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  • 06/03/2025
Clara de Bort , directrice de l'agence régionale de santé Centre-Val de Loire

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Transcription
00:00Ici Matin, vous démarrez cette matinée ensoleillée avec nous, bienvenue à tous. Ici Orléans, il est 8h14, bonjour Lydie Lavigne.
00:07Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:08On le rappelle, le mois mars bleu vient de commencer, il s'agit de sensibiliser au dépistage du cancer colorectal.
00:15Les autorités sanitaires insistent sur l'importance de se faire dépister, parce que le message a toujours autant de mal à passer quand même.
00:21On va en parler avec votre invitée Lydie.
00:23Bonjour Clara Debord, directrice de l'Agence Régionale de Santé en Centre-Val de Loire.
00:28Ce dépistage du cancer colorectal, il est gratuit pour les personnes de plus de 50 ans.
00:33Il est à faire chez soi, à la maison, mais les gens ne le font pas. Pourquoi ça ne marche pas ?
00:38Il y en a qui le font quand même, il faut quand même dire qu'il y en a qui le font et qui le font bien.
00:43Et donc merci, parce que quelque part vous sauvez votre santé, mais vous soutenez aussi le système de santé.
00:50Peut-être que vous pouvez convaincre vos copines, vos copains qui ont 50 ans, 52 ans, 54 ans,
00:55de faire le test et de leur expliquer que oui, ce sera super agréable, mais ce n'est pas douloureux, c'est gratuit, c'est facile à faire, ça marche, on a les résultats rapidement.
01:05Et puis surtout, on le propose parce qu'il y a des très bons taux de réussite quand on est pris en charge très tôt.
01:10Neuf fois sur dix, il se soigne ce cancer colorectal, et le cancer de l'intestin si on veut être clair.
01:17Deux fois moins que la moyenne européenne quand même, on le dit, un tiers des Français et donc des habitants du Centre-Val de Loire qui se font dépister.
01:23Oui, et même dans la région, on a des différences entre les départements.
01:29Est-ce que c'est culturel ? Est-ce que les personnes se sentent en tellement bonne santé qu'ils ne veulent pas penser au cancer ?
01:35Alors oui, vous êtes en bonne santé, on est en bonne santé, quand on a 50 ans, on est encore très jeune.
01:40Mais justement, raison de plus pour le rester, et ce serait dommage de devoir subir des traitements très lourds parce que trop tard,
01:49et où on perd des chances et on se dit, oh là là, c'est vraiment dommage, j'aurais dû le faire.
01:53Les chiffres dans la région, madame, le Loirais, combien de...
01:57On est à peu près à 37% dans le Loirais de personnes qui font leur dépistage, un peu plus dans l'Inde-et-Loire,
02:04et puis un peu moins dans l'Inde par exemple.
02:08On a probablement un lien avec la proximité du contact avec le système de santé.
02:13Plus les territoires sont fragiles au niveau de leur système de santé, plus les gens renoncent en fait,
02:18ou ils vont tardivement, et c'est là aussi la grande inégalité.
02:22Quel est le message qui ne passe pas ?
02:24Déjà, le nom Mars Bleu, vous l'avez déjà dit ici, il est très mal choisi.
02:30On s'était dit que l'intestin, ça ne nous faisait pas penser au bleu.
02:33Bon, ça nous faisait penser à autre chose qu'une couleur.
02:35Ça nous faisait penser au marron, Mars Marron, alors c'est pas beau.
02:38Certains n'aiment pas qu'on parle des sels, parce qu'en fait c'est ça dont on parle.
02:43Il faut simplement faire caca sur un petit bout de papier, et pas n'importe lequel d'ailleurs,
02:48et puis tripouiller avec un écouvillon qui est fourni dans le kit,
02:53et puis mettre ça dans une enveloppe, et hop, ça y est, c'est fini, ça a duré cinq minutes.
02:57Bon, il y a, vous savez, une campagne de la Ligue contre le cancer,
03:03qui est sortie cette semaine, et qui fait la polémique.
03:06Alors, est-ce qu'il faut en parler, avec des vraies images,
03:10ou est-ce qu'il faut juste le suggérer et que chacun comprenne ?
03:14Je pense qu'il y a un peu des deux, certainement, et c'est bien qu'on ait le choix.
03:17Le slogan de la Ligue contre le cancer, le slogan de cette campagne de communication,
03:21on l'a entendu, c'est, on va le dire,
03:23« Va chier ! Dites-le à tous ceux que vous aimez, ça peut leur sauver la vie ! »
03:27C'est ça.
03:28Mais voilà, en fait, c'est ça, il faut lever ce tabou,
03:31dédramatiser un peu par l'humour aussi.
03:33Oui, c'est ça, l'humour, ça marche aussi.
03:35On n'est pas forcément, effectivement, à 50 ans, comme disait la gastro-entérologue que vous avez interviewée,
03:41elle rencontrait un monsieur qui lui disait « moi j'ai passé l'âge de jouer avec mon caca,
03:45on ne te demande pas de jouer avec ton caca, c'est pas ça le sujet, il faut se calmer ! »
03:49C'est juste un petit test de rien du tout.
03:52Il y en a qui n'aiment pas quand on leur fait des prises de sang,
03:54alors au moins, il n'y en a pas de prises de sang.
03:56C'est naturel, on va dire, c'est tout simple, c'est gratuit.
03:59Il suffit d'aller chercher son kit à la pharmacie,
04:01ou on peut le demander aussi à son médecin.
04:03Il faut être méthodique, être un peu au calme,
04:06on ne fait pas ça quand il y a du monde à la maison.
04:08Ça ne se fait pas en 5 minutes non plus.
04:09Ça se fait en 5 minutes si on a bien tout regardé.
04:13Si on n'est pas très à l'aise avec l'informatique, ça marche très bien aussi.
04:17On a quand même fait beaucoup d'efforts pour que ce soit vraiment,
04:21je ne vais pas dire sympa, mais bon, c'est pas méchant.
04:25En vrai, c'est pas méchant.
04:26Mais pourquoi ça ne marche pas non plus ?
04:27Parce qu'il y a toujours aussi la peur au final des résultats,
04:31des positifs, d'avoir des symptômes qu'on ne ressent pas avec ce cancer-là.
04:35C'est ça, par définition, c'est vraiment un cancer dont on ne ressent absolument rien,
04:38on est très en forme.
04:40Et le kit, le biologiste va permettre de regarder s'il y a du sang qu'on appelle occulte,
04:46c'est-à-dire du sang qu'on ne voit pas à l'œil nu.
04:49On ne peut pas soi-même se dire,
04:51tiens, mais non, mais celles-là elles ont l'air tout à fait normales, tout va bien.
04:54Non, justement, c'est parce qu'il y a du sang occulte,
04:57c'est-à-dire du sang qui est en somme quelque part un peu digéré par les intestins,
05:01donc ce n'est pas n'importe quel sang.
05:02Si on a des hémorroïdes par exemple, le test va faire la différence
05:05entre le sang de cet intestin, des polypes de l'intestin,
05:09et puis ce sang qui vient juste de polluer, on va dire, les selles.
05:13Là, tout ça, les biologistes, ils savent très bien faire la différence,
05:16donc il ne faut pas non plus craindre du surdiagnostique
05:19si jamais on a une petite plaie ou quoi,
05:21on peut aussi en parler à son médecin, à son pharmacien,
05:23quand il n'y a personne dans la file d'attente.
05:25Vraiment, on prend le temps qu'il faut, mais on le fait, voilà.
05:29Voilà, c'est quand même 47 000 nouveaux cas par an, c'est le chiffre continu.
05:32Oui, c'est quand même un cancer qui fait beaucoup de ravages,
05:36donc il faut faire ce dépistage.
05:38Clara de Boramou, sur le numéro de téléphone unique d'accès au soin,
05:41le 116 117 qui est en place dans le Loiret,
05:45ça fonctionne, ça ne fonctionne pas, ça marche, on ne sait plus très bien où on en est ?
05:48Ça marche, c'est l'accès au soin non programmé,
05:51c'est-à-dire quand vous avez besoin d'une consultation dans les 48 heures,
05:55pas pour renouveler votre ordonnance, ça théoriquement, vous y avez pensé avant,
05:59ou si vous n'avez pas de médecin, ou si le médecin n'est pas disponible,
06:02votre médecin n'est pas disponible, vous avez besoin d'une consultation,
06:05donc aller aux urgences, ce que parfois beaucoup de gens faisaient jusqu'à présent,
06:08quand ils n'avaient pas de solution, et bien là vous appelez le 116 117
06:11et vous aurez un médecin au téléphone, un médecin généraliste, un médecin de ville,
06:15qui vous donnera des conseils, qui pourra prescrire éventuellement des choses,
06:19ou vous dire d'aller voir un médecin physiquement, ou d'aller même aux urgences,
06:22ou même il pourra vous envoyer une ambulance si c'est très très grave,
06:24mais il pourra aussi prendre rendez-vous pour vous chez un médecin
06:29qui n'est pas loin de chez vous et qui a des créneaux réservés pour le 116 117.
06:33Donc c'est un numéro à mettre sur le frigo, le 116 117,
06:37et puis le 15 comme vous savez s'il y a une urgence,
06:40mais les deux numéros de téléphone évidemment communiquent,
06:42c'est des plateformes qui sont communes.
06:44Voilà, et puis le test de dépistage pour les plus de 50 ans, il est à côté aussi,
06:47pas loin du frigo, et on dit qu'il faut le faire.
06:50Merci beaucoup d'être venue Madame la Directrice de l'Agence régionale de santé, bonne journée.
06:53Merci.