Une femme s écrit une lettre à elle même. À travers sa voix off elle revisite son passé marqué par les violences conjugales et les sensations qui l ont traversée. Elle se sent tour à tour funambule vacillant au bord du gouffre naufragée sombrant dans l abîme avant de se sauver elle même. Un voyage intérieur poétique et onirique entre douleur et résilience.
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00:00J'ai hésité depuis longtemps avant de vous parler, je ne savais pas si vous alliez m'écouter ou si vous
00:20étiez capable de m'écouter. La vie peut changer en quelques secondes, un vent,
00:32le battement d'un oiseau d'un oiseau. Je suis comme un camion de roue, suspendu
00:40au-dessus de l'étoffement, autant attiré de l'étoffement que de l'autre côté. Chaque pas
00:47est une promesse. Chaque pas, un rappel. Au début, je vivais dans un rêve. Il m'aimait avec
01:05un amour si intense. Je ne pensais pas que je le méritais.
01:40Et après eux, des actes, s'échauffant sous ma peau, s'échauffant dans mon silence. Je me souviens de ses mains,
01:53de leur force, de leur tendance, juste après. Les excuses, toujours les mêmes. Un cycle parfait.
02:09Je croyais ses mots, ceux qui m'ont dit que je n'étais rien sans lui. Et je lui ai demandé de m'aimer à nouveau.
02:40Il m'a dit qu'il n'allait jamais le faire de nouveau. Donc j'ai appris à prétendre, à sourire avec des lèvres
02:48séparées, à aimer avec peur dans mon dos. J'ai pensé que je pouvais l'healer et que son amour était un cadeau que j'ai dû accepter.
03:02Je suis comme un chasseur de cordes, et je me demande ce qui se trouve au-delà de l'ombre.
03:12Parfois, je me déplace dans mon propre réflexion.
03:32J'ai souhaité que je puisse disparaître, se dissoudre dans ce silence liquide.
04:02Mais quelque chose m'a renvoyée, une main, un visage, une voix familiale.
04:31Mien.
04:39Je ne suis plus l'ombre qui s'effondre dans la lumière du jour.
04:57Je suis le chasseur de cordes qui s'effondre vers sa ligne.
05:04L'ombre est toujours en dessous de moi.
05:08Mais je n'ai plus peur.
05:11Je peux voir l'autre côté.
05:19Parce que survivre n'a jamais été suffisant, et parce qu'ils choisissent pour le demain d'exister.
05:27Et maintenant, pas à pas, je vais me rétablir.