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Un rendez-vous 100% politique présenté par Gauthier Le Bret du lundi au vendredi de 21h à 23h30.

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00:00:00l'hypocrisie. Mais pourquoi en ce moment on cherche à négocier ? Parce que
00:00:03Judith l'expliquait très bien, parce qu'on a perdu le pari de la guerre, parce
00:00:06qu'on a refusé d'écouter ceux qui disaient que l'Ukraine ne pouvait pas
00:00:09gagner, parce qu'on a cru à la fameuse contre-offensive de l'été 2023 côté
00:00:13ukrainien. Et aujourd'hui on se retrouve obligés. Emmanuel Macron a dit qu'il faut s'en voir, négocier.
00:00:19Bien sûr, mais aujourd'hui dans les faits Vladimir Poutine,
00:00:23il y a une grosse partie de sa base, notamment les nationalistes qui
00:00:27sont quand même la véritable opposition, il ne faut pas l'oublier, les
00:00:29oppositions de Poutine, elle n'est pas pour que Poutine arrête la guerre, elle est
00:00:33pour que Poutine continue. Il considère qu'en ce moment c'est au top sur le
00:00:36terrain, donc il faut continuer, qu'il n'y a pas d'intérêt à négocier. Et Trump,
00:00:39dans le fond, il établit la même politique que les Américains, la
00:00:42différence c'est qu'il le dit. Avant on était habitué à des présidents
00:00:45américains qui disaient on est vos amis, dans le même temps ils vous mettaient
00:00:48sous écoute, parce qu'on parle de ce que fait Vladimir Poutine en France et dans
00:00:52l'Union Européenne, on oublie de dire quand même que les Américains ils ont
00:00:55mis sur écoute Angela Merkel, il y a des stations d'écoute en France, etc.
00:00:59Ça en revanche, il ne faut jamais en parler, nous on est dans le monde des
00:01:02bisounours. Ed Snowden en a parlé puisque la NSA, c'était une
00:01:06surveillance globale. Je suis surpris qu'on soit surpris, parce que Donald Trump
00:01:16effectivement dit ce qu'il fait, fait ce qu'il dit, et il n'a pas arrêté de le
00:01:19dire, enfin il n'a pas dit qu'il allait continuer la guerre, il a dit qu'il était
00:01:22pour la paix, il est de toute manière, il a une forme d'isolationnisme, on le
00:01:26sait, il estime, son électorat estime que ce sont des guerres inutiles qui n'ont
00:01:30pas été financées par le contribuable américain, que des hommes américains,
00:01:34là il n'y avait pas d'hommes en l'occurrence, mais que pour le coup les
00:01:37Etats-Unis en jouant les gendarmes du monde ont tué trop d'innocents
00:01:41américains, donc c'est tout le discours de Trump depuis son premier mandat, donc
00:01:45tout ça n'est pas surprenant, donc là encore ils sont tous pris à
00:01:48contre-pied, mais ça démontre une grande naïveté. Ensuite sur
00:01:52l'Amérique, très rapidement, de manière générale,
00:01:56effectivement il faut quand même rappeler pourquoi on est dans cette guerre, parce
00:01:59que l'OTAN a décidé de pousser le plus loin possible, d'aller en Ukraine, de
00:02:06fomenter des révolutions oranges, et ça montre aussi que les Etats-Unis ne sont
00:02:11pas fiables, parce qu'ils n'ont pas été jusqu'au bout, aujourd'hui c'est Trump
00:02:14qui a une vision différente de ses prédécesseurs, mais après avoir causé
00:02:18cette guerre quand même, même si Poutine a des responsabilités, mais les
00:02:21Etats-Unis aussi, ils s'en lavent les mains et les Ukrainiens sont les grands
00:02:25perdants dans cette affaire. Alors je vous rappelle qu'Emmanuel Macron doit
00:02:27prendre la parole dans un instant depuis Bruxelles, un président qui parle beaucoup,
00:02:32une allocution hier devant 15 millions de Français, donc on se pose la question
00:02:36va-t-il continuer avec la stratégie de la peur, va-t-il répondre à la Russie ?
00:02:40Vladimir Poutine qui l'a comparé à Napoléon, le ministre des affaires
00:02:43étrangères russe qui l'a comparé à Napoléon, mais aussi à Hitler, rappelant
00:02:47que tous ceux qui ont essayé de se frotter à la Russie,
00:02:50sont repartis en forme de débâcle. Et puis il y a cette question,
00:02:55Régis Le Sommier, est-ce qu'au bout d'un moment les Français vont en avoir marre
00:02:59de payer ? Parce qu'on a envoyé une dizaine de milliards à l'Ukraine depuis
00:03:03le début du conflit, on va leur demander de mettre la main à la poche,
00:03:07Éric Revelle nous parlait de l'épargne, des assurances vie qui pourraient être
00:03:10touchées pour financer le réarmement, ça c'est très bien, c'est notre réarmement
00:03:13à nous, pas de l'argent qu'on envoie directement à l'Ukraine, mais il y a
00:03:16cette question aussi. C'était assez manifeste dans l'intervention de cette
00:03:22dame, on a entendu dans la première heure de l'émission, qu'il y avait
00:03:25d'autres choses à payer en France, et qu'on entendait qu'à chaque fois on
00:03:28rajoutait au pot ukrainien, et c'est quelque chose qui est en train un peu de
00:03:33monter, la France ayant moins contribué on va dire par exemple par rapport aux
00:03:37Etats-Unis, mais au niveau de la campagne de Donald Trump, c'est quelque chose qui
00:03:40a été presque centrale, l'aide à l'Ukraine, ce qui est intéressant c'est
00:03:45que je pense, pour rebondir sur ce que disait Alexandre tout à
00:03:50l'heure, quand on a mal interprété, on n'a pas voulu interpréter le
00:03:55slogan America First, America First ça veut pas dire l'Amérique domine le
00:03:59monde, Trump ne veut pas que l'Amérique domine le monde, il conçoit que le
00:04:04monde est multipolaire, grosse différence par rapport à ses prédécesseurs qui
00:04:08pensaient qu'ils avaient une sorte de premium américain, il y avait encore le
00:04:12rôle du super gendarme, là Donald Trump, bien sûr en premier les américains
00:04:18d'abord, c'est ça que je veux dire, c'est-à-dire qu'en fait, et quand les
00:04:21américains se sont dit mais on investit 100 milliards de dollars, on envoie
00:04:26telle somme et on en rajoute etc, au bout d'un
00:04:31moment les américains se sont dit non stop, c'est pas possible, et ce que dit
00:04:35Trump, c'est America First, c'est-à-dire aujourd'hui par exemple sur le trafic de
00:04:39drogue, il est en train de réorienter une partie de l'arsenal militaire
00:04:43américain pour lutter contre les cartels, c'est plus on lutte contre les
00:04:46djihadistes, c'est on lutte contre les chefs de cartel parce qu'on veut arrêter
00:04:50la drogue aux Etats-Unis qui est un véritable fléau, donc c'est tout ce qui
00:04:53concerne les Etats-Unis, voilà. Alors il y a une question, pourquoi Emmanuel Macron
00:04:57est-il fort avec la Russie et faible avec l'Algérie ? C'est-à-dire que le discours d'hier
00:05:02on aimerait l'entendre, Alexandre Devequeux aussi, concernant Monsieur
00:05:05Théboune, je rappelle qu'il y a encore deux personnes sous OQTF qu'on nous a
00:05:08renvoyés, on les a expulsés vers l'Algérie, des Algériens, dont une
00:05:11personne très dangereuse, on les a aussitôt renvoyés en France.
00:05:14Écoutez Jordan Bardella qui faisait cette comparaison tout à l'heure dans Punchline.
00:05:17Emmanuel Macron est fort et dur avec Poutine et docile et faible avec
00:05:23Théboune et c'est un paradoxe incommensurable.
00:05:28L'Algérie depuis maintenant plusieurs années mène une politique hostile à
00:05:38l'égard de la France, à l'égard des intérêts français, en refusant notamment
00:05:42de récupérer ses ressortissants, en construisant la légitimité de son
00:05:47régime sur une rente mémorielle et en multipliant les outrances à l'égard de
00:05:51la France, de la République et de ses dirigeants.
00:05:55Le bras de fer diplomatique en réalité il n'est pas mené face à l'Algérie et on
00:05:58voit bien là toute la limite de l'exercice de communication de Bruno
00:06:02Retailleau. C'est extrêmement malsain que sur un sujet aussi sérieux que la
00:06:05sécurité des Français, que la politique d'immigration, que l'incapacité aujourd'hui
00:06:10de l'État à renvoyer en Algérie, on l'a encore vu il y a quelques heures,
00:06:13deux types qui étaient connus des services de police ont été renvoyés à la
00:06:17frontière à Alger, qui a refusé de récupérer ses indésirables.
00:06:19Tout ça est extrêmement malsain. De faire penser qu'on agit quand on n'agit pas,
00:06:23je trouve ça profondément malsain. Au fond le dilemme du ministre de
00:06:27l'Intérieur, il est très simple, c'est agir ou partir.
00:06:30Pourquoi il est si faible dans le verbe avec Théboune et même dans l'action
00:06:35Alexandre Devecu et Emmanuel Macron ? Parce que peut-être on est encore plus
00:06:39faible face à l'Algérie réellement, je dirais que face à la Russie, parce
00:06:44qu'on a un problème intérieur. En réalité Emmanuel Macron ne fait pas de la
00:06:47politique extérieure avec l'Algérie, il fait de la politique intérieure. Il l'a
00:06:51dit lui-même, il y a eu un article dans le Figaro où ses conseillers disaient
00:06:54on a une grande diaspora en France, on craint cette diaspora. Il y a même un ministre en off.
00:06:58Donc ça veut dire que selon Emmanuel Macron, j'espère qu'on n'en est pas
00:07:03encore là, mais la France est totalement otage de ces minorités.
00:07:06En réalité, selon lui, c'est la diaspora algérienne qui doit
00:07:11faire la politique de la France et si on la contrarie, je ne sais pas, on va
00:07:15avoir des M2 dans les banlieues, je ne sais pas ce qu'il s'imagine.
00:07:18Ce qui est une curieuse façon de penser, parce que je rappelle qu'il a baissé les visages, il ne s'est rien passé.
00:07:23Il faut arrêter de vivre avec cette peur en permanence.
00:07:26Exactement, moi je pense qu'il y a un gros problème de communautarisme en France,
00:07:29en partie avec la population algérienne, mais qu'on n'est pas là, qu'il y a aussi
00:07:32beaucoup d'Algériens qui se fichent du régime, qui se sentent français, c'est les
00:07:36insulter en plus de les essentialiser et d'en faire tous des
00:07:41personnes afféodées au régime. Et après, je pense que j'avais utilisé cette
00:07:46formule, c'est un président décolonial, c'est-à-dire qu'il croit à l'idéologie
00:07:50décolonialiste d'Emmanuel Macron, c'est son premier réflexe. Il avait dit que la
00:07:54colonisation c'est un crime contre l'humanité, il a été proche de
00:07:59Benjamin Stora, qui n'est pas tout à fait un décolonialiste, mais aussi de
00:08:02quelqu'un comme Pascal Blanchard, qui lui l'est. Donc il est persuadé qu'on va
00:08:06se réconcilier avec les banlieues et avec l'Algérie en étant gentil, en faisant un
00:08:12travail de mémoire, en battant notre culp. Je crois que c'est l'inverse, parce que
00:08:16l'Algérie a un régime qui est dans le rapport de force et qui respecte les
00:08:21gens qui se respectent eux-mêmes. Et en ne se respectant pas, eh bien, ils nous
00:08:25méprisent totalement.
00:08:26Président décolonial, je crois qu'Eric Tegner a utilisé cette expression cette semaine.
00:08:29Oui, mais j'en ai piqué à Alexandre Denis.
00:08:30Ah oui, donc vous allez devoir lui faire un petit chèque à la fin de l'émission.
00:08:33Un petit billet quand même.
00:08:35Il y a eu un épisode incroyable qui illustre ça. Il y a environ 300...
00:08:41Quand Donald Trump a commencé à recenser les pays, les clandestins, les migrants qu'il
00:08:48y avait sur le sol américain pour les expulser. Il y a environ 300 Algériens qui sont illégalement
00:08:55aux Etats-Unis.
00:08:56Ils les ont repris ?
00:08:57Non, ils ne les ont pas encore repris.
00:08:58L'Algérie a déjà commencé à reprendre des OQTF américains, l'équivalent des OQTF.
00:09:01Thébou Nadi, ça n'a rien à voir avec la France. C'est une demande légale. Nous allons
00:09:07y mettre, nous allons porter volontairement.
00:09:11Et il y avait 300... Ils n'ont pas encore été...
00:09:15Ça a commencé. Il y a déjà eu des expulsions vers Alger.
00:09:18Vous avez une info que je n'ai pas, mais en tout cas, ça va se faire.
00:09:22La stratégie au trouillomètre d'Emmanuel Macron, ça ne fonctionne pas. Il y a eu un
00:09:27rapport de la Cour des comptes qui nous disait qu'en 2022, 44% des OQTF concernaient des
00:09:35Algériens. Donc c'est clair et net.
00:09:39Tout ce qu'Emmanuel Macron espère obtenir par la conciliation en caressant le président
00:09:47Thébou Nadi dans le sens du poil, il n'y arrivera pas.
00:09:51Et par ailleurs, effectivement, essentialiser les Algériens...
00:09:57Ou les Français Algériens.
00:09:58Ou même les descendants d'Algériens qui sont Français, qui vivent en France, en les prenant
00:10:03tous pour des supporters du président Thébou Nadi.
00:10:06Ça témoigne d'une méconnaissance et d'un mépris absolument incommensurable.
00:10:11Quand vous parlez à la plupart des Français Algériens qui retournent régulièrement
00:10:19en Algérie voir leur famille, ils vous disent que les passeports diplomatiques soient supprimés.
00:10:26Les passeports diplomatiques qui ne dépendent pas, je le rappelle, de l'accord de 1968,
00:10:33qui dépend d'un accord passé en 2007 entre Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères
00:10:37de Nicolas Sarkozy, et son homologue algérien.
00:10:40Ce qui veut dire qu'Emmanuel Macron n'a rien à dire.
00:10:43On peut tout à fait annuler cet accord.
00:10:45Et d'ailleurs, c'est en cours.
00:10:47Les passeports diplomatiques sont de moins en moins distribués.
00:10:51Alors le descendant d'Algérie, le Français naturalisé qui va avoir sa famille en Algérie,
00:10:57il s'en fiche complètement que la momenclatura algérienne ne puisse plus venir,
00:11:03comme on lui semble, à Paris.
00:11:05Vous pensez que si on faisait un sondage dans la diaspora algérienne en France,
00:11:08si on leur demandait auprès des Franco-Algériens, qui ont les deux nationalités,
00:11:11si on leur demandait de choisir dans ce conflit entre la France et l'Algérie,
00:11:14ils choisiraient la France, majoritairement ?
00:11:16Si vous posez la question comme ça, vous n'obtiendrez pas cette réponse.
00:11:20Il ne faut pas poser la question comme ça.
00:11:23Je pose la question le plus naïvement du monde.
00:11:25Oui, pourquoi ?
00:11:27Je pense qu'on n'autorisera pas ce type de sondage aujourd'hui.
00:11:30Et heureusement !
00:11:32Je pense qu'effectivement, la différence, c'est qu'on n'a pas 3 millions aujourd'hui
00:11:34de Russes ou de Franco-Russes sur le territoire.
00:11:36Et donc, qu'est-ce qu'on est en train de comprendre ?
00:11:38Qu'aujourd'hui, la plus grande arme géopolitique, c'est l'immigration.
00:11:41Donc en fait, dans son discours hier, il aurait dû bien plus insister sur ce point.
00:11:46Moi, je pense qu'Emmanuel Macron, quand il parle d'ailleurs de modernisation des accords de 68,
00:11:51c'est qu'il ne se contente pas d'avoir peur d'une partie de la population.
00:11:55Il y a quand même dans certains quartiers, etc. aujourd'hui,
00:11:59il y a une réalité qu'aujourd'hui, si on mettait fin à l'accord de 68,
00:12:02si vraiment on mettait en place une politique qui dirait à un moment aujourd'hui,
00:12:06chacun de son côté, parce qu'on a quand même divorcé il y a des années.
00:12:09Donc d'une certaine façon, la France et l'Algérie, ce n'est plus la même chose qu'avant.
00:12:12Il y aura une partie de la population qui quand même se rebellerait un petit peu.
00:12:16C'est une réalité. Mais lui, Emmanuel Macron, il veut plus loin.
00:12:18Il en rêve de cette France-Algérie.
00:12:20Il en rêve. Il a véritablement ce projet quand même multiculturaliste.
00:12:23Il est complètement là-dedans.
00:12:24Rappelez-vous, c'était l'homme qui disait que le 93, c'était la Silicon Valley de la France.
00:12:29C'est ça la vision d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:12:31Il était partisan de la ubérisation de la société.
00:12:34Pourquoi ? Parce qu'il considérait qu'aujourd'hui,
00:12:36les ubères, c'est ce qui donnait du travail à ce type de population.
00:12:39Donc, c'est son projet depuis le départ.
00:12:41Éric Crevel, on ne vous a pas encore entendu sur Président français.
00:12:44Très fort avec Poutine dans le verbe.
00:12:47Avec Théboune, beaucoup moins.
00:12:49Tout a été dit avec éloquence, je rajoute.
00:12:51Très bien, alors on va passer à un autre sujet.
00:12:53Je rajouterai quand même une chose parce que j'aime bien.
00:12:55Ah oui, rajoutez le petit mot.
00:12:57C'est que la crainte d'un embrasement d'un type de communauté en France,
00:13:02il faut regarder des décisions qui ont été prises récemment
00:13:07et qu'on peut passer au même tamis de l'analyse.
00:13:10Regardez par exemple l'affaire Nael.
00:13:11Moi, je me suis demandé pourquoi.
00:13:13J'avais lu dans le JD News cette très bonne enquête qui montrait ce qui s'était passé,
00:13:20la façon dont le policier ne pouvait pas être mis en cause.
00:13:26Là, il peut être poursuivi pour meurtre.
00:13:28Quand vous avez un président de la République qui, tout de suite après le fait,
00:13:31pour justement éviter un embrasement dit incalifiable et impardonnable,
00:13:38que vous avez le tribunal de Nantes qui poursuit pour meurtre,
00:13:44qui va peut-être offrir la possibilité pour un juge de poursuivre pour meurtre
00:13:49un policier très bien noté qui a craint pour sa vie.
00:13:53Pourquoi est-ce que...
00:13:55J'en ai parlé avec un magistrat qui m'a dit, vous savez, parfois...
00:13:58En gros, c'est pour ne pas que ça crame, pour ne pas qu'il y ait des émeutes.
00:14:00C'est le rapport que vous faites.
00:14:02Donc, vous pouvez passer au tamis de la même analyse.
00:14:05On est faible avec tes bounes parce qu'on craint peut-être un embrasement.
00:14:09Pourquoi est-ce que ce policier peut être poursuivi pour meurtre
00:14:13parce qu'on craint un embrasement ?
00:14:15Sauf qu'avec l'affaire Nael, c'est intéressant.
00:14:17Là où je pense qu'il se trompe de stratégie, c'est que l'affaire Nael,
00:14:19effectivement, dans les minutes qui suivent,
00:14:22il rend le policier coupable en pensant éviter les émeutes.
00:14:25Mais il ne les évite pas, il les a.
00:14:28Donc, moi, je crois que plus on est faible,
00:14:31plus on risque d'avoir des émeutes.
00:14:34On finira par l'avoir, l'embrasement.
00:14:36La solution, c'est des milliards dans les banlieues.
00:14:38On en entend beaucoup parler.
00:14:39Oui, bien sûr.
00:14:40Et puis, vous n'êtes absolument pas ironique en disant cela.
00:14:42On va prendre des nouvelles du pupitre présidentiel.
00:14:46Emmanuel Macron doit s'exprimer d'un instant à l'autre depuis Bruxelles.
00:14:50Est-ce qu'on peut mettre le pupitre en grand,
00:14:52qu'on prenne des nouvelles ?
00:14:53Voilà, Conseil européen extraordinaire,
00:14:55le pupitre va visiblement bien,
00:14:57mais il n'a toujours pas de président derrière lui.
00:15:00En attendant donc la nouvelle déclaration d'Emmanuel Macron,
00:15:03qu'on imagine choc,
00:15:04et maintenant qu'on a pris des nouvelles de son pupitre présidentiel,
00:15:07on propose d'écouter les réactions des différentes oppositions.
00:15:10Emmanuel Macron, hier soir, il a joué avec les peurs.
00:15:13La question, c'est, va-t-il recommencer ce soir ?
00:15:15En réalité, Emmanuel Macron joue sur les peurs,
00:15:18il l'a déjà fait.
00:15:19On l'a vu au moment du Covid,
00:15:21on l'a vu à d'autres moments de notre histoire.
00:15:24Il joue sur les peurs, pourquoi ?
00:15:25Pour dire, circulez, il n'y a rien à voir.
00:15:26Lui-même se trouve spectateur et commentateur de la crise en cours.
00:15:31Puisque, voilà, il commente à la télé,
00:15:34mais en vérité, il est hors-jeu.
00:15:36Il est hors-jeu sur le terrain des négociations.
00:15:39Hier, Emmanuel Macron aurait presque dû présenter des excuses.
00:15:42Et enfin, ils se disent, peut-être qu'il faudra envisager une issue diplomatique.
00:15:45Mais que de temps perdu, c'est un million de morts
00:15:48qui sont morts sur le front ukrainien
00:15:50parce que la France et l'Union Européenne
00:15:52se sont contentés d'un soutien financier qui était nécessaire et bienvenu,
00:15:55mais ont refusé les issues diplomatiques.
00:15:57Donc, on entend les critiques.
00:16:00Elle n'a pas tort ?
00:16:02Refuser les issues diplomatiques,
00:16:04elle dit exactement ce qu'on aurait dû faire.
00:16:07A l'époque où Boris Johnson,
00:16:11au quatrième mois de la guerre,
00:16:13interdit à Volodymyr Zelensky de signer un accord
00:16:16où les Russes et les Ukrainiens,
00:16:18au bout de quatre mois,
00:16:20disent « ça mène à rien, on arrête la guerre »,
00:16:22il l'interdit, ça veut dire quoi ?
00:16:24Ça veut dire que l'Angleterre,
00:16:26en tout cas l'Occident,
00:16:28veut poursuivre cette guerre.
00:16:30C'est une guerre qui est censée affaiblir la Russie,
00:16:33qui est censée l'isoler,
00:16:35et qui en réalité...
00:16:37Non, mais ce n'est pas la question.
00:16:39Manon Bry, en politique internationale,
00:16:42a parfois des fulgurances.
00:16:44Je rigole, bien sûr, carrément.
00:16:46Elle a des fulgurances.
00:16:48Donc, Éric Ravel aussi, vous êtes fan de Manon Bry ?
00:16:50Déjà, il faut me filer ma carte au PS.
00:16:53Pas moi, il y a eu une pétition pour vous la donner.
00:16:56Non, mais je trouve que son raisonnement se tient.
00:16:58C'est vrai qu'on a fourni des armes,
00:17:00on a continué de développer la guerre en Ukraine,
00:17:02alors qu'à l'époque de Boris Johnson,
00:17:04j'en souviens très bien,
00:17:06on a refusé d'engager un processus de paix.
00:17:08On l'a refusé, on a continué à alimenter les Ukrainiens.
00:17:10Vous parlez de négociations, c'était être pro-Poutine.
00:17:13On ne pouvait pas aller au-delà.
00:17:15Et là, c'est là où on revient à la conversation de départ.
00:17:17Donald Trump a tout changé.
00:17:19Mais ils vont perdre encore plus.
00:17:21L'accord ukrainien d'aujourd'hui,
00:17:23ils sont perdants par rapport à 2022.
00:17:25Alors, écoutez, Hervé Morin,
00:17:27on a déjà écouté l'ancien ministre de la Défense
00:17:29de Nicolas Sarkozy, qui a dit ce matin chez Pascal Praud,
00:17:31le discours d'Emmanuel Macron, c'est un discours anxiogène,
00:17:33et celui de ce soir le sera peut-être aussi,
00:17:35parce qu'il s'exprime à nouveau dans un instant, le Président.
00:17:37J'ai trouvé le discours du Président de la République
00:17:39excessivement inquiétant,
00:17:41excessivement anxiogène,
00:17:43avec une espèce de discours un peu matamor.
00:17:45Que nous prenions en main,
00:17:47nous, Européens, notre sécurité,
00:17:49ça ne fait aucun doute.
00:17:51Il est temps que les Européens sortent
00:17:53de l'esprit de Munich
00:17:55dans lequel ils ont été
00:17:57pendant des décennies,
00:17:59et que nous prenions en main
00:18:01notre sécurité.
00:18:04Mais aujourd'hui,
00:18:06je dis,
00:18:08il faut avoir
00:18:10la tranquillité
00:18:12des vieilles troupes.
00:18:14On ne peut pas se permettre
00:18:16d'avoir un discours qui devienne
00:18:18un discours belliqueux.
00:18:20Est-ce un discours belliqueux,
00:18:22hier, Éric Tegner ?
00:18:24Un discours belliqueux, dit Hervé Morin,
00:18:26l'ancien ministre de la Défense.
00:18:28Bien entendu, il disait d'une certaine façon aux Français,
00:18:30vous êtes inquiets, vous avez raison,
00:18:32il expliquait quand même
00:18:34à quel point, de toute façon,
00:18:36il ne fallait pas envoyer des troupes
00:18:38pour se battre aujourd'hui,
00:18:40mais qu'on pourrait le faire à un moment.
00:18:42Il avait quand même tout ce discours-là,
00:18:44il a sorti tous les schémas,
00:18:46j'étais assez éberlué de voir.
00:18:48Les schémas, ça vous a un peu traumatisé ?
00:18:50Bien sûr !
00:18:52Ce qu'il a voulu montrer aux Français,
00:18:54et là, pour le coup, je pense qu'il a eu raison,
00:18:56c'est de montrer que la Russie
00:18:58est en train de se réarmer,
00:19:00il ne faut pas croire Vladimir Poutine sur parole,
00:19:02et que face à cela, tout en cherchant
00:19:04la paix avec l'Ukraine,
00:19:06dont il ne parlait pas il y a encore deux semaines,
00:19:08il faut, nous aussi, nous réarmer.
00:19:10Ce qui m'a dérangé, c'est que j'avais l'impression
00:19:12que l'invasion de l'Ukraine par la Russie
00:19:14est arrivée avant-hier.
00:19:16En attendant, bien entendu que les Russes
00:19:18sont en guerre, ils ont créé
00:19:20une économie de guerre, et donc oui,
00:19:22ils ont produit, il n'y a rien de surprenant.
00:19:24Ce qu'il faut quand même noter, c'est qu'Emmanuel Macron...
00:19:26La question c'est, est-ce qu'ils vont s'arrêter au Donbass ?
00:19:29C'est extrêmement compliqué, je l'ai expliqué tout à l'heure.
00:19:31Déjà, s'ils arrivaient jusqu'à Odessa,
00:19:33ce serait parce qu'aujourd'hui, toute la ligne de front
00:19:35a quand même été surmobilisée.
00:19:37Donc c'est quelque chose d'important.
00:19:39Mais moi, ce que je note, c'est qu'il y a quelques mois,
00:19:41Emmanuel Macron était plus soucieux de mettre des milliards
00:19:43dans l'organisation des Jeux Olympiques
00:19:45que toute la communication autour
00:19:47d'Emmanuel Macron, c'était de dire que les Russes
00:19:49étaient très mauvais, qu'on allait mettre
00:19:51l'économie russe à genoux, etc. Et d'un coup,
00:19:53maintenant, ils sont à nos portes.
00:19:55Il surjoue le discours.
00:19:57C'est belliqueux ?
00:19:59C'était belliqueux pour vous hier ?
00:20:01C'est par rapport à ce qu'a dit, et c'est bien de le rappeler,
00:20:03à ce qu'a dit Emmanuel Macron, où ce qu'on dit,
00:20:05on va dire, le camp d'Emmanuel Macron
00:20:07au sujet de cette guerre, c'est que la Russie
00:20:09est déliquescente, que son armée
00:20:11n'est pas capable de vaincre
00:20:13l'armée ukrainienne, qu'en effet,
00:20:15ils ont récupéré, je le disais tout à l'heure et je le répète,
00:20:17200 kilomètres,
00:20:19la ligne de front a bougé 200 kilomètres
00:20:21à l'ouest.
00:20:23Ils n'ont pas réussi à faire
00:20:25l'armée ukrainienne, et tout à coup,
00:20:27on voudrait les voir
00:20:29à Varsovie, envahir la Pologne,
00:20:31traverser l'Allemagne pour arriver
00:20:33jusqu'à nous.
00:20:35Soit ils sont nuls
00:20:37et en déclin, soit ils sont
00:20:39surpuissants, mais ils ne peuvent pas être les deux.
00:20:41Quand on compare
00:20:43le discours ambiant et d'autres chaînes de télévision
00:20:45font quand même l'amalgame entre
00:20:47Poutine et Hitler, c'est ça que ça veut dire. Quand ils parlent
00:20:49d'esprit municois, c'est ça que ça veut dire.
00:20:51À l'époque, on a abandonné
00:20:54la République tchèque et donc
00:20:56deux ans après, on s'est retrouvés occupés
00:20:58par l'Allemagne nazie.
00:21:00C'est exactement ça. Donc ça veut dire que
00:21:02dans l'esprit, ce qu'ils essayent de véhiculer auprès
00:21:04des Français, c'est que oui, Poutine veut aller
00:21:06à Paris. Et si vous parlez de paix, vous êtes un pétiniste
00:21:08et vous voulez faire la paix avec Poutine comme Pétain
00:21:10fait la paix avec Hitler. Ça s'appelle le réduction
00:21:12à l'hitlerum, c'est-à-dire qu'à partir du moment...
00:21:14Je me suis fait écharper par Danny Oliven le week-end dernier, c'était exactement ça.
00:21:16Il y avait les mots municois et
00:21:18vichysse dans la même phrase.
00:21:20Ça fait beaucoup pour un seul homme.
00:21:22Donc on ne peut pas laisser faire ça.
00:21:24Il faut tout de suite intervenir. C'était le cas avec
00:21:26Saddam Hussein, c'était le cas avec Gaddafi.
00:21:28À chaque fois, il y a ce réduction à hitlerum
00:21:30qui tue le débat.
00:21:32C'est fini. Il faut
00:21:34s'en débarrasser immédiatement.
00:21:36C'est vrai qu'on l'a eu beaucoup.
00:21:38Je ne partage pas cette dramatisation.
00:21:40Effectivement, la Russie n'arrive pas
00:21:42à envahir l'Ukraine. C'est pas pour
00:21:44envahir la France, ni même à mon avis
00:21:46la Pologne. Il n'en reste pas moins
00:21:48et là où je peux suivre
00:21:50le président de la République là-dedans
00:21:52que Vladimir Poutine a violé
00:21:54des frontières
00:21:56et qu'il faut quand même
00:21:58pouvoir lui opposer
00:22:00quelque chose.
00:22:02Et si ce n'est pas la menace russe,
00:22:04il y aura une menace un jour ou l'autre.
00:22:06Donc c'est pas mal qu'on se
00:22:08réarme et c'est pas mal qu'on montre
00:22:10quand même une forme
00:22:12d'opposition à cela.
00:22:14Donc il ne faut pas
00:22:16dramatiser. Poutine n'est pas Hitler.
00:22:18Il n'a pas les moyens d'envahir l'Europe
00:22:20mais l'Europe doit être quand même vigilant
00:22:22quand elle a un voisin qui viole
00:22:24les frontières.
00:22:26Et qui cyberattaque ses hôpitaux.
00:22:28Il ne faut pas non plus
00:22:30sombrer dans un discours
00:22:32poutinolâtre.
00:22:34À l'inverse, ça reste un adversaire
00:22:36même si on a d'autres...
00:22:38Ni vis-à-vis de Poutine, ni vis-à-vis
00:22:40de la Chine.
00:22:42Attention, je vais être interpellé.
00:22:44Parce qu'en fait, la question que je me pose
00:22:46quand même, on dit, et c'est l'argument
00:22:48suprême, les Russes ne sont pas si
00:22:50forceux que ça puisqu'ils n'ont progressé que 200 km.
00:22:52Mais parce qu'ils ont eu en phase
00:22:542, à l'époque, la puissance américaine
00:22:56les moyens américains
00:22:58et ce qu'on a pu leur donner en moyens européens.
00:23:00Dès l'instant où Trump se désengage et que les
00:23:02Européens sont à poil, on peut imaginer
00:23:04que la progression russe, s'il n'y avait pas eu ça, aurait été
00:23:06beaucoup plus forte. D'où la menace.
00:23:08D'où la menace.
00:23:10Dans le Donbass, l'Ukraine avait depuis 2014
00:23:12construit ce qu'on appelle des forteresses.
00:23:14Il y avait des villes complètement
00:23:16protégées, surprotégées.
00:23:18La Mongole fière !
00:23:20La question spécialiste !
00:23:22Et puis la géographie
00:23:24du Donbass, c'est extrêmement compliqué.
00:23:26Surtout la partie industrielle.
00:23:28Partie industrielle, on en arrive à bout.
00:23:30Vous évacuez pas mon argument là.
00:23:32Pardon ? Évacuez pas mon argument.
00:23:34Il est entendable. S'il n'y avait pas eu
00:23:36la puissance américaine, plus les Européens.
00:23:38Mais c'est pour ça qu'il y a une fébrilité aujourd'hui.
00:23:40C'est pour ça qu'il y a une fébrilité aujourd'hui.
00:23:42Il n'y a aucun doute sur la menace.
00:23:44Oui, mais ce que je veux vous dire,
00:23:46c'est que la Russie a perdu, je ne sais pas,
00:23:48peut-être, le chiffre est
00:23:50800 000. Trump dit 800 000.
00:23:52J'en sais rien. Les Ukrainiens
00:23:54en ont perdu peut-être 600 000.
00:23:56Ce qui est colossal. Il y a plus d'un million
00:23:58d'hommes qui ont été blessés
00:24:00ou morts pendant cette guerre.
00:24:02On ne sait pas exactement. C'est un chiffre secret
00:24:04parce qu'évidemment, à chaque fois,
00:24:06on se dit qu'ils perdent beaucoup.
00:24:08Et la rhétorique habituelle, classique,
00:24:10mais qui a été survendue
00:24:12et qui n'est absolument pas vraie aujourd'hui,
00:24:14c'est que les Russes envoient des vagues de soldats
00:24:16comme ils le faisaient pendant la Seconde Guerre mondiale.
00:24:18Aujourd'hui, on est sur une guerre de drones
00:24:20qui a complètement changé la physionomie du champ de bataille.
00:24:22Aujourd'hui, c'est des petites unités.
00:24:24On essaye de s'échapper. On envoie les drones.
00:24:26On tape. Ce n'est absolument plus du tout
00:24:28la guerre qu'on faisait il y a deux ans.
00:24:30La guerre a complètement changé.
00:24:32Et ça aussi, ça fait peur. Pourquoi ?
00:24:34Parce que ça veut dire que les Russes, aujourd'hui,
00:24:36ont une armée qui est surpuissante.
00:24:38On a une armée qui est entraînée à cette guerre de drones,
00:24:40à cette guerre de tranchées.
00:24:42Ça fait trois ans qu'ils se battent avec les Ukrainiens.
00:24:44Les Américains n'ont pas cette expérience.
00:24:46Nous n'avons que des expériences
00:24:48de guerres asymétriques,
00:24:50de guérillas que nous avons combattus
00:24:52en Afrique, au Sahel, au Moyen-Orient,
00:24:54contre un ennemi qui se dérobe.
00:24:56Là, on vient de passer trois ans
00:24:58avec une guerre de haute intensité, avec un front.
00:25:00Et au lieu d'affaiblir la Russie,
00:25:02dont c'était l'objectif, je vous le signale,
00:25:04au départ, on en a fait
00:25:06un instrument militaire
00:25:08surpuissant.
00:25:10Aujourd'hui, oui.
00:25:12Et elle est plus importante, peut-être,
00:25:14qu'elle l'était à l'époque.
00:25:16Emmanuel Macron, au départ, devait s'exprimer à 20h.
00:25:18Il est quasiment 23h.
00:25:20Le président Dine ?
00:25:22Je ne sais pas. Il doit discuter.
00:25:24Peut-être qu'il a un plateau repas, je ne sais pas.
00:25:26En attendant, je vous propose, puisque vous savez
00:25:28qu'il est à Bruxelles, que c'était un sommet européen
00:25:30pour l'Europe de la défense.
00:25:32C'est bien beau de faire l'Europe de la défense.
00:25:34Les Français ne choisissent pas des armements français.
00:25:36Ils vont acheter aux Américains.
00:25:38Au moment où on dit qu'il faut séparer de l'oncle Sam,
00:25:40on continue à leur acheter des armes.
00:25:42Et Régis le rappelait très justement,
00:25:44il faut leur feu vert pour les utiliser.
00:25:46C'est très intéressant d'avoir un parking d'avion.
00:25:48Si vous ne pouvez pas les utiliser
00:25:50parce que vous n'avez pas acheté des rafales français
00:25:52mais des avions américains,
00:25:54ça vous fait une belle jambe.
00:25:56Ecoutez la présidente de la Commission européenne,
00:25:58Ursula von der Leyen.
00:26:00La présidente von der Leyen.
00:26:02Oui, qu'est-ce qu'il y a Eric Rommel ?
00:26:06Elle est tragique.
00:26:08Ecoutez-la et vous en débattez.
00:26:12C'est un moment décisif pour l'Europe
00:26:14et l'Ukraine en tant que membre de notre famille européenne
00:26:16vit également un moment décisif.
00:26:22L'Europe est confrontée à un danger clair et présent
00:26:24et doit donc être capable
00:26:26de se protéger, de se défendre
00:26:28tout comme nous devons donner à l'Ukraine
00:26:30les moyens de se protéger
00:26:32et d'oeuvrer en faveur d'une paix juste et durable.
00:26:36Vous l'avez trouvé comment Ursula von der Leyen ?
00:26:38Tragique, pardonnez-moi.
00:26:40Est-ce que vous vous souvenez pendant la crise Covid
00:26:42ce qu'elle avait fait, sa vidéo
00:26:44pour expliquer pour ceux qui n'avaient pas compris
00:26:46comment se laver les mains.
00:26:48Elle avait fait une vidéo, la présidente de la Commission européenne
00:26:50pour expliquer aux pauvres crétins que nous sommes
00:26:52comment se laver les mains sous un robinet.
00:26:54Vous vous en souvenez ou pas ?
00:26:56Elle a la compétence d'être une ancienne
00:26:58ministre de la Défense allemande.
00:27:00Elle représente qui ?
00:27:06Moi je serais un chef d'état européen
00:27:08mais je ne lui permettrais pas de gambader
00:27:10et de dire ce qu'elle dit quand elle a envie de le dire
00:27:12et de prendre la parole comme elle le fait.
00:27:14Elle est élue par personne.
00:27:16C'est surtout une femme qui a contribué
00:27:18à l'affaiblissement de l'Europe
00:27:20d'une part par le Green Deal
00:27:22le pacte vert
00:27:24qui a consisté
00:27:26à affaiblir
00:27:28notre économie
00:27:30et à la désarmer
00:27:32pour ce vocabulaire militaire
00:27:34mais en l'occurrence c'est vraiment ce qu'il s'est passé.
00:27:36C'est une femme qui a contribué à ce que la taxonomie
00:27:38vous savez ce système fiscal
00:27:40qui choisit quel type d'industrie
00:27:42quel type d'énergie il favorise
00:27:44défavorise
00:27:46le nucléaire d'une part
00:27:48et puis surtout tout ce qui est
00:27:50industrie de défense.
00:27:52Avant de dire
00:27:54je vais mobiliser 800 milliards
00:27:56ou nous allons mobiliser 800 milliards
00:27:58il faudrait lever
00:28:00ces obstacles que Ursula von der Leyen
00:28:02a grandement contribué
00:28:04à mettre et
00:28:06en affaiblissement terriblement
00:28:08l'Europe.
00:28:10Messieurs, que pensez-vous d'Ursula von der Leyen ?
00:28:12Je dirais qu'elle n'est pas
00:28:14simplement pathétique, ridicule
00:28:16elle est inquiétante surtout.
00:28:18C'est parce que le problème c'est effectivement
00:28:20qu'elle n'a aucune légitimité, personne ne l'a élu
00:28:22et elle s'arroge
00:28:24effectivement des compétences
00:28:26très importantes. Elle l'avait fait
00:28:28pendant le Covid.
00:28:30Elle a mené une politique à la commission
00:28:32à travers le Green Deal qui effectivement
00:28:34a affaibli les Etats et là on sent
00:28:36qu'elle veut jouer sa partition.
00:28:38Alors apparemment elle n'a pas réussi
00:28:40mais moi j'étais encore inquiet hier
00:28:42qu'avec ces 800 milliards
00:28:44on nous
00:28:46fasse
00:28:48une communauté de défense européenne
00:28:50sous l'égide allemand.
00:28:52Pourquoi pas ?
00:28:54C'est quand même un problème démocratique
00:28:56qu'une femme non élue comme ça
00:28:58s'arroge des pouvoirs
00:29:00aussi importants en Europe et ça démonte
00:29:02aussi la faiblesse de tous les chefs d'Etat qui
00:29:04devraient lui dire de rester à sa place.
00:29:06Régis ?
00:29:08Sur Ursula von der Leyen, je retiens
00:29:10une chose, c'est que
00:29:12au moment,
00:29:14quand l'harmonie existait
00:29:16entre l'administration Biden
00:29:18et l'Union Européenne pour prendre
00:29:20des sanctions contre la Russie pour mener
00:29:22la guerre en Ukraine, elle était souveraine.
00:29:24Elle s'était faite
00:29:26la chef de l'Union Européenne.
00:29:28On la voyait partout.
00:29:30Les Etats-Unis
00:29:32ont amené
00:29:34la puissance militaire, l'Europe
00:29:36la puissance financière et ont financé
00:29:38cette guerre et ça allait de l'avant.
00:29:40A cette époque, on l'a oublié aujourd'hui,
00:29:42Ursula von der Leyen avait postulé
00:29:44pour remplacer Stoltenberg
00:29:46à la tête de l'OTAN.
00:29:48Donc on est quand même dans
00:29:50un atlantisme
00:29:52absolu.
00:29:54Elle passait
00:29:56du côté américain
00:29:58du côté... En fait, c'est ça
00:30:00le problème de ces élites européennes.
00:30:02Ce sont des élites qui ont été
00:30:04gavées d'atlantisme
00:30:06pendant des décennies. C'est des gens
00:30:08qui ont juré par l'Amérique, qui
00:30:10l'ont fait finalement parce que l'Union Européenne
00:30:12l'oublie au départ, contrairement à ce que dit Donald Trump.
00:30:14L'Union Européenne a été
00:30:16approuvée, souhaitée par les
00:30:18Etats-Unis. Les deux pères fondateurs
00:30:20que sont Jean Monnet et Robert Schuman
00:30:22étaient des proches du président Roosevelt.
00:30:24Il y a eu un encouragement
00:30:26et d'ailleurs avec l'intention de gommer
00:30:28les souverainetés nationales
00:30:30un peu trop turbulentes
00:30:32et qui avaient causé des torts. Donc si vous voulez,
00:30:34il y avait dans le projet européen
00:30:36les Américains, ils voyaient une sorte d'Etats-Unis
00:30:38et en gros un supermarché
00:30:40dans lequel ils pourraient
00:30:42commercer ce qu'ils ont fait avec le plan Marshall
00:30:44c'est-à-dire déverser leurs produits
00:30:46culturels et les faire acheter par les Européens.
00:30:48Donc finalement il n'y avait pas d'incompatibilité
00:30:50et Ursula von der Leyen est au bout du
00:30:52compte l'incarnation de
00:30:54cette Europe voulue par les
00:30:56Etats-Unis. Aujourd'hui, malheureusement
00:30:58les Etats-Unis ne sont plus là. La locomotive
00:31:00n'est plus là. Alors là j'ai l'impression d'être
00:31:02un représentant de la droite qui serait jugé
00:31:04par des magistrats du syndicat de la magistrature.
00:31:06C'est violent. Donc les réquisitions
00:31:08contre Ursula von der Leyen
00:31:10se poursuivent avec Eric Tegner.
00:31:12Il va la défendre.
00:31:14Je suis quelqu'un de très juste
00:31:16et de très mesuré.
00:31:18Il ne faut pas oublier qu'Ursula von der Leyen
00:31:20est la création d'Emmanuel Macron.
00:31:22À l'époque elle était...
00:31:24Oui c'est vrai, il a poussé pour que...
00:31:26Et Angela Merkel, la chancelière allemande, n'en voulait pas.
00:31:28Au dépôt de Michel Barnier à l'époque.
00:31:30Comme quoi...
00:31:32Et donc après la dernière fois
00:31:34pour le coup là, lors des
00:31:36dernières élections, elle a été sauvée à nouveau.
00:31:38Et Ursula von der Leyen aujourd'hui,
00:31:40elle fait quand même partie d'une famille politique
00:31:42qui est le PPE, qui est la droite européenne.
00:31:44Donc ça montre qu'en fait, au-delà de la personne d'Ursula von der Leyen,
00:31:46c'est un problème d'institution
00:31:48et c'est un problème extrêmement profond.
00:31:50Et c'est ça qui est important de souligner je pense.
00:31:52Le Président a fini de dîner les amis.
00:31:54Le Président a fini de dîner.
00:31:56Il va parler dans 10 minutes.
00:31:58Écoutez, j'en sais rien
00:32:00mais il a fini de dîner avec ses homologues.
00:32:02Il a fini de dîner.
00:32:04C'est une information toute fraîche de Bruxelles.
00:32:06Il a fini de dîner.
00:32:08Donc on espère le voir dans 10 minutes.
00:32:10Va-t-il nous faire peur une nouvelle fois ?
00:32:12Va-t-il être alarmiste comme hier ?
00:32:14Anxiogène, pourquoi pas ?
00:32:16En attendant, écoutez Volodymyr Zelensky,
00:32:18Président ukrainien qui était à Bruxelles évidemment aujourd'hui.
00:32:20Nous sommes très reconnaissants de ne pas être seul
00:32:22et ce ne sont pas que des mots.
00:32:24Nous le ressentons.
00:32:26C'est très important.
00:32:28Vous avez envoyé un signal fort au peuple ukrainien,
00:32:30aux combattants ukrainiens,
00:32:32à la ville, à toutes nos familles
00:32:34et c'est formidable de ne pas être seul.
00:32:36Nous le ressentons et nous le savons.
00:32:38Merci beaucoup pour tout.
00:32:40Voilà le Président ukrainien.
00:32:42Merci.
00:32:44Le Président va mettre le costume
00:32:46parce que Trump lui reprochait.
00:32:48La fois d'après, c'est le costume cravate
00:32:50quand il va aller à la Maison Blanche.
00:32:52Il y a tout.
00:32:54Il faut expliquer que Donald Trump,
00:32:56à peine Volodymyr Zelensky avait quitté sa voiture
00:32:58devant la Maison Blanche,
00:33:00il s'est mis sur votre 31
00:33:02alors que Volodymyr Zelensky a expliqué
00:33:04que tant que son pays serait en guerre,
00:33:06il ne remettrait pas un costume et une cravate
00:33:08mais il s'habillerait en tenue de guerre.
00:33:10Il était agacé.
00:33:12Il a agacé énormément de monde.
00:33:14Il y a quand même Mike Johnson
00:33:16qui est le Président de la Chambre des Représentants américaine
00:33:18qui a toujours été, lors des 4 dernières années,
00:33:20très pro-ukrainien,
00:33:22qui parlait de démission
00:33:24du côté de Volodymyr Zelensky.
00:33:26Il s'est quand même extrêmement fragilisé ces derniers jours
00:33:28et là, il essaie aussi quand même
00:33:30de sauver son poste.
00:33:32Et donc là, la blanche cravate,
00:33:34c'est obligé.
00:33:36Il est comme ça depuis 3 ans.
00:33:38Avec Joe Biden, il est habillé comme ça.
00:33:40À l'époque de George Bush,
00:33:42il y avait deux congressmans démocrates
00:33:44qui étaient, il y avait une réunion de travail
00:33:46avec le Président qui était arrivé sans cravate.
00:33:48Je suis un très mauvais exemple ce soir.
00:33:50Qui était arrivé sans cravate
00:33:52et George Bush leur avait dit
00:33:54vous retournez chez vous, vous revenez avec une cravate.
00:33:56C'est Jean-Michel Apathy qui donne des leçons de liberté d'expression.
00:33:58Mais Gauthier, ce que vous avez dit,
00:34:00Gauthier, ce que vous avez dit est passionnant.
00:34:02Oh, il vous reviendrait demain.
00:34:04C'est passionnant. Vous avez vu.
00:34:06Non mais vous avez dit, oui, mais à chaque fois,
00:34:08il venait comme ça. C'est pour ça que ça s'est mal passé.
00:34:10Parce qu'en fait, depuis 2 ans et demi, personne ne dit non.
00:34:12Alors ce n'est pas Emmanuel Macron.
00:34:14Je précise que ce n'est pas Emmanuel Macron.
00:34:16C'est la presse. C'est un test micro.
00:34:18C'est un test micro. Ça frémit.
00:34:20Ça bouge du côté de Bruxelles.
00:34:22Je le disais, Emmanuel Macron a terminé de dîner.
00:34:24Bon, Judith,
00:34:26qu'est-ce qui vous fait rire, messieurs ?
00:34:28Non, rien.
00:34:30Vous ne riez pas dans votre coin.
00:34:32On s'attendait à voir Emmanuel Macron.
00:34:34Il y a un test micro. C'est normal.
00:34:36Avant moi, tous les soirs,
00:34:38il y a un test micro.
00:34:40Je rigole.
00:34:42Bon, Judith, on voit que Volodymyr Zelensky
00:34:44remercie Emmanuel Macron après son discours d'hier.
00:34:46Oui.
00:34:48C'est bien le moins.
00:34:50Apparemment, l'épreuve qu'il a subie dans le bureau
00:34:52Oval a rappelé à Zelensky
00:34:54l'importance
00:34:56de se montrer reconnaissant.
00:34:58Je crois qu'il est encore traumatisé
00:35:00par la leçon
00:35:02que lui a infligée
00:35:04Donald Trump.
00:35:06Mais
00:35:08Zelensky ne se fait aucune illusion.
00:35:10À l'heure où nous parlons,
00:35:12il est parti ou en partance
00:35:14pour l'Arabie saoudite
00:35:16où les choses sérieuses vont se passer
00:35:18puisqu'il va négocier
00:35:20avec les États-Unis.
00:35:22D'ailleurs, il était question au départ
00:35:24qu'il fasse une conférence de presse commune
00:35:26avec Emmanuel Macron.
00:35:28Puisqu'il est parti, ça sera Emmanuel Macron
00:35:30seul. Oui, Eric Tegner.
00:35:32Ça montre qu'Emmanuel Macron ne pèse pas.
00:35:34Les négociations se passent ailleurs aujourd'hui.
00:35:36On est simplement dans une entreprise de communication.
00:35:38C'est ça que ça montre, pour moi,
00:35:40cette conférence de presse
00:35:42à heure tardive et en retard.
00:35:44C'est juste pour reprendre l'angle avec les Américains.
00:35:46Ce n'est pas une négociation avec les Russes.
00:35:48Il ne va pas assister.
00:35:50C'est juste les Américains qu'il va rencontrer en Arabie saoudite.
00:35:52Les négociations ont commencé il y a longtemps.
00:35:54Ça veut dire que c'est prioritaire
00:35:56par rapport à tout ce que peut dire Emmanuel Macron.
00:35:58Puisqu'Emmanuel Macron a dîné et qu'il y a un monsieur
00:36:00qui est venu tester le son, je ne vais lancer aucun sonore
00:36:02de peur de louper ne serait-ce que 12 secondes
00:36:04de la parole présidentielle.
00:36:06Mais nous étions tout à l'heure
00:36:08sur le plateau de punchline avec Laurence Ferrer
00:36:10avec le frère du général de Villiers, Emmanuel de Villiers.
00:36:12Évidemment, on s'est rappelé
00:36:14que le frère s'est fait
00:36:16non pas limoger puisqu'il a démissionné
00:36:18mais après une pression maximale
00:36:20d'Emmanuel Macron parce qu'il avait dit devant
00:36:22une commission d'enquête, donc il était obligé quelque part
00:36:24de parler, sous serment
00:36:26qu'il regrettait la coupe budgétaire
00:36:28quand Emmanuel Macron arrive, il coupe dans le budget
00:36:30de l'armée avant de faire machine arrière.
00:36:32On venait envie de se dire que de temps perdu
00:36:34au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:36:36Alexandre de Vecchio. Il a sacrifié
00:36:38un grand chef des armées
00:36:40pour au final lui donner raison.
00:36:42Il avait dit d'ailleurs c'est moi le chef.
00:36:44Je suis votre chef.
00:36:46La vanité...
00:36:48Mais au-delà même
00:36:50de cette affaire, c'est quand même
00:36:52il y a un certain nombre de personnes, je pense qu'on pourrait remonter
00:36:54à Philippe Séguin au moment du
00:36:56traité de Masquich qui disait que
00:36:58cette Europe-là, cette
00:37:00technocratie-là était quand même une machine
00:37:02à produire de la faiblesse
00:37:04et donc on pourrait remonter à la chute du mur
00:37:06de Berlin où on croyait la technocratie,
00:37:08le marché, le droit
00:37:10allaient permettre de faire un monde
00:37:12pacifié. C'est toutes
00:37:14ces personnes-là qui ont été dans l'erreur
00:37:16et Emmanuel Macron est un produit
00:37:18de ce monde-là. Il est totalement pris à contre-pied
00:37:20par le retour de l'histoire
00:37:22tout simplement aujourd'hui.
00:37:24Donc là on a quelqu'un qui n'a pas
00:37:26le sens de l'histoire et qui joue justement
00:37:28au chef historique. Donc ça crée
00:37:30une forme de décalage. Et pour l'anecdote,
00:37:32on oublie souvent, ça ressort un petit peu ces dernières
00:37:34semaines, qu'Emmanuel Macron lorsqu'il faisait partie
00:37:36de la commission Attali, il avait suggéré
00:37:38à Jacques Attali, c'est lui qui l'a raconté,
00:37:40finalement de bazarder notre programme
00:37:42nucléaire. Éric Rebelle, c'est vrai
00:37:44qu'on a perdu du temps au début du premier quinquennat.
00:37:46Il a quand même sacrifié
00:37:48un grand chef des armées, le général De Villiers,
00:37:50pour lui donner raison sept ans plus tard
00:37:52et même un peu avant. Bien sûr, en plus
00:37:54quand vous témoignez, vous l'avez rappelé Gauthier, devant une commission
00:37:56d'enquête, vous témoignez sous serment. Bien sûr.
00:37:58Il est hors de question de dire
00:38:00ce que vous ne pensez pas parce que là vous pouvez être attrapé par la patrouille
00:38:02si j'ose dire. Ici on n'est pas sous serment
00:38:04mais on dit ce qu'on pense. Évidemment.
00:38:06D'ailleurs, personne n'est pris à défaut
00:38:08de dire ce qu'il ne pense pas. Absolument.
00:38:10Est-ce qu'on aurait la cruauté
00:38:12de rappeler aussi,
00:38:14puisqu'on parlait du nucléaire et de la commission Jacques Attali,
00:38:16que jusqu'au discours de Belfort,
00:38:18Emmanuel Macron considère qu'il faut
00:38:20fermer 12 ou 13 réacteurs nucléaires,
00:38:22qu'il ferme Fessenheim,
00:38:24qu'il considère que l'énergie nucléaire
00:38:26n'est pas à l'avenir du pays et qu'il faut
00:38:28sans doute... Fessenheim, non mais d'accord.
00:38:30Fessenheim, juste d'accord.
00:38:32Mais vous vous souvenez de Jean-Bernard Rémy,
00:38:34qui est le patron d'EDF à ce moment-là,
00:38:36qui est interrogé
00:38:38aux universités d'été du MEDEF
00:38:40et qui dit, mais moi j'ai pas
00:38:42de discours de Belfort, donc on
00:38:44relance un programme nucléaire.
00:38:46Le patron d'EDF dit, mais moi j'ai pas de soudeurs
00:38:48pour ouvrir des réacteurs, puisqu'on m'a demandé
00:38:50de les fermer. Parce qu'on a perdu des compétences.
00:38:52On a perdu des compétences. On a même
00:38:54fait venir une main d'oeuvre qualifiée des Etats-Unis.
00:38:56Absolument, de Westinghouse, qui est
00:38:58le concurrent de Framatome.
00:39:00Erreur sur le budget de l'armée.
00:39:02Bon, Chirac avait ouvert aussi les budgets de l'armée.
00:39:04J'ai l'allumage, si on se souvient, puisqu'on en parlait tout à l'heure.
00:39:06Mais erreur aussi sur le nucléaire.
00:39:08Aujourd'hui, le président
00:39:10de la République dit, je suis le seul à pouvoir
00:39:12d'essayer d'appuyer sur le bouton nucléaire.
00:39:14Mais il a considéré au début
00:39:16de son quinquennat que le nucléaire civil
00:39:18était une énergie dépassée.
00:39:20Pour maintenant vouloir, enfin,
00:39:22il avait dit ça pendant la campagne, mettre des mini-réacteurs
00:39:24partout en France. Je suis pas sûr qu'on les voit un jour,
00:39:26ces mini-réacteurs. Vous avez parlé de Chirac.
00:39:28Très intéressant. C'est Jacques Chirac
00:39:30qui a fait en sorte qu'Eric et moi ne faisions
00:39:32pas notre service militaire.
00:39:34Alexandre Devecqueux non plus.
00:39:36Vous avez eu la fameuse journée.
00:39:38Ah oui, j'ai eu cette journée.
00:39:40Vous vérifiez qu'on sait bien lire et écrire.
00:39:42Et on vous a appelé.
00:39:44On vous projette. Et les préservatifs.
00:39:46J'ai fait mes classes sur tout.
00:39:48Qu'est-ce que vous avez dit
00:39:50avec les préservatifs ?
00:39:52Moi, j'avais eu plus de cours
00:39:54d'éducation sexuelle pendant ma JAPD
00:39:56sur comment utiliser un préservatif
00:39:58que sur comment utiliser un fusil.
00:40:00C'était mes pratiques.
00:40:04Vous avez fait
00:40:06préparation militaire supérieure à l'époque.
00:40:08J'ai fait préparation militaire parachutiste.
00:40:10Vous avez sauté ?
00:40:12J'ai pas sauté parce que
00:40:14j'ai dû aller passer l'oral de mon bac.
00:40:16J'ai fait toute la
00:40:18PMP et j'ai pas fait
00:40:20les sauts. Donc j'ai pas été breveté.
00:40:22Mais après, j'ai fait mon service dans la marine.
00:40:24Plus sérieusement, tout ça pour dire, n'était-ce pas une erreur
00:40:26de supprimer le service militaire
00:40:28au moment où Emmanuel Macron dit
00:40:30la patrie aura besoin de vous.
00:40:32Donc autant dire,
00:40:34Alexandre, Eric, moi, casque et fusil
00:40:36dans la décennie qui vient peut-être.
00:40:38Il fallait pas le supprimer
00:40:40à tous les points de vue.
00:40:42C'était une erreur du point de vue de la cohésion nationale.
00:40:44C'était une erreur du point de vue de la défense.
00:40:46Il fallait évidemment le réformer
00:40:48en profondeur.
00:40:50Tel qu'il était conçu,
00:40:52il y avait quand même
00:40:54des gens pour lesquels c'était utile,
00:40:56y compris d'ailleurs du point de vue de l'illettrisme
00:40:58et puis des gens pour lesquels c'était
00:41:00du temps perdu
00:41:02à faire des bêtises absolues.
00:41:04Vous entrenez la mesure de la France.
00:41:06C'est incroyable.
00:41:08On voit non plus la mémoire
00:41:10en milieu des choses.
00:41:12Ce que je veux dire, c'est important
00:41:14parce qu'il y avait des gens qui ne sortaient jamais de leur campagne.
00:41:16Laissez témoigner nos deux vétérans.
00:41:18Moi, j'ai fait mon service militaire, je me souviens,
00:41:20j'avais des camarades de Chambray
00:41:22qui étaient des canaks qui venaient de Nouvelle-Calédonie.
00:41:24Je n'aurais jamais rencontré des canaks
00:41:26dans ma vie probablement.
00:41:28J'ai des copains qui ont appris à lire.
00:41:30Le président de la République.
00:41:32Ça y est, on l'écoute.
00:41:34On se retrouve juste derrière.
00:41:36Mesdames et messieurs, merci pour votre patience.
00:41:38Nous venons donc de conclure
00:41:40le Conseil exceptionnel
00:41:42qui se tenait aujourd'hui
00:41:44et avec lui une discussion
00:41:46essentielle pour
00:41:48l'affirmation des intérêts propres
00:41:50de l'Union européenne.
00:41:52Pour le soutien à l'Ukraine
00:41:54et pour la sécurité
00:41:56en Europe, puis pour accélérer
00:41:58sur notre agenda d'investissement
00:42:00dans la défense européenne.
00:42:02C'était les deux sujets de notre échange aujourd'hui.
00:42:04J'ai eu l'occasion de le redire hier
00:42:06aux Françaises et aux Français,
00:42:08nous sommes entrés dans une nouvelle ère
00:42:10et face aux incertitudes qui croissent,
00:42:12il faut que les Européens
00:42:14créent leur propre certitude
00:42:16en quelque sorte.
00:42:18D'abord pour l'Ukraine,
00:42:20pour la discussion avec le Président Zelensky,
00:42:22des conclusions adoptées
00:42:24puis de la discussion ce soir.
00:42:26Et évidemment pour la sécurité
00:42:28des Européens à court terme
00:42:30et de manière plus structurelle
00:42:32à travers le plan que nous avons adopté.
00:42:34Je veux à cet égard remercier
00:42:36le Président du Conseil européen, Antonio Costa,
00:42:38d'avoir permis cet échange
00:42:40et ces décisions du jour,
00:42:42et la Présidente von der Leyen
00:42:44pour le plan qui nous a été soumis.
00:42:46En effet,
00:42:48le moment que nous vivons est grave pour l'Europe,
00:42:50tout le monde en a conscience,
00:42:52et nous avons fait dès le premier jour
00:42:54des choix forts,
00:42:56de soutenir l'Ukraine face à la guerre
00:42:58d'agression de la Russie,
00:43:00et ce faisant de soutenir
00:43:02son indépendance et sa liberté.
00:43:04Et ce qui se joue en Ukraine,
00:43:06c'est évidemment la sécurité
00:43:08et la souveraineté de ce pays,
00:43:10mais c'est également notre sécurité à tous.
00:43:12Ce Conseil européen
00:43:14a acté la poursuite
00:43:16du soutien européen financier
00:43:18et militaire à l'Ukraine,
00:43:20et quelques principes fondamentaux
00:43:22qui doivent nous orienter
00:43:24sur le chemin d'une paix solide et durable.
00:43:26Et à ce titre, les grands principes
00:43:28que nous avions actés à la réunion de Paris
00:43:30le 17 février dernier,
00:43:32confirmés ensuite à Londres,
00:43:34ont été validés par tous.
00:43:36Nous voulons la paix pour l'Ukraine
00:43:38et par l'Ukraine,
00:43:40et les Ukrainiens la veulent plus encore.
00:43:42Le Président Zelensky l'a lui-même redit ce midi.
00:43:44Nous voulons une paix solide et durable,
00:43:46c'est-à-dire une paix qui garantisse
00:43:48la souveraineté de l'Ukraine,
00:43:50et qui ne soit pas une prime pour l'agresseur,
00:43:52ni une capitulation,
00:43:54ni un cessez-le-feu sans garantie,
00:43:56expérience que nous avons déjà vécue en 2014,
00:43:58je le rappelais là aussi hier.
00:44:00C'est la raison pour laquelle
00:44:02l'idée d'une séquence
00:44:04que nous avons soutenue en lien direct
00:44:06avec le Président Zelensky,
00:44:08avec le Premier ministre Starmer
00:44:10et le Chancelier Scholz
00:44:12l'augmente discutée aujourd'hui
00:44:14et approuvée par tous.
00:44:16L'idée que nous allions d'abord
00:44:18vers une trêve qui permette
00:44:20d'être mesurée et vérifiée,
00:44:22trêve dans les airs, sur mer
00:44:24et sur les infrastructures civiles,
00:44:26qui puisse ensuite permettre de discuter
00:44:28ce qui constitue les garanties
00:44:30de sécurité au sens large
00:44:32qui vont du renforcement de l'armée
00:44:34ukrainienne à la présence
00:44:36de forces européennes
00:44:38ou non européennes sur le sol ukrainien
00:44:40jusqu'à d'autres types de garanties.
00:44:42A ce titre, j'ai invité
00:44:44l'ensemble des collègues qui souhaitaient y participer
00:44:46à la réunion qui se tiendra à Paris
00:44:48le 11 mars prochain
00:44:50avec nos chefs d'état-major.
00:44:52A ce titre
00:44:54et au-delà, la priorité
00:44:56évidemment est
00:44:58de soutenir l'Ukraine et son armée
00:45:00à très court terme.
00:45:02C'est les choix que nous avons faits
00:45:04tous de manière coordonnée ces derniers jours
00:45:06en renforçant ou en accélérant
00:45:08les paquets d'aides déjà décidés
00:45:10ou en mobilisant nos principaux opérateurs
00:45:12pour faire face aux besoins
00:45:14les plus brûlants de l'armée ukrainienne.
00:45:16En 2025,
00:45:18l'Union européenne fournira
00:45:20à l'Ukraine 30,6 milliards d'euros
00:45:22au titre de la Facilité pour l'Ukraine
00:45:24et de l'initiative ERA du G7
00:45:26financée par, vous le savez,
00:45:28les intérêts des actifs russes immobilisés.
00:45:30Et nous avons confirmé
00:45:32la disponibilité des Européens
00:45:34à accroître en urgence
00:45:36notre soutien militaire à l'Ukraine
00:45:38et à répondre à ses besoins les plus pressants en matériel,
00:45:40en examinant aussi toutes les initiatives
00:45:42pour y parvenir.
00:45:46Au-delà de ces éléments de court terme,
00:45:48ce Conseil européen a décidé
00:45:50d'accélérer sur l'investissement en soutien
00:45:52à la défense européenne.
00:45:54Et cela en lien direct avec le contexte
00:45:56que je viens de rappeler.
00:45:58Et parce que l'analyse partagée par tous les Etats membres
00:46:00est en effet que la Russie,
00:46:02comme là aussi je le rappelais hier aux Françaises
00:46:04et aux Français constituent
00:46:06dans la durée une menace existentielle
00:46:08pour l'ensemble des Européens
00:46:10et donc aussi pour la France.
00:46:12Nous sommes aussi convaincus
00:46:14et nous respectons que beaucoup de nos alliés historiques
00:46:16ont aujourd'hui d'autres priorités
00:46:18que l'Europe et qu'en effet
00:46:20nous ne pourrons plus toucher les dividendes de la paix.
00:46:22C'est ce constat qui nous a conduits
00:46:24dès 2017
00:46:26à lancer un exercice stratégique inédit
00:46:28puis à faire voter
00:46:30deux lois de programmation militaire qui auront conduit
00:46:32à doubler le budget des armées françaises.
00:46:34Mais après
00:46:36le réveil de l'agenda
00:46:38de Versailles
00:46:40décidant de l'autonomie stratégique
00:46:42pour les Européens,
00:46:44ce sont maintenant des décisions qui marquent
00:46:46sur le plan de la défense
00:46:48un passage à l'action.
00:46:50Avec l'emprunt de 150 milliards d'euros
00:46:52de la Commission garantie sur le budget de l'Union,
00:46:54les Etats membres pourront
00:46:56se voir prêter aux meilleures conditions
00:46:58du marché des financements qui permettront
00:47:00des équipements de court terme
00:47:02et de manière plus immédiate.
00:47:04La décision
00:47:06ensuite de règles plus flexibles
00:47:08du pacte de stabilité et de croissance
00:47:10permettra de libérer des investissements
00:47:12de défense au niveau national
00:47:14par les Etats membres.
00:47:16Plusieurs programmes du budget européen,
00:47:18notamment les fonds structurels, sont repriorisés
00:47:20par la Commission pour pouvoir être utilisés
00:47:22là aussi sur
00:47:24les dépenses en matière de défense.
00:47:26La Banque européenne d'investissement
00:47:28sera aussi mobilisée,
00:47:30plutôt remobilisée,
00:47:32sur ses actifs et ses activités.
00:47:34Et, évidemment,
00:47:36l'épargne européenne, que nous savons abondante,
00:47:38servira aussi
00:47:40et sera mobilisée pour la base industrielle
00:47:42de défense européenne, notamment par l'Union
00:47:44des marchés de capitaux.
00:47:46Toutes ces actions de court terme,
00:47:48et je remercie encore une fois la Commission pour ce travail,
00:47:50ont été validées.
00:47:52Nous avons aussi donné des orientations supplémentaires
00:47:54pour le Livre blanc qui sera finalisé
00:47:56en mars et qui permettra ensuite
00:47:58de préparer des décisions supplémentaires,
00:48:00en particulier de financement.
00:48:02Parce qu'au-delà de la mesure de très court terme
00:48:04du prêt de 150 milliards,
00:48:06il faut trouver, en effet,
00:48:08des financements communs plus pérennes.
00:48:10J'ai pu là-dessus faire plusieurs propositions
00:48:12et je pourrai y revenir, si vous le souhaitez, dans les questions.
00:48:14Ce qui importe, à mes yeux aussi,
00:48:16c'est la méthode derrière ça.
00:48:18C'est que nous avons, évidemment, besoin de dépenser davantage,
00:48:20d'investir davantage dans notre défense.
00:48:22Mais ce que nous soutenons,
00:48:24c'est que les dépenses ne soient pas de l'achat
00:48:26de matériel sur étagère qui, à nouveau,
00:48:28serait du matériel non européen.
00:48:30Et comme vous le savez, c'est ce que la France soutient
00:48:32depuis plusieurs années, ce qui a été là aussi acté,
00:48:34ce qui suppose de définir
00:48:36des domaines de priorité,
00:48:38ceux sur lesquels nous avons
00:48:40soit des dépendances,
00:48:42soit des concurrences entre des solutions européennes
00:48:44et non européennes.
00:48:46Défense aérienne et antimissiles,
00:48:48système d'artillerie, il y inclut les capacités de frappe
00:48:50dans la profondeur,
00:48:52mission, drones et systèmes antidrones,
00:48:54facilitateurs stratégiques,
00:48:56il y inclut pour le spatial et la protection
00:48:58des infrastructures critiques,
00:49:00mobilité militaire, cyber,
00:49:02intelligence artificielle
00:49:04et guerre électronique.
00:49:06Sur ces domaines-là, la méthode est d'identifier
00:49:08les meilleurs entrepreneurs
00:49:10et les meilleures entreprises que nous avons,
00:49:12les programmes déjà existants,
00:49:14essayer d'accélérer leur rythme et augmenter
00:49:16leur capacité de production,
00:49:18et demander à chaque Etat membre de réexaminer
00:49:20les commandes en cours pour voir s'il peut prioriser
00:49:22des commandes européennes,
00:49:24revenir sur les règles
00:49:26aujourd'hui trop lourdes des procédures d'attribution
00:49:28et donc simplifier les règles
00:49:30de passation de ces marchés,
00:49:32revenir aussi sur les règles très coûteuses
00:49:34et non compétitives du retour
00:49:36géographique qui existe pour beaucoup
00:49:38de nos programmes, le spatial
00:49:40étant sans doute l'un des premiers tests,
00:49:42et je le dis, un jour de succès spatial
00:49:44européen avec le tir d'Ariane 6.
00:49:46Nous y sommes donc,
00:49:48c'est un véritable sursaut d'investissement
00:49:50européen qui est aujourd'hui décidé,
00:49:52qui n'est qu'une étape, avant
00:49:54le livre blanc, des décisions supplémentaires
00:49:56qui viendront dans ce semestre
00:49:58au niveau du Conseil, mais une articulation
00:50:00plus profonde, comme vous l'avez compris,
00:50:02de notre base industrielle et technologique de défense
00:50:04européenne.
00:50:06Ces décisions, pour moi, sont un élément
00:50:08clé de ce que j'appelais hier de mes voeux
00:50:10et ce sur quoi nous sommes aussi mobilisés
00:50:12au niveau national,
00:50:14c'est-à-dire que compte tenu de la menace et quoi
00:50:16devienne en Ukraine,
00:50:18nous avons besoin d'augmenter nos capacités
00:50:20de défense et nous avons besoin
00:50:22de bâtir, sur les quelques années qui
00:50:24viennent, des capacités de
00:50:26défense autonomes pour les Européens.
00:50:28Je me félicite des
00:50:30choix qui ont été faits aujourd'hui,
00:50:32mais aussi
00:50:34du très large consensus qui a émergé de nos échanges
00:50:36et qui marque à mes yeux
00:50:38une grande lucidité des Européens
00:50:40et un réveil stratégique
00:50:42profond. Nous aurons donc
00:50:44dans les semaines à venir à en tirer toutes les conséquences
00:50:46sur le plan économique lors du prochain
00:50:48Conseil, sur le plan de la défense
00:50:50et de la sécurité dans les semaines qui viennent
00:50:52par de nouvelles décisions. Je vais maintenant
00:50:54répondre à vos questions.
00:51:00Merci, M. le Président.
00:51:02Francesco Fontemaggi pour l'agence France Presse.
00:51:04Vous avez évoqué cette réunion
00:51:06des chefs d'Etat-major des
00:51:08pays qui sont prêts à apporter des
00:51:10garanties dans le cadre d'un
00:51:12accord de paix en Ukraine
00:51:14s'il advient,
00:51:16qui aura lieu mardi. Vous avez
00:51:18invité, si j'ai bien compris, aussi des chefs d'Etat
00:51:20et de gouvernement à y participer.
00:51:22Est-ce que vous pouvez nous dire
00:51:24combien de pays sont
00:51:26prêts à participer à cette réunion
00:51:28et au-delà à la coalition
00:51:30pour ces garanties
00:51:32de sécurité ? Et donc, est-ce que
00:51:34la coalition,
00:51:36le plan franco-britannique
00:51:38ou français soutenu par les
00:51:40Britanniques, je ne sais pas comment il faut l'appeler,
00:51:42commence à prendre forme ? Est-ce que vous pouvez nous dire
00:51:44où ça en est et à quel moment
00:51:46vous serez prêts à aller le présenter
00:51:48à nouveau au président
00:51:50Trump, notamment à Washington ?
00:51:52Et sur ce point-là,
00:51:54est-ce que vous avez pu avancer
00:51:56sur le backstop, l'éventuel filet
00:51:58de sécurité que beaucoup de pays réclament
00:52:00des Etats-Unis pour pouvoir
00:52:02eux-mêmes s'engager à porter des garanties ?
00:52:04Merci. Merci beaucoup.
00:52:06Sur l'initiative que nous avons prise
00:52:08en lien avec le président Zelensky,
00:52:10avec le Premier ministre
00:52:12Starmer, avec aussi le chancelier
00:52:14Scholz et plusieurs collègues
00:52:16qui sont en soutien, et je veux ici remercier aussi
00:52:18la Norvège, les Pays-Bas
00:52:20et plusieurs autres.
00:52:22Nous avons, au fond,
00:52:24essayé,
00:52:26par une séquence,
00:52:28une série de séquences qui ont été construites,
00:52:30d'éviter un cessez-le-feu
00:52:32qui serait négocié à la va-vite sans aucune garantie.
00:52:34Et donc,
00:52:36cette proposition de séquence,
00:52:38elle a été discutée en permanence durant les derniers jours,
00:52:40par des échanges
00:52:42avec nos amis
00:52:44ukrainiens, avec
00:52:46le président Trump et ses équipes.
00:52:48Vous l'avez vu, donc,
00:52:50dès la semaine prochaine, et c'est une très bonne chose,
00:52:52il y aura une reprise des discussions qui se fera.
00:52:54Et donc, l'idée est que
00:52:56ceux-ci puissent avancer
00:52:58lors des pourparlers qui vont reprendre,
00:53:00au niveau négociateur,
00:53:02en Arabie saoudite,
00:53:04la semaine prochaine.
00:53:06Et donc, pour la première fois depuis le début de ce processus,
00:53:08qui était aussi un de nos objectifs,
00:53:10il y a bien un processus qui existe
00:53:12entre les Etats-Unis et l'Ukraine,
00:53:14au niveau de ces négociateurs,
00:53:16pour pouvoir avancer sur ce schéma.
00:53:18Et donc, nous avançons de manière concrète
00:53:20pour voir ce qui est accepté par les uns et les autres,
00:53:22et pour que, en effet,
00:53:24cette séquence qui permette de construire
00:53:26d'abord une trêve mesurable,
00:53:28puis les conditions de garantie de sécurité,
00:53:30les mesures de confiance, et, à la fin,
00:53:32une paix durable puisse être suivie.
00:53:34Et donc, c'est en temps réel, en quelque sorte, maintenant,
00:53:36mais il n'y aurait pas de plan caché
00:53:38ou de plan qui serait préparé.
00:53:40L'action se fait chaque jour,
00:53:42et donc, les contacts sont permanents.
00:53:44J'ai eu tout à l'heure un entretien bilatéral
00:53:46avec le président Zelensky sur ce sujet.
00:53:48Juste avant de vous retrouver après le Conseil,
00:53:50j'ai eu un échange avec le Premier ministre Starmer,
00:53:52et nous aurons les Américains
00:53:54dans les prochaines heures.
00:53:56Donc, nous avançons, et nous verrons
00:53:58ce qui arrive à cheminer
00:54:00dans les prochains jours
00:54:02au niveau des négociateurs,
00:54:04donc, à Riyad.
00:54:06Sur, ensuite, ce qu'on appelle
00:54:08garantie de sécurité,
00:54:10il faut voir d'où on part.
00:54:12Les Russes ont très clairement dit
00:54:14quelle était leur volonté.
00:54:16Ils l'ont dit lors des négociations
00:54:18qui s'étaient tenues à Istanbul au printemps 2022,
00:54:20et ça a été rappelé par plusieurs officiels.
00:54:22Pas d'OTAN,
00:54:24aucune armée étrangère,
00:54:26et une démilitarisation de l'Ukraine
00:54:28que les Russes veulent voir
00:54:30comme un pays neutre,
00:54:32ce qui veut dire un format d'armée très réduit.
00:54:34Ces conditions sont évidemment inacceptables
00:54:36pour les Ukrainiens, mais pour nous tous,
00:54:38parce que c'est recréer
00:54:40en quelque sorte, et je dirais en pire,
00:54:42les conditions de 2014,
00:54:44et, à coup sûr, c'est permettre
00:54:46à la Russie de prendre quelques années
00:54:48pour se réorganiser et lancer à nouveau une opération
00:54:50qui menacerait la sécurité
00:54:52et la souveraineté de l'Ukraine,
00:54:54et, ce faisant, la nôtre.
00:54:56En termes de garantie de sécurité,
00:54:58il y a, si je puis dire, plusieurs options qui existent.
00:55:00Il y a d'abord l'idée de dire
00:55:02nous soutenons tous,
00:55:04dès d'une armée ukrainienne
00:55:06de taille
00:55:08et de nature,
00:55:10à pouvoir résister à une agression russe.
00:55:12C'est-à-dire un format d'armée
00:55:14de plusieurs centaines de milliers d'hommes
00:55:16avec des équipements
00:55:18de meilleure qualité,
00:55:20et, en particulier,
00:55:22une défense solaire et toute une catégorie de capacités
00:55:24qui permettent de résister.
00:55:26Sur ce volet-là, je crois pouvoir dire
00:55:28qu'il y a unanimité des alliés.
00:55:30Je n'ai entendu aucun des alliés,
00:55:32c'est-à-dire européens et non-européens,
00:55:34dire qu'on ne veut pas participer à ces garanties de sécurité.
00:55:36Il y a vraiment un consensus très fort.
00:55:38Tout le monde est d'accord.
00:55:40Il y a ensuite l'idée de dire,
00:55:42comme il y a un refus, aujourd'hui, américain,
00:55:44de rentrer dans l'OTAN.
00:55:46La meilleure garantie de sécurité, c'est l'adhésion à l'OTAN.
00:55:48Nous la soutenons.
00:55:50C'est des mécanismes de type adhésion dans l'OTAN.
00:55:52Certains pays ou commentateurs
00:55:54ont proposé des mécanismes
00:55:56type article 5 ou des solidarités.
00:55:58Jusqu'à présent, les Etats-Unis d'Amérique
00:56:00ont refusé tous ces mécanismes
00:56:02de type otanien.
00:56:04Il y a une autre catégorie qui consiste à déployer
00:56:06sur une base
00:56:08et sur des décisions totalement nationales
00:56:10une série d'armées,
00:56:12pas sur la ligne de front,
00:56:14pas en zone occupée,
00:56:16mais le jour d'après
00:56:18la paix dans des zones calmes,
00:56:20leurs armées,
00:56:22pour sécuriser pleinement celles-ci,
00:56:24marquer une signature stratégique
00:56:26et créer une solidarité de fait
00:56:28de nations membres de l'OTAN.
00:56:30C'est un des schémas qui a été travaillé
00:56:32en Franco-Britannique, élargi à d'autres.
00:56:34Il y a plusieurs pays, et vous avez raison,
00:56:36que pour tous, la condition,
00:56:38c'est la nature du soutien américain.
00:56:40Il y aura des premières discussions exploratoires
00:56:42sur toute cette gamme d'options
00:56:44qui se tiendront
00:56:46avec les chefs d'État-major
00:56:48de toutes les armées alliées.
00:56:50Ils seront tous sollicités,
00:56:52et donc il appartiendra à chacun
00:56:54ensuite de se mobiliser au niveau souhaité,
00:56:56en étroite coordination avec l'OTAN
00:56:58et le commandement militaire de l'OTAN
00:57:00qui sera aussi associé à cette démarche.
00:57:02Et donc là, l'idée, c'est de donner
00:57:04de la visibilité au maximum aux Ukrainiens
00:57:06et de marquer aussi un signal sur la nature
00:57:08de notre soutien.
00:57:10Tous les pays seront invités mardi,
00:57:12puisque le premier étage,
00:57:14c'est vraiment l'unanimité,
00:57:16comme je l'ai dit.
00:57:18Ce qui est important pour nous dans les travaux aussi,
00:57:20ce sont des travaux techniques qui seront menés.
00:57:22Ce n'est pas au niveau des chefs d'État et de gouvernement.
00:57:24Je dirais sans doute quelques mots,
00:57:26puisque nous sommes à l'initiative,
00:57:28mais c'est aussi techniquement
00:57:30de voir quel type d'organisation
00:57:32et quel coût pour un soutien durable
00:57:34d'une armée ukrainienne à un format crédible.
00:57:36Et ce sont des travaux qui n'ont pas commencé,
00:57:38donc il faut qu'ils soient menés.
00:57:40Vous irez ensuite présenter cela à Washington ?
00:57:42Non, l'objectif est que le travail continue
00:57:44et donc nous continuerons ensuite
00:57:46en lien étroit avec l'OTAN
00:57:48et les uns et les autres,
00:57:50mais tout cela sera en transparence complète.
00:57:52D'ailleurs, il y aura sans doute des représentants
00:57:54du commandement américain, en tout cas de l'OTAN,
00:57:56qui permettront de partager ces informations.
00:57:58Bonsoir, M. le Président.
00:58:00Philippe Ricard pour Le Monde.
00:58:02À propos des débats de ce soir,
00:58:04est-ce que vous pouvez nous préciser vos idées
00:58:06concernant justement les financements innovants,
00:58:08supplémentaires, que vous appelez de vos voeux
00:58:10dans le cadre du Livret blanc sur la défense
00:58:12communautaire ?
00:58:14Est-ce que c'est par exemple un grand emprunt européen,
00:58:16nouveau, un véhicule spécial,
00:58:18intergouvernemental ?
00:58:20Est-ce que ce sont des idées que vous avez déjà discutées,
00:58:22notamment avec Friedrich Merz,
00:58:24futur chancelier allemand,
00:58:26et savez-vous ce qu'il en pense déjà ?
00:58:28Et puis relativement
00:58:30à ce que vous avez dit hier sur la dissuasion
00:58:32nucléaire française
00:58:34que vous proposez
00:58:36d'élargir, disons, à disposition
00:58:38d'autres Etats européens,
00:58:40en avez-vous parlé ce soir avec vos homologues
00:58:42du Conseil européen ?
00:58:44Quelles ont été leurs questions sur le sujet ?
00:58:46Comment vous voyez les choses, en fait,
00:58:48ce débat évoluer ? Merci.
00:58:50Merci beaucoup. En effet,
00:58:52je pense qu'aujourd'hui, on utilise,
00:58:54vous le voyez bien, ce qui n'a pas été
00:58:56pris à la fois du plan précédent
00:58:58et
00:59:00d'autres fonds existants
00:59:02non utilisés. Et donc,
00:59:04la Commission a fait ce qu'il fallait faire,
00:59:06elle a réagi très vite sur une base légale
00:59:08qui lui permettait de faire ça et de mobiliser ses financements.
00:59:10Et donc, c'est très utile parce que ça permet
00:59:12des décisions rapides, des commandes
00:59:14rapides, et donc d'accélérer
00:59:16les programmes qui sont
00:59:18aujourd'hui dans la main de nos grands
00:59:20industriels en Europe,
00:59:22mais ça n'est pas suffisant.
00:59:24Nous, ce que nous allons soutenir, c'est en effet
00:59:26l'idée qu'ensuite, on puisse
00:59:28avoir
00:59:30un financement commun,
00:59:32parce que je pense que la liberté,
00:59:34l'espace budgétaire qui est laissé au niveau national
00:59:36n'est pas une solution satisfaisante
00:59:38parce qu'il y a beaucoup de différences
00:59:40entre les Etats membres, et si on veut
00:59:42vraiment avoir des grands programmes européens
00:59:44et avoir une base industrielle européenne,
00:59:46il faut un financement européen.
00:59:48Et donc, ce que nous allons soutenir, c'est en effet qu'on puisse aller vers
00:59:50des financements innovants. Alors, les uns
00:59:52proposent d'avoir comme sous-jacent
00:59:54l'ESM, mais
00:59:56je suis pour ma part favorable à regarder
00:59:58cette solution, mais regarder aussi celle d'un emprunt
01:00:00européen pour la défense,
01:00:02qui permettrait d'ailleurs plus largement de regarder
01:00:04pour le financement des grands efforts de défense
01:00:06comme d'intelligence artificielle, les deux étant
01:00:08liés, et les deux étant clés pour notre
01:00:10souveraineté stratégique et notre autonomie.
01:00:12Et je pense
01:00:14qu'un tel financement est d'autant
01:00:16plus pertinent qu'il permettrait
01:00:18d'enjamber ce qui va sinon arriver
01:00:20très vite sur nos économies, qui est le début du
01:00:22remboursement de l'emprunt fait
01:00:24pendant la période Covid, qui va arriver à partir de
01:00:262028. Et donc, vous voyez bien
01:00:28que le défi pour nos pays, c'est
01:00:30aujourd'hui d'accroître leur financement national
01:00:32sur des sujets de priorité, leurs grands investissements,
01:00:34dont la défense,
01:00:36mais ça n'est pas de,
01:00:38en quelque sorte, répondre au remboursement
01:00:40d'emprunts qui
01:00:42datent d'hier. On a besoin de se donner
01:00:44de la profondeur de champ. Et quand on
01:00:46regarde au niveau agrégé l'Union européenne
01:00:48ou même la zone euro,
01:00:50on a un sous-endettement de cet espace
01:00:52par rapport aux Etats-Unis d'Amérique
01:00:54qui nous donne beaucoup d'espace.
01:00:56Et j'insiste là-dessus, les 5 à 10 ans qui
01:00:58viennent, le rapport Draghi comme
01:01:00le rapport l'Etat l'ont très bien montré, et la
01:01:02situation géopolitique accélère cela.
01:01:04Ce sont les 5 à 10 ans où nous avons des investissements
01:01:06massifs à faire. Si nous,
01:01:08Européens, nous voulons nous élever
01:01:10à la hauteur de la menace,
01:01:12si nous voulons répondre aux besoins d'investissement
01:01:14en matière d'intelligence artificielle, parce que la course
01:01:16est maintenant, et si nous voulons répondre
01:01:18au défi de la décarbonation de nos
01:01:20économies sur, justement, tout ce qu'on
01:01:22appelle les technologies vertes.
01:01:24Et donc, la priorité, c'est de mobiliser un
01:01:26financement commun pour le faire maintenant et avoir
01:01:28plutôt des échéances de remboursement qui viendront
01:01:30quand on aura passé cette bosse,
01:01:32si je puis dire. Et quand on aura
01:01:34sécurisé des équipements
01:01:36qui nous permettent d'être crédibles pour nous-mêmes,
01:01:38quand on tirera les dividendes de la décarbonation,
01:01:40parce que dans quelques années, on va
01:01:42avoir ces dividendes. On est en train d'investir
01:01:44massivement sur nos interconnexions,
01:01:46sur nos réseaux, sur
01:01:48nos programmes nucléaires et renouvelables.
01:01:50Tout cela va nous permettre
01:01:52d'être beaucoup moins dépendants
01:01:54du coût des fossiles. Et donc cela, on aura le dividende,
01:01:56si je puis dire, ou le retour sur investissement
01:01:58dans 5 à 10 ans. Et donc, je pense que la bonne
01:02:00solution pour les Européens, c'est en effet de mobiliser
01:02:02massivement des financements
01:02:04par les marchés, en commun,
01:02:06de montrer cette signature commune
01:02:08et de pouvoir le faire en particulier
01:02:10pour aller plus loin en matière de défense.
01:02:12En parallèle,
01:02:14je suis favorable à ce qui est des ressources propres.
01:02:16J'ai évoqué ce soir
01:02:18plusieurs pistes, dont
01:02:20la fameuse taxe numérique,
01:02:22évoquée depuis plusieurs années. Je pense que le moment est
01:02:24au portain pour enfin y venir.
01:02:26Et cela devrait être une ressource propre européenne, mais
01:02:28on doit avoir des ressources propres aussi
01:02:30pour faire face à cela.
01:02:32On a besoin d'un nouveau saut, comme on a su le faire
01:02:34dans le temps de la Covid.
01:02:36Sur tout cela, j'ai évidemment
01:02:38commencé la discussion avec le futur
01:02:40chancelier Mertz. Et donc, nous avançons.
01:02:42Nos équipes échangent en temps réel.
01:02:44Et je pense que c'est, en effet,
01:02:46un moment important de la convergence franco-allemande.
01:02:48Et j'aurai l'occasion de rééchanger
01:02:50avec lui dans les prochaines semaines.
01:02:52Et j'ai vu
01:02:54quand même, entre la période du Covid
01:02:56et aujourd'hui, beaucoup d'évolutions
01:02:58sur ce sujet. Et vous l'avez
01:03:00d'ailleurs vu vous-même. Beaucoup
01:03:02d'États ou de responsables politiques
01:03:04qui étaient naguères, totalement hostiles
01:03:06à toute forme d'endettement commun,
01:03:08les soutiennent, s'il y a derrière
01:03:10justement les programmes que j'évoquais.
01:03:12Sur la dissuasion nucléaire,
01:03:14j'ai expliqué hier de quoi il en retournait.
01:03:16Ce que j'ai proposé, c'est
01:03:18d'ouvrir une conversation
01:03:20stratégique avec
01:03:22les Etats membres qui étaient intéressés
01:03:24à
01:03:26justement avancer sur ce sujet.
01:03:28Plusieurs de mes collègues sont venus me voir.
01:03:30Et donc, maintenant, on va ouvrir une phase
01:03:32où nos techniciens vont échanger.
01:03:34On va ouvrir un dialogue
01:03:36à la fois stratégique et technique.
01:03:38Et se suivront des échanges au niveau
01:03:40des chefs d'Etat et de gouvernement pour regarder
01:03:42d'ici la fin du semestre
01:03:44s'il y a des coopérations nouvelles
01:03:46qui peuvent voir le jour.
01:03:48Toute la journée.
01:03:50Mais parce que j'ai aussi répondu
01:03:52à une invitation qui
01:03:54a existé. Et c'est normal.
01:03:56Regardons quand même avec lucidité
01:03:58la situation que nous vivons depuis 3 ans.
01:04:00Pourquoi
01:04:02les Européens
01:04:04et tous plus largement sont dans cette situation
01:04:06face à l'Ukraine ? Parce que vous avez
01:04:08une puissance nucléaire qui est l'agresseur.
01:04:10Et donc,
01:04:12de manière assez légitime,
01:04:14l'Europe
01:04:16doit se poser la question de la diffusion nucléaire
01:04:18pour elle-même, au sens large.
01:04:20Bonsoir, M. le Président.
01:04:22Je suis journaliste
01:04:24russe en exil, ici,
01:04:26en France, de la chaîne indépendante
01:04:28Dost. Je m'appelle
01:04:30Denis Katayef. Merci
01:04:32à la République française pour nous accueillir
01:04:34ici en Europe.
01:04:36J'ai une question sur la réaction.
01:04:38M. le Président,
01:04:40merci pour
01:04:42vos efforts
01:04:44et vos initiatives
01:04:46qui inspirent l'optimisme.
01:04:48Mais pas pour tout le monde.
01:04:50Pas pour tout le monde.
01:04:52Avez-vous entendu
01:04:54l'action de Moscou, par exemple ?
01:04:56M. Poutine s'est vexé
01:04:58après votre discours d'hier
01:05:00et a déclaré, je le cite,
01:05:02qu'il y a encore des gens
01:05:04qui veulent revenir à l'époque de Napoléon,
01:05:06en oubliant
01:05:08comment cela s'est terminé.
01:05:10Qu'est-ce que vous pensez sur ce sujet ?
01:05:12Et M. Trump,
01:05:14aussi, il a
01:05:16réagi
01:05:18sur le sujet de l'OTAN.
01:05:20Je le cite.
01:05:22Mon plus grand problème
01:05:24avec l'OTAN, c'est que si les Etats-Unis
01:05:26avaient un problème
01:05:28et qu'on appelait la France,
01:05:30vous pensez qu'ils
01:05:32viendraient nous aider ?
01:05:34C'est la question de M. Trump.
01:05:36Qu'est-ce que vous pensez de cette réaction ?
01:05:38Et j'ai une question
01:05:40plus sérieusement,
01:05:42M. le Président.
01:05:44Donald Trump est légitime
01:05:46aujourd'hui. Donald Trump légitime
01:05:48M. Poutine.
01:05:50Il a rétabli des relations
01:05:52avec M. Poutine, avec la Russie.
01:05:54Mais vous, en tant que
01:05:56leader de l'Europe aujourd'hui,
01:05:58êtes-vous personnellement
01:06:00prêt à parler
01:06:02à nouveau avec M. Poutine ?
01:06:04Et quand ?
01:06:06Parce que
01:06:08à Washington,
01:06:10vous avez également évoqué
01:06:12qu'après Boucha,
01:06:14c'est impossible.
01:06:16Et maintenant,
01:06:18c'est possible.
01:06:20Et le moment n'est-il pas
01:06:22encore venu pour parler
01:06:24avec M. Poutine ?
01:06:26Merci, M. le Président.
01:06:28Merci beaucoup.
01:06:30Sur votre première question,
01:06:32je connais bien
01:06:34le président Poutine.
01:06:36S'il réagit comme ça, c'est qu'il sait
01:06:38que j'ai dit vrai.
01:06:40Et que
01:06:42je sais que
01:06:44il peut trahir les accords
01:06:46qu'il signe, et qu'il l'a déjà fait.
01:06:48Je suis là pour en témoigner,
01:06:50puisque nous étions avec la chancelière Merkel,
01:06:52les garants par le processus de Normandie
01:06:54d'accords de Minsk qu'il a délibérément violés.
01:06:56Ensuite, je pense qu'il fait
01:06:58un contresens historique, et ça m'étonne de lui.
01:07:00Napoléon menait des conquêtes.
01:07:02La seule puissance impériale
01:07:04que je vois aujourd'hui en Europe s'appelle la Russie.
01:07:06Et c'est un impérialiste
01:07:08révisionniste
01:07:10de l'histoire et de l'identité des peuples.
01:07:12Et
01:07:14notre volonté, nous, c'est d'être une puissance
01:07:16de paix et d'équilibre. Au fond, tout ce que
01:07:18nous faisons, par les choix,
01:07:20y compris d'ailleurs de nous armer pour éviter la guerre
01:07:22de demain, ce sont des choix de paix.
01:07:24Et donc, je pense que
01:07:26le président
01:07:28Poutine devrait revenir à cette vision-là.
01:07:30En tout cas, c'est un contresens historique.
01:07:32Dans la référence, c'est sans doute
01:07:34qu'il fut piqué du fait que nous avons
01:07:36démasqué son jeu.
01:07:38S'il y a un cessez-le-feu,
01:07:40ça n'est pas pour faire la paix durablement.
01:07:42Ce sera pour mieux reprendre la guerre.
01:07:44À la question de savoir si la France
01:07:46viendrait aider les Etats-Unis d'Amérique,
01:07:48je convoquerai notre
01:07:50histoire séculaire.
01:07:52La Fayette est venue.
01:07:54Pershing a fait le trajet
01:07:56dans le sens inverse en convoquant cette mémoire.
01:07:58Et j'étais, il y a encore
01:08:00quelques jours,
01:08:02aux côtés de vétérans américains
01:08:04qui avaient fait le chemin jusqu'à
01:08:06Omaha Beach et tant d'autres l'ont fait.
01:08:08Nous avons toujours été là l'un pour l'autre.
01:08:10Mais oserais-je rappeler
01:08:12que, pas simplement
01:08:14les Français, les Européens
01:08:16étaient là quand l'Afghanistan fut sonné.
01:08:20Et d'ailleurs, on ne les a pas prévenus poliment
01:08:22quand l'Afghanistan cessa.
01:08:24Donc, nous sommes des alliés
01:08:26loyaux et fidèles.
01:08:28Que quiconque ose en douter, regarde simplement
01:08:30l'histoire contemporaine qui est la nôtre. Elle justifie
01:08:32tout simplement
01:08:34ce que nous avons pour les Etats-Unis d'Amérique,
01:08:36ce que j'ai pour ces dirigeants,
01:08:38respect et amitié.
01:08:40Et je pense qu'on est en droit
01:08:42de réclamer la même chose.
01:08:44Parce que notre histoire montre qu'on le mérite.
01:08:48Et je suis prêt à parler au président Poutine
01:08:50quand nous aurons considéré
01:08:52avec à la fois le président Zelensky
01:08:54et nos partenaires européens
01:08:56que c'est le bon moment.
01:08:58Mais là, on rentre dans une phase
01:09:00de discussion, de pourparler
01:09:02qui, à un moment, justifiera pleinement
01:09:04qu'il y ait des discussions avec
01:09:06les négociateurs et les dirigeants.
01:09:08Donc, la réponse est oui.
01:09:10Je vais prendre une dernière question avant de me filer.
01:09:14Allez-y.
01:09:18Bonsoir, Monsieur le Président.
01:09:20Léopold Deber pour BFMTV.
01:09:22Dans la suite de ce que vous venez de dire,
01:09:24il y a eu une déclaration il y a quelques heures
01:09:26de Marco Rubio,
01:09:28secrétaire d'État américain,
01:09:30sur la profondeur
01:09:32de cette guerre, d'où vient-elle, etc.
01:09:34avec ce message qu'il a dit.
01:09:36C'est-à-dire que pour lui,
01:09:38on est dans une guerre
01:09:40entre les États-Unis et la Russie.
01:09:42En fait, l'Ukraine ne serait qu'une sorte de proxy.
01:09:44C'est le terme qu'il a employé
01:09:46à la télévision.
01:09:48C'est une rhétorique qui est
01:09:50également employée par Moscou.
01:09:52Quelle est votre réaction à cette
01:09:54façon de parler
01:09:56de ceux que vous qualifiez
01:09:58encore aujourd'hui, évidemment, comme nos alliés,
01:10:00mais donc cette espèce de rhétorique
01:10:02qui est en train de changer ? Je vous remercie.
01:10:04Je crois que c'est impropre.
01:10:06Je crois d'abord que cette guerre a été déclenchée
01:10:08de manière unilatérale par la Russie.
01:10:10Il n'y avait aucune volonté
01:10:12ni de l'OTAN, ni de quelques alliés,
01:10:14ni des Européens, de menacer
01:10:16la sécurité de la Russie à travers l'Ukraine.
01:10:18Et
01:10:20je peux vous le dire,
01:10:22aucun de mes prédécesseurs,
01:10:24d'ailleurs, ne dirait le contraire.
01:10:26Nous avons toujours veillé à cela.
01:10:28Et lorsque des propositions sont venues,
01:10:30par exemple pour étendre l'OTAN,
01:10:32c'est la France et l'Allemagne qui l'ont rejetée
01:10:34en 2008 à Bucarest.
01:10:36Et ça n'a plus été ensuite réenvisagé.
01:10:38Et donc, est-ce que ces dernières années, il y avait
01:10:40une forme de pression,
01:10:42de tension, de projet, comme j'entends parfois,
01:10:44d'extension qui aurait justifié
01:10:46une réaction russe ? C'est faux.
01:10:48Ceci est un compte,
01:10:50un mauvais compte.
01:10:52Il n'y a qu'un agresseur,
01:10:54il est russe, et il a décidé
01:10:56de le faire par impérialisme,
01:10:58par volonté d'extension
01:11:00et une volonté
01:11:02de conquérir l'Ukraine.
01:11:04Rappelez-vous, d'ailleurs, il y a trois ans, on nous expliquait
01:11:06que ce serait une opération
01:11:08spéciale qui prendrait trois semaines.
01:11:10Et cette opération,
01:11:12d'ailleurs, était menée à l'Est
01:11:14et par le Nord, avec plusieurs centaines de milliers
01:11:16de soldats qui venaient sur Kiev,
01:11:18laquelle fut libérée, ainsi que le Nord
01:11:20du pays, par les Ukrainiens.
01:11:22Ensuite, je crois que c'est impropre de qualifier
01:11:24cela, parce que ça, en quelque sorte,
01:11:26déresponsabilise
01:11:28les responsables ukrainiens.
01:11:30Depuis trois ans, que je ne sache,
01:11:32il n'y a eu aucun combattant, ni
01:11:34Européen, ni Américain, sur le sol ukrainien.
01:11:36Nous avons aidé, nous avons financé,
01:11:38nous avons donné des capacités.
01:11:40Mais les braves qui se sont battus pour leur territoire
01:11:42et pour leur souveraineté sont les Ukrainiens,
01:11:44pas nous, ni Américains,
01:11:46ni Européens. Et donc, vouloir dire
01:11:48en quelque sorte aujourd'hui que ce serait simplement
01:11:50une discussion entre Américains et Russes,
01:11:52c'est déposséder
01:11:54un peuple qui a résisté pour sa survie
01:11:56de sa dignité et de son combat.
01:11:58Je crois que ce n'est pas ce que nous devons faire.
01:12:00Donc non, c'est une guerre
01:12:02de résistance
01:12:04de l'Ukraine face à l'agression russe.
01:12:06Ce n'est que cela.
01:12:08Et je crois qu'il faut continuer de bien la nommer.
01:12:10Ensuite, la paix
01:12:12impliquera d'abord les Ukrainiens avec les Russes
01:12:14autour de la table,
01:12:16mais également les Européens en tant qu'ils sont
01:12:18des soutiens,
01:12:20et qu'il s'agit aussi de la sécurité européenne,
01:12:22et évidemment les Américains et les autres alliés
01:12:24qui sont venus à leur côté
01:12:26et qui sont des contributeurs
01:12:28importants sur le plan financier et militaire.
01:12:30Voilà, je pense qu'en nommant bien les choses,
01:12:32on peut trouver une solution utile.
01:12:34Sinon, on avance de travers.
01:12:36Je voulais rétablir...
01:12:38Je vais devoir partir. Je vous remercie beaucoup.
01:12:40Merci beaucoup.
01:12:42Voilà pour la prise de parole
01:12:44du président de la République depuis Bruxelles.
01:12:46On retient plusieurs choses.
01:12:48L'Union européenne va donner
01:12:5030,6 milliards à l'Ukraine
01:12:52en 2025.
01:12:54Il a dit que le moment était grave, comme hier.
01:12:56Il a parlé de menaces
01:12:58existentielles, comme Jean-Noël Barraud.
01:13:00Menaces existentielles, c'est là
01:13:02où on peut sans doute avoir
01:13:04un désaccord avec le président de la République.
01:13:06L'islamisme est aujourd'hui une menace existentielle
01:13:08en France. La Russie, me semble-t-il,
01:13:10ne l'est pas encore.
01:13:12Il a parlé des garanties
01:13:14que l'Union européenne veut arracher
01:13:16à la fois à la Russie et aux
01:13:18États-Unis, des garanties de paix pour être sûr
01:13:20que Vladimir Poutine, je le cite,
01:13:22ne fasse pas le choix de trahir
01:13:24à nouveau les accords qu'il signe.
01:13:26C'est les paroles du président de la République
01:13:28sur la réponse à Vladimir Poutine
01:13:30qui faisait un comparatif
01:13:32entre Emmanuel Macron et Napoléon.
01:13:34C'est une puissance historique.
01:13:36La seule puissance impériale que je connaisse
01:13:38en Europe, c'est la Russie.
01:13:40Une puissance impérialiste
01:13:42révisionniste. Nous avons démasqué
01:13:44le jeu de Vladimir Poutine,
01:13:46dit Emmanuel Macron.
01:13:48Il voulait la paix pour mieux reprendre la guerre
01:13:50et il annonce qu'il va
01:13:52à nouveau parler à Vladimir Poutine
01:13:54dans les jours qui viennent puisque
01:13:56la communication entre Moscou et Paris
01:13:58était rompue jusqu'ici.
01:14:00Eric Tegner, que retenez-vous
01:14:02de la prise de parole d'Emmanuel Macron ?
01:14:04Déjà, concernant Napoléon,
01:14:06si on se replonge dans l'histoire,
01:14:08il ne faut pas oublier aussi qu'il y a eu
01:14:10cette guerre entre Napoléon et le Tsar
01:14:12parce que les Anglais, en permanence,
01:14:14essaient quand même de les remonter les uns contre les autres.
01:14:16Ça me permet quand même de rebondir
01:14:18sur ce qu'il a dit quand il parle du fait
01:14:20que non, ce n'est pas une guerre de proxy
01:14:22entre les États-Unis et la Russie.
01:14:24Moi, ce qui me dérange, c'est que je constate
01:14:26que le président américain,
01:14:28Donald Trump, décide de faire la paix
01:14:30Donc, ça montre bien quand même qu'aujourd'hui,
01:14:32on a entendu que ça compte énormément.
01:14:34Donc, Emmanuel Macron, il reprend
01:14:36tout ce qu'il a dit hier, il le fait de façon
01:14:38beaucoup moins belliqueuse et beaucoup plus diplomate.
01:14:40Il distribue un petit peu les bons
01:14:42et les mauvais points, mais il fait attention quand même
01:14:44à ménager Donald Trump.
01:14:46Moi, j'ai retenu le volet économique, ça vous va ?
01:14:48Plus tard. D'abord, Emmanuel Macron,
01:14:50ce qui m'intéresse, c'est les réponses à Vladimir Poutine.
01:14:52Vous voulez savoir comment on finance d'habitude.
01:14:54Oui, mais l'épargne, on va en parler.
01:14:56Il a annoncé
01:14:58que l'épargne pourrait être réorientée
01:15:00pour... Non, mais je le dis rapidement
01:15:02parce qu'il faut le dire aux téléspectateurs
01:15:04que l'épargne pourrait être réorientée, l'épargne des Français,
01:15:06pour financer l'effort de guerre.
01:15:08D'ailleurs, il a annoncé une taxe sur le numérique. Hier, il n'y avait pas d'impôt.
01:15:10Ce soir, il y a une taxe sur le numérique.
01:15:12Mais ce n'est pas le cœur de ce que je veux faire.
01:15:14Il nous reste 10 minutes, donc je veux qu'on se concentre
01:15:16sur la réponse à Vladimir Poutine.
01:15:18Le but de l'exercice, là,
01:15:20était de montrer
01:15:22que sans Emmanuel Macron
01:15:24et sans les Européens,
01:15:26la paix se serait faite
01:15:28au détriment de l'Ukraine
01:15:30et sans l'Ukraine.
01:15:32Il a eu une formule, je veux une paix pour
01:15:34et avec l'Ukraine.
01:15:36Les séquences dont il parle
01:15:38dans ce sommet
01:15:40et cette conférence de presse font partie,
01:15:42servent à empêcher
01:15:44Donald Trump
01:15:46de faire la paix...
01:15:48Sans garantie.
01:15:50Voilà comment Emmanuel Macron
01:15:52justifie son rôle
01:15:54et on en arrive à sa conclusion.
01:15:56Cette place qu'il réclame
01:15:58à la table des négociations finales
01:16:00où il met d'ailleurs l'Europe
01:16:02devant les Etats-Unis,
01:16:04c'est au nom de ce séquençage
01:16:06qu'il la réclame. Il y a une grosse inconnue
01:16:08et je remarque qu'il n'a pas répondu
01:16:10à la question du journaliste qu'il interrogeait sur ce point,
01:16:12c'est le degré de consensus
01:16:14entre les Européens
01:16:16sur ce qui vient d'être dit ce soir
01:16:18par le président français. Il a dit un large consensus,
01:16:20ça n'est pas synonyme
01:16:22d'unanimité, il va falloir
01:16:24attendre le débrief
01:16:26des participants et
01:16:28les papiers de nos confrères pour
01:16:30savoir qui pense quoi exactement.
01:16:32La réponse d'Emmanuel Macron
01:16:34à Vladimir Poutine. Quand avez-vous pensé,
01:16:36Régis Le Saumier, quand il dit la seule puissance impérialiste
01:16:38c'est la Russie, c'est Vladimir Poutine,
01:16:40un impérialiste
01:16:42révisionniste, a dit
01:16:44Emmanuel Macron, donc on continue quelque part.
01:16:46Je l'ai démasqué,
01:16:48j'ai compris qu'il voulait faire la paix
01:16:50et reprendre la guerre. Oui, on peut penser
01:16:52que demain il y aura à nouveau Medvedev,
01:16:54peut-être Lavrov qui vont
01:16:56renchérir là-dessus, ça va être encore
01:16:58une passe d'armes, on va dire, diplomatique
01:17:00un peu
01:17:02tendue, on dira.
01:17:04Pour ce qui est d'Emmanuel
01:17:06Macron, je trouve quand même qu'on est un peu léger
01:17:08sur les origines du conflit en Ukraine.
01:17:10Les accords de Minsk
01:17:12certes ont été
01:17:14maintes fois
01:17:16entravés par la Russie
01:17:18comme on laissait de côté, mais l'Ukraine aussi
01:17:20a sa propre responsabilité, et les partenaires
01:17:22européens, puisque de l'aveu
01:17:24de Mme Merkel, les accords de Minsk
01:17:26avaient été faits pour gagner du temps, pour
01:17:28permettre à l'Ukraine de se réarmer. C'est pas moi
01:17:30qui le dis, c'est Mme Merkel. Je remarque que
01:17:32cette question d'ailleurs n'est jamais posée à Emmanuel
01:17:34Macron, et François Hollande avait aussi
01:17:36concédé que
01:17:38c'était le cas. Donc ça veut dire quoi ?
01:17:40Ça veut dire que la question de la progression
01:17:42de l'OTAN à l'Est, c'est une réalité.
01:17:44Je veux dire, je ne vais pas refaire l'histoire,
01:17:46mais le discours de Munich, de Vladimir
01:17:48Poutine, à la fameuse conférence
01:17:50de sécurité, celui de Budapest,
01:17:52répète invariablement
01:17:54au fur et à mesure que l'OTAN
01:17:56se déplace vers l'Est,
01:17:58même au moment où les dix pays
01:18:00fin des années 90,
01:18:02dont la Pologne, la Roumanie, les
01:18:04Pays Baltes, etc., rejoignent l'OTAN.
01:18:06Vladimir Poutine dit, bon,
01:18:08OK, il espère un
01:18:10pacte de sécurité, et il signale
01:18:12à chaque fois que pour l'Ukraine,
01:18:14c'est une ligne rouge et ça sera autre chose.
01:18:16Donc il y a une racine profonde.
01:18:18Et Donald Trump, récemment,
01:18:20a également admis
01:18:22que cette question de l'élargissement
01:18:24de l'OTAN à l'Ukraine était une des causes
01:18:26de la guerre. C'est Donald Trump qui l'a dit.
01:18:28Et pour ce qui est de
01:18:30l'attitude des Américains, quand il dit
01:18:32je ne crois pas que, par rapport à ce que disait
01:18:34Marco Rubio, qu'il s'agissait
01:18:36en fait d'une guerre
01:18:38par proxy à travers l'Ukraine,
01:18:40entre les États-Unis et
01:18:42la Russie,
01:18:44Lindsey Graham, Mitt Romney,
01:18:46ancien candidat à la présidence, ont dit
01:18:48cette guerre pour les Américains,
01:18:50c'est le meilleur deal qui soit,
01:18:52on n'envoie pas un combattant et on
01:18:54affaiblit la Russie. Donc clairement, ça
01:18:56voulait dire quoi, de la part des hommes politiques
01:18:58américains, qu'on faisait une guerre
01:19:00par l'Ukraine interposée
01:19:02et en plus, je rappelle, les États-Unis
01:19:04ont permis quelque part
01:19:06le plastiquage, je termine juste là-dessus,
01:19:08de Nord Stream, qui a coupé le gaz
01:19:10aux Allemands et qui a remis les Allemands
01:19:12dans la dépendance américaine. Les Américains
01:19:14ont tout gagné dans cette guerre.
01:19:15Comment vous trouvez le président
01:19:17ce soir, qui parle de menace
01:19:19existentielle, il ne me semble pas qu'il avait utilisé
01:19:21le terme d'existentielle hier,
01:19:23menace, ok,
01:19:25son ministre des Affaires étrangères.
01:19:27Il est presque ennemi.
01:19:29Là, il reprend les mots de Jean-Noël
01:19:31Barraud, et puis
01:19:33la réponse à Vladimir Poutine et à Donald Trump.
01:19:35Oui,
01:19:37effectivement,
01:19:40je pense que c'est inutile
01:19:42les redomontades, c'est-à-dire que
01:19:44l'objectif, c'est de faire la paix, c'est donc
01:19:46de se réconcilier à terme avec la Russie.
01:19:48Vous voyez le titre, Poutine est un impérialiste révisionniste.
01:19:50C'est peut-être d'avoir des relations
01:19:52normales demain avec la Russie,
01:19:54donc ça ne sert absolument à rien
01:19:56de les insulter,
01:19:58si ce n'est à nous affaiblir
01:20:00pour le futur. Je pense
01:20:02qu'il aurait pu s'abstenir de ça.
01:20:04Sinon, pour ce qui est du plan,
01:20:06on verra sur la mise
01:20:08en œuvre, comment il finance, mais je pense
01:20:10que ce n'est pas inutile malgré tout
01:20:12que l'Europe essaie de peser
01:20:14ce qu'elle peut peser. Elle ne pèse pas grand-chose
01:20:16pour être à la table des négociations et pour avoir
01:20:18le maximum de garantie, parce que
01:20:20Vladimir Poutine, même s'il ne sera pas
01:20:22à Paris demain, a
01:20:24violé quand même les règles du droit international,
01:20:26a violé une frontière
01:20:28à la frontière
01:20:30de l'Europe, donc c'est normal
01:20:32que l'Europe s'occupe... A violer des accords.
01:20:34C'est normal que l'Europe s'occupe de son
01:20:36destin. Maintenant, on attend
01:20:38la mise en œuvre, effectivement.
01:20:40Et le degré de consensus.
01:20:42Qui est d'accord et pourquoi ?
01:20:44Alors, Éric Revelle,
01:20:46vous aurez le droit de parler de l'épargne à la fin,
01:20:48mais voulez-vous bien faire un commentaire
01:20:50sur les réponses d'Emmanuel Macron
01:20:52à Poutine et à Trump ?
01:20:54C'est une manière pas très
01:20:56sympathique de dire qu'il n'a pas
01:20:58la même lecture de l'histoire que lui.
01:21:00En fait, un impérialiste
01:21:02révisionniste.
01:21:04Je pense qu'on est au-delà
01:21:06du débat historique, si vous permettez.
01:21:08Non, parce qu'en fait,
01:21:10qu'est-ce qu'il explique ? Il explique que l'exemple
01:21:12qu'il a pris sur Napoléon...
01:21:14Un impérialiste !
01:21:16Un impérialiste !
01:21:18C'est quoi un impérialiste ?
01:21:20Les Russes connaissent très bien.
01:21:22C'est quelqu'un qui veut développer un empire.
01:21:24Et révisionniste, parce que ça l'envoie
01:21:26à la lecture de l'histoire qu'il a eue
01:21:28dans l'altercation qu'il a eue avec le président.
01:21:30Si vous avez une autre lecture, vous allez la voir.
01:21:32Je vous donne la mienne, c'est tout.
01:21:34Ça s'arrête là ?
01:21:36Vous me faites Stéphane Bern sans talent,
01:21:38mais c'est tout.
01:21:40Au-delà de l'escalade...
01:21:42Stéphane Bern sans talent.
01:21:44Je ne vais pas vous comparer à quelqu'un d'autre
01:21:46pour qui vous n'avez pas tout à fait le même talent non plus.
01:21:48Au-delà, l'escalade...
01:21:50Est-ce que vous craignez l'escalade ?
01:21:54Non, l'escalade de mots.
01:21:56C'est un pétard mouillé ?
01:21:58On a pouté de Macron ce soir.
01:22:00C'est un pétard mouillé.
01:22:02Évidemment, c'est un pétard mouillé.
01:22:04Ça paye deux mots.
01:22:06Je n'en sais rien, si Poutine va répondre.
01:22:08Régis conseillait
01:22:10que Macron ne réponde pas.
01:22:12Il a répondu.
01:22:14Donc conseiller à Poutine de répondre ou de ne pas répondre ?
01:22:16C'est l'escalade de mots.
01:22:18Le journaliste qui l'interpellait
01:22:20qui était un journaliste russe
01:22:22expliquait que le président russe avait été piqué au vif.
01:22:24On a vu l'échange.
01:22:26Il n'avait pas l'air particulièrement piqué au vif.
01:22:28Il a rigolé en expliquant
01:22:30que Napoléon
01:22:32et la Grande Armée
01:22:34étaient repartis la que basse
01:22:36en perdant les deux tiers de ses hommes.
01:22:38Napoléon n'est quand même pas le cœur du débat de ce soir.
01:22:40C'est ça que je disais.
01:22:42Merci Judith.
01:22:44Il parle beaucoup d'Islam.
01:22:46On est parti sur Napoléon.
01:22:48Le problème, c'est qu'on a quand même vu
01:22:50trop cette guerre depuis trois ans
01:22:52sur le prisme uniquement géopolitique.
01:22:54C'est un prisme historique.
01:22:56En France, on refuse d'en parler.
01:22:58Mais en Russie, ils en parlent.
01:23:00Les Russes connaissent beaucoup mieux
01:23:02l'histoire de France
01:23:04que les Français.
01:23:06Henri Guénot nous disait hier
01:23:08qu'il y a plus de fans de Napoléon en Russie qu'en France.
01:23:10C'est important parce que
01:23:12Poutine devait venir à Paris
01:23:14pour rameuter un général de Napoléon.
01:23:16À ce moment-là, il devait être avec Emmanuel Macron.
01:23:18Et c'est le moment où il a dit
01:23:20« Macron, je ne viens pas te voir ».
01:23:22On a parlé de l'histoire avec Éric Revelle.
01:23:24Éric, ce soir, Emmanuel Macron
01:23:26nous annonce la création potentielle d'une taxe.
01:23:28Il n'y avait pas d'impôt hier.
01:23:30Il y a une taxe sur le numérique ce soir.
01:23:32Vous avez compris que c'était une taxe en France ?
01:23:34Non, pas du tout.
01:23:36Pour moi, la taxe numérique,
01:23:38c'est peut-être une réponse à Trump
01:23:40sur l'augmentation de ses droits de douane.
01:23:42La taxe numérique sur laquelle il s'était calmé
01:23:44en 2020 avec Trump, numéro 1,
01:23:46c'est la taxe GAFAM, bien sûr.
01:23:48À mon avis, c'est ça.
01:23:50Trump avait menacé de taxer le vin et le champagne.
01:23:52Il parle d'une taxe sur les GAFAM américains,
01:23:54je pense, quand il parle d'une taxe numérique.
01:23:56Franchement, on est d'accord.
01:23:58Vous précédez le président.
01:24:00Là, il parle en leader européen.
01:24:02Il répondait à une question
01:24:04sur comment financer le réarmement.
01:24:06Judith, merci parce que vous m'aidez là.
01:24:08Attention Napoléon que sur la taxe numérique,
01:24:10on est d'accord.
01:24:12Moi, je vais dire ce que j'ai retenu.
01:24:14La taxe numérique, excusez-moi Éric,
01:24:16ne la balayez pas d'un revers de la main.
01:24:18Ce n'est pas une taxe numérique en France.
01:24:20Pourquoi ce n'est pas possible ?
01:24:22C'est une taxe numérique à l'échelle européenne.
01:24:24À votre avis, c'est aux doigts mouillés.
01:24:26Oui, vous aussi.
01:24:28Non, parce qu'il répondait à une question
01:24:30sur comment financer la guerre.
01:24:32Il y a autre chose.
01:24:34Ils explosent les critères européens.
01:24:36On va financer ça avec du déficit budgétaire.
01:24:38On appelle le pas de stabilité de croissance.
01:24:40On met les critères de côté.
01:24:42C'est pourtant sur ces critères
01:24:44que la zone euro est une zone de confiance
01:24:46encore pour les marchés financiers.
01:24:48Il a aussi dit un truc très important.
01:24:50Tout à l'heure, on parlait du fait
01:24:52que les banques n'avaient pas le droit
01:24:54en Europe de financer le secteur industriel
01:24:56de la défense.
01:24:58Il a parlé de la BEI, la Banque européenne
01:25:00d'investissement, en disant qu'elle allait
01:25:02changer ses activités.
01:25:04Pour l'instant, la BEI ne peut pas non plus
01:25:06financer des développements
01:25:08et de l'industrie de défense.
01:25:10C'est-à-dire si la défense était
01:25:12une variable prioritaire avant.
01:25:14Il y a aussi ce qu'il a annoncé
01:25:16pour l'industrie européenne de la défense.
01:25:18Il ne peut pas y avoir d'Europe de la défense
01:25:20s'il n'y a pas l'industrie de la défense.
01:25:22Là, il semble se lancer dans des mécanos industriels.
01:25:24Je ne sais pas ce que ça donnera.
01:25:26Et puis, la taxe numérique,
01:25:28cher monsieur Lebrecht.
01:25:30On verra. Est-ce que c'est une taxe franco-française ?
01:25:32Judith l'a compris comme moi.
01:25:34J'ai compris.
01:25:36S'il rouvrait le débat avec Trump
01:25:38sur cette histoire qui date d'il y a 5 ans...
01:25:40Vous vous souvenez comment il l'avait dit.
01:25:42C'est fini. Il l'avait fait
01:25:44pendant toute sa campagne.
01:25:46Donald Trump imitait Emmanuel Macron au téléphone.
01:25:48Je vais taxer ton vin et ton champagne.
01:25:50Et au bout de 24 heures, la taxe numérique n'existe plus.
01:25:52Ça doit être une taxe numérique pour nous.
01:25:54You know Emmanuel, nice guy.
01:25:56I like this guy.
01:25:58Je rappelle que ce ne sont jamais les entreprises
01:26:00qui payent les taxes, ce sont les consommateurs.
01:26:02Merci à tous les cinq.
01:26:04On a fait trois heures ensemble
01:26:06sur le sujet de l'Ukraine et de la Russie.
01:26:08C'était absolument passionnant.
01:26:10Merci Eric Rebel.
01:26:12C'était comme moi.
01:26:14Le sujet numéro un n'étant pas Napoléon.
01:26:16Vos pas de côté historique sont toujours très intéressants.
01:26:18Et vous avez autant de talent que Stéphane Bern.
01:26:20Bonsoir Judith Vintraub.
01:26:22Bonsoir Régis Saussomier.
01:26:24Je fais la paix beaucoup plus rapidement que tous les Européens.
01:26:26Bonsoir Alexandre Devecchio.
01:26:28Bonsoir Eric Tegner.
01:26:30Dans un instant,
01:26:32pour l'édition de la nuit,
01:26:34le meilleur de l'info a été amputé
01:26:36à cause d'Emmanuel Macron, président de la République.
01:26:38On se retrouve demain à 21h.
01:26:40Au revoir.