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Mettez vous d'accord avec Marie Eve Malouines, Jonas Haddad, Jean Claude Beaujour et Brice Soccol

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-01-23##

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Transcription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:06Avec vous sur SUDRADIO pour les débats, avec Marie-Eve Malwin, bonjour, journaliste politique, Jonas Haddad, avocat, bonjour, Jean-Claude Beaujour, en direct de Washington, qui nous revient en exclusivité.
00:18Moins 14 degrés.
00:20J'ai une amie qui est à Chicago, ils annonçaient moins 20.
00:24Vous allez tout nous dire, vous allez nous chanter YMCA et nous raconter la cérémonie.
00:32Brice Socol, bonjour, politologue essayiste, vous avez publié avec Frédéric Dhabi, parlons-nous tous la même langue aux éditions de l'Aube, bienvenue à vous.
00:40Pas d'augmentation d'impôts pour les salariés et les retraités, donc ça veut dire qu'on a débattu pendant deux jours pour rien sur le sujet.
00:48C'est Éric Lombard qui l'a affirmé ce matin, mais peut-être que la piste des 7 heures de plus persiste dans les plans du gouvernement.
00:56Le Sénat qui veut réduire le train de vie des anciens présidents des premiers ministres et également François Bayrou qui souhaite diminuer le nombre d'agences.
01:05On va parler de Donald Trump et de ses taxations et puis l'antisémitisme toujours au plus haut depuis le 7 octobre.
01:13Bref, tous ces sujets avec vous, vos coups de cœur, vos coups de gueule, Jean-Claude.
01:18Oui, j'ai trouvé un peu surprenant que les organisateurs n'aient pas repoussé la réunion qui doit permettre de faire les nominations aux Oscars,
01:31puisqu'on continue à se battre contre les feux en Californie et qu'au-delà de tous les people qui ont perdu ou pas leur maison qui valent des millions de dollars,
01:41il y a énormément, énormément de gens qui travaillent dans le sud de la Californie, à Los Angeles dans le sud de la Californie qui ont tout perdu.
01:50Donc il y a un décalage entre parler des Oscars en ce moment et puis ce que vivent un certain nombre de familles,
01:59de gens qui ne vont pas forcément être remboursés, de gens qui sont un peu laissés pour compte parce que c'est aussi ça le système.
02:06Voilà, donc je trouve que c'est complètement décalé, mal placé pour le moment.
02:11Ils auraient pu repousser cette réunion dans un mois.
02:14On se souvient que lorsqu'il y avait eu la Covid, en 2020, ça avait été complètement supprimé.
02:21Bernard s'en supprimait, ils auraient pu décaler un peu.
02:25Il n'aurait pas perdu en temps et en timing sur la cérémonie qui doit avoir lieu bientôt.
02:31Oui, mais la cérémonie va peut-être être repoussée. Ce sont les nominations.
02:35Oui, mais Valérie, je pense que l'esprit n'est pas la fête.
02:40C'est ce que je dis, je dis bien sûr qu'il faut continuer à travailler, qu'il faut continuer à vivre, continuer avec l'esprit de résilience
02:46parce qu'au-delà des vedettes, c'est important de savoir qu'il y a énormément de gens qui travaillent dans les studios,
02:52de gens qui exercent des emplois très simples et qui ont besoin de travailler parce que là encore,
02:57certains vont être laissés pour compte, ils vont devoir se reconstruire, aller habiter chez des amis.
03:03Donc, il y a besoin de travailler parce que si en plus, ils devaient perdre leur emploi, ça serait dramatique.
03:07En revanche, je pense qu'on aurait pu décaler histoire de faire un peu...
03:12Il y a eu une période temporelle en quelque sorte.
03:14Brice, Socol, je vous vois...
03:15Moi, c'est un coup de cœur de vous rentrer des États-Unis.
03:18Moi, j'ai été en tant que Français et en tant qu'Européen très impressionné toujours par cet optimisme américain
03:24et la manière dont cette nation est incarnée.
03:26Alors, je ne parle pas du fond, on aime ou on n'aime pas Trump,
03:29mais avoir une nation patriotique, incarnée, avec une vision, avec des objectifs,
03:37c'est rassurant lorsqu'on est Français européens.
03:40On est en situation aujourd'hui un peu compliquée, notamment l'Europe.
03:42L'Europe est désincarnée, on en parlera peut-être tout à l'heure.
03:45On n'a pas vraiment d'objectifs, on subit.
03:48Et là, c'est cet élan d'optimisme, moi, qui m'a vraiment intéressé.
03:52Et j'ai trouvé ça, en tant que Français européen, passionnant.
03:55Vous l'avez ressenti comment ? C'est-à-dire dans le...
03:58Moi, je me suis dit, mais c'est extraordinaire.
04:01Prendre soin de son pays, vouloir reconstruire son pays,
04:04donner des objectifs économiques, culturels, proposer du rêve.
04:09C'est aussi ça un politique.
04:10Quand on parle de symboles, on a beaucoup travaillé sur les symboles avec Frédéric Dhabi.
04:14On oublie les symboles en politique aujourd'hui en Europe et en France.
04:17On fait de la gestion, on fait du contrôle.
04:20Mais quelles sont nos perspectives ?
04:22On parlera peut-être tout à l'heure de l'Union européenne.
04:24Mais moi, c'est un élan d'enthousiasme, d'objectifs, et surtout, un pays incarné.
04:29Alors, on aime ou on n'aime pas ce qui est incarné,
04:31mais au moins c'est incarné et on a de vrais objectifs à moyen et court terme.
04:36Avec, je ne sais pas, une réaction peut-être Marie-Eve Malouine sur ça.
04:39Parce que l'enthousiasme, il peut aussi être douché assez rapidement.
04:42Je parle de la symbolique.
04:43Oui, de la symbolique.
04:44Il y a des raisons à cela, quand même.
04:46Parce que dans un pays où l'État ne vient pas vous aider à bout de bras,
04:51je peux vous dire que vous réfléchissez à trois fois, vous n'avez pas le choix.
04:54Il y a des gens qui ont dit « j'ai tout perdu ».
04:56Ils n'ont pas dit « est-ce que l'État peut nous envoyer quelques milliers de dollars pour pouvoir nous loger ? ».
05:01Ils ont dit « on va voir avec des amis comment est-ce qu'on peut être logés ».
05:04Il y a aussi ce lot.
05:06C'est de l'enthousiasme, mais il y a aussi 40 millions de pauvres aux États-Unis.
05:10Et ça, ça fait mal.
05:11Je peux vous dire qu'on le voit dans les rues, notamment de San Francisco.
05:14Parler de la Californie, notamment de San Francisco.
05:17Marie-Eve Malouine ?
05:19C'est intéressant ce que je vous écoutais, parce que moi je ne connais pas bien les États-Unis.
05:23Ce que je crois, c'est que c'est tellement différent de la France qu'on ne peut pas complètement comprendre.
05:27Et donc, on a des jugements un peu hâtifs et trop manichéens à chaque fois.
05:32C'est bien, c'est mal.
05:33Il faut comprendre pourquoi Trump arrive là et réussit quand même à avoir été battu et à revenir.
05:39Au moment où il a été battu, tout le monde s'est dit « en France, c'est terminé, il ne reviendra pas ».
05:43Et là, il revient.
05:44Et donc, ce qu'on devrait faire plutôt, c'est essayer de comprendre pourquoi il peut revenir.
05:48Pourquoi il y a des Américains qui votent pour lui, ce qu'ils en attendent.
05:52Et des leçons que nous, on peut en tirer.
05:55Justement, cette incarnation, ce côté sans complexe.
05:58Je dis des choses, alors parfois je dis au-delà de ce que je veux faire.
06:01Mais pour obtenir ce que je veux faire, peut-être qu'il y a des leçons à tirer pour nous.
06:05Et notamment, la résilience et non pas attendre à chaque fois qu'il se passe quelque chose.
06:09Se tourner vers l'État et dire « qu'est-ce que vous faites pour moi ? »
06:11C'est vrai que le jugement français est très manichéen et vu de France.
06:16Là-dessus, vous avez effectivement raison Jonas, sur ce point-là.
06:21Moi, je ne m'exprimais pas parce que j'ai été personnellement touché.
06:24J'ai une partie importante de ma famille qui est à Los Angeles et j'y ai été pendant les vacances.
06:27Et je suis parti 4 jours avant les feux.
06:29Donc, il y en a encore qui sont déplacés.
06:32Et les feux ont repris de façon plus violente aujourd'hui.
06:35Il y en a qui ont perdu beaucoup.
06:38Fondamentalement, ce que je me dis en voyant les images,
06:41c'est qu'on ne connaîtra plus Los Angeles comme on l'a connu.
06:46C'est-à-dire cette usine à rêves.
06:49Il faut que nos auditeurs comprennent bien aussi qu'à Los Angeles,
06:52comme vous êtes sur une faille sismique, toutes les maisons sont en bois.
06:55Donc, dès qu'il y a du feu qui se propage, immédiatement, ça peut partir en vrille et c'est le cas.
07:00Et je pense que ce sera un super chantier pour l'administration Trump de démontrer,
07:04comme disait Jean-Claude, il n'y a pas que l'État,
07:06mais de démontrer qu'ils arrivent massivement à reconstruire une ville
07:10qui déjà, avant même l'incendie, était en difficulté.
07:13Des gens que je connais qui travaillent dans l'industrie, dans le cinéma,
07:16ça fait un an et demi qu'ils ne travaillent plus
07:18parce qu'il y avait la grève des scénaristes et qu'on ne produisait plus de séries.
07:21Et de plus en plus, notamment de tech, d'entreprises dans la tech,
07:24se déplacent au Texas parce qu'ils considèrent que les législations en Californie,
07:28que ce soit San Francisco ou Los Angeles,
07:31ne sont pas forcément à la fois sécurisantes et proactives pour elles.
07:34Donc je pense que le grand chantier de l'administration Trump, il ne s'y attendait pas,
07:38ce sera la reconstruction de Los Angeles.
07:40Il y a des estimations qui disent qu'il y a 90 000 maisons.
07:4290 000 maisons qui sont parties en fumée.
07:45Et comme on le disait tout à l'heure, ce n'est pas que des gens qui sont blindés,
07:48pour le dire comme on le pense.
07:50Donc il va falloir reconstruire et c'est beau.
07:52C'est un bon chantier de reconstruction, justement.
07:54Mais il en a assez peu parlé, Trump, de la Californie.
07:56Il n'en a quasiment pas parlé.
07:57Parce que c'est compliqué en fait.
07:58C'est compliqué parce qu'il y a un affrontement politique d'abord
08:01entre lui-même et le gouverneur de Californie.
08:04Parce qu'il y a quand même une industrie qui est importante, qui est influente.
08:11Donc il ne peut pas, et l'opinion publique américaine ne lui pardonnerait pas,
08:16d'avoir abandonné une partie des Américains.
08:18Malgré tout, qu'il y ait une bataille politique avec le gouverneur, c'est une chose.
08:22Mais le peuple américain, la population n'est pas indifférente à ce qui se passe là-bas.
08:30Parce que tout le monde a de la famille, des amis, des intérêts en Californie.
08:34C'est quand même un état le plus puissant, à la fois des Etats-Unis,
08:39mais qui est d'une force de frappe considérable.
08:41Ça pose une question sur l'influence sur notre culture occidentale.
08:45Parce que quand on y va, on voit que la plupart des tendances
08:49qu'il y a dans notre monde européen viennent en général de cet endroit-là.
08:52On dit qu'il y a un pivot sur la musique, sur le cinéma et sur la culture.
08:57Et donc se pose la question de savoir qu'est-ce qui va remplacer cette usine à production culturelle.
09:02On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio, juste après le rappel des titres.
09:17Et nous sommes ensemble avec vous pour commenter l'actualité avec Marie-Ève Malwin, journaliste politique.
09:22Vous êtes éditorialiste à la revue politique et parlementaire de l'ami Arnaud Bénédetti.
09:26Jonas Haddad, vous êtes avocat.
09:28Jean-Claude Beaujour, avocat également.
09:30On est bien équipés aujourd'hui.
09:32Président du Forum Transatlantique et Brice Socol, politologue essayiste.
09:36Et vous avez publié avec Frédéric Daby.
09:38Parlons-nous tous la même langue aux éditions de l'Aube.
09:41Passionnant.
09:42Des petits chapitres assez courts sur les préoccupations des Français.
09:47Qui surtout racontent la rupture qu'il peut y avoir entre les territoires et les nationales.
09:54Dieu sait s'il y a des...
09:56Un sujet d'actualité.
09:58C'est un sujet absolument d'actualité.
10:00Alors Marie-Ève Malwin, votre coup de gueule, il va concerner beaucoup de gens et intéresser beaucoup de monde.
10:07Oui, parce que je crois que je ne dois pas être la seule.
10:09Hier, il y avait le lancement qu'on a régulièrement.
10:11Achetez votre billet pour, dans 3-4 mois.
10:14Là, c'est pour les 8 votes billets de train pour les prochains ponts du printemps.
10:20Et moi, je fais partie des gens qui prennent assez régulièrement le train.
10:23Et personne ne comprend la tarification.
10:25Ne comprends en plus cette journée où on a soi-disant des billets pas chers.
10:30Et puis quand on va sur le site, comme on n'y va pas à 4 heures du matin.
10:33Eh bien, ils sont déjà très chers.
10:34En réalité, cette journée-là, elle n'est pas faite pour avoir des billets pas chers.
10:37Elle est faite pour avoir un billet.
10:39Parce que si vous ne l'achetez pas maintenant, vous ne trouverez pas de billet au moment du pont de Pâques.
10:47Vous trouverez des billets extrêmement chers.
10:50En réalité, ça met tout le monde sur les nerfs.
10:52C'est en contradiction avec la politique du gouvernement de dire
10:55il faut prendre le train, mais une famille, c'est toujours beaucoup moins cher de prendre la voiture que le train.
11:00Résultat, ou même l'avion.
11:0280% des longs trajets se font toujours en voiture.
11:08Or, ce qu'on paye en même temps, ce n'est pas la faute de la SNCF.
11:11C'est l'État qui a demandé à la SNCF de faire des bénéfices.
11:14Donc, d'être rentable.
11:16Et en en prenant une partie.
11:18Il en prend 50% sur un billet.
11:20Résultat, on a là le fait qu'on n'a pas anticipé, qu'il n'y a pas eu de politique à long terme.
11:24Tout en disant, il faut arrêter le tout-voiture.
11:27Dans le même temps, on ne faisait pas cette politique d'offre pas chère à la SNCF.
11:31Et la SNCF, qui ne peut rien.
11:33Là, c'est la responsabilité de l'État.
11:35Et il y a une incompréhension des Français.
11:39Parce qu'ils ne trouvent pas de billet de train à un tarif intéressant.
11:43Surtout quand on est plusieurs et quand on est une famille.
11:46Y compris avec les supposées cartes de réduction.
11:49Ça reste très cher.
11:53Ou alors avec des trains très très tôt le matin.
11:56Qu'on peut difficilement prendre quand on est une famille de 4 ou 5 personnes.
11:59C'est ce que le Parisien a comparé dans son édition d'aujourd'hui.
12:05Juste un dernier point pour être objectif.
12:08Dans le prix du billet, ce qu'on paye aussi, c'est l'entretien des voies.
12:12Qui est absolument indispensable.
12:14On l'a vu avec les accidents.
12:16Comme Bretigny-sur-Orge.
12:18De l'autre côté, ce n'est pas insensé.
12:22Ce n'est pas injustifiable.
12:24Mais c'est assez difficile à comprendre.
12:26Il faut le reconnaître.
12:28On a des trains, par exemple pour Nantes.
12:30À Paris-Nantes, à 7h48, c'est ce que le Parisien a relevé.
12:3357€ qui peut monter jusqu'à 99€.
12:38Après, si vous prenez le train à 12h52, vous êtes pour le même trajet à 70€.
12:43Ce sont des variations qui sont assez incompréhensibles.
12:47Le Paris-Bordeaux, 114€ à 7h54, il est à 57€ à 18h23.
12:52En psychanalyse, on appelle ça des injonctions paradoxales.
12:57C'est censé rendre au fou.
12:59On vous explique à longueur de journée qu'il faut privilégier le train,
13:03notamment au système d'aviation.
13:05Mais aujourd'hui, on est obligé,
13:08quand on est une famille ou dans un cadre économique,
13:12de faire des comparatifs.
13:13Parfois, il revient moins cher de prendre l'avion.
13:15En tout cas, c'est beaucoup plus fluide.
13:18Si on continue dans cet ordre-là,
13:21on va continuer à dire aux gens,
13:23prenez le train et faites-vous plumer.
13:27Il y a une vraie problématique.
13:29Sur le confort, ça évolue plutôt bien, je trouve.
13:34En revanche, la difficulté, c'est sur ces variations de prix
13:37qui ne sont pas prévisibles.
13:39Et parlons aussi des lignes défaillantes.
13:41Ma mère ne veut plus venir à Paris en train.
13:43Elle vient d'où, votre maman ?
13:45Elle est sur cette fameuse ligne Vierzon-Paris,
13:49ou Clermont-Ferrand, qui remonte par là.
13:51Nevers...
13:53On a mis le paquet.
13:54Elle m'envoie régulièrement les annonces de la SNCF.
13:57Des passagers sont restés bloqués 5 heures.
13:59Et à chaque fois qu'elle prend le train...
14:01Enfin, pardon de parler d'une situation personnelle,
14:03mais c'est une ligne qui est en déshérence totale.
14:05C'est une ligne sur laquelle...
14:07Alors là, ça va vous parler.
14:09Vous la connaissez, cette ligne ?
14:11C'est une tragédie.
14:12Ça fait 30 ans que la politique des transports en France
14:15est perçue à travers le prisme du tout-TGV.
14:17C'est ça.
14:18Alors qu'on devrait diversifier les transports.
14:20Essayez de prendre un transport...
14:22Essayez d'aller de Cannes à Montpellier en train.
14:25Vous mettez 10 heures.
14:27C'est pas normal.
14:28Les transports régionaux ont été en partie délaissés,
14:30confiés aux régions.
14:32Heureusement confiés aux régions.
14:34Mais heureusement, et c'est pas simple.
14:36Le covoiturage, qui pourrait être une opportunité,
14:38notamment dans les territoires,
14:40est très peu développé par les collectivités.
14:42Le transport par bus se développe.
14:44Il y a une petite concurrence qui s'ouvre
14:46sur les lignes à grande vitesse
14:48avec des compagnies italiennes ou espagnoles
14:50qui arrivent sur le marché français.
14:52Je pense qu'une politique du transport
14:54doit se voir dans sa globalité
14:56et pas que dans le tout-TGV Paris-Lyon-Marseille
14:58qui est la ligne la plus rentable,
15:00ou Paris-Bordeaux.
15:02En même temps, le TGV, c'est très bien.
15:04Mais ça ne fonctionne pas toujours.
15:06Ne serait-ce que si vous avez un changement...
15:08Alors vous achetez votre billet, par exemple.
15:10Paris-Rennes.
15:12Et après, vous prenez un autre billet
15:14pour un autre coin de Bretagne.
15:16Si votre TGV...
15:18On vous donne un billet avec 15 minutes
15:20de changement.
15:22Si votre train a 10-15 minutes de retard,
15:24vous ratez votre correspondance.
15:26Et là, on vous dit que vous pouvez vous faire rembourser.
15:28Mais le Paris-Rennes...
15:30Parce qu'il faut savoir que le Rennes,
15:32avec une autre ville de Bretagne qui est du côté de la région,
15:34vous l'avez acheté sur la SNCF,
15:36mais pour vous le faire rembourser, il faut aller ailleurs.
15:38Donc il faut le savoir.
15:40C'est extrêmement compliqué.
15:42Les trains, même les TGV, ont parfois,
15:44quelques minutes de retard.
15:46Mais ça vous fait rater une correspondance, et ça met les gens en Rennes.
15:48Si vous voulez, dans un dîner, lancer un sujet
15:50où tout le monde sera d'accord...
15:52Prenez pas politique, lancez la SNCF !
15:54Regardez, mettons-nous d'accord, on est tous d'accord,
15:56le sujet a bien pris parce que tout le monde est concerné par...
15:58Vous en parlez dans le livre ?
16:00Juste de manière pratique,
16:02lorsque j'étais au cabinet de Jean-Louis Borloo,
16:04lorsqu'on a fait le Grenelle de l'environnement,
16:06on avait imaginé
16:08une ligne TGV faisant Paris-Lyon,
16:10mais passant par
16:12Saint-Germain-des-Fossés, Paris-Nevers,
16:14Paris-Nevers-Moulins,
16:16Saint-Germain-des-Fossés-Lyon,
16:18qui a été abandonnée pour des questions budgétaires.
16:20Mais voilà, ce sont des choses qu'on peut relancer,
16:22qu'on peut imaginer.
16:24Je parlais de cette ligne, qui est une horreur en fait.
16:26Parfois, vous avez 8 à 9 heures de retard
16:28entre Paris et Clermont-Ferrand.
16:30C'est une ligne terrifiante, et Anna me dit
16:32Bordeaux-Lille, un aller 140 euros.
16:36C'est pas un transport populaire,
16:38on peut pas appeler ça un transport populaire.
16:42Jonas,
16:44coup de projecteur, constat.
16:46Coup de projecteur, constat,
16:48parce qu'on sort de deux jours de débat sur la question des retraites
16:50et il faut taxer ou pas les retraités.
16:52J'ai un coup de gueule parce qu'on a
16:54une telle inculture économique dans notre pays.
16:56J'entendais des témoignages
16:58face caméra de personnes qui sont retraitées,
17:00qui nous expliquent, mais j'ai quand même cotisé 40 ans
17:02et il faut pas toucher à mes retraites.
17:04Alors, juste pour qu'on soit bien clair,
17:06dans notre système,
17:08on répète tous les jours,
17:10vous cotisez, vous ne cotisez pas pour votre propre retraite.
17:12Vous cotisez pour les gens qui sont à la retraite
17:14au moment où vous cotisez. Donc les gens qui se
17:16plaignent aujourd'hui par rapport à leur retraite,
17:18ils ont cotisé pour les retraites de leurs parents.
17:20Et nous-mêmes, lorsque nous cotisons
17:22actuellement, nous cotisons tout de suite
17:24pour leur retraite à eux.
17:26Donc ils n'ont pas cotisé pour leur propre retraite
17:28et si jamais il y avait des réformes dans le cadre
17:30des retraites, ce n'est pas leur retraite
17:32qu'on toucherait, mais c'est ce que nous,
17:34actifs, faisons.
17:36Pourquoi je parle de ça ? Parce qu'il y a un grand mouvement,
17:38notamment dans la génération
17:40de 20 à 40 ans,
17:42qui considère maintenant,
17:44avec un prisme historique, que cette génération
17:46qui est aujourd'hui à la retraite,
17:48a quand même eu une période dorée
17:50qui lui a permis d'être propriétaire
17:52de son logement, qui lui a permis
17:54de bénéficier d'un emploi peu taxé
17:56et assez facile, et qui
17:58aujourd'hui ne veut faire aucun effort
18:00lorsqu'on demande des efforts collectivement. Or,
18:02les actifs aujourd'hui contribuent
18:04majoritairement aux retraites,
18:06sont le poids le plus important sur notre dette publique.
18:08Et donc, de plus en plus, vous avez notamment
18:10sur les réseaux sociaux cette phrase qui arrive
18:12de plus en plus, c'est
18:14« il faut réduire le poids des retraites
18:16pour rendre du pouvoir d'achat aux actifs ».
18:18Et vous savez,
18:20ça a des conséquences politiques, parce que si on regarde
18:22la tranche des actifs,
18:24ce qu'ils ont voté jusqu'à 60 ans,
18:26qui est largement en tête de 18 à 60 ans ?
18:28Eh bien, c'est Marine Le Pen.
18:30C'est-à-dire qu'il y a un sentiment de déclassement
18:32de plus en plus important chez les actifs, qui se disent
18:34« les boomers » de ce terme,
18:36parce que j'aime pas, il est trop générique, mais ils ont bien profité
18:38et maintenant, il n'y a aucun effort
18:40de leur part qui veut être réalisé. Et si on ne veut
18:42pas rentrer dans cette guerre des générations,
18:44je pense qu'il faut que collectivement,
18:46on sorte de ce prisme socialiste,
18:48pour le dire comme ça,
18:50qui consiste à se dire « qui est-ce qu'on va taxer ? »
18:52Parce que dans ce cas-là, ça va être une génération
18:54contre une autre, et plutôt, évidemment,
18:56mais je le dis à chaque fois, comment faire
18:58des économies sur le train de vie de l'État
19:00plutôt que d'essayer de taxer un côté
19:02les actifs en augmentant les impôts,
19:04puisqu'on a quand même le pays le plus taxé
19:06au monde sur les actifs, et de l'autre côté,
19:08taxer des retraités qui ne peuvent plus travailler davantage.
19:10Donc soit on réactive la guerre
19:12des générations, et ça commence à arriver,
19:14soit on arrête de vouloir taxer
19:16les uns et les autres.
19:18Moi, je partage en partie
19:20le constat, juste, encore une fois,
19:22on a beaucoup travaillé
19:24sur la notion de retraite, avec Frédéric,
19:26dans l'ouvrage.
19:28Moi, je ne comprends pas
19:30pourquoi, dans ce pays,
19:32à chaque fois qu'on veut initier une réforme,
19:34on ne prend que le volet purement
19:36budgétaire et comptable, et pas
19:38le volet symbolique. Quand on parle de retraite aux Français,
19:40la retraite, c'est le temps de l'apaisement.
19:42On a vu la réforme
19:44des retraites menée par Emmanuel Macron,
19:46je ne me prononce pas sur le fond,
19:48mais sur la forme, qui a été menée avec
19:50beaucoup de violence, qui a été
19:52menée contre une majorité parlementaire,
19:54qui a été menée contre les deux tiers des Français.
19:56Aujourd'hui,
19:58François Bayrou veut
20:00« réouvrir le débat »,
20:02passer un accord avec les socialistes,
20:04a mis en place
20:06un conclave,
20:08dans la culture démocrate-chrétienne,
20:10et on met en place
20:12un conclave pour réfléchir
20:14à ce sujet-là, et en même temps,
20:16on a une ministre qui nous sort une proposition
20:18qui est inopportune,
20:20dans le timing, dans la symbolique,
20:22tout ça porte à la confusion,
20:24et les Français ne comprennent pas.
20:26Est-ce que c'était un ballon d'essai ?
20:28Est-ce que c'était un couac,
20:30comme on disait à l'époque de Hollande,
20:32un couac de communication ?
20:34Ça ressemblait plutôt à un couac,
20:36c'est une idée qu'elle a sorti,
20:38et on ne savait pas sur quelle partie,
20:40est-ce que c'était sur la partie
20:42assurances retraites,
20:44ou la partie
20:46caisse de retraite spéciale.
20:48C'était une idée comme ça
20:50qui se transforme en ballon d'essai,
20:52parce que les retraités et les associations sont montés au créneau
20:54en disant, c'est hors de question, rappelez-vous,
20:56que les retraités votent eux aussi.
20:58Après, sur ce que vous disiez,
21:00les gens qui sont à la retraite aujourd'hui,
21:02ils ne disent pas, je cotise pour ma retraite,
21:04c'est aussi, j'ai participé à la solidarité,
21:06j'ai versé une partie de mon salaire
21:08pour la solidarité, je voudrais qu'elle joue
21:10aussi pour moi. Il ne faut pas non plus oublier
21:12que les retraités, dans une famille,
21:14aident beaucoup leurs enfants,
21:16leurs petits-enfants, y compris dans les
21:18transmissions de patrimoine,
21:20les aides pour passer le permis,
21:22des choses comme ça. Mais ce qui est vrai,
21:24c'est que sur la question des retraites,
21:26on a vraiment un sujet en France, c'est qu'on ne dit pas
21:28la vérité. C'est qu'on n'ose pas
21:30assumer le fait qu'on est le seul pays
21:32où on prenne sa retraite
21:34si tôt, alors que la population,
21:36l'âge de mortalité
21:38augmente,
21:40la durée de vie augmente,
21:42et on n'ose pas
21:44l'aborder aussi de ce côté-là.
21:46Alors on fait des grands débats, des grandes concertations.
21:48Souvenez-vous, la réforme des retraites,
21:50Jean-Paul Delevoye, ça a duré un an et demi de concertation
21:52pour arriver à la fin
21:54sur quelque chose qui n'était pas clair du tout
21:56parce qu'il n'avait pas de mandat, en fait, de négociation,
21:58donc ça n'a servi à rien, tout ce qu'il a
22:00pu discuter avec les organisations
22:02syndicales. Donc il y a un vrai
22:04problème de méthode, et aussi
22:06de projection dans le long terme, y compris d'analyse.
22:08Souvenez-vous, le Corps...
22:10Je croyais qu'il fallait que j'arrête.
22:12Le Corps, qui, un coup,
22:14nous disait non, il n'y a pas de problème, l'année suivante,
22:16dans son rapport, il nous disait si, il y a un gros problème.
22:18Personne n'y comprend rien. Donc rien que
22:20sur le constat, tout le monde n'était pas d'accord,
22:22donc c'était un embrouillage, une usine à gaz.
22:24Et maintenant, ça va repartir parce que le contexte
22:26est très particulier.
22:28Il peut quand même y avoir
22:30une envie de progresser du côté
22:32des organisations patronales
22:34et d'un syndicat. On peut voir. Mais ils sont
22:36conscients du contexte. Vous nous direz ce que vous en
22:38pensez dans un instant. Claude Beaujour, à tout de suite.
22:40Vous me censurez.
22:42Parlons vrai. Parlons vrai.
22:44Parlons vrai.
22:4610h midi. Mettez-vous d'accord.
22:48Valérie Expert.
22:50Et on est ensemble avec vous sur Sud Radio.
22:52Alors, un complément, toujours, sur cette
22:54taxation des retraites, ce qui va
22:56entre Jean-Claude Beaujour.
22:58Vous voyez, vous dites taxation des retraites. Moi, j'ai envie de dire
23:00que le sujet, dont on ne parle
23:02que très peu, finalement, c'est comment on s'organise
23:04pour la suite, parce qu'on a tous fait remarquer
23:06qu'on vit beaucoup plus longtemps
23:08et ceux qui ont cotisé, à un moment donné,
23:10c'est pas bien ou mal,
23:12c'est il y a 40 ou 50 ans, lorsque vous
23:14signez votre retraite à 55,
23:1658, 59 ans, souvenez-vous de nos
23:18grands-parents, à 58,
23:20à 58 ans, on était déjà une vieille personne
23:22qui attendait la mort. Aujourd'hui,
23:24à 58 ans, on refait sa vie. Moi, le
23:26nombre de gens qui arrivent et qui me disent
23:28qu'ils sont mis à la retraite
23:30de la fonction publique
23:32admettons, entre 62
23:34et 68 ans, et qui me disent
23:36on veut créer une structure pour continuer
23:38à être actif, j'ai un père
23:40qui a 96 ans
23:42et donc il aura eu
23:44quasiment, et on est
23:46très content d'avoir
23:48nos parents âgés, mais ça a
23:50un coût,
23:52c'est 20 ans
23:54de retraite de plus que la moyenne
23:56du passé, et ça se finance.
23:58Il ne s'agit pas de
24:00stigmatiser les uns et les
24:02autres, mais de dire comment est-ce
24:04qu'on organise notre système
24:06social, l'accompagnement
24:08de l'âge âgé
24:10et puis la solidarité
24:12et puis médicalement,
24:14ça a un coût, tout cela. Parce qu'avant,
24:16on vous disait, vous étiez malade, vous aviez un cancer,
24:18vous mourriez dans les 6 mois qui finissent.
24:20Maintenant, les médecins disent, attendez,
24:22l'objectif, c'est quand même d'avoir, un,
24:24de soigner et de guérir
24:26et nous sommes tous contents, et deux,
24:28ils considèrent un échec
24:30à moins de 5 ans d'espérance de vie,
24:32ils considèrent que c'est un échec, donc on est tous d'accord
24:34sur le programme médical, mais
24:36tout ça a des conséquences et il faut simplement
24:38qu'on s'organise et qu'on se mette d'accord.
24:40Visiblement, le sujet, en tout cas, n'est pas à l'ordre du jour,
24:42peut-être que ça reviendra, mais
24:44on ne prélèvera pas
24:46une taxe supplémentaire, un impôt
24:48supplémentaire sur les
24:50retraités. Moi, je voulais vous faire,
24:52j'ai eu un, je me suis
24:54interrogée sur un tweet
24:56d'Emmanuel Macron qui répondait
24:58à un influenceur
25:00qui se plaignait
25:02qu'on ne puisse pas payer avec
25:04sa carte, avec son téléphone
25:06au péage. Donc, Emmanuel Macron
25:08a répondu sur X.
25:10Vous avez raison. Je crois qu'en
25:122025, on doit pouvoir payer
25:14au péage avec son téléphone.
25:16Donc, j'ai passé
25:18le dossier au ministre de l'Intérieur
25:20et on va collectivement régler ça.
25:22Pas du transport ? Pourquoi l'Intérieur ?
25:24Je ne sais pas. Il a
25:26dit ministre de l'Intérieur parce que
25:28je ne sais pas. Je crois que c'est lui qui gère les amendes.
25:30Il y a des amendes qui sont envoyées peut-être.
25:32Mais est-ce que le Président de la République n'a pas autre chose
25:34à faire ? Et deuxièmement,
25:36l'influenceur en question
25:38est quelqu'un qui
25:40lutte contre le blasphème, qui fait
25:42la promotion de la médecine prophétique
25:44et qui considère que
25:46la musique est haram. Donc,
25:48quand on est Président de la République,
25:50il me semble qu'on doit, un,
25:52faire attention à qui on répond
25:54et deux, peut-être s'interroger
25:56sur l'opportunité dans
25:58la situation dans laquelle se trouve la France
26:00de répondre cela. Je ne sais pas ce que
26:02vous en pensez Marie-Ève Malouine.
26:04D'autant plus que dans le cas présent, on cite
26:06le ministre de l'Intérieur
26:08qui va se retrouver à examiner un dossier
26:10qui portera le nom
26:12de cet influenceur.
26:14Et quand on dit qu'il lui a répondu,
26:16non, il l'a valorisé, il l'a légitimé
26:18puisque parler
26:20au Président de la République, obtenir une réponse
26:22et avoir un dossier transmis par
26:24le Président de la République au ministre de l'Intérieur,
26:26ça vous valorise, ça vous légitime.
26:28Donc, on voit bien que
26:30de la part d'Emmanuel Macron, il cherche sa place
26:32dans le contexte. Il y a eu
26:34Michel Barnier, il a dit je me tiens en retrait,
26:36il aurait pu être en cohabitation puisque
26:38Barnier n'était pas de sa majorité.
26:40Là, avec François Bayrou qui vient de chez lui,
26:42il lui a été imposé
26:44et on voit bien qu'il cherche la place qu'il peut avoir
26:46et il fait comme d'habitude,
26:48comme il l'a toujours fait, par la communication,
26:50par la modernité de sa communication,
26:52donc il parle aux jeunes, il parle aux influenceurs
26:54et quand on est Président de la République,
26:56il faut avoir une équipe de communication
26:58solide qui vérifie
27:00les gens auxquels on parle et on ne peut pas
27:02improviser comme ça
27:04des réponses et
27:06ça dénature la fonction
27:08présidentielle honnêtement,
27:10c'est pas à faire.
27:12Jean-Claude ?
27:14Oui, moi je pense qu'il faut aussi regarder
27:16les résultats parce que
27:18plusieurs années de
27:20communication dans ce sens,
27:22vous voyez les résultats dans les urnes,
27:24à mon avis, c'est pas
27:26très payant, très porteur.
27:28Voilà.
27:30Il a parlé du ministre de l'Intérieur parce que ce
27:32tiktoker, influenceur, s'est pris
27:34une amende, donc c'est encore mieux,
27:36c'est-à-dire qu'il va lui faire sauter, il va faire sauter l'amende.
27:38J'espère que non.
27:40J'espère que non aussi, Jonas,
27:42qui est avocat.
27:44Je pense juste que, bon,
27:46la communication aujourd'hui elle est scalée, avec des codes de
27:48communication directes,
27:50c'est vrai que le Président, on a l'impression qu'il aime bien
27:52rentrer dans l'arène, vous voyez, de temps en temps,
27:54c'était pendant l'été,
27:56il faisait des lives sur Instagram,
27:58en t-shirt, il aime bien ça,
28:00il aime bien casser les codes.
28:02Ce qui est plus problématique pour moi, c'est
28:04comment l'organisation institutionnelle
28:06est cassée,
28:08dans le sens où, effectivement, vous avez accès
28:10directement au bon Dieu,
28:12qui après va devoir faire du
28:14micromanagement avec les ministres,
28:16et donc à mon avis, de temps en temps, les ministres voient
28:18interférer comme ça le Président de la République dans une
28:20organisation qui est institutionnelle,
28:22et qui est compliquée aujourd'hui, avec un équilibre politique
28:24qui est compliqué, et c'est,
28:26je dirais que lui il récupère les fruits
28:28sympathiques de la communication, ah, il est sympa,
28:30il est cool, c'est un Président sympa, qui nous
28:32écoute, qui nous entend, parce qu'à mon avis, l'influenceur
28:34en question a dû en faire des caisses, en mettant
28:36en story, regardez, j'ai eu une réponse du Président
28:38de la République, donc le Président il a que
28:40les avantages, je dirais, de ce fruit-là,
28:42et d'un autre côté, il passe la patate chaude
28:44à ceux qui vont gérer, bon, c'est du
28:46micromanagement et c'est jamais très bon
28:48dans les organisations.
28:50Je pense que ce qu'on dit sur ce plateau, c'est que
28:52on a un Président de la République qui a perdu
28:54la main, progressivement,
28:56depuis sept ans,
28:58la communication directe lui revient
29:00en boomerang, puisque je crois que c'est un
29:02des Présidents, on regarde les sondages,
29:04les plus détestés de la Ve République,
29:06et ça va même au-delà de la détestation,
29:08il a perdu la main sur le plan parlementaire,
29:10il a perdu la main sur le plan politique,
29:12oui, il se cherche, il se cherche une place,
29:14donc il a encore
29:16l'international, où il peut
29:18peut-être agir et en tout cas
29:20communiquer, mais c'est vrai que sur le plan
29:22national, ce genre d'initiatives
29:24sont désastreuses, désastreuses pour la fonction présidentielle,
29:26et n'apportent rien, franchement,
29:28à l'équilibre politique
29:30et aux solutions.
29:32En fait, le
29:34tiktoker en question,
29:36a payé avec son téléphone,
29:38il s'est fait arrêter par les policiers,
29:40considérant qu'il téléphonait au volant,
29:42ce qui était vraisemblablement le cas, pardon,
29:44de supputer ça,
29:46il a payé avec son téléphone, j'ai pas compris.
29:48Normalement, quand vous êtes en voiture, la règle, c'est que vous n'avez pas
29:50le droit d'avoir votre téléphone dans les mains,
29:52quoi qu'il se passe, donc dès que vous êtes sur
29:54une chaussée, donc oui,
29:56ça ne fonctionne pas.
29:58Ça ne fonctionne pas, par exemple, si vous êtes à l'arrêt,
30:00mais que vous n'avez pas éteint le moteur, vous n'avez pas le droit,
30:02donc non, ça ne fonctionne pas.
30:04Un auditeur m'a dit que vous n'avez pas de choses à faire que de parler
30:06d'un tiktoker, quand un président de la République
30:08a 5 millions de followers
30:10et qu'il met en valeur, parce que moi,
30:12ce qui m'interpelle aussi, c'est le pédigré
30:14du jeune homme, qui est
30:16visiblement quelqu'un qui
30:18fait aussi du prosélytisme
30:20et qui propage un certain nombre
30:22d'informations
30:24étonnantes. Allez, on se retrouve dans un instant
30:26avec vous sur Sud Radio.
30:28Sud Radio, parlons vrai,
30:30parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai.
30:32Sud Radio, le 10h midi,
30:34mettez-vous d'accord, Valérie
30:36Expert. Allez, puis encore,
30:38alors moi,
30:40je suis toujours sur X,
30:42une affreuse bourgeoise
30:44réactionnaire, mais je trouve
30:46beaucoup de choses.
30:48Je trouve beaucoup de choses. J'ai vu la reprise
30:50en France Info, il y est encore,
30:52sur France Info, l'interview
30:54ce matin d'Éric Piolle. Écoutez,
30:56il parlait des dealers. La journaliste
30:58lui posait la question de savoir, dans sa ville,
31:00comment on pouvait faire pour
31:02gérer les dealers.
31:04Écoutez sa réponse, pour le moins étonnante.
31:06Il faut trouver un modus vivendi
31:08avec les dealers, et nous voyons que
31:10c'est de plus en plus difficile,
31:12parce que les dealers sont maintenant des
31:14multinationales organisées,
31:16qui exploitent des personnes
31:18qui sont là, vraiment, de plus en plus jeunes
31:20et de plus en plus paumées.
31:22J'ai vu l'évolution, même sur mes 10 ans
31:24de mandat, j'allais
31:26partout, je discutais avec tout le monde, maintenant je vais partout.
31:28Le dialogue peut être plus compliqué
31:30à certains points, parce que
31:32les gens sont plus jeunes, sont plus fracassés.
31:34Ouais, donc un modus
31:36vivendi avec les dealers. Alors, dans cet
31:38extrait, tout me fascine. D'abord,
31:40Éric Piolle, il dit, ça fait 10 ans de mandat que je suis
31:42là, et au début c'était bien, et maintenant
31:44ça s'est aggravé. Donc tu es la cause de ce
31:46problème. C'est fascinant. Deuxièmement,
31:48il arrive à trouver un biais gauchiste
31:50en parlant de multinationales qui exploitent
31:52des gens. Fascinant, alors que ce sont des
31:54dealers. Et troisièmement, il parle de
31:56modus vivendi avec des gens qui
31:58font en sorte que la vie
32:00des grenoblois soit inacceptable
32:02et insupportable. Je rappelle
32:04que le rôle principal qui est donné
32:06par la loi du maire, c'est d'être
32:08le garant de la sécurité. Il a
32:10d'ailleurs des responsabilités. Il est
32:12officier de police judiciaire. Il a
32:14des responsabilités en tant que tel.
32:16Donc en fait, dans cet extrait, tout est fascinant.
32:18On se dédouane et on explique
32:20aux grenoblois comment on doit vivre
32:22avec les dealers. Moi, je pense que
32:24fondamentalement, si vous regardez les derniers résultats,
32:26notamment dans ce qui s'est passé à Grenoble,
32:28il y a un mouvement de recul par rapport à ça,
32:30c'est que les gens n'en peuvent plus de ça.
32:32Et le candidat du NFP a été balayé par
32:34une candidate, même s'il y a eu peu de participation.
32:36Mais on voit bien qu'à un moment,
32:38le réel,
32:40le retour du réel, ça cogne
32:42et ça fait mal. Et j'espère,
32:44que les grenoblois, la prochaine fois, seront libérés
32:46de ce que c'est que Piol.
32:48On dit qu'apparemment, ce serait la soeur
32:50de François Ruffin qui
32:52voudrait prendre la suite. J'espère qu'elle n'est pas
32:54dans cette tendance, pas vraiment
32:56de complicité avec
32:58les dealers. Mais le mot de modus vivendi...
33:00J'y reviens. C'est
33:02exactement. Moi, je ne suis pas fasciné du tout.
33:04Parce qu'on ne parle pas de
33:06n'importe quoi. Accepter
33:08le trafic de drogue dans nos cités
33:10comme étant quelque chose, on va...
33:12Vivendi, c'est
33:14vivre ensemble,
33:16cohabiter, cohabiter avec le trafic de drogue.
33:18Mais de qui se moque-t-on ?
33:20Poser la question...
33:22Il dit que c'est une multinationale
33:24aujourd'hui, il reconnaît sa défaite.
33:26Pardonnez-moi, c'est pas simplement
33:28reconnaître sa défaite, c'est de dire
33:30qu'il faut trouver un mot de modus vivendi.
33:32Mais non ! Il faut faire du quoi qu'il en coûte
33:34et lutter contre le trafic
33:36de drogue. Là, on va
33:38rentrer dans le sérieux. Que ce soit à Marseille,
33:40que ce soit en Guyane,
33:42que ce soit dans les
33:44îles d'outre-mer, les départements
33:46d'outre-mer. Moi, j'entends les procureurs dire
33:48si on nous donne les moyens,
33:50on nous donne les moyens
33:52en gendarmerie, en policier,
33:54on peut surveiller les codes plus
33:56efficacement que ça ne fait. Parce que, par exemple,
33:58une partie, il y a celle qui vient
34:00d'Asie, mais une partie du trafic de drogue
34:02vient de
34:04l'Amérique latine, de la Guyane,
34:06en passant par les îles françaises, de la Guadeloupe, de la Martinique.
34:08Quand vous voyez comment les jeunes s'entretuent
34:10et vous me dites qu'on va vivre
34:12ensemble, mais je pense qu'il faut avoir
34:14la capacité, moi je dis,
34:16non ! Je dis qu'il faut mener justement
34:18ce combat, peu importe qu'il les qualifie
34:20de multinationales,
34:22là encore, on mélange les gens
34:24pour pouvoir, c'est de la poudre aux yeux. Je dis
34:26qu'il faut faire du quoi qu'il en coûte,
34:28il faut que nous ayons les moyens budgétaires, là, pour le coup,
34:30il faut se donner les moyens budgétaires, parce que
34:32le trafic de drogue, c'est non seulement des jeunes qui meurent,
34:34c'est non seulement de l'insécurité,
34:36mais c'est aussi de la corruption
34:38au plus haut niveau,
34:40c'est de la corruption tant dans le secteur public
34:42que dans le secteur privé. Voilà.
34:44– Mais là, il reconnaît que c'est un échec total et que donc
34:46les lieux ont changé. Marie-Ève Malouine,
34:48comment vous comprenez ça ? – Pour prolonger ce qui est dit sur
34:50les Antilles, on voit
34:52le poids de la drogue et du trafic de drogue
34:54et la déstructuration de la famille Antilles,
34:56plusieurs générations
34:58vivaient ensemble, et on l'a vu dans beaucoup
35:00de cités aussi, et où la drogue
35:02apporte de l'argent et donc
35:04financerait
35:06– 400 millions à la Martigny, 400 millions.
35:08– Et donc là, dans ce terme de modus vivanti,
35:10sous-entendu, c'est un mal
35:12nécessaire avec lequel on peut
35:14s'accommoder, et c'est là où c'est
35:16insupportable
35:18et intolérable.
35:20La lutte contre la drogue,
35:22il n'y a pas de façon de s'entendre.
35:24On ne peut pas s'entendre avec des dealers.
35:26Là, ce qu'il dit, on peut s'entendre,
35:28c'est insupportable.
35:30Mais ça traduit bien aussi cette forme de
35:32renoncement et de défaitisme,
35:34de dire ça existe,
35:36c'est comme ça, et finalement, il vaut mieux
35:38s'en accommoder que d'essayer de lutter contre ce qu'on a déjà perdu.
35:40Et ce défaitisme pour les
35:42habitants à Grenoble est insupportable,
35:44que ce soit à Grenoble, que ce soit à Marseille,
35:46que ce soit dans toutes les villes
35:48moyennes, y compris les milieux ruraux,
35:50où les trafics de drogue arrivent
35:52avec une violence
35:54incomparable, et des
35:56jeunes, de plus en plus jeunes,
35:58qui tombent dans ces trafics.
36:00Et quand on lit certains papiers
36:02sur des jeunes qui descendent à Marseille
36:04simplement parce qu'ils se disent, je vais y aller,
36:06faire un peu de surveillance, de faire le guet
36:08sur les points de deal, et après je pourrai
36:10m'acheter un scooter, et qu'ils se retrouvent
36:12torturés, enfermés,
36:14et tués.
36:16C'est insupportable. Et donc des propos
36:18comme ceux-là, de dire, on peut s'arranger
36:20avec ça, avec un système qui fait
36:22que des gamins de 13 ou 14 ans viennent
36:24exécuter des contrats pour tuer
36:26des gens, ce n'est pas
36:28supportable. Et il n'y a pas de modus vivendi,
36:30il n'y a pas d'accommodement.
36:32Je ne peux que partager l'ensemble de ce constat.
36:34On ne peut pas légitimer un système mafieux.
36:36Quand on représente
36:38l'Etat, les pouvoirs publics, une collectivité
36:40territoriale, locale,
36:42on ne peut pas s'exprimer de cette manière-là.
36:44Deuxièmement, je pourrais rappeler à M. Piolle
36:46qu'une des dernières victimes
36:48du trafic de drogue dans sa collectivité
36:50était un employé municipal.
36:52Je pense qu'il l'a oublié, donc ce serait bien de lui rappeler.
36:54Je partage
36:56votre avis, c'est qu'il faut
36:58une volonté, ce n'est pas qu'une question de moyens,
37:00c'est une question de moyens certes, mais pas que.
37:02C'est vraiment une question de volonté politique.
37:04Pour assainir progressivement
37:06ce trafic
37:08dans nos cités,
37:10dans certaines de nos banlieues, et pas que.
37:12Tout ça au profit
37:14de ces habitants, parce que vous avez
37:1690 à 95% des habitants
37:18qui habitent dans ces quartiers difficiles
37:20qui veulent une vie apaisée
37:22comme vous et moi.
37:24Vous avez d'autant plus raison que
37:26vous savez,
37:28on sait très bien que les premières victimes
37:30sont les victimes qui vivent dans les quartiers,
37:32parfois les quartiers modestes. Donc en fait,
37:34ce qu'on est en train de dire, c'est qu'il y a
37:36des Français qui vivent dans un certain nombre
37:38de quartiers corrects, et puis
37:40il y a les autres, et on dit tant pis pour eux.
37:42C'est ça aussi la discrimination dans notre pays.
37:44C'est ça aussi la France
37:46à deux vitesses. On laisse pour
37:48en perte des profits
37:50un certain nombre de nos concitoyens.
37:52C'est inacceptable.
37:54Je rajouterais peut-être juste sur
37:56une question sur la chaîne pénale quand même,
37:58parce que Piolle, il fait de la politique
38:00gauchiste, il faut le dire. Mais il y a aussi
38:02un problème de chaîne pénale, c'est-à-dire qu'en gros,
38:04ça il est bien gauchiste,
38:06et j'utilise à volonté le terme gauchiste plutôt que gauche.
38:08La réalité,
38:10c'est que quand même depuis des années,
38:12il y a des personnes qu'on
38:14arrive à identifier, vous parlez de 5%, de 10%,
38:16qui sont aussi des multi-récidivistes.
38:18Et si on ne change toujours pas
38:20la loi, vous allez dire que je rabats,
38:22mais je rabats les oreilles avec ça,
38:24sur la récidive et qu'on ne remet pas les peines planchées,
38:26on va être reconfrontés à chaque fois aux mêmes problématiques.
38:28C'est-à-dire qu'en gros, un dealer aujourd'hui,
38:30ou quelqu'un qui participe au trafic
38:32de drogue, s'il est jugé une fois,
38:34il est rejugé comme si c'était la première fois.
38:36Et donc tant que ce gouvernement
38:38et les gouvernements précédents, malgré le fait
38:40que certains disent que le gouvernement de Macron est de droite,
38:42ou qu'il est de centre droit ou autre,
38:44ils n'ont toujours pas remis les peines planchées
38:46pour les multi-récidivistes.
38:48C'est-à-dire qu'en gros, vous passez 40 fois
38:50et c'est comme si c'était la première fois.
38:52Or, il y a des gens, quand on parle
38:54de volonté, qu'il faut mettre hors d'état de nuire.
38:56Notamment les têtes de réseau, parce que sinon,
38:58c'est eux qui alimentent des réseaux et qui structurent des filières.
39:00C'est évidemment un sujet
39:02sécuritaire, mais c'est aussi
39:04un sujet, comme vous le disiez, sociétal.
39:06Moi, j'ai discuté avec un maire, récemment,
39:08de la banlieue parisienne, qui me dit
39:10« Est-ce que tu connais les orphelins de César ? »
39:12Moi, je ne connaissais pas ce terme d'orphelin de César.
39:14Ce sont des enfants qui sortent
39:16de l'école, qui ont 8 ans, 9 ans,
39:18qui rentrent chez eux, dont la maman
39:20est une femme seule,
39:22qui fait des ménages le matin très tôt,
39:24donc elle n'est pas là au petit déjeuner,
39:26elle n'est pas là le soir quand les gamins rentrent.
39:28Il me dit « Moi, j'ai demandé, par exemple,
39:30dans mes écoles,
39:32que ces enfants puissent
39:34continuer à rester
39:36et à travailler. » Eh bien, il a eu, sur 3
39:38écoles, 2 refus. Donc, il a dû
39:40gérer ça de manière extérieure,
39:42il a monté, il a travaillé avec 2 associations
39:44qui accueillent ces jeunes enfants,
39:46qui les donnent déjà un goûter,
39:48qui leur fait faire les devoirs, et après,
39:50ils rentrent à la maison, et leur maman rentre à 9h.
39:52Ce que je veux dire, c'est, en prenant cet exemple-là
39:54concret, c'est que c'est aussi un sujet
39:56sociétal, ce n'est pas qu'un sujet sécuritaire.
39:58On a un sujet, aussi, par rapport à
40:00l'enfance, parce que ce sont des
40:02enfants à 13 ou 14 ans, et un enfant
40:04de 13 ou 14 ans, qui commence
40:06à dealer, qui commence à assurer
40:08le gaie, qui est
40:10pris, qui va être relâché,
40:12parce que la justice est assez lente, y compris
40:14pour les mineurs, même s'il y a eu des
40:16progrès là-dessus, ils rentrent dans une filière
40:18dont ce sera très difficile de sortir.
40:20Et on n'en sortira pas si on n'arrive pas, non plus,
40:22à s'occuper, en priorité, de
40:24ces enfants, laissés seuls à
40:2616h, qui vont
40:28à 13 ans ou 14 ans, c'est le début
40:30du collège. Donc ce sont des gamins qui vont avoir
40:32les moyens d'avoir de l'argent,
40:34de pouvoir acheter des téléphones,
40:36des choses qu'on veut acheter à cet âge-là,
40:38et qui ne sortiront pas de ce système.
40:40Et la société doit s'en préoccuper.
40:42Une société qui ne protège pas ses enfants,
40:44contre eux-mêmes, parce qu'à cet âge-là,
40:46on croit qu'on est tout puissant, et on se
40:48retrouve avec une arme dans les mains,
40:50et on l'utilise, si les
40:52parents sont défaillants, la société
40:54doit pouvoir s'en occuper. Et les
40:56actions scolaires, qui étaient une réforme,
40:58extrêmement mal menée, parce qu'on n'a pas
41:00voulu le faire après l'école, on l'a fait
41:02en temps médian, après
41:04le déjeuner, arriver
41:06à ce que ces enfants puissent rester à l'école,
41:08puis s'être encadrés, c'est une
41:10priorité.
41:12Il y a tout le problème aussi de l'aide sociale à l'enfance,
41:14des contrôles et autres
41:16qui ne sont pas efficaces
41:18aujourd'hui. J'ai eu l'occasion de vous dire à quel point
41:20j'étais exaspéré par ce qu'on appelle
41:22les marches blanches, après des incidents
41:24criminels ou des comportements
41:26criminels, et toujours
41:28toute ma sympathie aux familles des victimes,
41:30mais on sait très bien que ces marches blanches,
41:32on en fait aujourd'hui, on en fera demain, on en fera
41:34après demain, si on ne va pas à la racine du mal.
41:36Et je partage complètement ce qui a été
41:38dit. Pour ceux qui ont
41:40déjà regardé un dossier criminel ou un dossier
41:42pénal, le voyou
41:44de 20 ans, c'est, pour
41:46une bonne partie, un
41:48enfant dont on ne s'est pas occupé,
41:50c'est des milieux parfois difficiles,
41:52c'est de la violence intrafamiliale,
41:54c'est de l'abandon familial, c'est tout cela.
41:56Donc oui, vous savez
41:58à quel point je suis favorable aux sanctions
42:00pour envoyer des signaux clairs,
42:02mais en même temps, si on ne lutte pas à la
42:04racine du mal, alors on est
42:06dans une chaîne, simplement
42:08de la sanction, mais qui ne résout pas le problème.
42:10Parce que sanctionner après un crime,
42:12moi je préfère qu'un gamin soit vivant,
42:14plutôt que de sanctionner derrière un
42:16criminel. En tout cas, en disant
42:18on est soulagé parce que le criminel sera retenu.
42:20Je préfère qu'il soit vivant et donc prévenir.
42:22À l'époque où je bossais
42:24avec un ministre de l'éducation, on avait lancé un test
42:26qui avait très bien marché, c'est qu'on avait,
42:28et alors là, ça a fait hurler ces dernières semaines
42:30pas mal de gens de gauche,
42:32on avait fait le test en disant, si vous voulez
42:34continuer à bénéficier des prestations sociales
42:36en tant que parents, il faut que vous assuriez le fait
42:38que vos enfants aillent à l'école. Et je vous assure que ça
42:40avait très bien fonctionné. C'est-à-dire qu'en gros
42:42le fait, ne serait-ce que d'avoir une menace
42:44réglementaire de
42:46privation de prestations sociales,
42:48vous arrivez à le faire quand il a 12-13 ans
42:50parce que vous tenez encore le gamin.
42:52Après quand effectivement il a 15-16 ans,
42:54vous n'avez plus réussi à le mettre dans le système scolaire
42:56et donc effectivement il est perdu.
42:58Les orphelins de 16 heures, c'était déjà
43:00une thématique de la campagne de Sarkozy en 2007
43:02et il avait essayé de faire une réponse à ça.
43:04Mais honnêtement, en 2012
43:06tout a été cassé. Internet d'excellence
43:08supprimé, les orphelins de 16 heures
43:10supprimés et évidemment la suppression des
43:12prestations sociales pour les parents qui n'assurent pas
43:14leur rôle de parents a été supprimée.
43:16Donc ça n'a toujours pas été réglé.
43:18On marque une pause et on se retrouve dans un instant
43:20sur Sud Radio.
43:28Alors évidemment on n'a pas tenu le programme
43:30mais on a discuté, on a débattu de choses
43:32intéressantes néanmoins. J'en profite
43:34que nous ayons des spécialistes
43:36enfin que vous étiez tous les deux
43:38aux Etats-Unis,
43:40Jean-Claude et Brice.
43:42Alors l'Union Européenne est très mauvaise pour nous
43:44dit Donald Trump et il annonce que
43:46les pays européens vont être soumis à des droits de douane.
43:48Est-ce qu'il faut en penser ?
43:50Est-ce qu'il va le faire ? Est-ce qu'il peut
43:52le faire ? Quel impact sur la France ?
43:54Deux choses. On a déjà eu des
43:56batailles commerciales avec
43:58Donald Trump, avec les Etats-Unis.
44:00Ce n'est pas avec Donald Trump mais avec les Etats-Unis.
44:02Lors de la mandature,
44:04la première mandature de
44:06Donald Trump, j'ajoute
44:08qu'on a toujours eu des batailles commerciales
44:10avec les Etats-Unis. On peut être
44:12partenaires, alliés et avoir
44:14des désaccords. Il y a néanmoins
44:16des règles pour cela
44:18avec notamment
44:20l'organe de règlement des différends
44:22de l'OMC.
44:24Donc ça c'est une chose.
44:26La question c'est quel va être le
44:28niveau de
44:30taxes qu'il va proposer
44:32ou qu'il va demander ?
44:34Quels produits vont être visés ?
44:36Et puis quelle sera notre
44:38réponse ? Vous avez vu
44:40un oui, il peut le faire.
44:42Deux, il fera, il va pointer
44:44du doigt, il va grandement menacer.
44:46La question c'est quelle sera notre réponse
44:48et la cohérence
44:50dans la réponse. Est-ce qu'on va répondre chacun
44:52de notre côté ?
44:54La situation n'est pas la même pour tous les pays.
44:56La France exporte
44:58beaucoup.
45:00Avec aussi des choses
45:02qui relèvent aussi
45:04de la partie américaine. Par exemple, beaucoup de GAFA
45:06sont venus mettre leur
45:08privilège en Irlande pour pouvoir
45:10bénéficier de privilèges
45:12fiscaux. En même temps, ça défavorise
45:14les Etats-Unis. Je parle de GAFA
45:16donc je parle d'entreprises américaines.
45:18Donc ça c'est une chose.
45:20Quels produits ? Comment est-ce que
45:22nous allons réagir ? La situation en Allemagne
45:24porte essentiellement sur des produits
45:26industriels. Chez nous
45:28c'est différent.
45:30Par exemple, le fait que Boeing,
45:32je vais vous dire, l'un des éléments
45:34du déficit commercial, pas seulement
45:36mais c'est que Airbus fonctionne bien.
45:38Boeing est en perte de vitesse.
45:40Mais quand vous vendez un avion, c'est vrai
45:42que vous avez tout de suite dans la balance
45:44beaucoup plus que lorsque vous vendez quelques caisses
45:46de champagne. Puisqu'on vend,
45:48je fais la promotion de notre champagne pro-vin
45:50même s'il y a du très bon vin californien
45:52au passage. Pour être sérieux,
45:54c'est vrai qu'on a des produits
45:56lourds qui comptent.
45:58On a une compagnie, enfin un constructeur
46:00Airbus qui fonctionne bien.
46:02Et je vais vous dire,
46:04Donald Trump, de ce point de vue,
46:06il va obtenir sans doute des concessions
46:08mais il y a des choses
46:10sur lesquelles on ne pourra pas compresser.
46:12Des compagnies aériennes américaines qui achètent
46:14de l'Airbus, ils achètent de l'Airbus
46:16parce qu'on a un produit fiable
46:18qui est peut-être moins consommateur d'énergie
46:20et que l'énergie, ça compte pour un tiers.
46:22Le kérosène, ça compte pour un tiers pour une compagnie de transport aérien.
46:24Brice Socol ?
46:26Moi, je veux faire une représentation
46:28un peu plus globale. Moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'on est rentré
46:30un peu dans l'ère de l'isolationnisme
46:32et de la protectionnisme.
46:34Deuxième point, l'Europe.
46:36Moi, j'espère
46:38que Trump va enfin
46:40réveiller l'Europe.
46:42Crise énergétique,
46:44l'Europe l'a subie,
46:46elle n'était pas prête.
46:48Crise ukrainienne, sur le plan de la défense,
46:50nous étions dépendants de l'OTAN
46:52et des Etats-Unis, nous n'avons aucune industrie de défense.
46:54Est-ce que l'Europe se réveille ou ne se réveille pas ?
46:56Crise migratoire depuis 2015,
46:58quid de l'Europe ?
47:00Sur le plan industriel,
47:02sur le plan de la santé, sur le plan
47:04de l'énergie, il faut que
47:06l'Europe se réveille. Et peut-être que Trump
47:08va aider l'Europe à se réveiller.
47:10Quand je parlais tout à l'heure en début d'émission
47:12d'incarnation, mais
47:14qu'est-ce qu'on fait avec l'Union européenne ? Qui l'incarne ?
47:16Ça, c'est un vrai sujet.
47:18Qui va discuter avec Trump ? Est-ce que c'est
47:20Mélanie ? Est-ce que c'est Macron ?
47:22Qui va discuter avec Trump ?
47:24Est-ce que c'est Eric Zemmour ?
47:26Le sujet, il est là.
47:28Est-ce que c'est Bernard Arnault ? Qui incarne l'Union européenne
47:30aujourd'hui ? Quels sont les objectifs
47:32de l'Union européenne ?
47:34Comment se gèrent
47:36les politiques commerciales de chaque État au sein
47:38de l'Union européenne ? Tous ces sujets-là
47:40sont sur la table, mais ils sont de notre
47:42responsabilité, avant d'être de la responsabilité
47:44des États-Unis.
47:46On sent bien
47:48en réalité que,
47:50et peut-être qu'il en manquait, c'est une vision,
47:52que le gendarme du monde peut être de retour.
47:54Et donc si le gendarme du monde est peut-être de retour,
47:56nous, on s'était habitués
47:58à ce que ça patauge avec Biden,
48:00donc on pouvait un petit peu continuer comme ci,
48:02comme ça, Emmanuel Macron
48:04sortir la tête de l'eau.
48:06La difficulté, c'est encore ce que disait
48:08Kissinger, c'est de dire, l'Europe,
48:10quel numéro de téléphone ?
48:12C'est pas simplement de gendarme,
48:14parce qu'un gendarme, à la limite, c'est celui qui fait respecter la règle.
48:16Là, il la crée.
48:18Là, il la crée, il l'impose.
48:20Le gendarme, c'est celui qui fait
48:22respecter la règle. Là, on a quelqu'un
48:24qui nous dit deux choses.
48:26C'est, un, j'impose
48:28ma position et après, voyez ce que vous voulez.
48:30Deux, c'est qu'on remet en cause
48:32malgré tout l'ordre international
48:34et l'état de droit. Et on a beau dire que
48:36l'état de droit, c'est la tarte à la crème,
48:38mais je suis désolé, ça crée un certain nombre de règles
48:40parce que les Etats-Unis,
48:42c'est la plus vieille démocratie du monde,
48:44c'est quand même l'ossature
48:46du système,
48:48donc c'est là où ça pose problème. Et je partage
48:50ce que dit Brice, c'est que
48:52même pas, c'est l'opportunité,
48:54c'est une obligation pour nous,
48:56c'est une obligation pour nous,
48:58de nous positionner et non pas
49:00chacun de son côté.
49:02Jusqu'à présent, l'Europe,
49:04ces dernières années, et on l'a vu
49:06ces jours-ci avec
49:08les adieux entre
49:10le chancelier allemand et
49:12Emmanuel Macron,
49:14il n'y a plus de moteur franco-allemand,
49:16il n'y a plus de moteur à l'Europe, chacun y va
49:18en ordre dispersé, on le voit pour les
49:20armes, pour les
49:22satellites, les services des satellites,
49:24donc l'Europe,
49:26c'est un tarte à la crème aussi, mais elle est un peu
49:28à la croisée des chemins, où elle réussit
49:30à s'unir de nouveau et parler
49:32d'une seule voix, et à ce moment-là, elle représente
49:34une certaine force, où chacun y va
49:36en ordre dispersé, et à ce moment-là,
49:38elle se disloque. Et on peut compter sur
49:40Trump pour ne pas chercher
49:42le numéro de téléphone de l'Europe. Il va
49:44trouver celui de chaque pays
49:46composant l'Europe pour dire,
49:48toi, vous avez intérêt à ceci, toi,
49:50t'as intérêt à cela, et il va dîner en bilatéral.
49:52Donc c'est vraiment, il y a besoin
49:54d'un vrai mouvement en Europe pour
49:56résister à cela, sinon, chacun,
49:58chaque pays va avoir son intérêt personnel,
50:00et à ce moment-là, l'Europe n'aura plus d'intérêt.
50:02Et en bilatéral,
50:04on est faible, parce que vous avez
50:06vu un peu la réaction dans l'affaire
50:08du Groenland, j'ai trouvé
50:10un peu esselé le ministre d'affaires étrangères
50:12danois.
50:14J'aurais préféré très rapidement
50:16qu'il y ait une réponse européenne,
50:18et que tout le monde dise, non, c'est inacceptable
50:20à notre meilleur allié. Là, on a
50:22un ministre qui,
50:24de son côté, un peu tremblotant,
50:26va dire, le Groenland n'est pas à vendre,
50:28c'est pas bien. On sait très bien
50:30que le Danemark, il ne faut pas exagérer,
50:32le Danemark face aux Etats-Unis ne pèse rien.
50:34En revanche, je pense qu'il faut qu'il y ait une prise de conscience
50:36qui vienne du bas, parce que quand vous parlez avec des industriels
50:38chinois ou des industriels américains, ils ont bien conscience
50:40en revanche, que l'Europe est le premier marché
50:42de consommateurs.
50:44Regardez ce qui s'est passé sur les véhicules
50:46thermiques. Les chinois sont très contents
50:48de notre quasi-suicide
50:50sur la fin du véhicule thermique avant 2035.
50:52Et donc, il faut que les dirigeants
50:54se disent quand même, je suis le premier marché
50:56très convoité, donc
50:58si je suis très convoité, je peux aussi imposer
51:00des règles. La question c'est, qui impose les règles ?
51:02Parce que, je le disais tout à l'heure,
51:04on sait quand même un peu s'aborder.
51:06On a beau dire, voilà, le respect des
51:08états de droit, des multinationales, mais quand vous avez
51:10Emmanuel Macron qui est allé dire, quand même,
51:12à des tribunes, l'OTAN est en état de mort
51:14cérébrale, ben oui, ben voilà. Et donc
51:16idem sur la construction européenne,
51:18quand on dit à ceux qui sont peut-être potentiellement
51:20nos adversaires, que nos structures ne fonctionnent pas,
51:22ben ils appuient là où ça fait mal. Mais on sait très bien
51:24que nous sommes un marché. 450 millions
51:26d'habitants, un produit
51:28intérieur brut. Nous sommes la première.
51:30En tant que telle, si nous étions structurés
51:32et unis, nous
51:34serions la première puissance du monde.
51:36Ça c'est une réalité.
51:38Sauf que c'est pas la réalité justement.
51:40Voilà, ça n'est pas la réalité
51:42parce qu'on est 27 pays,
51:4427 institutions.
51:46Merci à vous, on se retrouve
51:48demain. Très bonne journée sur Sud Radio.

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