• avant-hier
Invitée de Ici Roussillon

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Patricia Miralès. Bonjour. On a entendu ce matin sur notre antenne le témoignage d'un enfant de Harki qui sera présent tout à l'heure à River's Alps.
00:08Il veut, dit-il, de vraies réponses aujourd'hui. Êtes-vous en mesure de lui apporter des réponses aujourd'hui ?
00:15Alors déjà je dirais que c'est un dossier que je suis depuis longtemps puisque j'avais été rapporteur de la loi de réparation et de reconnaissance.
00:24Aujourd'hui je dirais qu'en tant que ministre je suis dans l'application de cette loi.
00:29Nous regardons évidemment de près tout ce que nous pouvons, je dirais, réparer et puis soulager aussi ces douleurs, soulager ces interrogations
00:39puisqu'on peut toujours imaginer des tas de choses quand on n'a pas de réponse.
00:43Donc j'étais venue sur place en octobre 2023 et je leur avais dit qu'on mettrait toute notre force avec tous les services de l'État.
00:53Parce que je rappelle que l'INRAP, la DRAC, le conseil départemental, la préfecture, le ministère des armées,
01:03on s'est tous, je dirais, mis autour de la table pour essayer de trouver enfin ce cimetière.
01:08Ce qui a été fait ?
01:10Ce qui a été fait.
01:11Le lieu en tout cas ?
01:12Ce qui a été fait. Aujourd'hui, donc nous avons avancé et je vais leur donner tout à l'heure des réponses à leur questionnement.
01:20Des réponses concrètes ? C'est un mot que vous emploieriez ? Vous avez des réponses concrètes ?
01:25Oui. Et peut-être dire que vous dites des enfants, je dirais plutôt des corps parce qu'il n'y a pas que des enfants.
01:34Il y a une cinquantaine d'enfants, 52 enfants à peu près sur la soixantaine de dépouilles qui étaient enterrées dans ce cimetière de Harki.
01:42Est-ce qu'on sait ce qu'elles sont devenues ces dépouilles aujourd'hui ? Est-ce qu'on peut dire ça ?
01:46Oui, je sais. Et c'est ce que je leur dirai tout à l'heure et on va leur montrer évidemment avec l'INRAP comment on a effectué les recherches
01:55et comment on sait aujourd'hui qu'on peut leur apporter ces réponses.
01:59Des recherches qui ont été menées en trois mois, c'est assez rapide finalement.
02:03Pourquoi ce délai si court alors qu'on a mis tant d'années à localiser ce cimetière Patricia Miralles ?
02:08Je crois qu'il faut savoir chercher au bon endroit.
02:12On a beaucoup d'archives en France, ce qui nous a permis aussi de pouvoir remonter parce qu'on parle de Riveux-Altes
02:19mais il y a aussi la mairie de Perpignan qui est concernée puisqu'il y a deux cimetières à Perpignan
02:26et ils vont devoir aussi aller chercher dans leurs archives pour pouvoir apporter des réponses à ces familles dont les personnes sont décédées à l'hôpital de Perpignan.
02:37Donc c'est avec les archives, avec les actes de décès que l'on peut dire et que l'on peut chercher plus finement.
02:44On imagine que ce sera forcément un moment très très fort en émotion ce matin à Riveux-Altes pour ces familles.
02:51Certaines ont parlé de profanation lorsqu'elles ont découvert que les corps n'étaient pas sur le lieu du cimetière.
02:58On imagine leur choc. Est-ce que c'est un mot que vous emploieriez aujourd'hui ?
03:03Déjà je pense que c'est un temps où il va falloir... Je ne veux aucune récupération politique sur le sujet parce que c'est vraiment quelque chose...
03:15On est dans l'intime. Donc une fois qu'on leur aura montré, expliqué, ils décideront, ils porteront, ils poseront des mots
03:26et nous verrons après surtout ce qu'ils souhaitent et nous les accompagnerons pour la suite.
03:32Il est 7h47, vous écoutez Ici Roussillon, notre invitée Marie Rouarch,
03:36Patricia Miralles, ministre déléguée en charge de la mémoire et des anciens combattants avec nous sur Ici Roussillon, votre radio de proximité.
03:43La suite que vous évoquez Patricia Miralles, si on sait ce que sont devenus ces ossements, si on imagine dans l'optique où ils ont été retrouvés,
03:51qu'est-ce qu'on peut faire maintenant ? Est-ce qu'on peut imaginer des analyses ADN pour savoir à qui appartiennent ces corps ?
03:57Alors comme je l'ai fait à Saint-Maurice Lardoise dans le Gard, moi je peux autoriser des analyses ADN mais ça ne dépend pas de moi, c'est juridique.
04:06Et donc c'est le procureur qui décide si oui ou non des analyses ADN peuvent être faites.
04:12Moi je n'ai pas d'inconvénients, au contraire, tant qu'on peut faire la lumière et apaiser les douleurs, ça ne me pose pas de problème.
04:20Mais c'est bien encadré par le juridique.
04:23A Saint-Maurice Lardoise, ils avaient décidé que l'on fasse une grande plaque, qu'on puisse leur faire un parking pour venir se recueillir autant de fois qu'ils veulent dans la semaine.
04:33C'est ce que nous avons fait, nous avons accompagné pour faire de ce site finalement quelque chose qui leur appartient.
04:39Et donc je verrai avec les familles ce qu'ils souhaitent faire, il y a peut-être des familles qui souhaiteront récupérer des corps éventuellement.
04:47Est-ce qu'on peut imaginer des réparations financières ou autres à l'intention de ces familles de Harkis ?
04:52Des réparations financières, je crois que sur la loi de reconnaissance et de réparation de 2022, les dossiers sont en cours.
05:04Beaucoup ont déjà été indemnisés. Ensuite, je dirais que nous ne sommes pas aujourd'hui responsables de ce qui aurait pu être fait.
05:15Mais en tous les cas, il faut qu'on en fasse la lumière pour voir comment les choses pourront être améliorées ou apaisées.
05:22Ça veut dire que le travail se poursuit, le travail de recherche, le travail d'enquête.
05:25Le maire de Rivezalte, André Bascu, va prendre la parole ce matin devant les familles.
05:29C'est une bonne chose, c'est important qu'il le fasse, selon vous lui aussi ?
05:32Bien sûr, il y a une grosse attente des familles qui, depuis 60 ans, attendent des réponses.
05:39Le maire de Rivezalte, je crois, est élu depuis très longtemps.
05:431983, oui.
05:44Et donc, il faut qu'il apporte des réponses sur le fait que, jusqu'à présent, les choses n'avaient pas été, je dirais, jusqu'au bout.
05:53Là, nous y sommes. Il participe évidemment aux discussions et c'est à lui de s'exprimer.
05:58Évidemment, sans rentrer dans les détails de ce qui va être annoncé tout à l'heure, on l'a bien compris, vous en gardez la primeur pour les familles de Harki que vous allez rencontrer.
06:06Est-ce qu'on peut parler aujourd'hui de faute grave, de défaillance dans ce dossier de la part de l'armée, de l'État, de la mairie de Rivezalte, des acteurs qui sont intervenus dans ce dossier ?
06:19Je dirais que j'ai besoin d'entendre ce que va dire le maire.
06:24Je connais le dossier. Ce que je sais, c'est que le ministère des Armées n'a commis aucune erreur sur ce dossier.
06:33Maintenant, que chacun prenne ses responsabilités, mais je crois que le plus important aujourd'hui, c'est qu'on réponde à leurs attentes et à leurs souffrances,
06:41et qu'on les accompagne, parce que les Harkis, je dirais, les plus anciens partent, et qu'on le leur doit, ainsi qu'à leur famille.
06:52Ça veut dire que vous ciblez un peu le maire de Rivezalte, ou en tout cas cette commune aujourd'hui ?
06:55Je pense que le cimetière est sur sa commune. C'est à lui de répondre aux éléments qui pourront satisfaire les familles de Harkis.
07:08Donc vous aussi, vous attendez sa prise de parole avec impatience, comme les familles ?
07:11Oui, bien sûr.
07:12Merci beaucoup, Patricia Miralès, d'avoir été avec nous ce matin sur l'antenne d'Issi-Roussillon, alors que vous allez rencontrer les familles de Harkis ce matin.
07:20Rivezalte rappelle que vous êtes la ministre déléguée en charge de la mémoire et des anciens combattants. Merci à vous.
07:24Merci.

Recommandations