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  • 16/05/2024
Avec Marie Toussaint, députée européenne et tête de liste Écologistes aux élections européennes

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-05-16##

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Transcription
00:00 (Générique)
00:07 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:09 Vous voulez savoir ? Alors parlons vrai ce matin avec Marie Toussaint
00:12 qui est députée européenne et tête de liste des écologistes pour les européennes du 9 juin.
00:17 Marie Toussaint, bonjour. - Bonjour, Monsieur Bourdin.
00:19 - Nous allons commencer avec la Nouvelle-Calédonie.
00:21 Évidemment, état d'urgence en Nouvelle-Calédonie.
00:24 Il y a eu des morts, des blessés, les violences sont toujours là.
00:29 Il y aura visioconférence à l'initiative du président de la République dans les heures qui viennent
00:35 avec toutes les parties en présence.
00:37 Moi, j'ai une question très simple à vous poser ce matin.
00:40 Est-ce qu'à vos yeux, la France est un pays colonisateur en Nouvelle-Calédonie ?
00:43 - En tout cas, la France a été un état colonial et il faut aujourd'hui sortir de la mentalité coloniale
00:49 avec laquelle Emmanuel Macron est en train de traiter la situation qui est absolument terrible en Nouvelle-Calédonie.
00:55 On a, vous l'avez dit, des morts, on a eu une colère de la jeunesse canaque qui exprime sa frustration
01:04 et un vote à l'Assemblée nationale qui a été comme une allumette dans un baril de poudre
01:09 qui a mis fin à 40 ans de paix et de dialogue.
01:13 Et moi, ce à quoi j'appelle, c'est au retour du dialogue.
01:16 C'est au retour à la méthode qui avait été employée notamment par Monsieur Rocard à l'époque.
01:20 Dialogue, dialogue, dialogue, on a besoin de poser les conditions de ce dialogue
01:25 avec un état qui ne donne pas l'impression d'avoir choisi son camp, comme c'est le cas aujourd'hui,
01:29 mais qui reste dans l'impartialité.
01:31 - Donc l'état doit céder, doit revenir sur le texte adopté à l'Assemblée nationale,
01:38 réforme constitutionnelle permettant aux résidents de plus de 10 ans sur l'archipel de voter aux élections provinciales.
01:45 L'état doit retirer ce texte, si je comprends bien.
01:47 - Alors oui, moi j'appelle pas ça céder, j'appelle ça être un état digne, un état fort,
01:52 un état en capacité de maintenir ces conditions de dialogue et donc de maintenir aussi le calme.
02:00 - Céder pourquoi ? Retirer ce texte pourquoi ?
02:03 Parce que c'est la demande des indépendantistes ?
02:07 - Je vous dis, ça ne s'appelle pas céder.
02:08 Mais par contre, on a un processus qui a été mal enmanché, Monsieur Bourdin.
02:11 Historiquement, c'est Matignon qui traite des relations avec le terrain.
02:16 Là aujourd'hui, Emmanuel Macron a désigné M. Darmanin.
02:19 Manifestement, c'était vraiment pas la bonne chose à faire.
02:21 Il n'est pas considéré comme un interlocuteur légitime,
02:24 il est même considéré comme quelqu'un qui met le feu aux poudres.
02:27 Ça a été considéré comme un camouflet en tant que tel.
02:30 Par ailleurs, on a normalement des discussions qui se passent sur le terrain
02:34 et qui ensuite font l'objet d'un projet de loi.
02:36 C'est la première fois que ça fait l'objet d'un projet de loi,
02:39 avant même qu'un accord ait été trouvé sur le terrain.
02:41 Vous comprenez bien que ça peut pas bien se passer dans ces conditions-là
02:44 et donc il faut changer de méthode.
02:46 Il faut changer de méthode et je vous le dis, revenir au dialogue.
02:48 - Bien, mais revenir au dialogue, ça veut dire quoi ?
02:51 Ça veut dire préparer l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie ?
02:56 Je vous pose franchement la question ?
02:58 - C'est pas à moi de m'exprimer.
03:00 - C'est à vous d'avoir une idée là-dessus.
03:03 C'est à vous d'avoir une opinion là-dessus.
03:05 - Eh bien, mon opinion...
03:07 - Est-ce que la Nouvelle-Calédonie est en route vers l'indépendance ?
03:09 - C'est une opinion.
03:10 C'est une opinion que ce n'est pas à moi de décider.
03:13 Il y a eu des processus d'autodétermination qui ont été menés.
03:15 Est-ce que je peux vous rappeler les conditions, les circonstances
03:18 dans lesquelles s'est passé le troisième référendum en 2021 ?
03:22 On était en pleine période Covid avec une période de deuil canaque
03:26 qui n'a pas été respectée.
03:27 Et donc, toutes les conditions étaient posées pour un embrasement.
03:31 Moi, j'appelle à ce qu'un pilotage de Matignon, de la situation, direct,
03:38 comme ça a été le cas dans le passé.
03:39 J'appelle au retour du dialogue et à la méthode Roca.
03:41 J'appelle à ce qu'une personnalité républicaine incontestable
03:44 puisse mener cette médiation.
03:47 Et ensuite, ce sera au peuple sur le terrain de décider, M. Bourdin.
03:51 Et c'est une opinion, je ne peux pas vous laisser dire qu'il n'y en ait pas une.
03:53 - Est-ce que, Marie Toussaint, vous êtes favorable au vote des Français
04:00 qui vivent sur l'archipel depuis plus de 10 ans ?
04:04 Est-ce que ces Français-là doivent pouvoir voter aux élections provinciales ?
04:08 - J'appelle à ce que cette loi soit retirée, M. Bourdin.
04:10 - Donc, pas de vote pour ces Français-là.
04:12 On est bien d'accord, aux élections provinciales.
04:14 Puisque vous appelez à ce que cette loi soit retirée, pas de vote.
04:18 - Ça ne vous satisfait peut-être pas, mais moi je vous dis,
04:22 il faut retirer cette loi et réengager le dialogue.
04:24 Voilà ma réponse.
04:25 - Mais vous êtes favorable au vote de ces Français ou pas ?
04:28 - M. Bourdin, vous êtes obstiné, vous essayez de me faire répondre.
04:31 - Je ne suis pas obstiné, je suis têtu. Oui, ça c'est vrai.
04:33 - Mais, M. Bourdin...
04:35 - Est-ce que vous êtes favorable au vote des étrangers aux élections locales en France ?
04:38 - Oui.
04:38 - Oui. Alors pourquoi n'êtes-vous pas favorable au vote des Français
04:42 qui résident depuis 10 ans en Nouvelle-Calédonie ?
04:46 - Mais ce n'est pas le même sujet, M. Bourdin.
04:48 Vous essayez de me faire dire des choses, vous êtes obstiné.
04:50 Mais la réalité, c'est qu'on a des processus de paix qui sont menés depuis 40 ans
04:55 en Nouvelle-Calédonie, qu'on a aujourd'hui une situation de tension extrême
05:00 avec effectivement des décès de personnes très jeunes.
05:02 Le gendarme avait 22 ans, une jeune femme qui a été tuée qui avait 17 ans.
05:06 C'est quand même catastrophique, voilà.
05:09 Et il faut qu'on y réponde. Moi j'appelle à y répondre par le dialogue
05:12 et il faut que sur le terrain, ces discussions soient menées.
05:14 - TikTok interdit en Nouvelle-Calédonie, l'influence chinoise est réelle.
05:20 Il faut... Que faut-il faire contre justement cette influence chinoise ?
05:25 - Écoutez, il faut lutter contre les ingérences étrangères, partout.
05:28 Ce n'est pas moi qui vais vous le dire le contraire.
05:30 Au contraire, nous ne cessons, nous les écologistes,
05:32 de souligner les ravages de ces ingérences étrangères,
05:35 les atteintes à notre démocratie.
05:37 Effectivement, le fait que certains chefs d'État,
05:41 Xi Jinping, mais aussi Vladimir Poutine,
05:43 essayent de mettre le feu aux poudres et d'aviver les tensions sur notre territoire.
05:47 Donc l'interdiction de TikTok.
05:49 Écoutez, si TikTok ne respecte pas les règles, de toute façon,
05:51 à un moment, il faudra qu'il soit interdit,
05:53 et pas que en Nouvelle-Calédonie, mais dans l'Union Européenne.
05:55 - Bien, la mort de deux surveillants de prison,
05:58 blocage des prisons maintenues ce jeudi,
06:01 en fumant un joint ou en prenant un rail de coke,
06:05 nous faisons vivre des "commanditaires de meurtre".
06:09 C'est ce que dit Gérald Darmanin.
06:11 Comment comprenez-vous cette phrase ?
06:13 - Bah, M. Darmanin essaye d'opérer une diversion.
06:19 Il lit ces deux affreux assassinats au trafic de drogue.
06:25 Ça, c'est une évidence.
06:27 - Vous faites le lien entre la mort de ces deux surveillants pénitentiaires,
06:31 et par exemple, la pénalisation du cannabis ?
06:34 - Il y a un lien, effectivement, mais laissez-moi l'expliquer,
06:38 parce que sinon, on ne va pas s'en sortir.
06:40 On a un narcotrafiquant qui a été libéré de manière sauvage
06:47 par deux collègues, avec des méthodes qui relèvent
06:51 des cartels de la drogue au Mexique.
06:53 C'est la situation dans laquelle on est arrivé.
06:55 Et donc, oui, il faut s'occuper de la pénitentiaire,
06:58 j'espère qu'on y reviendra, et il faut s'occuper des raisons,
07:01 des causes pour lesquelles on en arrive là,
07:04 et pour lesquelles ce grand banditisme, ce narcotrafiquant
07:07 a réussi à s'échapper dans les circonstances que l'on connaît.
07:10 Et donc, oui, il y a un lien.
07:12 - Il y a un lien entre la mort de ces deux auxiliaires,
07:15 de ces deux surveillants, et la pénalisation du cannabis ?
07:18 - Là où se trompe M. Darmanin, c'est qu'il fait le lien
07:22 en accusant les consommateurs et les consommatrices
07:25 pour mieux cacher la peine qu'il a à lutter contre le narcotrafique.
07:29 On a un rapport du Sénat qui nous dit quoi ?
07:31 De la droite, qui a été pilotée par la droite au Sénat,
07:34 qui nous dit quoi ? Qui nous dit que le plan de la France
07:37 est trop faible pour lutter contre le narcotrafique,
07:39 que les opérations placenet de M. Darmanin,
07:41 eh bien, elles ne suffisent pas.
07:43 Eh bien, oui, nous nous disons et nous assumons le fait que,
07:46 face à la drogue, face à ces milliards d'euros
07:49 qui sont dégagés par le trafic de drogue en France,
07:52 eh bien, il faut aller taper les narcotrafiquants aux portemonnaies.
07:54 Et donc, oui, comme l'a fait le Canada, comme l'a fait l'Allemagne,
07:57 eh bien, il faut expérimenter la légalisation des drogues,
08:01 du cannabis en tout cas, pour essayer d'aller les taper aux portemonnaies.
08:04 - Et dépénalisation des drogues dures, cocaïne, héroïne ?
08:07 - On ne peut pas rester comme ça.
08:09 - Dépénalisation des drogues dures, cocaïne, héroïne ?
08:11 - En tout cas, il faut qu'on accélère notre lutte contre la drogue.
08:13 Et donc, oui, je suis pour des expérimentations.
08:15 - Donc, dépénalisation des drogues dures ?
08:17 - Moi, je ne suis pas pour la dépénalisation.
08:19 - Dépénalisation de l'usage de la cocaïne, par exemple ?
08:23 - Je suis pour qu'on aille taper les trafiquants aux portemonnaies.
08:26 - Vous êtes contre ou pour la dépénalisation de la cocaïne ?
08:31 - Je vous ai répondu, monsieur Bourdin.
08:34 - Dites-moi, dites-moi !
08:36 - Non, vous n'avez pas vraiment répondu.
08:38 - Je vous ai répondu. Je dis que je suis pour la légalisation.
08:42 - La légalisation de la cocaïne ?
08:45 - A commencer par le cannabis.
08:47 - Oui.
08:48 - A commencer par le cannabis, pour qu'on regarde
08:50 comment est-ce qu'on peut taper ces trafiquants aux portemonnaies.
08:54 Derrière, monsieur Bourdin, il y a d'autres questions
08:56 qui risquent de se poser. Et donc, on verra à ce moment-là.
08:59 Mais il faut commencer par expérimenter la légalisation du cannabis
09:02 pour aller lutter contre les narcotraficants.
09:04 Et vous savez, ce n'est pas tout ce qu'il faut faire
09:06 contre le trafic de drogue, monsieur Bourdin.
09:08 Il faut aussi, un, remettre de la police de proximité dans les quartiers.
09:13 C'est ce que demande, par exemple, mon colistier Amine Kessassi,
09:16 qui est un jeune de 20 ans, issu des quartiers nord de Marseille,
09:18 qui a perdu son frère dans un règlement de comptes lié au narcotrafic,
09:22 qui accompagne chaque jour des victimes de règlements de comptes et du narcotrafic.
09:26 Et donc, il nous dit qu'on a besoin que la police,
09:28 mais d'autres services publics, reviennent dans les quartiers.
09:30 On a besoin de donner aux jeunes une alternative
09:32 à cet argent facile qui est lié à la drogue.
09:34 Et puis, de l'autre côté, on a besoin de se battre
09:37 contre le blanchiment d'argent, on a besoin de se battre
09:39 contre ces paradis fiscaux où transitent à la fois
09:41 l'argent de la drogue, l'argent du crime organisé.
09:43 Tant qu'on ne fait pas ça, tant qu'on ne mène pas cette bataille-là,
09:46 eh bien, on ne va pas les taper au porte-monnaie,
09:48 et on n'assèche pas les raisons du déploiement de la drogue.
09:51 - Marie Toussaint, je vous repose la question,
09:53 est-ce qu'il faut dépénaliser les drogues dures ?
09:55 - Mais je vous ai répondu, Monsieur Bourdin,
09:57 - Ou légaliser la cocaïne et l'héroïne ?
09:59 - Je vous ai répondu, Monsieur Bourdin, le statut quo n'est pas tenable,
10:01 il faut commencer par expérimenter la légalisation du cannabis.
10:03 - Et ensuite, possiblement, la légalisation de la cocaïne et d'héroïne ?
10:08 - Et ensuite, on verra, Monsieur Bourdin.
10:10 - On verra.
10:11 - Le premier objectif, c'est de taper les trafiquants au porte-monnaie.
10:14 - Les européennes, Marie Toussaint, 5,5%
10:17 Iphop, Fiducia, LCI, Le Figaro, Sud Radio.
10:20 5,5. Vous frôlez la catastrophe, là.
10:23 Que se passe-t-il ? Pourquoi ?
10:25 Pourquoi si bas ?
10:27 13,5 en 2019, les écologistes.
10:30 Pourquoi si bas ?
10:32 - Mais vous savez, c'est encore possible de faire 13,5.
10:34 Et j'y compte bien, je compte bien convaincre les Françaises et les Français.
10:37 Il reste 4 semaines. 4 semaines de campagne.
10:39 La difficulté, Monsieur Bourdin, c'est que vous connaissez les cycles
10:43 autour de l'engagement pour l'écologie.
10:45 On a un coup, un emballement pour le climat, par exemple, il y a 5 ans.
10:50 On avait des grandes mobilisations citoyennes qui se sont transformées en votes.
10:53 C'est heureux. Le groupe écologiste le plus puissant au Parlement européen qu'on ait jamais eu.
10:57 Et on a arraché des victoires. Le pacte vert. Et puis, rehausser les objectifs climatiques, etc.
11:02 Mais qu'est-ce qui se passe quand les défenseurs de l'environnement avancent ?
11:05 Eh bien, les lobbies se réorganisent.
11:07 Et les lobbies diffusent toujours, en permanence, les mêmes poncifs éculés
11:12 pour continuer à détruire l'environnement.
11:14 C'est de dire que la protection de l'environnement, ça porte atteinte à l'emploi.
11:17 Que ce serait la protection de l'environnement qui serait responsable du décrochage économique.
11:21 Que ce serait la protection de l'environnement qui serait responsable du malaise agricole.
11:25 C'est quand même dingue !
11:26 Et ce qui est le plus fou, Monsieur Bourdin,
11:28 et moi je suis extrêmement en colère face à ces lobbies,
11:31 et je veux qu'on puisse les faire reculer.
11:33 Ce qui est le plus fou, c'est que le dérèglement climatique, il est là !
11:36 Vous vous rendez compte, on parle de confinement climatique en Asie du Sud-Est.
11:40 Et on ne sait pas ce qui va se passer cet été en Grèce par exemple,
11:43 quand il fait extrêmement chaud.
11:45 Et sur notre territoire aussi.
11:46 L'été dernier, à Bordeaux, chez moi, à l'hôpital, il faisait plus de 44 degrés.
11:51 Les soignants venaient avec des pains de glace qu'ils mettaient sous leur blouse pour pouvoir se protéger.
11:55 On a chaque jour des maisons qui disparaissent à cause des fissures d'argile liées à la sécheresse,
12:00 à cause de la montée des eaux.
12:02 Vous savez, il y a une colistière, j'ai une colistière,
12:04 Nollwen Henry, qui habitait sur l'île Tudy, dans le sud de Bretagne,
12:08 quand elle était jeune, sa maison familiale a disparu sous les eaux.
12:13 Mais ça, ça va arriver à tout le monde.
12:14 Le dérèglement climatique, ça n'arrive pas qu'aux autres,
12:16 et il est temps qu'on se ressaisisse et qu'on avance.
12:18 - Alors hier, à propos d'écologie, Raphaël Glucksmann a présenté 338 mesures.
12:23 N'est-il pas le meilleur défenseur de l'écologie ?
12:26 Glucksmann ?
12:27 - Il faut vous méfier des contrefaçons, monsieur Bourdin.
12:29 - C'est une contrefaçon, Glucksmann ? Pourquoi ?
12:31 - On a des socialistes, et puis Raphaël Glucksmann,
12:35 c'est le produit sympa qu'on met en vitrine, c'est de la publicité mensongère.
12:38 - Il veut faire le mariage de la social-démocratie avec l'écologie politique.
12:42 - Oui, ce sont...
12:43 - Il dit "on doit sortir l'écologie politique de son ghetto".
12:47 - Oui, et puis il cogne d'ailleurs dans une interview les écologistes historiques,
12:52 celles et ceux qui nous ont permis de lancer l'alerte sur un certain nombre de sujets,
12:56 de nous préserver de l'arrivée des OGM sur notre territoire,
13:00 de défendre le climat, enfin bref.
13:02 Mais vous savez qui sont les colistières et les colistiers de monsieur Glucksmann ?
13:05 Je pense qu'il faut se le dire.
13:06 Parmi les colistières et les colistiers de monsieur Glucksmann,
13:08 il y a un homme qui défend, qui vote des crédits pour construire une piste de ski en plastique
13:14 dans un endroit où il ne tombe plus de neige, dans une réserve naturelle protégée.
13:19 On a aussi une colistière qui est une fervente défenseur de la 69,
13:23 une autoroute qui est décriée par des milliers de scientifiques
13:26 pour son atteinte au climat, à la biodiversité et l'absence de justice sociale
13:30 que représente la construction et le coût pour les usagers de cette autoroute.
13:34 Et au Parlement européen, les socialistes votent pour le détricotage environnemental de la PAC,
13:38 pour mettre des méga camions sur les routes,
13:40 ou pour l'austérité qui va nous empêcher d'investir dans la transition écologique.
13:44 Donc vous voyez, il n'y a pas d'écologie sans écologistes.
13:47 Si vous voulez de l'écologie, monsieur Bourdin, ne vous trompez pas.
13:50 Si vous voulez le climat, la biodiversité, la santé, la justice sociale,
13:53 c'est avec le bulletin Écolo.
13:55 - Bien, j'ai compris. Marie Toussaint, pourquoi avez-vous dénoncé un empoisonnement massif ?
14:02 Est-ce que le gouvernement et la Commission européenne empoisonnent les enfants ?
14:07 Je n'ai pas très bien compris, franchement.
14:09 - Ecoutez, celles et ceux... - 19 clusters de cancers pédiatriques.
14:13 Mais quelles preuves avez-vous ? Où sont vos preuves ?
14:16 - Vous me posez plusieurs questions en une seule, monsieur Bourdin.
14:19 - Oui, mais je résume votre propos.
14:21 - On est dans une situation catastrophique. On a des produits toxiques, des produits chimiques
14:26 qui ont été répandus partout, pendant longtemps, avec une impunité quasi totale
14:31 de la part de ceux qui ont répandu ces produits.
14:34 Aujourd'hui, ces produits sont en partie interdits, en partie encore autorisés.
14:39 Pendant les dernières années, Thierry Breton, le commissaire envoyé par Emmanuel Macron à Bruxelles,
14:45 s'est battu contre la révision de la législation concernant les produits chimiques.
14:49 Il fallait réviser cette législation. Pourquoi ?
14:52 Eh bien parce que ça nous permet d'interdire les produits quand on constate qu'ils sont dangereux.
14:56 Aujourd'hui, ça met plus d'une décennie à interdire un produit,
14:59 une fois qu'on s'est rendu compte qu'il était dangereux.
15:01 Et donc oui, pour répondre à votre question, monsieur Bourdin,
15:03 je considère que celles et ceux qui continuent à répandre des produits toxiques partout
15:07 se rendent coupables d'empoisonnement.
15:09 - Mais où sont les 19 clusters de cancers pédiatriques ? Ils sont où ?
15:13 - Médecins du monde dit aussi.
15:15 - Mais où sont-ils ? - On est en train d'empoisonner la population.
15:17 - Mais marrez tout ça ! - Et moi je me bats pour la santé.
15:19 Monsieur Bourdin, on arrive sur les clusters pédiatriques.
15:22 - Oui. - Il y a une donnée.
15:24 C'est que Santé publique France a ouvert 19 dossiers concernant des clusters pédiatriques.
15:28 - Il y a quelques années. - On a des médecins, sur les 20 dernières années,
15:31 pour être très précis. - Sur les 20 dernières années, oui.
15:33 - On a un certain nombre de médecins qui s'organisent dans les hôpitaux,
15:36 par exemple à Amiens, pour traiter de ces cancers pédiatriques.
15:40 On a des familles, des familles qui sont inquiètes pour l'avenir de leurs enfants
15:45 parce qu'ils sont touchés par des cancers. - Que les familles soient inquiètes, c'est compréhensible.
15:48 - Et des études qui sont soit inexistantes, soit arrêtées en cours de route.
15:52 - Faux, faux. - Peut-être faute de moyens.
15:54 - Vous avez vu la réponse des cancérologues ?
15:58 Vous avez vu leur réponse ? - J'ai vu la réponse de plusieurs cancérologues.
16:01 - Je vais la lire. - Qu'est-ce qu'ils disent ? Parce que ce que je dis n'est pas faux, monsieur Bourdin.
16:04 - Je vais la lire, et comme ça l'auditeur pourra juger.
16:07 - Très bien. - Depuis plus de 10 ans, il existe un registre des cancers en pédiatrie en France.
16:12 Registre national des cancers de l'enfant. Registre étendu aux adolescents de moins de 18 ans.
16:17 Nous n'observons pas d'augmentation des cancers pédiatriques.
16:20 Il existe parfois des clusters, et des enquêtes sont réalisées sans définir de cause plausible.
16:27 Ça a toujours existé. Vous voulez que je continue ?
16:30 Bien souvent, les maladies malignes détectées présentent des physiopathologies très différentes.
16:40 Il n'y a pas de scandale sanitaire. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont tous les oncologues pédiatriques qui le disent.
16:47 - Je ne peux pas vous laisser dire ça. - Ah bon ? Qui dit cela ?
16:50 - Ce ne sont pas tous les oncologues qui disent ça.
16:52 Et c'est dommage parce que je ne me suis pas préparée comme vous, je ne savais pas que vous alliez me poser cette question.
16:56 - Vous savez qui dit cela ? La Société Française de lutte contre les leucémies et les cancers de l'enfant.
17:02 - Ce ne sont pas tous les oncologues, monsieur Bourdin. Est-ce qu'on peut revenir...
17:05 - La Fédération Enfants Cancer Santé. - J'aimerais qu'on revienne au fait, monsieur Bourdin.
17:12 Et ce ne sont pas tous les oncologues parce qu'il y en a qui disent de façon très différente.
17:16 Je vous ai parlé de médecins du monde qui, il y a une semaine à peine, alertés sur l'empoisonnement,
17:21 parlaient de ces cancers pédiatriques en disant qu'ils existent, qu'il y en a plus qu'avant.
17:25 Mais vous savez, monsieur Bourdin, le taux de cancer a doublé dans les dernières années.
17:29 Dans toute la population, mais aussi chez les moins de 50 ans.
17:34 Donc ce n'est pas seulement une question d'allongement de la durée de vie.
17:37 Et on a des rapports très sérieux de l'Organisation Mondiale de la Santé, de l'Inserm,
17:42 qui nous disent que l'augmentation des cancers est au moins en partie liée à ces produits chimiques et toxiques qui augmentent.
17:49 Et donc ces cancers pédiatriques, ils existent, je ne les invente pas.
17:52 Et j'aimerais bien vous présenter les parents, monsieur Bourdin.
17:55 Les parents qui demandent à ce que des études sérieuses soient réalisées,
17:58 à ce que des études soient menées, qui ne se préoccupent pas de savoir...
18:01 - Les études qui sont conduites, on arrête tout ça.
18:04 - ... si tel ou tel molécule est responsable du cancer de leurs enfants,
18:09 mais qui se préoccupent des effets cocktails.
18:12 Et ces études, pardon monsieur Bourdin, mais non, elles ne sont pas menées sur les 19 cas de cancer pédiatrique.
18:16 - N'est-ce pas une manœuvre un peu électorale que de dire "il y a 19 clusters de cancers pédiatriques,
18:20 le gouvernement empoisonne les enfants".
18:24 Franchement, on arrête tout ça.
18:25 - Monsieur Bourdin, je sais que vous n'êtes pas de mauvaise foi, d'habitude.
18:29 - Non, je ne suis pas de mauvaise foi, d'habitude.
18:31 - Je vous demande de ne pas l'être dans ce cas-là.
18:32 Vous savez, les écologistes, nous avons à cœur de défendre la santé des personnes,
18:37 et d'ailleurs la santé des écrans de système, les données liées.
18:40 Nous n'avons eu de cesse de dénoncer des scandales sanitaires,
18:44 et vous savez, les lobbies se sont toujours battus contre ces scandales sanitaires.
18:48 On peut parler du médiateur qui est certainement dans la tête de vos auditeurs et de vos auditrices.
18:52 On pourrait aussi parler de Nestlé, qui a caché l'état de ses eaux,
18:56 on ne sait toujours pas aujourd'hui d'ailleurs si les eaux de Nestlé sont de bonne qualité,
19:00 suffisantes en tout cas pour être bues sans crainte, ou non.
19:03 Moi ce que je vous dis, c'est que dans le cas de ces 19 clusters,
19:08 peut-être qu'il y en a où il n'y a pas d'explosion de cancer.
19:12 Moi je ne sais pas, je n'ai pas accès au dossier de santé publique France.
19:14 Par contre ce que je sais, c'est que sur le terrain, on a des parents qui s'organisent,
19:18 et qui ont besoin d'aide et de soutien, et qui demandent des études sérieuses,
19:22 qui soient financées, qui aillent vraiment chercher les causes de ces cancers chez les enfants,
19:25 et vous ne pouvez pas me dire qu'il n'y a pas plus de cancers chez les enfants
19:29 dans les endroits où les parents s'organisent que dans certains autres,
19:32 parce que la réalité démontre le contraire.
19:34 - Deux choses encore, les sanctions européennes sur les produits chinois,
19:38 vous avez les Etats-Unis qui multiplient les sanctions,
19:41 les droits de douane, est-ce qu'il faut faire la même chose en Europe ?
19:47 Selon vous, est-ce qu'il faut augmenter fortement les droits de douane
19:52 sur les véhicules électriques, sur les panneaux solaires, sur les biens de consommation ?
19:56 Et je vous poserai une question parallèle sur Tému, par exemple, qui est un scandale !
20:01 - Absolument ! - Un scandale !
20:02 Vous avez vu les associations européennes de consommateurs ?
20:05 - Oui ! - Et quand on parle de produits toxiques,
20:07 il y a une étude qui a été menée par l'industrie du jouet,
20:10 et qui montre que 18 jouets sur 19 en provenance de Tému
20:13 contiennent des produits toxiques interdits en Europe.
20:15 - Est-ce qu'il faut interdire les importations de Tému ?
20:18 - Il faut faire deux choses en même temps, M. Bourdin,
20:20 il faut du protectionnisme vert, et il faut un plan d'investissement européen.
20:23 Il faut du protectionnisme vert, c'est-à-dire qu'on a mis en place
20:26 une taxe carbone aux frontières, il faut l'élargir.
20:28 Il faut que ça touche tous les secteurs, il faut que ça s'adresse aussi
20:31 à ces produits toxiques, parce qu'en fait on a besoin d'arrêter
20:34 d'en interdire un certain nombre, oui, et on a besoin de taxer le reste, oui.
20:38 On a aussi besoin que ce protectionnisme tienne compte des différentiels entre salaires.
20:42 Et oui, évidemment, on a besoin de taxer les véhicules électriques,
20:47 les panneaux solaires, les batteries, tout ce que vous m'avez dit,
20:50 avec la difficulté derrière, parce que je sais où vous voulez en venir,
20:53 que nous importons beaucoup de ces produits de Chine pour opérer
20:56 notre transition énergétique, qu'on a absolument besoin de mener au bout.
20:59 C'est pour ça que je dis, on a besoin d'investissements massifs au niveau européen.
21:04 - Là vous rejoignez Voxman, vous êtes abandonné.
21:07 - Non, parce que c'est le contraire qu'a fait le groupe socialiste au niveau européen.
21:10 Vous voyez, la droite, les libéraux et les socialistes,
21:12 aujourd'hui nous disent "on a été dans un libéralisme naïf",
21:15 ça tombe bien, ça faisait longtemps quand même qu'on leur disait,
21:17 et ils disent "mais il faut investir".
21:19 Où est-ce qu'ils vont trouver cet argent ?
21:20 Moi je dis que l'austérité nous empêche d'investir dans la transition écologique.
21:24 Quand on a la Chine qui a un plan d'investissement massif,
21:26 les Etats-Unis avec l'Irak, un autre...
21:28 - Donc il faut que l'Europe ait un plan d'investissement massif ?
21:30 - Evidemment, il faut que l'Europe se donne les moyens de préparer son avenir.
21:33 Et il faut que l'Europe investisse massivement aujourd'hui,
21:36 parce que nous avons laissé partir notre industrie de panneaux solaires,
21:39 notre industrie de batteries, c'est absolument intolérable,
21:42 et il y a des salariés qui en souffrent, et qu'on est encore aujourd'hui
21:44 en train de fermer des boîtes dans les énergies renouvelables.
21:46 S'ils s'en foutent en France, meilleur burger en Allemagne, ça suffit !
21:49 - Marie Toussaint, j'ai une dernière question sur la télévision et la radio publique.
21:53 Les syndicats de France Télévisions et de Radio France
21:56 appellent à la grève les 23 et 24 mai,
21:59 jour de l'examen du projet de loi gouvernemental de fusion de l'audiovisuel public.
22:03 Vous appelez aussi à la grève ?
22:05 - Alors je n'ai pas appelé à la grève parce que je ne travaille pas chez eux,
22:07 mais ils ont tout mon soutien.
22:09 - Vous les soutenez.
22:10 Et les filles demandent aux chaînes de télévision de renoncer aux éditoriaux,
22:13 et donc à la fonction d'éditorialistes.
22:16 Vous êtes d'accord avec eux ?
22:18 - Non, mais il y a plusieurs sujets, alors j'ai dit non,
22:21 mais il y a plusieurs sujets quand même qui se posent sur l'audiovisuel.
22:24 D'abord, la mainmise de milliardaires extrêmement inquiétants,
22:28 c'est pas parce qu'ils sont milliardaires, mais parce qu'ils mènent un projet civilisationnel.
22:31 - Ça c'est le privé.
22:32 - C'est le cas, exactement. C'est le cas de CNews.
22:35 - Donc vous n'irez pas au débat de CNews ?
22:38 - Non, je n'irai pas au débat de CNews, et j'ai appelé mes collègues de gauche à ne pas y aller.
22:43 - Et alors ?
22:44 - Voilà, ma position est claire.
22:45 Pour l'instant, il n'y a que monsieur Glucksmann qui a dit qu'effectivement, il n'irait pas.
22:49 Léon Desfontaines a dit qu'il irait.
22:50 On attend toujours la réponse de l'Alfi, pour vous donner toute la situation.
22:54 Mais on a besoin de lutter contre la concentration des médias.
22:56 On a vu comment Berlusconi a foutu le bazar dans la télé italienne,
23:01 et ce à quoi d'ailleurs ça a mené.
23:03 Victor Orban essaye aujourd'hui d'acheter à travers ses proches la chaîne Euronews,
23:07 qui est la chaîne du projet européen, évidemment pour mieux le détruire de l'intérieur.
23:10 Donc on a besoin de lutter contre la concentration des médias,
23:12 de garantir l'indépendance des rédactions.
23:14 Tout ça, c'est un travail absolument essentiel.
23:17 Et puis deuxième sujet, sur la radio et la télé publique.
23:20 Moi, je veux quand même vous dire mon inquiétude, monsieur Bourdin,
23:22 quand je vois qu'un certain nombre d'émissions écologistes sont aujourd'hui supprimées,
23:26 ou en tout cas sont prévues d'être supprimées, dans les mois qui viennent.
23:31 Il y a "Vers de rage" qui a été incroyable sur France TV,
23:35 qui a permis de révéler des scandales comme ceux liés au polluant éternel,
23:38 par exemple à Pierre Bénit,
23:40 et puis d'autres émissions à la radio publique,
23:42 l'émission de Mathieu Vidard, entre autres, "Latéro carré".
23:45 Bon, moi je suis assez inquiète,
23:47 et j'ai peur que nous ne soyons dans un moment de recul des questions environnementales.
23:51 On en parlait tout à l'heure.
23:52 - Donc vous dites non à ce projet de loi ?
23:55 - Je dis non à ce projet de loi, bien sûr,
23:57 mais je dis aussi, attention, attention,
23:59 ne cédons pas au lobby, ne cédons pas à l'extrême droite,
24:02 qui mène une campagne sans vergogne contre la nature,
24:05 ne cédons pas à la droite qui les rejoigne sur un nombre croissant de sujets,
24:08 mais tenons bon, tenons bon,
24:10 ce que nous avons de plus précieux, c'est notre planète.
24:13 Ce que nous avons de plus vital, c'est notre planète,
24:16 et donc on a besoin de se remobiliser,
24:18 et vous savez, en vue du 9 juin prochain,
24:20 ce sera soit le pacte brun, les climatosceptiques et l'extrême droite,
24:23 soit le pacte vert, l'accélération de la bifurcation écologique dans la justice sociale,
24:27 ça c'est avec les écolos, et quand on se mobilise,
24:29 quand on se mobilise, je vous ai parlé de 2019,
24:31 et bien on peut gagner, on peut emporter des combats majeurs
24:34 pour la santé de la population, pour la justice sociale, pour préserver notre planète,
24:37 alors j'y appelle tous vos auditeurs, vos auditrices, et puis vous-même, M. Bourdin.
24:40 Merci Marie Toussaint, il est 8h59, vous êtes sur Sud Radio.
24:44 0826-300-300, après les infos, vous pouvez réagir évidemment.
24:48 Merci, à tout de suite.

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