Quatre gardes à vue, dont celle de l'assaillant, sont en cours ce dimanche 23 février après l'attentat mortel perpétué à Mulhouse (Haut-Rhin) la veille, a indiqué le Parquet national antiterroriste à l'AFP. L'homme de 37 ans avait été interpellé dans l'après-midi de samedi après avoir tué un homme de 69 ans et blessé trois policiers municipaux lors d'une attaque au couteau.
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00:00L'enquête après cet acte terroriste commis hier après-midi à Mulhouse, un homme de 37 ans, vous le savez, sous OQTF, a mené une attaque au couteau devant un marché de la ville.
00:09Un homme de 69 ans a été tué, un agent de la police municipale grièvement blessé. Trois gardes à vue sont en cours dans ce dossier.
00:16On va y revenir dans un instant, mais avant, un témoignage du BFM TV. Un des hommes qui était présent au moment de cette attaque terroriste et qui a essayé d'intervenir s'est confié au micro de BFM TV.
00:28Au début, je n'ai pas remarqué ce qu'il avait dans la main. Il avait une pierre et un long truc en main. Et j'ai demandé à l'agent ce qui s'est passé.
00:39Il m'a dit qu'il a poignardé des gens comme ça. Je sais pas, d'un coup, ça m'a donné envie de le neutraliser, moi. Après, j'ai commencé à courir derrière le fuyard avec la police.
00:53J'étais à un mètre de lui. Là, il a essayé de nous jeter la pierre. Et c'est l'agent qui s'était pris dans la tête. Il tue une personne. Il aurait pu aussi me poignarder.
01:02C'est-à-dire que j'ai pris un truc un peu long. Vu qu'elle était longue, la poubelle, il y avait des roulettes. J'ai pris ça. Je me suis dit au cas où, pour se camoufler derrière.
01:12C'était de l'adrénaline, plutôt. Mais ça fait quand même peur quand on y repense. On est au marché, madame. Ça aurait pu être ma mère. Ça aurait pu être mon voisin. Peu importe, vous voyez.
01:24Témoignage BFMTV très important, Maxime, parce que ça nous dit aussi la violence de cette attaque au couteau. On le rappelle. Cet homme, couteau, tournevis, ça restera encore à déterminer,
01:34parce qu'il veut s'en prendre à des agents de police municipale. Un homme qui est blessé, on ne sait pas s'il a voulu s'interposer, enfin, qui est tué. Cet homme portugais de 69 ans.
01:43Le parquet dit qu'il s'est interposé, mais le ministre de l'Intérieur disait hier qu'il y avait encore des doutes. Il fallait éclaircir. Mais effectivement, il a été tué.
01:49Et puis, il y a cet homme qu'on vient d'entendre, qui nous raconte ce qui s'est passé, la violence, la détermination de cet agresseur.
01:54Oui, la détermination de cet agresseur, qui est peut-être à mettre en parallèle avec son profil schizophrène qui a été évoqué, parce qu'avant de s'en prendre aux policiers municipaux,
02:06beaucoup de témoins racontent qu'il a fait plusieurs allers-retours dans la rue en criant plusieurs fois à la WACBAR, etc. Et qu'à un moment donné, il a décidé de passer à l'acte.
02:17Il a attaqué d'abord les policiers municipaux, mais on le voit. Alors, reste à définir ce qu'a fait l'homme qui a été tué, mais on voit qu'il y a visiblement plusieurs passants qui ont voulu agir, s'interposer.
02:27Les policiers municipaux, trois, ont été blessés. De nos informations, il en restait encore un hier soir à l'hôpital. On ne sait pas s'il va mieux ou pas. Mais en tout cas, ils ne sont pas décédés.
02:37Peut-être que c'est aussi grâce à l'intervention de toutes ces personnes qui ont évité que le bilan soit plus lourd.
02:42Trois gardes à vue ce matin. On ne sait pas précisément de qui il s'agit.
02:45Trois gardes à vue, plus l'agresseur.
02:47On recherche dans son entourage toute personne qui aurait pu ou non l'aider ou avoir des intentions, là aussi, de passer à l'acte ?
02:54Sûrement, on n'a pas le détail de profil de ces gardes à vue, mais c'est vrai que c'est assez classique.
02:58La sous-direction antiterroriste qui est en train de faire cette enquête en a l'habitude dans les affaires de terrorisme.
03:04Très rapidement, l'entourage proche de la personne qui a mené l'attaque est souvent interpellé, placé en garde à vue, quitte parfois à aller libérer ensuite son poursuite parce qu'ils n'ont rien à voir.
03:14C'est une manière de travailler pour s'assurer s'il y a eu des complicités, s'il a été influencé, s'il y a d'autres personnes prêtes à passer à l'acte.
03:23C'est aussi pour protéger la société.
03:26Donc, c'est assez classique. On verra l'issue de ces trois gardes à vue, plus l'agresseur et leur profil.
03:31On se pose toutes ces questions, évidemment, au regard du profil de cet individu.
03:34Il avait déjà été condamné pour apologie du terrorisme.
03:37Il était suivi. Il devait aller au commissariat, signé tous les jours.
03:40Il était sous contrôle judiciaire. Il était sous OQTF.
03:43C'est un profil inquiétant.
03:45Ah oui, et c'est bien parce que c'est un profil inquiétant qu'il était soumis à ces obligations de pointage.
03:51C'est pour cela qu'il était assigné à résidence à Mulhouse.
03:55Et c'est bien pour ça que le ministère de l'Intérieur souhaitait qu'il soit expulsé, qu'il retourne vers son pays d'origine, l'Algérie,
04:03quand il est sorti de prison il y a quelques mois, après avoir été condamné à six mois pour apologie du terrorisme,
04:09après les événements du 7 octobre en Israël.
04:13Donc, évidemment, un profil très dangereux et dont nous n'avons pas été en mesure, je dis nous, c'est collectivement, en mesure de nous protéger.
04:23Ça nous pose évidemment des questions politiques.
04:25C'est d'ailleurs le dossier qu'a mis sur la table Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur des IR.
04:29Jean-Didier Berger, bonjour. Merci de nous avoir rejoints.
04:31Vous êtes député droite républicaine des Hauts-de-Seine.
04:33Bruno Jeudy, éditorialiste politique de l'FMTV, nous a aussi rejoints.
04:36Avant de vous entendre, je voudrais que vous écoutiez la réaction, ce matin, de Jordan Bardet.
04:40Là, il était au Salon de l'agriculture. Voilà ce qu'il dit de la situation.
04:45Il y a beaucoup aujourd'hui de problèmes qui touchent notre pays, des problèmes qui se répètent.
04:50Et s'agissant de ce type de profil et de ce type d'attaque terroriste, à chaque fois, ce sont systématiquement les mêmes personnalités, les mêmes profils,
04:58les gens qui sont fichés, qui sont suivis pour leur proximité avec le fondamentalisme islamiste et que nous n'expulsons pas du territoire français.
05:04Le ministre de l'Intérieur fait énormément de communications.
05:07Mais maintenant, il faut agir au parti.
05:09Les effets de com' sont très beaux quand on est à la télévision.
05:13Mais quand on n'agit pas derrière, c'est la sécurité des Français qui est en jeu.