Le Sénégal lance la première usine en Afrique pour produire de la poudre d'oignons
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00:00Une première en Afrique de l'Ouest, une usine de déshydratation pour la production de poudre et lanières d'oignons basée à Rousbetio dans la région de Saint-Louis du Sénégal.
00:12Cette usine va créer des centaines d'emplois, mais aussi et surtout, elle peut être une solution face aux pertes post-récolte.
00:23Toute la poudre d'oignons consommée au Sénégal provient d'usines étrangères de transformation agroalimentaire, notamment de l'Inde ou de l'Egypte.
00:33Avec ces nouvelles usines, le pays compte inverser la tendance.
00:37Vous êtes ici au cœur de la première et unique usine de déshydratation d'oignons d'Afrique subsaharienne.
00:43Donc, à peu près 4000 m2 de bâtiments qui vont nous permettre de traiter chaque année à peu près 35 000 tonnes d'oignons frais et produire quasiment 4000 tonnes de poudre ou lanières pour le marché agroalimentaire sénégalais, de la sous-région et international.
00:59Cette usine va également répondre à un enjeu de souveraineté alimentaire en réduisant les importations de matières étrangères et en valorisant les productions agricoles locales.
01:07Un tour dans les entrailles de cette immense mécanique nous permet de nous rendre compte de l'ampleur de l'investissement et de l'itinéraire technique.
01:16Il nous faut par exemple 9 kilos pour avoir 1 kilo de poudre.
01:20Il y a tout un système qui permettrait de sécher les oignons avec de la vapeur produite au niveau de notre chaudière ou biomasse, quelque chose comme ça.
01:32Et cette vapeur passe par un système de radiateur et on a une ventilation qui permettrait de disséperer la chaleur à l'intérieur.
01:43Du coup, ce qui nous permettrait d'arriver à la sortie du sécheur pendant les 5 heures de séjour du produit dans le sécheur, d'arriver à 3 à 4% d'humidité à la sortie du sécheur.
01:55Si on est au maxi de notre capacité, on peut arriver jusqu'à 130 tonnes par jour.
02:01Ici, tout est contrôlé avant expédition.
02:04On contrôle la température et l'humidité de cette salle pour la conservation du produit.
02:11Avant toute expédition du produit, on attend l'avis du service qualité.
02:16Cette usine est la seule sur le continent africain et il en existe une quinzaine dans le monde.
02:23Une infrastructure de dernière génération qui utilise de l'énergie propre.
02:28Plutôt qu'utiliser du gaz ou du chuel, on va utiliser ici de la biomasse, de la balderie, donc la biomasse issue de la coproduction de la filière Rizicol.
02:39Juste les premières pièces, vous avez 120 tonnes devant vous, mais il y en a encore derrière qu'on ne voit pas.
02:44C'est une très grosse machine et c'est un investissement d'un peu plus de 2 milliards et demi, 3 milliards juste sur cette partie-là.
02:53On est sans doute une des rares ou quelques usines au Sénégal à utiliser de la biomasse agricole pour produire de l'énergie dans ces proportions-là.
03:04Un des promoteurs, ce Sénégalais bantin, le natif de Rosbetio, a voulu jouer sa partition dans le développement de sa localité et au-delà du pays.
03:15Je suis de Rosbetio. La production que nous cherchons existe à Rosbetio et environ, donc on est tombé d'accord, on l'a fait à Rosbetio.
03:25Aujourd'hui, avec la Banque mondiale et un bailleur allemand actif, nous sommes à un investissement de 22 milliards.
03:35Avec un investissement de 22 milliards de francs CFA, Assane Seck et ses partenaires veulent redonner le sourire aux producteurs
03:43et rendre la filière plus compétitive en réglant définitivement la lancinante question des pertes post-récolte.
03:51Nous allons travailler avec ces usines avec 15 000 producteurs et chaque producteur peut-être peut compter dans son sein 30 à 40 personnes.
04:01On peut multiplier. Qu'est-ce que nous allons faire ? Si aujourd'hui le Sénégal fait 400 000 tonnes d'oignons et qu'on dit qu'il y a 15 000 tonnes qui vont pourrir,
04:13nous savons qu'aujourd'hui nous allons prendre au moins, pas moins de 50 000 tonnes que nous allons prendre, mais que nous allons déshydrater
04:23et que nous allons faire en poudre d'oignons qu'on peut conserver deux ans.
04:28Satisfaction et fierté restent aujourd'hui les sentiments les mieux partagés à travers tout le Wallo.
04:35L'usine est déjà une fierté pour nous, Wallo Wallo, qui cultivons l'oignon.
04:41Toutes nos récoltes invendues finissaient par pourrir car on ne savait pas quoi en faire.
04:47Après des tests concluants, les responsables veulent démarrer les opérations vers la mi-mars.
04:53Ils souhaitent que le chef de l'État leur fasse l'honneur de l'inauguration officielle.
04:58Nous voulons au 15 mars démarrer cette usine, c'est ça notre souhait le plus ardent, mais nous ne voulons pas le faire sans l'État du Sénégal.
05:06Quand un territoire a la chance et l'opportunité d'avoir une usine comme ça implantée chez lui, il faut maintenant qu'il puisse en tirer partie
05:16et tous les acteurs seront nécessaires pour la bonne réussite de cette entreprise.
05:23L'oignon est la première culture maraîchère du Sénégal. Elle occupe plus de 5000 hectares.
05:29Sa production annuelle s'élève en moyenne à 400 000 tonnes.
05:34Et l'oignon, industriellement transformé, aura un impact majeur sur l'économie nationale.