• le mois dernier
"Quelqu'un s'est fait couper en deux pendant le cyclone avec ce type de tôles." Casquette "Marseille" sur le crâne, Éric Toupance avance ses pieds escarpés à tâtons. Sur les hauteurs de Dembeni, à l'est de Mayotte, le terrain est encore parsemé de morceaux d'habitations soufflés par les rafales de Chido. "On voit encore les dégâts", constate cet Istréen d'origine, le regard plongé sur une habitation à moitié reconstruite.

À ses côtés, des jeunes de la commune interpellent les habitants. "La distribution alimentaire passera bientôt", répètent-ils. Tous sont bénévoles au sein de l'association AMAI (Association Mayotte Auvergne Insertion), y compris Éric. Leur mission : aider les plus vulnérables sans contrepartie, si ce n'est celle de se sentir utile au bien commun : "C'est une façon de s'oublier. De retrouver un regain d'humanité", explique le Provençal de 44 ans.
D'une histoire d'amour à l'autre
En octobre dernier, Éric a tout plaqué pour rejoindre son épouse comorienne à Mayotte. "L'amour m'a conduit ici", résume-t-il. "Saturé" par la cité phocéenne où il vivait depuis 10 ans, l'Istréen tombe d'emblée sous le charme de sa terre d'adoption. "J'ai été bouleversé par la solidarité et la bonne humeur des gens. C'est incomparable avec Marseille où l'on se plaint tout le temps." Une impression en partie justifiée par sa rencontre avec Johann, fondateur de l'association AMAI, qui prend rapidement le néo-Mahorais sous son aile.

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Transcription
00:00C'est un endroit qui a été très touché par Shido donc on peut voir les dégâts assez conséquents qu'il y a eu.
00:10Ici, les gens, des fois, vivent dans des conditions précaires, on va dire.
00:15Pour aller prendre de l'eau, il faut descendre.
00:18L'électricité, malheureusement, c'est pareil.
00:21Il faut qu'ils essayent de charger leur téléphone un petit peu plus bas, dans les boutiques ou autre.
00:27Les bangars, avec quoi ils construisent les bangars.
00:30On peut voir, tout s'est envolé, vous ne pouvez pas payer.
00:35Nous, on leur apporte de l'aide humanitaire, du soutien aussi psychologique.
00:42Ça m'apporte déjà beaucoup d'humanité.
00:48Ça fait plaisir aussi de pouvoir obliger sa petite personne et d'apporter un petit peu de gaieté dans ce désastre.
00:58J'ai déménagé par amour.
01:00Je suis parti de Marseille parce que j'en avais un peu marre.
01:05Et deux, j'ai rencontré ma femme via une copine de travail qui me l'a présenté.
01:11On est resté en contact et j'ai sauté le pas de venir habiter à Mayotte.
01:15Je suis fier de mon choix, je ne le regrette pas.
01:17Moi, j'ai été sinistré aussi, j'ai tout perdu.
01:20Les maisons sont envolées, comme le monsieur ici qui habite.
01:23Ça se voit que derrière, il y avait un mur, mais ce n'est plus là, ça a disparu.
01:29Je suis là à tout prix.
01:31Moi, ce que je demande le plus, c'est d'avoir plus d'aide.
01:36Parce que tout le monde a vu ce qui est passé à Mayotte.
01:40En vrai, c'est les enfants qui ont plus d'aide que les grands.
01:43Parce qu'en vrai, les grands, eux, on peut se débrouiller.
01:46Mais il y a des enfants qui pleurent, ils ont tellement faim.
01:50Et moi, on a vraiment besoin d'aide.
01:53La nourriture et des vêtements, c'est ce qu'on a le plus besoin à Mayotte.
01:57Et aussi, aider les gens à construire leur maison, parce qu'il y a des gens qui dorment dans la rue.
02:02Ça, ce n'est pas normal.
02:10Sous-titrage Société Radio-Canada

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