Marine Le Pen critique Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine, arguant que l'Union européenne profite des crises pour renforcer ses compétences. Elle prône un retour au souverainisme, minimisant la menace russe et plaidant pour la lutte contre le fondamentalisme islamiste.
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00:00Votre choix du 20h, Anne Schein, concerne l'interview de Marine Le Pen dans le Figaro qui s'exprime sur ce conflit ukrainien.
00:08Marine Le Pen, le souverainisme et la guerre ?
00:11Et oui, en effet, puisque c'est vraiment le thème qu'elle a choisi.
00:13Notamment, dans un premier temps, elle confond plus ou moins la défense et l'entrée en guerre.
00:17Puisqu'elle nous dit, Emmanuel Macron prépare en réalité la guerre.
00:21Il met une urgence sur ce conflit, voilà ce qu'elle nous dit.
00:25Et donc, elle y voit surtout une occasion pour l'Union Européenne de récupérer des compétences au lieu des États, au détriment de ces États.
00:32Et donc, en réalité, on voit bien qu'il y a un refus de toute idée de défense eu égard à ce storytelling de la guerre.
00:38Alors ensuite, il y a un autre argument, c'est l'idée que les Américains, au fond, ne font que faire du retour de la nation.
00:44On est ici dans l'idée que le multilatéralisme est complètement enterré.
00:48Un pays peut changer d'option, nous dit-elle, jouant sur le gaullisme.
00:52Elle se drape dans l'armatonique pour considérer que, de toute façon, les Russes n'étant pas aux portes de la France, il n'y a aucun danger.
01:00Et précisément, elle oublie aussi qu'il est question de réarmements nationaux auparavant, avant même de répondre à la question de la défense européenne.
01:08La renationalisation du débat, c'est vraiment ce qui va l'intéresser le plus.
01:12Puisqu'elle dit que la priorité est la lutte contre le fondamentalisme islamiste.
01:16Et qu'au fond, la Russie ne constitue pas une menace.
01:20Donald Trump, non plus, n'en est pas une.
01:23Il tient ses promesses, dit-elle.
01:25Et il a voulu la paix, quel qu'en soit le prix, peu importe.
01:29Marine Le Pen en profite pour saluer ce qu'elle appelle le retour des nations.
01:32Elle considère que c'est plutôt Emmanuel Macron qui est à contretemps, en quelque sorte, de l'histoire.
01:37Et elle caractérise l'Union Européenne en « sériole pilleuse ».
01:40Puisque, justement, elle profite des crises pour récupérer des compétences.
01:44Alors on voit bien qu'il y a quand même quelques facilités dans le discours de Marine Le Pen.
01:48Elle réaffirme son positionnement proche de Viktor Orban.
01:51Et replace donc le débat autour des priorités qui sont les siennes.
01:55Mais quelques éléments, quand même, qui méritent d'être redits.
01:58La Russie a bien une guerre d'annexion.
02:01Ici, on parle d'un envahissement qui est contraire à tout le droit des frontières.
02:04En mettant fin au multilatéralisme et en promouvant l'idée que l'America is first.
02:10Eh bien, elle n'est pas sûre de servir ses propres intérêts.
02:13Puisque la question de la défense nationale, justement, s'opposera forcément.
02:17Et puis, depuis deux guerres, aucune nation n'a réussi à arrêter une guerre complètement,
02:22toute seule, avec des moyens purement nationaux.
02:25On rappelle quand même que même sur la question de l'arme nucléaire,
02:28vous l'avez rappelé, le général de Gaulle lui-même avait dit
02:31« Que fera-t-on si nos alliés ne sont plus nos alliés ? »
02:33Et peut-être que c'est une conclusion en forme de question.
02:35C'est quoi la suite, d'ailleurs, de la diplomatie qui peut s'établir avec les États-Unis ?
02:41Un pays, dit Mme Le Pen, encore une fois, elle est évidemment libre de ses propos,
02:48même si je constate que finalement, elle est devenue, elle aussi, adepte du « en même temps », si j'ai bien compris.
02:55Je lui suggère juste, quand on dit qu'un pays a parfaitement le droit de changer d'avis,
03:02je suggère à Mme Le Pen qu'elle aille faire un petit tour en Corée du Sud.
03:07Et qu'elle parle de ce que ça veut dire, qu'un pays change d'avis, comme ça.