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L'effort en matière de défense qui sera nécessaire en Europe pour accompagner une éventuelle paix en Ukraine "aura des conséquences pour nos finances publiques", a prévenu la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas, annonçant un débat au Parlement "début mars". Les explications avec Guillaume Paul, journaliste BFM Business

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Transcription
00:00Bonjour Guillaume, on sait qu'Emmanuel Macron va donc parler de l'Ukraine notamment, il est arrivé à la Maison-Blanche là actuellement avec Donald Trump tout à l'heure.
00:07Dans le même temps, on sent que le gouvernement français, Guillaume, commence tout doucement à préparer l'opinion, nous les français, à un véritable effort de guerre.
00:13Ça sera notamment un effort financier ?
00:15Oui, c'est-à-dire qu'il y a eu beaucoup de déclarations de quelques ministres depuis quelques jours qui prennent de moins en moins de pincettes en fait pour nous dire qu'il va falloir trouver de l'argent très très vite
00:25si on veut redevenir un petit peu plus autonome sur le plan de la défense, pour acheter du matériel, des avions de chasse, tout ce que vous voulez, pour faire face à la menace existentielle de la Russie.
00:34Là, c'était le propos d'Emmanuel Macron jeudi dernier à la télévision et que ces efforts seront tout sauf un dollar.
00:40Alors, on ne part pas de zéro, le budget de la défense en France, vous savez, c'était un peu plus de 50 milliards d'euros l'an dernier, ça correspond à 2,1% de notre richesse nationale.
00:50Alors pourquoi je vous dis ça ? Parce que vous savez, c'est quelque chose qu'on a déjà expliqué ici, c'est que...
00:53Et ce que Donald Trump explique souvent aussi.
00:55Et ce que Donald Trump répète en boucle depuis des années, c'est que chaque pays de l'OTAN doit consacrer au moins 2% de sa richesse aux dépenses de défense.
01:03Sauf que Trump dit depuis des années effectivement, c'est pas assez, l'Amérique fait le gros de l'effort, donc chacun va devoir faire plus, sinon, moi, Donald Trump, les Etats-Unis nous retirons.
01:13Est-ce qu'il le fera ou pas ? On ne sait pas. En tout cas, nous, on se sent obligés de réagir.
01:16Et donc, dépenser plus pour la défense, on se dit que pour nous, les Français, avec la crise qu'on a connue budgétaire, c'est un vrai défi.
01:22Oui, c'est un vrai défi. Parce que si demain, je vous dis qu'on consacre non plus 2, mais 3% de notre richesse à la défense nationale, vous allez me dire, bon bah 2 à 3%, c'est anecdotique.
01:31Non, c'est pas anecdotique. Ça fait un point de PIB supplémentaire. Et vous savez ce que ça représente ? Un point de PIB, ça représente 30 milliards d'euros supplémentaires.
01:3930 milliards d'euros, est-ce qu'on les sort comme ça ? Non. Vous avez vu le psychodrame du dernier budget.
01:43Est-ce qu'on les emprunte en plan sur les marchés ? Non. On a les agences de notation qui nous regardent.
01:47Donc, il va falloir se débrouiller, nous-mêmes, Français, avec nous-mêmes, peut-être avec l'aide des Européens, mais surtout dépenser moins, faire des économies.
01:56Et quand vous entendez Éric Lombard, vendredi matin, qui dit qu'il faudra travailler plus, Amélie de Montchalin qui dit qu'il faudra faire à des choix et rien n'est gratuit, vous comprenez qu'on a changé d'époque, finalement, tout simplement.
02:06Et que l'heure va certainement être, clairement, aux grosses économies, non ?
02:09Les grosses économies, oui. C'est tout simplement les réformes structurelles qu'on aurait dû faire, qu'on aurait pu étaler sur quelques années, qu'il va falloir faire très très vite.
02:16C'est-à-dire réforme de l'État, rationalisation de la dépense publique, rationalisation du millefeuille administratif. Je vous parlais des dépenses publiques et des dépenses sociales.
02:24Est-ce qu'on va pouvoir s'offrir le luxe, là, comme c'était prévu, de rouvrir le débat sur les retraites ?
02:28Ou est-ce qu'on va dire que, de toute façon, ça sera 64 ans et qu'il n'y aura pas d'autre solution ?
02:32Il y a de grosses économies à faire et ça sera très très difficile à faire passer dans l'opinion.
02:37Ça sera difficile à faire passer, de toute façon, un, parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée, deux, parce qu'on est à deux ans d'une élection présidentielle,
02:43et qu'en général, ce n'est pas à deux ans d'une élection présidentielle que vous commencez à serrer les vis budgétairement.
02:47Peut-être que l'urgence va nous y contraindre, malheureusement.
02:49Merci beaucoup, Guillaume.

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