Invités cette semaine:
- Sylvain Maillard, député "Ensemble pour la République" de Paris
- Marie-Pierre de La Gontrie, sénatrice "Parti socialiste" de Paris
Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.
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#LCP #assembleenationale #Politique
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- Marie-Pierre de La Gontrie, sénatrice "Parti socialiste" de Paris
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🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:02...
00:09Bonjour à tous.
00:10Heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro
00:12de Parlement Hebdo, l'émission qui vous fait vivre
00:15les temps forts de la semaine au Parlement.
00:17Nous vous proposons un débat entre un député et une sénatrice
00:21avec cette semaine deux parlementaires de la Capitale.
00:24Sylvain Maillard, bonjour.
00:25Vous êtes député pour la République de Paris
00:28et Marie-Pierre Delagontry, sénatrice socialiste de Paris.
00:31Vous débattrez de la nomination de Richard Ferrand
00:34à la présidence du Conseil constitutionnel
00:36proposée par Emmanuel Macron.
00:38La candidature de l'ancien président de l'Assemblée nationale
00:41a été validée à une voix près par les commissions des lois
00:44des deux chambres du Parlement.
00:46La majorité de droite du Sénat a voté une proposition de loi
00:49interdisant les mariages entre Français et étrangers
00:52en situation irrégulière.
00:54La gauche dénonce un texte contraire à la Constitution
00:57mais d'abord la nomination très contestée de Richard Ferrand
01:00à la tête du Conseil constitutionnel,
01:02le récit d'Elsa Mondingaba.
01:04Musique rythmée
01:06Une validation sur le fil pour Richard Ferrand.
01:10Suffrage exprimé 97.
01:12Seuil des 3 cinquièmes des suffrages exprimés 59
01:16pour 39, contre 58.
01:20Rien ne s'oppose à ce que le président de la République
01:23nomme Richard Ferrand au Conseil constitutionnel.
01:26A une toute petite voix près,
01:28l'ancien président de l'Assemblée nationale
01:31échappe à un veto du Parlement.
01:33En audition, le candidat proposé par Emmanuel Macron
01:36pour la présidence du Conseil constitutionnel
01:39avait tenté de rassurer les parlementaires.
01:42L'indépendance et l'impartialité ne se démontrent pas a priori.
01:46J'ai toujours été et je reste un homme libre.
01:50Le Rassemblement national a choisi de s'abstenir
01:53et fait basculer le vote.
01:54Il nous a rassurés.
01:56Il s'est engagé devant la représentation nationale,
01:59devant les députés présents.
02:00Il s'est engagé en expliquant qu'il ne devait pas y avoir
02:03de gouvernement des juges.
02:05La droite, qui a majoritairement voté contre Ferrand,
02:08dénonce un accord entre Marine Le Pen et le camp présidentiel.
02:12Les députés du RN se sont abstenus
02:15et ont permis d'installer pour 9 ans
02:18le meilleur ami de M.Macron à la tête du Conseil constitutionnel.
02:21Il faudrait que Marine Le Pen nous explique son petit jeu.
02:24Tout ça sent quand même très fort le deal secret
02:27entre M.Macron et Mme Le Pen.
02:30Même soupçon à gauche,
02:31qui demande au chef de l'Etat de choisir une autre personnalité.
02:35Ne pensez-vous pas précisément,
02:37au vu des conditions chaotiques de sa nomination,
02:40qu'il serait sage que le président de la République
02:43procède à une autre nomination au-dessus de tout soupçon
02:46pour présider le Conseil constitutionnel ?
02:49Les deux autres candidats au Conseil constitutionnel,
02:52et Philippe Bas,
02:53ont eu leur nomination largement approuvée.
02:57Précisons que cette nomination de Richard Ferrand
02:59à la tête du Conseil constitutionnel a été,
03:02s'est fait confirmer par un décret du président de la République.
03:05Sylvain Maillard, 1re question à vous.
03:07Cette nomination a été validée de justesse,
03:10c'est le moins qu'on puisse dire, par le Parlement.
03:13Est-ce qu'il y a un problème de légitimité ?
03:15J'étais commissaire aux lois,
03:17donc j'ai assisté à l'audition de Richard Ferrand.
03:20D'ailleurs, je sais pas si certains de vos téléspectateurs l'ont vu,
03:23c'était une audition de très haut niveau.
03:26J'ai fait beaucoup d'auditions dans ma vie,
03:28mais celle-là était de très haut niveau,
03:31d'un côté comme de l'autre.
03:32C'était des positionnements politiques,
03:35très clairement, des différentes oppositions de la majorité.
03:38Moi, j'ai regretté parce que j'ai trouvé que c'était vraiment,
03:41pour le coup, un moment où on pouvait vraiment interroger
03:45le candidat.
03:46Je connais bien Richard Ferrand depuis longtemps.
03:49C'est quelqu'un qui a des fidélités politiques,
03:51on le connaît parfaitement,
03:53mais qui est aussi quelqu'un qui est profondément indépendant
03:56et qui porte ses idées et qui sait les dire à tout le monde.
03:59– Mais quand même,
04:01il y a des trois cinquièmes des parlementaires opposés
04:03à sa nomination, est-ce qu'Emmanuel Macron aurait dû renoncer ?
04:07– J'entends bien, et d'ailleurs, dans la discussion que nous avons eue
04:10pendant l'audition, on l'a entendu largement,
04:13il y avait les mêmes questions sur Laurent Fabius,
04:16sur Jean-Louis Debré, sur Roland Dumas.
04:18Ce sont des personnalités, comme Laurent Fabius,
04:20qui n'est pas de mon bord politique,
04:22je crois qu'il a très bien présidé le Conseil constitutionnel,
04:25et pourtant, on s'est dit, non, il est trop proche de proximité.
04:28On a eu la même chose avec Jean-Louis Debré,
04:31et il a été un bon président.
04:32Moi, je suis persuadé que Richard Ferrand
04:35sera un très bon président du Conseil constitutionnel.
04:38– Marie-Pierre Delagontry, Richard Ferrand sera un très bon président
04:41du Conseil, même si sa nomination a été validée à une voix près
04:44par le Parlement, mais une voix près quand même.
04:47Il a été très précise sur sa conception,
04:49sa lecture de la Constitution, et vous savez,
04:52il faut simplement, pour se faire une opinion
04:54sur cette candidature, se référer aux trois qualités
04:57que le président actuel, Laurent Fabius,
05:00dont vous dites qu'il a été un très bon président,
05:02énonçait il y a peu pour être membre du Conseil constitutionnel.
05:06Compétence, expérience, indépendance.
05:08Ce n'est pas une insulte à l'égard de Richard Ferrand
05:12de dire qu'il n'a pas de compétence,
05:14ce n'est pas une insulte à l'égard de Richard Ferrand
05:17de dire qu'il ne réunit pas les trois qualités.
05:20Il n'a aucune formation juridique, ce qui veut dire
05:23qu'il ne sera pas président du Conseil constitutionnel
05:26en tant que tel. Il faut quand même se rappeler
05:28que pour les gens, vous savez, le Conseil constitutionnel,
05:32c'est celui qui censure ou non les lois, c'est aussi un juge,
05:35c'est le juge en premier et dernier ressort
05:37de tous les contentieux électoraux qui concernent les parlementaires,
05:41des sujets extrêmement délicats sur l'inéligibilité potentielle
05:45de tel ou tel candidat à la présidentielle.
05:48Pourquoi est-ce que ça nous inquiète à gauche ?
05:51Et pourquoi est-ce que nous sommes opposés à cette nomination ?
05:55C'est que, pour nous, il n'est pas un président illégitime.
05:58Il a été nommé par l'autorité constitutionnelle prévue,
06:01il est venu devant la commission, voilà,
06:05et il n'a pas recueilli plus de 3,5e.
06:08Très bien, mais il va être un président faible.
06:10Et donc, il va affaiblir cette institution dans une période,
06:14et par ailleurs, inspirons-nous de ce qui se passe à l'étranger,
06:17de ce qui se passe aux Etats-Unis.
06:19Nous allons avoir un président qui n'a aucune compétence juridique,
06:23qui va donc laisser acquis au service ou peut-être à d'autres membres
06:27la capacité de juger la constitutionnalité.
06:30C'est à ça que nous sommes opposés.
06:32– Sylvain Maillard, Richard Ferrand sera un président faible
06:35du Conseil constitutionnel dans une période de fragilité politique
06:39Pensez les oppositions, moi, je suis persuadé, d'abord,
06:42il n'a aucune compétence juridique.
06:45– C'est factuel.
06:46– Il a été président de l'Assemblée nationale,
06:49componté à énormément de décisions juridiques à prendre.
06:54– Vous pensez que ça compense ?
06:56– Non, mais j'aurai fuite l'idée qu'on peut avoir largement en France
06:59du fait que tout est joué et que votre compétence s'exprime
07:03à partir de vos études quand vous avez 22 ou 23 ans.
07:06– Ça aide un petit peu quand même.
07:09– J'en suis convaincu, et moi-même ayant fait des études de ce style,
07:14je suis convaincu, mais ce n'est pas ça qui fait que ça.
07:17Donc, j'aurai fuite ce propos.
07:22Par contre, est-ce que ça va être un président,
07:24d'abord le président du Conseil constitutionnel,
07:26ils ont une voix, les neuf membres.
07:28– Non, c'est faux.
07:29– Ils ont…
07:30– C'est faux ? Attendez, soyons précis.
07:32Voix prépondérante, voix prépondérante, lorsqu'il y a…
07:37Oui, oui, lorsqu'il y a égalité.
07:39– Vous avez raison là-dessus.
07:41– Et il désigne les rapporteurs sur les textes.
07:44J'illustre.
07:46Pierre Jox, qui a été membre du Conseil constitutionnel pendant neuf ans.
07:49Il y a eu à l'époque, il n'y avait pas la QPC,
07:51il y a eu 100 dossiers, 100 saisines.
07:55Vous savez, il était de gauche, comme vous savez,
07:57ou en tout cas, était vu comme tel.
07:59Vous savez combien de rapports il a eu en neuf ans ?
08:02– Trois.
08:04– Ce qui veut dire que…
08:05– Vous jugerez, vous jugerez, Richard Ferrand…
08:07– Mais non, non, non, on ne peut pas jouer…
08:09Moi, je ne joue pas à ça.
08:10– Il est président.
08:11Madame de la Gontry, il est président maintenant.
08:14– Emmanuel Macron aurait dû…
08:15– Vous jugerez, vous jugerez par rapport à ça.
08:17Mais cette critique a priori…
08:18– Trouver un autre président, même, vous savez,
08:20il n'y a personne de gauche au Conseil constitutionnel.
08:22– Parce qu'il n'a pas fait les échus de droit, pour moi, ça ne convainc pas.
08:25– Question très concrète, Marie-Pierre de la Gontry.
08:27Richard Ferrand arrive à la tête du Conseil constitutionnel
08:29au moment où des décisions très importantes
08:31de ce même Conseil constitutionnel sont attendues
08:33qui concernent l'avenir judiciaire et politique de Marine Le Pen.
08:38– Potentiel.
08:39– Potentiel, on ne sait pas comment il va se prononcer.
08:41– Non, non, non, non, pardon.
08:42– En tout cas, est-ce que vous avez des doutes
08:44sur ce que peuvent être ces décisions ?
08:46– Sur une entente entre le RN et les macronistes.
08:49– Entre le RN et le Macron.
08:50– Plusieurs choses, parce que c'est un débat,
08:52mais soyons objectifs.
08:53Premièrement, nous ne savons pas si Marine Le Pen
08:55va être dans cette situation, car la décision n'a pas été rendue
08:57concernant une éventuelle inéligibilité.
09:00Moi, je veux être honnête.
09:01– Elle sera rendue fin mars.
09:02– Donc, nous n'en savons rien.
09:03Bien, nous savons simplement que le Conseil est saisi
09:05d'une demande concernant un autre élu sur ce sujet.
09:08Ensuite, vous l'avez peut-être noté, en tout cas personnellement,
09:13je n'ai pas évoqué l'idée d'un deal.
09:17J'ai simplement dit ce que je viens de vous dire
09:19sur la faiblesse du profil de Richard Ferrand.
09:21Sauf que le Front national a joué de telle manière
09:25que ce soupçon va exister.
09:28Et pourquoi est-ce que ça m'inquiète qu'il y ait ce soupçon ?
09:30Lorsque la loi immigration a fait l'objet d'une large censure
09:34pour des raisons de forme, d'accord,
09:37qu'a-t-il été dit à l'époque, y compris par Bruno Retailleau ?
09:41Que le Conseil constitutionnel rendait une décision politique.
09:44Que dit Laurent Wauquiez aujourd'hui ?
09:48La même chose.
09:49En disant oui au Conseil constitutionnel,
09:51Laurent Fabius a siphonné la loi immigration
09:53pour des raisons politiques.
09:54Tout ça était factuellement faux.
09:56Bref, ce que je veux dire, c'est que je ne sais pas
09:59s'il y a eu un deal.
10:01Personnellement, je n'ai pas évoqué cette hypothèse.
10:03Le problème, c'est que tout le monde le croit.
10:05– En tout cas, Sylvain Maillard, comme Richard Ferrand l'a emporté
10:09grâce à l'abstention du Rassemblement national,
10:11vos propres alliés du Bloc central, les Républicains, le disent,
10:14ça sent le deal, la magouille entre l'ERN et votre camp.
10:18Comment vous recevez ces accusations ?
10:20– Ce que vient de dire Marie-Pierre Delagonté est très important.
10:22C'est très important parce que c'est aussi à nous,
10:24responsables politiques, de ne pas faire en sorte
10:26de mettre le Conseil constitutionnel dans le jeu politique.
10:29C'est-à-dire de dire, au fond, si la décision ne me convient pas,
10:32en réalité, c'est une décision politique parce qu'elle met contraire.
10:35Et oui, certains jouent à ce jeu-là.
10:38– Notamment les LR, comment vous recevez ces accusations ?
10:41– Notamment les LR, y compris pendant la loi immigration.
10:44Nous leur avons dit que c'était des dispositions anticonstitutionnelles
10:47et ils me disent, non, une fois que la décision est tombée,
10:50logique, ce sont pris au Conseil constitutionnel et Laurent Fabius.
10:54Moi, je dis que c'est très dangereux.
10:55Le Conseil constitutionnel, c'est un juge au-dessus des partis politiques,
10:59au-dessus de nous, et nous n'avons pas à le contester.
11:02Sur la position et votre question, je ne veux pas l'éviter,
11:05sur le Rassemblement national.
11:06Ils sont comme ça depuis des années à l'Assemblée nationale.
11:09C'est-à-dire que nous ne savons jamais ce qu'ils vont voter sur un texte.
11:13Leur position est totalement illisible, y compris entre ce qu'ils votent
11:16en commission et ce qu'ils votent en séance.
11:19Ce sont des opportunistes, c'est-à-dire qu'ils vont faire en sorte
11:22qu'est-ce qui va le plus déstabiliser le système.
11:26Et donc, ils pensent le système, le monde politique.
11:29Ils ont une position que nous ne connaissions pas.
11:32Nous avons découvert, comme tout le monde, en séance,
11:35mais probablement, ils ont décidé, dès deux heures avant,
11:38comme ils l'ont fait sur plein d'autres textes.
11:40Le but, c'est quoi ? C'est d'alimenter et de dire
11:44qu'au fond, notre démocratie est malade et que nous passons à autre chose.
11:47– Vous voyez bien votre faiblesse dans cette affaire.
11:49– Ils sont 136, c'est le plus grand groupe à l'Assemblée nationale.
11:51C'est ça, notre faiblesse.
11:52– Votre faiblesse, c'est que ce que vous évoquez,
11:55l'imprévisibilité de leur position.
11:57Comment se fait-il que le Président de la République,
12:00que tous les gens qui l'entourent, les ministres,
12:03enfin que sais-je, vous-même, vous n'ayez pas dit
12:05attention, le Front National peut nous donner le baiser de la mort ?
12:08– Parce que c'est comme ça qu'il s'est passé.
12:10– Comment se fait-il que le macronisme soit devenu ce qu'il est aujourd'hui
12:13et que vous n'ayez pas trouvé, le Président de la République
12:16n'ait pas eu l'idée de proposer quelqu'un de moins contestable ?
12:20Donc, vous pleurez aujourd'hui, c'est Perrette et le Potolet.
12:23Sur l'air inversé, je veux dire que vous saviez que vous pouviez être,
12:26j'aime pas le terme otage, mais que vous pouviez être
12:29instrumentalisé par le Front National, c'est ce qu'ils ont fait.
12:33Ils auraient pu voter pour ou contre, d'ailleurs.
12:36Ils auraient voté pour, je ne sais pas comment vous l'auriez interprété.
12:39Et vous vous êtes laissé, vous-même, excusez-moi,
12:42vous avez été une main à l'adresse incroyable.
12:45– Alors, direction de la compte-prix, vous savez,
12:47vous avez la chaîne de la compte-prix, où c'est beaucoup plus simple,
12:50les lectures sont beaucoup plus simples, c'est compliqué à l'Assemblée nationale.
12:52– Eh bien, justement, vous savez très bien, c'est très compliqué.
12:55– Il fallait l'anticiper.
12:56– Il faut surtout être très étanche au Rassemblement national.
13:00– Eh bien, justement, on va aller au Sénat, où la majorité de droite
13:04a voté en faveur d'une proposition de loi interdisant le mariage
13:07entre un Français et un étranger en situation irrégulière.
13:10Un texte porté par le sénateur centriste Stéphane Demy.
13:14Les explications de Marion Lompageux.
13:17C'est un sujet sensible dont les sénateurs ont débattu jeudi dans l'hémicycle,
13:25l'interdiction des mariages entre Français et étrangers en situation irrégulière.
13:30Un débat qui fait écho à l'actualité.
13:32Mardi, Robert Ménard, le maire de Béziers, a été convoqué par le procureur de Montpellier
13:37pour avoir refusé de célébrer le mariage entre une Française et un Algérien
13:42en situation irrégulière et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire
13:46à l'été 2023.
13:48Une mise en cause d'un maire que regrette le ministre de la Justice Gérald Darmanin,
13:53favorable à la proposition de loi.
13:56Mettre en cohérence entre droits est avant tout une manière de protéger les maires,
14:00de leur redonner les moyens d'agir face aux abus,
14:03mais surtout de restaurer l'autorité de l'Etat et de nos lois
14:06dans chacune des mairies de France.
14:08Une proposition rejetée la semaine dernière par la Commission des lois,
14:12la jugeant contraire à la Constitution.
14:14Les sénateurs de droite et du centre ont donc revu leur copie.
14:17On a précisé qui a le dernier mot pour dire oui ou non,
14:21on célèbre le mariage, on l'a dit, c'est le procureur de la République,
14:24puis on a rajouté le fait que le procureur de la République,
14:27si dorénavant il ne se prononce pas, son silence veut refus
14:30et le maire ne pourra pas célébrer le mariage.
14:34Cette proposition de loi, au final, a été adoptée
14:37par la majorité sénatoriale, au grand dam de l'opposition de gauche,
14:40qui dénonce une attaque en règle des institutions.
14:44La liberté de se marier, elle est reconnue par la Constitution.
14:47Le Conseil constitutionnel a dit à plusieurs reprises
14:50que le fait d'être en situation irrégulière,
14:52qui est un problème en soi, ne fait pas obstacle
14:56à la liberté individuelle garantie par la Constitution.
14:59Prochaine étape pour cette proposition de loi,
15:02son examen à l'Assemblée nationale.
15:04Marie-Pierre Delagontry, certes, il y a la liberté de se marier,
15:07mais est-ce qu'il n'y a pas un problème quand un maire se voit obligé
15:10de marier une personne en situation irrégulière
15:12et parfois sous obligation de quitter le territoire français ?
15:16– Si vous voulez, moi, ce que je trouve terrible,
15:19et finalement c'est très cohérent avec l'échange qu'on vient d'avoir
15:22sur le Conseil constitutionnel, c'est que,
15:25soit nous considérons que la Constitution est notre loi suprême
15:29et nous devons la respecter, soit nous considérons
15:32que selon les circonstances, il faut la respecter ou non.
15:36Pourquoi est-ce que je dis ça ?
15:38Au moment de la loi immigration, qui était quand même au Sénat,
15:41on ne peut pas dire que nos collègues sénateurs de droite
15:44étaient timides, la preuve ensuite sur les débats
15:47qu'il y a pu y avoir.
15:49Le même garde des Sceaux, le même ministre,
15:52Darmanin, qui était à l'époque ministre de l'Intérieur,
15:55qui d'ailleurs, visiblement, a du mal à l'oublier,
15:59avait, à la tribune, sur la même proposition, dit
16:02c'est pas possible, c'est inconstitutionnel.
16:05Tout honteux but, il vient expliquer que ça ne pose pas de problème.
16:08Il faut bien comprendre, pour les gens qui nous écoutent,
16:11ce n'est pas tout ou rien.
16:13Il ne faut pas laisser croire qu'en France,
16:16il n'y a aucun dispositif prévu pour refuser un mariage.
16:20Il y a d'ailleurs, j'ai montré hier la circulaire de 10 pages
16:23qui est adressée aux procureurs et aux maires
16:26pour leur expliquer les cas de figure.
16:29Moi, j'ai célébré des mariages.
16:31Une fois, j'ai eu un doute, peu importe les circonstances,
16:34voilà, donc ça, c'est très important.
16:37Par ailleurs, et j'en ai terminé ensuite,
16:40il faut aussi que les gens qui nous regardent sachent,
16:43c'est pas parce que vous êtes mariés que vous pouvez pas être expulsés.
16:46C'est pas parce que vous êtes mariés que vous avez la nationalité française.
16:49Est-ce qu'on va faire le même pour la scolarisation des enfants ?
16:52On va dire qu'on peut pas parce qu'ils n'ont pas leurs papiers.
16:55C'est autre chose, c'est un autre monde.
16:58Vous entendez cet argument de Marie-Pierre Delacontre
17:01qui dit aussi que la Constitution nous donne la liberté
17:04et l'on veut ce que vous avez été confronté à ces situations.
17:07Que le monde politique se frotte et ait des idées
17:10et que le Conseil constitutionnel décide de l'ADIS,
17:13ce n'est pas constitutionnel, moi, ça me va bien.
17:16Moi, je respecte la décision du Conseil constitutionnel.
17:19Vous avez voté contre ?
17:22Sur cette proposition, moi, je suis favorable.
17:25Et le groupe EPR, il est favorable ?
17:27Je ne suis pas porte-parole du groupe, on en discutera entre nous,
17:30mais moi, je suis favorable.
17:32Comme Marie-Pierre Delacontre, moi, j'ai célébré des mariages
17:35il y a quelques années, j'ai été confronté à cette difficulté...
17:38Combien de fois ?
17:40Des mariages où j'ai été confronté ou le nombre de mariages ?
17:43Parce que vous savez ce qui s'est passé ?
17:45Je vais terminer.
17:46J'ai été confronté trois fois au problème.
17:48Une fois, on en a eu l'occasion d'en parler en coulisses,
17:53une fois, c'était plutôt une extraordinaire nouvelle
17:57parce que j'ai eu un signalement d'inquiétude
17:59du point de vue du procureur,
18:01et une fois, un mariage extrêmement compliqué,
18:04un mariage compliqué en séance,
18:07au moment où on a marié les personnes l'une à l'autre,
18:10dont il y avait déjà eu un signalement dessus.
18:12Et une troisième fois où moi, j'ai décidé de passer la main dessus
18:16parce que...
18:17Vous avez marié ?
18:18Et on a fini par marier, parce que vous êtes obligé de marier.
18:21C'est pas vrai, vous n'êtes obligé de marier.
18:23Et vous êtes obligé, vous vous mettez dans la situation,
18:26sinon, d'être poursuivi parce que vous avez refusé de marier.
18:30Je pense là-dessus que c'est bien d'avancer.
18:33Le Conseil constitutionnel dira, si on la vote directement...
18:36Vous allez le saisir ?
18:37Et si le...
18:38Ca vient à l'Assemblée nationale.
18:41Vous allez saisir le Conseil ensuite ?
18:43Bien sûr, de toute façon, si c'est pas nous, ce sera vous.
18:46J'imagine.
18:47Et le Conseil constitutionnel dira.
18:52Et si le Conseil constitutionnel nous dit
18:55que ce n'est pas la loi française, ce n'est pas applicable,
18:58on nous arrêtera.
18:59Et moi, je dirais, nous ne pouvons pas changer la loi, et c'est ainsi.
19:02Moi, je respecte l'arbitre qu'est le Conseil constitutionnel.
19:05Mais c'est normal que le monde politique
19:07ne bouge ait des idées, y compris quand ça ne me convient pas.
19:13Hier, on a voté une loi qui est totalement anticonstitutionnelle
19:17sur une taxation des ultra-riches.
19:20Complètement inconstitutionnelle.
19:22On a eu un débat, et un beau débat.
19:24On va...
19:25Un détail.
19:27Hier, nous avons demandé au garde des Sceaux,
19:30on faisait ce texte, très bien, on en débattait,
19:33ça allait concerner combien de cas ?
19:35Vous avez demandé ça à Gérard Damanin ?
19:37Oui.
19:38Il n'a pas su répondre.
19:41Et il a eu cette phrase absolument magique.
19:43Il a dit, comme ça, on saura qu'il fasse une étude d'impact
19:46dans ce cas-là.
19:47Donc, en réalité, on ne sait pas.
19:49Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'en fait,
19:52Bruno Retailleau n'a pas eu l'autorisation
19:55de faire un grand projet de loi immigration,
19:57donc il a décidé de faire des petites propositions
19:59de loi immigration.
20:00Ce texte n'est que le premier, nous allons en avoir plusieurs
20:03qui vont arriver au Sénat dans quelques semaines,
20:06et qui vont décliner, peu à peu,
20:09toutes les obsessions de Bruno Retailleau,
20:11que vous allez peut-être trouver formidables,
20:13sur le domaine de l'immigration.
20:15On va parler de la motion de censure.
20:17Motion de censure déposée cette semaine,
20:19une de plus contre François Bayrou,
20:22mais cette fois déposée par les socialistes
20:24contre les propos du Premier ministre,
20:26qui avait parlé de sentiments de subversion migratoire
20:30au sujet de Mayotte.
20:31Je vous propose d'écouter François Bayrou,
20:33qui s'adresse directement aux socialistes.
20:35C'est une motion de censure de congrès.
20:37Rires
20:39Ne menacez pas, M. Ford.
20:42Rires
20:43Ne menacez pas, je viens à vous.
20:45Rires
20:47Voilà une motion de censure pour faire semblant,
20:50de manière à enlever à Jean-Luc Mélenchon,
20:54un angle de sarcasme contre vous.
20:56Rires
20:57Mais vous ne détournerez rien,
20:59car vous aurez les sarcasmes,
21:02et vous aurez le ridicule.
21:04Cette motion de censure déposée,
21:06en réaction aux propos de François Bayrou,
21:08qui avait parlé de submersion migratoire.
21:10Sylvain Maillard, une petite question.
21:12Que répondez-vous aux socialistes
21:15qui disent que le durcissement de la politique migratoire,
21:18ce sera sans eux,
21:20s'il est décidé de durcir la politique migratoire ?
21:23C'est une autre question par rapport à ce que nous venons de voir.
21:26Les socialistes ont le droit de dire ce qu'ils veulent.
21:30Les socialistes ont le droit de dire ce qu'ils veulent.
21:33Nous, on part du principe, en tout cas dans mon groupe,
21:36je ne suis pas du même groupe que le Premier ministre,
21:39mais dans notre groupe EPR, il ne doit pas y avoir de totem.
21:42Pour ma part, je travaille avec plusieurs de mes collègues,
21:45on a un cycle d'audition sur l'immigration et l'émigration.
21:49Immigration et émigration.
21:51Pour nous, c'est important
21:53qu'on puisse avoir une position claire, ferme,
21:56affirmée sur l'immigration,
21:58qui est pour nous extrêmement importante.
22:01Pour nous, c'est une chance pour la France, l'immigration.
22:04Mais l'immigration doit être une immigration de travail.
22:07C'est comme ça qu'on s'intègre.
22:09C'est ça aussi qu'on apporte au pays,
22:11et qu'on apprend la langue, qu'on travaille les coutumes.
22:15– Ça ne veut pas dire pas de totem, ça veut dire pas de valeur,
22:18pas de repère, tout est possible.
22:20– C'est un tabou, c'est-à-dire, quand il y a un sujet politique,
22:23d'être capable de le regarder en face et de ne pas baisser la tête
22:26en se disant qu'on est un peu vaseux.
22:28Un peu comme l'est, par exemple, les socialistes à l'Assemblée nationale.
22:31C'est vrai que je connais moins au Sénat,
22:34l'Assemblée nationale est très vaseuse sur plein de thématiques
22:37où c'est uniquement des réponses sociétales et pas des réponses sociales.
22:40– Est-ce que vous savez que la loi immigration, par exemple,
22:43qui paraît-il majeure, 53% des décrets ont été pris ?
22:46Il y a un problème quand même, mais ça ne vous empêche pas
22:49de parler de la gonfrie ? – Rapidement, après,
22:51on va donner la parole à Marie-Pierre Delagontry.
22:54– C'est un vrai scandale, Marie-Pierre Delagontry,
22:56qu'on mette un an en France à publier des décrets,
22:58je suis bien d'accord avec vous, alors évidemment,
23:00il y a eu des instabilités politiques, on a eu quatre premiers ministres.
23:03– Il complique sur les métiers en tension.
23:05– Mais bien sûr, mais vous savez, il n'y a pas que cette loi immigration,
23:09on a un nombre de lois où les décrets d'application,
23:11un an, deux ans après, ne sont toujours pas pris.
23:13– Restons sur cette motion de censure socialiste, Marie-Pierre Delagontry,
23:16qu'est-ce que vous répondez à François Bayrou et aux insoumis,
23:19notamment qui disent que c'était une motion pour faire semblant,
23:22en tout cas les insoumis disent, vous l'avez déposée,
23:24mais vous savez très bien qu'une motion sur l'immigration,
23:27elle ne serait jamais votée par l'ERN et donc qu'elle ne passerait pas.
23:29C'était une motion pour faire semblant ?
23:31– Je pense d'abord que, je vous conseille, si vous avez le temps,
23:34si vous êtes insomniac, non, de lire la très belle intervention
23:37de la collègue députée socialiste qui est intervenue,
23:41pour expliquer ce qui nous inquiétait dans cette espèce de dérive
23:45qui est un peu illustrée ici, d'ailleurs, dans cet échange,
23:49des valeurs qui sont portées.
23:51Moi, ce qui m'a frappé, les motions de censure pour faire semblant,
23:56excusez-moi de vous dire, et Sylvain Maillard le souligne,
23:59comme on ne sait jamais ce que fait le Front National,
24:02ceux qui pensent que, parce qu'il y aurait quelque chose
24:05qui ne leur plairait pas dans le texte de la motion de censure,
24:08pourraient les amener, de toute façon, de ne pas la voter,
24:10à mon avis, comme on dit vulgairement, se mettent le doigt dans l'œil.
24:13Un jour où ils décideront qu'ils veulent appuyer sur le bouton
24:16pour faire partir le Premier ministre, ils se ficheront totalement
24:20du contenu, ils se saisiront simplement de l'opportunité.
24:23Mais moi, ce qui m'a frappée, parce que j'ai suivi ce débat,
24:26même si ça ne se passait pas au Sénat, c'est à quel point
24:29François Bayrou est totalement décalé par rapport au sujet.
24:32D'abord, j'écoutais, il a été d'une grossièreté
24:36à l'égard des socialistes, moi, qui m'a paru bizarre.
24:40Je vous dis pourquoi.
24:41Incontestablement, il a plutôt besoin de nous, grosso modo.
24:44On l'a vu sur le budget, bon, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée,
24:47c'est plutôt mieux que nous ne soyons pas totalement hostiles
24:50à François Bayrou.
24:52Donc, les insulter en séance, à mon avis,
24:54n'est pas forcément très malin.
24:55– Sylvain Maiareschi, il a eu raison de parler comme il l'a fait
24:58aux socialistes François Bayrou. – Et on n'a pas tout vu, là.
25:00Il les a traités de médiocres. – Mais est-ce qu'il a eu raison
25:03d'avoir ces mots-là, alors que sans les socialistes,
25:06le gouvernement Bayrou ne peut pas forcément tenir jusqu'à l'été ?
25:10– On peut estimer que cette motion de censure
25:12n'est pas forcément à la hauteur de ce que nous sommes en train de vivre,
25:15en général, la France, l'Europe et le monde.
25:17Il y a d'autres sujets, on a eu des décisions…
25:19– C'est une raison pour être insultant ?
25:22– C'est les mots qui ont… Vous savez, le partenaire principal,
25:27la France insoumise, des socialistes, passe son temps à insulter,
25:31Fort, Vallaud ou les socialistes.
25:34– Les dirigeants sociaux.
25:35– Je n'ai pas l'impression que ça les aide profondément.
25:38Au fond, ça devient peut-être même une façon de fonctionner.
25:41– Et c'est la fin de ce débat.
25:43Merci à tous les deux d'y avoir participé.
25:45– Merci à vous.
25:46– A très bientôt sur nos antennes, ciao ciao.
25:48– Sous-titrage ST' 501