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00:00On change de sujet, M. Tessier ?
00:02Le dernier Makumba !
00:04Oh Makumba, Makumba, elle danse tous les soirs
00:07Oubliez donc elle du bonheur
00:10Oh Makumba, Makumba, elle danse tous les soirs
00:14Des mains dans l'air qui s'accélèrent
00:17Ça c'est absolument formidable !
00:19Ce titre est bon, les années 80 sont merveilleuses
00:22et je crois qu'on est déjà avec Jean-Pierre Madère
00:24Bonjour M. Madère !
00:26Bonjour Pascal, bonjour tout le monde !
00:28Ça me fait plaisir parce que moi je ne vous connaissais pas
00:30je vous ai rencontré cet été au bord d'une piscine
00:32et on a passé vraiment un très bon moment
00:34et alors cette chanson qui est iconique
00:37bien sûr, le dernier Makumba
00:39mais elle est née...
00:41Comment elle est née d'ailleurs cette chanson ?
00:43C'était lié précisément à la boîte de nuit ?
00:45Non absolument pas
00:47mais ça marche, ça peut marcher aussi
00:49mais en réalité c'est mon ami Richard Seif
00:52qui avait écrit pas mal de chansons
00:54pour Gérard Lenormand, Maëbrand, etc.
00:57qui a eu, après mon premier tube disparu
00:59qui avait été numéro 1 de club
01:02Ah ! Jean-Pierre Madère malheureusement !
01:04C'était une chanson que j'avais essayé de passer à Philippe Laville
01:06et lui il avait un refrain
01:08et ce refrain, voilà
01:10c'était une sorte de...
01:12comme ça, et c'est lui qui a eu la phrase
01:14« au Makumba elle danse tous les soirs »
01:16j'ai vu que ça pouvait marcher avec mon couplet
01:18et je m'en souviens on était à la place de la Concorde
01:20on rentrait sur Toulouse
01:22à l'époque, en avion
01:24on allait à Orly et dans le taxi
01:26on a composé tous les deux
01:28cette chanson sur un petit
01:30un petit cassettophone
01:32les premiers Walkman
01:34et on a susurré la mélodie et quand je suis rentré à la maison
01:36on a fini la chanson
01:38C'est-à-dire que cette chanson a été composée
01:40dans un taxi, avec Philippe Laville
01:42en 1900, paraît-il qu'elle a 40 ans ?
01:44Voilà, avec Philippe, on voulait la placer
01:46à Philippe Laville avec son directeur artistique
01:48qui s'appelait Jean Maresca
01:50et tout compte fait il l'a pas enregistrée
01:52et Richard avait un bout de refrain
01:54moi j'étais parti sur des idées du mot
01:56« Cambo », du « César Palace »
01:58quelque chose comme ça, une espèce de club bizarroïde
02:00et c'est Richard qui a eu l'idée
02:02« Oma Kumba elle danse tous les soirs »
02:04et ça c'est vrai que cette phrase est iconique
02:06dès que j'ai pris la guitare on a trouvé la mélodie de suite
02:08et dans la journée on finissait la chanson
02:10C'est formidable
02:12parce qu'au départ vous n'aviez pas envie
02:14forcément d'être interprète, au départ vous êtes plutôt
02:16musicien et vous écrivez pour les uns et les autres
02:18J'ai essayé de placer des chansons, j'étais à Toulouse
02:20au studio Condorcet
02:22et voilà, dès le D84
02:24et d'ailleurs avec Europe 1
02:26et le podium Europe 1 que j'ai fait
02:28il y a eu cette chanson qui s'appelait « Disparu »
02:30qui a été un gros numéro 1 des clubs
02:32Moi c'est vrai qu'à l'époque je sortais beaucoup
02:34Toulouse était une ville très étudiante
02:36et très festive et j'étais tous les soirs dehors
02:38et je voulais m'entendre moi
02:40dans les clubs évidemment
02:42et du coup « Disparu » a été numéro 1
02:44des clubs, ce qui était assez énorme à l'époque
02:46parce qu'il y avait 4-5 000 clubs en France
02:48et les droits d'auteur étaient
02:50très très conséquents quand vous aviez
02:52ce qu'on appelait un numéro 1 des clubs
02:54ce qui a été mon cas, et après on s'est posé la question
02:56qu'est-ce qu'on allait faire après avec Richard
02:58et c'est Richard qui a répondu brillamment
03:00avec cette phrase « Oma kouma,
03:02elle danse tous les soirs »
03:04En 1985 c'était effectivement l'époque phare
03:06des boîtes de nuit, aujourd'hui il y en a peut-être
03:085 fois, 10 fois moins
03:10Ouais il y en a 1500 je crois
03:12Je lui ai demandé à Richard
03:14comme il est au conseil d'administration
03:16de la SACEM, on est passé de 4-5 000
03:18à un peu moins de 1500
03:20C'est vrai qu'on allait, dans ma génération en tout cas
03:22on allait généralement au dîner
03:24et puis après on arrivait en boîte de nuit
03:26il était 23h30, minuit. Aujourd'hui
03:28manifestement on ne passe plus
03:30dans les boîtes de nuit, on va dans des bars
03:32qui font un peu boîte de nuit, mais ça fait déjà
03:3410-15 ans que cette mode là, même peut-être plus
03:36que cette mode existe, où
03:38vous avez même des restos qui prolongent
03:40la soirée dans lesquelles
03:42on danse, mais le concept
03:44de la boîte de nuit est moins
03:46présent. Pendant qu'on parle
03:48sachez Jean-Pierre, je ne sais pas si vous êtes un amoureux
03:50de football, qui a le tirage au sort des huitièmes
03:52de finale de la Ligue des Champions, et qu'on vient
03:54d'apprendre que le Paris Saint-Germain affrontera
03:56l'Iverpool en huitième de finale
03:58donc ce n'est pas simple
04:00parce que l'Iverpool est une très bonne équipe
04:02le Real Madrid va affronter
04:04l'Atletico Madrid
04:06ce qui va être un dernier Madrid
04:08ça va être jubilé
04:10et l'équipe de Lille
04:12rencontrera
04:14Dortmund
04:16Dortmund qui est aussi un client
04:18comme on dit, ça vient de tomber
04:20ses huitièmes de finale
04:22Est-ce qu'on peut écouter Disparu
04:24Disparu, Macumba
04:26qu'est-ce qui est le plus resté à votre avis ?
04:28Moi j'ai l'impression que Macumba est plus
04:30dans nos mémoires encore que Disparu
04:32même si Disparu il est beaucoup
04:34Disparu c'est quelque chose d'un peu plus
04:36sombre, qui parle d'un enlèvement en Argentine
04:38ça fonctionne sur deux tableaux
04:40ça peut être une histoire d'amour
04:42mais c'est vrai que Macumba est resté
04:44je le vois avec la tournée Star 80
04:46c'est resté quelque chose de très très présent
04:48dans la vie des gens, souvent on m'arrête
04:50dans les aéroports ou dans les gares
04:52quand je suis avec Patrick Hernandez, votre copain
04:54Oui on l'a eu au téléphone il y a 48 heures
04:56il m'a dit surtout
04:58les gens c'est marrant
05:00ils nous disent qu'à une fois, n'arrêtez pas
05:02avec cette tournée magique
05:04et d'ailleurs on parle du Macumba du Nord
05:06sachez qu'on va faire une grande fiesta
05:08le 5 et 6 juin
05:10on sera au stade Morouane
05:12Mais c'est ce qu'il nous a dit
05:14et c'est 40 000 personnes le stade Morouane
05:16Ah oui, c'est un beau 30 000
05:18et quelques et on rajoute
05:20une deuxième date
05:22Dimitri de Repas va être avec nous
05:24franchement c'est la bande son du Nord, chaque fois qu'on va dans le Nord
05:26c'est vraiment que ce soit
05:28Lille, Bruxelles, tous ces endroits
05:30moi qui suis quelqu'un du Sud, qui vit entre
05:32Toulouse et Biarritz, franchement
05:34on se régale, c'est des gens
05:36c'est formidable
05:38Dimitri de Repas, qui est le directeur d'exploitation
05:40du Macumba de Lille, va être avec nous dans quelques secondes
05:42mais je voudrais qu'on écoute quand même
05:44Macumba, M. Laffitte
05:56Non mais c'est vrai que
05:58peut-être parce qu'on avait 20 ans
06:00moi je suis de 64, donc ces chansons
06:02d'abord on sortait beaucoup quand on avait 20 ans
06:04l'été on était en boîte
06:06mais tous les soirs
06:08tous les soirs ?
06:10Mais après vous me faites la leçon ?
06:12Non mais comme on était en fac
06:14on n'était pas débordés, moi j'ai pas fait d'école
06:16ceux qui faisaient HEC, ceux qui faisaient Sciences Po
06:18ils bossaient beaucoup, mais en fac de droit
06:20honnêtement on n'était pas débordés
06:22donc ça se terminait le 15 juin et ça reprenait
06:24le 15 octobre, donc du 15 juin
06:26au 15 octobre, on faisait des petits boulots
06:28généralement, et puis on était
06:30moi j'étais à la boule, il y avait
06:32une dizaine de boîtes de nuit à la boule
06:34je peux vous dire, il y avait La Grande, il y avait
06:36le Manhattan, il y avait le Scotch, il y avait le Golf
06:38il y avait une dizaine de boîtes, je crois qu'aujourd'hui il en reste 2-3
06:40simplement, et tous les soirs
06:42on sortait, et effectivement ces années-là
06:4484-85
06:46c'est les années qui
06:48résonnent dans notre tête
06:50parce que d'abord elles sont joyeuses
06:52et puis cette musique illustre
06:54cette légèreté, cette joie de vivre
06:56Jean-Pierre vous restez avec nous, Dimitri
06:58de Repas, directeur d'exploitation
07:00du Macumba de Lille, bonjour Dimitri
07:02Bonjour Pascal, bonjour
07:04Pierre, bonjour tout le monde
07:06Depuis 15 ans, vous êtes ce directeur d'exploitation
07:08du Macumba, je crois qu'il y a eu 23
07:10Macumba en France
07:12et même en Europe
07:14mais pourquoi vous fermez ?
07:16Alors tout simplement
07:18nous sommes déjà le dernier Macumba
07:20existant depuis
07:222015
07:24et notre grand patron, le fondateur
07:26Henri Souk, qui a créé la marque
07:28en 1965
07:30va fêter ses 84 ans
07:32le mois prochain
07:34et là il a souhaité stopper
07:36tout simplement, donc c'est une cessation d'activité
07:38c'est pas parce que ça ne fonctionne plus
07:40ou qu'il y a un problème, c'est juste
07:42voilà
07:44Bah oui mais j'imagine que vos clients
07:46par exemple, vous êtes ouverts
07:48sans doute pas tous les jours d'ailleurs, vous êtes ouverts
07:50en fin de semaine ?
07:52Du jeudi au dimanche, la nuit
07:54donc 4 nuits, et puis on a aussi
07:56puisqu'on optimise
07:58l'établissement à son maximum
08:00donc on fait aussi de l'après-midi
08:02pour une autre clientèle, pour les seniors, le jeudi
08:04et le dimanche aussi, donc
08:06on a des amplitudes horaires assez larges
08:08Bon, généralement les Macumba c'était des grosses
08:10usines, c'est pas des petites boîtes de nuit
08:12c'est pas la petite boîte de nuit au coin
08:14de la rue
08:16C'est le concept, c'est les
08:18premiers gros établissements
08:20les premiers gros établissements qu'il y a eu en France
08:22c'est en général
08:24des surfaces importantes et souvent
08:26multi-salles. Moi je suis allé dans
08:28un Macumba, un seul d'ailleurs, que j'ai
08:30connu, qui était à
08:32Nantes, plus exactement
08:34qui était entre Nantes et La Baule
08:36qui était à 20 ou 30 kilomètres du centre-ville
08:38de Nantes, ce qui est quand même curieux pour aller en boîte
08:40de nuit, et j'y suis allé
08:42très peu de fois, j'ai dû aller 2-3 fois
08:44c'était à Vigneux, effectivement c'était
08:46un peu, alors c'est une clientèle
08:48assez populaire, généralement
08:50qui était, comment dire
08:52qui était très
08:54éclectique
08:56C'est toujours le cas
08:58c'est vraiment la marque Macumba
09:00c'est-à-dire que ce sont des gros
09:02établissements qui sont ouverts à tous
09:04on côtoie l'employé
09:06qui côtoie le grand patron
09:08la personne qui vit
09:10en ville, la personne
09:12rurale, c'est un mélange, c'est une
09:14clientèle très éclectique.
09:16Et combien de personnes, par exemple, il y a dans votre boîte de nuit
09:18lorsqu'on est au max ?
09:20Alors, nous on a
09:22une capacité d'accueil de 1500 personnes
09:24à Lille, c'était pas le
09:26Macumba le plus développé, le plus développé ça a été
09:28celui de Saint-Julien en Genevois
09:30mais nous on est à Lille 500.
09:32Bon, on va marquer une pause
09:34vous allez rester avec nous, mais qu'est-ce qui va
09:36devenir ce Macumba ?
09:38Alors, ça a été vendu
09:40à un groupe immobilier en fait
09:42qui va lui après
09:44sans doute le louer, mettre des
09:46professionnels à l'intérieur pour faire une autre
09:48activité de loisirs, alors peut-être discothèque
09:50ou autre chose, ça par contre on ne sait pas trop ce qu'ils vont
09:52en faire. Événementiel, ça peut être
09:54une salle d'événementiel qui sera...
09:56Après bon, nous on ne sait pas
09:58quelle va être la destinée
10:00de l'étapissement.
10:02Nous on a vendu à un groupe immobilier qui après
10:04lui va en faire ce qu'il veut quoi.
10:08Bon, on marque une pause et puis
10:10on se dit au revoir avec Dimitri De Repas
10:12donc le directeur d'exploitation
10:14du Macumba de Lille et Jean-Pierre
10:16Madère qui est donc
10:18l'interprète, le créateur
10:20de cette chanson iconique
10:22Oh Macumba, Macumba !
10:24Elle danse tous les soirs !
10:26Qui ne connait pas cette chanson ?
10:28A tout de suite !