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##BRIGITTE_LAHAIE-2025-01-29##
Transcription
00:00David est avec nous, bonjour David.
00:02Bonjour Brigitte et bonjour Samy.
00:05Bonjour David.
00:06Alors moi j'ai une expérience, j'ai perdu mes deux parents mais on n'a pas vécu ensemble une fin de vie liée à la dépendance de l'emprunter
00:17et donc avec le choix des EHPAD ou du placement en famille.
00:21Par contre si je peux remercier mes parents de m'avoir mis au monde et puis de m'avoir élevé,
00:26je pense que les deux m'ont fait un autre cadeau.
00:28C'est-à-dire que sur la fin de vie, sur la mort ou sur la perte d'autonomie,
00:34enfin cette perception-là, ils exprimaient des choses assez claires sur leur volonté
00:39et par exemple sur le fait qu'ils ne souhaitaient surtout pas d'avoir la charte de l'anthérapie.
00:45Si le jour où ils étaient confrontés à ça, ils préféraient justement partir différemment
00:51que sur ma maman qui pourtant d'une culture espagnole,
00:56on reste en famille et l'aîné, le patriarche ou la maman,
01:04elle reste dans la famille quoi qu'il arrive.
01:06Elle qui vient de cette culture-là a toujours eu comme expression qu'elle ne voulait surtout pas,
01:12si elle était en perte d'autonomie, d'aller chez ses enfants.
01:19J'ai deux soeurs et je suis le frère.
01:23Elle le disait en toute lucidité et pas pour fanfaronner,
01:27c'était vraiment une vraie conviction en elle, un vrai choix de vie.
01:30Elle était adulte.
01:32Je dirais que la douleur est toujours là sur le départ,
01:36la douleur est toujours là sur la maladie.
01:38L'avantage, c'est que l'aspect culpabilité disparaît un peu dans ce cadre-là
01:47puisque si en tant que parent, on n'exprime pas clairement les choses,
01:54on peut laisser penser aux enfants qu'ils pourraient le faire différemment, mieux, plus fort.
01:58Je les remercie de ça et même leur attitude face à la mort
02:03parce qu'ils sont morts de maladies.
02:05En gros, comme je crois que la majorité des personnes en France,
02:08c'est plutôt dans une dernière année qu'on a une santé qui décline suite à une maladie
02:12et eux, ils sont partis en moins d'un an.
02:15Je dirais que leur confrontation à cette mort, ils n'étaient pas gais non plus,
02:20mais ils avaient vraiment un courage de l'affronter
02:26et donc de ne pas ressentir un désarroi total de leur part, en fait une acceptation.
02:33Je dirais qu'en tant qu'enfant, j'étais très triste et c'était un grand bouleverseur,
02:38mais il n'y a pas eu de malheur sur le malheur.
02:41Je n'ai pas eu à gérer de surémotionalité là-dessus, je trouve.
02:44C'est beaucoup de chance, David, mais je crois que tout simplement,
02:48vous aviez des parents qui sont des gens adultes,
02:52qui ont réfléchi sur ce qu'était la vie, la mort
02:56et qui ont peut-être avancé un peu plus en conscience que la majorité des gens.
03:02Oui, c'est pour ça.
03:04C'était assez intuitif parce que ma maman n'était pas du tout intellectuelle.
03:07Elle m'apprenait à lire, mais elle ne savait pas lire elle-même.
03:10Je dirais que c'était un choix intérieur.
03:14Bien sûr, mais la philosophie n'est pas le propre des gens éduqués.
03:20Au contraire, c'est celle qui tient le mieux quand il y a les pires des tempêtes autour.
03:26Moi, ce que j'entends aussi beaucoup dans ce que vous dites,
03:30c'est qu'ils ont bien vécu leur vie et vous permettent de bien vivre la vôtre
03:35parce qu'ils ont envisagé leur mort.
03:37Ça a été quelque chose...
03:39Après, on ne sait jamais comment on va finir,
03:41mais dans cette peur et en même temps cette acceptation,
03:45bien sûr que vous, ce qu'ils vous ont offert, c'est de n'avoir que du chagrin.
03:49Et c'est précieux.
03:51Exactement.
03:55Et puis c'est un modèle qu'ils vous ont donné
03:58et qui certainement va vous aider aussi quand ce sera votre tour.
04:02Complètement et qui rejoint aussi autre chose.
04:05Je suis un enfant un peu tardif.
04:07Ils m'ont eu quand ils avaient 40 ans.
04:10Et donc moi, toute ma vie, en tout cas toute la vie d'enfant,
04:13j'étais très en conscience que mes parents allaient partir
04:16un peu plus tôt que les autres parents de mes copains.
04:18Et surtout, je n'avais pas de grands-parents.
04:20Donc, il y avait une sorte de vide.
04:22Donc, toute ma vie, je me suis préparé à ça.
04:24Ma réponse à ça a été à chaque fois de prendre comme cadeau
04:28le désavant avec moi pendant ce temps-là,
04:30qui allait être plus court que le féminin traditionnel
04:33où on perd ses parents à 40-50 ans, etc.
04:36Moi, je pensais qu'il y en avait fait.
04:38Mon père est mort quand j'avais 28 ans.
04:41Je prenais son culpabilité et son même vouloir retenir à tout prix.
04:45J'avais ma propre vie, mais régulièrement avoir ça en tête aussi
04:49pour justement apprécier.
04:51Et ce qui est étonnant, c'est que, bien sûr, j'ai pleuré au moment de leur décès,
04:54mais il est arrivé quand j'étais adolescent.
04:56Par exemple, j'avais croisé par hasard à Paris.
04:58Alors, ce n'était pas tout programmé qu'on se rencontre à Paris.
05:01Mes parents et mon oncle et ma tante,
05:03on est vraiment partout en dehors.
05:05Quand j'étais rentré le soir, il devait avoir 16 ans,
05:09j'avais pleuré en me disant que ça, ça n'arrivera plus jamais.
05:12J'aurai le plaisir de pouvoir les croiser tous
05:15parce qu'un jour ou l'autre, ils sont déjà un peu âgés
05:17et les quatre ne vont pas rester là tout le temps.
05:20Donc, j'avais, je dirais, ce sentiment,
05:22qui n'était pas un sentiment morbide,
05:24mais une pressionnité.
05:26Ce qui fait que, quand j'avais l'occasion de les voir
05:28ou d'être avec eux ou de les appeler,
05:30je n'y manquais pas sans être dans une frission totale
05:32et de voir les accaparer à tout prix.
05:34Ou moi-même, de dire de pas y revenir.
05:36C'est magnifique ce que vous partagez,
05:38parce que je pense que c'est vraiment une ligne de conduite
05:40qui peut servir de fil d'Ariane, en fait,
05:43dans nos dédales de la vie.
05:45C'est que, quand on accepte la conscience fine de la vie,
05:50c'est-à-dire que la mort existe,
05:52de vivre avec du vide,
05:54tout en étant plein d'énergie,
05:56d'avoir du chagrin,
05:58mais qui, du coup, ne laisse pas l'espace à la culpabilité,
06:01c'est vraiment précieux.
06:04Vos parents vous ont confié ce cadeau.
06:06Vous-même, vous allez le confier
06:09à tous ceux qui sont autour de vous.
06:11Vous le partagez aujourd'hui.
06:13Je veux dire, vous êtes comme Elis.
06:15Vous pouvez rentrer au village.
06:16Oui, mais David, voyez-ce que votre témoignage m'inspire,
06:19et on l'entend dans votre voix,
06:21de toute façon, c'est qu'on peut être à la fois
06:23joyeux et triste,
06:25et qu'il n'y a pas de problème avec ça.
06:27Ce sont deux émotions tout à fait compatibles.
06:30Vous êtes triste parce que vos parents ne sont plus là,
06:33et puis qu'ils ne seront jamais plus là,
06:35mais en même temps, comme ils vous ont donné
06:37des cadeaux merveilleux,
06:39vous en êtes joyeux.
06:41Oui, tout à fait.
06:42Et surtout de trouver du sens aux choses.
06:44Je crois que c'est ça qui est assez essentiel.
06:47Par exemple, mon papa,
06:49il est décédé, je crois,
06:51trois mois après la venue de mon fils.
06:53Et je ne dirais jamais assez merci à la vie
06:56de m'avoir permis quand même
06:58de partager ce moment-là avec lui.
07:00Je pourrais à la fin me dire,
07:02et j'ai eu parfois aussi ce sentiment,
07:04plus tard, de voir mes deux grands-fils
07:06et de dire ça, c'est dommage,
07:08ils n'ont pas connu leur grand-père,
07:10et puis, pour papa, c'était bon moment avec,
07:12mais le simple fait d'avoir eu quand même
07:14cette capacité, à peu de hasard,
07:16ce n'était pas calculé, je n'ai rien fait pour exprès,
07:19mais de me dire, tiens,
07:21quand même, on a pu aller au bout de ça,
07:23il a pu voir son petit-fils,
07:25et me voir moi-même devenir père,
07:27c'était quand même un appétissement.
07:29Mais voyez, David, votre témoignage,
07:31ce qu'il faut vraiment,
07:33et je vais insister sur ce que je dis,
07:35parce que je pense que ça peut aider tous ceux qui nous écoutent,
07:37votre témoignage prouve que vous êtes en paix
07:39avec la vie et avec la mort.
07:41Et ça, ce n'est pas si facile, ce n'est pas si simple.
07:43Sans doute que vos parents avaient cette sagesse-là,
07:45qu'ils vous ont montrée,
07:47et donc vous l'avez intégrée en vous.
07:49Alors après, est-ce qu'à la fin de votre vie,
07:53vous aurez cette sagesse-là encore ?
07:55Non, ça, c'est jamais sûr,
07:57on ne peut jamais signer,
07:59mais en tout cas, dans votre témoignage,
08:01on l'entend, cette paix.
08:03Et c'est peut-être,
08:05si notre émission peut aider tout le monde
08:07à être un petit peu plus en paix,
08:09on aura fait du bon boulot, sans dire.
08:11Oui, je pense aussi, oui.
08:13C'est un beau témoignage, en tout cas, merci.
08:15Pas merci à vous.
08:17Non, non, merci à vous.
08:19Et puis, on va continuer pendant cette deuxième heure,
08:21avec peut-être des témoignages plus difficiles,
08:23mais je crois que
08:25chacun fait ce qu'il peut.
08:27Exactement, c'est l'acceptation de ce mille-feuille émotionnel,
08:29de la souffrance, de la culpabilité,
08:31de la joie,
08:33plus on peut vivre d'émotions en même temps,
08:35et plus on grandit
08:37en souplesse et en flexibilité, oui.
08:39Et puis, on recevra également,
08:41dans cette deuxième heure,
08:43Eric Dudoit.

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