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Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:05On a tous en tête l'image du film Mission Palme d'Or à Cannes quand même en 86,
00:10une magnifique image de missionnaire ou encore l'image d'Epinal du missionnaire barbu en Afrique.
00:16Mais cette grande époque des missions est-elle encore une réalité aujourd'hui
00:20à l'heure du manque de vocation de prêtres et de religieux
00:23et surtout pourquoi l'Église ne peut-elle se passer de missionnaire,
00:26y compris d'ailleurs dans des pays de vieille chrétienté comme la France.
00:30De tout cela nous allons parler dans Enquête d'Esprit avec nos invités
00:34dans un instant pour cette émission qui est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:50Et juste avant les informations religieuses de la semaine, avec vous Somaïa Labidi.
00:54Bonjour, merci d'être avec nous.
00:56Une semaine qui a été marquée où tous les yeux ont été braqués vers le Vatican.
01:00Bonjour Aymeric, bonjour à tous.
01:02Absolument l'état de santé du pape François qui inquiète de nombreux fidèles à travers le monde.
01:07Le souverain pontife âgé de 88 ans a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome le 14 février dernier.
01:13Quatrième hospitalisation pour lui depuis 2021.
01:17Il était cette semaine au cœur des prières de nombreux catholiques.
01:20Tancrede Lihotel.
01:23Au pied de la statue du pape Jean-Paul II, devant l'hôpital Gemelli où est entré le pape François le 14 février,
01:29de nombreux bouquets de fleurs et bougies ont été déposés.
01:32De nombreux fidèles sont venus ici se recueillir, comme Michaela, une professeure venue avec ses élèves.
01:39Nous avons décidé de faire cette marche pour prier pour le pape François.
01:42Une personne qui nous tient tant à cœur.
01:44Une personne qui n'est pas seulement le chef de notre église.
01:47C'est une personne extraordinaire à tous égards.
01:49Si un élan de prière a parcouru le monde entier, les églises latino-américaines et espagnoles ont été particulièrement mobilisées.
01:55En France également, la santé du souverain pontife a inquiété les fidèles.
01:59C'est inquiétant quand même. On a peur pour lui.
02:03Mais bon, oui, on prie pour lui, bien sûr.
02:06On espère qu'il va se rétablir et qu'il va continuer.
02:09Plusieurs personnalités politiques ont également manifesté leur soutien au pape François.
02:13Georgia Meloni, la première ministre italienne, lui a rendu visite mercredi.
02:17J. Devance, le vice-président américain converti au catholicisme en 2019,
02:22a lui aussi lancé un appel à prier pour le souverain pontife,
02:25malgré les tensions entre le Vatican et les États-Unis quant à l'accueil à réserver aux migrants.
02:30Prions tous pour le pape François qui semble avoir de sérieux problèmes de santé.
02:34Le président brésilien Lula a également assuré le pape de son soutien.
02:38Et hier, 22 février, était célébrée la fête de la chair de Saint-Pierre,
02:42le premier pape et qui marque son autorité.
02:45Une figure qui fascine bien au-delà de l'église catholique.
02:48Les explications de Constantin de Vergèle.
02:51François est le 266ème pape de l'église catholique.
02:54Cela veut dire que si l'on remonte la lignée, on arrive à l'apôtre Saint-Pierre,
02:58qui était le premier des papes au premier siècle, juste après la mort de Jésus-Christ.
03:03Le pape, c'est donc le chef visible de l'église.
03:06Et en ce sens, c'est une figure qui fascine puisque l'église,
03:09c'est une institution qui a 2000 ans et qui a traversé les cultures et les sociétés.
03:13Et il faut aussi dire que l'église est forte d'un milliard 400 millions de fidèles.
03:19Enfin, je pense qu'il faut peut-être voir dans cet attachement à la figure du pape
03:24une certaine forme de permanence de l'histoire chrétienne de la France.
03:28Puisque bien que nous vivions dans un pays, dans une société qui est sécularisée,
03:33l'attachement, l'attention portée par les médias à l'égard de la santé du pape François
03:39ces derniers jours, montre sans doute qu'il y a toujours une forme d'attachement
03:43vis-à-vis de cette histoire chrétienne.
03:46Direction la Birmanie à présent.
03:48Le 14 février, un prêtre a été brutalement assassiné par un groupe armé
03:52dans sa paroisse Notre-Dame-de-Lourdes, dans le diocèse de Mandalay.
03:56Il s'agit du père Donald Martin Wynne, âgé de 44 ans.
04:00Selon l'agence FIDES, il a été frappé de plusieurs coups de couteau.
04:04Il est le premier prêtre catholique à être tué en Birmanie
04:07depuis le début de la guerre civile en 2021.
04:10Plus de 5000 personnes étaient présentes pour ses funérailles.
04:14Protéger les chrétiens en Syrie, c'est ce qu'ont demandé les évêques européens
04:19à l'Union européenne dans un communiqué ce mercredi.
04:22Ils demandent des mesures concrètes en pointant du doigt les menaces contre les chrétiens.
04:27L'archevêque syriac catholique de Homs indique que depuis la mise en place du nouveau gouvernement,
04:32plusieurs jeunes chrétiens ont été menacés et torturés dans la rue
04:35pour les forcer à abjurer leur foi.
04:39Et puis on termine avec la venue récente sur l'île de beauté du peuple françois
04:44qui avait salué un modèle unique d'équilibre entre religieux et laïcité
04:49porté par une piété populaire profondément racinée.
04:52C'est cet esprit d'entraide qui se mobilise aujourd'hui
04:55pour sauver le couvent Saint-François de Kechia à Castifao en Haute-Corse,
05:00un témoin précieux de l'histoire insulaire menacée de ruines.
05:03Reportage de notre correspondante sur place, Cristina Luzzi.
05:07Au cœur de Castifao, le couvent Saint-François, symbole de l'histoire de la Corse, est en péril.
05:12Plus d'un million d'euros de travaux sont nécessaires,
05:15mais un manque de 240 000 euros empêche le début du chantier,
05:18comme l'explique François Orsigny, maire de la commune.
05:21Ça fait trois ans que nous sommes au chevet de ce couvent,
05:24puisqu'il menace de tomber en ruines.
05:26Malheureusement, nous touchons du doigt les difficultés que nous avons dans les communes,
05:30du rural au profond.
05:31Nous n'avons pas de moyens financiers et nous n'avons pas de moyens techniques.
05:35Ce couvent reflète l'histoire et l'attachement de la Corse
05:38à son patrimoine spirituel et culturel.
05:40Il a traversé les grands bouleversements de l'île,
05:43comme le souligne Antoine Noble-Marquigne, historien local.
05:47C'est un témoin précieux, dans la mesure où il embrasse
05:51une grande partie des grands événements qui ont traversé la Corse,
05:55de ceux qui ont porté des propositions importantes,
05:59sans pied aux gours, à la moitié du XVIe siècle,
06:04et ensuite, et peut-être surtout, Pascal Paul,
06:08dans le contexte des révolutions de Corse, au XVIIIe siècle.
06:13Je crois que ça serait considéré comme une réelle catastrophe
06:17et peut-être même l'image d'un séisme très profond
06:23si demain le fronton tombait,
06:26parce que derrière la chute du fronton,
06:29se jouerait la chute d'une histoire.
06:32Pour le coup, le début probablement d'une autre,
06:36mais d'une toute autre histoire.
06:38Un appel au don a été lancé pour sauver cet édifice.
06:41Au-delà des croyances, il s'agit d'unir les efforts
06:44pour préserver ce pan d'histoire
06:46et transmettre ce patrimoine unique aux générations futures.
06:50Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité de la semaine, Emeric.
06:53Merci beaucoup, Somaya Labidi, pour ces informations d'Enquête d'Esprit.
06:57Aujourd'hui, nous parlons de la mission de l'Église
06:59et des missionnaires dans le monde, et aussi en France,
07:02parce qu'effectivement, notre vieux pays déchristianisé,
07:05on a sans doute bien besoin.
07:07On en parle avec Don Jean-Yves Urvoa.
07:09Bonjour.
07:10Merci d'être avec nous.
07:11Vous êtes prêtre de la communauté Saint-Martin
07:13et actuellement missionnaire à Cuba,
07:15aussi curé de la cathédrale de Cienfuegos.
07:18C'est à Cuba, donc au sud de l'île.
07:20Et vous avez auparavant été curé à Arles,
07:22donc dans le sud de la France.
07:23Vous avez cette double expérience qui nous sera utile,
07:25justement, pour parler de la mission.
07:27Et puis, le père Jean-François Thomas est avec nous.
07:29Bonjour, mon père.
07:30Vous êtes jésuite.
07:31Vous appartenez donc à un corps missionnaire d'élite
07:34au sein de l'Église, créé historiquement pour cela.
07:37Vous nous l'expliquerez.
07:38Vous avez aussi passé 15 ans comme missionnaire aux Philippines
07:41et vous participez régulièrement sur cette antenne de CNews
07:44à l'émission des Belles Figures de l'Histoire,
07:46où vous prodiguez justement vos analyses historiques et spirituelles
07:49dans la tradition jésuite, là encore.
07:51Et vous êtes l'auteur d'un ouvrage sur la France,
07:53justement, sur l'âme de la France.
07:55La France en son âme.
07:56C'est publié chez Via Romana, qui vient de sortir.
07:58Blandine de Fougerou est avec nous.
08:00Bonjour, madame.
08:01Merci d'être avec nous.
08:02Vous êtes responsable d'un groupe Famicio.
08:03Alors, Famicio, vous nous expliquerez.
08:05C'est une expérience missionnaire nouvelle en France.
08:07En famille, également.
08:09Et notamment dans les zones rurales.
08:11Je précise aussi que vous avez 6 enfants de 25 à 16 ans.
08:14Et c'est important, justement, dans cette expérience.
08:16Et puis, Véronique Jacquier est avec nous.
08:18Bonjour, Véronique.
08:19Bonjour, Emeric.
08:20Bonjour à tous.
08:21Vous nous parlerez de la figure d'un grand missionnaire,
08:23peut-être un des plus grands.
08:24Le saint patron des missions, en tout cas.
08:26Saint François-Xavier, un grand jésuite également.
08:28Donc, voilà.
08:29Il nous expliquera, enfin, vous nous expliquerez
08:31comment est-ce qu'il peut être un modèle pour aujourd'hui.
08:34Alors, la mission aujourd'hui, dont Jean-Yves Hurvoy,
08:37je commence par vous, puisque vous avez fondé
08:39cette mission à Cuba.
08:41Pourquoi est-ce qu'on veut être missionnaire
08:43ailleurs qu'en France ?
08:45Est-ce qu'il y a un attrait pour la mission à l'étranger ?
08:47Certainement, dans tous nos appels.
08:50À la fois le bon Dieu appelle, mais ça correspond aussi
08:53à quelque chose qui est dans le cœur
08:55de celui qui est appelé.
08:57Il me semble, moi, dans mon histoire personnelle,
09:00que j'ai toujours été plutôt désireux
09:03de vivre une grande aventure,
09:05celle du sacerdoce en l'occurrence.
09:08Et d'un autre côté, ça correspond aussi, je pense,
09:12à la vocation missionnaire de la France,
09:15qui n'est pas seulement à reléguer dans l'histoire,
09:19par exemple, du XIXe siècle,
09:21où la moitié des missionnaires dans le monde
09:24étaient français, mais appartient à l'âme de la France.
09:30Selon l'expression employée aussi par mon confrère.
09:34Père Jean-François Thomas, justement,
09:36je le disais en préambule, vous êtes jésuite.
09:38Historiquement, les jésuites ont été formés
09:40pour être des missionnaires, des missionnaires d'élite.
09:43Quel était l'esprit de leur création ?
09:45Lorsque saint Ignace de Loyola a fondé la Compagnie de Jésus,
09:48il avançait un peu dans le brouillard.
09:51Il n'avait pas une idée préconçue à l'origine.
09:54Et c'est simplement en voyant les besoins
09:57sur le terrain, très rapidement, qu'il a compris
10:00que la meilleure façon de servir l'Église,
10:03c'était de se mettre à la disposition du souverain pontife.
10:06Et lorsqu'il a décidé qu'il y aurait un vœu spécial,
10:10un quatrième vœu d'obéissance au souverain pontife,
10:14le but, c'est la mission.
10:16Ce n'est pas l'obéissance aveugle comme un cadavre.
10:20Non, c'est l'obéissance pour répondre aux besoins de l'Église
10:24parce que c'est le souverain pontife qui connaît le mieux
10:27quels sont ses besoins.
10:29D'où, dès l'origine de la Compagnie de Jésus,
10:32un envoi des jésuites, à partir de ce que demandaient
10:35les papes successifs, dans différentes parties du monde,
10:38mais également en Europe, pour répondre notamment
10:41aux défis de l'hérésie protestante.
10:44On le verra, ça s'est beaucoup illustré.
10:46Les jésuites se sont beaucoup illustrés dans l'enseignement.
10:49On en reparlera.
10:50Blandine de Fougerot, est-ce que vous considérez
10:52comme missionnaire ?
10:53Parce que vous ne correspondez pas forcément à l'image
10:56qu'on s'en fait habituellement.
10:58Et puis, peut-être deuxième question,
11:00est-ce que finalement, on a l'impression que c'est gratifiant
11:03quand on est missionnaire à l'étranger,
11:05mais être missionnaire en France,
11:06est-ce que ce n'est pas plus difficile ?
11:08Comment vous voyez les choses ?
11:09Oui, c'est vrai que toutes ces expériences missionnaires
11:12assez extraordinaires, on se sent bien petit et fragile,
11:14mais malgré tout, je pense que je suis appelée
11:18et nous sommes tous appelés, en tant que baptisés,
11:21à être missionnaire.
11:23Et je crois vraiment que cette expérience à Famitio
11:27est très belle puisqu'elle nous permet d'être ajustés
11:30à notre vocation à la fois de baptisé,
11:34mais aussi de parent.
11:36Puisque nous partons en famille,
11:38donc en fait, on ne largue pas nos enfants
11:39pendant les vacances, on est avec eux.
11:41Et on peut être missionnaire là où on est.
11:44Je pense que le Seigneur nous appelle,
11:45quel que soit notre état de vie,
11:47avec nos talents, nos fragilités aussi.
11:50On va voir comment tout à l'heure, bien sûr.
11:51Auparavant, on va partir quand même à Cuba avec vous,
11:54dans Jean-Yves Urboa, parce que,
11:56en quoi consiste finalement la mission,
11:59être missionnaire dans cette île, dans ce pays,
12:02dont on sait qu'il a été marqué,
12:04qu'il est encore marqué par le communisme,
12:06avec Fidel Castro et tous ceux qui suivent,
12:09et par conséquent, avec une liberté religieuse
12:12sous surveillance d'une certaine manière.
12:14Oui, certainement.
12:15On dit avec humour, les Cubains ont de l'humour,
12:18que là où deux ou trois sont réunis,
12:20la sécurité d'état est au milieu d'eux.
12:23Donc il y a cet aspect-là.
12:25Je dirais que c'est la mission comme partout ailleurs.
12:28Pour moi, c'est ma huitième paroisse,
12:30ma huitième mission comme prêtre.
12:32Et les fondamentaux sont là,
12:34c'est-à-dire donner le Christ aux âmes
12:37qui nous sont confiées.
12:39En l'occurrence, la Sienne-Fuego,
12:40c'est une paroisse, c'est la paroisse cathédrale,
12:42n'avait pas de curé, de prêtre présent depuis six ans.
12:46Donc on est le fruit d'un appel de la prière,
12:49de l'intercession de ses fidèles
12:51pour avoir des prêtres pour leur donner le Christ.
12:55Mais ensuite, bien sûr, ça se décline
12:57dans une situation particulière,
12:59celle de Cuba, plus même que la question,
13:02je dirais, de l'idéologie communiste qui perdure.
13:05C'est un pays en déliquescence.
13:09Il s'effondre.
13:11Voilà.
13:12Mais qu'il n'en finit pas de mourir
13:15parce que par un certain nombre de moyens,
13:20le régime tient encore, malgré tout,
13:24au détriment de la population.
13:27Vous sentez une soif des fidèles ?
13:29Oui.
13:30Une soif spirituelle ?
13:31Ce qui est consolant pour un missionnaire à Cuba,
13:35c'est que si c'est un pays qui a un taux de pratique
13:38à peu près égal au nôtre en France,
13:42donc assez minime,
13:44et un pays aussi qui, depuis 60 ans,
13:48apprend à l'école l'athéisme
13:51et la philosophie marxiste-léniniste,
13:54il n'empêche, à la grande différence peut-être
13:57d'une mentalité plus européenne,
14:00que l'âme du Cubain reste religieuse.
14:03Et donc, le prêtre est vu comme un homme de Dieu.
14:07L'Église aussi est vue comme un point de repère
14:10dans un monde où tout est un peu à volo.
14:14C'est peut-être une différence avec la France,
14:17on en parlera tout à l'heure.
14:19Oui.
14:20Est-ce que ça veut dire qu'on gagne plus facilement
14:23les âmes qu'en France ?
14:25Ou peut-être qu'il y a une tiédeur et un confort
14:28qui font que c'est plus compliqué ?
14:30En France ?
14:31Non, à Cuba.
14:32Est-ce que c'est plus facile ?
14:34Ah, le confort du missionnaire.
14:36Non, parce qu'on est stimulé dans la vie
14:39très compliquée, quotidienne.
14:42Et finalement, la relation pastorale du fidèle
14:46qui demande la consolation de la présence de Dieu
14:51et de la grâce et des sacrements,
14:53stimule pour la mission.
14:57Père Thomas, vous avez été missionnaire en Roumanie,
15:01pays également marqué par le communisme.
15:03Vous avez pu constater comment cette idéologie
15:06fait obstacle justement à l'évangélisation
15:09et au travail des missionnaires ?
15:11La situation de la Roumanie était très particulière.
15:14Le communisme avait été particulièrement dur
15:17pendant plus de 40 ans.
15:20Et les chrétiens ont eu des sorts différents.
15:25La majorité des Roumains sont orthodoxes.
15:28Donc l'Église orthodoxe avait été favorisée
15:31d'une certaine façon, à condition évidemment
15:34de collaborer avec le régime.
15:36Et c'est surtout l'Église gréco-catholique
15:38qui avait souffert en étant totalement supprimée,
15:41intégrée de force dans l'Église orthodoxe.
15:44Tous les évêques gréco-catholiques mourant en prison,
15:47tous les prêtres refusant de passer à l'orthodoxie
15:51étant emprisonnés ou mourant en prison.
15:54Donc lorsque j'ai été envoyé là-bas,
15:56c'était juste après la chute de Ceausescu.
16:01C'était pour participer à la reconstruction
16:04de la province jésuite de la Roumanie.
16:06Les conditions étaient très difficiles.
16:09Mais le tissu demeurait chrétien malgré tout.
16:12Avec une hostilité qui ne venait pas tant du communisme
16:17mais qui provenait plutôt de l'orthodoxie.
16:21La concurrence entre catholique et orthodoxe.
16:25Parlons de cette grande figure,
16:28Saint-Patron des missionnaires,
16:30Saint-François-Xavier, un jésuite.
16:32Et comment a-t-il interpellé les occidentaux ?
16:38C'était à l'époque, mais c'est valable pour aujourd'hui,
16:41sur la nécessité d'être missionnaire.
16:43Saint-François-Xavier, c'est le géant de la mission.
16:46Un des milliers de kilomètres parcourus,
16:48des millions de vies transformées
16:50de l'Inde jusqu'au Japon en passant par l'actuelle Malaisie.
16:53Le jésuite a affronté d'innombrables dangers
16:57en allant jusqu'à évangéliser des îles
17:00où il risquait sa vie au milieu des populations cannibales.
17:03On a du mal à imaginer aujourd'hui.
17:05Il mourra aux portes de la Chine le 2 décembre 1552,
17:09à seulement 46 ans.
17:11Son corps sera ramené à Goa, en Inde,
17:13où il est toujours vénéré par les fidèles.
17:15Son moteur, parce qu'il a fait preuve d'un zèle extraordinaire,
17:19c'est l'amour du Christ, mort sur la croix
17:22pour sauver tous les hommes.
17:24C'est à ça qu'il pense quand il se lève le matin
17:26et qu'il va évangéliser des pêcheurs dans la baie de Malacca,
17:30des pauvres pêcheurs complètement analphabètes.
17:32Je viens leur apporter le Christ, je leur enseigne le crédo,
17:35le Notre Père, le Je vous salue Marie,
17:37les dix commandements.
17:39C'était des choses très simples.
17:41Il se rend compte, quand il arrive en Inde,
17:43que la mission est immense et sa mission a du succès.
17:46Il se dit qu'il y a vraiment quelque chose à faire
17:48et il y a des millions d'âmes à contenter
17:51avec une rencontre avec le ciel.
17:54Il se demande pourquoi il est tout seul pour relever ce défi.
17:57Il écrit à son ami Saint-Ignace de Loyola,
18:00le fondateur de la Compagnie de Jésus,
18:02en fustigeant l'Europe,
18:04où tant d'hommes intelligents se perdent en futilité.
18:06Il écrit, bien des fois,
18:08il me vient à la pensée d'aller dans les universités
18:10pour crier aux hommes riches de science,
18:12combien d'âmes, par leur négligence,
18:15sont privées de la gloire céleste et vont en enfer.
18:18Il est dur, Saint-François-Xavier.
18:20Les universitaires en prennent pour leur grade.
18:22Qu'est-ce qu'ils font dans leur bureau
18:24alors qu'il y a tant d'âmes à sauver ?
18:26Et ce n'est pas tout, il écrit aussi,
18:28j'ai été prêt d'écrire à l'université de Paris
18:30que des millions de païens se feraient chrétiens
18:32si les ouvriers ne manquaient.
18:34Les ouvriers, les fameux universitaires
18:36qui se tournent toujours les pouces dans leur bureau
18:38à l'époque, au XVIe siècle.
18:40François-Xavier n'avait qu'une passion,
18:42aimer et faire connaître Jésus-Christ en ce monde
18:45et pour la vie éternelle.
18:47Attention, il était préoccupé du sort des âmes,
18:49pas seulement à Cuba pour aujourd'hui,
18:51mais pour l'au-delà.
18:53Jean-Yves Urvoa et le Père Thomas vont pouvoir nous en parler.
18:56Il nous rappelle surtout que le christianisme
18:58n'est pas une sagesse
19:00et que l'urgence de la mission est valable à toutes les époques.
19:02Père Jean-François Thomas a une réaction
19:04parce que cette interpellation de Saint-François-Xavier
19:07est rude et il faut l'entendre pour aujourd'hui aussi.
19:09Oui, c'était une interpellation
19:11faite d'abord à l'université de Paris
19:13qui était le centre intellectuel
19:15de la chrétienté à l'époque.
19:17Mais en ce qui concerne Saint-François-Xavier,
19:19et c'est plutôt encourageant pour nous tous,
19:21c'est que quand il part comme missionnaire,
19:23il est missionnaire par accident.
19:25Tout d'abord, il remplace un jésuite
19:27qui aurait dû partir à sa place
19:29lorsque le roi du Portugal demande
19:31des jésuites à Saint-Ignace de Loyola.
19:33Et lorsqu'il arrive
19:35en tant que légat pontifical
19:37en Inde,
19:39il est totalement désarmé
19:41et il n'est pas préparé.
19:43Et donc c'est vraiment providentiel,
19:45ce qui va lui être donné peu à peu.
19:47En étant vraiment ancré
19:49dans le terrain,
19:51que par morceaux,
19:53c'est vraiment une mosaïque,
19:55il va construire
19:57une véritable politique
19:59missionnaire,
20:01qui va changer également selon les pays
20:03où il va se trouver.
20:05L'exemple le plus fameux, évidemment,
20:07c'est lorsqu'il va au Japon,
20:09il va y rester deux ans,
20:11il comprend très rapidement qu'il y a une manière
20:13de procéder, et qu'il faut d'abord
20:15connaître la culture, connaître la langue
20:17pour pouvoir être
20:19accepté. Et il va comprendre aussi
20:21que la clé du Japon,
20:23en fait, ça se trouve en Chine.
20:25C'est pour ça qu'il va essayer d'entrer en Chine.
20:27Mais alors justement,
20:29ça c'était au XVIe siècle, mais aujourd'hui,
20:31encore, l'Asie, on a l'impression
20:33que c'est un continent un peu
20:35imperméable au christianisme.
20:37Il y a eu des tentatives, bien sûr,
20:39et à quelques exceptions près, on pourrait parler
20:41du Vietnam, de la Corée du Sud, des Philippines
20:43où vous avez été, que c'est
20:45un continent, encore une fois, très difficile
20:47à évangéliser pour l'Église. C'est une réalité ?
20:49Quel est votre regard là-dessus ?
20:51Alors c'est une réalité, en effet.
20:53L'Asie est très particulière. On dit souvent
20:55que l'avenir du monde se trouve en Asie.
20:57Ce n'est pas totalement faux, parce que
20:59c'est une population qui est très importante
21:01entre l'Inde, la Chine, et puis les autres
21:03pays, avec
21:05des disparités.
21:07Mais ce qui a beaucoup
21:09imprégné l'Asie, ce sont
21:11des sagesses, qui ne sont
21:13pas des religions en tant que telles,
21:15comme le confucianisme, le bouddhisme,
21:17sous toutes ses formes. Et donc
21:19ces sagesses, elles sont
21:21relativement méfiantes vis-à-vis
21:23de tout ce qui est strictement
21:25religieux. Alors il y a un aspect,
21:27évidemment, qui est transcendant,
21:29mais pas totalement. Donc
21:31annoncer un dieu
21:33unique, annoncer
21:35l'incarnation, c'est quelque
21:37chose qui est relativement
21:39étranger
21:41à ce type de mentalité.
21:43Alors, juste avant
21:45la pub, il y a quand même une question qui se pose,
21:47parce que finalement, tous les trois,
21:49vous êtes des
21:51exemples de missionnaires,
21:53et donc
21:55finalement vous n'êtes pas tellement concernés, mais on a quand même l'impression
21:57que globalement, cet élan missionnaire
21:59qui a parcouru l'histoire de l'Église,
22:01aujourd'hui, il est un petit peu tari,
22:03ou que l'Église est assez timide.
22:05On pense par exemple à des situations comme
22:07l'Algérie, où
22:09les pasteurs hésitent à
22:11donner le baptême aux musulmans qui le demandent,
22:13ça arrive. Comment
22:15on peut expliquer cette
22:17situation dont j'arrive ?
22:19Quel est votre avis là-dessus ? Sur la timidité,
22:21finalement, missionnaire, aujourd'hui,
22:23dans l'Église ?
22:25Quand on dit timidité de l'Église,
22:27je pense qu'il faut faire un petit peu le départ
22:29entre qu'est-ce que nous dit l'Église,
22:31je pense, au milieu des années 70,
22:33très
22:35imprégné par un esprit où il faut être
22:37le levain dans la pâte,
22:39il faut plus
22:41être missionnaire par le témoignage
22:43que par la parole, ce qui est...
22:45l'un ne va pas
22:47sans l'autre.
22:49Le Saint-Père,
22:51Saint-Paul VI, avait écrit sur
22:53l'évangélisation, et au cœur
22:55du document, il dit
22:57l'Église n'existe que
22:59pour évangéliser, en rappelant ce que disait
23:01Saint-Paul, malheur à moi si
23:03je n'annonce pas l'évangile.
23:05Donc, si on y regarde bien,
23:07si, l'Église
23:09a son cap bien défini.
23:11Ensuite, chacun des chrétiens,
23:13à la fois
23:15dans le clergé, mais aussi dans les fidèles,
23:17nous sommes capables de timidité,
23:19de manque d'audace,
23:21de respect humain, en disant
23:23je ne vais pas déranger, et je ne vais pas
23:25me déranger aussi, parce que
23:27c'est toujours dérangeant, bousculant,
23:29d'annoncer le Christ
23:31là où on est.
23:33Blandine de Fougereau, puis le Père Thomas, malheur à moi si je n'annonce
23:35pas l'évangile, effectivement, cette phrase de Saint-Paul,
23:37vous l'appropriez ?
23:39C'est certain, et c'est même un commandement de Jésus,
23:41allez, faites des disciples.
23:43Alors, en France, évidemment,
23:45j'ai quand même le sentiment qu'on ne risque pas grand-chose
23:47par rapport à certains pays, encore que,
23:49bon, ça dépend des endroits, mais
23:51globalement, on ne risque pas sa vie
23:53pour parler et annoncer
23:55l'évangile, et c'est peut-être
23:57une grâce qu'on n'aura pas éternellement,
23:59mais il faut en profiter, et je crois que,
24:01voilà, la moisson est abondante,
24:03donc il n'y a pas de risque de
24:05s'ennuyer, il y a toujours de la mission à faire
24:07où que l'on soit.
24:08Vous allez nous expliquer comment, juste après la pub.
24:10Père Thomas, juste avant l'interruption,
24:12publicitaire.
24:13Oui, l'Église est toujours missionnaire,
24:15de toute façon, à la fin de la messe, le prêtre
24:17dit « Itémissa est », donc à chaque fois, c'est un
24:19envoi en mission, mais c'est vrai
24:21qu'il y a eu
24:23un relativisme qui s'est installé,
24:25maintenant, depuis 60 ans,
24:27par exemple,
24:29dans tous les séminaires,
24:31jusqu'au concile, il y avait des cours de
24:33missiologie. Cette missiologie,
24:35elle a totalement disparu.
24:37Et on voit bien qu'il y a un relativisme,
24:39y compris au sein de la hiérarchie,
24:41lorsque certains évêques,
24:43y compris au plus haut
24:45niveau, vont dire que, bien,
24:47toutes les religions sont
24:49des voies qui mènent à Dieu.
24:51Alors, bon, quel Dieu ? De quel Dieu
24:53parle-t-on ? Et cela remet
24:55bien en cause ce que notre
24:57Seigneur a voulu, lui-même
24:59se présentant comme le premier missionnaire,
25:01lorsqu'il dit « Je suis envoyé par
25:03le Père, et comme le Père m'a
25:05envoyé, en fait, moi, je vous envoie. »
25:07Et cet envoi, il est fait
25:09pour annoncer l'Évangile,
25:11et pas pour dire que toutes les religions
25:13se valent. – Missiologie, c'est
25:15comment exercer la mission, c'est ça ?
25:17– Exactement, oui. – Alors, justement,
25:19on va prendre un exemple, l'exemple de la France,
25:21parce qu'effectivement,
25:23c'est la proximité aussi, la loi
25:25de la proximité, dans la deuxième partie
25:27de cette émission. Comment être missionnaire
25:29en France ? La France est-elle
25:31devenue une terre de mission ? Vous restez avec nous.
25:35De retour dans « Enquête d'Esprit », nous sommes
25:37sur Europe 1 et CNews,
25:39en partenariat avec l'hebdomadaire
25:41France Catholique, et nous parlons des
25:43missionnaires, et de la mission
25:45aujourd'hui, à l'étranger, mais aussi
25:47en France. On est avec
25:49don Jean-Yves Hurvoix, qui est
25:51missionnaire à Cuba, le père Jean-François
25:53Thomas, jésuite, un corps missionnaire
25:55depuis sa fondation,
25:57qui a passé 15 ans comme missionnaire aux Philippines,
25:59et qui est l'auteur aussi de « La France en son âme »
26:01chez Via Romana, et effectivement,
26:03c'est un vrai sujet, la France aujourd'hui.
26:05Justement, nous avons Blandine de Fougeroux
26:07également, qui est missionnaire en famille
26:09en France. Elle nous expliquera dans un instant.
26:11Et bien sûr, Véronique Jacquier
26:13est en notre compagnie. Alors justement,
26:15Blandine de Fougeroux,
26:17vous sembliez dire, avant la pub, que
26:19finalement, même en France, tout n'est pas fichu,
26:21si vous me pardonnez l'expression,
26:23qu'il y a encore des braises
26:25qui couvent sous la cendre de la déchristianisation,
26:27et en tout cas, vous sentez
26:29un mouvement, un courant avec vos familles,
26:31donc le mouvement Famicio,
26:33qui organise chaque année
26:35une semaine de mission
26:37dans plusieurs départements ruraux,
26:39l'Orme, la Lauzère, la Creuse,
26:41c'est la septième année que ça existe,
26:43donc effectivement, ce mouvement, vous le sentez
26:45grandir ? Oui, d'année en année, c'est vrai
26:47que ce mouvement est né en Creuse,
26:49sous l'initiative d'amis
26:51qui sont partis en Inde et qui ont eu ce grand
26:53désir de prolonger la mission
26:55en France,
26:57et c'est vrai qu'on sent quand même,
26:59dans ce milieu rural, des braises de foi,
27:01on sent qu'il ne faudrait pas grand-chose,
27:03un souffle,
27:05mais les chrétiens sur place, parfois,
27:07manquent un peu de souffle, et nous, en fait,
27:09on vient très humblement, au service de cette
27:11paroisse, pour les aider à souffler
27:13sur ces braises,
27:15et les aider à faire repartir
27:17cette foi un peu enfouie,
27:19parfois, on l'a vu
27:21vraiment de façon très palpable,
27:23en Creuse, il y a quand même
27:25des gens avec une foi
27:27incroyable sur place, mais qui manquent un peu
27:29d'énergie, d'élan,
27:31et qui ont besoin d'être soutenus
27:33dans leur élan missionnaire.
27:35Le fait de le faire en famille, donc avec des enfants,
27:37en bas âge ou plus âgés,
27:39des adolescents, qu'est-ce que ça change ?
27:41Alors, déjà,
27:43ce côté
27:45intergénérationnel est très porteur,
27:47il y a cette fraîcheur, cette candeur
27:49des plus jeunes qui ont
27:51moins de barrières que nous, qui nous
27:53boostent, qui nous poussent en avant,
27:55et puis après, il y a l'audace des
27:57adolescents qui nous
27:59bousculent, et
28:01c'est très beau, parce qu'en fait,
28:03au travers de ces missions, on voit aussi qu'on est appelés
28:05finalement à vivre cette
28:07fraternité, même avec nos enfants. Alors, bien sûr,
28:09il y a toujours la relation filiale,
28:11mais on est quand même appelés à vivre
28:13cette fraternité frères et sœurs
28:15du Christ, et
28:17ce service commun à la paroisse,
28:19cette charité qui se déploie
28:21toute la semaine, nous aide
28:23à être en mission, aide peut-être
28:25à être, voilà, l'Esprit-Saint
28:27à souffler davantage avec les paroissiens.
28:29Alors, j'aimerais avoir la réaction
28:31de nos deux invités, nos deux missionnaires,
28:33mais est-ce que vous êtes d'accord avec ce constat
28:35de Blandine de Fougeroux que, finalement,
28:37les braises couvent
28:39encore sous la cendre, de la même
28:41manière qu'au XIXe siècle,
28:43la foi est repartie
28:45avec un Frédérico Zanam, par exemple,
28:47après la Révolution, qu'aujourd'hui, en France,
28:49puisque dont Jean-Yves Durvois, vous avez été curé
28:51aussi en Arles, comme on dit,
28:53que, finalement,
28:55la déchristianisation n'est pas
28:57quelque chose d'inéluctable ?
28:59Non, tout à fait. Je pense même qu'on est passés dans une
29:01nouvelle
29:03donne, c'est-à-dire que la
29:05déchristianisation est arrivée
29:07au bout, et maintenant, on est plutôt dans
29:09un pays païen, qu'il faut
29:11évangéliser, et donc, là, l'évangile
29:13redevient une bonne nouvelle,
29:15c'est-à-dire quelque chose de
29:17tout à fait nouveau. Pour moi,
29:19l'enjeu, missionnaire,
29:21c'est qu'est-ce que vont faire les fidèles,
29:23je dirais les fidèles enracinés,
29:25ou les gens convaincus,
29:27mais bien trop souvent, et parce que
29:29c'est aussi la culture contemporaine,
29:31spectateurs, à distribuer
29:33les bons points, les mauvais points,
29:35à se positionner, à se lamenter,
29:37alors qu'en fait, le
29:39Christ nous dit, mais on y va,
29:41on y va, c'est le
29:43moment. Et les derniers mois que
29:45j'ai passés à Arles ont
29:47été, de ce point de vue-là, extraordinaires,
29:49et corroborés par le témoignage
29:51de mes frères de communautés un petit peu partout
29:53en France, que ce soit dans le rural
29:55ou dans les
29:57villes plus importantes, des gens
29:59qui nous tombent, pas du ciel, mais
30:01de nulle part.
30:03C'est-à-dire des gens qui viennent,
30:05qui se pointent à une messe
30:07du dimanche, parce qu'ils savent que
30:09c'est le point de repère des
30:11chrétiens, et au bout de
30:13quelques semaines où, timidement, ils se
30:15sont rentrés dans
30:17l'église, ils disent, mais en fait, non pas
30:19je voudrais être baptisé, mais je
30:21voudrais être chrétien.
30:23Et il me semble que ça fait écho au
30:25grand commandement de Jésus
30:27dans Saint Matthieu, ses
30:29dernières paroles, aller de toutes les
30:31formations, non pas baptisez-les
30:33et puis ça sera fait, et vous aurez
30:35votre certificat, mais
30:37faites des disciples en les
30:39enseignant et en les baptisant.
30:41Et je pense que c'est l'enjeu
30:43du moment.
30:45Père Jean-François Thomas, c'est vrai que la
30:47mission en France, on a l'impression
30:49que c'est plus tellement une bonne nouvelle, que
30:51les gens sont habitués quelque part.
30:53Oui, alors il ne faut pas trop
30:55idéaliser non plus
30:57les siècles passés, même s'il y a eu les
30:59épopées missionnaires dans l'histoire de l'Église.
31:01Pour reprendre
31:03une expression de Bernano, ce que j'aime beaucoup,
31:05le monde n'a jamais été
31:07un reposoir de la fête de Dieu.
31:09Et une action
31:11comme la vôtre montre bien que
31:13il y a un lien de
31:15siècle en siècle entre ce qui se
31:17faisait et ce qui se fait
31:19encore aujourd'hui. La mission que vous faites,
31:21alors ce sont des laïcs,
31:23et c'est magnifique que des fidèles laïcs
31:25puissent la prendre en charge,
31:27mais c'était les missions du XVIIe siècle
31:29ou du XIXe siècle,
31:31par certains ordres religieux
31:33ou par le clergé séculier qui
31:35ainsi prenait en charge
31:37tout un village pendant
31:39plusieurs jours pour faire
31:41renaître en effet les braises
31:43qui risquaient de mourir sous la cendre.
31:45Et il faut aussi se souvenir
31:47de l'état de la France
31:49à la sortie de la révolution
31:51française, avec l'exemple
31:53par exemple du Saint Curé d'Ars.
31:55Quand il va à Ars, qui est un village
31:57particulièrement pouilleux
31:59et douteux, il y trouve
32:01des hommes qui sont
32:03réduits selon lui déjà
32:05à l'état de bête.
32:07Donc il suffit de peu
32:09pour retourner
32:11dans notre péché,
32:13et il suffit également de peu
32:15pour que ça renaisse, pour que la
32:17lumière rejaillisse.
32:19Une action comme la vôtre est vraiment
32:21à encourager et
32:23à continuer.
32:25Tout est toujours à recommencer.
32:27On a l'impression qu'il y a eu des
32:29âges d'or, mais derrière
32:31il y a eu des creux et il faut toujours tout reprendre
32:33finalement, d'où le zèle missionnaire.
32:35Mais Blandine de Fougeros,
32:37vous parlez de venir rebooster finalement
32:39des petites cellules paroissiales,
32:41mais est-ce que vous vous adressez à ceux qui ne
32:43viennent plus à l'église ou qui ne savent même plus ce que c'est ?
32:45Et qu'est-ce qu'ils vous répondent surtout ?
32:47Oui, tout au long de la semaine
32:49il y a tout
32:51ce temps que nous partageons
32:53avec les paroissiens, mais il y a quand même
32:55chaque jour des temps d'évangélisation directe.
32:57Nous allons parfois sur les marchés,
32:59en porte-à-porte,
33:01on appelle ça des visitations.
33:03A chaque fois c'est une histoire de rencontres
33:05la mission, et on essaye
33:07vraiment que ces rencontres deviennent
33:09des visitations.
33:13Ces missions se passent au moment de la Toussaint,
33:15donc il y a tout ce qui tourne autour de la
33:17bénédiction des cimetières, c'est très très riche.
33:19On a l'occasion de rencontrer
33:21beaucoup de gens qui viennent
33:23honorer leur mort, mais qui
33:25ont perdu le lien avec la foi,
33:27avec l'église,
33:29donc il y a beaucoup de belles rencontres
33:31qui se produisent également à ces moments-là.
33:33Il y a tous les temps d'évangélisation directe,
33:35et puis ensuite, comme nous organisons
33:37des veillées le soir,
33:39nous pouvons aussi inviter les gens
33:41à s'éveiller, nous essayons
33:43de les raccrocher,
33:45on est là un petit peu pour les brancher au ciel,
33:47et puis après, le Seigneur fera son œuvre,
33:49on essaye de les remettre en lien
33:51avec d'autres chrétiens, avec
33:53la paroisse, et puis aussi nous sommes accueillis
33:57dans des familles d'accueil, c'est pas toujours
33:59des piliers de paroisse, et
34:01la mission se prolonge aussi le soir.
34:03On a des échanges vraiment très beaux,
34:05avec des gens qui sont parfois un peu loin de l'église,
34:07qui ont été aussi parfois blessés par des chrétiens,
34:09donc voilà, il y a toute
34:11une rencontre
34:13et des échanges qui se font à ce moment-là,
34:15qui nous permettent vraiment de
34:17leur annoncer.
34:19Notamment ce que je comprends sur la question de la mort,
34:21on va y revenir, parce qu'effectivement, c'est peut-être
34:23un moment où
34:25les gens sont plus réceptifs à la foi.
34:27Auparavant, on va se rendre à Jarnac
34:29pour une autre expérience originale, un peu
34:31similaire à la vôtre, mais elle dure toute l'année,
34:33c'est l'expérience de la mission
34:35Isidore, Tancrède Guillotel
34:37s'est rendu donc auprès de
34:39ses missionnaires particuliers, face au manque
34:41de prêtres, et puis
34:43des jeunes se mobilisent, viennent soutenir
34:45une paroisse rurale, comme c'est
34:47le cas à Jarnac. Écoutez
34:49ce reportage.
34:51C'est dans la paroisse de Jarnac,
34:53en Charente, que Dauphine et Laetitia
34:55ont été envoyées en mission cette année.
34:57Depuis septembre dernier,
34:59dans le cadre de la mission Isidore,
35:01elles aident le père Jean-François Mondy,
35:03le curé de cette paroisse rurale.
35:05Elles s'occupent de l'animation de la messe tous les soirs,
35:07mais organisent également les soirées de louanges,
35:09ou donnent des cours de catéchisme.
35:11Leur présence permet de vivifier
35:13la vie de prière, comme le confie Claudine,
35:15une paroissienne.
35:17Ça met de la joie dans nos assemblées,
35:19ne serait-ce que pour les célébrations
35:21le dimanche à Jarnac,
35:23on a beaucoup de personnes âgées,
35:25et quand elles sont là,
35:27c'est plus vivant.
35:29Prière, service et mission sont les trois piliers
35:31de l'engagement de ces deux jeunes femmes de 23 et 24 ans.
35:33Un choix de vie qui s'est imposé,
35:35selon elles.
35:37J'avais toujours eu envie de partir un an pour me mettre au service,
35:39et en découvrant la mission Isidore,
35:41je me suis dit que c'était vraiment
35:43l'endroit à laquelle
35:45j'étais appelée à aller,
35:47c'est vraiment un appel.
35:49J'ai grandi en Losef, qui est un territoire
35:51avec plutôt des paroisses rurales,
35:53et j'ai beaucoup reçu dans ces paroisses-là,
35:55mais j'ai aussi vu que parfois c'était un peu compliqué.
35:57Le but c'était aussi de pouvoir rendre
35:59un peu à l'église tout ce qu'elle m'a donné.
36:01Leur année de mission s'achève en juillet,
36:03mais pour le père Jean-François Mondy,
36:05qui a la responsabilité de quatre paroisses,
36:07soit un total de 36 clochers,
36:09ce qui a été mis en place
36:11à vocation à se perpétuer.
36:13Elles ont renouvelé la catéchèse
36:15au collège de l'ensemble catholique
36:17Saint-Pierre à Jernac,
36:19et ça, c'est un tremplin
36:21pour l'année prochaine.
36:23Les paroissiens et les chrétiens
36:25comptent bien aussi poursuivre ces temps
36:27de louanges, de prières,
36:29et je crois que le temps long
36:31va permettre d'asseoir ces initiatives,
36:33et de pouvoir
36:35enraciner ces initiatives
36:37sur la durée.
36:39Cette année, 5 paroisses en France
36:41accueillent des missions Isidore.
36:43Alors, père Jean-François Thomas,
36:45une réaction sur ces expériences nouvelles
36:47de missionnaires,
36:49mais surtout sur le fond,
36:51c'est-à-dire, que faut-il dire aux hommes,
36:53pour reprendre une expression,
36:55à notre époque, et notamment,
36:57est-ce que la question de la mort,
36:59des funérailles, est un sujet
37:01par lequel les missionnaires peuvent s'engouffrer
37:03à nos contemporains qui s'en sont éloignés ?
37:05Tout prêtre,
37:07actuellement, je pense,
37:09fait le même constat.
37:11C'est au moment des funérailles
37:13que des personnes
37:15qui ne fréquentent jamais
37:17l'église se retrouvent.
37:19C'est le seul moment.
37:21Et dans une disposition d'esprit
37:23qui est évidemment plus
37:25ouverte que dans
37:27d'autres circonstances de la vie,
37:29parce qu'on se la touche
37:31à l'essentiel de ce que nous sommes.
37:33Et il est dommage
37:35que l'église,
37:37parfois,
37:39ne prenne pas vraiment
37:41la mesure de l'importance
37:43de ces funérailles,
37:45en confiant les funérailles
37:47uniquement à des laïcs,
37:49alors que le rôle du prêtre
37:51est essentiel
37:53pour la célébration.
37:55Et même parfois, dans certains diocèses,
37:57où on refuse
37:59la célébration des messes de funérailles
38:01en disant que ce sera
38:03simplement une absoute rapide.
38:05Alors que là, vraiment,
38:07on peut toucher les âmes.
38:09Donc, Jean-Yves Hurvoy,
38:11que ce soit à Cuba ou en France,
38:13quel est le but de la mission ?
38:15Pourquoi est-ce qu'on est missionnaire ?
38:17Et justement, est-ce que l'enjeu principal
38:19n'est pas la question du salut des âmes,
38:21dont on parle quand même
38:23un peu moins aujourd'hui ?
38:25Je ne sais pas si on en parle moins.
38:27Vous, vous en parlez.
38:29Je parle à la première personne.
38:31Ça me semble essentiel.
38:33Je pense par exemple au Jubilé,
38:35dont le thème est
38:37Pèlerin de l'espérance.
38:39Et le Saint-Père, dans ce document,
38:41dit bien que l'espérance,
38:43ce n'est pas l'espoir,
38:45que vous allez voir ma bonne dame,
38:47demain, ça va aller mieux.
38:49Ou comme disaient les Italiens
38:51au moment de la pandémie,
38:53tutto ira bene,
38:55c'est la promesse que le Christ est avec nous
38:57jusqu'au bout.
38:59Et qu'au bout, il y a la parousie,
39:01c'est-à-dire son retour dans la gloire.
39:03Mais il me semble que la mission,
39:05c'est avoir ça en tête.
39:07Où nous allons
39:09et de quoi nous partons.
39:11Et on part de l'humain.
39:13Et l'humain, il est habité par
39:15une question fondamentale
39:17à laquelle le Christ répond.
39:19Où se trouvera le vrai bonheur ?
39:21Les béatitudes,
39:23l'enseignement de Jésus.
39:25Et donc, pour ce parcours,
39:27depuis cette question
39:29qui taraude le coeur de l'homme
39:31jusqu'à l'objectif ultime,
39:33il y a ce processus
39:35d'évangélisation missionnaire
39:37qui passe par l'éducation,
39:39je pense, à la fois,
39:41ça a été mon expérience à Arles,
39:43et aujourd'hui, comme frémissement
39:45à Cuba,
39:47commencé par
39:49le début de la vie,
39:51c'est-à-dire les enfants,
39:53par exemple, œuvres de patronage,
39:55qui renaissent d'une manière
39:57assez incroyable en France
39:59et qui sont appelés aussi à renaître
40:01ailleurs et qui permettent d'accompagner,
40:03pas seulement de donner un enseignement,
40:05de toucher la fine pointe spirituelle
40:07de la personne,
40:09mais de prendre en compte
40:11toute la personne, toutes ses dimensions
40:13et cet aspect
40:15de pèlerinage de la vie
40:17où nous sommes appelés à croître
40:19humainement et spirituellement.
40:21Père Thomas ?
40:23Dans l'histoire des missions, on voit bien
40:25qu'aucun missionnaire
40:27n'a découpé en morceaux
40:29l'être humain en disant
40:31il y a des bas morceaux et des morceaux
40:33nobles qui seraient l'âme
40:35et on ne s'occupe que de l'âme. Non.
40:37Les missionnaires se sont toujours occupés
40:39de l'être humain tout entier,
40:41son âme, son corps, son esprit,
40:43en soignant,
40:45en éduquant.
40:47Et ça, c'est essentiel
40:49pour que la mission
40:51porte du fruit.
40:53Blandine de Fougerot, vous êtes mère de famille,
40:55j'imagine que vous êtes d'accord
40:57avec ce qui vient d'être dit, c'est la jeunesse
40:59la priorité, une des priorités en tout cas
41:01de la mission ?
41:03Oui, la mission attire beaucoup de jeunes
41:05parce qu'il y a vraiment
41:07cet enjeu et je crois
41:09que ça fait beaucoup de bien aussi aux enfants
41:11d'aller à la rencontre de ces personnes
41:13aussi plus âgées au moment de la Toussaint.
41:15On voit que c'est vraiment un moment
41:17très propice pour entrer en contact avec elles
41:19et il y a vraiment de très très beaux échanges
41:21entre les jeunes et
41:23nos plus âgés à ces moments-là.
41:25Et je crois que toute cette jeunesse
41:27qui arrive au moment de la Toussaint
41:29redonne un peu de l'espérance
41:31dans ce milieu
41:33un peu plus rural, dans les campagnes.
41:35On a entendu les cloches
41:37lors d'une de vos missions
41:39en France. Alors, pour les quelques
41:41minutes qui nous restent, je voudrais qu'on s'interroge
41:43sur comment être missionnaire
41:45parce qu'effectivement, ça peut sembler
41:47difficile et si ça s'impose à tout le monde
41:49comme le dit le Saint Paul
41:51et le Christ, malheur à moi si je n'annonce pas
41:53l'Évangile.
41:55Il y a un exemple qui est un peu paradoxal
41:57c'est celui de Sainte-Thérèse d'Elysio qui est,
41:59après Saint-François-Xavier, la deuxième patronne
42:01des missions, qui n'est jamais sortie de son couvent
42:03qui était religieuse donc en Normandie
42:05et qui pour autant
42:07avait résolu de sauver les âmes
42:09comme elle l'a dit, par la prière
42:11et le sacrifice quand elle a voulu devenir religieuse
42:13donc finalement, est-ce que
42:15le premier acte missionnaire
42:17n'est pas la prière ? Père Jean-François Thomas
42:19Alors vous dites le premier acte
42:21la prière mais Sainte-Thérèse
42:23de l'enfant Jésus disait la prière et le sacrifice
42:25donc on ne peut pas
42:27avoir l'un sans l'autre
42:29Le sacrifice, ça veut dire quoi ?
42:31Par exemple, concrètement, qu'est-ce qu'on peut faire
42:33comme sacrifice pour la mission ?
42:35C'est aussi avoir dans sa vie
42:37un aspect de pénitence et de mortification
42:39offrir tout d'abord
42:41les sacrifices qui nous sont
42:43imposés, qu'on n'a pas choisis
42:45mais choisir également des petits sacrifices
42:47pour participer au
42:49sacrifice du Christ
42:51Permettez-moi de revenir sur
42:53Saint-Ignace de Loyola
42:55son
42:57grand leitmotiv c'est
42:59l'action dans la contemplation
43:01et la contemplation dans l'action
43:03donc l'action doit toujours
43:05être précédée par la contemplation
43:07par la prière et aussi
43:09par la pénitence et par le sacrifice
43:11et c'est dans un second temps en effet
43:13que l'action peut se mettre en place
43:15Laurine de Fougereau et Jean-Yves Hurvois
43:17la primauté de la vie intérieure
43:19de la prière dans la mission
43:21C'est fondamental, je le souligne
43:23parce que lorsque nous partons
43:25en évangélisation directe
43:27en porte à porte
43:29il y a le Saint-Sacrement qui est exposé
43:31il y a toujours un groupe de personnes
43:33qui restent pour prier
43:35et je crois que ça nous porte vraiment
43:37et puis je reviens aussi sur la notion de sacrifice
43:39je crois que c'est très important, on n'en parle pas forcément
43:41beaucoup aujourd'hui mais il y a du sacrifice
43:43quand même dans la mission, il y a toujours un peu de combat
43:45il faut se bouger, il faut accepter
43:47de prendre une semaine de vacances
43:49les enfants renoncent à certaines activités
43:51très agréables également
43:53donc la notion de sacrifice elle est vraiment
43:55fondamentale aussi, prière et sacrifice
43:57C'est l'exemple de Sainte-Thérèse de Lisieux
43:59qui est dans son infirmerie, ramasser une épingle
44:01pour un missionnaire qui se trouvait effectivement
44:03au bout du monde en Asie
44:05donc Jean-Yves Hurvois, quand vous êtes dans votre mission
44:07à Cuba, on imagine que vous avez des tas de choses à faire
44:09mais est-ce que justement
44:11le danger n'est pas le suractivisme dans ce cas-là ?
44:13Tout à fait
44:15c'est vraiment aussi un bonheur
44:17et un privilège de vivre en communauté
44:19où on sait qu'à 6h30
44:21mes frères de communauté sont
44:23devant le Saint-Sacrement
44:25et on a cette heure de prière
44:27et donc on a besoin les uns les autres
44:29dans la prière, on est porté par cette prière
44:31et puis surtout on expérimente dans la prière
44:33que
44:35on ne sera jamais des experts
44:37et des spécialistes de la mission très préparés
44:39comme le dit le Saint-Père
44:41dans la Joie de l'Évangile
44:43en fait tout baptisé
44:45est missionnaire parce que
44:47être missionnaire ce n'est pas
44:49avoir un diplôme
44:51c'est s'être laissé
44:53touché par la grâce
44:55et l'amour du Christ et ce
44:57trésor, vouloir le partager
44:59mais ça suppose d'avoir ce temps
45:01et au quotidien
45:03pour le recevoir
45:05sinon qu'est-ce qu'on va partager
45:07soit ses qualités soit
45:09ses obsessions et on tombera
45:11à côté.
45:13Est-ce que ça veut dire aussi qu'il faut avoir un esprit
45:15de conquête au bon sens du terme
45:17parce que effectivement je reviens sur
45:19cette timidité mais c'est vrai que
45:21en France c'est le fameux sketch Gad Elmaleh
45:23reproche aux chrétiens
45:25d'être un peu passe-muraille, de raser les murs
45:27de ne pas oser dire ce qu'ils sont
45:29or quand on veut être missionnaire
45:31justement il faut afficher la couleur.
45:33Oui, il faut être un soldat du Christ
45:35au bon sens du terme
45:37les armes ne sont pas celles
45:39évidemment des soldats
45:41pacifiques
45:43mais il faut être armé
45:45et il faut savoir également
45:47ce que l'on va transmettre
45:49et ce que l'on transmet
45:51ne peut être accepté également
45:53que si en amont
45:55il existe
45:57dans la personne qui annonce
45:59la pratique
46:01de ce qu'il va annoncer.
46:03Sinon ça tombe complètement
46:05à l'eau.
46:07Alors peut-être une dernière réflexion parce que
46:09effectivement vous parliez du pape Paul VI
46:11et il avait coutume de dire que
46:13aujourd'hui notre monde contemporain
46:15écoute davantage les témoins que les maîtres
46:17est-ce qu'aujourd'hui il ne faut pas renverser
46:19la formule et dire que effectivement
46:21et les jeunes notamment qui pour certains demandent
46:23la thème tardivement ont besoin de maîtres
46:25avant tout
46:27dont Jean-Yves Urvoa.
46:29Oui je pense qu'il n'y a pas de dialectique entre les deux
46:31il faut qu'il y ait cette
46:33recherche, en tout cas recherche
46:35de cohérence parce qu'on reste
46:37de pauvres types sauvés par le Christ
46:39donc effectivement
46:41si on attend d'être parfait pour
46:43annoncer le Christ ça sera outre-tombe
46:45qu'on le fera.
46:47Mais il y a cette tension, cette recherche
46:49de cohérence
46:51et cette
46:53recherche aussi de répondre
46:55à une nécessité dans un monde
46:57enténébré
46:59où est la lumière
47:01et la lumière c'est le Christ pour tout homme.
47:03Dernière question, réflexion, Véronique Jacquier.
47:05Juste effectivement
47:07souligner le fait que la mission
47:09va forcément de pair avec l'enseignement
47:11avec l'éducation, il y a une cohérence
47:13il y a une charpente à mettre en place
47:15on ne vient pas simplement
47:17en mission j'imagine pour nourrir
47:19spirituellement les âmes bien entendu
47:21mais vous l'avez dit il y a aussi toute cette charpente
47:23à mettre en place et c'est ce dont manque sans doute
47:25tous nos contemporains.
47:27Oui, pour conclure
47:29les hommes ont
47:31besoin à la fois de témoins
47:33et de maîtres mais celui dont on a
47:35le plus besoin c'est du maître
47:37c'est le Christ
47:39et notre Seigneur nous a bien montré
47:41que dans sa vie publique très active
47:43il a pris aussi
47:45ô combien des moments de contemplation
47:47de solitude et de prière
47:49parce que c'était là que tout se préparait.
47:51Il s'en allait prier dans la montagne par exemple.
47:53Merci, merci à tous
47:55et puis pour soutenir
47:57vos différentes missions, œuvres missionnaires
47:59et bien d'abord le site
48:01famicio, famicio-99.wetself.net
48:05la mission à Cuba
48:073wsfraternitas.com
48:09dont Jean-Yves
48:11vous revoit et puis
48:13votre livre Père Jean-François Thomas
48:15La France en son âme, Chevia Romana
48:17et puis un livre également, une ressource
48:19à recommander, ça s'appelle
48:21L'âme de tout apostolat par
48:23Don Chotard qui était un moine, abbé
48:25de Séfon, de l'abbaye de Séfon
48:27merci aussi bien sûr à Véronique Jacquier
48:29à Tara Souvé, aux équipes techniques
48:31de CNews. Véronique d'ailleurs on peut retrouver
48:33toutes ces références sur le site de France Catholique
48:35qui cette semaine fait sa une
48:37France-Catholique.fr
48:39France Catholique qui fait sa une
48:41et bien sur les aumônies militaires
48:43les âmes et les armes, un très beau
48:45sujet, France Catholique que vous retrouvez
48:47aussi sur abonnement bien sûr. Voilà et puis Véronique
48:49on vous retrouve la semaine prochaine dans Enquête d'Esprit
48:51pour parler du carême. Le carême
48:53un petit peu pour les nuls, on va tout expliquer, vous allez tout comprendre
48:55Voilà et vous serez bien sûr au rendez-vous
48:57merci encore à tous nos invités, merci à vous
48:59d'avoir suivi cette émission, bonne journée à tous

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