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"Je suis plus fort mentalement que physiquement"
Triple champion olympique de judo, Teddy Riner se confie sur les ingrédients de sa force mentale qu’il travaille depuis ses 14 ans.

👉 Il vient de créer la "Riner Cup", une compétition de judo pour les amateurs qui aura lieu les 5 et 6 avril à Asnières-sur-Seine.

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Transcription
00:00Moi je l'ai assumé sans problème, j'en parlais, je le disais même à des personnes plus âgées que moi.
00:05« Va voir MC, je pense que tu en as besoin. »
00:08J'ai introduit la préparation mentale dans ma vie à l'âge de 14 ans, lorsque je suis rentré à l'INSEP.
00:12J'étais l'un des plus jeunes, j'étais le plus jeune sur le tapis.
00:16Il y avait des gens qui avaient entre 5, 10, 15, 20 ans de plus que moi.
00:21Et pas évident de rattraper le wagon, pas évident de s'intégrer et se dire « j'ai que 14 ans et eux ont 11 ».
00:30J'ai été l'un des premiers à avoir mon propre réparateur physique,
00:33à avoir mon propre entraîneur technique, à avoir ma psy.
00:38Parce que je suis persuadé que dans le haut niveau,
00:42ce n'est pas une personne qui est capable de faire tout.
00:45Tu es obligé de prendre des techniciens dans chaque secteur.
00:47À ce moment-là, comment c'était vu autour de toi ?
00:49Est-ce que tu l'assumais sans problème le fait de voir une psy ?
00:51Moi je l'ai assumé sans problème, j'en parlais, je le disais même à des personnes plus âgées que moi.
00:59« Va voir une psy, je pense que tu en as besoin pour préparer ta compétition et enlever le stress. »
01:04Et on te répondait comment ?
01:05« T'en as. » Ils me disaient « Non, pas besoin, machin. »
01:08Parce qu'ils veulent se cacher, ils se mentent à eux-mêmes.
01:10Psychologue, c'est vraiment un thérapeute, c'est un ami, une personne qui va t'aider à évoluer
01:18et à mettre le point sur ce que tu dois bosser.
01:20Et tous ceux qui ont réussi à franchir le pas, ils m'ont dit merci ou ils m'ont dit « Mec, t'avais raison. »
01:27Parce que si en plus tu peux aider les autres, top.
01:29C'est une question bête.
01:30Est-ce que tu es plus fort physiquement ou mentalement ?
01:32Je suis plus fort mentalement et je n'ai pas honte de le dire.
01:36J'ai vu des adversaires en salle de musculation durant des stages ou en voyant des vidéos bien meilleurs que moi.
01:44Mais là-haut, c'est ce qui a fait toute la différence pendant toute ma carrière.
01:49Comment est-ce que tu relâches entre les compétitions ?
01:51Comment tu fais ? Finalement, ça fait plus de 20 ans que tu fais du judo, comment on ne se blase pas ?
01:55Comment on ne se blase pas ?
01:57Tout simplement, quand on a un coup de moins bien, on a envie de respirer, on a envie de souffler, on souffle.
02:04Et heureusement que j'ai des personnes intelligentes autour de moi qui,
02:08quand elles voient qu'on a un coup de moins bien, on fait autre chose.
02:13On lève le pied sur certaines choses.
02:14Je crois que le sport de haut niveau, c'est toujours de l'adaptation
02:17pour pouvoir arriver au bout du chemin qui est la réussite.
02:21Est-ce que tu peux nous parler de cette Reiner Cup que tu as lancée ?
02:23Pourquoi elle te tient à cœur ?
02:24On peut parler peut-être de désir de transmission.
02:26En fait, j'ai envie de redonner.
02:28J'ai reçu tellement tout au long de ma carrière que j'avais envie de créer une compétition autour de mes valeurs,
02:35autour de quelque chose que j'aurais voulu connaître dans ma carrière de sportif de haut niveau,
02:41de la musique, du spectacle, du challenge durant la compétition.
02:48Mais je suis aussi content d'être sur place pour repérer les futurs talents,
02:52pouvoir leur offrir ça et vivre un moment magique le 5 et 6 avril.
02:57Est-ce que tu sensimises dès que tu le peux les jeunes judoka à la préparation mentale ?
03:00En fait, je le fais naturellement, pas forcément parce qu'on me pose des questions,
03:03mais parce que je le ressens, parce que je le sais.
03:05Et quand je vois quelque chose, je le dis.
03:08Par exemple, quand je vois un petit jeune qui est bon sur les tapis,
03:12mais qui, mentalement, est un petit peu léger,
03:14j'essaye de l'aiguiller vers la bonne personne pour pouvoir faire en sorte que,
03:19demain, sur le tapis, il n'ait plus cette problématique mentale.
03:22À Los Angeles en 2028, tu auras 39 ans, après trois médailles d'or en individuel.
03:27Est-ce que tu as peur d'arrêter, en fait, Teddy ?
03:29Non, pas peur d'arrêter.
03:33Je rigole.
03:34Non, je n'ai pas peur d'arrêter, je n'ai pas peur d'arrêter.
03:37Mais c'est vrai qu'avec le staff, les personnes qui sont autour de moi,
03:43j'ai encore envie.
03:44Et tant que cette envie, elle est là, je ne vois pas pourquoi je vais arrêter.
03:48Après, moi, je me fixe une limite, 2028, bye bye, c'est fini, je termine à LA.
03:56Et puis, de toute façon, si avant LA, je sens que le corps n'a plus envie
04:02ou que même le mental me dit « bon, tu avoues, je n'ai plus envie »,
04:04je m'arrêterai.
04:06C'est de la gourmandise, c'est l'envie de pousser les limites
04:09parce que je sens que je peux.

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