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Journaliste chevronnée, ancienne présentatrice du JT et désormais à la tête du magazine « Images à l’Appui » tous les lundis à 19h50 sur RTL tvi, Salima Belabbas endosse, ce dimanche, le rôle de rédactrice en chef du 7Dimanche. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, elle nous parle de son engagement, de son métier et de son parcours inspirant, où terrain et présentation se mêlent avec passion. Interview: Cédric Baufayt

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Transcription
00:00L'invité de cette semaine, c'est une invitée Sud Info, mais également Ced Dimanche, voici Salima Belabas.
00:06Hey ! Pop de pop de pop de pop pop !
00:09Ouuuuh !
00:11Showbaz, Cédric Boffay.
00:13Salima Belabas, bonjour !
00:15Bonjour Cédric !
00:16Alors, bienvenue dans ce studio Sud Info.
00:18Alors, les gens ne le savent peut-être pas, mais Sud Info, c'est aussi le Ced Dimanche,
00:22l'édition dominicale de Sud Info que vous pouvez aller chercher gratuitement
00:26dans toutes vos bonnes boulangeries le dimanche matin.
00:30Et ce dimanche, vous en êtes la rédactrice en chef.
00:34C'est un honneur, merci.
00:35C'est un honneur pour moi, merci d'avoir pensé à moi, je trouve que c'est super.
00:39Ça représente quoi pour vous d'être la rédactrice en chef d'un jour du Ced Dimanche ?
00:44Avoir la chance d'être rédacteur, rédactrice en chef quand on est journaliste,
00:49ça représente beaucoup parce que ça permet de prendre des décisions,
00:53aller dans un sens ou dans l'autre et peut-être un peu plus faire entendre sa voix.
00:59Et ce n'est pas toujours le cas quand on est simple journaliste, donc c'est une belle opportunité.
01:03Et je trouve qu'autour du Ouimars, ça a du sens.
01:07Voilà, le Ouimars, journée internationale de la femme.
01:11On en reparlera d'ici quelques instants.
01:13Est-ce que vous vous définiriez comme une accro à l'actu ?
01:18Accro à l'actu ? Je suis l'actu.
01:24Et de toute manière, l'actu, même quand on ne la suit pas, elle nous suit, j'ai envie de dire.
01:29Je ne sais pas si je suis accro.
01:32Je le suis peut-être un peu moins, il faut le dire,
01:35depuis que je ne travaille plus en news et que je ne suis plus dans le day to day.
01:40Le rôle d'une rédactrice en chef ou d'un rédacteur en chef,
01:44c'est notamment de proposer des sujets.
01:46C'est ce que vous avez fait ici en passant ce samedi à la rédaction.
01:52Vous avez suggéré à la rédaction de partir à la rencontre de Julie.
01:58C'est une jeune femme devenue invalide après un accident de travail.
02:01Elle a repris goût à la vie grâce à son chien d'assistance.
02:05Elle dénonce les discriminations qu'elle subit, notamment dans certains commerces.
02:11Pourquoi ce choix ?
02:13Je trouvais que c'était une histoire touchante.
02:16Le choix, je trouvais que c'était une histoire touchante.
02:19Il lui est arrivé un accident dans la vie.
02:22Ça peut nous arriver à tout le monde.
02:24C'était une jeune femme avant son accident ultra dynamique
02:28qui a eu un souci durant le cadre de son travail
02:32et qui s'est retrouvée à avoir des crises très invalidantes
02:36dans lesquelles elle perd connaissance, elle convulse.
02:38Elle a vraiment besoin de son chien d'assistance à tout moment.
02:42Pour elle, ça représente un danger d'aller dans un commerce
02:46et de devoir le laisser à l'extérieur.
02:48Ça aussi, c'est très impressionnant.
02:50Je l'ai découvert grâce à ce sujet dans le cadre de l'émission Images à l'appui.
02:56Ces chiens sentent que leurs maîtres vont faire une crise avant.
03:02Ils repèrent les signaux parce qu'apparemment,
03:06il y a des changements au niveau du pouls.
03:09Ils se rendent compte que leur maître va faire une crise.
03:13Ils vont chercher leur maître.
03:15Ils l'aident à se mettre en position latérale de sécurité.
03:18Son chien, c'est devenu toute sa vie.
03:21Se retrouver dans une situation où elle est discriminée à cause de son chien
03:26alors que quand on est invalide, on est déjà discriminé,
03:29c'est une forme de double discrimination.
03:31Je trouvais que c'était bien de lui donner la parole.
03:35Cette rencontre avec Julie, vous pouvez évidemment la lire
03:38dans les éditions 7 Dimanche de ce dimanche
03:41et sur notre site internet, bien entendu.
03:44Mais il y aura aussi un prolongement ce lundi sur RTL TVI
03:48dans Images à l'appui, l'occasion évidemment de parler d'Images à l'appui
03:52puisque vous en êtes le visage.
03:56La présentatrice, oui, et plus que le visage.
04:00Je vais à la rencontre d'un de nos témoins, d'experts.
04:05J'enquête.
04:07Je fais partie intégrante de la rédaction d'Images à l'appui.
04:11Pour moi, c'est important de ne pas être juste un visage
04:15même si ça peut être chouette dans d'autres circonstances.
04:18Cette émission est au carrefour entre l'information et le service.
04:25Vous devez l'incarner.
04:28Je dois l'incarner, en tout cas j'essaye.
04:32J'aime ce côté service où on essaie de faire avancer
04:38les histoires des gens.
04:40Les gens viennent avec leurs problèmes, on essaie de les aider.
04:43Ce n'est pas toujours possible, mais parfois c'est possible.
04:45Il y a un aspect positif qui, en tant que journaliste,
04:48vraiment c'est un plus.
04:50C'est quoi votre bilan puisque vous avez remplacé
04:52Audrey Lenens il y a quelques mois ?
04:54Audrey Lenens, c'était le visage depuis plus de 14 ans,
04:58si je ne dis pas de bêtises.
05:00C'est quoi votre premier bilan après ces quelques premiers mois
05:04à la tête de ce magazine ?
05:06En tout cas, pour moi, il est très positif.
05:08Le magazine, je ne vais pas dire qu'il a pris une nouvelle direction,
05:14mais il a été modernisé avec cette volonté d'avoir
05:18un présentateur plus impliqué qui va sur le terrain,
05:22qui enquête comme un journaliste.
05:26L'émission a un petit peu changé.
05:28Moi, ça correspond à ma personnalité.
05:31C'est tous les lundis après le journal télévisé de 19h.
05:35C'est l'instant promo.
05:37A 19h50.
05:39J'en reviens à ce rôle de rédactrice en chef.
05:42C'est rédactrice en chef d'un jour pour le 7 dimanche,
05:46mais devenir rédactrice en chef à temps plein,
05:50à RTL ou peut-être dans un magazine.
05:54Est-ce que c'était quelque chose qui vous a titillé
05:58quand vous avez débuté vos études de journalisme
06:02il y a une dizaine d'années ?
06:04J'avoue que je n'y pensais pas trop, Cédric.
06:08Ce n'est pas quelque chose qui a traversé mon esprit
06:13en démarrant mes études de journalisme.
06:15Mais j'avoue que parfois,
06:18en voyant certains rôles féminins très forts,
06:21je pense notamment dans un tout autre registre,
06:23parce qu'on n'est pas du tout dans du journalisme sérieux,
06:27dans l'actu,
06:29le diable s'habille en prada,
06:31la rédactrice en chef sans pitié,
06:34mais qui s'habille en prada.
06:37C'est quoi que vous préférez ?
06:39Le terrain ? La présentation ? Un mix des deux ?
06:42Un mix des deux, je dirais.
06:44Vraiment, c'est les deux.
06:47Je trouve que ça se marie bien.
06:49Je trouve aussi qu'on est plus convaincant
06:53quand on va sur le terrain, en tant que présentateur.
06:56Je trouve que ça se marie bien.
06:58Ça ne veut pas dire que tous les programmes doivent être faits dehors,
07:01en prise avec les gens.
07:03Il y a des programmes où ce n'est tout simplement pas possible.
07:05Mais c'est vrai qu'il y a un côté naturel
07:07qui nous permet de garder les pieds sur terre
07:09et de vraiment se rendre compte de quoi on parle.
07:12Vous aviez ou vous avez encore un modèle dans la profession ?
07:21Non, je ne réfléchis pas.
07:23C'est vrai.
07:25Mon phare dans la nuit.
07:27On comprend.
07:29Mais encore une fois,
07:31je ne réfléchis pas en ces termes-là,
07:33en termes de modèle,
07:34parce que je trouve que chaque personne
07:36a ses forces et ses faiblesses.
07:38Chez à peu près tous les présentateurs,
07:41il y a quelque chose que j'aime bien.
07:43Je trouve que chaque personne est unique.
07:46Je n'ai pas de modèle où je me dis
07:48que j'ai envie de faire la même chose.
07:50Je ne réfléchis pas comme ça.
07:52Vous êtes maintenant une personnalité de RTL,
07:54un visage qui est vraiment connu.
07:56Ça fait bizarre de dire ça.
07:58Il y a eu Images de la pluie,
08:00il y a eu Exclusif,
08:02il y a eu la coprésentation avec Christophe Deborsud
08:04de On n'est pas tous les jours dimanche,
08:06et pendant 4 ans le journal télévisé Le Week-end.
08:08Vous retenez quoi de toutes ces expériences ?
08:10C'était à chaque fois
08:12des très bonnes expériences
08:14où j'ai énormément appris
08:16et qui m'ont permis de grandir dans mon métier.
08:18C'était à chaque fois
08:20des expériences très différentes.
08:22Qu'est-ce que j'ai appris ?
08:24Plein de choses en fait.
08:26Je suis le résultat,
08:28la somme de toutes ces expériences.
08:30C'est vrai que quand on travaille
08:32dans le journal,
08:34dans le news,
08:36on apprend à gérer le stress.
08:39C'est le prompteur qui ne fonctionne pas.
08:41Après une semaine de JT,
08:43on se rend compte que
08:45on s'est retombé sur ses pattes.
08:47Forcément, on apprend pas mal de choses.
08:49Quand on présente en duo,
08:51je pense à l'expérience avec Christophe Deborsud,
08:53c'est une toute autre dynamique.
08:55Avoir la pleine et totale maîtrise
08:57d'un programme,
08:59c'est plus simple finalement
09:01que de devoir s'adapter à quelqu'un
09:03qui a ses habitudes, qui a sa manière de communiquer,
09:05qui a sa manière de faire les choses.
09:07Chaque expérience est unique
09:09et je suis reconnaissante
09:11d'avoir pu faire tout ça.
09:13La vie, c'est parfois un cycle.
09:15Représenter le journal télévisé,
09:17c'est quelque chose qui
09:19vous anime encore ?
09:21Vous en rêvez encore ?
09:23Moi j'ai goûté, c'était chouette,
09:25mais on passe à autre chose ?
09:27Je pense que
09:29si on m'avait posé la question
09:31trois mois après,
09:33j'aurais eu une réponse totalement différente.
09:36L'époque me paraît
09:38limite loin.
09:40J'ai pris énormément de plaisir,
09:42j'ai appris énormément,
09:44je pense que les gens aimaient bien
09:46ce que je faisais, donc ça compte.
09:48Les marques de soutien, ça m'a énormément touchée,
09:50mais là je suis dans quelque chose
09:52qui me satisfait aussi pleinement,
09:54qui est différent,
09:56qui est de l'ordre du service
09:58et ça correspond bien à ma personnalité.
10:00J'y pense plus en fait
10:02en ces termes-là.
10:05Vous avez quasiment touché à tout ?
10:07J'en ai fait un petit peu,
10:09j'ai présenté les journaux
10:11sur Radio Contact,
10:13sur Bell,
10:15j'ai fait un peu de reportage, mais moins,
10:17mais toujours en news,
10:19pas d'animation.
10:21C'est quoi les remarques
10:23que l'on vous fait dans la rue,
10:25au supermarché ?
10:27Vous êtes reconnue ?
10:29Que vous disent les téléspectateurs ?
10:31Ça arrive, et c'est toujours
10:34bienveillant.
10:36Les gens sont vraiment adorables.
10:38En général,
10:40quand les gens te voient,
10:42ils disent
10:44RTL, Salima,
10:46j'adore ce que vous faites !
10:48Et le restaurant vous offre l'apéro ?
10:50Non, ça part !
10:52On ne peut pas, déontologie, déontologie !
10:54Si c'est un cadeau !
10:56J'ai lu
10:58qu'il y avait
11:00parfois quelques commentaires
11:03désobligeants,
11:05il y a 5 ou 6 années.
11:07Ça, c'est quelque chose qui vous a marqué ?
11:09Et aujourd'hui,
11:11est-ce que c'est totalement oublié ?
11:13C'est vrai qu'il y en a eu
11:15au tout début, mais en fait,
11:17c'était quelques commentaires
11:19dans une masse de commentaires ultrapositifs.
11:21Qu'il faut donc ignorer.
11:23J'avoue que sur le moment même,
11:25je ne me suis pas sentie victime.
11:27Alors, forcément,
11:29un commentaire raciste,
11:31discriminant, c'est un commentaire de trop.
11:33Et c'est contraire à la loi,
11:35surtout. Mais voilà,
11:37je me suis concentrée
11:39sur le positif et
11:41l'immense majorité des commentaires étaient
11:43ultrapositifs. Et moi, je me suis toujours
11:45accrochée à ça.
11:47Ça aide à relativiser et à plus ignorer
11:49ce type de message désobligeant.
11:51Voilà.
11:53On va parler aussi de vos autres casquettes.
11:55Voilà, on est tous les deux
11:57profs invités à l'université
12:00de Louvain-la-Neuve en journalisme.
12:02Former la nouvelle génération,
12:04pour vous, ça représente quoi ?
12:06C'est ultra enrichissant.
12:08C'est vraiment ultra enrichissant et c'est
12:10plus que donner cours,
12:12c'est
12:14du partage, en fait.
12:16Ça fait très cliché de dire ça,
12:18mais on apprend presque
12:20autant que ce qu'on transmet.
12:22Donc moi, je trouve que c'est une énergie vitale
12:24géniale. J'adore ce contact-là.
12:26Et j'adore,
12:29parce que je me souviens aussi,
12:31quand j'étais à leur place,
12:33en fait, on ne s'imagine pas
12:35quand on est étudiant, tout ce qu'on va faire plus tard,
12:37on n'ose pas, en fait. On n'ose pas même...
12:39C'est pour ça que quand vous m'avez
12:41posé la question de rédacteur,
12:43rédactrice en chef, on n'y pense pas,
12:45en fait. Moi, en tout cas, je n'y pensais pas.
12:47Je ne me disais pas, tiens, je vais devenir...
12:49Et donc, moi,
12:51j'ai envie que les étudiants,
12:53avec moi ou avec
12:55d'autres profs, puissent se dire, oui,
12:57c'est dans ma ligne de mire. Je vais pouvoir
12:59leur donner la confiance
13:01en eux. Moi, voilà, c'est ça. Et leur apprendre
13:03qu'on est là pour apprendre
13:05et qu'on fait des erreurs et qu'on apprend
13:07de ces erreurs et qu'on devient plus fort.
13:09C'est vraiment donner confiance en eux,
13:11aux étudiants, moi, c'est
13:13ce qui me touche et me motive le plus.
13:15Et vous voyez une évolution,
13:17qu'elle soit positive ou négative, d'ailleurs,
13:19dans cette nouvelle génération
13:21par rapport au
13:23moment où vous étiez, vous, sur les bancs ?
13:27Ils vivent
13:29dans une autre ère où
13:31le journal télévisé, par exemple,
13:33a beaucoup moins d'importance,
13:35où les réseaux sociaux ont
13:37beaucoup d'importance. Des fois, ils ont les codes.
13:39Même quand on leur demande de faire un exercice
13:41en télé, ils ont
13:43les codes des réseaux sociaux.
13:45Ils font des interviews, par exemple,
13:47sans faire exprès.
13:49Le témoin regarde la caméra
13:51et ce n'est pas quelque chose qu'on fait en télé.
13:53Donc, oui, ça change parce que, forcément,
13:55on est dans une période différente.
13:57Alors ça, c'est notre point commun. Par contre,
13:59il y a un point où on va se distancier.
14:01Vous, vous êtes aussi très sportive.
14:03J'essaye d'être un peu sportive.
14:05J'essaye.
14:07C'est facile de combiner les deux. Vous faites quoi ?
14:09Alors, en temps
14:11normal, quand je ne suis pas blessée, je cours.
14:13Je cours beaucoup. J'aime beaucoup ça.
14:15Je fais
14:17de la danse aussi.
14:19Sinon, principalement du fitness.
14:21Mais là, c'est mollo sur la course, comme
14:23je sors d'une tendinite.
14:25C'est plus fitness et danse.
14:27Allez, on en profite.
14:29Vous êtes la rédactrice
14:31en chef du jour du 7 dimanche.
14:33C'est aussi
14:35la journée internationale du droit des femmes.
14:37Si vous avez un message à faire passer,
14:39c'est le moment, c'est l'instant.
14:41Nous vous ouvrons le micro.
14:43Je ne m'étais pas préparée.
14:45Je ne m'étais pas préparée.
14:47Mais je suis...
14:49En tant que femme, en tant que journaliste,
14:51en tant que citoyenne, je me
14:53réjouis que
14:55les choses semblent bouger
14:57par rapport
14:59au droit des femmes, au droit des minorités.
15:01Mais je pense que, particulièrement
15:03dans la période dans laquelle
15:05on vit, au niveau international,
15:07nous devons rester
15:09extrêmement vigilants.
15:11C'est...
15:13Voilà. Un appel
15:15à rester vigilants,
15:17à conserver nos droits
15:19et à les défendre plus que jamais.
15:21Salima Balabas,
15:23merci beaucoup.
15:25On vous invite donc à découvrir
15:27ce 7 dimanche que vous avez présenté
15:29le talk media de Sudinfo
15:31à 19h50 dans
15:33Images à l'appui. Merci beaucoup Salima.
15:35Merci Cédric. Merci de m'avoir reçu.

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