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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Stéphanie Demuru.
00:04Et on est toujours en compagnie de Gilles-William Goldanel et Jules Torres.
00:07On parlait il y a un instant de François Bayrou,
00:10qui est certainement en passe de réussir le pari en tout cas de faire passer ce budget 2025
00:17et avec évidemment les votes du Parti Socialiste.
00:20Et la question qu'on se pose, c'est est-ce que le Premier Ministre a également réussi à enterrer le nouveau Front Populaire ?
00:27Jules Torres, ça vous paraît plié cette affaire ?
00:30En tout cas, il est en passe de réussir son souhait, c'est-à-dire de dépasser le record de Michel Barnier.
00:35Michel Barnier, il est resté à peine trois mois à Matignon et François Bayrou, il ne voulait pas battre son record.
00:41Là, il est actuellement, je crois, à un mois et vingt jours.
00:43Donc, a priori, mercredi soir, demain soir, il pourra respirer et être tranquille jusqu'au prochain budget,
00:50le budget 2026 qui arrivera en novembre parce qu'il ne se fera pas censurer, a priori, sur d'autres textes.
00:56Il fait coup double, François Bayrou, en effet, parce qu'il désagrège, finalement,
01:01l'EPS de la France Insoumise et du nouveau Front Populaire.
01:03On voit bien qu'il y a encore des alliances entre Marine Tondelier, Jean-Luc Mélenchon et les communistes,
01:09mais le Parti Socialiste a fait ce choix intelligent et un petit peu à la manière de ce qu'ont fait les Républicains,
01:13avec une manière différente.
01:14Les Républicains, ils ont décidé d'intégrer le gouvernement pour se délester et du joug macroniste et du joug l'eupéniste.
01:20L'EPS a décidé de rompre avec le nouveau Front Populaire sur cette question du budget,
01:24le budget pour lequel ils avaient voté la censure.
01:26Il faut quand même le rappeler, parce que les socialistes, aujourd'hui, nous disent qu'ils ne votent pas cette censure
01:32parce qu'il faut de la stabilité, parce qu'il ne faut pas contribuer au chaos.
01:36Or, on lui reprochait la même chose lors de la motion de censure contre Michel Barnier.
01:40Et là, le Parti Socialiste assumait de voter pour l'instabilité et pour le chaos.
01:46Donc, c'est quelque chose qui, quand même, montre qu'au Parti Socialiste, on ne sait pas sur quel pied danser.
01:51En revanche, je pense qu'ils ont raison, mais sur le long terme, il faudra que l'on questionne cela,
01:54sur le fait que le Parti Socialiste, aujourd'hui, n'existe pas.
01:57Il n'y a pas d'incarnation au Parti Socialiste.
01:59Olivier Faure ne va pas être candidat à la prochaine élection présidentielle.
02:03Raphaël Glucksmann n'a pas encore l'indépendance ou, en tout cas, l'incarnation nécessaire
02:07pour incarner une vraie candidature à la présidentielle.
02:10Donc, toute cette question, elle va être là.
02:11Et puis, ensuite, il y aura la question des municipales qui va se poser.
02:13On sait qu'il y a beaucoup de villes du Parti Socialiste qui, possiblement, pourraient retomber.
02:18On a bien vu ce week-end ce qu'il s'est passé à Villeneuve-Saint-Georges avec la France Insoumise,
02:21qui est quand même très puissante, notamment dans ces villes qui sont, enfin, pas de gauche,
02:25mais en tout cas, dans ces villes d'Île-de-France.
02:27Mais, en effet, sans alliance, et c'est là où la droite pourrait en tirer profit.
02:30Et je vous propose d'écouter Éric Coquerel, justement, sur ce qu'il a appelé une trahison.
02:34Ce groupe socialiste peut encore rattraper les erreurs de son parti.
02:37Donc, on va attendre demain.
02:38On sait qu'il y en a une grande part d'entre eux qui hésitent.
02:41Bon, si ce n'est pas le cas, de facto, ils sont, dans la majorité, dans le soutien au gouvernement.
02:45Est-ce que le NFP sera mort demain soir si les socialistes...
02:47Non, les socialistes ne seront plus dans le NFP.
02:49Le NFP, c'est quoi ?
02:50C'est une alliance, dès le premier tour, aux élections sur la base d'un programme de rupture.
02:54Si les gens, au bout de deux ans, ne tiennent pas leur engagement devant leurs électeurs,
02:58est-ce que vous pensez que moi, je vais aller soutenir un député socialiste ?
03:02Bon, Gilles-William Godanel, c'est un peu plié, là.
03:04C'est la mort et l'enterrement de l'alliance ?
03:07Pas du tout. Je n'ai pas la fraîcheur d'esprit ou la candeur de M. Torres.
03:13C'est de la gesticulation des socialistes qui se donne à bon marché des aires d'indépendants.
03:20La réalité, c'est qu'ils sont mariés les uns les autres.
03:23Ils sont sur le plan électoral.
03:25Et donc, les socialistes ont encore, peut-être, davantage besoin des insoumis que le contraire.
03:33Mais à peine, et vous verrez que M. Ford, s'il y a une élection,
03:37ira à nouveau se soumettre auprès des insoumis.
03:41De toute manière, pardon de vous le dire...
03:42Oui, parce qu'on va écouter Olivier Ford, mon cher William Godanel.
03:45Ah, si vous préférez Olivier Ford, à moi je...
03:47Non, pas du tout, justement...
03:48Et je réponds ensuite sur...
03:49Non, non, c'est suffisant.
03:50Hors de question.
03:51Gilles-William Godanel, il n'a pas beaucoup parlé, je vous souviens.
03:53Mais on écoute d'abord Olivier Ford.
03:55Je ne sais pas si nous aurons un candidat unique.
03:57J'ai bien compris que Jean-Luc Mélenchon avait déjà expliqué qu'il fallait son projet
04:01et que le candidat de la gauche, pour lui, c'était celui qui défendait le mieux son projet.
04:05Donc, lui-même.
04:06Donc, il y a bien là un problème.
04:07Donc, il y aura forcément deux candidats.
04:08Donc, il y aura peut-être deux candidats.
04:11Voir trois.
04:12Peut-être trois, peut-être quatre, peut-être cinq.
04:13Vous le regrettez.
04:14Mais s'il y en a trois, quatre ou cinq, il n'y en aura aucun au second tour.
04:16Et donc, je souhaite que, puisque Jean-Luc Mélenchon a décidé d'être candidat, qu'il
04:20y ait un candidat pour le reste de la gauche qui permette d'avoir ce candidat commun, qui
04:25puisse affronter le second tour et qui puisse l'emporter au second tour.
04:29Alors, c'est l'illusion à la présidentielle.
04:31Vous voyez bien, il parle quand même de candidat commun.
04:34Moi, mes yeux...
04:35C'est pour ça que je voulais vous le faire écouter.
04:36Sans être sur le terrain des principes, au lieu de la part du côté un peu politique,
04:42ces gens-là, à mes yeux en tous les cas, se sont discrédités en s'alliant au parti
04:49antisémite.
04:50Quoi qu'il arrive, de mon point de vue, que ce soit M.
04:54Faure, que ce soit même M.
04:55Glucksmann qui prend de grands airs, ils se sont à tout jamais discrédités.
05:00Et je suis pour un cordon sanitaire, si j'ose dire, étranglant, étrangleur au plan politique.
05:07Je préconise, je l'aurai dit d'ailleurs à M.
05:10Vigier, qui est un homme de bien, je pense que les insoumis ne voulaient pas serrer la
05:15main au RN.
05:17Je pense qu'aujourd'hui, les députés ne devraient pas serrer la main aux braillards
05:22que sont les insoumis.
05:23Et j'observe pour terminer que, lors même, lors de l'élection de Villeneuve-Saint-Georges,
05:29ils n'ont même pas eu le courage ou l'honneur de refuser carrément de porter leur voix
05:37à M.
05:38Boyard, alors même que celui-ci avait des repris de justice et un partisan du Hamas
05:43dans sa liste.
05:44Donc écoutez, en ce qui me concerne, moi c'est terminé.
05:46Jules Torres, justement, sur cette élection de Villeneuve-Saint-Georges, est-ce que le
05:50PS aurait eu ce, entre guillemets, courage-là, s'il n'y avait pas eu cet échec de Louis
05:55Boyard hier ?
05:56Ça fait quand même quelques jours qu'on voit bien, quelques semaines même, que le
06:00PS essaie de se décaler du Nouveau Front Pulaire.
06:04Et pardonnez-moi pour ma candeur, Gilles William, mais à l'élection présidentielle de 2022,
06:12il y avait un candidat du PS, une candidate même, qui a fait un score historiquement
06:16faible.
06:17Il y avait un candidat communiste, il y avait un candidat écologiste.
06:20Et il est peu probable qu'une alliance comme le Nouveau Front Pulaire ou la NUPES par le
06:24passé se reproduise pour une élection présidentielle.
06:27Un parti présidentiel a besoin d'avoir un candidat, quand bien même il ne franchirait
06:33pas le mur du son.
06:34Une écurie présidentielle, en tout cas une écurie politique, ne peut pas se permettre
06:38aujourd'hui de ne pas avoir sur les lignes de départ un candidat.
06:42La question du second tour, c'est que le PS, évidemment, et ça je suis complètement
06:48d'accord avec vous, que ce soit lors d'une municipale, d'une législative ou d'une
06:52élection présidentielle, s'il y avait M.
06:54Mélenchon ou la France Insoumise en ballotage favorable ou même défavorable, ils appelleraient
06:59à voter contre eux.
07:00C'est toute la force de la gauche que ne possède pas la droite.
07:03C'est qu'ils arrivent à se rallier et à s'allier, quand bien même il y a des
07:07désaccords.
07:08Souvenez-vous, la campagne des Européennes a été très, très, entre Manon Aubry, entre
07:13M.
07:14Glucksmann et Mme Toussaint.
07:15Ils se sont quasiment qualifiés de doréaux.
07:18M.
07:19Roussel a été qualifié comme ceci.
07:21Donc, on voit très bien qu'il y a des désaccords, ce qui ne les a pas empêchés,
07:24deux jours, 48 heures après la dissolution, de se taper tous dans la main et de signer
07:29autour d'un programme du Nouveau Front Popular qui, en réalité, était celui de la France
07:33Insoumise et qui comprenait, sur le plan économique, les pires horreurs qu'on aurait pu avoir,
07:38c'est-à-dire des dépenses et des milliards pour la classe moyenne supérieure et notamment
07:42pour les riches et nos entreprises, qui, sur la question du plan international et notamment
07:46de la question au Moyen-Orient et à Gaza, étaient très, très dures sur la question
07:50d'Israël.
07:51Donc, on voit très bien qu'ils sont capables de tout, dès lors qu'il y a des élections,
07:54dès lors qu'il y a des sièges à gagner.
07:56Il faut le rappeler, aux dernières législatives, la France Insoumise a perdu les sièges, le
08:00Parti Socialiste en a récupéré, parce qu'Olivier Faure, contre un plat de lentilles,
08:04a accepté de taper dans la main de la France Insoumise.
08:06La réalité des dernières élections législatives, elle est là.
08:08M.
08:09Roussel.
08:10Finalement, nous sommes d'accord.
08:11Vous dites comme moi, finalement.
08:12Quand on vous rappelle à l'ordre.
08:14M.
08:15Roussel, je voulais vous faire réagir aussi sur un homme qui semble, alors pas isolé,
08:19parce qu'il est plutôt populaire auprès des Français, mais enfin, ça semble être
08:22le nouvel homme à battre, Bruno Retailleau.
08:24M.
08:25Roussel.
08:26Il y a personne qui souhaite son bien.
08:27M.
08:28Roussel.
08:29C'est ça, il n'y a personne qui a intérêt ou qui souhaite.
08:30M.
08:31Roussel.
08:32Bruno Retailleau, il y a la gauche qui nous dit qu'il est fasciste, où il y a un procès
08:35en extrême droite.
08:36Il y a les macronistes qui trouvent que Bruno Retailleau, finalement, c'est l'homme qui
08:41met fin au même temps.
08:42La droite, quelqu'un comme Laurent Wauquiez, ne veut pas que Bruno Retailleau monte, parce
08:45qu'il conteste son leadership.
08:47Le RN considère Bruno Retailleau comme quelqu'un d'assez dangereux.
08:51Et à tout ce climat politique français, il y a même un pays, l'Algérie, qui fait
08:56campagne contre Bruno Retailleau.
08:57M.
08:58Roussel.
08:59Absolument.
09:00M.
09:01Roussel.
09:02Donc on voit très bien que c'est l'homme à abattre, que personne ne souhaite qu'il
09:03réussisse, à part certains hauts républicains.
09:04Donc en effet, Stéphanie, vous avez raison de dire que c'est Bruno Retailleau l'homme
09:06à abattre, sauf qu'on a eu les chiffres de l'immigration aujourd'hui.
09:09Et même s'il faut mettre Gérald Darmanin dans la balance, il y a quand même une hausse
09:14des expulsions, une baisse des demandes d'asile.
09:17Donc il y a quand même un bilan qui est en train d'être construit.
09:20Bruno Retailleau, en trois mois et demi au ministère de l'Intérieur, a fait plus qu'Emmanuel
09:24Macron en sept ans.
09:25Et ça, il faut le rappeler.
09:27Comment il va s'extirper de cette situation, Gilles-Willem Goldanel, Bruno Retailleau ?
09:31Parce que c'est vrai qu'il est cerné.
09:35J'aimerais pouvoir contredire Jules Torres, mais il a raison surtout.
09:38Maintenant, les limites de Monsieur Retailleau, en dépit de sa bonne volonté, de ses qualités
09:44politiques et intellectuelles, c'est que d'abord, il n'a pas de majorité.
09:49Et à supposer même qu'il en ait, par pure hypothèse intellectuelle, comme je le dis
09:55toujours, le pouvoir politique qu'il aurait n'est rien par rapport au contre-pouvoir
10:00médiatique, constitutionnel ou européen, y compris la Cour européenne des droits
10:05de l'homme.
10:06Donc, sans référendum, point de salut, ni pour Monsieur Retailleau, ni surtout pour
10:11la France.
10:12Il serait peu de moyens qu'il soit politique, administratif, diplomatique et constitutionnel
10:17même.
10:18Merci messieurs, merci Jules Torres, merci Gilles-Willem Goldanel d'avoir été avec
10:22moi.
10:23On se retrouve dans quelques instants pour un point complet sur l'actualité.
10:25Puis on ira dans l'histoire de France avec Guillaume Perrault et son dernier ouvrage qui
10:30sera invité à 20h10.
10:31Restez avec nous.