Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 03/06/2024

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, un mariage a tourné au pugilat dans le Tarn-et-Garonne.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre Deville.
00:04 Et nous sommes ce soir avec Jean-Claude Lassier.
00:06 Bonsoir mon cher Jean-Claude.
00:07 - Bonsoir.
00:08 - Chroniqueur politique, bonsoir à Jules Torres.
00:10 - Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
00:11 - Journaliste politique au journal du dimanche.
00:14 Nous étions samedi matin dans le petit village de Faudoise dans le Tarn-et-Garonne, jour
00:18 de mariage entre une jeune fille de 25 ans et son futur mari de 63 alors que le cortège
00:24 se dirigeait vers l'hôtel de ville.
00:26 Une bagarre d'une extrême violence a éclaté, le père de la future mariée a sauté sur
00:31 son futur gendre, l'a poignardé de sept coups de couteau.
00:34 Le père ne supportait pas que sa fille de 25 ans épouse un homme de 40 ans de plus
00:39 qu'elle.
00:40 Bonsoir Jean-Louis Dupont.
00:41 Jean-Louis Dupont bonsoir.
00:44 Jean-Louis Dupont une fois, Jean-Louis Dupont deux fois, c'est comme la valise.
00:49 - Oui, allô ?
00:50 - Ah Jean-Louis Dupont, Jean-Louis Dupont comment allez-vous ? Vous êtes le maire de
00:54 Faudoise.
00:55 - Ah je suis dans du bruit, du bruit catastrophique.
00:57 Je suis dans le train, je monte à Paris là.
01:00 - Dites-moi, comment ça s'est passé samedi matin ? Racontez-nous.
01:03 - Ben samedi matin c'était un mariage qui devait bien se passer mais après ça a dit
01:10 quand même quelques lacunes qu'il y avait entre le couple et la famille, la deuxième
01:17 famille mais je vous attape pas du tout là.
01:18 - Non mais je vous écoute, moi je vous écoute et les auditeurs aussi.
01:21 - Oui, donc ce qui s'est passé c'est qu'il m'avait appelé la semaine, le week-end
01:29 pour me dire qu'il vient de foutre le bordel dans la mairie.
01:32 Bon moi je me suis dit est-ce que c'est verbalement ou est-ce que c'est avec un couteau ou est-ce
01:40 que c'est… alors je m'étais préparé pour le jour du mariage, au 3 août il se
01:45 passait quelque chose dans les secrétaires, on avait appelé la police la veille.
01:48 Et puis en effet ce qu'on avait prévu ça s'est passé.
01:52 J'avais demandé aux autorités de limiter ce mariage, de l'attendre quelques jours
01:57 pour que ça aille mieux.
01:58 - Donc le père de la mariée vous a quand même prévenu en disant "attention il va
02:03 se passer quelque chose".
02:04 - Voilà je lui ai foutu le bordel, c'est tout ce qu'il a dit.
02:08 - Et alors au moment où il porte les coups de couteau à ce monsieur de 63 ans vous avez
02:13 fait quoi ?
02:14 - Eh bien moi je l'ai tourné et après je l'ai plaqué pour le soulever le plus haut
02:21 possible comme les plaquages cardinales de l'époque et puis il est tombé sur la tête
02:26 et puis après là ça a été facile pour moi.
02:28 Il avait 20 carottes.
02:33 - Et dans votre carrière de maire vous avez déjà vu ça ?
02:37 - Ah non non non, j'ai toujours eu des festivités, des balles, des marchés gourmands, du théâtre,
02:48 de la danse, il y a plein de tout, l'école du village aussi, formidable.
02:54 C'est un hommage.
02:56 - En tout cas merci de votre témoignage, on vous laisse parce qu'il y a effectivement
03:00 beaucoup de bruit dans votre environnement.
03:04 Jean-Claude Dacier, qu'est-ce que c'est que cette société où les gens se poignardent
03:08 maintenant ?
03:09 - Je vais essayer de ne pas faire de généralité parce que je sais que le couteau est très
03:12 à la mode, il y a beaucoup hélas d'agressions au couteau, on passe dans la cuisine, on ouvre
03:17 un tiroir, on prend un couteau et on va là en l'occurrence essayer d'assassiner le
03:21 couteau.
03:22 - Ou on va en acheter un comme le jeune l'autre jour, en faire ses courses.
03:23 - Ou on va acheter quelque chose de plus sophistiqué, couteau, un cran d'arrêt si possible etc.
03:27 Bon là, ça me paraît être une histoire, je ne sais pas s'il avait bu ou pas l'auteur
03:35 des coups de couteau.
03:36 - C'était visiblement préparé, je n'ai pas dit prémédité mais préparé.
03:39 - Mais enfin entrefiche le bordel comme il avait dit Homère et passer au stade supérieur
03:44 qui est tentatif d'assassinat en l'occurrence, d'assassinat.
03:49 Bon, finir ses jours en prison, tout ça parce qu'il y avait effectivement 40 ans de différence
03:54 de âge, ça ne les vaut pas, enfin à l'évidence, bon qu'il ne soit pas content, ça peut se
03:59 concevoir, qu'il aille jusqu'à essayer de tuer ce malheureux gendre, c'était ridicule.
04:05 - On va se parler franchement, on peut ficher un point dans la gueule mais pas un couteau,
04:11 un duel à l'épée.
04:12 - Oui, à l'épée, où il est fou.
04:14 - A l'épée, c'est tout.
04:15 - Jules Torres, vous vivez dans quel siècle ?
04:17 - Je vis en 1967 parce que c'est la date du dernier duel à l'épée, souvenez-vous, quelqu'un
04:22 qui avait remporté absolument Gaston de Villefrasse à un député gaulliste.
04:25 Non mais là on est clairement dans ce qu'on appelle un fait divers en fait, c'est-à-dire
04:29 qu'on a en effet un père d'une jeune femme de 25 ans qui se marie avec je crois un homme
04:35 de 38 ans, son aîné.
04:37 - 63 ans.
04:38 - Absolument, donc 38 ans.
04:40 Sept coups de couteau à ses nés, le maire qui est un ancien international de l'équipe
04:46 de France de rugby.
04:47 - Oui, Jean-Luc Dupont qu'on vient d'avoir, bon là malheureusement on ne l'entend pas
04:49 bien.
04:50 - C'est un homme qui fait un placage cathédral pour empêcher que la personne dont le pronostic
04:54 vital part non est plus engagé survive.
04:57 Non mais ce qu'on peut dire c'est qu'on est dans une généralisation totale de la violence
05:01 en France où on a chaque année 362 000 je crois coups et blessures, une augmentation
05:06 de 63% depuis 2017.
05:08 - On espère que non.
05:09 - Et que rien ne semble endigué malheureusement.
05:12 - On ne peut pas ne pas se dire que ce geste n'a pas été ambiancé par un climat, par
05:18 une atmosphère, on regarde les nouvelles, on entend le journal à la radio, on lit l'effet
05:25 d'hiver dans les journaux.
05:27 - Non mais c'est sûr que ça se raréfie en tout cas de moins en moins, c'est-à-dire
05:29 qu'il y en a 1000 par jour aujourd'hui des coups et blessures, donc c'est quelque chose
05:33 qu'on voit, c'est quelque chose auquel on s'habitue, c'est quelque chose qu'heureusement
05:36 aujourd'hui ici à la radio sur Europe et sur d'autres chaînes et dans d'autres journaux
05:40 on constate et on commente et on le sent plein.
05:44 - On ne le nie pas.
05:45 - Et c'est la preuve aussi qu'on ne choisit pas du tout les affaires qui nous arrangent,
05:50 c'est-à-dire que ce soir on est là pour parler d'un vrai fait d'hiver qui n'est pas du tout
05:53 un fait de société mais qui à mon avis traduit quand même en effet une généralisation
05:57 de la violence.
05:58 - Jean-Claude Dessay.
05:59 - J'espère que la sanction sera à la hauteur de cette...
06:02 On ne peut pas appeler ça une sottise, c'est plus que ça, ce type a perdu les pédales,
06:07 s'il les a perdus en toute conscience, c'est-à-dire qu'il n'a pas abusé de je ne sais quoi,
06:14 c'est grave, c'est tout, il mérite une sanction exemplaire.
06:16 - Et surtout, si on écoute Jean-Louis Dupont, il aurait prévenu dans la semaine, il aurait
06:22 abusé à plusieurs reprises, donc il y a peut-être un problème sécuritaire.
06:25 - Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ?
06:26 - Je ne sais pas, c'est peut-être Homer, je ne sais pas ce qu'il a fait.
06:27 - On ne va pas blâmer Jean-Louis Dupont, c'est vrai que si...
06:29 - Peut-être aurait-il fallu prévenir les autorités, le préfet, je ne sais pas, ou
06:33 alors décaler la date du mariage, mais en tout cas il y a des questions qui avaient
06:37 comment ça se passe.
06:38 - Il y a un tutu personnel, j'imagine que Jean-Louis Dupont, dont on peut lui faire
06:42 confiance, il a sans doute dû évaluer les risques.
06:47 - Il n'a pas dû croire une seconde que l'autre...
06:49 - 300, il sent 300 à photo à la télé, 300 personnes.
06:52 - On ne peut pas avoir cru une seconde que l'autre allait arriver avec un couteau en
06:55 essayant de tuer le genre, enfin ça n'avait pas de sens, c'est idiot.
06:58 - C'est idiot, mais en tout cas c'est arrivé.
06:59 - Oui, c'est arrivé, je me refuse un peu à généraliser à partir de ce fait dit
07:04 de société où vous faites l'hiver tragique, mais je mets ça sur le compte de l'immense
07:11 sottise de ce malheureux qui va passer le reste de ses jours en prison, parce qu'il
07:15 n'était pas d'accord avec le mariage de sa fille, c'est idiot.
07:17 - Vous n'êtes pas juge d'application des peines, Jean-Claude Dacier, donc vous ne savez
07:22 pas s'il va passer ses jours derrière les barreaux.
07:25 - On peut lui trouver quelques circonstances atténuantes, il n'y a pas mort d'homme,
07:28 l'autre est blessé quand même très sérieusement.
07:29 - Il n'y aura pas sa vie en prison.
07:31 - J'espère que la sanction sera mérite exemplaire.
07:34 - Un petit mot sur la fonction de maire, et on l'a dit plusieurs fois, notamment en recevant
07:39 Marie-Hélène Theraval, à chaque fois, toute la responsabilité retombe sur le maire.
07:43 - Aujourd'hui c'est vraiment un enfer d'être maire, on a souvent dit que c'était l'enfer
07:49 d'être un maire dans une grande ville, là vous l'avez dit, c'est le maire d'une
07:52 petite commune de 300 habitants où ça se passe, dans le Tarn-et-Garonne.
07:55 - Ils ne sont pas prêts, ils m'ont parlé longtemps, c'est leux qui font l'hiver de
07:59 la décennie.
08:00 - Non mais le maire n'est pas protégé, c'est-à-dire que...
08:02 - Ah bah non !
08:03 - Encore, il ne l'a pas fait visiblement, mais s'il avait prévenu les autorités,
08:08 qu'est-ce qu'ont dit les autorités ? On dit "on a peut-être des renforts, mais pas
08:12 tout de suite".
08:13 - C'est toujours la même question, on vous envoie une sorte de dénigrement.
08:16 - Quand il y a eu les émeutes c'était comme ça.
08:17 - Absolument.
08:18 - Sauf qu'il a été quoi ? Je sais pas, parce que j'ignore si l'autre avait encore le
08:21 couteau à la main quand il lui a fait le fameux placage cathédral.
08:24 Il pouvait prendre un mauvais coup, on ne sait jamais.
08:26 - L'état où était l'autre, franchement, bravo à monsieur le maire.
08:31 - Bravo à monsieur le maire et qui, on le rappelle, comme Jules l'a dit, était un
08:35 ancien de l'équipe de France.
08:37 - Heureusement.
08:38 - Donc le placage cathédral, il connaissait.
08:39 - Il nous a rappelé ce que c'était le placage cathédral.
08:40 - Si ça avait été un ancien fonctionnaire...
08:41 - Il est interdit depuis des années.
08:42 - Vous avez raison, si ça avait été un ancien fonctionnaire, qui n'était pas habitué
08:48 à ce mol...
08:49 - Attention, vous êtes sur un terrain...
08:51 - Oui, sur un terrain d'esca.
08:52 - Vous allez finir par dire...
08:53 - Disons une personne peu habituée à l'affrontement physique, ça pourrait très mal se terminer.
09:00 - Plus de rugbyman dans nos mairies.
09:01 - Et moins de joueurs de flux de traversière.
09:04 Parce qu'on va vite dans les clichés, ça ne veut rien dire.
09:08 On peut être une armoire à glace et jouer de la flux de traversière.
09:10 D'ailleurs, on a besoin de souffle.

Recommandations