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Dans son édito du 25/02/2025, Thomas Bonnet revient sur la politique à deux vitesses menée par le président français Emmanuel Macron, en déplacement à Washington, pour rencontrer son homologue américain, Donald Trump.

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00:00L'édito politique de Thomas Bonnet, Emmanuel Macron était hier à Washington pour une rencontre avec Donald Trump, qui était très attendue, il faut le dire.
00:08Vous souhaitiez revenir sur les images de ce voyage et les leçons à en tirer.
00:12Oui, quand les portes sont ouvertes sur le début de l'entretien entre les deux présidents, les caméras ont montré deux hommes sur de larges chaises jaunes dans le bureau ovale de la Maison Blanche.
00:22Donald Trump, campé au fond de son siège, comme sur ses positions, et à ses côtés Emmanuel Macron, bondissant, tactile à l'excès, comme pour combler l'espace qui le sépare de son hôte du jour, espace tant géographique que diplomatique.
00:35Le président américain monopolise la parole avant de concéder à son homologue français quelques réponses dans la langue de Molière, comme s'il donnait un assentiment à son invité du jour qui veut incarner le leadership en Europe.
00:46Car au fond, cette visite ne sert que des intérêts particuliers. Trump se veut en faiseur de paix, se débarrasser au plus vite du dossier ukrainien et se concentrer sur la Chine.
00:55Macron, lui, vient chercher sur la scène internationale ce qu'il n'a plus dans son pays.
00:59L'espace de quelques instants face à Trump, il est le jeune président de 2017 à qui tout sourit et à l'avenir rempli de promesses.
01:07Et la teneur des discussions montre une nouvelle fois que la diplomatie n'obéit qu'à une seule règle.
01:11Oui, celle du rapport de force, je n'invente rien, de Thucydide à De Gaulle en passant par Sun Tzu, la mécanique des puissances a toujours été documentée.
01:19Même Trump, dans son art of the deal, explique sa façon de faire, taper fort pour ensuite négocier.
01:24Emmanuel Macron le sait pertinemment et en a déjà fait la démonstration hier encore, il explique pourquoi il faut être fort face à Poutine.
01:31Comment donc expliquer qu'il n'applique pas avec d'autres cette doctrine ?
01:35Il explique pourquoi la France ne durcit pas le ton avec les pays qui insultent sa mémoire et utilisent l'immigration comme une arme de déstabilisation.
01:42Alors j'entends déjà les diplomates du Quai d'Orsay balayer cet argumentaire, invoquer les stratégies différenciées selon les pays.
01:48Alors toutes les situations ne se valent pas, certes, mais ce que je sais c'est que pour être respecté, un pays doit faire œuvre de sa puissance.
01:54Donald Trump d'ailleurs a montré l'exemple dans son rapport de force avec la Colombie.
01:58Il ne s'agit pas de dire qu'il faut faire avec l'Algérie ce que nous faisons avec la Russie.
02:02Il s'agit de dire que si nous sommes capables de nous ériger en puissance incontournable sur le dossier de la guerre en Ukraine,
02:08nous devons être capables de défendre nos intérêts face au régime algérien et faire pression pour la libération d'un ressortissant français,
02:14mais aussi sur les dossiers d'immigration.
02:17C'est d'ailleurs ce que recommande Bruno Rotailleau, changer de braquet, imposer le rapport de force.
02:22Il n'est pas entendu à ce stade par l'Elysée.
02:25Alors pour faire passer le message, j'ai une idée pour le ministre de l'Intérieur.
02:29Peut-être devrait-il prendre son téléphone, se filmer et dire le point serré au président de la République, en le tutoyant ou pas, ça le regarde.
02:36M. Macron, vous n'allez pas vous laisser faire par M. Théboune.
02:40Ce n'est pas vous, ça ne vous ressemble pas.

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