Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, présente le plan de l'UE pour le secteur automobile, au sein de l'usine Renault, à Douai, avec Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et Luca de Meo, directeur général de Renault.
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00:00Bonjour à tous, bonjour M. le vice-président de la commission européenne, M. le ministre,
00:08mesdames et messieurs les élus, messieurs les représentants de l'État,
00:13messieurs les représentants de la Fédération, M. le président de la PFA, et mesdames et messieurs,
00:21je veux d'abord vous souhaiter à toutes et à tous la bienvenue au sein d'Electricity,
00:27qui est notre pôle industriel dédié aux véhicules électriques.
00:31Je veux vous remercier très chaleureusement, M. le vice-président de la commission,
00:37d'avoir choisi le site de Renault de Douai pour annoncer la stratégie automobile de la commission.
00:46Merci également à vous, M. le ministre, pour votre présence.
00:50Surtout, je veux vous dire, M. le vice-président, M. le ministre,
00:53toute ma gratitude, notre gratitude de l'équipe de Renault pour votre engagement très fort
01:00au service de l'industrie européenne au cours de ces derniers mois.
01:05Et je veux saluer aussi tout particulièrement Luc Châtel, qui a dû nous quitter,
01:09pour son activité assez remarquable.
01:13Le choix de Douai et d'Electricity nous fait évidemment très plaisir,
01:18parce qu'ici, c'est vraiment le cœur du combat qu'on mène depuis cinq ans
01:23pour recentrer Renault en Europe et surtout en France.
01:28Vous le savez, il y a cinq ans, la situation était très difficile pour nous.
01:32On a fait un gros travail pour donner des perspectives à tous nos sites en France.
01:37Aujourd'hui, on peut dire qu'on y est arrivé pour tous, pour tous nos sites.
01:42Depuis Cléon, je parle de Dieppe, avec Alpine, en passant pour Flins,
01:45avec l'économie circulaire, aux Mans, à Batigli, à Sandouville,
01:51et jusqu'au pôle électricité de Douai, Ruiz et Maubeuge,
01:56parce qu'il ne faut pas oublier que c'est un écosystème,
01:59dont on a fait le premier pôle de production de voitures électriques en Europe.
02:02Et je remercie tous les collaborateurs de Renault pour leur engagement
02:07qui a rendu possible tout cela.
02:11Renault Group a fait le choix de la France.
02:13On a investi 14 milliards d'euros depuis 2020.
02:17On a créé Ampère, qui est un potentiel champion français et européen de l'électrique et du software,
02:23en faisant un plan qui localise plus de voitures en France que jamais auparavant,
02:28dont la Renault 5. Vous avez vu, elle est belle, voiture de l'année.
02:32Avec elle, on prouve ici que oui, on peut réussir à faire des petites voitures électriques compétitives dans ce pays.
02:40On réussit à le faire parce qu'on se bat tous les jours pour concentrer les deux tiers de nos fournisseurs
02:46à moins de 300 kilomètres d'ici, pour innover dans le développement technologique,
02:50pour assembler une Renault 5 plus vite qu'une Tesla.
02:53Là, je le dis. Et tout ça, c'est aussi un travail d'équipe.
02:59Les pouvoirs publics ont joué un rôle fondamental, notamment à travers le programme France 2030.
03:05Et je veux vous remercier, Monsieur le ministre, pour le soutien acharné du gouvernement.
03:10Et on sait aussi que la bataille est encore loin d'être gagnée face à la transition, je dirais, majeure qu'on est cette industrie.
03:18Les constructeurs européens jouent le jeu, je pense.
03:21On investit 250 milliards dans l'électrique, mais cela ne suffira pas sans une stratégie industrielle un peu globale
03:29qui mette en place toutes les conditions nécessaires.
03:32Je parle d'une offre, par exemple, d'électricité décarbonée compétitive.
03:36Je parle d'un dispositif stable, la stabilité aussi importante du soutien à l'achat,
03:41au déploiement d'accélérés des infrastructures de recharge.
03:45Et surtout, je pense, une orchestration de tous les acteurs sur toute la nouvelle chaîne de valeurs,
03:52depuis le secteur minier jusqu'au recyclage.
03:55C'est une question vitale pour une industrie qui, depuis 150 ans, a été un moteur du progrès européen, de la puissance européenne.
04:04Cette industrie, elle peut être aujourd'hui, encore une fois, un puissant diffuseur d'innovation et d'activité dans tout le système.
04:12Ça va dépendre, je pense, de nous tous, nous en premier.
04:16C'est pour cela que l'annonce du plan automobile et votre présence aujourd'hui à nos côtés,
04:20M. le vice-président et M. le ministre, sont très, très encourageants pour nous et je vous remercie pour ça.
04:28Et maintenant, je pense que j'aurai l'honneur de passer la parole à notre bien-aimé ministre Ferracci.
04:41Merci beaucoup, M. le directeur général, cher Lucas, M. le vice-président, cher Stéphane,
04:47mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs, je suis heureux à plusieurs titres d'être ici.
04:52D'abord parce qu'on est à Douai, dans un territoire qui est parfaitement emblématique de l'industrialisation, de la réindustrialisation, de la reconquête industrielle.
05:02C'est un lieu idéal. C'est un lieu idéal parce que c'est un lieu tourné vers l'avenir,
05:07mais qui a aussi un très fort ancrage et qui laisse une empreinte qui doit être préservée, qui doit être consolidée.
05:15On a un cap, vous le savez, c'est la fin du véhicule thermique en 2035.
05:20C'est un cap que nous considérons ambitieux et que nous considérons réaliste et surtout que nous considérons nécessaire.
05:28On a une transition qui est engagée. Elle est engagée d'abord par les premiers acteurs de la transition, que sont les industriels.
05:34Et moi, je veux saluer la dynamique qui est lancée.
05:37On a ici l'exemple de chaînes de valeur qui se sont constituées dans des délais extrêmement brefs,
05:42avec l'ensemble des composants électriques de voitures qui sont construits sur notre territoire.
05:47Et ça, c'est aussi la conséquence d'un cap qui a été fixé, qui est celui de 2035.
05:53Les progrèmements ont été faits. On a aujourd'hui 18 modèles électriques qui sont industrialisés en France.
05:59Et ce sont des efforts et des résultats qui sont d'autant plus remarquables que, vous le savez,
06:04la situation de la filière automobile et puis la situation de l'industrie européenne en sa globalité, c'est une situation difficile.
06:10Difficile du fait d'une concurrence, vous l'avez dit, M. le directeur, qui est féroce, qui est parfois déloyale,
06:17qui oblige parfois à intervenir et à se remporter en européen avec l'idée de sortir d'une forme de naïveté.
06:24C'est un contexte difficile aussi parce que la transition, elle implique des investissements tout à fait massifs.
06:29Et le résultat de ce contexte, c'est que nous avons des entreprises en amont de la chaîne de valeur,
06:35en aval de la chaîne de valeur, qui sont parfois prises en tenaille entre les efforts de diversification et la baisse des volumes.
06:42J'ai eu l'occasion d'alerter avec d'autres collègues du gouvernement, Agnès Pannier-Runacher et Benjamin Haddad,
06:47sur la nécessité de donner à nos constructeurs de la flexibilité.
06:52Et nous avons plaidé pour un petit peu de flexibilité dans l'application des règlements européens, sans changer le cap, sans renoncer à ce cap.
07:00Je suis très heureux que cette demande de flexibilité ait été entendue par la Commission,
07:06notamment au titre des adaptations du règlement qu'a fait pour les années 2025 et suivantes.
07:12Je veux saluer véritablement, Monsieur le Vice-président, votre action, l'action de la Commission.
07:16Les annonces que vous allez détailler dans quelques instants et sur lesquelles je ne vais pas m'étendre
07:22sont des annonces qui participent d'une logique d'ensemble très cohérente.
07:25Il s'agit d'agir sur les investissements, d'agir sur l'innovation, de soutenir la demande.
07:29C'est un élément absolument essentiel dans le contexte actuel d'une demande qui est, on le sait, déprimée
07:36pour le véhicule automobile en général et puis pour le véhicule électrique en particulier.
07:40Je veux saluer votre action, Monsieur le Vice-président, dans un contexte difficile,
07:45à la fois géopolitique, économique et parfois politique également, pour faire aboutir des mesures très concrètes.
07:52Vous allez en parler et dans des délais extrêmement brefs.
07:55Les délais brefs, c'est vraiment peut-être l'élément le plus important de ce plan.
08:00Nous avons besoin d'agir vite, nous avons besoin d'envoyer des signaux.
08:03Aujourd'hui, nous avons de bonnes nouvelles, nous avons des perspectives pour notre compétitivité,
08:07pour la compétitivité de notre filière automobile.
08:09Et à travers ces mesures, l'Union européenne fait la démonstration de sa capacité à être au rendez-vous de l'histoire
08:15lorsque l'avenir de notre industrie, l'avenir de nos territoires, l'avenir de nos emplois est en jeu.
08:20Et c'est le sens de ma présence aujourd'hui à vos côtés.
08:23C'est de montrer que le gouvernement français est aux côtés de l'Europe,
08:27aux côtés de la Commission européenne pour soutenir la filière automobile.
08:30C'est un combat, c'est un combat que nous mènerons ensemble,
08:33c'est un combat que nous gagnerons ensemble, j'en ai la conviction.
08:36Et je vous remercie et je laisse désormais la parole à M. le Vice-président.
08:49Merci beaucoup, M. le ministre, cher Marc.
08:53Mesdames et messieurs, chers élus, chers parlementaires,
08:57c'était très important pour moi d'être ici, au cœur de l'industrie automobile européenne.
09:04L'industrie automobile européenne est une fierté pour notre continent,
09:09c'est une fierté technologique, c'est une fierté économique,
09:13et c'est 13 millions d'emplois, directs et indirects.
09:19C'est une fierté pour des dizaines de territoires.
09:23Je pense notamment ici, dans ce bassin territorial,
09:28avec autour ces usines, sont issus de PME,
09:32qui fait aussi travailler l'ensemble des habitants de cette région
09:37et qui fournissent aussi des équipements à nos constructeurs.
09:41Comme toutes les industries, l'automobile fait face à des défis.
09:44Nous avons évoqué l'ensemble de ces défis
09:47lors d'une table ronde à l'instant avec les élus.
09:51Je pense notamment au prix de l'énergie, à la concurrence déloyale,
09:54à l'instabilité du monde et puis des évolutions technologiques.
09:59Vous l'avez évoqué, M. le ministre, qui sont lourdes,
10:02celles de la voiture propre, des voitures connectées et des voitures autonomes.
10:06Et l'industrie a évidemment investi depuis maintenant 5 ans,
10:13même plus, pour certains qui se sont préparés
10:15pour prendre ces tournants et devrant également,
10:19dans ce cadre-là, investir probablement beaucoup plus
10:23dans les prochaines années.
10:25Doué, ici, on est en quelque sorte la preuve vivante.
10:30C'est pour ça que nous avons proposé,
10:33vous avez accepté gentiment de nous accueillir pour cette
10:36présentation de ce plan et je mesure ici même les efforts qui ont été
10:40faits en termes de formation, en termes d'organisation du personnel
10:48et personnellement également pour l'ensemble de vos salariés.
10:52La transformation de ce modèle implique énormément pour à la fois
10:57l'organisation de l'usine et en même temps l'appareil productif,
11:01des contraintes et puis des investissements.
11:03La Commission européenne a donc présenté aujourd'hui son 1er plan
11:08sectoriel de la mandature de la nouvelle Commission européenne
11:13et ce plan est dédié à l'automobile.
11:16Il vient ce plan complémenter un certain nombre d'initiatives
11:22avec la décarbonation de notre économie comme objectif.
11:26L'automobile est une question économique, sociale, climatique,
11:30mais aussi une question de souveraineté pour l'Europe,
11:34souveraineté pour les Etats membres et l'Europe ne peut pas être une
11:40puissance sans son industrie de l'automobile,
11:44prospère, autonome et diversifiée.
11:48Nous n'avons pas vocation et ce que je disais peut-être en
11:52introduction aux élus locaux tout à l'heure,
11:55nous n'avons pas vocation à être l'usine d'assemblage du monde.
12:00Nous avons vocation à être la chaîne de production,
12:03probablement du monde, en tout cas de l'Europe dans les
12:07productions ici qui sont faites dans la nouvelle gamme que vous avez sorti.
12:13Et c'est pour cela que la présidente de la Commission Ursula
12:16von der Leyen et avec mon collègue commissaire au transport,
12:20Monsieur Titi Costas, nous avons conçu ce plan qui est en
12:25réalité tant un plan d'urgence qu'un plan également sur le long
12:31terme et qui donne en quelque sorte la voie sur laquelle la
12:35Commission souhaite s'engager dans les grandes réformes et les
12:38grandes tendances de nos politiques industrielles.
12:44Il a été construit avec les industriels,
12:47tous les industriels, les constructeurs,
12:49les équipementiers, la nouvelle industrie de la batterie,
12:52la voiture, évidemment, comme les camions dont je rappelle
12:57le leadership mondial pour ce qui est de l'Europe.
13:01Il est intégré.
13:03On ne raisonne plus d'un côté avec les enjeux climatiques et de
13:07l'autre côté avec les enjeux de compétitivité économique.
13:12Et on doit répondre à tous les enjeux ensemble,
13:15car c'est ce que font en réalité les entreprises,
13:18ce que doivent faire également les responsables politiques dans ce
13:23moment-là, prendre les contraintes à la fois du marché et à la fois de
13:27la compétitivité.
13:30Il est tourné vers l'avenir, ce plan,
13:32quand d'autres pays font le choix des technologies du passé.
13:36Nous faisons le choix de l'électrification et de
13:40l'électrique durable et du Made in Europe.
13:43Et il est financé, puisque 1 milliard pour l'innovation,
13:48500 milliards d'euros pour les bornes de recharge,
13:531,8 milliard pour les batteries.
13:56Ce sont des chiffres qui ont été annoncés ce matin par la Commission
14:01européenne, sur lesquels nous nous sommes battus pour réguiller un
14:03certain nombre de fonds et donc prioriser en quelque sorte nos
14:07politiques publiques sur d'autres priorités.
14:11Et donc c'est aussi notre capacité de pouvoir s'adapter à la donne
14:15économique, aux urgences industrielles et à la géopolitique
14:19qui change en permanence.
14:21Là-dessus, la Commission a réussi,
14:24en tout cas son pari, de présenter un plan financé organisé.
14:27Je vais peut-être vous dresser quelques propositions,
14:34sans rentrer trop dans le détail, mais je pense qu'il y a un peu
14:38près dix mesures sur lesquelles je souhaitais juste évoquer la
14:42pertinence et qui démontrent également la robustesse de ce plan
14:47et notre volonté d'aller de l'avant.
14:50Nous créerons une alliance industrielle pour accélérer sur
14:55l'innovation, les voitures connectées et autonomes et nous
14:59ne devons pas être à la traîne dans ce domaine.
15:03Concrètement, nous allons créer des règles communes européennes
15:07pour les voitures autonomes.
15:09On ne peut pas avoir des règles différentes selon les pays.
15:13C'est aussi la force du marché intérieur européen,
15:17c'est 450 millions de consommateurs.
15:20Mais pour que ce marché intérieur européen soit une force pour les
15:24industriels et notamment les industriels de l'automobile,
15:27il faut que nous puissions avoir à peu près les mêmes réglementations
15:30les uns et les autres.
15:32Et c'est sur ce domaine-là que la Commission se propose d'agir.
15:36Nous allons aussi s'assurer de notre souveraineté sur les
15:41logiciels, sur les semi-conducteurs et nous ne pourrons pas prendre
15:46aujourd'hui le risque que nos voitures puissent être contrôlées
15:49par la technologie extérieure, soit depuis Austin,
15:53soit depuis Shenzhen pour ce qui est des Chinois.
15:57Mais le Made in Europe de la voiture connectée,
16:00c'est aussi une mesure de sécurité pour les Français,
16:03pour les Européens.
16:05Vous retrouverez ça profondément ancré dans ce plan d'urgence
16:11aussi, mais comme je vous l'ai dit,
16:12qui dresse les perspectives pour l'avenir.
16:15Nous apportons également de la flexibilité,
16:17M. le ministre l'évoquait à l'instant,
16:19et la question des amendes, nous mettons en place un mécanisme
16:24sur trois ans pour ne pas pénaliser nos constructeurs qui ont besoin
16:28de plus de temps pour atteindre les objectifs de réduction de CO2.
16:32Et c'est une question de bon sens et un signal qui est donné fort
16:36à l'écosystème.
16:38C'était paradoxal de devoir demander des amendes à des constructeurs
16:44et en même temps de devoir les aider et les accompagner dans cette
16:48transformation de l'autre.
16:50Ceux qui avaient pris de l'avance pourront d'ailleurs capitaliser
16:56leur avance puisque le mécanisme qui a été choisi est intelligent
16:59et permet un bon mix justement en étalant ces trois années
17:05les amendes qui étaient requises.
17:06La révision anticipée des standards CO2 est aussi une proposition
17:11de la Commission.
17:12Nous allons commencer la révision du texte sur les standards de CO2
17:16plus tôt dès que possible et nous fournirons en 2026 un paquet
17:22complet garantissant notamment la neutralité technologique.
17:26Quatrième point, nous allons booster la demande sur le marché
17:30et c'est une mesure forte là encore puisque les flottes
17:33professionnelles représentent aujourd'hui 60 % des véhicules
17:36neufs vendus chaque année en Europe.
17:40Nous allons présenter un plan d'ici la fin de l'année pour verdir
17:45les flottes professionnelles et donc à chaque renouvellement,
17:49nous demanderons aux entreprises d'acheter en grande partie
17:54de l'électrique pour booster la demande.
17:58Le carnet de commandes, y compris des constructeurs,
18:01nous permettent également d'avoir un marché du véhicule électrique
18:05secondaire, ce qui n'existe pas encore.
18:09Permettre simple pour avoir aussi une accessibilité d'un certain
18:12nombre de véhicules pour les classes moyennes et
18:17les classes défavorisées.
18:19Nous allons déployer 500 millions d'euros sur les infrastructures
18:23de recharge, facilitera également les permis et l'accès au réseau.
18:28Je pense notamment au réseau électrique pour ce faire.
18:31Et puis, l'Europe a également décidé pour la première fois d'assumer
18:35le Made in Europe. Je le disais, c'est une révolution.
18:38Il y aura dans la loi des exigences de Made in Europe sur les batteries,
18:43sur les équipements, et tous les pays le font.
18:46Je le disais également aux élus tout à l'heure.
18:49L'Europe sort enfin de sa naïveté sur ce secteur.
18:53Je pense que c'est une bonne chose de retrouver cette question
18:57dans les plans européens.
18:59Septième point, l'Europe lance également par ce plan un paquet
19:04de batteries pour couvrir tous les aspects de cette nouvelle filière,
19:09cette nouvelle filière qui a à peu près cinq ans.
19:12Nous avons vu également un certain nombre de constructeurs
19:16faire des partenariats régionaux.
19:18C'est le cas ici, notamment avec les constructeurs de batteries,
19:22leur capacité aussi pour les constructeurs automobiles
19:25de pouvoir les assembler.
19:26Et l'objectif est assez simple, c'est de passer de moins de 20%
19:31de batteries européennes à plus de 40% dans les achats européens.
19:37Et donc les fonds d'innovation et le Fonds d'innovation européen
19:40participeront à hauteur de 1,8 milliard d'euros
19:44au renforcement des gigafactories européennes.
19:47La question du soutien direct à la production est donc urgente,
19:53notamment pour les gigafactories actuelles.
19:55Et donc j'en ferai une question personnelle,
19:58je l'ai dit à la présidente, de pouvoir sauver ces gigafactories
20:02qui aujourd'hui sont dans une difficulté à la fois sur les
20:05commandes et à la fois sur les technologies de production,
20:10sur le scale-up, sur la mise à l'échelle de la production.
20:15Ils demandent encore un accompagnement et c'est aussi
20:17la responsabilité de l'Union européenne qui a lancé ces filières
20:20de pouvoir venir dans cette question de production,
20:23pouvoir les aider.
20:25Mais qui dit batterie dit aussi matière première,
20:28le lithium, le cobalt, le manganèse.
20:31Nous réouvrirons en tout cas probablement des mines en Europe
20:36d'ici quelques années et nous signerons de nouveaux accords
20:40pour diversifier l'approvisionnement en matières premières.
20:44Nous créerons des stocks stratégiques et nous garantirons
20:47également que la black mass, la black mass étant le déchet
20:52de la batterie et la réutilisation de la batterie
20:56puisse être recyclée en Europe.
21:00Aujourd'hui, nous envoyons l'ensemble de cette black mass
21:05à travers le monde, elle est recyclée,
21:08retraitée et souvent la matière première nous est renvoyée
21:11pour une nouvelle utilisation.
21:14Il y a une filière à construire, il faut créer aussi les conditions
21:17de sa compétitivité et donc créer de la demande.
21:21Et nous avons dans notre responsabilité,
21:24la responsabilité de créer cette filière du recyclage de la batterie
21:29avec toutes les conditions évidemment de sécurité,
21:31mais aussi toutes les conditions de compétitivité qui sont dues.
21:34On aura l'occasion d'en reparler puisque la Commission européenne
21:38se propose de faire une grande révision des marchés publics
21:42et donc d'introduire dans les clauses des marchés publics
21:46également des dimensions de recyclage made in Europe,
21:49notamment sur la batterie électrique et son recyclage
21:52pour pouvoir justement apporter à cette nouvelle filière
21:56que nous souhaitons voir naître en Europe,
21:59les conditions de la demande.
22:01Concernant la concurrence déloyale, l'Europe a déjà agi avec vigueur
22:06contre les subventions d'États chinoises qui ont artificiellement
22:11favorisé en quelque sorte les constructeurs chinois.
22:14L'Europe doit aussi en finir avec sa naïveté sur les investissements
22:19et oui, l'Europe a besoin d'investissements,
22:22mais surtout d'investissements de qualité.
22:25Et nous ferons désormais des conditions à ces investissements.
22:31Nous donnerons des conditions, notamment en termes de
22:33transferts de technologie, de transferts de propriétés.
22:37Donc il faut que ces investissements aient de la valeur ajoutée.
22:40Et nous, Européens, nous sommes un tissu industriel.
22:43Cette valeur ajoutée, elle doit à un moment donné être
22:47discutée dans la capacité des entreprises étrangères à venir
22:53opérer sur le territoire européen, soit en transfert de technologie,
22:58soit en propriétés intellectuelles.
23:00Nos concurrents le font, Etats-Unis, Chine, Inde,
23:03tous demandent ces conditions pour voir produire et opérer les
23:08entreprises européennes sur leur territoire et nous proposons,
23:12avec la Commission, de sortir également de cette naïveté et de
23:16mettre ces clauses.
23:17Nous aurons besoin des Etats membres pour consolider cette
23:21proposition, mais je sais que la France est très alignée et depuis
23:26longtemps partage cette position.
23:28Enfin, car cette transition doit être aussi juste pour les travailleurs,
23:33la Commission modifiera le Fonds européen d'ajustement à la
23:37mondialisation pour qu'il bénéficie à plus d'entreprises,
23:42notamment les entreprises dans le secteur de l'automobile et toute sa
23:46filière, pour protéger au mieux les travailleurs et surtout pour
23:49garantir les formations qui sont nécessaires dans le cadre de
23:54cette transformation à l'électrique.
23:56Voilà, Mesdames et Messieurs, nous sommes tous mobilisés.
24:01Nous le devons à la fois à notre filière,
24:04à la fierté que j'évoquais en introduction,
24:07nous le devons également aux travailleurs,
24:09nous le devons à notre histoire industrielle, à l'Europe,
24:12qui sera toujours là pour construire les fondements de son
24:19industrie, puisque c'est les fondements de sa
24:21constitution politique également.
24:25Et je suis convaincu qu'avec cette période que nous vivons,
24:29qui est difficile, il y aura un certain nombre d'opportunités.
24:33Encore une fois, le marché intérieur est un
24:36formidable levier de croissance.
24:37Encore faut-il afficher les mêmes ambitions.
24:42L'objectif des Etats membres a été incroyablement ambitieux en
24:46choisissant d'appliquer presque en intégralité le rapport Draghi et
24:51le rapport l'Etat et les propositions qui ont été faites
24:54pendant la campagne des Européennes.
24:56Je souhaite qu'elles puissent se concrétiser,
24:58y compris pour cette filière.
25:01Les propositions sont sur la table.
25:02Je m'engage également et nous nous engageons également en termes
25:06de rapidité, d'effectivité, puisqu'il y a urgence pour la filière.
25:12Et j'espère pouvoir aussi compter sur l'ensemble des institutions
25:16européennes, conseils, mais également Parlement européen,
25:18pour porter ces sujets au Parlement et d'en faire en quelque sorte
25:25un sujet d'intérêt général européen.
25:28Nous avons moins besoin de débats politiques et de polémiques
25:32autour de l'électrification et de notre modèle,
25:35et plus de pragmatique économique.
25:37C'est ce que propose la Commission avec un business plan qui
25:40accompagnera l'industrie d'avenir et celle qui permettra également
25:46à nos enfants d'être fiers des voitures électriques de demain.
25:49Merci beaucoup.
25:53J'invite maintenant Monsieur le ministre à rejoindre le
25:55vice-président pour la séance de questions avec la presse.
26:05Je crois que ça marche de mon côté.
26:31Ça marche aussi ici.
26:32On peut partir, on peut y aller.
26:33Bonjour, Thaïmaz de l'AFP.
26:36Une question sur la clause de revoyure en 2026.
26:39Est-ce que ces mesures qui sont annoncées,
26:42en tout cas cette réouverture du Green Deal,
26:44ça veut dire que en 2026, la revoyure,
26:46ce sera l'occasion de faire entrer les biocarburants,
26:52d'accéder peut-être aux demandes d'autres pays que la France ?
26:58On propose d'accélérer la clause de revoyure pour une raison
27:02principale, c'est qu'il faut qu'on donne
27:03un cadre réglementaire solide, robuste et avec de la
27:07prévisibilité à l'ensemble des constructeurs et à l'ensemble
27:10de la filière.
27:12Ce que j'ai proposé au Collège des commissaires,
27:15avec le commissaire Titi Costas, c'est qu'on puisse commencer,
27:18dès 2025, à élaborer les règles et donc revoir l'ensemble
27:25des paramètres qui sont prévus dans la loi,
27:28qui nous obligent pour pouvoir prendre des décisions assez
27:31rapidement en 2026.
27:34Dans ce cadre-là, la question des e-fuels,
27:36des biocarburants se posera évidemment.
27:39La question de la neutralité technologique sur un certain
27:42nombre de points sera au coeur des discussions.
27:45Il est chouette qu'on puisse engager ce débat puisque ça nous
27:48permettra également de faire un point sur la concurrence,
27:52sur l'état du marché international,
27:54mais également sur l'état d'avancement des usines et de
28:01l'appareil industriel.
28:03Je pense que les constructeurs sont prêts,
28:05en tout cas sont demandeurs.
28:06La Commission est prête à avancer sur ce sujet et donc
28:09nous aurons l'occasion d'en discuter.
28:11Moi, je ne veux pas préempter un débat et une discussion avec
28:15les constructeurs et l'ensemble de la filière maintenant,
28:18mais comme le droit et la loi européenne nous l'obligent,
28:22d'ailleurs c'était mon prédécesseur Thierry Breton qui
28:24s'est poussé cette cause de revoyure,
28:26elle s'appliquera et on commencera plus tôt que prévu puisque
28:32la géopolitique, les questions économiques et la demande
28:37unanime de la filière est d'accélérer sur ce sujet-là.
28:42Et monsieur Deméo, que pensez-vous de cette
28:44clause de revoyure ? Que va demander Renault ?
28:47Que va demander Renault dans le cadre de cette clause de revoyure ?
28:50Nous, on va être plutôt alignés avec ce que disent nos concurrents.
28:56Je pense qu'on a toujours parlé, on a toujours dit que ce n'était
29:00pas la peine de rediscuter les objectifs, qu'il fallait y aller.
29:04D'ailleurs, la preuve, regardez les choses qu'on a faites ici,
29:10c'est la meilleure démonstration qu'on est convaincu qu'il faut y aller.
29:13Mais en même temps, comme indice, on a toujours parlé de neutralité
29:18technologique dans l'espoir que les ingénieurs puissent
29:22toujours trouver une solution.
29:25Il faut que les régulateurs nous disent où ils veulent qu'on aille,
29:29mais pas exactement comment.
29:31Et c'est ça un peu dans l'esprit, mais ça, ça fait des années qu'on le
29:33dit et je salue le fait qu'il y a une ouverture au dialogue,
29:39parce que le dialogue, c'est important.
29:40On met les problèmes sur la table, on essaye de trouver des solutions.
29:44Il faut que l'industrie européenne redevienne compétitive dans tous
29:48les domaines, même les domaines du futur.
29:50C'est très important et on est là pour travailler, pour investir.
29:54Et je pense que Douai est plutôt un symbole d'accélération,
29:58de reconversion.
30:01Albertina Torsoli de Bloomberg, la question est un peu pour tous les
30:05trois, même si le point de vue est différent.
30:09Vous avez cité les risques géopolitiques et le fait que c'est
30:12très important pour l'Europe pour être fort d'une industrie
30:15automobile très forte.
30:17Mais je dirais que le monde a un peu changé depuis vendredi dernier,
30:21avec des inquiétudes au niveau de la défense et donc un grand
30:25effort qu'il y aura pour la défense en Europe, avec probablement.
30:30Est-ce qu'il va rester à l'Union européenne de l'argent et à la
30:34France de l'argent pour le secteur automobile,
30:37vu les autres inquiétudes qu'on a aujourd'hui?
30:40J'imagine que c'est quelque chose que vous vous demandez aussi.
30:44Mais comment faut-il réfléchir à ce problème là?
30:48Et peut-être, Lucas, de votre côté,
30:49comment allez-vous continuer à dire que l'urgence,
30:52c'est aussi des incentives pour l'électrification et tout ça,
30:56quand le champ des possibles s'est un peu élargi dernièrement?
31:01Merci.
31:03Bonjour à tous.
31:05Évidemment, il y a des décisions qui seront prises dans les tout
31:07prochains jours sur l'enjeu du financement de notre effort de
31:10défense, notre base industrielle et technologique de défense,
31:13puisqu'il y a un Conseil européen exceptionnel qui a lieu demain.
31:17Dire qu'en réalité, ce que nous cherchons à faire
31:20depuis un certain nombre d'années et ce que la Commission
31:23essaye de faire avec les plans sectoriels,
31:25au fond, c'est de soutenir l'ensemble des chaînes de valeurs.
31:28Lorsqu'on prépare, comme c'est le cas d'un dialogue stratégique
31:31sur l'acier, on se donne les moyens de renforcer
31:34la chaîne de valeur de notre industrie automobile en Europe
31:37comme de l'industrie de défense.
31:38Donc, il y a une certaine cohérence dans tout ça.
31:41Il faut raisonner à l'échelle de filières entières,
31:43il faut raisonner à l'échelle de chaînes de valeurs entières.
31:45Il faut se donner les moyens de retrouver de l'autonomie
31:48stratégique avec des principes qui sont assez similaires.
31:50Le vice-président l'a dit, sortir de la naïveté en imposant
31:54des clauses de contenu local, en imposant un principe de
31:58fabriquer en Europe et de fabriquer en France,
32:00pour ce qui me concerne,
32:02faire en sorte de miser sur l'innovation,
32:04soutenir la demande.
32:05Tout ça, ce sont des principes transversaux au soutien à beaucoup
32:10de filières différentes et en particulier les filières qui sont
32:12confrontées à une compétition très dure.
32:15Les industries de base, l'automobile,
32:17qui sont aussi confrontées à des transitions.
32:19Donc, il n'y a pas au fond d'arbitrage ou de choix
32:23cornéliens à faire entre l'automobile et d'autres filières
32:27comme la défense, de mon point de vue.
32:29Juste en complément,
32:31moi, je vais quand même battre puisque dans votre question,
32:34il y a une partie de risque réel de faire du zigzag sur l'agenda
32:40de compétitivité européen parce que les priorités seraient
32:44différentes, parce qu'il faudrait aller d'un côté ou d'un autre.
32:47Donc, moi, je vais me battre pour qu'on puisse garder cet agenda.
32:50Je pense que c'est l'intention de la Commission européenne.
32:54Il ne faut pas céder sur les objectifs et vous avez besoin
32:59de prévisibilité.
33:00Par ailleurs, notre modèle économique,
33:02c'est aussi une forme de réponse à ce qui est en train de se passer
33:06au niveau international.
33:08Et donc, la force de notre modèle économique,
33:10le marché intérieur que j'évoquais de 450 millions de consommateurs,
33:15est un élément du dialogue stratégique que nous avons avec
33:18nos partenaires ou nos concurrents.
33:21La Chine, les Etats-Unis, l'Inde,
33:25ils nous respectent parce que nous pouvons consommer,
33:28parce que nous produisons, parce que nous avons des industriels
33:32qui sont capables également de faire de l'international.
33:36Donc, il n'y a pas d'incompatibilité à renforcer son modèle.
33:41Quand votre modèle est attaqué, en quelque sorte.
33:44Et puis, 3e point,
33:46j'ai envie de dire, l'argent qui sera probablement dépensé,
33:50nous avons ouvert et nous proposons, en tout cas,
33:53au Conseil européen, à la Commission,
33:55de décloisonner un certain nombre de fonds pour pouvoir
33:58acheter du matériel militaire.
34:00C'est l'annonce de la présidente ces 24 dernières heures.
34:05Ce n'est pas incompatible non plus avec une partie de la filière
34:08qui peut, sur du sous-traitant,
34:13des fournisseurs de l'automobile,
34:16peut-être même des constructeurs eux-mêmes,
34:18participer à certaines commandes dans le domaine de l'industrie de défense.
34:23En tout cas, l'Allemagne a décidé de casser toutes les règles
34:27et de mettre 500 milliards d'euros supplémentaires dans son réarmement.
34:32Et il faudra des industries également pour pouvoir faire de la logistique,
34:37produire des camions, des voitures,
34:39organiser les sous-traitants de manière différente,
34:43répondre à des appels d'offres de l'armée qui, en tout cas,
34:46demanderont à renforcer ces points précis.
34:50Et tout ça participe au renforcement également de la filière automobile.
34:55Donc, il ne faut pas avoir, je pense, d'opposition nette.
35:02La boussole, elle, est claire.
35:03Agenda de compétitivité européenne,
35:05il faut qu'on gagne en compétitivité.
35:07Il faut qu'on fasse baisser le prix des matières premières.
35:09On a décidé et on a proposé de faire de l'achat en commun de matières
35:13premières pour faire baisser le prix,
35:15comme ce qu'on avait fait sur les vaccins à un moment donné lors du Covid.
35:19La Commission propose un certain nombre d'outils pour faire descendre
35:22le prix des matières premières, gagner en compétitivité aussi.
35:25Et puis, il va falloir profiter dans ce moment de complexité des synergies,
35:31des priorités liées aux tensions géopolitiques.
35:36Et tout ça reste à coordonner.
35:39En tout cas, on sera à la Commission, là pour coordonner les choses
35:44et pour que l'industrie européenne aussi ne soit pas lésée dans les
35:48priorités qui seront faites budgétaires.
35:51Tout a déjà été dit par le vice-président et le ministre.
35:57Peut-être que je peux ajouter une chose,
36:00c'est qu'on pense que tout se fait ou peut se faire simplement
36:04parce qu'on peut injecter de l'argent public dans le système.
36:09Il n'y a pas que ça, en fait.
36:10Il y a beaucoup de situations où ça ne coûte pas de l'argent,
36:16mais en fait, ça crée du business.
36:17Quand on parle du verdissement des flottes,
36:21ça ne coûte pas de l'argent.
36:22Quand on parle de peut-être nous permettre d'installer un chargeur
36:28au lieu d'y mettre deux ou trois ans,
36:30comme c'est le cas pour des thèmes d'administration locale, etc.
36:34Et de le faire en six mois, ça, ça ne coûte pas de l'argent.
36:37Donc, il y a plein de choses qui peuvent se faire.
36:39Nous, ce qu'on recherche, c'est les conditions pour pouvoir
36:42faire du business.
36:44Je pense que le rôle que peut avoir la communauté et le
36:47gouvernement, c'est justement de coordonner,
36:49de nous aider à trouver un business case,
36:51comme le disait le ministre, sur toute la filière.
36:53Ça, c'est un travail d'équipe entre le public et le privé,
36:56et dans le privé, entre les secteurs.
36:58Et je pense que le rôle des autorités,
37:01c'est justement de nous mettre tous dans les conditions de pouvoir
37:06être compétitifs et de chacun de retrouver dans son morceau de
37:10la chaîne de la valeur un business case.
37:12Et puis, on va y aller.
37:14Une chose comme ça, on ne l'a pas décidée parce qu'il y avait
37:18des subventions publiques.
37:19Il faut être clair.
37:20Je ne veux pas vous donner les chiffres comme ça,
37:22mais je pense que c'est une fraction de l'investissement qui a été fait.
37:26Ça a créé autour du nord de la France,
37:28on a estimé que ça a entraîné quelque chose comme 20 milliards
37:32d'investissements dans cette région.
37:34Ce n'est pas de l'argent public, c'est une partie qui a été donnée.
37:38Donc, la chose la plus importante, c'est qu'on se mette d'accord.
37:41On parle business, on parle plan,
37:44parce qu'on a besoin d'un plan industriel et on va y arriver.
37:47Et la preuve, c'est que c'est possible.
37:52Bonjour, Ian Johnson de Financial Times.
37:53Merci beaucoup.
37:54Une question sur le terseillissement de la réglementation environnementale.
37:58Elle a été retardée, mais les menaces restent en place d'ici 3 ans.
38:03N'est-il pas toujours une menace à la compétitivité ?
38:06Est-ce que vous êtes confiant de pouvoir y arriver à temps ?
38:08Monsieur Demeyor, particulièrement.
38:11Merci.
38:16Il n'y aura pas de retour en arrière et de 180 degrés sur les objectifs.
38:21D'abord, parce que la décarbonation de l'économie est devenue une stratégie
38:25économique et macroéconomique pour l'Union européenne.
38:29On importe jusqu'à 600 milliards d'euros d'hydrocarbures en Europe.
38:39C'est autant que dans la balance commerciale est totalement
38:43déficitaire et c'est ces 600 milliards d'euros qu'on ne retrouve
38:47ni en emplois indirects, ni en impôts pour l'Etat,
38:52ni en TVA, ni en consommation, ni en production, ni en commande.
38:57Ces 600 milliards d'euros nets qui sont achetés pour du gaz,
39:02du pétrole, pour faire de l'essence.
39:05Donc, oui, il est urgent de pouvoir réutiliser ces 600 milliards
39:09d'euros pour la compétitivité de nos entreprises,
39:11pour l'éducation, pour la santé, parce que nous ne produisons
39:15pas de pétrole sur le territoire européen,
39:18contrairement à nos concurrents, notamment américains.
39:21Et nous avons besoin donc de produire de l'énergie sur le
39:25territoire européen qui est décarboné et donc d'où notre
39:29stratégie de décarbonation et aussi de transformation de ce secteur automobile.
39:37Donc, au-delà même, pour ceux qui ne croient pas,
39:41même si je pense qu'ils font erreur,
39:43mais pour ceux qui ne croient pas aux vertus climatiques de notre
39:49stratégie sur la biodiversité, sur la question du changement
39:54climatique, au moins qu'ils puissent croire à l'argument
39:59économique qui est rationnel.
40:01Donc, il n'y aura pas de 180 degrés sur ce sujet-là.
40:05Les objectifs resteront.
40:07Ce qu'on propose, c'est d'adapter le chemin et donc de faire
40:11gagner en flexibilité les entreprises pour éviter de se
40:16retrouver avec une application du Green Deal qui n'aille pas avec
40:21la compétitivité des entreprises.
40:25Donc, le chemin sera adapté, les flexibilités seront données,
40:29mais les objectifs resteront.
40:33Comme la question m'était posée...
40:40Monsieur le ministre, merci d'être venu.
40:41C'était un grand plaisir.
40:44Et vous êtes toujours le bienvenu, évidemment.
40:46Comme la question m'était posée, c'est clair,
40:48nous, on part toujours, même cette année,
40:50on était partis pour faire le café, comme on dit.
40:55La question, c'est à quel prix ?
40:56Et la pression que les deadlines nous donnaient,
41:00comme j'ai eu l'occasion de le dire plusieurs fois,
41:05mettait un risque de plus de 15 milliards d'amendes potentiellement
41:08sur l'industrie, alors que c'est justement le moment où il fallait
41:11mettre l'argent ici.
41:13Donc, je pense, moi, je salue cette flexibilité qui nous a été
41:19donnée par la communauté européenne.
41:21Je pense que c'est un signe de pragmatisme et je ne vois pas
41:25pourquoi on en fait un discours un peu politique, un peu dogmatique.
41:31Parce que, regardez, moi, je viens de l'entreprise.
41:33Dans les entreprises, on fait des plans à 10 ans,
41:37puis on fait un plan en moyen terme, 3-5 ans,
41:39et puis on fait le budget toutes les années.
41:41Vous savez pourquoi ?
41:42Parce que la moitié des choses qu'on a écrites dans le plan à 10 ans,
41:46ça ne marche pas.
41:47Donc, il faut avoir la capacité d'adapter,
41:50de ne pas perdre l'objectif et d'adapter tout le plan.
41:54Et c'est exactement ce que la Commission européenne a fait.
41:57Donc, moi, je ne peux que dire merci pour ça,
42:01parce que je pense que ça nous enlève des impôts
42:05totalement inutiles, alors que les ressources et l'énergie,
42:09il faut qu'on les mette dans les investissements,
42:11dans l'innovation, dans la formation des gens, etc.
42:15Donc, voilà ma réponse.
42:17Nous, on est parti pour le faire.
42:19Le faire en 3 ans au lieu de le faire en 1 an, c'est plus facile.
42:24Notamment, on va lancer encore 3 voitures cette année à Douai.
42:29Je viens d'annoncer la Twingo.
42:31On va faire les véhicules utilitaires en électrique.
42:34Et ça, ça va arriver 26, 27.
42:37Donc, évidemment, ce sera plus facile.
42:39La plus grande condition, je pense que c'est la montée en cadence
42:45dans la demande des voitures à basse émission,
42:47que ce soit hybrides, électriques, parce que les hybrides,
42:51ça nous donne la possibilité de générer de la marge qu'on peut
42:54réinvestir sur l'électrique et l'électrique dans le système européen.
42:59C'est très important parce que dans le calcul de la moyenne,
43:02ça vaut 4 voitures à combustion.
43:04Donc, il faut que les voitures électriques baissent de prix.
43:08Mais de l'autre côté, il faut qu'on voit les Européens
43:11qui sont aussi convaincus de toute cette idée.
43:13Ils commencent à acheter de plus en plus de voitures électriques.
43:16Voilà un peu l'histoire.
43:17Mais nous, on est partis pour gagner.
43:18On ne descend pas sur le terrain de jeu pour perdre, ça, c'est clair.