00:08:29il a tabassé les mecs six fois de front,
00:08:32il les a mis sur le cul en plus,
00:08:34et par contre, cinq fois, il a joué ou devant la défense,
00:08:38ou dans la défense, c'est-à-dire que les mecs se sont fixés sur lui,
00:08:41parce que t'as un mec de 140 kilos qui arrive,
00:08:43forcément, ça se resserre autour de lui,
00:08:45et il a libéré les espaces pour les autres,
00:08:47et je pense que ce jeu-là, très axial,
00:08:51tourné autour d'une bille mêlée,
00:08:54fait qu'avec leur qualité athlétique, leur dextérité de main,
00:08:58fait qu'on va être très compliqué à défendre,
00:09:01et on s'aperçoit que,
00:09:04même des joueurs qui n'avaient pas trop l'habitude de le faire,
00:09:07j'ai vu Aldrit jouer, entre guillemets,
00:09:10comme un secondif sur des petites cellules,
00:09:13faire la passe en plus,
00:09:15j'ai vu Gros prendre du plaisir à le faire,
00:09:17alors qu'on voit très rarement en club faire ça,
00:09:19et pour preuve, c'est qu'on est à, tu m'as dit,
00:09:2213 ou 14 offloads, rien que pour les avants,
00:09:26et ça prouve qu'on a totalement confiance en ce sujet-là,
00:09:30et totalement confiance en nos partenaires.
00:09:33Il n'y a pas autant d'offloads,
00:09:35mais par contre, il y a une période,
00:09:37la dernière période de l'équipe de France dans le match,
00:09:39c'est de la 45e offensivement,
00:09:41la 45e à la 65e, c'est le moment où ça passe de 13-8 à 13-35,
00:09:45pour l'équipe de France,
00:09:47il y a 18 passes d'avant,
00:09:49dont 14 de la part des Toulousains qui sont rentrés en jeu,
00:09:51et c'est Aldeguerri, c'est Meafoo, c'est Bailly, c'est Marchand,
00:09:54et ce moment est un moment de bascule,
00:09:57parce que vraiment, la vitesse et la puissance mises par les entrants,
00:10:04notamment, fait que les Irlandais, soit ils courent après le ballon,
00:10:09soit ils prennent des gros reculs dans les impacts.
00:10:14Fabien Galtier disait hier en conférence de presse,
00:10:17on touche à quelque chose, on va rester humbles,
00:10:20mais tout ce qu'on peut constater,
00:10:22c'est qu'aujourd'hui, les équipes n'arrivent pas à défendre face à nous,
00:10:25n'arrivent pas à trouver, pour ce mot-là.
00:10:28Jean-Bas, est-ce que toi, tu penses,
00:10:31tu as d'autres exemples d'avant aussi performantes,
00:10:36avec autant d'armes,
00:10:38que ce soit aujourd'hui au niveau international,
00:10:40ou dans l'histoire de l'équipe de France,
00:10:42l'histoire récente ?
00:10:45Au niveau international, l'Afrique du Sud est très frontale,
00:10:50les All Blacks, les Irlandais, les Australiens,
00:10:53c'est très systémique, c'est des répétitions de systèmes,
00:10:57de replacements sans ballon, en zone, comme on dit,
00:11:00dans la profondeur du terrain, pas forcément dans le déplacement.
00:11:03Aujourd'hui, on est un peu novateur,
00:11:06on revient à un rugby que pratiquent,
00:11:09et ce n'est pas pour rien qu'il y a autant de joueurs de Toulouse
00:11:12qui sont notamment dans le coaching, dans la deuxième partie,
00:11:15dans les finisseurs,
00:11:17c'est qu'on revient à ce rugby où on privilégie le sens,
00:11:21que ce soit les avants et les trois quarts.
00:11:25Mais pour se mouvoir comme ça,
00:11:27il faut qu'on ait beaucoup d'essence dans le moteur,
00:11:33et c'est pour ça que le coaching de Fabien Galtier et de son staff,
00:11:39en prenant sept avant remplaçants, prend tout son sens.
00:11:42On sait très bien que les mecs,
00:11:44ils ont les premiers en 45 minutes à tenir,
00:11:48et qu'ils vont prendre le relais,
00:11:51sept ou six autres mecs, en attendant que ça se passe.
00:11:56Et quand on arrive à bien manipuler ce ballon,
00:12:01à en avoir le contrôle,
00:12:03et à avoir cette légèreté de se dire
00:12:07« de toute façon mon soutien est là, il y a du monde autour de moi,
00:12:10ce n'est plus un risque que de se passer le ballon dans le contact,
00:12:13devant le contact, ou en passant par le sol »,
00:12:18on en vient à des séquences qui ont été hyper bien maîtrisées
00:12:22et qui sont très difficiles à défendre.
00:12:24Mais pour revenir à ta question,
00:12:26dans le monde du rugby aujourd'hui au niveau international,
00:12:31je ne vois pas d'équipe jouer ce style de rugby-là.
00:12:35Jean-Baptiste, une question bête,
00:12:37est-ce qu'on fait ce rugby-là parce que c'est le style de jeu
00:12:39prôné par Fabien Galtier et Patrick Carlettaz,
00:12:42ou est-ce que tu le fais parce que tu as tes joueurs-là
00:12:44qui t'imposent de faire ce style-là, justement ?
00:12:47Certainement un peu des deux,
00:12:49et puis un peu d'adaptation aux nouvelles règles
00:12:51qui privilégient l'équipe attaquante,
00:12:56et surtout parce que, comme on dit,
00:12:59c'est quels joueurs on dispose, quels jeux on joue.
00:13:01Là, ils ont la chance de les choisir,
00:13:04et je pense qu'il n'y a rien d'anodin,
00:13:06tout est pensé, j'y réfléchis encore cet après-midi,
00:13:09Adrit, Boudehan, Antonio, Gros, et Guillard,
00:13:17ce sont des joueurs qui sont plutôt dans le frontal,
00:13:20dans leur club, qui ne sont pas là pour jouer debout,
00:13:22et qui vont attaquer l'adversaire par la puissance physique.
00:13:26Voilà, ça use, ça fatigue,
00:13:30et en deuxième mi-temps, je le répète,
00:13:32quand tu fais rentrer six Toulousains,
00:13:36quand tu en as sept sur le terrain, devant,
00:13:38et bien ces garçons-là, en plus de la puissance,
00:13:41ils ont aussi les mains pour jouer toutes les formes de rugby,
00:13:44et ça prend tout son sens,
00:13:46sachant qu'on a des demi-démêlés, des demi-démêlés maintenant,
00:13:48puisque Antoine n'est plus là, on en parlera tout à l'heure,
00:13:50en France, qu'on l'a même mis sur le jeu,
00:13:54depuis, c'est ancestral,
00:13:56depuis Fouroux, Berbizier, Gatier, etc.,
00:13:59donc c'est notre culture,
00:14:01et quand t'as autant de solutions autour de toi,
00:14:03quand t'es demi-démêlé, tu t'y régales, quoi,
00:14:05et on y reviendra tout à l'heure,
00:14:07mais pour moi, ça correspond tout à fait
00:14:09à ce qu'est notre rugby,
00:14:11aujourd'hui, avec ces joueurs-là,
00:14:13et les quatre premières années de Fabien,
00:14:15en dépossession, ont été plutôt bonnes aussi,
00:14:17il y a eu aussi des résultats,
00:14:20et c'était aussi, entre guillemets, un peu novateur,
00:14:23c'était bizarre de voir les Français jouer comme ça,
00:14:25mais on était à fond là-dedans, et ça fonctionnait,
00:14:27et je pense qu'au fur et à mesure des années
00:14:29d'expérience collective,
00:14:31et bien on va devenir, entre guillemets,
00:14:33un joueur, entre guillemets, caméléon,
00:14:35c'est-à-dire qu'on pourra subir, comme on a subi en défense
00:14:37contre les All Blacks au mois de novembre,
00:14:39être au bord de la rupture,
00:14:41mais les fracasser en contre,
00:14:43on pourra être très présent, comme on l'a été là,
00:14:45contre l'Italie, l'Irlande,
00:14:47dans la possession et dans l'exploitation des ballons,
00:14:49et puis on pourra être un jour,
00:14:51parce que le temps, parce que l'équipe en face,
00:14:53le pro, entre guillemets,
00:14:57être sur la dépossession,
00:14:59et aller reconquérir des ballons,
00:15:01mais là, il va falloir travailler sur les ballons.
00:15:05Concernant les avants, il y a donc
00:15:07une chose qui est vraiment très intéressante,
00:15:09c'est le fait qu'aujourd'hui
00:15:11les animations autour des avants sont
00:15:13de plus en plus nombreuses,
00:15:15il y en avait une au départ avec le jeu en Black,
00:15:17on va dire qu'en ce moment,
00:15:19le jeu en Tank est arrivé,
00:15:21et là, depuis deux matchs,
00:15:23on voit quelque chose de nouveau,
00:15:25on va montrer en quoi ça consiste
00:15:27précisément,
00:15:29c'est cette séquence
00:15:31du début du match,
00:15:33c'est une des premières possessions françaises
00:15:35dans le camp irlandais, je pense,
00:15:37et Jean-Bas, je te laisse
00:15:39présenter la chose.
00:15:41On avait pris pour habitude,
00:15:43et on le voit dans beaucoup,
00:15:45et même les Irlandais le font, dans beaucoup d'équipes
00:15:47au niveau international ou même national,
00:15:49des cellules à trois joueurs,
00:15:51c'est-à-dire là, ça aurait été Guillard, Flamand et Aldrit.
00:15:53En touchant le joueur du milieu,
00:15:55on se donne deux options,
00:15:57l'intérieur, mais qui est
00:15:59assez compliqué, parce que si on se fait plaquer,
00:16:01on perd le soutien,
00:16:03la petite passe à l'extérieur pour Aldrit,
00:16:05ou alors garder le ballon, Flamand.
00:16:07Et aujourd'hui, l'équipe de France, en rajoutant un joueur,
00:16:09voire même deux joueurs, on a vu des fois
00:16:11des cellules à cinq,
00:16:13de ces avances se donnent beaucoup de possibilités.
00:16:15Et là, on voit sur l'écran que
00:16:17l'équipe de France, en se plaçant comme ça,
00:16:19à peu près à trois mètres les uns des autres,
00:16:21joue un 4 contre 3,
00:16:23c'est-à-dire Guillard, Flamand, Aldrit,
00:16:25Gros, face au mec à la croix,
00:16:27le mec qui vient défendre sur Flamand,
00:16:29et celui d'après, je crois que c'est Doris.
00:16:31Donc, ça donne,
00:16:33et c'est là où je te posais la question, Jeff,
00:16:35c'est un 4 contre 3,
00:16:37ou alors 3-2 contre 1.
00:16:39Parce qu'on...
00:16:41Ouais, réfléchis encore.
00:16:43C'est la vérité. Donc le 2 contre 1,
00:16:45c'est Flamand qui remet à Guillard à gauche,
00:16:47Flamand qui met Aldrit dans l'intervalle,
00:16:49ou Aldrit qui met à Gros, etc.
00:16:51Et c'est ce qui va se passer sur cette action.
00:16:53C'est-à-dire que,
00:16:55en ayant un nombre plus important
00:16:57de joueurs, on pose plus de questions
00:16:59à la défense.
00:17:01La défense doit faire des choix,
00:17:03elle est souvent sur les talons,
00:17:05elle peut faire les mauvais choix, et avec les mains
00:17:07qu'on rajoute à nos joueurs,
00:17:09la Flamand et Aldrit sur ce coup-là
00:17:11qui font deux passes quasiment sur un pas,
00:17:13on va aller gagner le premier défenseur,
00:17:15c'est-à-dire le rapide, on va le voir sur l'action d'après,
00:17:17sur l'image d'après.
00:17:19Flamand va transmettre à Aldrit,
00:17:21Aldrit qui au départ a un axe de course
00:17:23plutôt vers l'intérieur,
00:17:25on va dire, vers la perce à gauche,
00:17:27ça attire les deux défenseurs,
00:17:29les deux défenseurs qu'on voit avec les flèches là.
00:17:31Au moment où il reçoit le ballon, il change
00:17:33légèrement de direction, il attaque l'extérieur
00:17:35de Kylan Doris qui est en face de lui,
00:17:37et ça attire aussi
00:17:39Aki à lui,
00:17:41il va lui-même faire une petite passe
00:17:43en plus, Jean-Baptiste dis-moi si tu veux commenter
00:17:45quelque chose sur cette capture-là.
00:17:47Non, c'est exactement ça.
00:17:49Il va lâcher le ballon dans le bon timing,
00:17:51ce qui est intéressant c'est qu'il vient
00:17:53avec la bonne vitesse en plus, parce que s'il va trop vite,
00:17:55il va s'emparer dans la défense, il n'a pas le temps
00:17:57de faire une passe, là il va avec la bonne vitesse,
00:17:59ça lui laisse le temps pour à la fois
00:18:01menacer et lire la situation,
00:18:03et il va faire une petite passe en plus,
00:18:05on voit qu'Aki s'est un peu consommé
00:18:07sur Aldrit, et gros du coup
00:18:09à un espace, il est à 2-3 mètres
00:18:11dans lequel il va pouvoir rentrer,
00:18:13et il va avancer
00:18:15de 2-3 mètres à peu près
00:18:17consommé donc.
00:18:19C'est pas l'avancée
00:18:21qui est conséquente sur ce moment-là,
00:18:23mais c'est qu'on a battu
00:18:25quasiment 6 joueurs autour de Ruck pour nous,
00:18:27on nous disait 4,
00:18:29on a pris des épaules faibles
00:18:31et on commence à prendre des rapides,
00:18:33on commence à prendre Aki, le 3ème ligne,
00:18:35ça veut dire que sur le temps d'après,
00:18:37la défense est à reculons,
00:18:39qu'elle doit circuler autour du Ruck,
00:18:41si il y a Ruck, mais maintenant on est même capable de jouer debout
00:18:43dans les intervalles, et la personne qu'on oublie
00:18:45dans cette cellule, si tu peux revenir sur celle d'avant,
00:18:47la photo d'avant, c'est qu'on a
00:18:49toujours un Bridger derrière, ce qu'on appelle un Bridger,
00:18:51là en l'occurrence c'est Moefana,
00:18:53mais c'est souvent le numéro 10 que vous voyez dans ces positions-là,
00:18:55c'est un garçon qui est capable
00:18:57aussi de recevoir le ballon, soit de Flamand,
00:18:59soit d'Aldrit à ce moment-là,
00:19:01et vous imaginez bien que pour Aki et Doris,
00:19:03après avoir défendu
00:19:05un 4 contre 3,
00:19:07Aki vient se rajouter là, et là il défend un 3 contre 2,
00:19:09et ça crée toujours
00:19:11beaucoup d'incertitudes, peu d'invisibilité
00:19:13pour la défense, et c'est là
00:19:15qu'on arrive à casser des épaules,
00:19:17et à jouer les intervalles.
00:19:19En fait, ce que cherche à faire
00:19:21l'équipe de France aujourd'hui, c'est
00:19:23pas elle aller dans les
00:19:25intervalles, c'est par son positionnement
00:19:27trouver des intervalles,
00:19:29et c'est les défenseurs
00:19:31qui viennent se fixer sur eux,
00:19:33ils arrivent à déplacer le ballon,
00:19:35et c'est exactement ce qui se passe avec Aki,
00:19:37il vient se fixer à un endroit, et le ballon par l'autre côté,
00:19:39il est pris, alors que c'est un des très bons
00:19:41défenseurs au monde.
00:19:43On va voir l'utilisation du Bridger là,
00:19:45avec la même organisation
00:19:47quasiment, on va
00:19:49voir une autre
00:19:51manière de sortir de cette
00:19:53situation, là donc
00:19:55Meafou a le ballon, on est en dossier de mi-temps,
00:19:57à sa gauche on retrouve Flamand,
00:19:59à sa droite ça doit être
00:20:01Gégou, qui est centre à ce
00:20:03moment là, mais qui joue
00:20:05comme s'il était avant, on voit
00:20:07Baye et Marchand qui sont à l'extérieur,
00:20:09donc là on a une ligne de 5 on va dire,
00:20:11et dans le
00:20:13dos de
00:20:15Meafou, il y a le Bridger Tamak,
00:20:17plus deux joueurs en train de dézonner,
00:20:19qui sont Ramos et Bielbiaré,
00:20:21Meafou lit très bien
00:20:23la situation, parce que l'espace il n'est pas
00:20:25en face de lui, il est
00:20:27couloir droit là-bas, on voit qu'il y a beaucoup
00:20:29d'espace, et donc il va passer dans le dos
00:20:31pour Tamak, derrière ça ne sera pas
00:20:33excellemment joué par Ramos, qui va peut-être
00:20:35un peu se laisser enfermer dans
00:20:37l'espace, mais en tout cas c'est une
00:20:39énorme occasion d'essai,
00:20:41et là on voit toute la palette
00:20:43qu'offre à la fois
00:20:45cette animation,
00:20:47la puissance des joueurs français
00:20:49qui fixent des défenseurs en face,
00:20:51et puis leur capacité à faire des passes
00:20:55dans à peu près toutes les situations.
00:20:59On va peut-être passer au deuxième
00:21:01thème, on aura pas tardé, on va passer au deuxième thème,
00:21:03vous m'avez dit que je pouvais intervenir rapidement,
00:21:05très bien, je suis un peu maître
00:21:07de cérémonie. Question rapide,
00:21:09Jean-Bas, oui, non, tu gardes le 7-1
00:21:11contre l'Ecosse ?
00:21:15Sachant pour toi, on va en parler du pont
00:21:17est blessé.
00:21:19Au vu des carences qu'on a
00:21:21à certains postes, parce qu'on a parlé de
00:21:23mobilité, je pense qu'on a tout intérêt
00:21:25dans les prochains mois et les prochaines
00:21:27années à trouver une parade
00:21:29à nos piliers droits,
00:21:31à Wini et à
00:21:33De Guiry,
00:21:35il faut préparer, parce que
00:21:37on a besoin d'essence, et si on
00:21:39veut revenir à un 6-2, entre guillemets,
00:21:41ou même un 5-3, il nous faut
00:21:43des avants encore plus mobiles et qui
00:21:45travaillent encore plus, donc
00:21:47c'est possible qu'on fasse le même
00:21:49topo la semaine prochaine,
00:21:51mais c'est aussi possible qu'on revienne à 6-2
00:21:53au vu des blessures, de Barrassi peut-être
00:21:55et de Dupont.
00:21:57Tu sais pas trop en fait.
00:21:59La question...
00:22:01Non, mais c'est vrai.
00:22:03Personne ne sait encore. La question
00:22:05d'Antoine Dupont,
00:22:07le capitaine de l'équipe de France de mine mêlée,
00:22:09qui sort à la 29ème minute,
00:22:11si je ne dis pas de bêtises, est-ce qu'il y a une faute
00:22:13ou pas faute de Bern, l'irlandais,
00:22:15on rappelle qu'Antoine Dupont ne jouera pas
00:22:17pendant de nombreux mois, c'est pas ça
00:22:19qui est dit qu'il y a faute ou pas faute,
00:22:21mais après match, il y a des interprétations
00:22:23très différentes. Dans le clan irlandais,
00:22:25le staff irlandais, il parle tout simplement
00:22:27d'un incinéant de jeu. Rien pour
00:22:29l'arbitre, Douglas Gardner, qui n'a pas sorti
00:22:31de carton, qui a revu les images et ce qu'il a dit
00:22:33à Grégory Aldrit, rien pour le comité
00:22:35des tournois de destination.
00:22:37Ouais, exactement. Parce que ça peut être
00:22:39rediffusé sur l'écran géant du stade, c'est l'arbitre vidéo.
00:22:41Rien pour le comité du tournois de destination,
00:22:43parce qu'il n'y a pas de citation
00:22:45pour ces joueurs-là, c'est ce qu'on a appris aujourd'hui,
00:22:47malgré la volonté française
00:22:49que ces joueurs-là soient cités. On pense qu'il y avait plusieurs joueurs
00:22:51qui étaient concernés irlandais. Et en France,
00:22:53même là aussi, il y a des interprétations très différentes.
00:22:55Par exemple, hier, j'ai eu à Alexandre Ruiz,
00:22:57que tu connais très bien, Jean Bas, l'ancien arbitre international,
00:22:59qui est désormais manager de Soyozoul,
00:23:01un pro des deux, qui pour lui disait
00:23:03« Pour moi, c'est carton rouge, c'est un acte
00:23:05de jeu déloyal, vraiment,
00:23:07il fallait le sanctionner au moins jaune,
00:23:09mais pour moi c'est rouge. » Selon toi,
00:23:11Jean Bas, qu'est-ce qu'il en est ?
00:23:13Je t'avoue que j'ai revu,
00:23:15Alex m'a posé la question,
00:23:17j'ai eu la chance de le regarder
00:23:19au calme,
00:23:21sorti de la douleur
00:23:23et de l'image qu'on a vue d'Antoine,
00:23:25et je l'ai vue de deux vues.
00:23:27Si on se met du côté français, c'est-à-dire que la caméra
00:23:29posée derrière celle du sol
00:23:31qui filme, où on voit beaucoup
00:23:33sur les réseaux sociaux, d'ailleurs,
00:23:35qui nous arrange, on peut penser
00:23:37qu'il y a faute. Il n'y a pas forcément l'intentionnalité,
00:23:39parce qu'on va voir qu'il y a pas mal de choses
00:23:41et que ça mérite une sanction.
00:23:43Mais quand on le voit du côté
00:23:45irlandais, avec l'autre caméra qui est prise
00:23:47un peu plus dans le coin,
00:23:49on voit que Bird, là,
00:23:51attaque le ruck, vraiment dans l'axe,
00:23:53attaque l'épaule,
00:23:55qu'il a son bras droit qui est relevé,
00:23:57qu'il est parti pour faire un déblayage
00:23:59somme toute normale,
00:24:01et qu'au moment d'attaquer Antoine, Antoine a
00:24:03quelques centimètres de recul,
00:24:05enlève son bras, lui, du coup,
00:24:07ne maîtrise pas son corps,
00:24:09et en plus,
00:24:11c'est accentué par le fait que Porter arrive derrière lui
00:24:13et tombe sur la jambe d'Antoine qui, malheureusement,
00:24:15son pied est bloqué sous le numéro 3
00:24:17par terre. Et de ce côté-là,
00:24:19j'ai du mal à le
00:24:21sanctionner, parce que c'est des
00:24:23accidents de jeu.
00:24:25Donc,
00:24:27on peut passer d'un rouge chèque
00:24:29à rien, comme il s'est passé là,
00:24:31en passant par un jaune, et même
00:24:33les arbitres français, t'as cité Alex, mais il a
00:24:35un collègue à lui, dans son staff,
00:24:37qui est arbitre aussi, M. Cardona,
00:24:39qui n'avait pas le même avis. Et s'il y a tout ce
00:24:41pataquet, c'est parce que c'est
00:24:43Antoine Dupont. Peut-être que si ça avait été un autre joueur,
00:24:45bon, on en aurait un peu moins parlé.
00:24:47Ça prend des proportions incroyables.
00:24:49Je pense qu'il faut
00:24:51qu'on arrête la psychose
00:24:53anglo-saxonne de dire qu'on est désavantagé,
00:24:55les commissions, c'est...
00:24:57J'ai du mal avec ça. Je pense que
00:24:59l'arbitre vidéo, il a...
00:25:01Antoine est resté près de 1 minute 40
00:25:03par terre. Je pense qu'il a le temps
00:25:05de le regarder 10 fois sous tous les angles.
00:25:07Et s'il bip pas, il faut dire que
00:25:09ces mecs sont professionnels, qu'ils sont notés,
00:25:11qu'ils jouent des matchs
00:25:13internationaux, des tournées. Il y a les Lions,
00:25:15c'est des mecs
00:25:17de haut niveau aussi. Ils peuvent pas
00:25:19se permettre de cacher des gestes
00:25:21comme ça, si tant est qu'il
00:25:23y est faute. Donc moi, j'étais un peu
00:25:25sur le moment à dire
00:25:27non, pour moi, c'est un accident.
00:25:29Peut-être que c'est un accident qui aurait valu
00:25:31un carton parce qu'il ne maîtrise pas
00:25:33son geste. Il tombe vers l'avant
00:25:35pour X raisons. Mais dans
00:25:37les observables des arbitres,
00:25:39et j'ai lu ce qu'a dit Alex, on en a beaucoup discuté
00:25:41quand on travaillait ensemble, ils ont une chaîne de choses
00:25:43qui les font arriver à prendre une décision.
00:25:45Sauf que dans sa première chaîne,
00:25:47il y a Guillard qui traîne dans le plaquage
00:25:49et Bird, quand il arrive,
00:25:51il évite un peu Guillard et il est
00:25:53un peu déséquilibré déjà par le fait
00:25:55que Guillard ne sorte pas de la zone et aurait pu être
00:25:57sanctionné d'une pénalité.
00:25:59On peut le prendre
00:26:01dans tous les sens et par tous les niveaux.
00:26:03Il suffit qu'il manque une petite pièce au domino
00:26:05dans les observables des arbitres et la sanction
00:26:07peut passer de rouge à rien du tout.
00:26:09C'est des situations compliquées.
00:26:11C'est compliqué pour Antoine, c'est compliqué
00:26:13pour l'équipe de France, ça va être très compliqué
00:26:15pour le Stade Toulousain, mais
00:26:17je pense que l'équipe s'en sortira. On a vu la performance
00:26:19de Loukou, l'équipe s'en sortira
00:26:21encore plus forte si elle arrive
00:26:23à surpasser le manque d'Antoine.
00:26:25Alex, on en parle
00:26:27beaucoup parce que dans la semaine déjà,
00:26:29il y a eu des propos notamment de Fabien Galtier
00:26:31sur l'arbitrage, qui avait mis un peu la pression
00:26:33sur l'arbitrage. Et les supporters
00:26:35français, évidemment au plein de chauvinismes,
00:26:37vont dire que c'est encore la preuve
00:26:39que les Français dérangent,
00:26:41que les Anglo-Saxons, les Britanniques sont traités
00:26:43différemment.
00:26:45Oui, je pense
00:26:47qu'il ne faut pas rentrer dans ces
00:26:49considérations-là, même si parfois ça a pu
00:26:51exister, ce genre de choses-là.
00:26:53Ce qui est intéressant
00:26:55dans ce moment,
00:26:57dans cette séquence,
00:26:59intéressant n'est pas le bon mot,
00:27:01mais parce qu'on est tous
00:27:03un peu tristes pour Antoine
00:27:05Dupont, parce que
00:27:07de voir ce joueur-là évoluer,
00:27:09c'est une chance et un plaisir.
00:27:11Et là, il va être
00:27:13sur la touche pendant un petit bout de temps.
00:27:15Et quand il reviendra,
00:27:17on ne sait pas si ce sera le même Antoine
00:27:19Dupont qu'aujourd'hui ou pas.
00:27:21A son âge, revenir d'un genou,
00:27:23ce n'est pas toujours évident. En tout cas, voilà.
00:27:25Ce que je veux dire, c'est que la semaine
00:27:27passée, Fabien Galtier, en conférence de presse,
00:27:29a parlé de l'arbitrage dans les rugs, etc.
00:27:31Et dans le
00:27:33sous-texte qu'on a appris
00:27:35après Cruz, il y avait notamment
00:27:37des critiques vis-à-vis des attitudes
00:27:39des soutiens irlandais dans les rugs.
00:27:41Plutôt dans les rugs défensifs,
00:27:43quand les Irlandais intervenaient
00:27:45en tant que défenseurs dans un rug,
00:27:47où, grosso modo, le staff français
00:27:49avait noté que les
00:27:51Irlandais, quand ils rentraient dans un rug,
00:27:53ils poussaient sur les soutiens et puis,
00:27:55au moment, je vais le faire avec ma main devant la caméra,
00:27:57peut-être, au moment où ils poussaient
00:27:59dans le soutien,
00:28:01ils glissaient à un moment,
00:28:03ils changeaient leur axe de poussée, ils continuaient à pousser,
00:28:05ils tombaient du coup dans le camp
00:28:07adverse, et éventuellement,
00:28:09ils tombaient sur un joueur
00:28:11adverse, et donc
00:28:13en le mettant en danger.
00:28:15Et c'est finalement ce qui se passe, là,
00:28:17sur ce rug-là, et je pense que c'est aussi
00:28:19ce qui met en colère, au-delà de la blessure d'Antoine Dupont,
00:28:21c'est ce qui met en colère le staff
00:28:23de l'équipe de France, qui se dit, on avait
00:28:25vu le truc, grosso modo, on avait vu le truc,
00:28:27on a alerté, et en fait, voilà ce qui
00:28:29s'est passé à la fin. On perd
00:28:31notre meilleur joueur, le meilleur joueur du monde,
00:28:33et ce n'est pas que l'équipe de France qui le perd, finalement, c'est le rugby mondial
00:28:35qui perd le joueur qui excite tout le monde.
00:28:37Et si on regarde
00:28:39un instant les images, on va voir
00:28:41qu'il y a quand même des choses qui
00:28:43posent problème. On va
00:28:45prendre une seule caméra, celle de derrière,
00:28:47les Français, mais
00:28:49je vais essayer de ne pas être partial.
00:28:51Mais il y a des observables
00:28:53assez intéressants.
00:28:55Le premier, c'est que
00:28:57Antoine Dupont, il est dans le
00:28:59tiron rouge, là. Le premier, c'est que Berne,
00:29:01quand il arrive dans le ruck, effectivement, son attitude,
00:29:03elle semble plutôt bonne, là, puisque
00:29:05son bras est engagé,
00:29:09comme s'il allait enserrer
00:29:11un des joueurs français dans le ruck. On rappelle que
00:29:13pour venir dans un ruck, en tant que
00:29:15soutien, il faut se lier, soit au moment de
00:29:17l'impact, soit juste avant l'impact, mais il faut se lier,
00:29:19c'est obligatoire. Là, il
00:29:21vient pour se lier, mais un instant
00:29:23plus tard, on voit que là,
00:29:25c'est sa main.
00:29:27Sa main, elle est refermée vers lui.
00:29:29Donc là, à ce moment-là, il ne se lie plus.
00:29:31Là, il y a faute. C'est-à-dire
00:29:33qu'il rentre avec l'épaule.
00:29:35Donc ça, c'est une faute.
00:29:37Ça ne veut pas dire qu'il veut blesser Antoine Dupont,
00:29:39ce n'est pas du tout l'idée.
00:29:41Je ne sais pas si... Je ne veux pas dire ça.
00:29:43En tout cas, il ferme
00:29:45le bras et
00:29:47il rentre avec l'épaule.
00:29:49Et on va voir sur la capture
00:29:51suivante que
00:29:53cette attitude, en fait,
00:29:55en quelque sorte, le fait qu'il n'en sert pas,
00:29:57ça fait qu'il perd assez vite l'équilibre.
00:29:59Et
00:30:01l'axe de son corps est quand même extrêmement
00:30:03penché à ce moment-là.
00:30:05Son axe de corps est penché
00:30:07avant même que Porter, dont on voit les mains
00:30:09dans le rond jaune, avant même que Porter le touche.
00:30:11L'impact. Puisque derrière,
00:30:13Porter va le toucher et on a
00:30:15dit, oui, mais c'est le fait que Porter le touche
00:30:17qui fait que Berne tombe sur le genou
00:30:19de Dupont. Or, là, il est déjà en train de tomber
00:30:21sur Dupont, dont on voit
00:30:23le genou à droite.
00:30:25À ce moment-là, si Porter ne le pousse pas,
00:30:27peut-être qu'il ne tombe pas exactement sur le genou
00:30:29de Dupont, mais il va y avoir effectivement un effet mécanique
00:30:31derrière. Mais en tout cas, il est déjà
00:30:33mal embarqué, il n'est pas
00:30:35lié et son corps est en train de tomber.
00:30:37Et on rappelle que dans la règle, on doit se lier
00:30:39et on ne doit pas tomber
00:30:41de tout son poids sur un adversaire.
00:30:43Et à la fin, c'est la dernière
00:30:45capture, celle-là, à la fin, en fait,
00:30:47il va tomber de tout son poids
00:30:49sans avoir été lié, sans s'être lié.
00:30:51Et
00:30:53j'avoue que je suis quand même étonné
00:30:55que
00:30:57en fait,
00:30:59ça, ça ne vaille pas au moins
00:31:01une pénalité, puisqu'il y a
00:31:03au moins une faute,
00:31:05peut-être une deuxième, il ne se lie pas.
00:31:07Il y a une deuxième faute, c'est qu'il tombe
00:31:09sur un adversaire. Et que
00:31:11par ailleurs, là, aujourd'hui, on
00:31:13botte en touche en disant non, on ne donne pas
00:31:15de suite sur la citation. Sans
00:31:17entrer dans le débat, il fait exprès, il ne fait pas exprès, c'est pas
00:31:19tout le truc. Quand on observe, il y a quand
00:31:21même des fautes. Alors après, ce qui est sûr,
00:31:23c'est que les rucks, aujourd'hui, c'est
00:31:25un peu la loi de la jungle,
00:31:27qu'il y a beaucoup de choses
00:31:29qui s'y passent, beaucoup trop de choses
00:31:31que quelque part, on pourrait siffler
00:31:33sur chaque ruck, que ce soit en attaque ou en défense.
00:31:35Mais là, ça me semble
00:31:37une situation quand même
00:31:39qui est dangereuse,
00:31:41qui, voilà,
00:31:43interdit les prises crocodiles, etc.
00:31:45Celle-là, cette situation est dangereuse, et malheureusement,
00:31:47on débouche à la blessure du
00:31:49meilleur joueur du monde, peut-être du meilleur joueur de l'histoire.
00:31:51Et c'est
00:31:53dommage.
00:31:55Voilà, c'est tout.
00:31:59Tu combats ? Tu veux rajouter quelque chose ?
00:32:05Tu m'as presque convaincu.
00:32:07Tu m'as presque convaincu.
00:32:09Non, mais il y a des fautes en tout cas.
00:32:11Il y a des fautes dans son action.
00:32:13Oui, je pense que pour avoir
00:32:15le juste
00:32:17milieu, l'arbitre aurait dû
00:32:19checker,
00:32:21avoir une discussion pour que ça soit
00:32:23clair au moins pour tout le monde. C'est leur avis.
00:32:25Après, c'est
00:32:27entre guillemets au chef des arbitres de dire
00:32:29vous vous êtes trompés les mecs, c'est inadmissible.
00:32:31Vous êtes sanctionnés, vous ne faites pas
00:32:33sur ces observables.
00:32:35Et lui, écoutez juste son
00:32:37assesseur qui est dans le
00:32:39camion, qui l'a vu 4-5 fois et qui a
00:32:41dit non, pourquoi, il n'y a rien.
00:32:43Je pense qu'il aurait dû avoir la certitude
00:32:45même s'il fait confiance et
00:32:47c'est une équipe aussi, je pense qu'il aurait dû avoir
00:32:49la certitude à ce moment-là.
00:32:51Garner, c'est ça ?
00:32:53Garner, ouais.
00:32:55Il aurait dû
00:32:57se dire, bon ben, j'assume
00:32:59avec mon collègue cette décision
00:33:01ou pas. Voilà.
00:33:03Mais ça touche Antoine, mais comme tu l'as dit,
00:33:05j'ai regardé l'Italie, l'Angleterre
00:33:07tout à l'heure. J'ai fait
00:33:095 focus sur les 5 REC
00:33:11on en a parlé juste après, j'ai regardé
00:33:135 d'affilé et en effet
00:33:15tu peux en siffler
00:33:17un paquet qui arrivent avec le bras
00:33:19un peu bas, qui sont croche-paté,
00:33:21qui ont la tête un peu plus basse que les hanches
00:33:23et quasiment à chaque REC, alors il va falloir se pencher
00:33:25là-dessus parce que c'est vrai que
00:33:27ça crée des blessures plutôt graves
00:33:29et que c'est dommageable pour
00:33:31pas que pour
00:33:33l'équipe de France
00:33:35ou de Toulouse, mais pour tous les fans de
00:33:37rugby de ne pas voir Antoine
00:33:39ou de perdre un joueur comme ça sur une action
00:33:41comme ça.
00:33:43La bonne nouvelle,
00:33:45entre guillemets s'il y en a une, sur l'action
00:33:47c'est que Maxime Lecu a fait une entrée
00:33:49très intéressante. Maxime Lecu
00:33:51qui à l'année dernière avait débuté
00:33:53le tournoi, ça s'était moins bien passé,
00:33:55Nolan Le Garrec avait pris le relais.
00:33:57Maxime Lecu c'est un joueur dont on ne parle pas beaucoup,
00:33:59qui est toujours là,
00:34:01pas le joueur le plus médiatique, mais qui est très précieux.
00:34:03Jean-Bad, toi qui connais un peu ce poste,
00:34:05qu'est-ce que tu en as pensé de sa performance ?
00:34:07C'est un garçon
00:34:09qui est rarement à 18, 19
00:34:11ou 20 sur 20, mais qui
00:34:13est aussi très rarement à 13,
00:34:1512, 11, il se situe
00:34:17toujours entre 15 et 17
00:34:19et c'est très fiable
00:34:21pour des entraîneurs.
00:34:23Très bon jeu au pied,
00:34:25courageux en défense, 10 plaquages
00:34:27sur sa rentrée,
00:34:29une longueur de jeu
00:34:31au pied qui égale celle d'Antoine
00:34:33et on aura un petit slide
00:34:35Je ne l'ai pas gardé,
00:34:37pour gagner du temps.
00:34:39Pour tout vous dire,
00:34:41Antoine est à 36 mètres
00:34:43de longueur au jeu au pied,
00:34:45trouvé sur ce match-là, et lui 36,5 mètres,
00:34:47c'est ça ?
00:34:49En gain de terrain.
00:34:51Voilà, en gain de terrain,
00:34:53c'est l'équivalent.
00:34:55Peut-être pas les deux pieds, comme Antoine,
00:34:57peut-être moins de
00:34:59gestes
00:35:01incroyables,
00:35:03mais quelqu'un de très fiable.
00:35:05Donc ça, c'est la première bonne nouvelle.
00:35:07La deuxième bonne nouvelle,
00:35:09c'est que si on continue à avoir des avants
00:35:11comme ça,
00:35:13que ce soit Lucu ou Jeff Paturo
00:35:15à la mêlée,
00:35:17ça peut bien se passer.
00:35:19Et la troisième bonne nouvelle,
00:35:21si on veut
00:35:23positiver,
00:35:25c'est que des demi-mêlées, on en a.
00:35:27Je crois qu'on est la seule nation au monde
00:35:29où on peut être envié par beaucoup d'autres,
00:35:31c'est-à-dire que vous essayez le Garec,
00:35:33mais Kouyou est le meilleur marqueur d'essai
00:35:35dernièrement.
00:35:37Baptiste Seurin
00:35:39est un talent monstre
00:35:41et très doué, et se régalerait sur une Pila
00:35:43aussi avec des avants comme ça.
00:35:45Le Garec, et puis même
00:35:47on peut aller jusqu'à Jono, puisqu'il y a
00:35:49une place qui va se gagner
00:35:51qui a un peu
00:35:53les
00:35:55images
00:35:57caractéristiques de Dupont.
00:35:59Et je pense que
00:36:01la bonne nouvelle pour l'équipe de France,
00:36:03c'est que si on arrive pendant
00:36:05un an, à part
00:36:07le temps qu'ils reviennent pour le
00:36:09tournoi, à jouer
00:36:11avec d'autres mecs,
00:36:13et à performer avec d'autres mecs,
00:36:15ça va créer
00:36:17une
00:36:19dynamique incroyable, et c'est un peu
00:36:21ce qu'on voit, j'ai fait le lien un peu avec le
00:36:23PSG, c'est-à-dire qu'on a moins de stars,
00:36:25mais une dynamique collective, et un jeu
00:36:27collectif qui est
00:36:29même meilleur que ce qu'il était avant.
00:36:31Alors on ne remplace pas Antoine comme ça.
00:36:33D'ailleurs,
00:36:35Jean-Bas, d'un point de vue stratégique,
00:36:37l'ajout de ce jeu
00:36:39avec les cellules de 4 avants
00:36:41fait que le jeu pèse moins
00:36:43sur les épaules du numéro 9, avant,
00:36:45avec le jeu en temps,
00:36:47ça tournait beaucoup
00:36:49autour d'Antoine Dupont, parce que le 9 dans ce jeu-là
00:36:51doit porter un peu le ballon, ouvrir des intervalles,
00:36:53voire saisir lui-même les opportunités.
00:36:55Donc là,
00:36:57cette nouvelle animation
00:36:59répartit en quelque sorte mieux les
00:37:01rôles, et on a vu que
00:37:03tout fonctionnait
00:37:05très bien, même
00:37:07sans Antoine Dupont.
00:37:11Ça fait partie
00:37:13des choses
00:37:15encourageantes, on va dire,
00:37:17des nouvelles qui font
00:37:19penser que l'équipe de France peut bien
00:37:21s'en sortir sans Antoine Dupont.
00:37:23Oui, il ne faut pas...
00:37:25Oui, c'est un coup dur,
00:37:27bien évidemment, tu ne perds pas le meilleur joueur du monde
00:37:29sans rien, mais j'ai
00:37:31passé des saisons, quand je jouais ou
00:37:33quand j'entraînais, à perdre
00:37:35des très bons joueurs, à voir Yannick Chaussure
00:37:37en tribune face à un match,
00:37:39ou que mon poitronneau, Vincent Clerc, pour une finale,
00:37:41mais tu sais que
00:37:43derrière, il y a du monde,
00:37:45bien sûr que le cul ne va pas faire du Dupont,
00:37:47mais il va faire du Ducu très bien,
00:37:49et avec le monde qu'il y a autour de lui,
00:37:51il va faire du Ducu très bien,
00:37:53ou le Garrec, peu importe,
00:37:55et sincèrement,
00:37:57c'est une mauvaise nouvelle
00:37:59pour Antoine, pour les amoureux du rugby,
00:38:01mais ça peut être aussi
00:38:03un facteur intéressant
00:38:05pour le jeu du 15 de France.
00:38:07Quand tu vois l'Ecosse,
00:38:09je te rassure Jean-Bas, ce n'est pas moi qui serait sur le terrain,
00:38:11normalement c'est Maxime Lecuc qui devrait être
00:38:13encore là, c'est ce qu'on a appris.
00:38:15C'est bon, je serai en tribune à côté d'Alex,
00:38:17c'est rassurant.
00:38:19Quand tu as du matos
00:38:21comme ça autour,
00:38:23tu n'es pas obligé de porter le ballon,
00:38:25tu me donnes un coup à Aldri, tu me donnes un coup à Meafoo,
00:38:27tu arrives, rec à deux, tu le ramasses,
00:38:29hop, tu vois un trou,
00:38:31une fois par match, tu prends ton trou et ça suffira.
00:38:33Tu as même le temps de fumer une couche.
00:38:35Ok, je me permets de boire un coup.
00:38:37On va passer au troisième thème,
00:38:39parce que ça ne peut rien dire.
00:38:41Le troisième thème, c'est sur
00:38:43le zoom, on a appelé ça le zoom.
00:38:45Comment les Bleus se sont resserrés
00:38:47en défense, parce qu'on avait
00:38:49pointé des lacunes défensives contre
00:38:51l'Angleterre, même contre l'Italie.
00:38:53Ça avait été percé plusieurs fois au centre du terrain.
00:38:55Là, Alex, Jean-Bart, on a vu du mieux.
00:38:57Surtout que l'opposition n'était pas la même contre l'Italie
00:38:59qui avait percé plusieurs fois. Là, ça a été plus
00:39:01solide de ce point de vue-là.
00:39:05On avait parlé à la fin du match
00:39:07de l'Italie, alors qu'est-ce qu'elle s'est
00:39:09la solution pour avoir une meilleure défense au milieu du terrain ?
00:39:11Remise en question de Parasi,
00:39:13on avait évoqué Ficou, donc on a dit
00:39:15oui, en effet, on peut changer les hommes.
00:39:17C'est une chose simple. Alors oui, on en a changé
00:39:19un, Ntamak, et on n'y est pas pour rien
00:39:21parce que c'est quand même un meilleur défenseur que
00:39:23nos deux autres ouvreurs.
00:39:25Mais on a surtout travaillé
00:39:27et on a rajouté un joueur dans la ligne.
00:39:29Un joueur dans la ligne, on va le voir
00:39:31en images.
00:39:33Rajouter un joueur en ligne,
00:39:35c'est gagner quasiment
00:39:376 mètres d'espace.
00:39:39Et ça resserre
00:39:41justement
00:39:43nos connexions,
00:39:45ça nous met plus en confiance
00:39:47et forcément ça renforce notre ligne de défense.
00:39:49Et ça, je pense que c'est pas anodin.
00:39:51Je me souviens
00:39:53quand j'ai travaillé avec Fabien Galtier
00:39:55qu'il regardait son mapping
00:39:57de jeu au pied, et là il a dû s'apercevoir
00:39:59que les Irlandais
00:40:01dans les
00:40:0340 mètres adverses
00:40:05n'utilisaient que très peu le jeu au pied.
00:40:07Donc il a fait un tapis, il a dit
00:40:09on va solutionner les problèmes par le collectif,
00:40:11par notre organisation et notre stratégie.
00:40:13On va se mettre 14-1.
00:40:15Alors c'est pas tout à fait 14-1,
00:40:17c'est 13 et demi, 1 et demi,
00:40:19c'est-à-dire que
00:40:21c'est une ligne très dense
00:40:23et les liés à l'opposé du jeu,
00:40:25entre guillemets, en gardent un peu
00:40:27sous la pédale
00:40:29pour supplier Thomas Ramos.
00:40:31Juste pour expliquer,
00:40:33au cas où
00:40:35normalement dans ces situations-là,
00:40:37quand elle est dans
00:40:39ses 40 mètres,
00:40:41quand elle est à ce niveau-là
00:40:43dans le terrain, l'équipe de France,
00:40:45elle défend avec deux arrières,
00:40:47donc Ramos
00:40:49et Tamak,
00:40:51l'ouvreur, qui est reculé.
00:40:53Et chacun se partage
00:40:55une partie du fond du terrain.
00:40:57Chacun prend une partie du fond du terrain.
00:40:59Et là le choix qui a été fait, c'est pour ça
00:41:01qu'on a entouré Tamak, ça a été de mettre Tamak
00:41:03dans la ligne.
00:41:05Et effectivement,
00:41:07quand je te demandais tout à l'heure quel impact,
00:41:09concrètement, là on voit que ça permet
00:41:11de combler un espace
00:41:13au large là-bas,
00:41:15d'être plus serré en défense autour du ballon.
00:41:19Ça crée
00:41:21une situation, un premier rideau plus fort.
00:41:23Par contre, le danger,
00:41:25c'est qu'il y a
00:41:27plus de trous sur le troisième rideau
00:41:29et qu'il y a des possibilités au pied.
00:41:31Je n'ai pas regardé la capture, mais il y a un moment
00:41:33très tôt dans le match où Prendergast va
00:41:35renverser par un petit coup
00:41:37de pied vers
00:41:39la zone où Ramos n'était pas.
00:41:41Et quelque part,
00:41:43la chance de l'équipe de France
00:41:45a été que les Irlandais
00:41:47n'ont pas vraiment saisi l'occasion
00:41:49de
00:41:51jouer au pied
00:41:53et d'utiliser ces espaces
00:41:55laissés libres.
00:41:57Bien évidemment, quand tu renforces un côté,
00:41:59en général, t'en dégardes ni un autre.
00:42:01Là, le choix a été fait de renforcer
00:42:03le premier rideau parce que
00:42:05l'Irlande tient le ballon, parce que l'Irlande
00:42:07est très serrée, a des joueurs
00:42:09très proches, un peu à l'image
00:42:11de ce que veulent faire les Français, très proches en attaque.
00:42:13Un mec, tous les trois mètres
00:42:15à peu près, s'est fait de beaucoup de passes courtes,
00:42:17de structures très rapprochées
00:42:19qui sont très difficiles à défendre.
00:42:21Et le pari
00:42:23a été fait de défendre en catastrophe. Alors en effet,
00:42:25il y a eu un coup de pied de Prendergast à la première minute
00:42:27qui a trouvé un angle où Ramos
00:42:29a été embêté et a dû dégager en catastrophe,
00:42:31donc il leur a donné une possession et un ballon de contre-attaque
00:42:33qu'il nous a mis dans les 16 premières minutes
00:42:35sous pression. Et 1 à la 39ème
00:42:37minute,
00:42:39qui leur a apporté 3 points.
00:42:41Mais c'est vrai qu'en effet,
00:42:43si ça avait peut-être été un autre joueur,
00:42:45c'est un système,
00:42:47quand tu le fais trop haut dans le terrain,
00:42:49qui forcément te met en difficulté
00:42:51sur les chasses,
00:42:53sur les jeux au pied d'occupation.
00:42:55Et puis, il faut avoir un arrière qui a du gaz
00:42:57parce qu'on a vu Thomas Ramos traverser
00:42:59le terrain de loin en large derrière, il doit suivre
00:43:01les par-dessus, il ne doit pas être trop loin non plus
00:43:03de sa ligne parce qu'il doit couvrir
00:43:05le par-dessus, il doit couvrir les angles.
00:43:07Et voilà, il a quand même une aide de l'éli opposé,
00:43:09en général celui qui est le plus
00:43:11loin du ballon, qui tempère
00:43:13un peu le truc et qui vient le couvrir
00:43:15quand il doit rentrer dans la ligne. Normalement,
00:43:17on n'a pas besoin de lui, mais on a vu que malgré tout,
00:43:19il était rentré quelques fois dans la ligne.
00:43:21Et quand vous voyez
00:43:23l'équipe de France défendre à un moment
00:43:25à 5 mètres de sa ligne, Thomas Ramos en ligne,
00:43:2715-0. Là, encore une fois,
00:43:29il n'y a pas eu d'autres...
00:43:31Alors, c'est beaucoup plus dur
00:43:33à jouer le jeu au pied, mais il n'y a pas eu
00:43:35d'alternance du côté irlandais.
00:43:37Ça a fait qu'on a été beaucoup plus solide et que ces
00:43:3916 minutes, même si on prend 4-5
00:43:41pénalités,
00:43:43elles ont eu
00:43:45que de cesse de, eux,
00:43:47les fatiguer et de nous renforcer
00:43:49mentalement. Et en plus de ça,
00:43:51à la 19ème minute, le premier
00:43:53ballon qu'on a dans leur camp,
00:43:55on plante une banderille,
00:43:57on marque le premier essai, c'est nous qui passons à 5-0
00:43:59en ayant fait quasiment
00:44:015 passes et eux, on en fait
00:44:0340. Et je crois que Kroos, au bout
00:44:05de 15
00:44:07minutes...
00:44:09Il avait déjà 10 blocages.
00:44:11Donc, ça pose
00:44:13l'ampleur du
00:44:15chantier et de ce qui a été
00:44:17fait en défense. Et voilà.
00:44:19La réponse du staff...
00:44:21La réponse du staff est admirable
00:44:23parce que
00:44:25on a vu qu'ils avaient changé de stratégie offensive
00:44:27en Italie. Là, ils changent de
00:44:29stratégie défensive. On devient
00:44:31illisible. On est
00:44:33durs à bosser. J'imagine dans la vidéo,
00:44:35s'ils se mettent en 14-1,
00:44:37il faut qu'on joue au pire. Mais des fois, ils sont 13-2.
00:44:39C'est pas tout le temps pareil.
00:44:41Et voilà. Donc,
00:44:43les joueurs y croient. Et donc,
00:44:45on a eu une belle réponse défensive par rapport aux
00:44:47questions qu'on avait sur les deux précédents matchs.
00:44:49En conférence de presse
00:44:51après le match, une question a été posée
00:44:53à Grégory Aldridge sur la défense, notamment
00:44:55celle des premières minutes. Et il
00:44:57a dit que
00:44:59le thème de la semaine, c'était d'être connecté.
00:45:01Et on va voir
00:45:03ça à travers
00:45:05un exemple.
00:45:07Mais d'abord, on va revenir
00:45:09sur ce qu'était le problème de l'équipe
00:45:11de France au centre du terrain
00:45:13avec une action, l'action de
00:45:15l'essai anglais,
00:45:17de la victoire anglaise à Truckenham,
00:45:19où on voit
00:45:21le trio Moéfana-Barrassi.
00:45:23Vous voyez l'image ?
00:45:25Oui.
00:45:27Vous voyez le trio
00:45:29Moéfana-Barrassi-Biel-Biarré
00:45:31qui défend, mais qui ne défend pas
00:45:33ensemble. On voit deux joueurs
00:45:35qui ont les épaules tournées vers l'extérieur,
00:45:37Moéfana et Biel-Biarré.
00:45:39Et on voit Barrassi qui monte,
00:45:41lui. Et du coup, ça crée
00:45:43un intervalle dans lequel Eliott Daly
00:45:45va s'engouffrer et
00:45:47s'intéresser. On va prendre
00:45:49une image du match
00:45:51contre l'Irlande samedi.
00:45:53C'est la première minute, quasiment.
00:45:55C'est un exemple, mais en fait,
00:45:57il y en a eu beaucoup d'autres dans le match
00:45:59montrant la même
00:46:01chose. Là, on voit
00:46:03quatre joueurs, Tamak,
00:46:05Moéfana, Barrassi et
00:46:07Biel-Biarré, complètement connectés
00:46:09et ensemble, dans le même
00:46:11sens. On voit même qu'à
00:46:13travers leurs bras, ils
00:46:15passent des signaux, en quelque sorte.
00:46:17Il y a un truc un peu de...
00:46:21Je pense que, soit par la voix
00:46:23ou par les bras, ils s'indiquent
00:46:25quelle zone ils ont.
00:46:27Ils se rassurent les uns
00:46:29avec les autres. Ils sont ensemble
00:46:31sur la même ligne. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on voit
00:46:33en face, l'animation que font les Irlandais
00:46:35ressemble à ce qu'ont fait les Anglais
00:46:37à Twickenham sur cet essai.
00:46:39C'est Henshaw qui a le ballon,
00:46:41Kinnan qui vient à hauteur en course
00:46:43pour s'inverser et Lely
00:46:45qui, lui,
00:46:47va au large dans le dos.
00:46:51Jean-Baptiste, tu veux dire quelque chose
00:46:53sur cette image ?
00:46:55Non, c'est ça que...
00:46:57Tu as tout dit.
00:46:59On avait parlé de ça aussi. Quand on est entraîneur, on cherche
00:47:01des connexions et surtout
00:47:03que les mecs fassent les mêmes choses
00:47:05au même moment. C'est un exemple
00:47:07où là, les quatre joueurs
00:47:09ont décidé de contrôler. On appelle ça contrôler.
00:47:11C'est-à-dire de
00:47:13décaler sa défense
00:47:15sans trop avancer vers eux, sans trop les presser,
00:47:17en gérant à la fois
00:47:19les passes main-main ou si les joueurs de la première
00:47:21ligne d'attaque verte gagnent le ballon
00:47:23et s'ils passent dans le dos,
00:47:25de décaler et de pousser
00:47:27pour aller contrôler les extérieurs
00:47:29parce qu'on est loin des lignes et qu'on sait
00:47:31que Thomas Ramos va rentrer là-bas après.
00:47:33Mais on a vu d'autres images où, sur la même,
00:47:35exactement le même lancement de jeu,
00:47:37c'est-à-dire après un ballon porté, 9-12
00:47:39des Irlandais,
00:47:41qui arrive lancé avec Henshaw et le jeu
00:47:43dans le dos pour le 10. Et bien là,
00:47:45les quatre Français, les quatre mêmes, ont décidé de
00:47:47fermer. Fermer, ça veut dire on prend
00:47:49chacun le sien. On va le voir.
00:47:51Alors ça, c'est un autre exemple, mais
00:47:53là, c'est en deuxième mi-temps.
00:47:55Et là, c'est effectivement la même animation. Et en revanche,
00:47:57ils montent et ils montent ensemble, et
00:47:59Biel-Biarré et Moïfana.
00:48:01En laissant d'ailleurs, je te laisse commenter,
00:48:03mais en laissant de l'espace à l'extérieur, ce que tu disais
00:48:05la semaine dernière après
00:48:07C'est exactement ça.
00:48:09Après l'Italie.
00:48:11Voilà. Là, il faut faire un choix.
00:48:13On est proche de nos lignes. Et en général,
00:48:15le meilleur choix, c'est d'agresser, d'attaquer
00:48:17l'attaque,
00:48:19et de réduire
00:48:21l'espace-temps pour pas
00:48:23qu'ils puissent manipuler le ballon, puisque de toute façon,
00:48:25on est en sous-nombre. Et là, c'est ce qui est fait.
00:48:27Le choix, c'est que
00:48:29tout le monde monte très fort
00:48:31en même temps, et on prend chacun le sien.
00:48:33Quitte à laisser deux joueurs pour Thomas Ramos à l'extérieur,
00:48:35on prend le pari que le ballon n'arrivera pas
00:48:37à l'extérieur. Alors des fois, quand tu tombes sur des génies,
00:48:39ou des joueurs qui le jouent à la perfection,
00:48:41ça arrive, tu prends l'essai quand même.
00:48:43C'est moins grave quand t'as fait les choses
00:48:45en même temps, que quand on a vu
00:48:47les images en Italie
00:48:49ou en Angleterre,
00:48:51d'un joueur qui contrôle, l'autre qui monte en inversé,
00:48:53etc. Et ça crée
00:48:55beaucoup trop d'espace,
00:48:57et pas assez de confort. Et face à des joueurs de très
00:48:59haut niveau, c'est à chaque fois
00:49:01tu les récupères dans l'embute.
00:49:03Donc voilà, il y a eu certainement
00:49:05un bon travail de fait pendant l'année.
00:49:07Là, on voit l'appel de Kinnan
00:49:09à l'extérieur, parce que Kinnan, il est
00:49:11décalé, il aura juste Ramos
00:49:13qui viendra défendre
00:49:15sur lui,
00:49:17et il a un soutien,
00:49:19son ailier à sa droite. Il appelle
00:49:21le ballon, sauf que Prendergast, on voit que rien que par la position
00:49:23de ses mains, qu'il n'est pas en mesure
00:49:25d'allonger une passe vers l'extérieur comme ça.
00:49:27Et la fin de cette action,
00:49:29la suite de cette action,
00:49:31c'est que Prendergast va faire une passe au joueur
00:49:33à son ailier
00:49:35qui est placé juste à côté de lui,
00:49:37parce qu'à cause de cette pression-là,
00:49:39de la pression
00:49:41défensive des Français,
00:49:43il va rater
00:49:45sa passe, il va faire un mauvais geste,
00:49:47une mauvaise passe, et le ballon va tomber.
00:49:49Ça serait une récupération française.
00:49:51Donc en fait, il y a une prise de risque,
00:49:53mais par contre, en faisant les choses ensemble,
00:49:55en faisant des vrais choix radicaux ensemble,
00:49:57et en poussant
00:49:59l'adversaire
00:50:01à lui-même
00:50:03s'interroger,
00:50:05se demander quelle est la meilleure solution,
00:50:07on peut récupérer des ballons.
00:50:09Ce qu'on a vu
00:50:11pendant les 16 premières minutes aussi
00:50:13dans le jeu courant, on a vu
00:50:15Moé Fana mettre une planche énorme pour
00:50:17casser une attaque
00:50:19irlandaise, et on a vu Biel Biarré,
00:50:21qui n'est pas son grand point fort,
00:50:23de retourner les mecs,
00:50:25et Moé Fana et Barassi arrivaient à
00:50:27prendre l'avant-dernier, et se dire
00:50:29tant pis, il y a Thomas Ramos derrière moi, c'est pas grave,
00:50:31je sais qu'on est connectés,
00:50:33et faire reculer les mecs
00:50:35sur 10-15 mètres,
00:50:37c'est des signaux super intéressants, et ça a été corrigé
00:50:39en 15 jours, parce que ce sont des joueurs de haut niveau,
00:50:41parce que le staff a fait un focus là-dessus,
00:50:43et sans pour autant changer les joueurs,
00:50:45notamment du milieu de terrain.
00:50:47Mais je pense que l'apport de Romain Tamac
00:50:49est l'indice
00:50:51qui est bien plus costaud défensivement,
00:50:53qui rassure le 12, qui rassure le 13, etc.
00:50:559 plaquages à 100%
00:50:57hier Romain Tamac.
00:51:01On va passer au quatrième thème,
00:51:03vous êtes à peu près dans les temps.
00:51:05La palette d'Aix,
00:51:07pour revenir sur le premier essai.
00:51:09Le premier essai français,
00:51:11avec des français qui profitent bien
00:51:13des erreurs irlandais,
00:51:15c'est un moment charnière
00:51:17dans ce match,
00:51:19parce qu'il y a vraiment
00:51:21une entame
00:51:23qui avait été compliquée pour l'équipe de France,
00:51:25qui a passé son temps à en défendre,
00:51:270-0, et bim, essai.
00:51:29En fait, cet essai,
00:51:31il est bizarre, parce qu'il y a deux situations
00:51:33consécutives qui sont un peu
00:51:35surprenantes à ce niveau-là, avec des espaces
00:51:37qui s'ouvrent de manière
00:51:39très simple.
00:51:41Au stade, je me suis demandé,
00:51:43mais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:51:45Pourquoi ces espaces-là,
00:51:47alors qu'ils ont été très bien
00:51:49utilisés par les français ?
00:51:51Et du coup, en revoyant l'action,
00:51:53on va rappeler à 0-0 à ce moment-là,
00:51:55que les français viennent de prendre
00:51:57pendant un quart d'heure une bonne marée
00:51:59sur la tête,
00:52:01et il y a un moment,
00:52:03on est à peu près à la 18ème minute,
00:52:05où il y a un moule, ils ont une touche,
00:52:07les français, ils construisent un moule,
00:52:09ils temporisent un peu, parce qu'ils
00:52:11n'ont pas très bien géré leur possession
00:52:13dans le premier quart d'heure, ils ont parfois
00:52:15rendu trop vite le ballon,
00:52:17avec des mauvais jeux au pied,
00:52:19bref, je passe pour aller plus vite,
00:52:21comme il y a un timer maintenant,
00:52:23et donc là, ce qui est intéressant
00:52:25dans ce moule, c'est que
00:52:27c'est ce numéro 4 irlandais,
00:52:29à la suite
00:52:31de ce moule-là,
00:52:33à la suite de ce moule,
00:52:35Dupont va taper en box-kick,
00:52:37ballon qui va être
00:52:39récupéré par les français, puis perdu
00:52:41au sol par les irlandais,
00:52:43et les irlandais vont choisir immédiatement
00:52:45depuis leur 22 mètres, on va le voir là,
00:52:47de dégager leur camp,
00:52:49à nouveau par cet
00:52:51ailier dont j'ai oublié le nom,
00:52:53depuis tout à l'heure je galère avec cet ailier
00:52:55blond, en tout cas
00:52:57on voit là que Gibson
00:52:59Park le sert
00:53:01dans l'axe pour renvoyer
00:53:03le jeu vers le camp français,
00:53:05et on voit le replacement de McCarthy
00:53:07qui est un peu étonnant dans le sens où
00:53:09il s'est mis au centre du terrain,
00:53:11alors que normalement dans ces situations-là,
00:53:13on cherche plutôt à avoir des joueurs rapides au centre du terrain.
00:53:15L'ailier
00:53:17irlandais va
00:53:19taper, et là ce qui est intéressant c'est qu'il ne va pas
00:53:21trouver la touche, et on voit que ça met
00:53:23en colère le petit bonhomme jaune en bas
00:53:25qui est un membre du stade irlandais,
00:53:27qui écarte les bras pour lui dire
00:53:29mais trouve la touche,
00:53:31et on va comprendre la suite, c'est qu'en fait là
00:53:33il y a Dupont qui récupère le ballon,
00:53:35et il a Bentham à ses côtés,
00:53:37Ramos au loin qui est en train de redescendre,
00:53:39plus Penaud en haut à droite de l'écran.
00:53:41Dupont va transmettre
00:53:43à Tama, qui va transmettre à Ramos,
00:53:45et Ramos va se retrouver
00:53:47dans une situation qui va très très
00:53:49bien lire, puisqu'il va se retrouver en
00:53:511 contre 1 face à McCarthy, face à
00:53:53un deuxième ligne, alors Ramos n'est pas forcément
00:53:55le plus rapide de cette équipe
00:53:57de France, en revanche il a
00:53:59quand même, il va plus vite qu'un deuxième ligne,
00:54:01et c'est aussi un joueur
00:54:03très intelligent, et donc il va
00:54:05partir, il va défier au duel
00:54:07McCarthy, il va
00:54:09jouer un 2 contre 1 du coup,
00:54:11et c'est à ce moment là que McCarthy
00:54:13vous en souvenez sans doute, va le retenir par le maillot
00:54:15et ça va créer un carton jaune, donc c'est un premier
00:54:17tournant dans le match, puisque ce carton jaune
00:54:19c'est une conséquence de cette
00:54:21erreur de replacement, Jean-Bas je ne sais pas ce que
00:54:23on va, avant de passer à la suite, je ne sais pas ce que toi
00:54:25t'en penses de ce
00:54:27moment là, qu'est-ce que tu comprends
00:54:29de ce
00:54:31groupe là, de cette
00:54:33erreur irlandaise ?
00:54:35Oui pour moi il y a
00:54:37deux grosses erreurs, c'est
00:54:39le placement du centre
00:54:41irlandais qui doit se mettre à l'extérieur de McCarthy
00:54:43et dire à McCarthy, rapproche-toi
00:54:45du ruck, la deuxième c'est
00:54:47il faut trouver la touche
00:54:49c'est Osborne
00:54:51l'allié blanc
00:54:53c'est ce que semble dire l'entraîneur
00:54:55mais malgré tout, même si la touche n'est pas trouvée
00:54:57ou si elle est jouée rapidement, tu dois retrouver
00:54:59en général tes avants au milieu
00:55:01du terrain et tes rapides sur les extérieurs
00:55:03et je pense que ça, ça vient
00:55:05tout simplement du fait que pendant 16 minutes
00:55:07ils nous ont bastonnés mais
00:55:09en fait, ils ont perdu énormément
00:55:11d'énergie, ils n'ont pas scoré
00:55:13et le premier ballon sous pression
00:55:15qu'ils ont un petit peu avec un bon jeu au pied
00:55:17on récupère le ballon puis on se le fait gratter dans le ruck
00:55:19mais ils sont un peu désorganisés, ils tapent un peu à la va vite
00:55:21alors que d'habitude ce sont des joueurs
00:55:23très cliniques dans ces zones là
00:55:25et donc on en profite
00:55:27alors c'est sûr qu'il en fallait pas moins
00:55:29à Thomas Ramos qui aime déjà les contre-attaques
00:55:31de voir que c'était
00:55:33un bien plus grand que lui en face
00:55:35et bien moins mobile
00:55:37voilà, il joue parfaitement le coup
00:55:39un cadrage contournement, pas tout à fait
00:55:41débordement, contournement, il navigue
00:55:43il arrive en deux, il serre le 2 contre 1
00:55:45il veut se reprocher à hauteur et il se fait retenir par le maillot
00:55:47ça amène le carton jaune
00:55:49c'est une faute d'ailleurs d'une bêtise assez
00:55:51assez folle
00:55:53et peut-être on peut l'éliminer effectivement comme tu dis Jean-Bas
00:55:55au fait qu'il est
00:55:57peut-être dans le dur à ce moment là
00:55:59frustré de ne pas avoir marqué
00:56:01ouais
00:56:03il y a un mélange de frustration et de fatigue
00:56:0516 minutes à taper
00:56:07dans un mur et à reculer
00:56:09la plupart du temps, même en récupérant
00:56:11quelques pénalités, aller en pénal touche
00:56:13jouer les pénalités à la main près des lignes
00:56:15et en étant reballé à chaque fois
00:56:17et bien tu perds
00:56:19de la lucidité, t'as beaucoup de frustration
00:56:21et puis un joueur s'oublie, puis deux
00:56:23et puis un mauvais geste technique
00:56:25et à ce niveau là ça pardonne pas
00:56:27voilà, ça a débouché sur
00:56:29sur la première pénal touche du match
00:56:31et moins forcément
00:56:33la suite de cette action c'est ça
00:56:35c'est donc Tama qui tape en touche
00:56:37et une touche française
00:56:39à environ une dizaine de mètres de la ligne
00:56:41irlandaise et là ce qui est intéressant
00:56:43c'est le placement de Prendergast, on l'a dit la
00:56:45semaine dernière, il en était à 15
00:56:47placages ratés sur les trois premiers matchs du tournoi
00:56:49ce qui est assez colossal pour un ouvreur
00:56:51et donc
00:56:53il y a eu cette
00:56:55envie du staff
00:56:57de le protéger, notamment dans ces situations
00:56:59là, où il est placé comme un
00:57:01on va dire comme un ailier, dans une zone
00:57:03où a priori le jeu ne va pas aller directement
00:57:05vers lui sur le lancement de jeu
00:57:07et les français vont
00:57:09à partir de cette touche construire un moule
00:57:11et on va suivre le déplacement de Prendergast
00:57:13ce moule il va partir un peu
00:57:15en crabe, un peu vers la droite, la ligne
00:57:17qu'on voit ici c'est la ligne des 15 mètres
00:57:19le ballon il s'est déplacé
00:57:21d'environ quasiment
00:57:23une dizaine de mètres
00:57:25depuis l'endroit où il a été capté en touche
00:57:27le moule s'est déplacé vers la droite
00:57:29mais Prendergast lui, il reste dans l'axe
00:57:31de ce moule
00:57:33ce qui est
00:57:35assez incompréhensible parce qu'il
00:57:37défend finalement à ce moment là sur personne
00:57:39que
00:57:41défendre un coup de pied
00:57:43là, je vois pas trop
00:57:45le truc et on va voir
00:57:47avec ce plan large quelles conséquences ça a
00:57:49c'est que
00:57:51là il s'est un tout petit peu décalé
00:57:53sur la droite, il a commencé à bouger
00:57:55mais enfin il y a 17 mètres disponibles
00:57:57puisqu'il n'y a pas un défenseur sur l'aile droite
00:57:59il y a 17 mètres disponibles
00:58:01pour attaquer pour les français
00:58:03les français au départ ils ne sont pas dans cette zone là
00:58:05en revanche
00:58:07Tamak et Bielbiaré voyant cet espace là
00:58:09ils vont basculer, Dupont va
00:58:11sortir le ballon au bon moment, porter
00:58:13sur un petit mètre pour faire venir un défenseur à lui
00:58:15et avec la vitesse Prendergast
00:58:17même s'il va se déplacer un tout petit peu
00:58:19plus vers la droite, il ne peut pas reprendre
00:58:21Bielbiaré et ça va faire 5-0
00:58:23alors
00:58:25ça va faire même 5 parce qu'il n'a pas
00:58:27transformé sur ce coup là
00:58:29quelque part ce moment là
00:58:31est un moment important dans le match parce que
00:58:33après un quart d'heure de furia
00:58:35irlandaise, les français marquent
00:58:37et ça commence à
00:58:39construire un scénario
00:58:41favorable pour l'équipe de France. Jean-Baptiste tu veux dire quelque chose
00:58:43sur cette situation là ?
00:58:45C'est incompréhensible
00:58:47son positionnement, qu'il le protège
00:58:49il y a
00:58:51beaucoup d'équipes qui le font, c'est à dire qu'ils le mettent
00:58:53dans le côté fermé mais qu'à 5 mètres
00:58:55de sa ligne
00:58:57il défend dans l'ombule
00:58:59comme ça
00:59:01ça paraît complètement bizarre parce que
00:59:03en se mettant
00:59:05à peu près là où il y a le
00:59:07numéro 17
00:59:09dans cette zone là
00:59:11il y aurait quand même eu un 3 contre 2 mais
00:59:13ils auraient été beaucoup plus proches de la défense mais là avec le temps de retard
00:59:15qu'il a, il va donc rentrer dans la
00:59:17ligne un peu à l'extérieur
00:59:19de Gibson Park et puis Antoine va porter le
00:59:21ballon, il va se fixer sur Ntamac, c'est trop facile
00:59:23c'est trop simple, c'est
00:59:25vraiment bizarre
00:59:27comme situation
00:59:29c'est vrai que les jeunes se disent
00:59:31il est maintenu
00:59:33c'est une chose qui est bien pour
00:59:35eux, pour l'endurcir mais
00:59:37il a manqué de
00:59:39clairvoyance, pas une très bonne défense
00:59:41et puis là c'est un placement
00:59:43lunaire et ce qui est top pour l'équipe
00:59:45de France c'est qu'après avoir souffert pendant
00:59:4716 minutes, parce qu'on avait souffert
00:59:49aussi encore de finale de coupe du monde et
00:59:51on avait eu des occasions de marquer mais qu'on n'avait pas
00:59:53mis au bout et
00:59:55là on l'aimait, voilà ce qui nous avait
00:59:57reproché aussi un peu en Angleterre, là on l'aimait
00:59:59et du coup comme tu dis
01:00:01dans la tête des mecs
01:00:03ça nous gonfle, eux
01:00:05ils attendent, ils viennent une fois, ils font
01:00:07deux passes, même pas une passe
01:00:09une contre-attaque
01:00:11deux passes pardon et une passe de Dupont
01:00:13deux passes, ils arrivent à nous marquer un essai
01:00:15et nous on en a fait 70 et on a
01:00:17pris des timbres toute l'après-midi
01:00:19donc ça va être compliqué aujourd'hui de battre l'équipe de France
01:00:21voilà en fait ce qu'ils se disent à ce moment-là
01:00:23ce qui est intéressant c'est que
01:00:25on voit à quel point les erreurs
01:00:27à ce niveau-là peuvent coûter cher
01:00:29surtout quand elles sont bien lues et bien exploitées
01:00:31parce que là les erreurs
01:00:33sont grossières, surtout la deuxième
01:00:35en tout cas c'est parfaitement lu et très bien exploité
01:00:37et ça c'est
01:00:39clinique comme ça
01:00:41ça n'a pas toujours été le cas de l'équipe de France
01:00:43là le mouvement principal
01:00:45de l'équipe de France c'est de faire 9-12
01:00:47le 13 à hauteur
01:00:49le 10 dans le dos avec Bielbiarre qui dézone
01:00:51et d'aller jouer au côté opposé pour marquer
01:00:53sauf que Damacq et Dupont
01:00:55c'est ça les grands joueurs
01:00:57de ce niveau-là, c'est que la moindre erreur
01:00:59ils l'aperçoivent et ils se font punir aussitôt
01:01:01il n'y avait rien de prévu
01:01:03oui le fait que le ballon porté se décale
01:01:05vers la droite comme ça
01:01:07ça change un peu la donne
01:01:09ça ouvre le côté
01:01:11ça donne déjà un indice à Romain Damacq
01:01:13qu'il y a peut-être un coup à jouer voire à Dupont
01:01:15il jette un coup d'oeil
01:01:17mais le placement de Pendergast
01:01:19est complètement lunaire
01:01:21Jean-Bas pour terminer
01:01:23parce qu'on va terminer
01:01:25tu me disais les Irlandais sont vieillissants
01:01:27ils ne sont pas terribles, ils sont nuls
01:01:29on doit vraiment savoir contre l'Ecosse
01:01:31qui est vraiment une nation redoutable, c'est un peu ça cette semaine ?
01:01:35Non mais j'ai parlé de la semaine dernière
01:01:37je ne sais pas si tu as remarqué
01:01:39mais j'ai toujours été dans ma ligne de conduite
01:01:41les Galois c'était un échauffement
01:01:43c'est très bien
01:01:45on a crié au scandale après l'Angleterre
01:01:47j'ai dit qu'il y avait beaucoup de positifs
01:01:49que c'était inexorable
01:01:51à force de louper des occasions
01:01:53alors que je pensais qu'on allait leur enfiler 30
01:01:55encore à 20 minutes de la fin
01:01:57l'Italie
01:01:59c'était rare de mettre 70 points comme ça
01:02:01et de la façon dont ça a été fait
01:02:03avec le 7-1 et tout
01:02:05la France est en train de progresser
01:02:07et elle progresse
01:02:09maintenant les Ecossais ne sont pas des peintres
01:02:11ils jouent très bien au rugby
01:02:13ils ont le ballon
01:02:15ils vont nous déplacer
01:02:17ils ont des très bonnes animations
01:02:19ils ont Phil Russell qui est capable
01:02:21souvent du meilleur
01:02:23ils ont gardé de l'énergie
01:02:25parce qu'ils ont fait sortir leurs joueurs
01:02:27très tôt dans le match face aux Galois
01:02:29parce qu'ils avaient une trentaine de points d'avance
01:02:31il ne faudrait pas faire un complexe de supériorité
01:02:33je n'aime pas les superlatifs
01:02:35mais ce chef d'oeuvre
01:02:37ce match plein dans tous les sens du terme
01:02:39ce week-end
01:02:41mais je ne pense pas
01:02:43je pense qu'on est à l'abri de tout ça
01:02:45qu'il y a une force collective qui se dégage
01:02:47la finale est au stade de France
01:02:49pour moi il y a une classe d'écart
01:02:51entre l'Ecosse et la France
01:02:53aujourd'hui
01:02:55en faveur de la France
01:02:57parfait
01:02:59bien sûr, évidemment Jean-Baptiste
01:03:01merci messieurs, c'était excellent
01:03:03je me suis régalé personnellement
01:03:05j'ai appris plein de choses
01:03:07merci public
01:03:09je vous souhaite une bonne soirée
01:03:11je suis sur le terrain
01:03:13oui c'est vrai que tu es sur le terrain
01:03:15je vais aller faire un footing pour me préparer
01:03:17on se retrouve dimanche prochain
01:03:19au lendemain du match
01:03:21France-Ecosse, dernière journée de tournée 6 Nations
01:03:23merci beaucoup et à bientôt
01:03:25bonne soirée