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Un déjeuner partagé avec Antoine Armand, député "Ensemble pour la République" de Haute-Savoie, pour parler des restaurants de montagne qui battent leur plein pendant les vacances d'hiver.
Au menu également, la tartiflette. A quelle époque est-elle apparue dans l'assiette des amateurs de sport d'hiver ?

Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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Transcription
00:00Musique et bruits d'ingrédients
00:18Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique Atal. Vous avez bien sûr réservé la meilleure table du PAF alors installez-vous
00:25tranquillement pour déguster notre cuisine fusion entre politique et gastronomique. Nous avons le plaisir de partager aujourd'hui avec Antoine Armand. Bonjour !
00:32Bonjour !
00:33Et bonjour à vous Jean-Pierre Montaner.
00:35Bonjour Valérie.
00:36Alors député Ensemble pour la République de la 2ème circonscription de Haute-Savoie, Antoine Armand, vous grimpez.
00:42Depuis toujours vous grimpez avec votre bâton de marche, chaussures de rando au pied, vous gravissez les montagnes.
00:48Depuis l'ENA dont vous sortez inspecteur général des finances au cime de l'hémicycle où vous serez élu en 2022, vous escaladez les parois rocheuses de la politique sans difficulté jusqu'au 9 juin dernier.
00:59Vous glissez avec l'ensemble de la 16ème législature à cause de la dissolution.
01:03Mais réélu cet été, vous reprenez votre ascension pour atteindre la tête de la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale, refuge de montagne, avant d'accéder au ministère de l'économie, des finances et de l'industrie que vous dirigerez à peine 3 mois.
01:17J'espère que vous avez profité de la vue là-bas parce que le 4 décembre dernier, c'est l'avalanche.
01:22Le gouvernement de Michel Barnier est censuré. Vous retrouvez alors la vallée, les plaines enneigées et une piste de ski de fond que vous empruntez maintenant.
01:29Alors, pour tenir, il vaut mieux avoir l'esprit et l'estomac bien remplis, c'est pourquoi vous avez choisi un menu qui tient bien au corps, n'est-ce pas Jean-Pierre ?
01:38Oui, un menu de skieur avec des dios et des saucisses de Savoie accompagné de ces petits creusets et en dessert, une pomme au four.
01:45Dans le dessous des plats, on vous emmènera au croisement des pistes de ski, là où les restaurants de montagne affichent complet pendant les vacances d'hiver.
01:53Dans les pieds dans le plat, une énigme. Qui a inventé la tartiflette ? A quelle époque était-elle apparue dans l'assiette des amateurs de sport d'hiver ? Enquête à suivre.
02:00Voilà pour le menu maintenant. On passe à table et je vous propose de nous ouvrir l'appétit avec Cuisine et Confidence.
02:06Monsieur le ministre, j'ai une interprétation très personnelle de ce déjeuner en scrutant le plat que vous avez demandé.
02:17Oui, c'est une date pour vous aujourd'hui Valérie, pour monsieur le ministre, fondatrice historique.
02:22Après une carrière politique fulgurante, ce déjeuner marque l'aboutissement d'une longue réflexion construite autour d'un objectif qui va enfin se réaliser, le changement.
02:30C'est maintenant votre reconversion. Et oui, avec votre CV 5 étoiles, vous voilà donc dans les starting blocks pour l'après.
02:38Passez de la République en marche à la Haute-Savoie en marche, avec piolets et chaussures de randonnée s'il vous plaît, pour réussir ce nouveau challenge, celui de VRP, Vendeurs, Représentants, Placiers.
02:49J'ai tout le matériel dans le coffre, comme disait Coluche. Et quel matériel ? Le terroir et le savoir-faire de votre département.
02:56Des croisés artisanaux à l'histoire séculaire et des saucisses fumées appelées chez vous Dio. Et pas de folie au niveau des prix.
03:03Non, l'usage quotidien du rabot à Bercy vous a appris à faire des économies. Bravo.
03:09Bon, après réflexion, je me suis dit que je m'étais peut-être emballé à 34 ans. Vous incarnez la nouvelle génération à l'Assemblée.
03:17Alors, ambassadeur du Crozet, ça peut donc encore attendre, d'autant que dans 30 ans, ces petites pattes seront toujours d'actualité. C'est vrai, non ?
03:25C'est très vrai. C'est très vrai.
03:27On va le goûter, ce plat ? Vous allez le dire. S'il vous plaît, si vous le cuisinez comme ça chez vous, dites-nous. Dites-nous un petit peu.
03:34Alors, je ne vais pas critiquer ceux qui l'ont fait. Je suis quand même très content d'avoir emmené des Dio et des Crozets au Beaufort, à l'Assemblée nationale,
03:43puisqu'on peut le dire, on est dans les studios de LCP à l'Assemblée nationale.
03:47Alors, vous avez un nez de Savoyard. Avec quel fromage ont-ils été préparés ces Crozets ? Moi, je ne serais incapable de le dire.
03:52Moi non plus, je ne sais pas.
03:54Alors, théoriquement, c'est du Beaufort. Oui, normalement. La recette académique.
03:58Sans doute. Je pense que ça en est, mais je pense, et vous connaissez la différence, je pense que c'est du Beaufort d'hiver.
04:04Il y a le Beaufort d'hiver et le Beaufort d'été. C'est-à-dire ?
04:07Le Beaufort d'été, c'est celui qu'on fait en été, quand les vaches sont dans les alpages, et donc, qu'est-ce qu'elles font ?
04:13Elles pâturent de l'herbe fraîche, des fleurs, et ça a un goût, d'ailleurs, ça se voit au prix, ça a un goût fleuri, floral,
04:19beaucoup plus fort et beaucoup plus important.
04:22C'est quelque chose qu'on oublie souvent, et qu'on voit quand on est élu d'un territoire de montagne.
04:26Le fromage a des saisons. Eh oui !
04:28Et ça, ça se sent ici, mais les Crozets sont ici, il y a un peu de muscade, c'est très agréable,
04:33et la muscade, c'est important parce que les Dio, c'est une saucisse qu'on voit peut-être pas ici,
04:38mais c'est une saucisse fumée qui est aussi faite avec de la noix de muscade,
04:42et qui a aussi un lien, figurez-vous, c'est pas un hasard, avec le fromage.
04:46Pourquoi ? Parce que dans les fermes, avant, pour se débarrasser de son petit lait, celui qu'on n'utilise pas pour faire le fromage,
04:52eh bien, il y avait un ou deux cochons qui se permettaient de faire sa charcuterie et sa saucisse.
04:57Donc, parfois, on dit, mais comment on a un territoire de fromage et on mange de la charcuterie ?
05:01Eh bien, parce qu'il y avait dans les fermes, à l'époque, il y en a encore un peu maintenant, des cochons.
05:06Alors, le Dio, là, il a été snacké, on le voit comme s'il sortait du barbecue,
05:09c'est pas tout à fait comme ça qu'on cuisine en Haute-Savoie.
05:12C'est pas la recette originale, non ?
05:13Il baigne plutôt dans un bouillon, non ?
05:15On le fait avec des oignons, parfois, en tout cas, un bouillon du vin blanc,
05:19parce que c'est une saucisse qui tient au corps, vous l'avez dit.
05:24Et donc, c'est encore meilleur quand c'est dans du bouillon qui a cuit longtemps et que la saucisse a cuit longtemps,
05:29mais là, le côté snacké est assez agréable.
05:32C'est évidemment une question qu'on pose à quasi l'intégralité de nos invités,
05:38surtout quand ils nous proposent un menu avec de la viande.
05:41Ça vous pose un problème ? Vous y réfléchissez, aujourd'hui, à ces saucisses,
05:45et plus généralement, la viande, en général, vous essayez de réduire ou pas ?
05:49Oui, mais... Comment dire ?
05:52Je suis pas sûr, bien sûr que la viande, l'élevage, c'est une question très particulière,
05:57mais au fond, c'est une question qu'on peut se poser pour tous nos aliments.
06:00Regardez, quand on parle de l'avocat, on dit, on va être beaucoup plus éthique,
06:04on va manger moins de viande, faisons-nous un bel avocat de toast.
06:06Je pense qu'il y en a sur, maintenant, toutes les cartes des restaurants de brunch.
06:10Si votre avocat a traversé l'Atlantique, qu'il a été produit
06:13dans des conditions ni humaines, ni sociales, ni écologiques,
06:17est-ce que ça veut dire qu'il ne faut pas s'y intéresser ?
06:19Je ne mettrais pas la viande de manière générale,
06:22à part comme s'il y avait un problème viande,
06:25et pas de problème alimentaire. Ça concerne tous les aliments.
06:27Ensuite...
06:28Je reviens, parce que je vais à une petite incision.
06:30L'avocat, maintenant, on en trouve dans Dalhousie ou en Sicile.
06:32C'est vrai.
06:33Alors que la viande, il y a la viande ou pas la viande.
06:36L'histoire du pays, des dernières années, qui doit nous interpeller,
06:39c'est le fait qu'on est en train de perdre notre souveraineté alimentaire.
06:42Avant, on exportait la viande produite en France
06:45avec des standards de qualité.
06:47Ce n'est pas une histoire de label, c'est une histoire de tradition
06:50qui fait qu'en France, même dans des installations importantes,
06:53on produit dans de meilleures conditions,
06:55avec des animaux qui sont moins nombreux,
06:57qui ont parfois accès à l'extérieur dans un certain nombre de situations
07:00et qui permettent de nourrir au quotidien.
07:02C'est une réflexion majeure,
07:04parce que c'est une réflexion économique, écologique, sociale.
07:08C'est toujours important de se poser la question de l'origine,
07:12j'allais dire, avant tout.
07:14Bien sûr, on va parler, on en parlera peut-être,
07:16de bio, de label,
07:18mais le fait que ce soit produit en France,
07:20ce n'est pas anodin.
07:22Ce qui est produit en France n'est pas ce qui est produit au Danemark,
07:24pardon pour les Danois,
07:26n'est pas ce qui est produit aux Etats-Unis.
07:28Ce qui veut dire par là,
07:30quand vous faites vos courses, par exemple,
07:32comment vous faites vos courses ?
07:34Vous allez sur le marché d'Annecy, c'est ça ?
07:36Oui, alors, il faut bien le confesser,
07:38je ne vais pas vous expliquer que je fais...
07:40Rarement vos courses ?
07:42Que je fais trois repas par jour, moi-même,
07:44même pas l'emploi du temps d'un ministre,
07:46mais l'emploi du temps d'un député.
07:48C'est d'ailleurs un problème pour l'hygiène alimentaire.
07:50Pour rappeler les cinq fruits et légumes,
07:52je vois que vous avez mis de la salade.
07:54Deux feuilles.
07:56Elles sont là.
07:58Vous les avez mises.
08:00Le supermarché, c'est l'endroit le plus simple,
08:02finalement, et le plus,
08:04évidemment, agréable, mais le plus pratique.
08:06Pourquoi ? Parce que quand vous êtes dans un supermarché,
08:08il faut bien dire ce qu'il y a,
08:10il y a une telle complexité d'étiquetage,
08:12d'origine, de produits transformés,
08:14que même avec la meilleure volonté du monde,
08:16vous vous dites, je vais acheter
08:18des tranches de fromage pour le matin,
08:20des légumes ou une viande,
08:22et puis si vous n'avez pas tout regardé,
08:24il y a peut-être quelque chose qui ne vient pas d'ici,
08:26qui n'est pas de la telle manière
08:28que vous souhaitez, alors que
08:30le marché, c'est le lieu du produit brut
08:32que vous voyez, qui n'est pas
08:34sous emballage, qui n'a pas cette distance,
08:36qui n'est pas emballé
08:38de manière à ce que vous compreniez plus qu'il y a dessus.
08:40Donc oui, le marché du boulevard
08:42Tennes, le marché de la vieille ville
08:44suivant les jours, d'abord j'y passe parce que
08:46c'est l'occasion de faire ses courses,
08:48et puis c'est l'occasion de discuter,
08:50de prendre le pouls du terrain.
08:52On le connaît tous, c'est aussi l'attractivité,
08:54c'est qu'on va aller acheter des choses qu'on ne voulait pas acheter,
08:56des rayonnages qui sont saturés de produits laitiers,
08:58de produits gourmands. Au marché, comme vous le dites,
09:00on a les produits bruts, et on achète
09:02en discutant avec le...
09:04C'est le marchand, c'est le producteur qui fait la retape.
09:06Oui, et d'ailleurs,
09:08contrairement comme vous dites
09:10souvent à des hypermarchés, pas tous,
09:12mais c'est le produit
09:14qui fait la demande,
09:16qui fait l'achat. C'est parce qu'il y a
09:18aujourd'hui des topinambours, ou parce qu'il y a
09:20du beaufort d'été
09:22que vous en achetez, et vous
09:24mettez vous au diapason.
09:26Et pas l'inverse. Je veux dire, si demain,
09:28on découvre qu'il faut une demi-saveur
09:30supplémentaire de yaourt, on peut être sûr
09:32qu'elle sera inventée parmi les 8 000
09:34yaourts qui existent. Mais le marché,
09:36le producteur, la crèmerie,
09:38elle produit ce qu'elle peut produire,
09:40et c'est le consommateur qui s'adapte.
09:42Il n'empêche qu'il reste aussi la question du prix.
09:44C'est toujours moins cher dans un supermarché
09:46qu'ailleurs ? Eh bien, figurez-vous, pas pour tout.
09:48Pas pour tout. Je pense,
09:50regardez, quand vous allez faire vos courses
09:52dans un supermarché, je ne parle pas
09:54d'un hypermarché, pas forcément
09:56discount, etc., mais maintenant, les prix
09:58qui sont affichés dans les supermarchés,
10:00et on peut le comprendre vu le trajet, vu les coûts,
10:02ne sont pas très différents.
10:04Si je compare un kilo de poireau au marché
10:06ou un kilo de poireau, moi j'aime bien
10:08le poireau, dans un supermarché,
10:10il n'y a pas de différence
10:12significative. Il y a des produits, oui,
10:14il faut dire, la vérité, ce n'est pas du tout pareil
10:16parce que ce n'est pas du tout la même qualité.
10:18Je reviens sur le creuset.
10:20Vous vouliez continuer ?
10:22Non, parce que je me demandais juste,
10:24toujours dans cette réflexion justement de
10:26où est-ce qu'on achète ces produits, comment, pourquoi,
10:28et vous l'avez un peu touché du doigt
10:30tout à l'heure, c'était le bio.
10:32Vous disiez, voilà, il faut faire attention
10:34de manière générale et avoir une réflexion
10:36globale sur l'alimentation.
10:38Quand on sait que là, en ce moment,
10:40la loi d'orientation agricole, qui est
10:42discutée au Sénat actuellement,
10:44a retiré
10:46le fait d'imposer 21% de
10:48terres cultivées
10:50en bio, vous vous dites qu'on
10:52lâche un peu le bio, que c'est
10:54terminé, on ne s'embête plus avec ça ?
10:56Est-ce qu'à la fin, ce n'est pas aussi
10:58les consommateurs qui vont pâtir
11:00de cela ? Je comprends votre question,
11:02j'ai beaucoup travaillé sur cette loi, forcément,
11:04ça m'intéresse et ça concerne aussi mon territoire.
11:06Je trouve qu'il faut qu'on se méfie,
11:08je l'ai vu dans d'autres domaines aussi,
11:10il faut qu'on se méfie, vous savez, des grands objectifs
11:12qu'on se met dans la loi. En fait, on fait une loi,
11:14puis on se met un grand objectif,
11:16x% de bio,
11:18mais ce n'est pas les députés qui vont aller maraîcher.
11:20Et s'il y a des difficultés
11:22énormes pour atteindre un certain niveau de bio,
11:24il vaut mieux traiter ces difficultés
11:26que se donner des grands objectifs
11:28qu'on ne va pas atteindre. Ce qui m'inquiète,
11:30c'est qu'on débat beaucoup de ces pourcentages,
11:32on dit non, il faudrait que ce soit 15%,
11:3420%, ce n'est pas atteignable, peut-être 30%.
11:36Au fond, la question, c'est
11:38est-ce que des agriculteurs et des agricultrices
11:40aujourd'hui arrivent à produire en bio
11:42que ce soit rentable et que le
11:44prix soit accessible ? Et ça n'épuise pas la question.
11:46En tout cas, ça n'y répond pas.
11:48Est-ce que la loi d'orientation
11:50agricole y répond ? Mais elle ne répond pas
11:52à cette question en fixant un objectif.
11:54Elle aide, elle appuie,
11:56parce qu'il y a des dispositifs qui appuient.
11:58Et puis, tout ne s'épuise pas dans le bio.
12:00Le meilleur exemple, c'est les produits de montagne.
12:02Pourquoi ? Quand vous avez dans le
12:04cahier des charges des fromages,
12:06quand vous avez dans le cahier des charges du
12:08creuset des règles
12:10qui font que c'est sans doute aussi bien
12:12qu'un bio, vous n'avez pas besoin de
12:14vous ajouter un label. Moi, je pense
12:16aussi, comme consommateur, comme citoyen
12:18et encore plus comme député, à la
12:20multiplication des étiquettes.
12:22Je pense qu'on est tous frappés par ça.
12:24Au supermarché, il y a 12
12:26labels qui sont
12:28tous plus marketing les uns que les autres.
12:30Certains sont très justes. Il y a un maquis, effectivement, du label
12:32qui a un peu... Il y a un gros travail qui avait
12:34lancé, d'ailleurs, à la Ministérie des Agricoires. Il y a un gros travail
12:36à faire de simplification, de lisibilité.
12:38Qu'est-ce que j'achète ? Est-ce que j'ai confiance
12:40dans ce que je lis sur le paquet ?
12:42Je reviens, parce que le bio, c'est une
12:44question très intéressante. S'il y a une volonté politique,
12:46on peut aussi faire en sorte que le bio progresse.
12:48Mais je reviens sur ces creusets.
12:50Vous vouliez parler du creuset.
12:52Ça vous tient à cœur ?
12:54Est-ce que, en fait, quand on est enfant
12:56de la Haute-Savoie comme vous, c'est
12:58consubstantiel à l'enfance, le creuset ?
13:00Vous avez grandi grâce au creuset ?
13:02Vous êtes développé grâce au creuset ?
13:04Je me suis beaucoup,
13:06mais je crois qu'on va en reparler dans un instant,
13:08je suis développé avec le fromage,
13:10sous toutes ses formes, encore plus.
13:12Protéiné.
13:14En fait, c'est une pâte, bien sûr,
13:16qu'on a l'habitude de manger au sport d'hiver.
13:18Par exemple, c'est une pâte qui est très bonne
13:20avec un peu de bouillon.
13:22C'est une pâte en soupe. C'est aussi avec du sarrasin.
13:24Les qualités nutritives sont intéressantes.
13:26Il y a beaucoup d'atouts.
13:28Moi, c'est un souvenir d'enfance. C'est aussi une pâte d'enfant.
13:30C'est votre grand-mère, votre mère ?
13:32C'est les grands-parents paternels
13:34qui le font.
13:36Comme ça, avec du Beaufort ou tout simplement
13:38avec du beurre, ça marche très bien aussi.
13:40On s'interrogeait avec Valérie parce que
13:42tout à l'heure, on se disait que les Français, c'est des amateurs de pâtes.
13:44Vous allez au supermarché,
13:46il y a des linéaires de pâtes italiennes.
13:48Il y en a partout.
13:50Si on veut chercher les creusets français,
13:52ils sont perdus un peu entre le riz,
13:54la semoule. Pourquoi
13:56cette pâte, qui est une très bonne pâte,
13:58n'a pas réussi à s'imposer ?
14:00C'est quand même une pâte
14:02qui a réussi à percer,
14:04dans nos terroirs, qui a un certain prix.
14:06Il faut le reconnaître.
14:08Par rapport aux marques
14:10d'hyperdistribution, c'est pas tout à fait pareil.
14:12C'est sa confection qui fait que c'est plus cher ?
14:14Oui, et puis quand c'est au Saracen,
14:16c'est un peu moins accessible peut-être.
14:18Alors qu'en fait, comme tout,
14:20c'est une histoire de formation du goût.
14:22C'est une histoire d'avoir été habitué
14:24à goûter des choses qui sont
14:26un peu plus fortes, parfois un peu
14:28plus amères, un peu plus salées.
14:30Mais c'est quelque chose qui ensuite
14:32vous imprègne toute votre vie.
14:34Dans les cantines, c'est ça le slogan.
14:36Ça, c'est une proposition
14:38loin d'intéressante.
14:40Comment vous le faites, vous ?
14:42Est-ce que vous le faites déjà ? Est-ce que vous cuisinez ?
14:44J'essaye.
14:46J'adorais et j'adore cuisiner.
14:48Moi, mon truc, c'est les plats en sauce.
14:50C'est prendre
14:52le temps et avoir des...
14:54Ça prend du temps, alors vous pouvez faire autre chose
14:56pendant ce temps-là, mais que ce soit
14:58la blanquette, que ce soit le bœuf bourguignon,
15:00ce que je préfère même,
15:02c'est le moment initial où
15:04vous faites snacker votre viande,
15:06vos légumes, et où après, vous mouillez
15:08au bouillon, ça part, et là,
15:10ça se développe pendant
15:12autant de temps que vous voulez.
15:14Et ça, c'est sympa parce que c'est familial.
15:16C'est-à-dire que vous vous en faites pour
15:18le jour J, puis vous pouvez
15:20en donner aux parents, aux amis, pour le lendemain.
15:22Et c'est ça aussi qui doit
15:24nous réconcilier, je pense, avec la cuisine
15:26qu'on fait chez soi. Parfois,
15:28moi j'ai des amis, et moi le premier,
15:30on se dit, j'ai mis deux heures à faire
15:32à manger, puis ça y est, le repas, c'est passé.
15:34Mais c'est aussi parce qu'on fait peut-être pas
15:36des plats familiaux qui peuvent faire
15:38plusieurs jours, et là, ça devient très rentable
15:40de faire la cuisine pendant une heure,
15:42une heure et demie, et de pouvoir
15:44faire deux ou trois repas dans la semaine avec.
15:46Quel homme vous êtes au fourneau, parce qu'on dit que vous êtes
15:48surdoué de la politique, est-ce que vous êtes aussi surdoué
15:50en cuisine, vous savez tout, parce que là, on a déjà été
15:52un peu impressionné, tout à l'heure, vous avez goûté,
15:54il y a un peu de...
15:56de noix de...
15:58de muscade, vous avez
16:00du nez, du pif,
16:02est-ce que vous êtes... Quel homme vous êtes
16:04quand vous avez un tablier et que vous êtes au fourneau ?
16:06Il y a trois femmes qui ont fait
16:08mon éducation kilner, c'est mes deux grand-mères
16:10et ma mère, et
16:12chacune a apporté quelque chose de très différent,
16:14avec une confrontation
16:16de deux types de cuisine, l'une, c'était
16:18le produit. Le produit, d'abord,
16:20on est prêt à traverser
16:22la ville, la région,
16:24pour aller trouver le produit,
16:26et on le fait seul, simple.
16:28Et puis, d'autres, plutôt du côté
16:30de ma mère, qui a des origines arméniennes,
16:32on cherche l'épice,
16:34le relevé, et donc
16:36c'est ces deux qui se mixent. Parfois,
16:38j'adore faire des choses hyper simples,
16:40ma compagne me dit, d'accord, mais c'est pas
16:42une oeuf d'art contemporain, il y a un poireau...
16:44Très épuré.
16:46Mais il serait quand même bien de mettre une sauce en accompagnement,
16:48et puis parfois, au contraire, c'est la valse
16:50des épices, donc
16:52c'est une multiple facette pour répondre à votre question.
16:54Vous êtes sensible
16:56aux compliments quand vous sortez table
16:58et qu'on dit Antoine, formidable
17:00ton risotto, il est meilleur que chez les Italiens,
17:02ça vous flatte ? D'abord, je fais du risotto,
17:04vous êtes très bien renseigné,
17:06ça me flatte, mais honnêtement,
17:08je cuisine pas assez pour avoir
17:10temps de... Oui, mais
17:12les convives sont en général bon public.
17:14Mais le problème, c'est que
17:16ma compagne est vraiment une excellente cuisinière,
17:18je dis pas ça parce qu'on est filmé,
17:20c'est pas qu'eux, en tout cas.
17:22Et vous partagez la cuisine, c'est très compliqué.
17:24Il y a une hégémonie.
17:26Oui, on partage la cuisine sous un angle très simple,
17:28c'est quand elle a fini de cuisiner, je peux cuisiner.
17:30Je croyais que vous alliez dire
17:32elle découpe les légumes et je les cuisine.
17:34Non, c'est pas le genre de la maison.
17:36Revenons à notre assiette et ces
17:38merveilleux creusets, ça ressemble à des pâtes,
17:40mais mon cher Jean-Pierre, c'est pas tout à fait
17:42pareil, on l'a dit, et puis surtout,
17:44il y a plein de choses à savoir encore sur les creusets.
17:46Oui, et vous m'obligez
17:48à puiser dans mes notes.
17:50Effectivement, ces petits creusets,
17:52ils sont apparus, Valérie, tenez-vous bien,
17:54au XVIIe siècle, dans la
17:56vallée de la Tarentaise. Donc c'est vraiment un produit
17:58du terroir. A l'origine,
18:00ces pâtes étaient confectionnées à partir de farine
18:02de sarrazin et d'oeufs. Aujourd'hui,
18:04le sarrazin fait encore un peu de résistance,
18:06mais sur les étals de supermarché,
18:08c'est minoritaire. Le gros
18:10des creusets est à la farine de froment,
18:12mais c'est au blé tendre,
18:14contrairement aux pâtes italiennes,
18:16qui sont faites souvent au blé dur.
18:18C'est important de le savoir.
18:20Leur nom vient du patois savoyard creué,
18:22qui signifie petit.
18:24Vous parlez un peu le patois savoyard ?
18:26Pas du tout, c'est pas bien. Mon grand-père
18:28me fait parfois des quiz.
18:30C'est très particulier.
18:32J'en attrape
18:34quelques mots au passage,
18:36mais pas plus que ça.
18:38Creué, petit.
18:40Après avoir séché au soleil, la pâte des creusets
18:42est aplatie rouleau et coupée
18:44en petits carrés. Pourquoi ?
18:46Plutôt qu'en spaghettis,
18:48parce que ces creusets étaient destinés
18:50à nourrir les montagnards, les bûcherons,
18:52les bergers, les agriculteurs.
18:54C'était plus simple de les glisser dans un sac
18:56au fond du sac à dos
18:58pour suivre les troupeaux.
19:00Le creuset, on vient de le voir,
19:02est très facile à cuisiner.
19:04Comme des pâtes normales, dans l'eau bouillante,
19:06al dente, il se marie avec des sauces tomates,
19:08les fromages, la charcuterie,
19:10le lard fumé, les tranches de speck.
19:12C'est préparé comme un risotto.
19:14Avec un peu de vin blanc, ensuite.
19:16Vous le faites cuire dans le bouillon,
19:18petit à petit.
19:20A la fin, vous mettez un peu de beurre et de parmesan.
19:22Il existe même,
19:24je ne vois pas ce que c'est,
19:26la creusiflette,
19:28une sorte de tartiflette aux creusets.
19:30C'est des creusets sur lesquels on pose du reblochon.
19:32Vous avez déjà mangé ça ?
19:34Vous faites un raccourci, on ne pose pas sur le reblochon.
19:36Pardon !
19:38C'est l'idée de la tartiflette.
19:40On va en parler.
19:42Vous alternez du reblochon,
19:44des oignons,
19:46des couches,
19:48parce que c'est comme ça que c'est bien imprégné.
19:50L'idée de votre creusiflette, c'est un peu ça.
19:52Vous préparez les pâtes avec le fromage avant.
19:54Vous pouvez mettre un peu de crème d'oignon
19:56si c'est nécessaire pour lier.
19:58Ensuite, ça qui fait aussi la magie de la tartiflette,
20:00vous recoupez des reblochons en deux,
20:02vous les mettez dessus,
20:04et comme ça, ça fait le gratiné avec la croûte.
20:06Tout à l'heure, j'ironisais en VRP du creuset,
20:08mais pas tout de suite,
20:10mais à mon avis,
20:12comme auto-entrepreneur,
20:14vous allez être au plafond.
20:16Ne me parlez pas de ça !
20:18Pour accompagner ce plat, vous nous avez apporté
20:20un vin,
20:22produit dans un coin que vous connaissez bien.
20:24C'est ça, les vignes de Féchis.
20:26Expliquez-nous, pourquoi ce choix ?
20:28C'est quand
20:30la famille paternelle
20:32est originaire d'un petit village
20:34moins en moins petit aujourd'hui
20:36qui s'appelle Cruzeil.
20:38Vous parliez de Croé petit.
20:40Cruzeil, c'est la croix, c'est le carrefour
20:42entre Annecy et Genève.
20:44On ne le sait pas trop,
20:46mais les pays de Savoie, et en particulier
20:48Haute-Savoie, ça a été un pays de vignobles.
20:50Il y en avait au bord du lac d'Annecy,
20:52il y en avait un peu au-dessus,
20:54et là, sur les pentes de ce hameau de Cruzeil
20:56qui s'appelle Féchis,
20:58sur lesquelles jouait mon grand-père,
21:00m'a toujours dit, les pentes de Féchis,
21:02quand j'étais petit, il y a des vignerons formidables
21:04qui s'appellent les Imberts,
21:06qui font des vignes de Féchis.
21:08Ils font ce vin très simple, très traditionnel.
21:10C'est du chardonnay, c'est ça ?
21:12C'est du chardonnay. Vous voyez, vous allez avoir
21:14peut-être un peu moins le côté savoyard
21:16que vous retrouvez dans l'apremont,
21:18c'est-à-dire qu'il est un peu moins...
21:20Minéral, je dirais.
21:22Très bon.
21:24Simplement, il est travaillé avec du chardonnay
21:26comme un vin de Savoie.
21:28C'est ce qui donne ce côté très agréable.
21:30Ils font aussi des choses absolument fantastiques.
21:32Ils font du vin rouge
21:34qui s'appelle le Gamaret,
21:36qui est un cépage suisse très rare
21:38et à des prix abordables.
21:40Ce qui est extraordinaire, c'est ça.
21:42C'est d'avoir, pour moins de 10 euros...
21:44Là, la bouteille coûte moins de 10 euros.
21:46Celle-ci, je ne sais plus exactement,
21:48elle doit être un tout petit peu en dessous,
21:50peut-être même encore un peu moins,
21:52des choses qui sont très agréables.
21:54Là, évidemment, c'est les Dieux au Creuset,
21:56mais qui se boivent avec tout, avec du poisson,
21:58avec de la viande blanche
22:00comme ça, la crème, par exemple.
22:02Je reviens à ce débat,
22:04parce que ce sont des débats qui me traversent
22:06et qui me questionnent.
22:08C'est un vin qui n'est pas spécialement
22:10ni en bio ni en biodynamie.
22:12Vous vous en fichez ?
22:14Ça fait partie de vos choix ?
22:16Vous regardez ça chez le caviste ?
22:18Je regarde...
22:20J'aime le vin et ça me passionne de comprendre l'histoire du vin.
22:22Je regarde les conditions de production.
22:24Vous ne préférez pas un vin en biodynamie
22:26ou un vin sans sulfite
22:28ou que sais-je ?
22:30Il faut qu'il soit bon.
22:32Ça n'empêche pas ?
22:34Il faut aussi que le terroir le permette.
22:36Il y a des terroirs,
22:38et pas seulement à l'échelle d'une région
22:40par rapport à une autre.
22:42Il faut que le coteau, que le terroir sur lequel
22:44on produit le vin le permette.
22:46S'il y a une utilisation par-ci, par-là,
22:48il faut l'accepter aussi.
22:50Il faut voir tout ce que ça entraîne
22:52de positif, y compris pour le territoire.
22:54Je ne vous parle pas des produits
22:56les plus nocifs qu'on essaie de réduire
22:58autant que possible.
23:00J'ai une attention, mais la biodynamie
23:02ne m'intéresse pas en soi.
23:04C'est pas par ce prisme-là
23:06que vous choisissez un vin ?
23:08En tout cas, j'ai l'impression que parfois,
23:10c'est plus une manière de frimer dans les dîners
23:12que parce qu'on a vraiment apprécié le vin.
23:14Si vous voulez que je sois vraiment franc avec vous.
23:16Dernière petite question sur le vin.
23:18M. Armand disait que les vins de Savoie étaient très connus avant
23:20et qu'il y a eu un peu un ressac.
23:22Maintenant, on retrouve ces vins de montagne,
23:24on isère aussi à des très bons vins.
23:26En Suisse, quand vous êtes sur les bords du lac Léman,
23:28c'est plein de vignes.
23:30Est-ce que le réchauffement climatique,
23:32c'est pas une aubaine pour ces vins de montagne ?
23:34C'est une question difficile. Je ne suis pas un expert.
23:36Ce qui est difficile chez nous,
23:38c'est les variations de température.
23:40Entre l'hiver et l'été.
23:42C'est ça, c'est l'écart.
23:44C'est ce qui est difficile pour faire des très grands vins.
23:46C'est ce qui explique la lutte qu'il y a pour en garder.
23:48On a une autre difficulté, nous,
23:50qui est l'eau foncière.
23:52Garder des terres abordables,
23:54qui permettent de produire des vins abordables,
23:56c'est de plus en plus difficile.
23:58Au fond, l'histoire
24:00qui va s'écrire, sans doute,
24:02climatique et donc agricole,
24:04c'est une histoire, je parle de nos pays de Savoie,
24:06c'est une histoire de précipitations
24:08encore plus importantes,
24:10mais resserrées dans le temps.
24:12Là où on avait l'habitude
24:14d'un lissage et de la neige pendant longtemps,
24:16peu de pluie en hiver,
24:18et puis, de nouveau,
24:20une nouvelle forme d'humidité
24:22au printemps et à l'été,
24:24et là, on s'oriente vers des pôles.
24:26Du froid, mais beaucoup de pluie,
24:28et des pics de chaleur,
24:30qui est très mauvais pour le paysage, pour l'agriculture.
24:32Pas de vin chaud ? Vous ne nous avez pas amené du vin chaud ?
24:34Non, à table, honnêtement,
24:36du vin aux fruits à table,
24:38c'est un peu dur,
24:40mais c'est très bon.
24:42C'est très bon, le vin chaud.
24:44Allez, revenons. Non, pardon, pas du tout.
24:46Avec ce vin et ces dios creusés,
24:48je vous propose maintenant de cultiver nos ménages,
24:50et tout de suite, avec le quiz.
24:56Au Savoyard, vous êtes né à Paris,
24:58comme le champignon de Paris,
25:00alors sauriez-vous nous dire,
25:02vous en faites avec votre père ou grand-père
25:04sur le patois,
25:06donc on vous a appris au mot,
25:08si ces affirmations sont vraies ou fausses.
25:10Son autre nom, au champignon de Paris,
25:12est champignon de couche.
25:14Vrai ou faux ?
25:16Le champignon de Paris, je crois cultivé dans des caves,
25:18est sous couche, c'est-à-dire,
25:20vous mettez un peu de terre,
25:22et vous avez dans l'obscurité le champignon.
25:24Je sens qu'il va être très fort.
25:26C'était des couches, je peux quand même me faire le malin,
25:28c'était des couches de fumier de cheval.
25:30Puisque les chevaux étaient très utilisés à Paris.
25:32On retrouve sa trace, toujours,
25:34à notre petit champignon de Paris,
25:36avec son chapeau, chez les pharaons.
25:38Vrai ou faux ?
25:40Vraiment, je ne sais pas.
25:42Je dirais vrai, parce que les pharaons,
25:44les égyptiens ont inventé,
25:46avec les champignons,
25:48aussi toute la cosmétique,
25:50donc il n'est pas impossible qu'il y ait une trace.
25:52C'est vrai, parce qu'il décorait certains tombeaux égyptiens.
25:54C'est, on l'appelle,
25:56le champignon de Paris, car Louis XIV,
25:58qui en était friand, en avait décidé ainsi.
26:00Je dirais, c'est le fait du roi.
26:02Vrai ou faux ?
26:04Connaissant l'histoire monarchique de la France,
26:06ce n'est pas impossible, mais je ne pense pas.
26:08Non, c'est faux.
26:10Il voit son nom au fait qu'il était cultivé au XIXe siècle,
26:12avant d'être abandonné à Paris,
26:14et notamment au Trocadéro.
26:16Donc, il est devenu le champignon de Paris,
26:18aujourd'hui mondialement connu.
26:20Et lorsqu'il est cueilli à maturité,
26:22il s'appelle Portobello,
26:24ce champignon de Paris.
26:26C'est vrai ou c'est faux ?
26:28Cueilli à maturité, ça veut peut-être dire
26:30qu'on le cueille souvent avant.
26:32Il y a aussi différents types de champignons,
26:34blancs, rosés. Honnêtement, je ne sais pas.
26:36Je ne vais pas vous dire oui ou non.
26:38Portobello, je dirais oui,
26:40parce que je pense qu'il doit peut-être y avoir
26:42une histoire de couleur ou de forme.
26:44Oui, effectivement. Quand je voyais des Portobello,
26:46je croyais que c'était une autre race de champignons.
26:48Si vous faites pousser très longtemps le champignon de Paris,
26:50il devient blanc et devient le Portobello.
26:52Vous savez, il est formidable le Portobello,
26:54parce qu'on peut faire des champignons farcis avec le Portobello.
26:56C'est juste un champignon de Paris, adulte.
26:58Très bien. Allez, maintenant, on laisse parier.
27:00On laisse parier ces champignons.
27:02Direction la Haute-Savoie, ils sont jambons,
27:04produits dans les deux Savoies.
27:06J'imagine que vous êtes incollables sur la charcuterie
27:08de la Haute-Savoie. Du coup, je vais plutôt vous poser
27:10des questions sur les jambons.
27:12D'où qu'ils viennent, saurez-vous nous dire
27:14si ces affirmations sont vraies ou fausses.
27:16Le Prisutu est un jambon des Pouilles, en Italie.
27:18Attention, vous allez vous faire des ennemis,
27:20si vous ne dites pas.
27:22Honnêtement, quand ça finit en ou,
27:24c'est plutôt Corse.
27:26Bravo, très bon feeling.
27:28Évidemment, c'est un jambon corse.
27:30On appelle jambon du Monténégro
27:32un jambon qui est justement produit
27:34et fumé dans la région de Nzégouzi,
27:36au Monténégro.
27:38Est-ce que c'est vrai ?
27:40Honnêtement, je ne connais pas.
27:42Il s'agit d'un jambon qui ressemble au jambon de Parme.
27:44Le jambon ibérico
27:46d'Espagne est originaire
27:48notamment de Galice.
27:50Pour avoir été en Galice,
27:52très belle région,
27:54vous croisez du bon vin blanc,
27:56des fromages aussi sympathiques
27:58comme le Manxego,
28:00et il y a aussi du jambon
28:02du Pays Basque jusqu'à la Galice.
28:04Ça dépend si c'est de l'ibérico,
28:06patanégra ou pas.
28:08Je dirais que ce n'est pas la région,
28:10mais je me trompe peut-être.
28:12Vous avez raison, c'est faux.
28:14C'est en Andalousie.
28:16Et enfin,
28:18le jambon allemand de la Forêt Noire
28:20est fumé au sapin.
28:22Ça, il me semble que c'est vrai.
28:24Je ne voudrais pas être désagréable
28:26avec nos amis allemands,
28:28mais la charcuterie française est très bonne.
28:30La charcuterie française est meilleure.
28:328 sur 8,
28:34vous récupérez votre cadeau au maquillage.
28:36J'ai hâte de voir ce que c'est.
28:38Et parce que chaque assiette est un voyage dans l'espace
28:40et le temps, on va se balader ensemble
28:42dans vos souvenirs, c'est tout de suite
28:44avec la brève de comptoir.
28:48Pour préparer cette émission,
28:50on vous a demandé de plonger
28:52dans votre mémoire pour retrouver un souvenir
28:54qui mêle cuisine et politique,
28:56et vous nous emmenez dans la cité médiévale
28:58d'Albi sur Chéran.
29:00C'est un souvenir assez récent,
29:02mais qui m'a marqué
29:04parce que
29:06cuisine comme politique,
29:08c'est une affaire d'histoire, de tradition,
29:10et Albi sur Chéran,
29:12qui est une magnifique petite cité médiévale,
29:14vous l'avez compris dans ma circonscription,
29:16il y a des traditions,
29:18et parmi ces traditions, au moment du 11 novembre,
29:20il y a la Saint-Martin,
29:22où la fanfare d'Albi sur Chéran,
29:24les échos du Chéran, préparent chaque année
29:26une fricassée.
29:28Avec des abats,
29:30une sauce avec sans doute des ingrédients
29:32que je n'ai pas le droit de dire sur ce plateau.
29:34Des choses absolument incroyables,
29:36et ça réunit
29:38mais 100, 200, 300, 400, 500
29:40personnes.
29:42Je l'ai fait à chaque année,
29:44à chaque fois que j'ai pu.
29:46Cette année, c'était très difficile,
29:48mais je me suis dit,
29:50malgré les rendez-vous,
29:52j'y suis allé comme ministre de l'Economie
29:54et des Finances,
29:56j'ai pu goûter comme ministre de l'Economie
29:58et des Finances la fricassée,
30:00c'est-à-dire la tradition, le terrain,
30:02le côté très simple.
30:04Je vous parlais des produits bruts,
30:06j'aime la simplicité qu'il y a là-dedans,
30:08et même si c'est pas simple à préparer,
30:10c'est un plat simple,
30:12qu'on partage ensemble,
30:14et évidemment, c'est des grandes tables,
30:16vous vous asseyez avec les élus,
30:18avec les gens qui viennent vous dire
30:20pourquoi vous n'avez pas fait ça,
30:22mais c'est très bien,
30:24parce que vous avez un cadre sympa,
30:26tout le monde partage la fricassée,
30:28on fait des blagues et donc on peut se parler.
30:30Et ça, la cuisine,
30:32à chaque fois que je fais des fêtes,
30:34des foires, il y a toujours de l'alimentation autour,
30:36parce qu'en fait, ça apporte
30:38une telle convivialité que vous arrivez
30:40à décrisper le dialogue,
30:42à se parler.
30:44On reste dans les montagnes,
30:46on va même se poser quelques instants
30:48entre deux pistes dans un restaurant
30:50typique au beau milieu de la station
30:52de ski du Grand Bornand, installez-vous,
30:54c'est le dessous des plats.
31:01Pour toutes celles et ceux qui ont eu la chance
31:03un jour d'aller skier ou surfer
31:05dans nos plus belles stations françaises,
31:07il est un incontournable, un passage obligé
31:09pour le déjeuner savoyard
31:11ou le gros goûter avant la fermeture des pistes,
31:13le restaurant d'altitude.
31:15Un chalet dans lequel les services
31:17s'enchaînent tant qu'il y a de la neige.
31:19Nos deux reporters, Mathéo Stéphan et André Laffont,
31:22ont peut-être profité du dernier hiver
31:24au Grand Bornand qui doit se réinventer.
31:26Regardez.
31:28A 1300 m d'altitude,
31:30dans cette ancienne ferme d'alpage traditionnelle,
31:34on arrive directement à skier.
31:36A peine déchaussé, les pieds sont aussitôt
31:38mis sous la table.
31:40La formule est idéale.
31:42On s'est bien déforcé ce matin,
31:44on est arrivé à 13h,
31:46l'appétit est là.
31:48On ne s'est pas arrêté à 9h-13h non-stop,
31:51et un petit creux.
31:53Sur place, au pied des pistes,
31:55c'est vraiment le bonheur.
31:57Deux accessoires semblent incontournables.
31:59Les lunettes de soleil.
32:01C'est obligatoire, sinon on ne pourrait pas ouvrir les yeux.
32:03Moins agréables, les chaussures de ski.
32:05Les appuis ne sont pas stables,
32:07et il faut s'habituer à marcher avec la chaussure,
32:09mais on s'habitue au bout du cinquième jour.
32:11Après une matinée sportive, place au réconfort,
32:13au menu, les spécialités régionales
32:15sont à l'honneur.
32:17Graffin de Crozet, charcuterie de Savoie
32:20Mais aussi des plats plus printaniers,
32:22comme la salade landaise.
32:24D'habitude, on a droit à tout ce qui est
32:26base de fromage, patates, jambon, etc.
32:28Et là, moi qui cherchais un petit peu de salade,
32:30un peu de frais,
32:32c'est vraiment parfait,
32:34mais avec un peu de générosité,
32:36comme le foie gras, donc c'est parfait.
32:38Si pour les skieurs, le temps est à la relaxation,
32:40en cuisine, le rythme est soutenu.
32:42Lors des vacances, l'établissement peut accueillir
32:44jusqu'à 200 couverts par service.
32:46C'est la 72.
32:49Très bien, merci.
32:51Les vacances scolaires,
32:53les gens demandent de manger
32:55en une demi-heure, trois quarts d'heure,
32:57parce qu'ils ont des impératifs.
32:59Donc leurs enfants doivent aller
33:01au cours de ski,
33:03et les rassemblements de ski
33:05ne sont pas forcément au même endroit,
33:07donc c'est un peu la course au mois de février.
33:09La saison est intense, mais courte.
33:11Cet établissement fermera ses portes
33:13le 31 mars,
33:15mais au Grand Bornand,
33:1730% des restaurants restent ouverts
33:19toute l'année.
33:21Vous les connaissez bien, ces restaurants
33:23d'altitude, j'imagine que vous en avez
33:25fréquenté plusieurs.
33:27Ce sont de véritables locomotives
33:29pour toutes les stations de ski,
33:31et notamment en Savoie ?
33:33Oui, et la particularité
33:35chez nous, et en particulier
33:37dans les pays de Savoie
33:39et dans ma circonscription
33:41que vous avez mentionnée là, c'est le chiffre
33:43que vous donnez à la fin.
33:45Le chiffre des restaurants reste ouvert
33:47toute l'année. Il y a un travail énorme
33:49qui a été engagé de ce qu'on appelle
33:51la diversification,
33:53qui veut dire que le tourisme
33:55n'a pas vocation à s'arrêter,
33:57y compris de locaux,
33:59le 31 mars.
34:01Et qu'on a aujourd'hui la majorité,
34:03par exemple au Grand Bornand,
34:05du chiffre d'affaires de la station
34:07qui est fait en dehors de la période d'hiver.
34:09On arrive
34:11à inverser les choses.
34:13En quelques semaines, vous faites une proportion
34:15très importante, évidemment, parce qu'on connaît
34:17les sports d'hiver, qui ne sont d'ailleurs pas que le ski.
34:19Vous avez la raquette, vous avez des promenades,
34:21mais ce chemin-là, il est indispensable
34:23à engager, et le restaurant
34:25d'altitude y vaut, y compris
34:27au printemps ou à l'été,
34:29quand vous avez un grand soleil et que vous mangez face à la montagne.
34:31Sauf que ce n'est malheureusement pas le cas
34:33partout, vous le disiez.
34:35Les restaurants d'altitude,
34:37pour la haute montagne, moyenne montagne,
34:39et puis tout ce qui est à basse altitude,
34:41c'est quasiment terminé. Maintenant, il faut déjà se projeter
34:43dans le sans-neige.
34:45Oui, c'est tout le défi
34:47qui est dans les
34:4915 à 20 prochaines années.
34:51Pour certains, c'est déjà le cas.
34:53Il y a des stations plus petites à très
34:55petites altitudes qui sont obligées d'être quasiment
34:57démantelées, mais il y en a d'autres qui ont
34:59des tels profils, qui sont tellement bien placés
35:01qu'elles méritent
35:03un avenir,
35:05une transformation complètement radicale.
35:07Et il y a beaucoup de choses à faire
35:09sur cette matière. La difficulté, c'est
35:11qu'il y a évidemment des recettes très importantes
35:13qui viennent des sports d'hiver, et que ça s'arrête
35:15au fur et à mesure, et que combler
35:17cela économiquement par
35:19d'autres ressources, c'est très difficile
35:21et surtout, ça prend du temps.
35:23Qu'est-ce que vous proposez ?
35:25Est-ce qu'elles communiquent entre elles ?
35:27Est-ce que vous arrivez à réunir tous les maires
35:29de ces grandes stations et plus petites stations
35:31pour que tout le monde discute ensemble ?
35:33Est-ce qu'il y a un dialogue qui se crée entre
35:35tous ces membres de votre circonscription ?
35:37Oui, il y a un dialogue très fort, en particulier
35:39dans des stations comme Manigaux,
35:41le Grand Bornand, la Clusaz, qui sont connues,
35:43qui travaillent ensemble, qui vont accueillir les JO
35:45d'hiver de 2030.
35:47C'est une bonne chose, ça, ou pas ?
35:49Déjà beaucoup. C'est de toute façon
35:51une chance incroyable d'accueillir quelque chose
35:53comme les Jeux Olympiques. La question, c'est comment
35:55et à quelles conditions ? On a parlé de jeux
35:57sobres, durables,
35:59économes, qui permettent de laisser un héritage.
36:01À ces conditions-là, est-ce qu'il vaut mieux
36:03accueillir chez nous les Jeux Olympiques
36:05d'hiver, faire rayonner le pays,
36:07transformer les structures, les infrastructures,
36:09ou le faire dans un pays qui n'aura
36:11aucune vergogne à le faire
36:13à 800 mètres d'altitude, dans des
36:15conditions bien pires,
36:17et que ça ne profite pas au territoire ?
36:19C'est toujours le principe de la politique.
36:21Vous avez toutes les garanties aujourd'hui ?
36:23Vous le savez,
36:25toutes les associations dénoncent
36:27une aberration écologique.
36:29C'est maintenant que les garanties vont commencer
36:31à pouvoir être demandées et mises sur la table.
36:33On attend toujours, j'espère que cette fois,
36:35ça ne va pas traîner, le comité d'organisation
36:37des Jeux Olympiques pour les JO 2030.
36:39Ça, ce sera la structure qui permettra de poser
36:41des conditions. On a besoin de transports en commun,
36:43par exemple, et ces transports en commun,
36:45ils serviraient pas seulement pour les JO,
36:47ils serviraient pour des décennies
36:49ensuite, et ce serait une chance extraordinaire.
36:51Les Alpes ont déjà accueilli les JO
36:53en 92. Est-ce que vous allez pouvoir réutiliser
36:55un tas d'infrastructures où elles sont déjà
36:57obsolètes ? Quand vous nous dites sobriété,
36:59c'est un mot un peu valide, parce qu'il va falloir
37:01reconstruire des infrastructures.
37:03L'idée de ces JO, c'est justement de ne pas créer
37:05de nouveaux sites et de nouvelles infrastructures.
37:07Par exemple, dans ma circonscription,
37:09au Grand Bornand sera accueilli le biathlon.
37:11Le Grand Bornand accueille déjà les championnats du monde
37:13de biathlon. Le parcours...
37:15Le biathlon en 92, c'était aux saisies, on n'a pas pu garder
37:17le site des saisies. Alors là, vous me posez une colle
37:19sur les saisies. Mais sur le biathlon,
37:21c'est cette idée, c'est de réutiliser
37:23les mêmes sites, même si c'est réparti
37:25entre plusieurs sites.
37:27Qu'est-ce que vous dites en tant que député,
37:29quand vous voyez des stations
37:31de haute montagne
37:33qui investissent encore dans des remontées
37:35mécaniques, dans des canons à neige,
37:37est-ce que ça, ce n'est pas une hérésie ?
37:39Est-ce que ce n'est pas une course contre la monte qui est perdue d'avance ?
37:41Est-ce qu'il ne faut pas à un moment dire stop
37:43et laisser cette transition se faire comme vous le dites ?
37:45Parce que moi, il y a 30 ans, je voyais des unes du parisien
37:47qui disaient un hiver sans neige, il n'y a plus de neige
37:49en montagne. Et aujourd'hui, il neige
37:51encore maintenant. Donc, c'est compliqué
37:53aussi de prévoir la fin définitive
37:55de la neige. – Vous avez raison, c'est très compliqué
37:57et c'est une question d'horizon, de temps.
37:59Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, dans les stations
38:01de très haute altitude, à 1800, 2000 mètres,
38:03il y a encore des investissements ? Parce qu'ils ont
38:05fait leurs calculs, ce n'est pas à tomber du ciel.
38:07Et ils ont fait leurs calculs et ils savent que ces
38:09investissements sont rentables pendant
38:1115, 20, 25 ans et que
38:13c'est couvert. Et là, au fond,
38:15évidemment, il faut préparer la transition, la diversification,
38:17mais il ne faut pas non plus être naïf.
38:19Si on désinvestit aujourd'hui
38:21et que dans les 15 ou 20 prochaines années, les sports d'hiver
38:23se font en Suisse ou en Autriche,
38:25la planète y gagne quoi ?
38:27Alors que c'est de l'électricité décarbonée qui fait tourner
38:29des sièges. La France y gagne quoi ?
38:31Donc il faut trouver l'équilibre et ne pas,
38:33et c'est ce que vous avez fait très justement,
38:35ne pas distinguer
38:37la très haute montagne de la moyenne montagne en particulier.
38:39– Est-ce qu'on arrivera tout de même
38:41à se... Est-ce que ces stations,
38:43notamment les plus petites à commencer,
38:45mais à long terme, peut-être jusqu'aux plus
38:47hautes stations, elles arriveront
38:49à se sortir de cette manne financière
38:51que représente l'or blanc, que représente
38:53les sports d'hiver ? Est-ce que vous pensez
38:55qu'on réfléchit déjà à comment
38:57faire totalement autrement ?
38:59– Oui, en tout cas, dans le territoire
39:01qui est le mien, je peux vous dire que les réflexions ont
39:03plus que commencé, les anticipations,
39:05pas seulement à 10 ans, mais à 20,
39:07à 30 ans, pour anticiper
39:09l'éventuelle perte de revenus, savoir comment
39:11on peut le compléter avec aussi
39:13des sports d'hiver qui ne seraient pas
39:15exclusivement du ski
39:17alpin, ou regarder
39:19l'essor qu'a pris par exemple le ski de fond
39:21avec le biathlon, ou le ski de randonnée
39:23récemment, qui ne nécessite pas
39:25les mêmes quantités, qui ne nécessite pas
39:27d'avoir une piste comme on la connaît.
39:29Donc, il y a aussi beaucoup à revoir
39:31dans notre rapport à la nature,
39:33et je pense que ça tourne bien, parce que
39:35on voit bien que les gens cherchent
39:37une nouvelle forme de tourisme qui est plus fondée
39:39sur une expérience et une découverte
39:41locale, une compréhension
39:43de ce qu'est la nature et comment
39:45elle fonctionne. Et puis, il y a tout le potentiel
39:47incroyable de la montagne au printemps
39:49et de la montagne en automne
39:51à utiliser. Je ne vais pas le dire trop fort
39:53parce qu'après, les bornandins vont se dire
39:55on va avoir encore beaucoup de monde, mais quand même.
39:57Une question sur ces restos d'altitude
39:59puisqu'ils existent et on les aime bien
40:01quand on est au ski, on est content quand il fait froid ou les terrasses.
40:03Vous, parce que vous êtes skieur,
40:05dans un resto d'altitude, vous êtes plutôt
40:07bolo, un peu régressif, ou
40:09petit risotto au cèpe avec
40:11du foie gras ? Horrible, horrible.
40:13Je condamne le risotto au cèpe et au foie gras
40:15dans un restaurant d'altitude.
40:17Plutôt frites, à la limite, vous préférez encore ?
40:19Il faut du simple, il faut effectivement
40:21que ça convienne à la température à l'extérieur.
40:23Il faut du simple, de l'agréable,
40:25des choses qui viennent de pas loin.
40:27C'est l'occasion d'en profiter et les Pays de Savoie,
40:29on en a déjà un peu parlé, ils ont vraiment de quoi faire
40:31pour quelques jours en montagne.
40:33Et quand il n'y a plus de neige, heureusement qu'il reste
40:35la tartiflette, évidemment !
40:37Des patates, du fromage, des oignons
40:39et avec tout ça, on met les pieds dans le plat.
40:41Quelle transition, Valérie !
40:48Et effectivement, après une bonne journée de ski
40:50dans le froid, rien de mieux pour se retaper
40:52qu'une tartiflette du Roblochon fondue
40:54sur des pommes de terre avec du lard.
40:56Recette plébiscitée dans toutes les stations
40:58de sport d'hiver. On se souvient tous
41:00de la meilleure tartiflette jamais dégustée
41:02mais c'est-on vraiment d'où elle vient ?
41:04D'où elle provient ? Qui a vraiment inventé
41:06cette tartiflette et à quelle époque ?
41:08Le mystère de la tartiflette, c'est un reportage
41:10de Mathéo Stéphan et d'André Laffont.
41:13C'est le secret le mieux gardé
41:15de la Savoie.
41:17L'origine de la tartiflette,
41:19emblème régional et parmi les plats
41:21préférés des Français, mais dont l'invention
41:23reste mystérieuse.
41:25Et voilà, tartiflette confiée !
41:29Elle est très belle !
41:31La recette aurait vu le jour dans les années 80
41:33mais son créateur est inconnu.
41:35Est-ce une stratégie marketing
41:37du syndicat des producteurs de Roblochon
41:39pour booster leurs ventes
41:41ou la simple évolution de la Pella ?
41:43Traditionnel plat savoyard,
41:45de pommes de terre isolées, de lard,
41:47d'oignons et de fromage cuits à la poêle.
41:49Le mystère reste entier.
41:51Une seule certitude avec la tartiflette,
41:53sans un bon Roblochon,
41:55le plat perd de sa saveur.
41:57Pour un maximum de goût,
41:59mieux vaut en choisir un fermier.
42:01Chez les Clavel, on le produit en famille.
42:03Sa fabrication suit
42:05un cahier des charges exigeant
42:07dès la traite des 78 vaches
42:09de l'exploitation.
42:11Dans le cahier des charges,
42:13il faut transformer 2 fois par jour
42:15tout de suite après la traite
42:17et avec du lait chaud.
42:19On traite 2 fois par jour
42:21et on fabrique 2 fois par jour.
42:23Ici, pas de grandes machines
42:25ou de robots.
42:27Tout est fait à la main.
42:29Les gestes sont minutieux
42:31et la production chronométrée.
42:33La moindre approvisation
42:35peut nous faire changer
42:37les résultats.
42:39C'est une étape où on doit aller
42:41relativement vite pour que le fromage
42:43se refroidisse le moins possible.
42:45Une fois salé et séché,
42:473 semaines en cave d'affinage
42:49sont nécessaires pour former
42:51cette croûte si caractéristique.
42:53Là, vous avez un fromage
42:55qui est prêt à consommer
42:57pour votre tartiflette.
42:59Comme vous pouvez le voir,
43:01il est bien crémeux, bien généreux,
43:03une pâte bien brillante.
43:05Pour la tartiflette,
43:07la production de Roblochon a explosé.
43:09Chaque année,
43:1117 000 tonnes du fromage sont vendues.
43:13Vous saviez tout ça ?
43:15Ce mystère de la tartiflette ?
43:17Pour vous, c'était connu ?
43:19Il y avait un storytelling très connu ?
43:21C'est une histoire qui tourne
43:23et qu'on se raconte beaucoup.
43:25C'est une création,
43:27le nom local,
43:29du syndicat interprofessionnel
43:31du Roblochon.
43:33Il y a des paysans qui ont su se réunir
43:35en se disant
43:37qu'on va se faire piquer l'idée,
43:39le concept, le nom du fromage.
43:41Il faut le protéger.
43:43Il y a des tentatives de faire des Roblochons
43:45qui n'en sont pas.
43:47On va se faire piquer quelque chose
43:49qui a un savoir-faire important
43:51et qui a des conditions
43:53que les autres ne vont pas s'appliquer.
43:55Le CIR dit que ce n'est pas eux
43:57qui ont inventé.
43:59Tout le monde s'attribue
44:01avec son chapeau.
44:03Ils sont très nombreux.
44:05Tartif en patois, ça veut dire pomme de terre.
44:07Je passe un clin d'oeil chaleureux
44:09aux amis du syndicat interprofessionnel
44:11du Roblochon.
44:13C'est un plat ancestral.
44:15Aujourd'hui, il a été
44:17très embelli.
44:19C'est de la pomme de terre
44:21et des croûtes de fromage.
44:23Plus que du fromage lui-même
44:25qu'on retrouve dans la raclette
44:27avec des oignons.
44:29Il faut se projeter
44:31que la montagne,
44:33jusqu'à il y a très peu de temps,
44:35est une zone hostile,
44:37surtout dans les alpages.
44:39On y emporte peu de choses.
44:41Il faut que ce soit très simple.
44:43Je rebondis sur la une
44:45du Dauphiné libéré d'hier.
44:47Ça rebondit sur ce qu'on vient de dire.
44:49Cri d'alerte des paysans.
44:51Nous n'avons plus de lait.
44:53Pénurie de Roblochon.
44:55Pour voir pénurie de Roblochon,
44:57il faut quand même...
44:59Ce Roblochon est victime de son succès ?
45:01Oui, c'est la 2e AOP
45:03de France, derrière le Comté.
45:05C'est le fromage
45:07de qualité qu'on a su
45:09plus que d'autres
45:11diffuser partout.
45:13La tartiflette et d'autres fromages fondus.
45:15La production de Roblochon,
45:17c'est un équilibre très précaire.
45:19Le Roblochon fermier
45:21est produit directement à la ferme.
45:23C'est le reportage d'un seul troupeau.
45:25Le Roblochon laitier
45:27est fruitier, comme on disait.
45:29Chaque ferme amène son lait
45:31à la fruitière où on fabrique du Roblochon.
45:33Là, il y a des contraintes de foncier,
45:35de transmission,
45:37c'est ce dont on parle sur la loi d'orientation
45:39et d'avenir agricole,
45:41d'avoir l'espace, les bras, les vocations
45:43pour produire à nouveau du fromage
45:45et les conditions qui peuvent faire que les vaches produisent moins.
45:47Est-ce qu'on en fait assez ?
45:49Est-ce que cette loi d'orientation agricole
45:51pose les premières pierres
45:53dans le chemin qui, pour vous, va dans le bon sens ?
45:55Oui, d'ailleurs, c'est une loi qui a été écrite
45:57avec les jeunes agriculteurs.
45:59Ils étaient pourtant en colère
46:01pas plus tard qu'en novembre dernier.
46:03Ils étaient sur les routes aussi.
46:05Il y a toujours cette colère, on en parlera peut-être,
46:07mais cette loi a été construite
46:09à leur initiative, à leur demande,
46:11pour mieux accompagner la formation initiale,
46:13les diplômes,
46:15pour qu'il y ait un accompagnement au moment où on s'installe.
46:17J'ai rencontré beaucoup de jeunes agriculteurs
46:19qui vous disent,
46:21quand ils viennent d'une exploitation agricole,
46:23quand vous vous installez,
46:25vous n'êtes pas seulement producteur de lait,
46:27vous êtes vendeur, négociant,
46:29comptable, expert sanitaire,
46:31expert administratif,
46:33et ça vous tombe dessus,
46:35alors qu'en général, quand vous commencez,
46:37vous êtes très jeune, vous n'avez pas beaucoup de moyens,
46:39et la pression est énorme parce que vous avez
46:41les contrôles, la rentabilité économique.
46:43Donc, accompagner les jeunes
46:45qui ont envie, c'est absolument indispensable
46:47et ça va dans le bon sens, je pense.
46:49Il y a une nouvelle loi d'orientation agricole
46:51qui va s'ouvrir dans quelques jours.
46:53Vous le présentez comment ?
46:55Explosif ? Ou au contraire,
46:57peut-être qu'avec cette loi d'orientation agricole,
46:59les institutions,
47:01le Sénat,
47:03l'Assemblée nationale
47:05auront réussi à apaiser,
47:07en tout cas à comprendre,
47:09à entendre les colères ?
47:11Il y a eu des vrais gestes qui ont été faits à l'époque
47:13par le gouvernement de Gabriel Attal
47:15qui ont été poursuivis, de comprendre la détresse,
47:17le sentiment des agriculteurs,
47:19et c'est difficile de dire le contraire,
47:21c'est que ça ne se décline pas
47:23assez vite aujourd'hui sur le terrain
47:25et que les questions fondamentales,
47:27qui sont un petit peu moins celles des pays de Savoie,
47:29du prix, du revenu,
47:31que d'ailleurs, ne sont pas au rendez-vous.
47:33Et je crains qu'il y ait finalement
47:35cette année moins de colère qu'année dernière
47:37parce qu'il y a plus de résignation.
47:39Et c'est le pire, la résignation.
47:41Donc, il faut qu'on se réveille vite
47:43après les interruptions politiques,
47:45dissolutions censures,
47:47qu'on retrouve un chemin de création législative
47:49et de déclinaison.
47:51Qu'est-ce que ça veut dire, déclinaison ?
47:53Ça veut dire que notre rôle à nous de députés de terrain,
47:55c'est tous les jours s'assurer que ce qui a été décidé
47:57à l'Assemblée nationale ou par le gouvernement
47:59soit vraiment appliqué.
48:01Alors, on sait que ce métier est dur,
48:03mais d'autant plus dur à la montagne,
48:05parce que les conditions climatiques sont dures,
48:07il faut monter, il faut aller dans les alpages.
48:09Dans la loi d'orientation agricole,
48:11il est prévu d'assurer la transition
48:13à la nouvelle génération.
48:15Est-ce qu'il y a un problème de nouvelle génération
48:17qui veut bien prendre ces exploitations agricoles
48:19difficiles dans les montagnes ?
48:21Malgré le succès du reblochon,
48:23malgré le succès de la tartiflette.
48:25C'est une difficulté qui existe
48:27chez nous en Haute-Savoie et en Savoie,
48:29qui est un peu moins prononcée qu'ailleurs.
48:31Je crois qu'une des raisons,
48:33c'est la reconnaissance.
48:35Ce dont les jeunes se plaignent beaucoup,
48:37c'est le manque de considération et de reconnaissance
48:39des agriculteurs.
48:41Le reblochon est un produit très connu,
48:43mais il y a plein d'autres.
48:45La tomme des Arabies, la tomme des Bornes,
48:47je pourrais parler de tous les fromages de Savoie.
48:49Le chevrotin, d'ailleurs, qui est un reblochon aux chèvres.
48:51Comme on parle plus de ces produits,
48:53que les gens voient que c'est un produit local,
48:55et finalement, on se dit,
48:57je ne vais pas me lancer dans une profession
48:59qui va être trop dénigrée.
49:01C'est moins le cas quand vous élevez des cochons
49:03en Bretagne ou des vaches à viande
49:05dans le nord de la France, malheureusement.
49:07On prend peut-être un peu plus la main.
49:09Les fonciers pour les vignes,
49:11ce n'est pas le même problème pour ces nouvelles générations ?
49:13C'est un problème accru.
49:15La terre est chère.
49:17Surtout dans les vallées où il y a des sports d'été,
49:19d'hiver, du tourisme, des résidences secondaires.
49:21C'est aussi pour ça que je suis fier
49:23d'avoir défendu une loi
49:25sur la régulation des meublés de tourisme,
49:27les fameux Airbnb, pour ne pas les citer,
49:29pour que les maires puissent encadrer.
49:31Vous avez aujourd'hui des maires,
49:33ces stations, qui se battent pour faire du logement
49:35permanent pour les salariés,
49:37les infirmières, les agricultrices,
49:39les saisonniers,
49:41et qui sont captés par des résidences secondaires.
49:43Là, c'est beaucoup d'énergie
49:45pour pas grand-chose.
49:47On les aide, on les accompagne pour qu'ils puissent
49:49mieux réguler ce logement secondaire.
49:51On revient sur le reblochon.
49:53Celui-ci, vous nous en parlez un peu ?
49:55Je vous dis un mot
49:57de ce reblochon qui vient
49:59d'une ferme, je crois, de Manigaux.
50:01C'est écrit sur tous les bons reblochons fermiers.
50:03Vous avez la pastille verte et le nom de la ferme.
50:05Absolument.
50:07Elle a été affinée chez Alain Michel,
50:09un crémier anessien qui a une des dernières
50:11caves d'affinage d'Annecy,
50:13dans le centre-ville.
50:15Une manière aussi de souligner
50:17que dans le reblochon,
50:19il y a plusieurs métiers.
50:21Il y a les producteurs, les affineurs,
50:23les vendeurs, et c'est ensemble
50:25qu'ils fabriquent le fromage.
50:27C'est toute une chaîne.
50:29On parlait de cette AOP.
50:31La deuxième en France.
50:33En France, est-ce que
50:35le cahier des charges n'est pas
50:37un peu trop restrictif ?
50:39Est-ce qu'il n'est pas voué à évoluer,
50:41notamment à cause du réchauffement climatique ?
50:43C'est un cahier qui est très exigeant.
50:45On parlait tout à l'heure du bio, etc.
50:47Le reblochon explose,
50:49le cahier des charges reblochon fermier
50:51explose de loin tous les labels qui existent.
50:53Tellement l'exigence est importante.
50:55C'est ce qui fait aussi le bon fromage ?
50:57Oui, mais d'où l'idée d'avoir le reblochon
50:59fruitier, laitier, et le reblochon
51:01fermier, qui permet d'avoir deux types de produits
51:03qu'on consomme pas forcément
51:05à la même occasion.
51:07Mais vous avez raison de souligner que
51:09oui, c'est extrêmement exigeant.
51:11Après, on est français.
51:13On a une tradition millénaire.
51:15Si on revient sur nos exigences,
51:17alors qu'au contraire, tout nous porte à penser
51:19qu'il va falloir demander plus
51:21en critères, en qualités de produits.
51:23Pardon ?
51:25J'allais dire qu'on ne terminait jamais un repas
51:27sans une note sucrée.
51:29On en reparlera un autre jour par le réchauffement climatique.
51:31Ça c'est sûr.
51:33De toute façon,
51:35on va y venir.
51:37Puisqu'on ne termine jamais un repas sans une note sucrée,
51:39il est maintenant l'heure du péché mignon.
51:45Le péché mignon avec une pomme au four.
51:47Moi j'adore ça.
51:49Il suffit de prendre une pomme
51:51et de la mettre au four, c'est très simple.
51:53Ensuite, il faut trouver la bonne pomme.
51:55Il y a certaines pommes qui vont
51:57se déliter dans le four.
51:59Il faut trouver
52:01les bonnes variétés.
52:03Moi je vous conseille plutôt
52:05des pommes comme les Granny
52:07qui sont très bonnes, qui se tiennent bien.
52:09Autrement vous risquez, si vous la laissez
52:11à 180° pendant quelques minutes, d'avoir
52:13une boule de compote. Comment vous la faites
52:15votre pomme au four ?
52:17Comme vous,
52:19sans doute quand je craque
52:21un peu de crème,
52:23des raisins secs.
52:25C'est très sympa
52:27et je m'assure qu'elle grillote un peu au-dessus.
52:29On parlait de produits simples,
52:31je trouve ça très sympa
52:33de se dire qu'avec
52:35trois fruits les plus banals,
52:37il y en a beaucoup dans les pays de Savoie,
52:39c'est aussi pour ça que j'ai choisi les vergers,
52:41et la pomme, mais avec trois fruits
52:43vraiment banals de chez Banal,
52:45la pomme, vous faites un dessert
52:47même à la maison qui est très sympa et très simple.
52:49Il y a 16 variétés de pommes de Savoie,
52:51c'est ce que je lisais, reconnu IGP, c'est ça ?
52:53Je crains que vous me fassiez un quiz
52:55sur les 16 variétés de pommes de Savoie.
52:57Je vous transmets juste une information que j'ai lue.
52:59Effectivement, il y a beaucoup de variétés locales
53:01qui sont retravaillées par beaucoup,
53:03par un ami qui s'appelle Mathieu, par plein d'autres,
53:05et qui font des choses formidables.
53:07Je réfléchissais
53:09à l'intégralité de ce menu,
53:11qui tient au corps,
53:13on le disait,
53:15pour le plat. Là, on a la pomme
53:17cuite au four, mais mine de rien,
53:19avec un petit peu de sucre, du caramel, de la crème,
53:21c'est tout.
53:23Vous faites absolument pas attention à la diététique,
53:25c'est pas votre sujet ?
53:27Si, au quotidien, évidemment.
53:29Il faut faire attention, surtout dans les métiers
53:31qu'on exerce, il faut faire attention,
53:33mais il faut aussi faire attention à l'équilibre.
53:35Et là, vous avez raison, on fait un repas
53:37qui est sans doute un peu déséquilibré,
53:39mais qui est donc plutôt exceptionnel.
53:41C'est comme ça qu'il faut le voir.
53:43Moi, je crains
53:45que ça se soit vu depuis le début de l'émission
53:47assez gourmand,
53:49et assez intéressé par la nourriture.
53:51Et donc,
53:53il faut faire attention,
53:55mais il faut que ça ait un but,
53:57et que le but soit de pouvoir se faire plaisir.
53:59J'ai trouvé assez équilibré, parce que
54:01M. Armand aurait pu demander une pomme brute.
54:03Vous avez parlé de la crème,
54:05du coup, j'ai sauté sur l'occasion.
54:07Y a pas de chantilly, y a pas de glace, y a rien, c'est brut.
54:09Avec ces pommes délicieuses,
54:11vous avez choisi une musique, on écoute tout de suite.
54:14Que serais-je sans toi
54:16Qui vint à ma rencontre
54:18Que serais-je sans toi
54:20Qu'un coeur au bois dormant
54:24Que cette heure m'arrête
54:26Alors, Que serais-je sans toi, de Jean Ferrat.
54:28En fait, Antoine Armand, vous avez 70 ans.
54:32Oui.
54:34Vous avez trouvé le secret
54:36à la fin de l'émission, mais vous l'avez trouvé.
54:38Bon, d'accord, très bien.
54:40J'aurais eu une info inexclue.
54:43C'est pas très moderne.
54:47C'est extrêmement moderne.
54:49D'abord, c'est la poésie d'Aragon qui est complètement intemporelle.
54:51Et le grand littéraire que je suis adore.
54:53L'idée de, justement, aller chercher des textes
54:55qui avaient déjà une certaine époque
54:57et les mettre en chanson,
54:59j'aurais pu choisir Que la montagne est belle.
55:01Aussi.
55:03Trop téléphoné, peut-être.
55:05Non, je venais à quelque chose qui est une chanson d'amour magnifique
55:07que j'aime beaucoup
55:09et qui, justement, est très actualité.
55:12Je sens, toi, que ce balbutiement, il y a quelque chose de très sobre
55:14de la poésie contemporaine.
55:16J'adore.
55:18On va terminer là-dessus.
55:20Merci infiniment, Antoine Armand, d'avoir partagé ce repas.
55:22Merci beaucoup, Jean-Pierre Montagné.
55:24Et on remercie, évidemment, le restaurant Le Bourbon
55:26qui nous a concocté ce menu.
55:28Fabuleux.
55:30On se retrouve très vite pour un nouveau numéro de Politique à table.
55:41Sous-titrage Société Radio-Canada

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