Dans 180 Minutes Info, l’essayiste Sabrina Medjebeur est revenue sur l’agression de Bryan, roué de coups à Cannes, indiquant que «nous sommes aujourd’hui confrontés au risque de mourir ou d’être détruit à vie pour un mauvais regard».
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00:00Oui absolument, nous vivons désormais, et même depuis de nombreuses années, dans ce qu'appelait Laurent Bertolle, la France orange mécanique,
00:09c'est-à-dire qu'une société qui finalement n'est plus une société, nous vivons en dissociété entre les honnêtes gens qui se lèvent, qui travaillent,
00:18qui payent des impôts, qui n'aspirent qu'à une chose, vivre en sécurité, cette fameuse société de voisinage que rappelle Philippe Devilliers,
00:26face à cela, ou côte à côte, comme le rappelait Gérard Collomb, nous vivons avec des individus qui, comme le rappelait Amaury-Brelay,
00:35jouissent d'une impunité judiciaire qui est liée évidemment à une idéologie, qui est liée à des procédures pénales qui ne sont plus du tout à la mesure des enjeux,
00:46c'est-à-dire la réalité clinique de la violence endémique de la société.
00:51Nous sommes aujourd'hui habitués à des délinquants de ce type chevronnés, c'est-à-dire multifichés avec des antécédents judiciaires, multicondamnés,
00:59qui pour un regard, une cigarette, une fille qui porte une petite jupe dans un métro ou dans la rue, dans nos villes, dans nos campagnes, la nuit, le jour,
01:10nous sommes aujourd'hui confrontés à un risque de mourir pour un mauvais regard ou à défaut de mourir, d'être détruits à vie.
01:18Et je rappelle, comme le signale le docteur Maurice Berger, que la justice, précisément dans son aménagement des peines, lui qui travaille en CER et en CEF,
01:27il est face aux délinquants mais face aux victimes, et il le répète sans cesse, c'est-à-dire que la justice oublie la victime,
01:34il travaille dans l'appareillage fonctionnel de ces personnes qui sont détruites physiquement pour très longtemps.
01:40Eh bien, il le dit, la justice ne prend pas assez en considération le statut de la victime, elle devrait regarder la victime et réagir en conséquence
01:48et non pas protéger le délinquant, notamment avec cette politique d'aménagement des peines.